dimanche 9 octobre 2011

Yvan Robin : Attention,
la disgrâce des noyés
peut cacher une histoire
d’île et d‘ailes !


Parce qu’il n’a pas une minute à perdre, Yvan Robin met les bouchées doubles. Publication de son premier roman, sortie d’un nouvel album concept de onze titres. Sans compter les projets !

2011 est une année qu’Yvan Robin marquera d’une pierre blanche. Après s’être posé moult questions sur la suite donnée à son manuscrit, un éditeur, la Baleine, a choisi de le publier. La Baleine, « une collection éclectique de textes de littérature noire, punk, fantastique, mêlant provocation et performance poétique ». L’intéressé salue ce happy end (une fin qui est en réalité un commencement).

Son regard brun pétille. Il n’ignore pas qu’il est au cœur d’une heureuse conjoncture. Nombreux, en effet, contactent des maisons d’édition sans jamais obtenir de réponse positive. Yvan, lui, est opiniâtre. Ce qu’il veut, il essaie de le concrétiser et s’il rencontre l’adversité, il ne baisse pas la garde. Attitude de pur Saintongeais originaire de Meux, en exil à Bordeaux, la capitale girondine !


Yvan Robin a grandi en Saintonge, fréquenté le collège de Jonzac et poursuivi ses études au lycée de Pons. Dans cet établissement, son amour pour la musique s’envole. Il joue de la guitare et compose. Avec des copains d’enfance, il crée un groupe “Les gens“. La notoriété venant, cet ensemble rencontre le succès. Il se produit un peu partout en France, sans jamais prendre la grosse tête.
Yvan préfère la discrétion, « qu’on l’apprécie pour ce qu’il est ». Il évoque l’un de ses meilleurs souvenirs de tournée (bien qu’un peu frisquet), quand le groupe a joué à Lille sous la neige !

Peu à peu, “Les gens“ se sont retrouvés face aux impératifs du quotidien. Les uns n‘étaient plus disponibles, les autres avaient fondé une famille et se voyaient mal par routes et par chemins. « C’est vrai qu‘il faut être disponible. Je me souviens qu’au lycée, on avait à peine quitté les cours qu’on répétait. J’écrivais des chansons, on n’avait pas une minute à nous ».

Écriture et musique

Yvan n’a jamais voulu raccrocher. C’est tout naturellement qu’avec sa nouvelle formation, L’œil du Maître, il vient de sortir un CD “Histoire d’île et d’ailes“ enregistré avec Norbert Labrousse. On y note la participation de Maud Elisa “Le prince Miaou“ (une artiste attachante, fille des antiquaires Christine et Éric Mandeau). La gravure a été réalisée par Julia Chausson.
Ce joli travail de chansons françaises repose sur des textes finement ciselés. Yvan admire Bashung, Gainsbourg, Brassens. Comme eux, il sélectionne les mots, les aligne en ordre de semaille en faisant vibrer les sensations qu’il transforme en impressions libérées de leurs intimes convictions. Le rythme est intime, cadencé…

La gravure de la pochette a été réalisée par Julia Chausson

A cet événement musical, s’ajoute l’ouvrage “La disgrâce des noyés“ où Yvan décrypte les méandres de l’âme en errance. Dans ce roman noir, l’homme, le héros de l’histoire, s’interroge sans complaisance sur lui-même, ses rendez-vous ratés, ses pulsions, ses envies. Semblable à la fille “presque belle“ qui se déshabille devant lui, son existence inachevée guette un aboutissement inévitable. Il prend la mort dans ses rets. Sa façon à lui de capturer la vie et ses secrets ?

Le livre est sorti le 9 septembre. Cet événement a placé les parents et frangins d’Yvan en état de choc ! Il a un pris un plaisir infini à travailler avec son éditeur qui l’a étroitement suivi dans son aventure. Bientôt, viendront signatures et salons du livre. Il était à L’humeur Vagabonde, une librairie parisienne du XVIIIe, le 6 octobre dernier. Il dédicacera aussi dans la région, c’est promis !

Yvan continue sur sa lancée et prépare un roman composé de nouvelles. En 2012, il pourrait bien y être question d’apocalypse. « Je reste discret sur son contenu » avoue-t-il.
Quand il en a le temps, il aime s’attarder sur la terrasse du Coq d’or. Jonzac est une ville qu’il connaît bien, son port d‘attache comme Cadaqués l’était pour Salvador Dali, son peintre préféré !

• La bonne attitude

L’œil du maître est d’abord une attitude. Devenez auditeur acteur : « Suivez le fil. Prenez du recul. Oubliez le tape à l’œil. Laissez-vous porter par la voix parlée, sans effusion d’effet, par la richesse discrète de l’écriture. Retrouvez la mélopée sous les mots, collectez les indices, sous les sens cachés, déchiffrez le secret de cette épique histoire d’amour impossible. Intarissable sujet, maintes fois évoqué par la mythologie, l’opéra ou l’œuvre shakespearienne. Avec pour guide, une instrumentation élégante, en dehors du temps, mêlant guitares folk, claviers vintage, batteries pop et lignes de basse aériennes. Duo en studio, L’œil du Maître mute en quatuor sur scène, dans un spectacle vivant et surréaliste, où les arts se confondent ».

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