François des Ligneris aime les challenges. Quasi olympiques ! Après avoir dirigé un restaurant à Saint-Emilion, il s'est installé à Pons en bordure de Seugne, dans une ancienne minoterie, où il s'adonne à sa passion pour l'art et la promotion des artistes. Avec son projet artistique "des prêts dans les prés", il invite le public à découvrir des œuvres de styles variés, originales, audacieuses et attachantes, exposées jusqu’à fin septembre au Moulin de Constance.
Incroyables effets que cette "Galipette" ! |
Les mystérieux reflets de Dominique de Varine |
Jean-Louis Gatineau (œuvres au premier étage) et Dominique de Varine |
François des Ligneris répond à nos questions :
Le Moulin de Constance |
J’ai été très heureux et honoré d’accueillir les galeristes et les artistes que j’avais invités. J’ai beaucoup apprécié la qualité de leur travail pour l’accrochage des œuvres, leur disponibilité, la chaleur de nos relations et leur soutien amical. Je tiens aussi à remercier les personnes qui m’ont transmis des messages chaleureux et enthousiastes concernant les œuvres présentées. Après des mois d’intenses travaux, ils ont été pour moi une récompense inestimable. Cet été, je concrétise mon projet « Des prêts dans les près » : des prêts d’œuvres par des artistes dans les près du Moulin de Constance ! Vous pourrez donc découvrir une grande œuvre majestueuse sculptée dans un tronc de chêne par Christophe Doucet et des œuvres de Dominique de Varine disposées contre des troncs d’arbres entre l’ancienne minoterie et la rivière. Je suis présent tous les jours de l’été jusqu’à la fin du mois de septembre. C'est avec plaisir que je guiderai les visiteurs intéressés dans les différentes salles et étages du Moulin de Constance et à l'extérieur.
Parmi les visiteurs, Philippe Ravon, membre de l'Académie de Saintonge |
Les bols à thé et céramiques de Maryse Thibaud |
Le Moulin de Constance demeure un espace privé non subventionné ayant pour seule ambition d’aider les artistes. Toutes les œuvres exposées sont proposées à la vente et le règlement des œuvres se fait directement au nom des artistes. Je ne peux qu'encourager les lecteurs ce blog à soutenir les artistes que j’ai le bonheur d’accueillir.
• Outre la présentation d'œuvres, vous proposez également de pique-niquer en bordure de rivière ?
Effectivement, vous pouvez venir avec votre casse-croûte. Je mettrai des tables et des chaises à votre disposition à l’ombre, en bordure du bief, et ferai tout mon possible pour vous accueillir au mieux. Je garde en moi pour toujours l’âme du vigneron-aubergiste que j’ai été pendant ma vie professionnelle…
Infos pratiques : L'été au Moulin de Constance jusqu'à fin septembre sur rendez-vous au 06.22.39.38.25, rue Chante Grenouille à Pons (Charente-Maritime) - fmx.desligneris@gmail.com
Le lapin totem de Christophe Doucet |
• Marie Losier
Marie Losier construit son univers artistique en conviant amis, famille et idoles dans un maelström indiscipliné. Connue principalement pour sa carrière de cinéaste, l’artiste expose depuis quelques années dessins et installations, en regard de ses films.
• Guillaume Pinard
« Faire un portrait doit consister à matérialiser un certain type d’absence »
« Au fond, toute œuvre est un visage et c’est à ce vis-à-vis que je veux pouvoir me confronter. Je veux répondre à un signal. Ces dessins sont une façon de répondre à qui me parle depuis un au-delà, sans que je sache vraiment à quoi correspond cette localité ».
• Alun Williams
• Marius Buet
Marius Buet, jeune diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2022, se distingue par ses peintures figuratives mêlant ironie et questionnements. Buet nous rappelle les atmosphères lumineuses de Georges de La Tour, où la lumière et l'ombre jouent un rôle aussi important que la scène qui semble se jouer devant nous. Ses tableaux étranges paraissent attendre notre regard pour reprendre leur rôle dans une scène inachevée.
À travers la série SUB (sous en latin), Vanessa Fanuele explore des thématiques ancrées dans l'éphémère, la fragilité, le déplacement, et la précarité des habitats. Les œuvres de cette série présentent des abris hybrides, entre la construction de fortune, faites de branches, de feuilles de palmiers et d’autres arbres exotiques, sortis de l’imagination de l’artiste. Elles suggèrent autant la tanière animale, que l'extension du corps humain. Devant ce procédé subtil de rapports chromatiques, réalisés par petites touches superposées, le spectateur semble flotter dans un espace indéterminé, pour entrer dans une sorte de communion parfaite avec la nature environnante, calme et mystérieuse.
