Candidate socialiste opposée à Dominique Bussereau, député sortant, sur la quatrième circonscription de la Charente-Maritime (Jonzac/Royan), Fabienne Dugas Raveneau répond à nos questions :
• François Hollande vient d’être élu Président de la République. Comment avez-vous vécu sur le terrain cette campagne présidentielle ?
Ce fut sur le terrain une très belle campagne, à l’instar de ce que notre candidat, à présent Président, a lui-même conduit sur un plan national. Notre équipe, partie de quelques militants et élus, s’est très rapidement élargie avec des volontaires qui souhaitaient comme nous convaincre. Convaincre que l’espoir est permis à partir du rêve français tel que François Hollande l’a décrit lors de son premier meeting du Bourget. Convaincre que cet homme-là a les capacités, la détermination et le courage nécessaires pour sortir le pays de la situation catastrophique dans laquelle le Président, maintenant sorti, et ses gouvernements successifs l’ont enfoncé. Convaincre que ce n’est pas une fatalité, qu’une alternative est possible si on en a la volonté. Convaincre que la division et la culpabilisation des Français sont des facteurs paralysants et que seul le rassemblement de tous permettra de réunir les conditions de la sortie des crises que nous traversons. Nous avons ainsi fait de belles rencontres, nous avons fructueusement débattu et c’est avec le sentiment de la mission accomplie que nous avons pris connaissance de l’heureux résultat dimanche 6 mai. Je suis particulièrement fière de cette équipe et satisfaite de savoir que chacun de ses membres a décidé de poursuivre à mes côtés pour les élections législatives. Car, bien entendu, l’élection du candidat du changement resterait vaine si elle n’était pas accompagnée, le 17 juin prochain, d’une majorité forte au Parlement pour répondre à l’obligation d’action et de résultats qui est la sienne, qui sera, je le souhaite, la nôtre.
• Les Législatives sont désormais “ouvertes“. Vous êtes opposée à Dominique Bussereau, élu bien implanté dans la 4e circonscription qui a été plusieurs fois ministre. Ne craignez-vous pas la lutte du pot de terre contre le pot de fer ?
La différence avec la fable, c’est que je n’attends rien de cet adversaire. Je conduis ma campagne sur le terrain avec les convictions et les valeurs qui sont les miennes, mon ambition pour ces territoires. Je puise ma force dans la dynamique collective de campagne que nous avons instaurée depuis de longs mois. Ma détermination n’a d’égal que ma volonté de faire participer les territoires de la 4e circonscription au nouvel élan national porté par François Hollande.
Un ministre de l’ère révolue du Sarkozysme, député qui a voté inlassablement les projets de lois souhaités par son Président battu, n’est pas en situation d’inscrire la circonscription dans ce nouvel élan. Et pourtant, il y a tellement de choses à faire ici.
Fabienne Dugas Raveneau lors des cérémonies du 8 mai à Jonzac avec Gilles Clavel, chef de file de l'opposition municipale
• Comment se déroule la campagne ? Qu’attendent aujourd’hui les citoyens de leur député ? Leurs espérances, leurs désillusions ?
Nous poursuivons la campagne comme nous l’avons initiée pour les Présidentielles, sur le terrain et à l’écoute de nos concitoyens. Nous avons un véhicule avec lequel nous nous rendrons de mairie en mairie, dans chacune des 167 communes. Nous réitérons notre tour des cantons avec l’organisation d’une réunion publique. Cette proximité nous permet d’avoir de nombreux échanges, de débattre pour convaincre. Il est malheureusement vrai que beaucoup de nos concitoyens aujourd’hui n’identifient plus les fonctions d’un député. Il faut donc d’abord expliquer ce qu’est un député, son rôle au niveau national, ses responsabilités à l’échelon local. Le cumul des mandats est d’ailleurs une des causes de cette confusion. Je milite pour ma part depuis 15 ans pour le mandat unique et m’y tiendrai. Je sais, pour l’avoir exercé, ce que demande un mandat exécutif local. En particulier du temps, beaucoup de temps, pour le faire correctement, c’est-à-dire à la hauteur de la légitime attente des électeurs. Du temps pour écouter d’abord, du temps pour analyser ensuite, du temps pour mettre en œuvre enfin. Je sais, pour avoir travaillé avec bon nombre d’entre eux, ce que demande également en temps une fonction de député.
