Depuis que ce projet lancé par la commune de Coux est connu du grand public (avec pose d’un mât pour mesurer la vitesse du vent), des habitants se mobilisent contre l’implantation de deux éoliennes dans la plaine, à proximité des communes de Tugéras, Saint-Maurice de Laurençanne, Chartuzac et Expiremont. La semaine dernière, l’association Aprevica (préservons la vie dans notre campagne) avait invité Stéphane Chedouteaud et Françoise de Roffignac, vice-présidents du Conseil départemental, afin de les sensibiliser à leurs préoccupations
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Nol, Bernard Largueau, Stéphane Chedouteaud et Françoise de Roffignac |
A ce jour, l’association Aprevica compte plus de 70 membres, ce qui démontre l’intérêt du sujet éolien. Autour du président Bernard Largeau et de Nol qui pourraient se voir "gratifier" de deux éoliennes d’une hauteur estimable non loin de chez eux, des habitants se mobilisent pour que ce projet, validé par la commune de Coux, reste dans les cartons. En effet, ils estiment « qu’il sera préjudiciable à l’environnement et au développement du tourisme et de l’agriculture ».
Début mars, l’association a rencontré le député Raphaël Gérard. Elle lui a fait part de son mécontentement sur la manière dont on l’a placée devant le fait accompli, sans concertation. Le député s’est dit favorable à « des projets concertés qui partent des communes et non pas des grands opérateurs ». En Haute-Saintonge, les décideurs sont plutôt réticents aux éoliennes, que ce soit Claude Belot, président de la CDCHS, ou Dominique Bussereau, ancien responsable du Conseil départemental (on se souvient de réunions animées à Saint-Sorlin de Conac, Jonzac et Mortagne).
En fait, la situation de Coux est habituelle : les uns voient d’un bon œil l’implantation d’éoliennes (transition écologique, rapport financier pour les propriétaires de terrains), les autres y sont opposés pour des raisons écologiques, économiques, de rentabilité et esthétiques (décote de l’immobilier par exemple). Dans son livre, « la peste éolienne », Patrice Cahart, ancien haut fonctionnaire, exprime son point de vue sur le sujet : « Le problème, avec l’éolien mais aussi avec le solaire, c'est qu'on est obligé d'avoir un minimum d’énergie de complément pour pallier leur intermittence. Si on poursuit l'essor des éoliennes, comme le gouvernement le veut, il faudra de plus en plus d’énergie de complément, et la seule qu'on peut développer pour l’instant s'appelle le gaz naturel. Or c'est une énergie fossile, importée de façon croissante de Russie, ce qui pose des problèmes de dépendance. En résumé, l’éolien a besoin d’énergie fossile pour se développer ». A méditer car la guerre en Ukraine et les approvisionnements en gaz avec la Russie font la une de l'actualité…
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Carte établie par la DREAL Nouvelle-Aquitaine (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Le projet de Coux n’y figure pas, mais il existe ! |
« Stop en Charente-Maritime ! »
Stéphane Chedouteaud et Françoise de Roffignac ont exprimé la position du Conseil départemental, un observatoire de l’éolien ayant été créé en 2018. La carte de la DREAL montre que l’Aunis, en particulier, est un territoire "gâté" dans ce domaine : « il compte 81 éoliennes sur les 114 de la Charente-Maritime ». Il est vrai qu’à l’époque où Ségolène Royal était présidente de la Région Poitou-Charentes, l’éolien était dans l’air du temps. En 2012, des zones avaient été identifiées dans les Vals de Saintonge, le Mellois, les secteurs de Ruffec et Civray. Aujourd’hui, ces cartes existent toujours et en Nouvelle-Aquitaine, sont concernés les départements de la Charente, de la Charente-Maritime, de la Vienne et des Deux-Sèvres. « Dans les autres, aucune implantation n’est prévue » remarque Stéphane Chedouteaud. Des nouveaux projets ont éclos en Aunis, Haute-Saintonge, région de Pons, Saintes, Gémozac, Cœur de Saintonge. 120 contentieux sont en cours actuellement. « Le Département souhaite que le déploiement de l’éolien, pris en compte dans la transition énergétique des territoires, soit maîtrisé et cohérent, sans saturation des paysages, sans encerclement des villages, tout en respectant la protection de notre patrimoine naturel et culturel. Nous voulons que la répartition soit équitable. A ce jour, nous avons fait un gros effort et maintenant, nous disons stop » précise le maire d’Aulnay. Les éoliennes en grand nombre ne sont pas forcément bien accueillies par la population : « elles sont visibles à 20 km, font du bruit et clignotent la nuit ». L’élu a bien conscience que les groupes, allemands pour la plupart, entendent mener à bien leurs chantiers. En face, le Département reste ferme et pour cause : « il y a assez d’éoliennes dans le 17. Mais il faut avoir à l’esprit que ce sont des sociétés puissantes ». Si nécessaire, le Département sollicite auprès de la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux (CAA) l’annulation de décisions d’autorisations préfectorales concernant les projets éoliens pour lesquels il a transmis un avis défavorable. Supervisée par le préfet, une instance a été créée entre les collectivités et les promoteurs afin de faciliter le dialogue.
Les deux conseillers départementaux ont incité les communes, avec l’aide de la CDCHS, à développer les énergies renouvelables que sont la filière bois, le photovoltaïque, la géothermie et la biomasse. C’est d’ailleurs ce que fait Jonzac qui travaille sur une filière hydrogène.
Quels arguments pourraient intervenir pour annuler le projet de Coux ? Outre la protection des sites naturels, du milieu agricole, la présence d’un centre équestre, on se trouve dans le périmètre de la Base aérienne de Cognac. L’association va poursuivre ses actions d’information auprès des maires environnants, Montendre entre autres et Coux bien sûr : « nous aimerions discuter du sujet avec le conseil municipal afin qu’il puisse reprendre une délibération en connaissance de cause. L’éolien doit faire débat et nous continuerons à persévérer dans ce sens » explique Bernard Largeau. Dans les rangs, on notait la présence de Sébastien Lys, pêcheur à Mortagne. Voici quelques années, des éoliennes étaient envisagées dans le marais. Fort heureusement, cette perspective a capoté…
Un courrier destiné à Stéphane Bern est en cours de rédaction : son aide serait précieuse !
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L'association poursuit ses actions de sensibilisation |
* Le site internet « le vent des maires », collectif de plus de 500 élus, informe sur l’évolution des réglementations avec les « États Généraux des énergies renouvelables » qui permettent d'établir débats et concertations avec les élus et les associations par le biais des préfectures. La loi 3DS (relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale) entend donner une marge de manœuvre aux élus locaux. Ils peuvent désormais inclure dans le PLU « des secteurs et règles encadrant l’implantation d’éoliennes, justifiés par la nécessité de tenir compte des espaces naturels et des paysages, de la qualité urbaine patrimoniale et paysagère et du voisinage des zones habitées ».
• Des affiches plastifiées ont été réalisées à partir des logos de l’association par « Style Pubdéco » à Clam. Possibilité de passer commande auprès de Nol.