jeudi 24 octobre 2024

Association Avenir Santé Environnement : Le député Olivier Falorni s'interroge sur des traces de pesticides

Communiqué du député de Charente-Maritime, Olivier Falorni : « 14 molécules de pesticides retrouvées dans les cheveux et l'urine d'enfants, c'est 14 de trop »


Olivier Falorni a saisi très récemment la Ministre de la Santé et de l’Accès aux soins au sujet des traces de pesticides trouvées dans l’urine et les cheveux de 72 enfants habitant des communes situées en Aunis.

« Pas moins de 14 molécules issues de pesticides ont été retrouvées dans les cheveux et l’urine des enfants participant au projet de recherche citoyen de l’association Avenir Santé Environnement. C’est 14 de trop quand on connait le potentiel caractère cancérogène, perturbateur endocrinien et neurotoxique de ces pesticides pour la plupart interdit à la vente depuis plusieurs décennies. Il pourrait s’agir ainsi de pesticides interdits et non utilisés depuis des années, mais qui restent présents en raison de leur persistance dans l’environnement comme le dieldrine ou l’atrazine. Mais d’autres, comme l’acétamipride, détecté avec un fort niveau de concentration chez les plus jeunes sujets, signe d’une exposition aiguë, comme lors d’un épandage, pourraient provenir d’un usage illicite. Ces résultats sont très inquiétants pour la santé des habitants de la plaine d’Aunis. Car, conjugués aux épisodes récents de contamination de l’eau sur l’agglomération rochelaise et à la pollution atmosphérique relevée par l’observatoire de la qualité de l'air en Nouvelle-Aquitaine, ils interrogent sur les cas de cancers pédiatriques en « excès de risque » recensés dans notre agglomération et qui, selon la dernière étude publiée, seraient en augmentation » remarque le député.

C'est pourquoi il a demandé à la Ministre « de tout mettre en œuvre pour que soit déterminée l’origine de certaines molécules issues de pesticides et de mieux apprécier leur toxicité, et de faire évoluer en conséquence la réglementation, notamment l'autorisation de mise sur le marché, d’une part, et si elle entend renforcer les contrôles sur le territoire de la plaine d'Aunis d'autre part ».

Jonzac : Nuit de l'orientation jeudi 5 décembre au centre des congrès

Invitation aux jeunes (collégiens, lycéens et étudiants) et leurs parents

Chaque année, que ce soit au collège, au lycée ou après, combien de jeunes se sentent incapables de choisir une orientation ? Combien s’engagent dans une filière parce qu’il faut en choisir une, quitte à perdre toute motivation et sens dans ce qu’ils font ?


Pour les aider à entrevoir leur avenir, la CCI Charente-Maritime organise deux Nuits de l’Orientation jeudi 21 novembre au palais des congrès de Rochefort de 15 h à 21 h et jeudi 5 décembre de 14 h à 21 h au centre des congrès de Jonzac

Une occasion unique pour eux d'explorer de nombreux métiers, de rencontrer des professionnels de différents secteurs d’activité et des experts de l’orientation, de poser des questions pour les aider à trouver leur voie. Entrée libre.

Ils pourront passer un test d'orientation sur la plateforme Parcouréo pour découvrir les diverses orientations professionnelles qui leur correspondent. Sur inscription.

• Plus de 40 professionnels se mobilisent, plus de 100 métiers représentés dans de nombreuses filières, plus de 10 experts de l’orientation présents.

• Jeu concours vidéo sur TikTok ! Le défi à relever ? Tenter de faire partie du TOP 3 des meilleurs influenceurs de la Nuit de l’Orientation pour gagner une carte cadeau multi-enseignes de 200, 400 ou 600 €.

