samedi 30 juin 2012

Pons : L’hôpital des Pèlerins
inscrit au patrimoine mondial
de l’Unesco


L’hôpital des Pèlerins de Pons, étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Samedi 30 juin, la plaque commémorative d’inscription y sera dévoilée officiellement.


Dans la région, les habitants de Pons savent qu’ils vivent dans une ville exceptionnelle. Une “richesse“ historique que résume cette phrase célèbre : « si Roi de France ne puis être, Sire de Pons voudrais être »  ! En Saintonge, aucune ville, pas même Saintes qui pourtant est superbe, ne possède de telles rues moyenâgeuses et le donjon, bien que flanqué de créneaux à la Viollet-le-Duc, a fière allure sur son promontoire rocheux. Non loin de l’église Saint-Vivien, un autre édifice est à découvrir. Il s’agit de l’hôpital des Pèlerins qui a fait l’objet d’un véritable sauvetage.

Soucieux de valoriser cet ensemble, Daniel Laurent, sénateur, a lancé en 1996 un vaste programme de restauration qui fait de la cité médiévale un lieu prisé des touristes. Le 30 juin prochain, l’hôpital des Pèlerins, inauguré en 2004 par Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre de la Culture, recevra la plaque commémorative d’inscription en présence de nombreuses personnalités.

Les jardins de l'hôpital des Pèlerins

Une authentique charpente du XIIIe  siècle

Créé entre 1156 et 1180 par le seigneur de Pons, Geoffroy III, l’hôpital neuf, situé entre Tours et Bordeaux, accueillait les pèlerins se rendant en Espagne. Le prieur avait la charge de faire l’aumône « à tous, allants et venants, tous les jours ».
Avec le temps, le lieu, malmené au moment des guerres de religion, changea de destination. Après la Révolution, il abrita les sœurs de la Charité et les enfants déshérités venaient y apprendre à lire. Plus près de nous, des logements sociaux y furent aménagés et, enfin, la mairie y entreposa le matériel municipal. Drôle de destin !
Aujourd’hui, ceux qui franchissent le seuil de ce lieu « habité » n’en croient pas leurs yeux. Avec ses immenses piliers, l’espace est majestueux, tout en conservant une étonnante sobriété. Des fouilles, sous l’actuel préau, ont permis de mettre à jour le bassin où les pèlerins faisaient leurs ablutions.

L’élément le plus remarquable est la charpente… car elle est d’origine. Les bois, coupés entre  1220 et 1240, se trouvent dans un parfait état de conservation. Seuls 11 % d’entre eux ont dû être changés. Elle n’est pas assemblée mais simplement posée, selon le savoir-faire des compagnons de l’époque. La disposition des voliges en châtaignier constitue un formidable témoignage sur les techniques d’antan.
Ce souci de “fidélité“ ne fait pas oublier la modernité : le chauffage et les différents circuits sont invisibles. Le passage voûté a été entièrement rénové (avec pose de pavés).

À l’extérieur, le visiteur est invité à découvrir le jardin médiéval dédié à l’anguille, poisson-symbole de Pons. Diverses variétés de plantes, aux propriétés curatives, y sont cultivées dont bardane, sauge officinale, armoise, germandrée, iris, etc. Plusieurs carrés ont été réalisés : femmes, humeurs, vulnéraires, fièvres et refroidissements. Une plaquette détaille les vertus de ces simples, utilisés au Moyen-Âge pour soigner les malades.

Le site accueille des manifestations
dont des salons du livre


L’hôpital des Pèlerins est une alliance entre passé et avenir, spiritualité et architecture, humanisme et tolérance, patrimoine et histoire, reconstitution et création contemporaine. Ne manquez pas cette étape sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle !




Dans un passé pas si ancien, la ville de Pons était traversée par la Route Nationale et les voitures passaient obligatoirement sous ce passage voûté qu’ils remarquaient à peine. Les hauts chargements posaient problème et le porche (unique en Europe !) faillit être démoli. L’établissement pontois peut être comparé à celui de Gaillac en Gironde et à ceux qui subsistent en Espagne, Ronceveaux, Puenta la Reina et encore sont-ils de moindre qualité.


L’hôpital neuf de Pons, édifié au XIIe  siècle pour accueillir les pèlerins, “s’ajoutait“ à l’ancien hospice Saint-Nicolas situé à l’intérieur des remparts.

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