lundi 27 juillet 2009

Le musicien Cédric Burgelin au château de la Bruyère


Cédric Burgelin n’est pas seulement un organiste de talent, il joue aussi de l’épinette. Vendredi soir, il donnait un concert au château de la Bruyère, à Souméras.


Le petit salon du château de la Bruyère se prêtait à merveille à ce rendez-vous. Chandeliers allumés, épinette joliment décorée s’accordant avec l’ivoire des murs, le décor était dressé. Ne manquait plus que l’artiste qui rentrait d’un voyage à l’étranger.

Reposant sur trois pieds, l’épinette de cette soirée possédait un clavier aux touches de couleurs inversées. Pour honorer cet instrument peu courant en nos campagnes, Cédric Burgelin avait choisi des morceaux aux sonorités diverses, mais ô combien douces à l’oreille : Lully, les variations de Bach, Scarlatti, Mozart en passant le sublime canon de Pachelbel.

Avant chaque morceau et selon la coutume, il donna des explications détaillées : particularité du morceau, conditions de sa composition. Lui-même s’offrit une belle liberté en revisitant « La flûte enchantée » ! Cette « évasion très personnelle » ravit le public.
La soirée se termina par une gerbe d’applaudissements et une visite guidée de l’épinette, instrument à cordes pincées, plus petit que le clavecin. De proportion raisonnable, on en jouait en la posant sur la table.


Malgré le piano, cet instrument n’est pas tombé dans l’oubli. Les sonorités qu’il libère dans l’espace subliment l’ambiance. On se croirait à Venise, Versailles, Florence, Weimar ou Vienne en plein XVIIIe siècle ! En cette évasion intemporelle, réside la force des interprètes. Par le talent, les œuvres traversent le temps et charment le public comme une hirondelle au printemps.
Merci à Geneviève William, à l’origine de cette rencontre avec Jacques Bachet et Anne-Marie Molinié.
Une nouvelle manifestation sera organisée le 19 septembre. Cédric Burgelin y sera aux côtés du clarinettiste Roman Orlov.



Photo 1 : Cédric Burgeli et Geneviève William

Photos 2, 3, 4, 5 : Un concert apprécié du public, suivi de la "visite guidée" de l'épinette

• Un peu d’histoire :
La propriété de la Bruyère a été créée par Maurice Lannes de Montebello à la fin du XIXe siècle. « Une fourmilière de terrassiers, de maçons, de charpentiers, de mécaniciens, s’empara de ces terres pour les transformer à vue d’œil, tandis que des représentants de presque tous les corps de métier touchant à l’agriculture, s’employaient à les mettre en valeur, non seulement des laboureurs, des vignerons, des jardiniers, des cochers, des bouviers, des bergers, mais aussi des spécialistes, tels que beurriers, fromagers, aviculteurs et même charcutiers » dit-on.

L’idée de M. de Montebello était de rapprocher le producteur agricole du consommateur citadin en transformant sur place les produits de sa ferme-modèle. La laiterie, qui rayonnait à trente kilomètres à la ronde, obtint une médaille d’argent au Concours agricole de Paris en 1907 et une médaille d’or à Bordeaux. S’y ajoutaient une porcherie et un élevage de volailles.
Pour faciliter la vente de ses produits, le marquis de Montebello ouvrit des boutiques à Paris et Bordeaux. Gentleman-farmer, il avait le sens des affaires !

Aujourd’hui, les activités agricoles ont disparu, mais le château existe toujours. Propriété de Geneviève William depuis les années 1990, il propose des chambres d’hôtes meublées de mobilier ancien. Le parc arboré s’étend sur douze hectares.

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