Le cumul de l’un et de l’autre ne peut se faire que de l’un au détriment de l’autre. Les personnes que je rencontre souhaitent un/e député/e qui consacre du temps aux territoires, aux problèmes de ses habitants, qui défende leurs intérêts au niveau local comme au niveau national, sans double discours. Ils en ont assez des engagements non tenus, des responsabilités nationales non assumées localement. Ils souhaitent également que les députés soient présents dans l’hémicycle et ne comprennent pas, à juste titre, que celui qui perçoit une rémunération pour siéger dans une assemblée ne le soit pas. C’est malheureusement ce type de comportement qui nuit gravement à l’action politique et conduit à la montée de l’abstentionnisme. Il faut avant toute chose gagner la confiance de nos concitoyens et mes engagements sur les règles de conduite que je m’imposerai, à l’opposé de ce qui s’est pratiqué ici depuis 26 ans, seront garants de ma volonté de rétablir la transparence et la responsabilité dans l’exercice de ces fonctions.
• Au premier tour des Présidentielles, on a constaté une forte percée du Front National. Quelles en sont les causes et comment répondre aux questions que se pose cet électorat ?
Les causes sont multiples. Il y a d’abord la situation du pays et de chacun : la montée de la précarité, les incertitudes quant à son avenir ou celui de ses enfants, les difficultés grandissantes pour se faire soigner, pour se loger. Il y a aussi le discours tenu par Sarkozy et ses soutiens depuis 5 ans, qui ont fait monter la peur, la peur de l’avenir, la peur de perdre ce qu’on a mais aussi la peur de l’autre. Et puis il y a notre propre responsabilité politique à nous, au parti socialiste. Si les thèses FN ont ainsi pu prendre racine, c’est que nous avons abandonné le terrain, la relation de proximité, bref le vrai militantisme. La campagne conduite par François Hollande a renoué le lien de proximité, mais il faudra poursuivre en ce sens y compris en dehors des périodes électorales pour enrayer la progression de l’extrême droite.
Fabienne Dugas Raveneau avec Pierre Joxe, qui fut Ministre de l'Intérieur de François Mitterrand, et Pascal Ferchaud, maire et conseiller général de Saujon.
• Quels sont les projets que vous souhaitez défendre sur ce territoire ?
Dans les échanges que nous avons sur le terrain, nous voyons que les préoccupations développées dans le cadre de la campagne présidentielle constituent également les principales sources d’inquiétude des habitants que nous rencontrons. Je vais en reprendre deux simplement, parmi tous les dossiers qu’il faudra conduire de front pour répondre aux urgences.
Je souhaite aider à la mise en œuvre des conditions de créations d’emplois. Cela passe d’une part par la protection des deux principales activités de la circonscription aujourd’hui : le tourisme et l’activité viticole. Or, pour cette dernière, la libéralisation des droits de plantation, initiée alors que le député sortant était ministre de l’Agriculture, est un véritable problème pour les petites et moyennes exploitations. Je travaillerai avec les députés européens et le nouveau Ministère de l’Agriculture et en concertation avec les exploitants pour défendre leurs intérêts.
La création d’emplois passe d’autre part par la capacité d’innovation et d’adaptation des TPE et PME sur des territoires comme le nôtre, privés d’infrastructures de transports. Je serai là encore à l’écoute des besoins, pour relayer au plus haut niveau les difficultés à la production, à l’export, ou même à l’embauche pour corriger, modifier les dispositifs défaillants ou inappropriés. Je soutiendrai en particulier les projets créateurs d’emplois qui s’inscrivent dans le respect et la protection de notre environnement, dont la fragilité est à la hauteur de la beauté sur l’ensemble de territoires de la circonscription. Et je suis convaincue que nous pouvons développer l’économie locale à partir du dynamisme des entrepreneurs locaux et des opportunités que nous offrent la nécessaire diversification de la production énergétique.
Je défendrai les services publics, mis à mal durant ces dix dernières années. Je ne saurai me résoudre aux fermetures de classes péremptoires, voire d’écoles, répondant aux logiques comptables comme nous les avons connues jusqu’à présent. Je défendrai la présence des écoles dans les villages qui participent à la qualité de vie de nos enfants et plus généralement à l’animation des bourgs. Je défendrai une autre organisation de l’accès aux soins, à partir des engagements pris par François Hollande, en facilitant la création de maisons de la santé, mais aussi en identifiant les carences sur le territoire et en présentant les solutions à partir de la concertation des acteurs. Je pense à nos aînés qui souhaitent rester dans leur domicile, mais qui doivent pour cela avoir aisément accès aux soins. Je pense aux difficultés des accueils d’urgence qui font également défaut ou qui étaient jusqu’à présent menacés dans les établissements hospitaliers du territoire. Je pense aussi aux difficultés rencontrées par les femmes enceintes habitant en Haute Saintonge qui doivent parcourir des distances folles avant d’accéder à un service de maternité. Je défendrai les services de gendarmerie dont la baisse des effectifs sur les sept dernières années a rendu plus difficiles encore les missions de sécurité qui sont les leurs.
2 commentaires:
Le changement à un nom sur la quatrième circonscrpition : Fabienne DUGAS-RAVENEAU !
Le changement a un nom sur la quatrième circonscription : Fabienne DUGAS-RAVENEAU
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