Des Bonnard, des Vuillard, des Redon... des œuvres exceptionnelles. Un couple de collectionneurs américains, Spencer et Marlene Hays, va donner à la France sa très importante collection qui rejoindra le musée d'Orsay au décès de ces deux passionnés d'art. Le ministère de la Culture l'a annoncé en fin de semaine. « Cette donation exceptionnelle par sa taille et sa cohérence est la plus importante que les musées français aient reçue d'un donateur étranger depuis 1945 » précise le ministère de la Culture.
La collection est évaluée à 350 millions d'euros actuellement, mais elle continue à s'enrichir. La collection du couple Hays se compose de quelque 600 œuvres de la seconde moitié du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.
Un premier don de 187 œuvres
Samedi soir à l'Elysée en présence de François Hollande, une première donation de 187 œuvres, estimées à 173 millions d'euros, a été formalisée. Elle compte 69 œuvres du courant nabi (Bonnard, Vuillard, Maurice Denis).
Une condition : un espace dédié
Spencer et Marlène Hays ont posé une condition à leur donation : un espace dédié pour conserver la cohérence de leur collection. « Nous allons donc déménager la bibliothèque et la documentation du musée qui rejoindront un bâtiment annexe appartenant à l'État » a déclaré le président du musée d'Orsay. La collection disposera d'environ 900 m².
Spencer et Marlene Hays sont des amoureux de Paris et de la peinture française de la fin du XIXe et du début XXe. Depuis plus de trente ans, le couple a construit une collection, notamment autour des peintres nabis, qu'il avait dévoilée en 2013 au musée d'Orsay dans le cadre d'une exposition.
Le couple a commencé à acheter de l'art américain avant de se lancer dans les années 1980 dans les œuvres françaises de la fin du XIXe. Il est alors tombé sous le charme des nabis ("prophètes" en hébreu), un groupe d'artistes formé en 1888 qui cherchait notamment à retrouver le caractère "sacré" de l'art. « Les nabis peignent la famille, les amis, la vie quotidienne. Et c'est ce que nous apprécions » a expliqué Spencer Hays.
Association des journalistes du patrimoine
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