Bédenac, Orignolles/signature des protocoles de participation citoyenne : Lutter efficacement contre la délinquance en sensibilisant les habitants

A. Laparlière, maire de Bédenac, J.M. Rapiteau, maire d'Orignolles, Sabrina Ladoire,
sous-préfète, Gabrielle Peseux, commandant la compagnie de Jonzac
Dernièrement, à la sous-préfecture de Jonzac, ont été signés deux protocoles de participation citoyenne avec les communes de Bédenac et Orignolles en présence des maires, Alain Laparlière et Jean-Michel Rapiteau, Sabrina Ladoire, sous-préfète et Gabrielle Peseux, commandant la compagnie de gendarmerie de Jonzac. En quoi consiste ce dispositif ? Il s'agit d'un outil de lutte contre la délinquance qui consiste à associer la population concernée à la sécurité de son environnement et à développer une approche partenariale entre les habitants et la gendarmerie. Vous remarquez des allées et venues bizarres d'un camion dans vos villages ; des personnes sonnent chez vous et se présentent sous une fausse identité : vous pouvez vous adresser à votre référent. Le principe consiste tout simplement à s'entraider entre habitants. A noter qu'Avy, Bussac-Forêt, Montguyon, Pons, Saint-Aigulin, Saint-Genis de Saintonge, Saint-Germain de Lusignan, Saint-Martin d'Ary ont également signé ces protocoles.

Sabrina Ladoire, sous-préfète, a expliqué la démarche : « La participation citoyenne s'inscrit dans la stratégie de prévention de la délinquance et dans une dynamique de proximité. Elle témoigne d'un souci collectif d'améliorer la sécurité de nos concitoyens. Inspiré du concept de « neighbourhodd watch » mis en œuvre depuis de nombreuses années aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, le dispositif de « participation citoyenne » a été expérimenté en France dès 2007 dans les Alpes Maritimes avant d'être étendu à l'ensemble du territoire. Concrètement, il s'agit de l'engagement des habitants d'une même aire géographique (quartier, lotissement, résidence, village) dans une démarche collective, en partenariat avec les acteurs locaux de la sécurité et sous le contrôle de l'État, dans le but d'accroître le niveau de sécurité du secteur.

La signature de ces deux protocoles résulte en conséquence d'un travail de longue haleine mené par les élus qui ont su fédérer leurs administrés autour d'un objectif commun : celui de préservation de la sécurité pour revenir à davantage de sérénité. Le dispositif de participation citoyenne vise à développer auprès des habitants une culture de la prévention de la délinquance. Il s'agit de les sensibiliser d'une part, à la manière dont ils peuvent se prémunir contre certaines formes de délinquances, et d'autre part à la manière dont ils peuvent communiquer les informations aux forces de sécurité ou au citoyen référent pour contribuer à la sécurité de leur environnement. La participation citoyenne est systématiquement encadrée par un protocole qui vise les modalités pratiques ainsi que les procédures de suivi, d'évaluation et de contrôle du dispositif. Les habitants qui s'engagent dans cette démarche citoyenne connaissent parfaitement leur environnement et savent détecter des situations anormales. Une fois portées à la connaissance des autorités compétentes, leurs informations permettent une intervention ciblée des forces de sécurité. Qui mieux que les habitants eux-mêmes pour connaître leur territoire, son environnement et les personnes qui y résident ? Ils sont ainsi les mieux placés pour identifier des comportements suspects. Sur la base du volontariat, des « citoyens référents » sont ainsi désignés. Ils  recevront une information spécifique afin de les sensibiliser aux actes élémentaires de prévention, aux différents dispositifs de prévention de la délinquance existants, au comportement à adopter en cas d'évènements suspects et aux réflexes à développer lorsqu'ils sont témoins d'un fait ou d'une situation anormale. Cet engagement des référents est bénévole, sans contrepartie et il ne leur procure aucune prérogative ou pouvoirs de police. Ils n'ont pas vocation en effet à se substituer à l'action des services de la gendarmerie. Il s'agit d'une démarche purement citoyenne. Orignolles et Bédenac sont les 9ème et 10ème communes de l'arrondissement à s'engager dans ce dispositif. Un grand merci à tous ».

