mercredi 4 mai 2016

Economies d’énergie :
les efforts du CHU de Poitiers récompensés
par la certification ISO 50001


Le CHU de Poitiers est le premier CHU de métropole à être certifié ISO 50001, une norme qui vise à l’amélioration continue de la performance énergétique d’un site. Ce système de management de l’énergie permet de réduire de façon importante les coûts énergétiques en réduisant le gaspillage, en optimisant les ressources et en privilégiant les énergies renouvelables.

« Le CHU travaille sur la question de l’énergie depuis longtemps, comme en témoigne le système de cogénération mis en place en 1996. Avec cette certification, nous allons plus loin, puisque nous analysons désormais le potentiel d’amélioration de tous les sites et bâtiments du CHU et lançons des plans d’action » explique Dimitri Néel, ingénieur à la direction des constructions et du patrimoine du CHU. Ainsi, le CHU ne consacre-t-il que 1,5 % de son chiffre d’affaires aux dépenses d’énergie (eau, gaz, électricité, fioul). L’énergie nécessaire pour les établissements de santé représente 12 % du parc tertiaire en France.
 Les nouvelles constructions entrent parfaitement dans cette démarche. Le centre cardio-vasculaire est par exemple plus performant que ce que la réglementation l’exige et le bâtiment de direction utilisera la géothermie. À terme, la rationalisation de la consommation énergétique pourrait baisser la facture de 5 à 22 %.
 Pour financer cette certification, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et le fonds régional d’excellence environnementale aident le CHU à hauteur de 70%. « Cette année, l’Ademe propose de nous accompagner sur une étude concernant le solaire-thermique et le photovoltaïque sur les bâtiments et les sites du CHU, dont Lusignan et Montmorillon » précise Dimitri Néel.

Un an de communication

Communiquer sur les actions mises en place par le CHU fait partie des objectifs à atteindre pour obtenir la certification ISO 50001. Depuis près d'un an, la direction des constructions et du patrimoine a donc réalisé une série d'articles en partenariat avec la direction de la communication et du mécénat. Ces articles ont été publiés dans le bulletin interne CHU et sur le site internet.

• Juin 2015

L’HÔPITAL S’ENGAGE POUR UN MEILLEUR USAGE DE L’ÉNERGIE

Le CHU de Poitiers a décidé de doper sa performance énergétique en s’engageant volontairement dans la démarche de certification ISO 50001. Mise en place en 2011, cette norme guide les organismes pour mettre en œuvre une politique de management de l'énergie pérenne. Pour le CHU, dont les besoins énergétiques sont comparables à une ville de 10 000 à 15 000 personnes, l’enjeu d’une gestion efficace de l’énergie est de réaliser des économies, de réduire sa consommation d'énergie et de faire face au réchauffement climatique.

La maîtrise de l’énergie n’est pas une idée nouvelle au CHU qui, entre autres mesures des plans d’actions éco-énergie annuels, pratique déjà par exemple la cogénérération : l’établissement fabrique sa propre électricité, en revend une partie à EDF et utilise la chaleur produite pour son chauffage. « C’est avant tout une démarche de bon sens », assure Dimitri Neel, ingénieur chauffage, ventilation, climatisation et plomberie à la direction des constructions et du patrimoine, en charge du déploiement de la norme ISO 50001 au CHU. « L’élément déclencheur a été la conception du centre cardio-vasculaire, rappelle l’ingénieur. Le CHU a conçu un bâtiment plus performant que ce qu’exige la règlementation en termes d’économies d’énergie. Cette surperformance est valorisée financièrement par l’Etat, qui double les aides lorsque l’établissement est certifié. A cela s’ajoute la réduction de la facture énergétique sur le long terme. »

Avant de se lancer dans la certification, l’établissement s’est fait aider par un bureau d’étude, Effilios, pour dresser un état des lieux et obtenir un conseil en orientation énergétique. Afin d’être prêt pour la certification fin 2015, le CHU, accompagné dans cette démarche par la société Teeo, vient de terminer la rédaction de sa politique énergétique. Au cœur de cette première feuille de route, on retrouve l’optimisation des consommations en eau, gaz, électricité, fioul et carburant, le développement de l’achat de produits et services peu énergivores, la recherche de principes et techniques de construction basse consommation dès la phase de conception, le partage d’informations sur l’utilisation de l’énergie, la sensibilisation des usagers des bâtiments sur leur rôle important dans les économies d’énergies, et bien sûr la promotion d’énergies alternatives renouvelables. Reste à prioriser et à planifier les actions qui permettront de gérer durablement la consommation d’énergies.

