• Les raisons de son engagement
• Le célibat des prêtres
• Sa mission d’aumônier des prisons Il y a 50 ans que le Père Marcel Mallard, actuel curé de Montendre (17), est entré dans les ordres. Comme son frère Joseph. Pourquoi est-il devenu prêtre ? Comment ce choix s’est-il imposé à lui ? Quelles ont été ses différentes missions ? Quelles sont les réflexions que lui inspire l’actualité ? Il répond à nos questions avec la simplicité qui le caractérise.• Père Mallard, vous fêtez cette année votre demi-siècle de prêtrise. 50 ans déjà ! Nous allons remonter le temps et commencer par votre enfance au sein d’une famille de neuf enfants en Vendée. L’engagement chrétien de votre père a-t-il déterminé votre vocation ?Toute mon enfance a baigné dans une ambiance chrétienne. Mon père vivait avec Dieu et il avait un immense respect pour le prêtre. Très attaché à la vie de l’Église, il se privait pour la soutenir. La prière en famille transformait celle-ci en une sorte de sanctuaire. Maman, malgré la charge de ses neuf enfants, n’aurait jamais manqué la messe du dimanche. Elle y trouvait un temps de pause avant de reprendre la rude tâche de mère de famille nombreuse.
• Vous dites avoir découvert les Évangiles à l’âge de 12 ans quand d’autres enfants, de nos jours, préfèrent passer leur temps devant leurs consoles de jeux. Quels sont les passages de ces Évangiles qui, les premiers, ont attiré votre attention ?Tout jeune enfant, je baignais dans la vie chrétienne comme dans quelque chose qui allait de soi. Vers l’âge de 11, 12 ans, j’ai découvert l’Évangile et j’y ai pris goût grâce au Père Zénobe, un curé impossible, véritable caractériel. Mais, peut-être parce qu’il m’aimait bien, il m’a fait rencontrer Jésus comme quelqu’un d’extraordinaire. Au-delà de ses sautes d’humeur, je percevais, en mon curé, un homme plein de Dieu, qui me l’a fait aimer plus que le craindre. La manière dont il m’a fait percevoir Jésus homme, et son lien à Dieu, demeure encore pour moi le pivot de ma foi.
En poursuivant mes études au Séminaire, je me suis aperçu que, par mon curé, j’avais déjà reçu une formation assez “poussée“ par rapport à d’autres. L’insistance sur la pratique cultuelle l’emportait, hélas, sur la pratique évangélique : le
“Aimez-vous les uns les autres“ disparaissait un peu trop par rapport à l’assistance à la messe.
Cérémonie à Montendre en l'honneur du Père Mallard en compagnie de son frère Joseph, des pères Loriaud et Jeanneau Vous vouliez être agriculteur, le contact avec la nature vous comblant dans le vrai sens du terme. Quand le projet d’entrer au Séminaire est-il né ? Quelle fut la réaction de votre entourage ?Franchement la vie en pleine nature favorise la méditation. Je pensais suivre l’exemple des aînés. Pourtant, un soir, tout a changé. C’était le 3 décembre 1948. Mon curé m’avait invité à faire une neuvaine à Saint-François Xavier. Je lui ai demandé de prendre dans ma famille - que je voulais grande - un enfant pour lui : qu’il soit prêtre. Je me suis ressaisi et me suis dis : « je veux bien que les autres se sacrifient, mais moi, je veux orienter ma vie comme il me plaît ». Le pas décisif était franchi. J’ai dit au Seigneur :
« Si tu veux, prends-moi tout de suite ! ». Ma décision était prise. Un moment, j’ai eu la tentation d’attendre 20 ans pour être sûr de ne pas me tromper. Il m’en coûtait de quitter la terre, de renoncer au mariage et de reprendre des études.
J’ai rencontré mon curé pour le lui dire. Sa réponse a été celle-ci :
« cela ne me surprend pas ». Mes parents ne s’attendaient pas du tout à cette nouvelle, mes frères et sœurs encore moins. La réponse de mon père me fit mal :
« J’espère que tu as bien réfléchi et que tu ne te retourneras pas ».Je suis entré au Séminaire le 24 février 1949. L’entrée au Séminaire était un engagement quasi définitif. En sortir, c’était se montrer infidèle à Dieu. « Perdre sa vocation », c’était compromettre son salut éternel.