Gabrielle Peseux, commandant la compagnie de Jonzac : « La participation citoyenne est partie d'un constat simple. Les forces de l'ordre ont la connaissance, la culture de la sécurité et de la lutte contre la délinquance. Les citoyens ont  l'omniprésence sur leur territoire, ils y habitent, y travaillent, y évoluent quotidiennement. L'idée est d'établir un lien le plus permanent possible entre ces deux parties. Pour la participation citoyenne, il s'agit pour la gendarmerie d'apporter, à l'ensemble des citoyens qui participent à ce dispositif, des connaissances pour déterminer ce qui dans leur environnement va être potentiellement suspect. Des réunions sont animées par un ou des militaires de la brigade avec les référents des communes. Il leur est indiqué quelles sont les réactions à avoir face à une situation donnée : est-ce qu'elle nécessite une réaction rapide, l'appel se fait alors au 17 ou est-ce un problème de fond ? Par exemple, une personne se trouve totalement recluse, enfermée chez elle. Le tissu social de son secteur va permettre de nous informer sur ce cas où la personne a besoin de nous. Autres cas, un déversement sur la voie publique, un démarchage aux faux calendriers, etc. Face à ces situations, les référents canalisent les informations et sont les interlocuteurs des gendarmes. La relation entre le référent, unique et identifié, et les militaires est centrale. On travaille ensemble, on détermine les limites de chacun. L'importance du choix du référent est déterminante : il doit connaître son territoire, trier les informations à la base, donner une priorité aux signalements ».

Signature de la convention à la sous-préfecture de Jonzac
• Jean-Michel Rapiteau : « Aujourd'hui, les gens ne se connaissent plus dans les villages, il est important de sensibiliser les nouveaux arrivants aux choses qui leur semblent un peu différentes de l'habitude dans leur environnement. Ils peuvent alors s'adresser au référent ou à la mairie ». 

• Alain Laparlière, maire de Bédenac : « l'opération a été lancée il y deux ans et cette signature va la concrétiser. Des informations seront données aux habitants »

• Citoyens référents : Amaury Lebreton, adjoint à la mairie d'Orignolles, et M. Bonnet de Bédenac. « Ils ont été sélectionnés pour leur bon sens, leur caractère posé ». 

Communication : Elle est faite par la mairie, les médias, les réseaux sociaux. 

mercredi 23 octobre 2024

Jonzac : Georges Pont nous a quittés à l'âge de 99 ans

C'est avec tristesse que nous avons appris le décès de Georges Pont à l'âge de 99 ans. D'agréable rencontre, il laisse le souvenir d'un homme pertinent, soucieux de transmettre et partager la connaissance. De cette génération volontaire et courageuse qui marque incontestablement les esprits. Ses obsèques seront célébrées mardi 29 octobre à 10 h 30 en l'église de Jonzac. Nos sincères condoléances à ses fils, Stéphane, Fabien et Ludovic, leurs familles et parenté. 

Ancien magistrat à la Cour d'appel de Bordeaux, Georges Pont a pris sa retraite à Jonzac. Passionné d'écriture, il a publié de nombreux ouvrages liés à son métier (Quelques dossiers) et à l’histoire. Il a consacré un livre à son père Marcel durant la Première Guerre mondiale. Atteint de plusieurs blessures, il avait survécu et fait prisonnier, il avait connu un long périple avant de revoir la France. Son chemin de souffrance. Georges Pont a raconté ce destin peu banal dans un livre intitulé « Probablement tué » publié aux éditions Persée, dans la collection Les Archives du temps. Retour sur ce moment émouvant...

