Que retenir de ce premier tour des élections législatives ? Une abstention importante, l’affaissement de la droite classique et un phénomène nouveau : un vote politique dans certaines circonscriptions où jusque-là, primaient la personnalité et l'ancrage des candidats. Ainsi à l'échelon national, la Majorité présidentielle (Ensemble) et la NUPES sont au coude à coude (25,7 %) suivis du Rassemblement National (18,7 %) et des Républicains (10,4 %)
Bureau de vote à Jonzac |
Sur la quatrième circonscription Jonzac/Royan, le député sortant Raphaël Gérard sera opposé dimanche prochain à Pascal Markowsky du RN. A Jonzac et Montendre, villes dont les élus Claude Belot et Bernard Lalande se sont prononcés en sa faveur, le député sortant arrive en tête. Globalement, il obtient 27,59% des voix, suivi du Rassemblement National (25,77%) et de la NUPES (19,73%). Dans d’autres communes de Haute Saintonge, le RN est premier. Candidate des Républicains, Françoise de Roffignac, dont on pouvait espérer une meilleure assise, ne se situe qu’en quatrième position. Elle obtient - fort heureusement pour elle - un bon score à Grézac, la localité dont elle est première adjointe.
A Saintes, le député sortant, Jean-Philippe Ardouin sera opposé à Nathalie Collard du Front National. Que penseraient de cette situation Michel Baron, maire de Saintes durant plusieurs décennies, Xavier de Roux qui fut maire de Chaniers et député ou Philippe Marchand, ministre de l’Intérieur de François Mitterrand, qui ont marqué ce territoire ?...
Au second tour, les candidats devront inciter les abstentionnistes à se déplacer aux urnes. Ce manque de participation est en effet regrettable pour la démocratie. Nombreux voient en ce désintérêt entourant les élections des manques de repère et du mécontentement découlant du contexte actuel, pouvoir d’achat, prix de l’essence, guerre en Ukraine, crise dans le domaine de la santé. Par ailleurs, la nouvelle donne politique, un gros Centre orchestré par la République en Marche devenue Renaissance, puis Ensemble avec de chaque côté des mouvances de gauche et de droite, ne facilite pas la lecture des indécis.
A l’échelon national, dans le cadre du pacte républicain, de nombreux députés de la majorité présidentielle devraient retrouver leur mandat mais face à la NUPES, le contexte risque d’être tendu à l’Assemblée Nationale. Tout pouvoir engendre un contre pouvoir. A suivre…
RÉACTIONS :
• Evelyne Delaunay, suppléante du député Raphaël Gérard (Majorité présidentielle) :
« Nous avons fait une campagne de manière efficace et avons reçu de nombreux soutiens locaux et nationaux qui ont fonctionné. Le travail de Raphaël Gérard depuis cinq ans, aussi bien à l’Assemblée Nationale que sur le territoire, a été reconnu. Le second tour opposera donc un Républicain social démocrate à un candidat du Rassemblement national Pascal Markowsky. Dominique Bussereau, ancien président du Conseil départemental, Sylvie Marcilly qui lui succède à la tête du Département, apportent leur soutien à Raphaël Gérard. De même que le sénateur Mickaël Vallet, le maire de Royan M. Marengo et Didier Quentin.
Plus généralement, autour de cette campagne, on a senti le respect qui entoure Raphaël Gérard qui est momentanément absent des réunions. Les prochaines auront lieu à Jonzac vendredi (salle des fêtes 18 h) et Royan jeudi (salle du Carel, 18 h). Pour le second tour, le message reste le même, faire barrage au Rassemblement national. Pour la défense de la circonscription, nous avons besoin d’un député dans la majorité qui représentera une force pour agir ».
• Jack Ros (NUPES) :
« Sur la circonscription, nous arrivons en troisième position, à Jonzac en seconde et sur Archiac, nous sommes à égalité avec le RN (24,90%) devant Raphaël Gérard. Notons que nous sommes premiers ou premiers ex aequo dans treize communes : Archiac, Vibrac, Saint-Martial de Vitaterne, Rétaud, Ozillac, Neuvicq, Fléac sur Seugne, Colombiers, Bran, Boresse et Martron, Agudelle, Marignac, Mazerolles. Nous sommes en seconde position dans 19 communes dont Saint-Georges de Didonne.
Pour le second tour, dimanche prochain, la question est de savoir quelle sera la position du parti d’Emmanuel Macron. Soit en cas de duel entre la NUPES et le RN, il nous apporte son soutien et dans ce cas, nous appliquerons la réciprocité dans les circonscriptions où nous ne sommes pas parvenus à nous maintenir, soit nous appellerons nos électeurs à voter en leur âme et conscience, voire à s’abstenir. De notre côté, nous ne voterons jamais pour un candidat RN, les choses sont claires.
Sur la circonscription de Jonzac/Royan et compte-tenu des résultats aux Présidentielles, je m’attendais à ce que le candidat du RN recueille beaucoup plus de voix. Il n’est pas arrivé en tête et de notre côté, la personnalité de nos candidats et l’intensité de la campagne ont été porteuses.
Plus généralement, la campagne menée par la NUPES ouvre des perspectives. Certains commentateurs prétendent que Jean-Luc Mélenchon n’a aucune chance de devenir Premier ministre. Je ne suis pas d’accord. Si la dynamique se poursuit, nous pouvons avoir une majorité à l’Assemblée Nationale. Au premier tour, si on ajoute les candidats proches de la NUPES, nous sommes devant Emmanuel Macron. Pour le second tour, le vrai problème sera la mobilisation pour un renversement de tendance, mais on peut le faire ! Un groupe fort de la NUPES au Parlement serait un contre pouvoir manifeste ».
• Françoise de Roffignac (soutenue par les LR) :
« J’arrive en 4ème position avec un peu moins de 15% des voix. C’est une défaite que j’assume et j’en prends acte. Tout le monde est déçu car nous avions une super équipe. Rien n’est fini, on va continuer au niveau du Département ».
• Dans les autres circonscriptions : A La Rochelle, Olivier Falorni, député sortant PRG sera opposé à Jean-Marc Soubeste (NUPES) ; Sur Rochefort, Anne-Laure Babault (Majorité présidentielle) sera opposée à Nordine Raymond (NUPES).
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