La certification ISO 50001 vise à inscrire la recherche de la performance énergétique dans le temps. Les résultats des actions mises en œuvre seront vérifiés régulièrement par un organisme externe, mais également par la direction des usagers, des risques et de la qualité du CHU, qui apporte en outre son soutien méthodologique sur le volet qualité de la démarche de certification. À noter que 70% des dépenses engagées par le CHU dans ce projet sont financées par la région et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

• Juillet 2015

LES CHIFFRES CLÉS DE LA CONSOMMATION D’ÉNERGIE AU CHU



 • Août 2015

LE CHU N’A PAS FROID AUX YEUX !


Au cours de l’été, par temps de grandes chaleurs, les bâtiments de l’hôpital ont plus que jamais besoin d’être rafraîchis. Pour climatiser les zones techniques de Jean-Bernard et de ses satellites – le pôle régional de cancérologie, les urgences et la biologie médicale, le satellite Jean-Bernard, et demain le centre cardio-vasculaire – l’établissement a choisi de mettre en place une production centralisée d’eau glacée.
Située dans la cour logistique au niveau -2 de Jean-Bernard sur le site de la Milétrie, celle-ci est composée de groupes froids branchés en cascade, reliées à un réseau de tuyaux desservant les bâtiments. L’eau refroidie à une température de 6° alimente ensuite des batteries froides, qui permettent de rafraîchir l’air soufflé par la centrale de traitement. Cette eau dessert également les dispositifs de climatisation au plafond de certaines pièces. Elle revient ensuite à son point de départ à environ 9° pour être de nouveau rafraîchie.
En faisant le choix d’un groupe froid centralisé avec des équipements performants, le CHU améliore considérablement son rendement énergétique. La climatisation représente en effet 30% de la consommation électrique à la Milétrie : cela représente plus de 27 000 000 kWh consommés en 2014 pour une facture de près de 2 300 000 € TTC. En vue de l’ouverture du centre cardio-vasculaire, un groupe froid colossal de 14 tonnes et de 14 mètres de long vient d’être installé : l’occasion de mutualiser les groupes existants pour restructurer toute la production. Ce nouveau dispositif permettra de réduire la consommation électrique de 14% pour la production d’air froid, soit une baisse de 65 000 € de la facture d’électricité et de 593 tonnes d’émission de CO2 par an.

• Septembre 2015

TRAVAUX SUR LA CHAUFFERIE : UN BON POINT POUR LES PERFORMANCES ÉNERGÉTIQUES
 

Des travaux importants ont été entrepris depuis juillet 2014 afin de raccorder le bâtiment cardio-vasculaire sur le réseau de chaleur du CHU. La performance énergétique a été associée à cette modernisation. Objectifs : améliorer l’utilisation de l’énergie thermique de la cogénération (c’est-à-dire la production simultanée d’électricité et de chaleur par le biais de deux moteurs à gaz), diminuer la consommation d’électricité des pompes de la chaufferie et améliorer la régulation. Ces travaux, en cours de finalisation, montrent déjà leurs effets. Ainsi, en juillet 2015, 161 000 kWh ont été économisés par rapport à juillet 2014. Par ailleurs, la consommation générale de gaz est stabilisée sur les premiers mois de 2015, alors que l’hiver a été plus vigoureux que celui de l’année 2014. Des premiers résultats encourageants !

• Octobre 2015

LE CHU PRODUCTEUR D’ÉNERGIE AVEC LA COGÉNÉRATION


En 2009, le CHU a investi près de trois millions d’euros dans un nouveau système de cogénération, permettant la production combinée d’électricité et de chaleur par le biais de deux moteurs alimentés au gaz. Cela représente 60% sur près de 63 millions de kWh de gaz consommés en 2014 sur le site de la Milétrie, après la chaufferie de Jean-Bernard (24%) et la blanchisserie (9%). Un tiers de l’énergie est transformée en chaleur, le deuxième tiers en électricité, tandis que le troisième sert au fonctionnement des moteurs.

En service de novembre à mars, la cogénération devient le producteur de chaleur principal du site, la chaufferie de Jean-Bernard intervenant en relais si nécessaire. En produisant et en revendant son électricité, le CHU est non seulement parvenu à amortir rapidement son investissement, mais il s’inscrit aussi dans une démarche citoyenne en allégeant le réseau public d’électricité, notamment l’hiver. Des travaux d’intersaison ont été menés sur la cogénération en 2014 par le CHU et en 2015 par son fabriquant, Eneria, pour améliorer encore les performances énergétiques des moteurs. L’entreprise d’exploitation des installations thermiques Dalkia et le CHU suivront et optimiseront les installations. Des indicateurs et un suivi quotidien ont été mis en place. Ils permettront d’observer rapidement et de près les premiers résultats !