Georges Pont (à gauche) à un salon du livre
Cérémonie patriotique à Jonzac
Article publié en août 2021

Comptabilisé parmi les morts en 1914, Marcel Pont survit à ses quatre blessures

« Mon père était porte-drapeau de son régiment le 14 juillet 1919 à Paris »

« Probablement tué » publié aux éditions Persée, dans la collection Les Archives du temps

Georges Pont est bien connu à Jonzac où sa famille est intimement liée au rugby. Le temps venant, il écrit, étudie les archives, compile, publie. Lui-même a tant de choses à raconter et c’est un vrai plaisir de l’écouter. En ce vendredi, rencontre à Royan dans son appartement de villégiature. Des photos sont éparpillées sur la table de la salle à manger. On y voit des soldats de la Première Guerre mondiale, des poilus moustachus à la tenue reconnaissable - casques, vareuses, guêtres - et un cavalier à la fière allure. Cet homme, Georges Pont le connaît bien puisqu’il s’agit de son père. L’heure est aux souvenirs : « Des documents lui ayant appartenu me permettent de mieux comprendre les épreuves qu’il a endurées et les différents lieux où il s‘est trouvé durant la guerre 14-18 ». 

Archives familiales : Ecole Normale de gymnastique et d'escrime de Joinville
où Marcel Pons est élève officier

En 1913, Marcel Pont devance son appel et rejoint le peloton des élèves officiers à Joinville. L’année suivante, la guerre est déclarée et son régiment, le 50e d’Infanterie, est envoyé en Belgique. « Les pertes ont été immenses, quelque 40.000 morts en deux jours ». Marcel, qui est alors sous-lieutenant, est grièvement blessé et laissé sur place. Un ordonnance et un camarade de combat le transportent sur un brancard de fortune dans une ferme à Rossard, près de Bertrix. On l’installe dans la cuisine. Il sort d’un semi coma dans la soirée et il dira plus tard : « j’étais allongé et je voyais des officiers de la 2e Compagnie manger debout. Ils parlaient de moi ». Marcel a reçu quatre blessures : le matin, il a été atteint à la main gauche, puis un éclat d’obus a touché sa cuisse droite ; dans l‘après-midi, une balle lui a transpercé le poumon droit et en fin de journée un éclat d’obus a perforé ce même poumon. On imagine l’âpreté et la férocité des combats. 

Dans ces circonstances dramatiques, son pronostic vital, selon un terme actuel, est engagé. Il est transporté vers Bertrix chez une commerçante, Mme Piérard. Ses plaies sont nettoyées au lait et un médecin est appelé. Compte-tenu du danger que représente la présence d'un soldat français chez l’habitant, Marcel est confié aux Allemands qui le conduisent à l’hôpital de Trèves, soit deux ou trois jours de transport sur une charrette à bœufs. A l’arrivée, les blessés « sont triés selon leur état et soignés ». Marcel est dans un état très préoccupant et un prêtre lui donne l’extrême onction. Un témoin, le suédois Sven Hedin, écrira plus tard dans ses mémoires : « Nous arrivâmes enfin dans une chambre où reposaient trois soldats français. L’un d’eux (Marcel) avait une blessure au poumon plus dangereuse et il était toujours secoué par une méchante toux qui, à chaque quinte, lui projetait la tête en avant et en arrière. Son état était considéré comme critique et même si l’on avait su l’adresse de ses parents, il n’y aurait en aucun plaisir à les avertir de sa situation ». 

Fort heureusement, la vie est souvent la plus forte et l’intéressé s’en sort après 17 mois et demi de soins. Ayant retrouvé des forces, il tente de s’évader… et est repris. Il est alors placé dans un camp de représailles. La suite est relatée dans le petit carnet que feuillette Georges Pont où sont mentionnés les différents endroits où son père a été retenu. Au camp de Magdeburg, il fait la connaissance de Roland Garros, lieutenant pilote qui trouvera la mort dans un combat aérien en octobre 1918. 

