vendredi 30 août 2019

Benoît Biteau, député écologiste européen, réagit à l'installation d'une centrale à goudron à Sablonceaux

Ayant appris l'ouverture d'une enquête publique visant à la mise en place d'une centrale à goudron à Sablonceaux, un collectif d'opposition se réunira pour la première fois samedi 31 août à 15 h dans la cour de la ferme de Benoît Biteau 28 route de Berthegille à Sablonceaux. Les personnes intéressées sont cordialement invitées.

Communiqué de Benoît Biteau, député écologiste européen :

« Des logiques territoriales de développement à contre-temps des attentes sociétales et citoyennes !
Les communes de Sablonceaux et de Saujon, le bassin ostréicole de l’huitre de Marennes-Oléron, vont-ils être sacrifiés sur l’autel d’un développement économique à contre-temps, éculé, archaïque et au service de l’artificialisation des terres agricoles nourricières ?
La commune de Sablonceaux a-t-elle été définitivement désignée pour concentrer les développements et les produits toxiques d’un large périmètre local, au service du bitumage des terres arables et de la pollution de l’air et de l’eau ?
Déjà concernée par :
- Une usine classée SEVESO. L’arrivée de cette centrale à bitume accentue les risques de potentielles pollutions de l’eau et l’air et d’évidentes nuisances olfactives dans ce même périmètre.
- L’usine de traitement des gravats, qui n’attend plus que les prochaines chutes de neige et l’installation de remontées mécaniques pour y développer une station de ski, tant la hauteur de ces tas de gravats aux origines douteuses atteignent une hauteur au-delà du raisonnable sans aucune logique ou réflexion d’intégration paysagère.
- L’irrigation du très polluant maïs, car c’est aussi l’une des communes du département les plus forées pour assurer l’arrosage de cette culture mettant systématiquement à sec plusieurs mois, parfois plusieurs années, la pourtant très stratégique rivière de la course de Sablonceaux qui alimentait et dissolvait la salinité de la Seudre dans sa partie salée. C’est cette dissolution de salinité dans cette partie soumise au régime des marées qui permet l’installation des naissains ostréicoles, socle de toute l’économie de l’huitre de Marennes-Oléron et aujourd’hui menacée par ces incohérences de gestion quantitative et qualitative de l’eau.
- L’un des secteurs de développement de l’agriculture intensive, industrielle et chimique dans ce département, les surfaces cultivées sont également mobilisées pour épandre les boues des stations d’épuration des cités balnéaires royannaises. Ces terres reçoivent donc substances médicamenteuses, métaux lourds, substances de synthèse et perturbateurs endocriniens dans toutes leurs variétés aux portes de ce même bassin ostréicole et sur des sols censés produire notre nourriture.
Enfin, alors que la commune est également connue pour la qualité architecturale et la beauté de son abbaye, où est la cohérence à s’acharner vouloir développer l’implantation d’activités polluant l’eau, l’air, les sols, les paysages et à l’origine de nuisances écologiques et olfactives, menaçant ses habitants ainsi que les nombreux locaux et touristes, au bon gout évident, venant faire pèlerinage dans cet édifice merveilleux ?

Et que dire des dégâts collatéraux sur les plus proches territoires ?
- Comment peut-on concevoir, alors que Saujon est un haut lieu national du thermalisme, qu’une activité émettant des particules et des nuisances olfactives aussi dévastatrices puisse s’installer à quelques encablures de l’établissement thermal ? Un paradoxe pour les curistes venant chercher la guérison à des pathologies parfois sévères que d’apprendre qu’ils sont également exposés à des émissions dans l’atmosphère de substances classées cancérogène « possible » (catégorie 2B) et «probable» (catégorie 2A) par le Centre International de Recherche sur la Cancer (CIRC), branche cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ?
- Saujon est également le lieu éminemment stratégique de la rencontre des eaux douces avec les eaux salées de la Seudre avant de rejoindre l’estuaire où l’huitre de Marennes-Oléron nait, se développe, et meurt de plus en plus en raison de débits trop faibles et surtout de pollutions diverses constituant un cocktail souvent fatal pour les coquillages. Nos élus ajouteront-ils à ce cocktail déjà mortifère les substances émises par cette usine à bitume ?
La commune de Sablonceaux et ses environs, ses activités et son attractivité, l’huitre de Marennes-Oléron, ses résidents et ses visiteurs, vont-ils donc être sacrifiés sur l’autel d’un développement économique d’un autre temps, aux antipodes des attentes sociétales, piétinant toute approche globale et vision à long terme ?
Sans réaction rapide des élus qui aiment encore ce territoire et ses atouts avant qu’il ne soit totalement dévasté et défiguré, il se peut que l’image bien peu attractive renvoyée de cette centrale fasse la une des médias prochainement sous l’impulsion de citoyens rassemblés dans le collectif « Sablonceaux Saujon - NO GOUDRON » pour en vanter les odeurs de bitume, le charme fou des couleurs de l'asphalte, et l'extrême jouissance des particules cancérigènes qu'il fait bon respirer. La proche "banlieue" touristique de la côte aimerait aussi être chouchoutée et ne pas devoir se satisfaire de ne subir que le pire ! »

Benoît Biteau
Député écologiste au Parlement Européen
Conseiller Régional Nouvelle-Aquitaine
Président du Conservatoire des Espaces Naturels de Poitou-Charentes Président du CRéGéne
Conservateur du Patrimoine Technique, Scientifique & Naturel 

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