mercredi 18 décembre 2024

Archiac/Maison de la Vigne/Plan 20 : Signature de la convention locale de protection de la filière cognac par la gendarmerie et les professionnels

Après le secteur de la Charente opérationel depuis trois ans, cette convention de protection de la filière cognac au quotidien a été signée pour le secteur de la Charente-Maritime jeudi dernier entre le colonel Johanne Gojkovic-Lette, commandant le groupement de gendarmerie départementale, Brice Blondel, préfet, Sabrina Ladoire, sous-préfète de Jonzac et les représentants de la filière Cognac de la Charente-Maritime, Florent Morillon, président du Bureau National Interprofessionnel du Cognac, Anthony Brun, président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac, Michel Amblard de la FNSEA, Grégoire Lucas, président du syndicat des marchands en gros, Tatiana Métais, directrice générale du syndicat des maisons de Cognac, Aude Drounau, présidente du syndicat des bouilleurs de profession, en présence de Chantal Guimberteau, conseillère départementale. « Depuis l'instauration de cette coopération en Charente et avec le gros travail de terrain, on a évité des vols d'eaux de vie dans les chais, maisons de négoce, de plants de vigne, de matériels, des attaques informatiques » soulignent les professionnels. 

Sabrina Ladoire, Aude Drounau, Tatiana Métais,  le colonel Johanne Gojkovic-Lette,
Brice Blondel, Florent Morillon

En quoi consiste le Plan 20 pour le vin en Charente-Maritime ?

La convention signée au sein de la Maison de la Vigne a pour objet le développement des échanges entre la gendarmerie de la Charente-Maritime et la filière Cognac, ainsi que la mise en œuvre de toutes actions de prévention nécessaires à favoriser la sécurité économique de ce secteur. Elle s’inscrit dans la démarche globale de la région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine, "Plan 20 régional" pour répondre présent aux côtés de la filière viti-vinicole. La gendarmerie, par son ancrage au cœur des territoires et par la variété de ses savoir-faire, apporte une réponse opérationnelle et adaptée aux enjeux de chacun des multiples acteurs du monde de la viti-viniculture en se montrant réactive, innovante et attentive aux évolutions techniques et économiques de la filière Cognac.

« L'importance de la filière viti-vinicole pour la région Nouvelle-Aquitaine, liée à la surface de terres cultivées, à la valeur globale de la production et au nombre d'emplois directs et indirects générés, en fait un sujet majeur pour la gendarmerie qui a en charge la sécurité publique sur 96% de ce territoire. Les risques et les menaces qui pèsent actuellement sur cette filière sont nombreux et regroupent aussi bien les atteintes à la sécurité économique, les vols, les dégradations, les recels, les contrefaçons mais également ceux qui sont générés par l'environnement numé-rique, les changements climatiques et les évolutions contraintes de nos territoires. De nombreuses actions ont déjà été entreprises par les groupements de gendarmerie départementale de la Gironde et de la Charente. Cependant, au regard de la singularité de la région vis-à-vis de cette filiere, au regard de l'importance des enjeux actuels et à venir, j'ai souhaite qu'un pian de la région de gendarmerie Nouvelle-Aquitaine soit élaboré. Dans le cadre d'une démarche globale, nourrie des bonnes pratiques développées localement, ce plan a pour objectif de proposer à l'ensemble des professionnels du secteur viti-vinicole des réalisations concrètes en matière de conseil, de protection et d'accompagnement. Voilà le sens de notre action et des 20 mesures présentées. Les gendarmes de Nouvelle-Aquitaine sont ainsi pleinement mobilisés pour protéger la richesse du terroir » remarque le Général de corps d'armée Samuel Dubuis, commandant la région de gendarmerie Nouvelle-Aquitaine et la gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité.