• Novembre 2015

CONSOMMATION ÉLECTRIQUE : JEAN-BERNARD RENVOIE L’ASCENSEUR


Le saviez-vous ? Le parc des ascenseurs du site de la Milétrie atteindra près d’une centaine d’appareils en 2017, avec l’arrivée du centre cardio-vasculaire et de ses huit ascenseurs supplémentaires. Le trafic le plus dense se situe aujourd’hui au niveau du noyau de Jean-Bernard, où les cinq monte-malades et les trois ascenseurs logistiques ont été renouvelés en 2011, et les quatre ascenseurs publics en 2015, pour un coût total de 2,25 millions d’euros.  Le remplacement des moteurs, vieux de 35 ans, par des dispositifs plus performants, a permis de diminuer de moitié la consommation électrique, ce qui n’est pas négligeable au vu de l’activité de ces douze ascenseurs. Au total, les économies sont ainsi estimées à 50 000 euros par an. De plus, l’énergie générée par le freinage est aujourd’hui transformée en énergie électrique, puis consommée instantanément par l’armoire électrique de l’ascenseur. C’est enfin la sécurité des ascenseurs qui a été améliorée : les câbles ont été remplacés par un système de cinq courroies dont la continuité est testée en permanence par un faible courant électrique. Rassurant, quand on sait que leur vitesse s’élève à 2,5 mètres par seconde ! La vétusté d’un ascenseur étant fixée à vingt ans d’activité, la plupart des autres pavillons de la Milétrie font également figure de bons élèves (Maillol, Claudel, UBM, PRC, satellite Jean-Bernard).

• Décembre 2015

SOUFFLER, ISOLER, ÉCONOMISER !


Dans le cadre de l’amélioration de nos performances énergétiques, des travaux pour l’amélioration de l’isolation de 7 000 m² de combles perdus ont été réalisés en novembre. Une épaisseur de 27,5 cm de flocons de laine minérale a été soufflée dans les combles des bâtiments C. Claudel, M. Salles, A. Rodin, de la trésorerie, de l’internat et du pavillon administratif. Une intervention assurée par l’entreprise Maupin, qui a contractualisé avec l’entreprise Total le rachat des certificats d’économie d’énergie de l’hôpital. Ce montage financier a permis au CHU de ne payer que 7 000 € sur un montant de 44 000 € TTC. La déperdition thermique par les toitures des bâtiments anciens représente 30 % de la facture de chauffage, et le retour sur investissement sera inférieur à un an. Il ne reste plus qu’à constater l’amélioration du confort dans ces bâtiments et la baisse de la facture de gaz !

• Janvier 2016

LA TRAQUE FUITES D’EAU EST LANCÉE


Au même titre que les autres énergies, le CHU a fait le choix d’intégrer l’eau dans sa démarche de certification ISO 50001, se souciant de limiter au maximum son impact environnemental. Ressource vitale, l’eau représente plus 300 000 m3 consommés en 2014, pour une facture dépassant les 800 000 euros. Objectif : réduire la consommation annuelle de 50 000 m3. Depuis l’été 2015, pour améliorer sa consommation, l’hôpital a mis en place un monitoring en continu des installations du réseau d’eau. Dans les bâtiments, l’observation des consommations de nuit, censées être quasi nulles, comparées avec la facturation aux compteurs extérieurs, a permis de détecter et de réparer une fuite importante au niveau des urgences. Les plombiers du CHU sont par ailleurs très attentifs et mobilisés. Pour prolonger cette démarche, le CHU a fait appel en juillet à une société spécialisée dans l’écoute des réseaux d’eau enterrés, qui a également permis de localiser avec précision et de corriger trois fuites. Cette opération sera reconduite chaque année.
Vous avez repéré une fuite ou un bruit d’eau dans votre service ?
Participez à la chasse aux fuites d’eau en le signalant.

• Février 2016

JEAN-BERNARD RENOUVELLE L’EAU CHAUDE À TOUS LES ÉTAGES


35 000 : c’est le nombre de litres d’eau chaude sanitaire utilisés chaque jour à Jean-Bernard. Des travaux de remplacement des deux ballons de 25 m3, situés dans un local de la cour logistique, viennent de prendre fin. Désormais, un seul ballon de 25 m3 d’eau sanitaire, chauffée à 60°, assure les besoins du bâtiment. Mieux isolé, ce nouvel équipement en fibre de verre évite la corrosion et réduit la déperdition de chaleur. La réduction du stockage d’eau limite la puissance de chauffe nécessaire ainsi que la stagnation et les problématiques d’hygiène liées. Pour rappel, la consommation globale annuelle d’eau à l’hôpital représente près de 312 000 m3. L’organisation de ces travaux par la direction des constructions et du patrimoine a permis qu’aucun occupant du bâtiment ne s’aperçoive de travaux importants et que chaque utilisateur continue à être alimenté en eau chaude sanitaire.
Dans le cadre des réductions des consommations d’énergie et du maintien de la qualité des réseaux d’eau, n’hésitez pas à signaler tout point d’eau chaude non nécessaire à l’activité susceptible d’être supprimé. Les économies d’énergie passent aussi par des choses très simples !

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