Ce fut une période merveilleuse de ma vie. Je me sentais tout léger, libre, plein d’enthousiasme. Je rencontrais des jeunes qui venaient des milieux les plus divers, sur un pied d’égalité. À cette époque, les cultivateurs étaient fort complexés par rapport aux jeunes apprentis ou ouvriers, à plus forte raison en face de ceux qui venaient de classes supérieures.
À mes premières vacances, à Pâques, je me souviens de la surprise de ma sœur :
« C’est drôle, Marcel parle français ». Je me suis bien vite remis au charme de ma langue maternelle : le patois vendéen.
Après quatre années et demi de Séminaire où j’ai surtout fait du latin et une année de philosophie, j’ai été orienté vers les Missionnaires de la Plaine.
• Le 2 juillet 1961, vous êtes ordonné prêtre. Vous souvenez-vous de la célébration de votre première messe à Saint Michel de l’Herm en Vendée ?J’ai été ordonné prêtre aux Essarts le 2 juillet 1961, en même temps que mon cousin André et un autre camarade. Pour trois, l’Évêque se rendait sur place au lieu du domicile des séminaristes. Cette année, dans le diocèse, nous étions très nombreux : environ 45. Ce nombre n’a fait que diminuer depuis.
C’était la journée la plus attendue. Ce dimanche 2 juillet n’était que pour nous trois, entourés de nos familles et compatriotes, dans une église archi-comble.
Le prêtre, cet homme mystérieux à qui l’on pouvait aussi demander le pardon de Dieu, c’était moi désormais. J’étais le même et pourtant j’étais autre. J’ai vécu cela comme une pauvreté qu’il me fallait assumer et non comme une richesse dont j’aurais pu être fier.
À la fin de la messe, avec notre Évêque, nous avons béni la foule ensemble, puis chacun a béni sa propre famille en commençant par ses parents. Maman était seule, mais les paroles de Papa, onze ans auparavant, nous le rendaient encore plus présent.
Le dimanche suivant, je célébrais ma première messe solennelle. Ensuite, j’ai été nommé vicaire en Vendée : Saint-Michel en l’Herm et l’Aiguillon sur Mer.
Cette première année, malgré une surcharge évidente, fut intéressante.
Au bout d’un an, je suis parti en Charente-Maritime où mon frère m’avait précédé. Je fus en quasi-chômage durant quatre mois. Je me sentais un peu perdu. En quittant Saint-Michel et l’Aiguillon, j’avais l’impression que l’on m’avait coupé de mes racines. Les jeunes, surtout, m’avaient bien adopté, au-delà de mes espérances.
Je fis alors un remplacement à Notre-Dame de La Rochelle, en centre-ville. À la fin de mon séjour, je ne connaissais pas plus de monde qu’au début de la deuxième semaine. J’étais un
“fonctionnaire du culte“.Je logeais seul, au presbytère en réparation. On m’avait installé un lit dans une chambre. L’un des ouvriers s’est exclamé en le voyant :
« Quel petit lit ! Mais vous couchez tout seul ? ».Quelles expériences, multiples et variées, retirez-vous de vos différentes affectations ? Tonnay-Boutonne, Rochefort, Surgères, Saintes, Matha et enfin Montendre ?Ma nouvelle nomination arrive. Je rejoins l’équipe de Tonnay-Boutonne. Nous desservons un secteur rural immense, 21 communes à trois prêtres. Durant quelques mois, il m’est arrivé de faire 200 km de ramassage en minicar pour le catéchisme.
Les gens sont peu expansifs et la pratique religieuse à peu près nulle. Je commence par visiter la partie du secteur dont j’avais un peu plus la charge. Le porte-à-porte est pénible. Et j’entends dire :
« Alors, Monsieur le Curé, vous vous promenez ! ». Cependant, j’ai toujours été bien reçu, comme si on m’attendait.
Un jour, mon Supérieur m’a demandé si j’accepterais d’aller à Rochefort. Il pensait que je pouvais prendre en charge le quartier bidonville. J’ai accepté.
En ville, j’ai surtout rencontré des gens très pauvres : c’est ce qui m’a le plus étonné. Mais j’ai pris de l’audace auprès des personnes mieux nanties et plus cultivées.