Anthony Brun, président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac, Grégoire Lucas, président du syndicat des marchands en gros, Michel Amblard de la FNSEA, ravis de la signature de cette convention. « L'expérience de la partie Charente est très positive. Il manquait la moitié du vignoble. Désormais, l'ensemble viticole Charente/Charente-Maritime est pris en compte. Nous saluons cette proximité avec la gendarmerie » 
Les 20 points d'intervention :

• Développer la connaissance de la gendarmerie par les professionnels et les futurs professionnels de la filière

Des présentations de la gendarmerie, de son organisation, de ses missions, mais également de son offre de services sont développées au profit des professionnels et des futurs professionnels (élèves, apprentis, étudiants) de la filière.

• Identifier les acteurs pour faciliter les échanges

Chaque professionnel de la filière doit pouvoir savoir comment il rentre en contact avec la gendarmerie en fonction de son besoin (centre opérationnel, brigade compétente, commandant d'unité, commandant de compagnie). En outre, dans les secteurs les plus vulnérables, des référents viti-vinicoles sont identifiés comme interlocuteurs privilégiés. Enfin, pour favoriser la connaissance mutuelle des deux milieux, une cartographie de l'organisation territoriale de la gendarmerie est réalisée par bassin viticole.

• S'organiser et s'engager pour un même objectif: développer la sécurité de la filière

Les conventions et les protocoles, qui sont établis localement, doivent permettre de formaliser les engagements réciproques afin de garantir dans la durée des actions qui répondent à des besoins actualisés. Ces conventions et protocoles seront généralisés en recherchant une logique de bassin.

• Acculturer les personnels de la gendarmerie au monde viti-vinicole

En partenariat avec les interprofessions, des formations seront organisées pour permettre aux personnels de la gendarmerie des territoires concernés de connaître les métiers de la filière, les enjeux territoriaux et économiques. Les immersions des jeunes gendarmes dans les exploitations ont été systématisées dès la campagne de vendange 2023.

• Mettre en sûreté les exploitations : la prévention technique de la malveillance

Les référents sûreté de la gendarmerie se déplacent sur les exploitations pour apporter, gratuitement, des conseils permettant de réduire les vulnérabilités du site (risques cambriolages, vols, dégradations).

• Protéger les valeurs matérielles et immatérielles de l'entreprise : la sécurité économique

Pour les plus grandes entreprises, des spécialistes de la gendarmerie peuvent être sollicités pour la mise en œuvre et la conduite de la politique de sécurité économique au sein de l'entreprise.

• Réduire les cybermenaces : la cybersécurité

Afin de développer la sécurité numérique du secteur, des actions de sensibilisation et d'information adaptées seront proposées aux acteurs de la filière en s'appuyant sur le dispositif de la gendarmerie CyberGEND et en partenariat avec le Campus Régional de Cybersé-curité et de Confiance Numérique.

• Proposer une offre de service en matière de prévention

Pour répondre aux attentes des professionnels de la filière, des spécialistes de la gendarmerie se tiennent à la disposition de la filière pour délivrer des sensibilisations et des informations dans les domaines aussi variés que le travail dissimulé, la gestion de crise, la gestion des incivilités, la prévention des violences intrafamiliales, la prévention des addictions...

• Adapter les services de prévention de proximité

Dans le cadre d'un diagnostic partagé, d'un dialogue régulier et dans une logique de redevabilité, le commandement territorial de la gendarmerie adapte les services de prévention de proximité selon les créneaux (horaires, jour/nuit), le type de patrouille (à pied, en deux roues ou en véhicule) et les risques particuliers (travaux sur les infrastructures, chargement de production des récoltes)

• Mettre en œuvre et promouvoir les outils d'information et d'alerte

L'application grand public « Ma Sécurité » permet de disposer des numéros d'urgence, des coordonnées de la brigade locale, des conseils en prévention, du Tchat 24/24 et des notifications territoriales ou nationales. En complément, les outils d'Alerte SMS et les sites internet dédiés, qui sont développés localement et qui permettent d'alerter et d'appeler les professionnels à la vigilance (escroquerie, cambriolage), seront généralisés.