Franck Piovesan (galerie La Mauvaise Réputation Bordeaux) et Philippe Fangeaux |
• Philippe Fangeaux
Les toiles de Philippe Fangeaux empruntent leur composition au montage cinématographique. La configuration aléatoire de séquences extraites de souvenirs personnels ajoutée à des images puisées dans les sources du quotidien, cumulée avec l’absence de narration, la distorsion des perspectives et un savant cocktail de techniques picturales, peuvent déconcerter, mais elle ne manque pas non plus, de provoquer l’ivresse de la joie et la douceur de la dérive.
• Thierry Lagalla
Thierry Lagalla est un artiste plasticien et vidéaste. C’est avec finesse et habilité qu’il réussit à faire se côtoyer l’humour et le burlesque. Ce réel qui constitue son œuvre se retrouve dans ses dessins et ses peintures. Parfois issus des vidéos, ils sont un retour à l’image fixe, au « Pantaï » originel de l’univers Lagallien. Le trait est simple, épuré, il évite tout bavardage formel pour offrir au spectateur l’image de l’essentielle réalité de l’art, celle de la création.
• Manuel Ocampo
Manuel Ocampo est un artiste peintre philippin qui utilise impeccablement les signes de la religion judéo-chrétienne ou vernaculaire, la culture underground, la science-fiction, l’art naïf, le burlesque, la satire de l’Histoire et de la morale pour tirer à boulets rouges sur tous les dogmes : religieux, politique, économiques. Il est l’idéal populaire de la figure de l’artiste insoumis nous offrant une peinture d’une énergie vitale saisissante. Il s’empare et brasse avec une incroyable dextérité et désinvolture la grande Histoire et l’humanité.
• Artistes invités par le Moulin de Constance
L’exposition, qui présente les travaux de Marc Ronet, Cédric Carré et Philippe Baryga au Moulin de Constance, répond à l’origine à une logique très simple : ils sont tous trois originaires du Nord. Mais au delà de ce prétexte géographique, on voudrait ici invoquer une dimension plus particulière à cette confrontation.
Auguste Herbin, natif du Cateau-Cambrésis, comme Matisse rappelons-le, avait eu cette réflexion lors d’une interview dans laquelle un critique l’interrogeait sur son rapport à la couleur : «il paraît que les peintres du Nord sont très coloristes ». Ce ne sont pas les récentes expositions Van Eyck au Louvre ou Van Gogh au Musée d’Orsay qui vont le contredire. Comme pour prolonger ce propos, cette exposition ambitionne de se situer dans cette perspective, en présentant les travaux de trois artistes issus de deux générations respectivement nés en 1937 pour Ronet, 1968 et 1967 pour Carré et Baryga : ils partageraient ce fameux « sens de la couleur » propre aux artistes septentrionaux. Un itinéraire qui peut passer chez chacun du cru au chatoyant, du tyrien au fuligineux, du rose au blond, risquant aussi bien le lisse que l’empâté, le glauque, le céruléum, l’olivâtre, le citron, l’orange ou pourquoi pas : le zinzolin. (Jean-Etienne Grislain)
• Marc Ronet
« A la base de mon travail, il y a la matière. C'est avec elle que je trouve ma force, mon énergie, une matière chaotique, une zone de brouillard. Je pars, bâton à la main, sans itinéraire préconçu. C'est une marche qui libère, qui me laisse le temps de respirer, tentant d'effleurer la peinture, sans avoir la prétention de la toucher ».
• Cédric Carré
« Au fond du jardin les garages ont été détruits. Le terrain restera en friche. Je devais avoir six ans et c’est là, dans cet îlot, que j’ai construit des cabanes, un navire , creusé des fleuves, traversé des mers et déplacé des montagnes. À dix-sept ans, je commençais à faire des peintures. J’ai découvert « Le bateau ivre » de Rimbaud et j’ai tout retrouvé. Aujourd’hui je pousse la porte de l’atelier. C’est mon terrain vague au bout du jardin. Je m’y arrange un monde à ma façon. Alors j’ai à nouveau six ans, six ans et des millions d’années ».
• Philippe Baryga« Quand j’étais Lillois, je peignais des tableaux animaliers avec une pointe de malice conceptuelle. J’aimais déjà beaucoup Frans Snyders, un peintre de natures mortes anversois du XVIIe siècle. Depuis que j’ai quitté le Nord, je passe beaucoup de temps à copier de la peinture ancienne ; flamande, mais pas seulement. Je fais ça comme un orchestre de bal reprend des succès populaires. C’est une manière de comprendre comment fonctionnent les tableaux, bien sûr. Mais aussi un moyen de réactiver leur possible actualité ».
• Deux artistes dans les prés, autour de la Minoterie : Christophe Doucet et Dominique de Varine.
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