C’est alors que le responsable de l’équipe sacerdotale de Surgères a été nommé à Saintes. Mon Supérieur me demanda de le remplacer. La vie est une véritable aventure : une aventure avec les autres !
En 1986, on m’a confié une succession difficile à Saintes. À 53 ans, j’avais l’impression que le meilleur de ma vie était derrière moi. La paroisse débordait de vitalité. J’ai accueilli à l’Abbaye aux Dames des personnalités politiques et religieuses dont François Mitterrand, plusieurs ministres de la Culture, Monseigneur l’Évêque de Lyon.
Les inondations de 1994 m’ont beaucoup impressionné : expérience de notre fragilité en face des catastrophes naturelles…
À 64 ans, je suis nommé à Matha. Je me plonge dans le monde des jeunes. Tous étaient en attente de confiance, d’écoute, d’amitié qui sont des chemins de spiritualité vécue.
Pendant ce temps-là, mes confrères et moi prenons de l’âge. Sept ans après mon arrivée, l’un se retire en maison de retraite, l’autre se rapproche de sa famille et les deux autres sont rattachés à la Communauté de Saintes où il ne restait plus qu’un missionnaire de la Plaine.
La paroisse de Matha développe un dynamisme nouveau au point que la grande surprise du nouvel Évêque, pour sa première veillée pascale, est d’y venir célébrer le baptême de quatre jeunes et quatre adultes.
Pour mes 75 ans, année de ma retraite, l’Évêque me propose une “aide“. Être
« co-responsable » avec un prêtre natif du Rwanda. Autant noter la grande différence de cultures, de réactions et de rapidité d’exécution. Nous avons accepté nos différences et nous étions tout prêts à poursuivre notre « co-responsabilité » !
• Vous avez côtoyé le monde carcéral. Comment un prêtre peut-il “soulager“ le quotidien des détenus ?J’ai reçu ma nomination d’aumônier de prison en janvier 1971.
Aujourd’hui, le problème des prisons est mieux connu. Le sujet est difficile et les avis sont partagés : entre les gardiens et les détenus bien sûr, mais aussi entre les sociologues, les psychologues, les éducateurs, les assistantes sociales, les visiteurs, les aumôniers… Je ne peux donner que mon point de vue d’aumônier de prison de jeunes, tout en restant à l’écoute de tous.
Toutes les semaines, je passe quelques heures avec eux. Je commence par me rendre sur la cour : là, je les rencontre tous. Puis je monte leur rendre visite individuellement dans leurs cellules. Au début, ils avaient honte de demander ma présence : c’était considéré comme un signe de faiblesse. Le plus souvent, je ne fournis pas à rencontrer tous ceux qui me réclament…
Je prête une attention particulière aux nouveaux arrivants. Ils sont souvent perdus, désespérés. Nombreux n’avaient pas pensé que leurs actes les conduiraient là.
Ils sont très différents quand je les rencontre seul. Je m’efforce d’être très compréhensif et de leur manifester mon amitié. J’écoute leurs histoires, leur histoire. Volontiers, ils me font lire leurs lettres quand ils en reçoivent. J’ai de la peine à imaginer que l’on puisse vivre sans amour, et, pour en finir, d’être rejeté par la société elle-même qui les met à l’écart.
Certains s’habituent très bien à la prison : ils ne manquent pas d’y revenir de temps en temps. Pour d’autres, c’est insupportable : ils tournent littéralement en rond dans leur cellule. Ils ont l’impression de perdre la tête. Quelques-uns perdent pied complètement.
Qu’ont-ils fait pour être là ? La plupart du temps, c’est pour vol de voiture, cambriolage, vol de nourriture… D’autres sont pris pour viol. Par période, on retrouve des jeunes liés aux trafics de drogue. La prison ne leur enlève pas le désir de recommencer.
Les journées sont longues entre quatre murs. Il y a beaucoup d’illettrés. La plupart n’ont pas goût au travail. L’oisiveté est désastreuse. Seuls les travaux faits pour le compte d’une entreprise peuvent être rémunérés.
Beaucoup pensent à l’humanisation des prisons. Certains sont pour la répression, ne trouvant pas d’autres remèdes à la maladie de la délinquance. Quelques-uns militent pour l’abolition de la prison, et même du Code Pénal… sans pour autant laisser faire n’importe quoi.