Dans un ouvrage, le suédois Sven Hedin cite le cas critique de Marcel Pont
En Haute-Vienne, la mère de Marcel, qui est veuve, s’inquiète. Elle est sans nouvelles et craint le pire. « Le Ministère de la Guerre lui avait dit que son fils unique avait probablement été tué. Elle s’est renseignée et au bout de quelques mois, la Croix-Rouge l'a informée par courrier qu’il était gravement blessé, mais vivant. Elle lui adressait des lettres et colis et dans l’un d’eux, elle était parvenue à glisser une boussole dans du pâté pour l’aider à préparer sa prochaine évasion ». Après deux tentatives et de multiples péripéties, la lumière se dessine au bout du tunnel. Grâce à la Croix-Rouge, Marcel rejoint la Suisse et enfin la France. 

Marcel Pont en Italie (archives familiales)
Nous sommes en 1918 et l’armistice vient d’être signé. A peine le temps d’embrasser sa mère et le voilà envoyé dans les Balkans avec une étape en Italie : « Il a été affecté à la Légion étrangère à Venise avant d’aller à Bucarest. Le cavalier sur la photo, c'est lui ». Belle prestance en effet ! 

Retour dans sa patrie où il participe aux cérémonies du 14 juillet 1919, appelé Défilé de la Victoire, sous l’Arc de triomphe. Il est porte-drapeau de son régiment, le 126e RI : « La manifestation a duré toute la journée. On imagine sa fatigue après ce qu’il avait vécu puisqu’à ses blessures, s’était ajoutée une pleurésie purulente ». Il revient à la vie civile et réintègre l'enseignement. Normalien, il est nommé directeur d’école à Rochechouart, établissement qui compte huit classes. Il épouse Irène en 1920.

Archives familiales : les instructions avant le défilé du 14 juillet 1919
De son père, Georges Pont garde le souvenir d’un homme juste, humain, courageux, valeurs qu’il a une nouvelle fois montrées durant la Seconde Guerre mondiale. Georges Pont écrit un livre sur cette période. Moments intenses, anecdotes, armes, maquis ponctuent ces témoignages, suscitant l'intérêt des nombreux lecteurs. 

• Deux évasions : Marcel Pont a tenté de s’évader par deux fois. Sa seconde tentative, où il avait percé un trou dans un mur, a été punie de 90 jours de cellule pour « atteinte à la propriété ». A Magdeburg, il a rencontré Roland Garros (l’évasion de ce dernier est racontée dans le livre « Probablement tué ») et le fils de Théophile Delcassé, alors ministre des Affaires étrangères, qui trouvera la mort durant le voyage de retour, avant d’avoir revu la France.  

• Les différents camps "geôles" où Marcel a été retenu : Bonn, Wiesbaden, Trèves, Spandau, Francfort sur le Main, Magdebourg, Fribourg-en-Brisgau, Gnadenfrei, Mayence, Meissen, etc.

Dans un carnet, Marcel Pont a mentionné ses différentes "geôles"

• Coupure de presse : « le lieutenant Pont, du 50e d’Infanterie, vient d’être promu au grade de chevalier de la Légion d’honneur avec la belle citation suivante :  Officier de haute valeur, d’un entrain, d’un zèle, d’un dévouement inlassables. A eu une conduite des plus brillantes dans la journée du 22 août 1914 au combat de Rossard (Belgique). Blessé d’une balle à la cuisse à 13 heures, a conservé le commandement de sa section et malgré sa douleur, il a même pris par la suite le commandement d’une compagnie du 108e dont tous les chefs ont été tués ou mis hors de combat ; avec cette troupe qu’il ne connaît pas et dont il gagné la confiance, il soutient une lutte opiniâtre avec une énergie farouche qui oblige l’ennemi à reculer sur certains points. Blessé une seconde fois à 19 h par une balle qui lui transperce la poitrine, il tombe en héros donnant le plus bel exemple de l’accomplissement du devoir. Le valeureux officier est le fils de l’institutrice de la commune de Chaillac ». 

