dimanche 29 juillet 2012

Pons : l’Hôpital des Pèlerins au patrimoine mondial de l’Unesco


Une chance pour la région !

Samedi 30  juin 2012. Trois enfants en costumes moyenâgeux ont dévoilé la plaque d’inscription de l’Hôpital de Pèlerins sur la liste du Patrimoine mondial au titre « des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France », l’ajoutant ainsi aux 70 édifices déjà classés dans le pays.


Pour accueillir les personnalités et le nombreux public en provenance de la place Saint-Vivien, la chorale des élèves de l’école Sainte-Marie, dirigée par le directeur Olivier Verger, a interprété des chants face à une exposition de photographies des sites classés par l’Unesco.
Maître de cérémonie, Gérard Chauvet, chargé de la culture à la mairie, a souligné l’honneur fait à la Ville de Pons. Une belle reconnaissance du formidable travail de restauration commencé en 1996 et achevé en 2004 avec son inauguration par le Ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres. Il reste maintenant à entretenir le bâtiment, la voûte, le jardin médiéval… Faire vivre, animer, connaître, visiter cet ensemble et surtout en assumer la préservation pour le transmettre aux générations futures comme illustration des besoins des pèlerins du Moyen Âge.
Lors de l’inauguration, aucune plaque n’avait été apposée sur le bâtiment pour marquer l’événement. Seuls restent des photos et articles de presse relatant la visite du représentant du Gouvernement. Comment remédier à cette situation ?

Le maire Henri Méjean et des pèlerins !

Au cours d’une réunion, en mars  2011, conseillée par l’ACIR (Association de Coopération InterRégionale des chemins de Saint-Jacques de Compostelle) à laquelle adhère la Ville, la décision fut prise de réparer cette omission, samedi 30 juin  2012, par la pose d’une plaque commémorative. 2012 a également été choisie car c’est l’année du 40° anniversaire de la Convention internationale pour la sauvegarde du patrimoine mondial culturel et naturel.
Une équipe des associations pontoises, sous la houlette de l’Office de Tourisme, a donc travaillé pour réaliser un programme de manifestations afin que l’Unesco et l’Hôpital des Pèlerins soient mis en valeur.

Une œuvre commune



Dans son allocution, Henri Méjean, maire, a souligné sa joie de voir officialisée la reconnaissance au classement mondial de l’Unesco du patrimoine local dit « Hôpital des Pèlerins » par l’apposition d’une plaque commémorative. « Je veux vous assurer de la fierté que nous éprouvons au sein du conseil municipal pour cette distinction de reconnaissance qui propulse le site pontois sur le devant de la scène internationale ». Puis il a cité les grands artisans de la sauvegarde de la voûte et de l’hôpital des Pèlerins en commençant par Pierre Sénillou, auteur de livres sur l’histoire de Pons. Alors ingénieur des Ponts et Chaussées, il fit procéder au creusement de la route sur environ 80  cm pour permettre le passage des camions, évitant ainsi la démolition de la splendide voûte. Il sita ensuite Jean Laitselart, adjoint à la culture durant deux mandats et ardent défenseur du grand projet initié par Daniel Laurent, maire depuis 1995, dont l’implication a été de tous les instants durant son double mandat. Il n’a pas oublié de mentionner tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé depuis le début de l’année aux animations diverses, conférences, expositions, qu’ils soient de la ville ou des cités voisines.

Pour le sénateur Daniel Laurent, ce bâtiment était un crève-cœur tant son état de délabrement allait bientôt en faire une ruine qu’il aurait fallu raser.
La vaste salle avait abrité des logements sociaux avec la construction de parois et de cheminées, percement d’ouverture dans les murs, puis comme elle servi d’entrepôt des services techniques de la ville. Avec insistance, il avait demandé à Jacques Cardinal, conseiller municipal mais surtout compagnon du devoir en charpente et couverture, de poser des « bourdes » pour soutenir certains points défaillants de la toiture victime d’innombrables gouttières. Élu maire, il a réussi à convaincre avec pugnacité les plus sceptiques sur son projet de restauration intérieure et extérieure du bâtiment. Le système de datation des bois a permis de dater la charpente. En bon état de conservation, elle a été posée en 1 254. Ainsi, près de 90 % des éléments la composant ont retrouvé leur emplacement d’origine. Un atout supplémentaire !
À l’extérieur, côté jardin, des fouilles ont fait découvrir le bassin d’ablution des pèlerins, les latrines et une importante réserve d’eau.

Les travaux, commencés en 1996, se sont achevés dans le courant de l’année 2003. Dans un souci d’esthétisme, le chauffage et les circuits électriques sont intégrés dans le sol.
Le regard, vers le haut, porte sur la magnifique charpente qui repose simplement sur des colonnes de pierre, témoignage de la haute technicité des compagnons d’alors. Le passage voûté a retrouvé, lui aussi, son pavage à hauteur initiale, tout en devenant une zone piétonnière pour observer à loisir les graffitis laissés par les pèlerins et passants. Dans les sculptures, la présence de la légendaire anguille de Pons est bine réelle.

Le président du Club Unesco de Pons et Mirambeau, Jacques Secrétain, a retracé avec son brio habituel l’historique des chemins de Saint-Jacques de Compostelle depuis l’an 815, date de la découverte, dans le « Champ de l’Étoile », du sarcophage de Jacques le Majeur. En Espagne, le lieu est devenu Saint-Jacques de Compostelle et les routes qui y mènent à travers toute l’Europe sont jalonnées de signes de reconnaissance, de haltes, d’édifices, de sites de culte et d’accueil des marcheurs.

La chorale

Dernière intervenante avant le dévoilement de la plaque, Aline Tomasin, de l’ACIR Compostelle, s’est dite agréablement surprise de sa découverte de Pons, cité médiévale, dont la mise en valeur du patrimoine dépasse largement ce que l’on peut voir dans des villes plus importantes. Tout comme Henri Méjean, elle a tenu à saluer et remercier tous ceux qui se sont impliqués, à quelque niveau que ce soit, dans toutes ces manifestations qui gravitent autour du patrimoine mondial et surtout local.

Le moment tant attendu était venu. Sous les applaudissements, les enfants ont enlevé l’oriflamme aux couleurs des Sires de Pons et dévoilé la plaque que vous pouvez désormais admirer à l’entrée de l’Hôpital des Pèlerins. Des visites guidées sont organisées. A ne pas manquer pendant les vacances !

Pons, une ville médiévale à découvrir. Le film "La tête en friche" y a été tourné.

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