• Protéger les professionnels

Selon les circonstances, les professionnels peuvent demander leur inscription dans le module de gestion des interventions de la gendarmerie (« SIP » - Sécurité des Interventions et demandes particulières de Protection permettant notamment d'authentifier rapidement l'appelant en cas d'intervention et d'en optimiser la gestion.

• Rassurer avec l'Opération Tranquillité Vacances Viticulteurs (OTV2)

À tout moment de l'année, le viticulteur qui s'absente de son exploitation durant ses congés peut demander à la brigade locale d'être inscrit sur l'opération tranquillité vacances afin d'intensifier la surveillance durant la période indiquée.

• Intensifier les contrôles en cas de risques identifiés

En cas d'apparition de phénomènes sériels (cambrio-lages de chais, actes récurrents de dégradations ou de destructions), des opérations de contrôle routier seront organisées sur les secteurs identifiés.

• Confier l'enquête judiciaire à l'unité compétente et centraliser le suivi

Chaque enquête judiciaire est confiée à l'unité la plus adaptée à la gravité de l'infraction, à l'importance du préjudice et à la complexité de l'affaire, sous l'égide de l'autorité judiciaire (brigade locale, brigade de re-cherches, section de recherches, offices centraux) et en lien avec le groupe d'enquêteurs spécialisés de la région de gendarmerie.

• Développer une communauté d'experts sur les atteintes à la filière viti-vinicole

Récemment créé, un groupe d'enquêteurs spécialisés de la région de gendarmerie est consacré exclusivement aux atteintes à la filière viti-vinicole. Afin d'optimiser en particulier la lutte contre les escroqueries, ce groupe a pour mission d'animer un réseau régional d'enquêteurs et de développer les échanges avec des spécialistes en France (Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale) et à l'étranger (EUROPOL), et avec des entreprises spécialisées (traçabilité)

• Être acteur de la transition écologique et de la transformation des territoires

Dans le cadre de la « Gendarmerie Verte », dans chaque brigade, un gendarme est formé « Enquêteur Environnement de Proximité ». En s'appuyant sur ce réseau de gendarmes verts et en partenariat avec la région Nouvelle-Aquitaine (projet VitiREV), des actions seront réalisées pour accompagner la filière sur l'évolution des pratiques (traitement des vignes, stockage), la lutte contre les dépôts sauvages de déchets et la réduction des tensions sociétales liées à la transformation des territoires.

• Accompagner des innovations et suivre les projets R&D de la filière

Des innovations en matière de lutte contre la falsification sont à l'étude (Centre de Recherche de l'École des Officiers de la Gendarmerie Nationale). La région de gendarmerie suivra également avec attention les projets R&D de la filière (robotisation, IA) et les innovations territoriales pour anticiper le volet sécurité de leur mise en œuvre.

• Développer le partenariat de la gendarmerie avec l'ensemble de l'écosystème viti-vinicole

Au-delà du partenariat existant avec l'ensemble de l'interprofession de la filière viti-vinicole, de nombreux partenariats peuvent être développés avec d'autres grands acteurs de cet écosystème : Région Nouvelle-Aquitaine, Campus Cyber, OFB, DRAAF, GIP ATGeRi (VitiData)...

• Gestion de crise : partager notre expérience

Un séminaire sur la gestion, de crise sera organisé avec l'intervention d'experts en commandement opérationnel, en communication de crise, en négociation de crise.

• Poursuivre la dynamique d'innovation de la gendarmerie

A l'écoute des professionnels de la filière et en lien avec les acteurs institutionnels, inventer une action innovante de la gendarmerie répondant à une attente en termes de sécurité du secteur.


• Chantal Guimberteau, conseillère départementale  : de nombreux cambriolages ont eu lieu dans les distilleries (cuivre) ; s'y ajoutent des vols de cognac et d'eaux de vie. « On a aussi de la malveillance. Le cas de citernes ouvertes entre les vendanges et la distillation où le vin est parti dans la nature. Cette convention sera très vue par les viticulteurs »

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