• En réalité, Marcel Pont a été touché quatre fois durant cette fameuse journée d’août. Comptabilisé parmi les morts, il survivra et fera partie des prisonniers…


• Hasard : Un jour, Georges Pont a acheté par hasard cette toile. Elle fait, elle correspond au village où son père avait été transporté après avoir été blessé en Belgique. Emotion... 

mardi 22 octobre 2024

Mortagne/animations : expositions, cinéma, concerts, Halloween, brocante, marché de Noël

*MARCHÉ DE MORTAGNE-SUR-GIRONDE  TOUS LES DIMANCHES MATIN

Tous les dimanches matin de 8h à 13h sur la place Bel Air qui offre un des plus beaux points de vue sur l’estuaire de la Gironde.

Chaque dimanche, des producteurs et commerçants locaux vous proposeront un large choix de produits pour le plaisir de tous !

*VERNISSAGE PROJET IMPULSION VENDREDI 25 OCTOBRE 2024 à 18 h 30

Clos de Bellevue – 11 rue de la Sauvagette

Renseignements 05 86 22 06 65

*DANCING NIGHT HALLOWEEN SAMEDI 26 OCTOBRE 2024 à partir de 19h30

Organisé par l’Association Anthroposcène

Ancien cinéma 19 Grande Rue

Ouverture des portes à partir de 19h30

Bar et restauration sur place

Tarifs : NC

Renseignements 06 32 37 84 70

*SOIRÉE CINÉMA SAMEDI 26 OCTOBRE 2024

Organisé par l’Association Le Club des 400 coups et le Domaine du Meunier

 2 films projetés simultanés avec casques audio ‘silent cinéma’ dans la Salle Parias Frères (Hangar du Port) sur le Port de Mortagne sur Gironde.

 Dès 18h30, ouverture de la salle :

DJ Coen aux platines

Flippers à volonté

Une soupe offerte

Bar & plateaux apéro

Les films commencent à 20h (« Le Règne animal / Green Book)

 Entrée 10€ (+1€ adhésion à l’association Club des 400 coups).

Infos et réservations : info@domainedumeunier.com

*HALLOWEEN JEUDI 31 OCTOBRE 2024 de 14h à 18h

Clos de Bellevue – 11 rue de la Sauvagette

Chasse aux bonbons – Balades à poney dans le parc hanté – Concours de déguisement – Atelier citrouille – Goûter monstrueux – Lecture de contes

A partir de 2 ans – Réservation conseillée

Renseignements 05 86 22 06 65

*HALLOWEEN PARTY JEUDI 31 OCTOBRE 2024 à 20 h

Clos de Bellevue – 11 rue de la Sauvagette

Pot d’accueil – Repas avec le comte de Bellevue – Visite du parc hanté – Soirée endiablée

Interdit aux moins de 16 ans

Sur réservation

Renseignements 05 86 22 06 65 / contact@leclosdebellevue.fr

*BROCANTE MENSUELLE DE LA MINOTERIE TOUS LES DEUXIEMES DIMANCHES DU MOIS 

DIMANCHE 10 NOVEMBRE 2024

Organisée par l'Atelier Brocante de la Minoterie

Tous les deuxièmes dimanches du mois de septembre à avril, brocante ouverte aux professionnels et particuliers.

Objets anciens ; pas d'alimentaire

Accueil des exposants à partir de 7h – 3 € le ML

Réservations au 06 72 55 25 06 / 06 87 76 30 66

Annulation par temps de pluie.