Il est vrai que la solution idéale n’est pas trouvée. Ce qui pourrait être une amélioration peut devenir aussi une occasion de relâchement. Si les réformes ne réussissent pas, cela dépend avant tout de la médiocrité des hommes chargés de les appliquer.
Enfin, la plupart des détenus ne comprennent rien au mécanisme de la justice. Le langage est compliqué. Ils ont l’impression d’être délaissés, y compris par leur avocat, souvent commis d’office faute de moyens pour le payer.
Y a-t-il des irrécupérables ? On a envie de le dire. Mais ce mot, je ne peux pas le supporter : il me fait mal. Il ne me paraît pas chrétien car en tout homme, il y a quelque chose de bon. Trouveront-ils quelqu’un qui saura vraiment les aider, les aimer ?
• En 2011, vous fêtez donc vos 50 ans de prêtrise. Que vous ont-ils apporté ? En quel sens votre engagement a-t-il changé votre personnalité ? Avez-vous le sentiment d’avoir rempli votre mission ?Que je suis heureux d’avoir dit “oui“ ce 5 décembre 1948 ! Et ce n’était pas évident pour moi de changer complètement d’orientation : style de vie, vie affective, etc ! En m’acceptant un jour tel que je suis, j’ai fini par être à l’aise avec toute personne, quel que soient son milieu, sa culture, son âge. Parfois, je fatigue et l’évolution de l’Église n’est pas sans problème, mais j’ai deux mots qui guident ma pensée et mon comportement :
« abandon et confiance ». Ils sont de Sainte-Thérèse. Je les lui dois et je l’ai prise comme guide spirituelle.
Il me semble que cela doit se voir que je suis heureux de mon choix de vie…
• Un mot sur la communauté chrétienne de Montendre ?Je n’ai pas accepté de bon cœur le changement de paroisse. Il y avait l’âge, une santé très éprouvée, la mémoire qui devient défaillante, une différence de fonctionnement entre la paroisse de Montendre et celle de Matha. Mais je ne voulais surtout pas que mes nouveaux paroissiens souffrent de ma mauvaise disposition.
J’ai découvert aussi une équipe de chrétiens très motivés, se partageant naturellement les différentes tâches. L’accueil est encourageant. Je pense surtout à la célébration festive et communautaire des baptêmes : familles heureuses, équipes liturgiques très disponibles avec les paroissiens très agréables dans l’ensemble.
J’apprécie, en outre, la collaboration importante entre les trois paroisses du Sud, la présence de la Communauté de Croix Gente pour la messe en semaine ainsi que celle du Père Lucas, mon prédécesseur, discret et encourageant.
La chorale corse de Montendre (50 ans de prêtrise du Père Mallard) • Est-ce que le célibat qu’on impose aux prêtres vous a pesé ? Pensez-vous que l’Église catholique devrait évoluer sur ce point ?Voici ce que j’écrivais sur le sujet il y a 30 ans : Au point de départ de ma vocation, le célibat était, pour moi, lié à l’engagement sacerdotal et il le demeure. Je sais que des prêtres n’ont pas toujours fait la même démarche. Ils ont accepté le célibat pour devenir prêtre. Mais renoncer à fonder un foyer ne se fait pas seulement une fois pour toutes. Heureusement d’ailleurs. L’appel fondamental vers l’union de l’homme et de la femme revient à tout moment. Les contacts avec les foyers, la proximité du monde féminin au sein du ministère, les confidences parfois, sont autant d’appel au désir naturel du mariage. L’ambiance actuelle rend certainement plus difficile le célibat du prêtre, tout comme la fidélité dans le mariage. Mais ce n’est pas parce qu’il y a des divorces en grand nombre que le mariage est à supprimer. Ce n’est pas parce que 6 ou 7 % des prêtres se marient qu’il faut remettre en cause la valeur du célibat consacré.
Il est évident que je n’ai pas été insensible au fait que deux prêtres sur sept de mon année de noviciat se sont mariés. Quand j’ai appris également que l’un des prêtres que j’avais apprécié pour sa foi et son entrain avait quitté son engagement, je me suis senti moi-même très faible : est-ce que je serai capable de tenir plus que lui ?
