jeudi 26 juin 2025

Centre hospitalier de Jonzac/Stérilisation : Claude Belot dénonce « les lenteurs administratives liées à l'obligation de se référer au CH de Saintes »

Mercredi soir au conseil municipal, Claude Belot a démontré - s'il en est encore besoin - sa solide expérience politique d'au moins un demi-siècle. Des décennies et des mandats durant lesquels il a vu le monde changer et des avalanches de nouvelles dispositions fleurir sur les bureaux des élus. Généralement « contraignantes », lui qui aime que les choses avancent rapidement ! Le dernier problème en date concerne l'autoclave de stérilisation de l'hôpital de Jonzac


Soucieux du détail, il a rappelé l'historique du CH. Créé en 1971 par Henry Chat Locussol, premier magistrat, il s'agit alors d'un établissement public municipal : « le maire faisait voter un budget et une équipe décidait des investissements. Par ailleurs, quatre médecins généralistes s'occupaient de l'hospice et des sœurs pratiquaient les soins ». La formule, de gestion directe, a évolué quand l'Etat a souhaité mutualiser les moyens avec les CH alentours. Bien sur le papier « mais c'est une évidence, ça ne marche pas »  remarque Claude Belot qui dénonce « la lenteur des démarches administratives ». 

Rappelons les principales étapes de la mutualisation : « Les établissements du territoire de Charente-Maritime Sud et Est sont entrés de longue date dans une dynamique de coopération à visages multiples puisqu’ils ont instauré dès juillet 1999 une communauté des établissements publics de santé de Saintonge. Cette volonté de développer cette collaboration a été officialisée en 2014 par la signature d’une charte constitutive de communauté hospitalière de territoire (CHT) par les présidents de conseil de surveillance, les directeurs et présidents de commission médicale d’établissement des centres hospitaliers de Saintes, St Jean d’Angély, Jonzac, Royan et Boscamnant, et de l’établissement public départemental des Deux Monts. Plusieurs compétences ont pu être mutualisées sous ce couvert reconnu par l’Agence Régionale de Santé qui, au cours des années suivantes, a accordé notamment la création de postes partagés d’infectiologue, de praticien hygiéniste, d’une équipe mobile de soins palliatifs etc. Ce partage s’est poursuivi et développé essentiellement dans les spécialités médicales et chirurgicales mais aussi dans le domaine de l’information médicale avec la mise en commun de l’équipe du DIM (Département d’information médicale) et encore dans le domaine médico-technique. Non seulement, cette dynamique n’a pas faibli avec les mouvements de chefs d’établissements et de présidents de commission médicale d’établissement au fil du temps, mais bien au contraire elle n’a cessé de se renforcer. La communauté hospitalière de territoire (CHT) a récemment laissé place au groupement hospitalier de territoire (GHT), intégrant également le GCS Urgences du pays royannais (Groupement de coopération sanitaire). La convention constitutive du GHT de Saintonge a été officiellement signée en juin 2016 par les directeurs des 7 établissements. La création de la communauté hospitalière de territoire de Saintonge, puis aujourd’hui du groupement hospitalier de territoire s’est donc imposée naturellement avec l’implication forte des chefs d’établissements, des présidents de commissions médicales d’établissements et des présidents de conseils de surveillance ».

 

Dès lors, chaque fois que le CH de Jonzac engage une dépense, il doit s'en référer au CH de Saintes (hôpital référent du groupement) et « la réponse peut prendre des semaines ». Aujourd'hui, le matériel de stérilisation, qui n'est plus effectif depuis la décision de l'ARS en mars dernier, est l'objet de toutes les attentions. Jonzac ne pouvant faire autrement que de stériliser ses instruments, cette opération est réalisée à Soyaux (distance de 63 km). Certes, pourquoi la direction du CH de Jonzac n'a-t-elle pas anticipé le vieillissement de son matériel de stérilisation ? En prenant les devants, aurait-elle pu éviter la situation actuelle ? « Soyaux va coûter au CH de Jonzac 400.000 euros par an ». Une paille. C'est pourquoi Claude Belot et Christophe Cabri sont favorables à un investissement réalisé directement par Jonzac à hauteur de 1.600.000 euros. « Dans quelques années, nous aurons amorti l'autoclave et nous serons indépendants » clament les édiles. « On va se battre pour une stérilisation dans les murs du CH sans avoir à nous référer à Saintes. C'est pourquoi nous avons décidé de porter l'affaire sur la place publique »

Le directeur de l'ARS ne devrait pas tarder à se manifester face à ce mouvement d'humeur propre aux Hauts-Saintongeais lassés qu'on les prenne pour des villageois isolés au milieu des pinèdes. « Notre CH obtient des résultats, il fonctionne et répond à la demande locale. Qu'on le laisse évoluer dans de bonnes conditions » souligne Claude Belot. Par ailleurs, en cas de grave accident comme celui de l'autoroute de Mirambeau (novembre 1993, 12 morts, 33 blessés), il est bon que les hôpitaux de proximité puissent être suffisamment dotés pour répondre à l'urgence. 

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