*DINER CONCERT SALLE PARIAS FRERES SAMEDI 16 NOVEMBRE 2024

Organisé par l’Association Le Club des 400 coups et le Domaine du Meunier

Infos et réservations : info@domainedumeunier.com

*SOIRÉE CINÉMA SALLE PARIAS FRERES SAMEDI 9 NOVEMBRE 2024

Organisé par l’Association Le Club des 400 coups et le Domaine du Meunier

Infos et réservations : info@domainedumeunier.com

*CONCERT « LE RÉPARATEUR » SAMEDI 22 NOVEMBRE 2024 à partir de 19h30

Organisé par l’Association Anthroposcène Punk

Ancien cinéma 19 Grande Rue

Ouverture des portes à partir de 19h30

Bar et restauration sur place

Tarifs : NC

Renseignements 06 32 37 84 70

*MARCHÉ DE NOËL DIMANCHE 1er DÉCEMBRE 2024


Le marché de Noël organisé par la Municipalité avec le soutien de l’office de tourisme et les associations se tiendra dimanche 1er décembre de 9 h à 18h Place Bel Air (extérieur et intérieur sous chapiteau). Depuis 21 ans déjà, ce marché rencontre un vif succès avec de plus en plus d’exposants et visiteurs. De nombreux exposants sont déjà inscrits pour cette édition. Animations diverses et musicales, présence du Père Noël, buvette et restauration rapide sur place.

2 € le ml (la totalité sera reversée au téléthon) ou 25 € la location d’un barnum 3 x 3 M (dont 5€ reversés au téléthon)

Les exposants souhaitant être présents à cette manifestation doivent prendre contact avec l’office de tourisme au +33(0)5 46 08 21 00 / mortagne@royanatlanque.fr

 *SOIRÉE CINÉMA SALLE PARIAS FRERES SAMEDI 7 DÉCEMBRE 2024

Organisé par l’Association Le Club des 400 coups et le Domaine du Meunier

Infos et réservations : info@domainedumeunier.com

*BROCANTE MENSUELLE  DIMANCHE 8 DÉCEMBRE 2024

Organisée par l'Atelier Brocante de la Minoterie

Tous les deuxièmes dimanches du mois de septembre à avril, brocante ouverte aux professionnels et particuliers.

Objets anciens ; pas d'alimentaire

Accueil des exposants à partir de 7h – 3 € le ML

Réservations au 06 72 55 25 06 / 06 87 76 30 66

Annulation par temps de pluie.

*CONCERT SALLE PARIAS FRERES SAMEDI 14 DÉCEMBRE 2024

Organisé par l’Association Le Club des 400 coups et le Domaine du Meunier

Infos et réservations : info@domainedumeunier.com

Bordeaux : Initiation gratuite aux métiers artistiques pendant les vacances !

Des stages au choix !

• Stage découverte animation 3D et effets spéciaux ESMA 

Du 29 au 30 octobre, les écoles Bordelaises ESMA et CinéCréatis organisent des stages découverte des métiers créatifs et artistiques. Totalement gratuits, ces stages permettent aux jeunes d’expérimenter pendant quelques jours la pratique du cinéma audiovisuel, de l’animation 3D et des effets spéciaux. Une occasion unique de s’immerger dans le quotidien d’un étudiant.

Les thématiques proposées : Cinéma et audiovisuel, animation 3D et effets spéciaux. Chaque groupe bénéficiera d’une introduction aux métiers concernés, des apports théoriques, des cours, et des ateliers de mise en pratique avec le matériel de pointe de l’école.

Qu’il s’agisse de développer sa curiosité ou de mesurer l’intérêt d’un projet d’orientation, ces stages, toujours très appréciés, offrent un panorama unique de la réalité des études artistiques et créatives. Découverte des cours enseignés et à plusieurs techniques autour d'une thématique donnée.

Il y aura également une présentation des travaux réalisés par les étudiants du Cycle Professionnel Cinéma d’Animation 3D & Effets Spéciaux. Cela permettra aux participants de découvrir les débouchés professionnels et de faciliter leur choix d'orientation.

• Stage découverte cinéma et audiovisuel CinéCréatis

Initiation à l’écriture et au tournage d’une petite séquence filmique. Objectif : Développer son esprit créatif au sein d’une équipe et d’un projet audiovisuel commun - Acquérir des premières notions techniques autour de divers outils du cinéma.

