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samedi 31 octobre 2009
Dominique Bussereau :
Entre plateau politique et cinéma
• Régionales : Rendez-vous le 28 novembre
Samedi dernier, Dominique Bussereau est passé par Pons où Jean Becker tourne le film "La tête en friche". Pour un moment, le président du Conseil Général a oublié qu'un vent désagréable souffle sur sa ville, Saint Georges de Didonne, dont le maire vient de démissionner. À cette difficulté,
s'ajoutent les Élections Régionales où sa position de leader suscite la colère de sa rivale socialiste. Irritée, Ségolène Royal se demande si le Secrétaire d'État aux Transports a le don d'ubiquité. L'intéressé est clair_: la réponse sera donnée le 28 novembre prochain, lors du congrès national de l'UMP. En l'attente, Henri de Richemont mène la barque, sous le regard attentif de Jean-Pierre Raffarin qui ne boit pas encore de petit-lait car la partie sera compliquée.
De politique, il ne fut pas question avec le cinéaste Jean Becker. Les deux hommes se sont retrouvés chez Francine, ex café Français, où se déroulent les prises de vue.
Dans la conversation, le souvenir de Jacques Villeret occupa toute la place.
Dominique Bussereau répond à nos questions :
Dominique Bussereau, vous teniez à rencontrer Jean Becker à Pons, sur les lieux de tournage. Vous avez des amis communs, semble-t-il ?
L'un de mes meilleurs amis était Jacques Villeret qui a été l'un des acteurs fétiches de Jean Becker. J'ai souvent eu l'occasion de les rencontrer ensemble. Jean Becker entretient également des relations personnelles avec Jean-Pierre Raffarin, avec lequel je suis très lié. J'éprouve beaucoup de sympathie pour Jean Becker. Il correspond à notre région : il en a la chaleur, l'humanité, la drôlerie, la faconde. On le verrait bien en paysan faisant du pineau à Chadenac ou à Saint Martial de Vitaterne. Il serait bien dans le décor !
Depuis 2000, le Département de la Charente-Maritime participe activement à l'aide au développement cinématographique, audiovisuel et multimédia...
En effet, le département s'est lancé dans ce créneau sous la présidence de Claude Belot. C'est une équipe très dynamique qui en a la charge. La Charente-Maritime accueille de plus en plus de tournages. Ils se sont succédé tout l'été. Aujourd'hui, se tourne à Pons "La tête en friche" et d'autres projets sont dans les cartons. Nous avons une grande richesse de paysages, des pinèdes du Sud Saintonge aux églises romanes, du phare de Cordouan, proche de Royan, à la rue de Champagnac à Jonzac. Il n'y a pas un endroit aussi diversifié en France pour faire des tournages que la Charente Maritime !
Le département est très heureux que Jean Becker ait choisi Pons pour "La tête en friche". Par ailleurs, les Charentais Maritimes ont toujours plaisir à revoir des films qui ont été tournés dans des lieux qu'ils connaissent bien. Je pense aux fameuses "Demoiselles de Rochefort" en particulier. Dans les années 70, les retombées de ce film ont d'ailleurs permis à Jean-Louis Frot de relancer la ville car les habitants ont réalisé qu'elle avait des atouts. Un film, c'est un miroir. Regardez le Français, ce bistrot ne sera plus jamais le même après le tournage de Jean Becker. Il aura forcément une autre image.
Passons maintenant au volet politique. Samedi, s'est tenu le congrès des maires en présence de Gérard Larcher. Quels en ont été les moments forts ?
Gérard Larcher a été très pédagogue pour expliquer la réforme des collectivités locales, le devenir des communes, les intercommunalités, le nouveau couple Région/Département, les conseillers territoriaux et la disparition de la taxe professionnelle. Le Président du Sénat a exposé des arguments qui ont beaucoup intéressé les maires, sur le thème « voilà ce que nous pouvons faire pour améliorer un texte présenté par le Gouvernement et l'enrichir de l'expérience du Sénat ». Le Sénat prendra son temps pour étudier ce projet de loi qui fera des allers et retours avec l'Assemblée Nationale. La réunion s'est déroulée dans une ambiance assez consensuelle parce que tous les participants étaient sur la même longueur d'ondes.
Quelles sont les craintes de maires ?