Le renoncement au mariage ne peut pas être quelque chose de négatif, ni une performance à réaliser. Il ne peut pas non plus être envisagé seulement pour être plus disponible à tous et à tout moment, même si cette disponibilité est appréciable. Des gens mariés sont admirables de dévouement et d’ouverture. On peut être prêtre, religieux ou religieuse et tout à fait replié sur son petit égoïsme.
J’ai la chance de pouvoir parler facilement à un prêtre qui m’a soutenu par son amitié et sa compréhension. Parfois, la lutte peut être difficile, voire douloureuse. Il reste que j’ai toujours gardé la certitude que je ne me suis pas trompé de chemin : c’est fondamental.
J’accepte volontiers, qu’un jour, les prêtres soient mariés, comme je trouve heureux que des ouvriers soient prêtres. Je pencherais à croire qu’il y a même urgence d’y penser et de s’orienter vers cette solution, non pas d’abord pour résoudre un problème de nombre, mais pour que ces prêtres mariés apportent la richesse de leur vie conjugale à la fonction sacerdotale. Cette solution aurait l’avantage de mieux distinguer la fonction sacerdotale du signe du célibat consacré, même si les deux vont bien ensemble.
Cette solution ne résoudra pas tous les problèmes : on ne trouvera jamais le foyer idéal par exemple. Mais existe-t-il un prêtre célibataire idéal ? Je crois que ces prêtres, d’un genre nouveau, ayant famille et profession, sauraient mieux que nous faire partager leur responsabilité. Leur langage pourrait être plus proche de l’ensemble des gens. Ils apparaîtraient peut-être moins comme des fonctionnaires du culte à qui l’on peut tout demander du moment que l’on est baptisé.
Je m’efforce, quant à moi, de vivre mon célibat comme un don reçu du Seigneur, une marque extraordinaire de confiance, et non pas comme une croix à porter. Il ouvre le cœur et il est d’une grande libération. Je sais le recevoir comme un signe de son amour et quand il me conduit, en son nom, vers les autres, sans recherche d’aucune compensation.
Le Père Mallard, un prêtre généreux, profondément humain • Ces dernières années, des scandales ont agité l’Église où certains prêtres ont été accusés d’être trop proches des enfants. Comment avez-vous réagi face à ces affaires qui entachent un engagement censé être sincère ?J’ai été stupéfié par l’ampleur du problème. J’ai trouvé Benoît XVI vraiment courageux. C’est vrai que les problèmes sexuels étaient passés sous silence. Les délits étaient bien moins punis en 1970 que maintenant. De quoi faire réfléchir ceux qui seraient attirés par les enfants pour eux-mêmes…
• De tous les Papes qui se sont succédé, lequel vous a le plus marqué ? Serait-ce Jean-Paul II ?J’ai apprécié chaque Pape. Pie XII m’impressionnait. J’ai été déçu par la nomination de Jean XXIII à cause de sa
“raideur“, mais il nous a vite rassurés. Paul VI, que j’ai rencontré à Rome un an avant sa mort, m’est apparu comme quelqu’un de très bon et joyeux alors que les médias le montraient comme un homme austère. La popularité de Jean-Paul II me gênait, mais le malade fut admirable. J’aime Benoît XVI pour son humilité et sa profondeur spirituelle.
• De nos jours, de nombreux courants religieux, venant des États-Unis le plus souvent, viennent concurrencer le message de l’Église catholique. Y voyez-vous une réelle menace ou tout simplement une liberté de “cultes“ offerte aux individus ?La liberté de culte est une valeur fondamentale. Ceci dit, tout n’a pas la même valeur dans les propositions. Des représentants de l’Église Évangélique ont une présentation de Jésus sauveur qui ressemble peu à celle que j’ai reçue dans mon Église. Chez eux, je trouve une telle insistance sur le péché qu’elle me fait oublier l’essentiel : que Dieu m’aime et qu’il est miséricordieux.
La famille du Père Mallard transformée en chorale ! • Pour conclure, quel message souhaitez-vous transmettre aux paroissiens que vous avez connus… de 1961 à 2011 ?Un message ? Dieu m’aime - Dieu aime chacun.
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils ; Il n’y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime , ce qu’a fait Jésus. Le vrai bonheur est de donner autant qu’on peut.
Propos recueillis par Nicole Bertin