jeudi 30 janvier 2025

Région de Royan : La côte abrite de nombreux blockhaus allemands, témoins de la Seconde Guerre mondiale 1939-1945

Durant la Seconde Guerre mondiale, Hitler pensait que ses ennemis viendraient de la mer. En conséquence, il avait doté les côtes, donc celle de Royan, d'équipements sophistiqués dont le fameux Mur de l’Atlantique. Il s’étendait de Narvik, non loin du Cercle polaire, jusqu’à la frontière espagnole. Soit 4 500  km d’installations militaires prêtes à affronter les forces navales.  

Dès juin  1940, des troupes allemandes (deux détachements de la 44e division de la Wehrmacht)
arrivent
dans la région royannaise. Pour se protéger, elles construisent 
les fameux blockhaus, sentinelles du Mur de l’Atlantique,

Hitler pensait que ses ennemis viendraient de la mer...

Le long des côtes, le mur de l'Atlantique

Le Mur de l'Atlantique

Ainsi virent le jour des blockhaus, casemates et autres bunkers censés empêcher un débarquement. Le long de l’Atlantique, se trouvaient également des bases sous-marines dont l’une était située à Bordeaux (actuels Bassins des Lumières, centre d'art numérique). Le littoral royannais s’est retrouvé bétonné. Hitler, dit-on, estimait que le système était bon jusqu’au moment où il s’aperçut que l'adversité pouvait surgir de l’intérieur. En effet, les résistants ont attaqué les bunkers à partir de la terre ferme ! Les sentinelles de béton n’ont donc servi à rien, sauf à fasciner les générations suivantes qui ont transformé la destination première de ces structures austères en les ornant de tags et peintures.

Les anciens bunkers inspirent les artistes
Les bunkers ont été construits par les Français. En 1943, on comptait 20 000 ouvriers sur le Mur de l’Atlantique et de nombreux volontaires. Il faut dire que leur salaire était double ! Il n’y avait pas de chômage dans l'hexagone à cette époque. Sur 3 000 entreprises du BTP, 2000 ont accepté les propositions de l’occupant. L’éventail des professions concernées était large : maçonnerie, électricité, équipements, etc. «  Ces patrons devaient sans doute miser sur la victoire de l’Allemagne  » estime un historien. La France de Pétain était bonne fille : «  Dans son budget de 632  milliards, 250 étaient destinés au Mur de l’Atlantique  ». Comme tout ce beau monde était fort occupé aux ouvrages des belligérants, les logements destinés à la population se faisaient cruellement attendre. Les entreprises tricolores recevaient leurs instructions des Allemands qui leur imposaient des règles strictes de construction : «  il n’y avait pas de place pour l’improvisation  ».

La suite, on la connaît avec le Débarquement en Normandie en juin 1944 et le funeste bombardement de Royan en 1945, victime de l'aviation alliée (faisant 500 morts et 1000 blessés parmi les civils). 

Après la guerre, les entreprises du bâtiment ont comparu devant une commission spéciale. Certaines d’entre elles ont été condamnées (au maximum, peine d’un an sans travailler). Toutefois, comme l’heure était à la reconstruction, elles ont repris du service et tout rentra dans l’ordre. Honneur aux vainqueurs…

Les armements de la pointe de Suzac
Falaises et criques de la pointe de Suzac (@ Nicole Bertin)

• Blockhaus battus par les flots sur la Grande Côte où ils inspirent les tagueurs

La communauté d'agglomération Royan Atlantique a compté environ 280 ouvrages
sur une trentaine de kilomètres
Ces chiens de garde en béton rappellent le douloureux temps de l’Occupation.
En septembre  1944, la poche de Royan abritait quelque 5000 Allemands
commandés par l’amiral Michahelles

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