Elles portent sur les RPI par exemple. J'ai rappelé, au nom du Conseil Général, que la politique des RPI serait poursuivie en Charente-Maritime. S'y ajoutent l'avenir de la Poste et la disparition de la taxe professionnelle. Les nouvelles ressources qui la remplaceront seront-elles équivalentes aux précédentes ? Comment et quand s'opérera la compensation et sera-t-elle pérenne ? Ces questions sont tout à fait justifiées. J'ai trouvé très objectivement que Gérard Larcher avait présenté les choses avec beaucoup de pédagogie, indiquant que rien n'était fait et qu'un travail collectif aurait lieu au Sénat. Le nom de Claude Belot a été maintes fois cité parce qu'il a présidé la mission sur la réforme des collectivités territoriales au Sénat.
Au congrès des présidents de Conseils Généraux de France, Gérard Larcher a trouvé la juste formule en déclarant que « la bonne réforme des collectivités locales, c'est trois quarts Belot, un quart Sarko » !
Au Conseil général, le problème actuel est de boucler le prochain budget. Allez-vous augmenter les impôts ?
Tous les départements de France ont le même problème, à savoir quelques dizaines de millions d'euros de ressources en moins en raison de la baisse des droits de mutation. En effet, nous avons moins de permis de construire et de ventes de maisons, donc moins d'actes signés chez les notaires. En Charente-Maritime, nous aurons un manque à gagner de 36 millions d'euros, ce qui n'est pas rien.
Dans le prochain budget, les dépenses de fonctionnement seront comprimées. Il nous faudra être économes et compenser l'écart par de l'emprunt et de la fiscalité. Les objectifs recherchés sont de ne pas trop endetter le département et de pas alourdir la fiscalité auprès des contribuables.
La Gauche vous a vivement critiqué...
En Charente-Maritime, en 2008, quand j'augmentais les impôts de 5% pour boucler le budget, beaucoup de départements de gauche les majoraient de 12% à 20%. À Paris, la part départementale est de 77% ! Qu'on soit de gauche ou de droite, il faut bien trouver des moyens pour compenser le manque de ressources, tout en menant une politique équilibrée.
Il y a belle lurette que votre nom est cité pour conduire la liste UMP aux Régionales. Où en êtes-vous ?
Le chef de file actuel est Henri de Richemont. Cette liste s'ouvrira aux partenaires de l'UMP, au Nouveau Centre, au parti de Philippe de Villiers, et aux Chasseurs. C'est le 28 novembre prochain que le Conseil National de l'UMP désignera la tête de liste. Je suis en effet sollicité pour être cette tête de liste. Chantal Jouanno, dont le nom avait été avancé, ne sera pas candidate dans notre région. Je le regrette car c'était une excellente candidature.
Vous serez donc informés le 28 novembre prochain. Jusqu'à cette date, nous continuons à travailler autour d'Henri de Richemont qui est chargé de constituer la liste. Au départ, j'avais dit que je ne souhaitais pas être candidat car je suis déjà Président du Conseil Général. Si le 28 novembre, mon parti me demande d'être partant, je serai dans l'obligation d'accepter. Rendez-vous dans quelques semaines...
• Témoignage d'une figurante de La tête en friche, Véronique :
J'ai été figurante sur le tournage de "La tête en friche" et j'ai eu la chance d'approcher de près Gérard Depardieu, Maurane, Jean-François Stévenin, Patrick Bouchitey. Depuis, j'ai moi aussi la tête en friche car c'était vraiment une expérience géniale, pouvoir passer toute une journée avec des acteurs, voir les coulisses d'un film. J'ai vraiment eu l'impression d'être déconnectée du monde, le temps d'une journée. Gérard Depardieu est impressionnant, mais d'une simplicité et une décontraction déconcertante, malgré le poids d'une carrière comme la sienne.
Bravo aussi à toute l'équipe qui est derrière, techniciens, assistants... Ils font un travail surprenant, toujours sur la brèche, s'activant de droite à gauche.
Bref, je garderai un souvenir inoubliable de cette journée, moi qui adore le monde du cinéma. J'espère vivement avoir d'autres opportunités de figuration.
Photo 1 : Dominique Bussereau, Jean Becker, Gérard Dépardieu, Daniel Laurent
Photo 2 : L'une des interrogations de cette entrevue avec Jean Becker aurait pu être : Les hommes politiques sont-ils, eux aussi, des acteurs au même titre que les comédiens du show business ?
Photo 3 : Patrick Bouchitey parmi les comédiens
Photos 4 et 5 : Mona, une "passionnée", entre Depardieu et Becker
Photo 6 : Daniel Moulinet, constructeur de dolmen !
Photos 7 et 8 : Pendant le tournage, place du Donjon à Pons`
Photo 9 : Louis Becker, toujours connecté !
Photo 10 : Sur la terrasse de chez Francine, ex Café Français
Photos Nicole Bertin
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