Les stages se déroulent au Campus Créatif 2 parvis Gattebourse – 33 800 Bordeaux - tél. 05 56 40 00 55

Académie de Saintonge : Anne Richard succède à Alain Braastad au 6ème siège

Réception d'Anne Richard par Emmanuel de Fontainieu le 6 octobre à Royan

Anne Richard et Emmanuel de Fontainieu

« Les voies qui s’ouvrent dès l’enfance sont les plus prometteuses... Qui sait si le fait de naître dans l’abbaye Blanche de Mortain (ancien établissement cistercien de la Manche) n’a pas donné à Anne Richard quelques facilités dans sa relation avec le ciel ?

Vu du bocage normand, le magnifique spectacle de la nature s’inscrit très tôt au cœur de sa vie : tous les dimanches avec son père (médecin de campagne, l’exemple vivant d’une existence tournée vers les autres) dans de longues marches de découverte du pays et de mémorables escapades en camping-car de l’Ecosse aux Pyrénées, en passant par la baie du Mont Saint-Michel et ce graal des naturalistes : l’îlot de Tombelaine. Anne n’est pas scoute mais... élevée à la scoute, avec une dilection précoce pour les nuits à la belle étoile qui traversent l’éternité cosmique.

Ses études d’ingénieure en agriculture ne lui apportent pourtant pas ce qu’elle recherche. Pas plus que ses premières incursions professionnelles dans un milieu agricole dont elle n’est pas issue et qui ne jure que par le productivisme. Anne est en quête d’une autre forme de relation à la nature. Avec son mari, Bruno, qui travaille à l’INRA, quelques années passent en Bretagne. Anne consacre l’essentiel de son temps à l’éducation de leurs trois enfants. Un déclic se produit alors, découlant de son engagement associatif au sein de « Bretagne Vivante » puis de l’écomusée de Montfort-sur-Meu (Ile et Vilaine, en « Pays Pourpré » à la bordure de la forêt de Brocéliande). Ce qui n’est encore qu’une passion va devenir son métier : elle sera guide naturaliste, c’est-à-dire « intermittente du spectacle de la nature », spécialisée en botanique.

Connaître, comprendre et transmettre ce que l’on sait des plantes et fleurs sauvages demande d’abord une forte capacité à s’émerveiller en marchant. Mais passe aussi par l’acquisition inlassable de connaissances permettant le classement des herbes folles par familles, par espèces, leurs propriétés médicinales et alimentaires. Anne confesse un goût pour les milieux improbables et les coins délaissés : marais, buttes et chemins perdus qui se déploient comme de petits mondes. La passion de la connaissance ne serait rien sans l’envie de transmettre : après les inventaires et expertises, son érudition s’épanouit dans des conférences, stages, publications et sorties nature. En « distillateur de territoire », le guide naturaliste est orienté vers les autres.

En 1997, Anne et Bruno se fixent en Charente-Maritime. A Rochefort d’abord, puis à Fouras, entre « espérance et paradis ». Une association voit le jour en 2004, « A fleur de marée, balades nature », un outil qui focalise Anne Richard sur la botanique du littoral, de l’estuaire, des îles. Suivent des herbiers, propositions de balades et livres de cuisine à base de plantes...

Fouras, c’est aussi le lieu d’éclosion d’une nouvelle passion : la pratique du bain de mer quotidien (toute l’année !), exercice dont on ne dira jamais assez les bienfaits. Le froid saisit, mais le choc mène infailliblement à une forme de... résurrection. Le groupe des « Bonnets de grand-mère » se constituera un peu plus tard.

Parmi sa riche bibliographie, je voudrais souligner pour conclure un livre charmant qui résume la généreuse personnalité de l’autrice : Jeux buissonniers, une belle fête champêtre (Editions La nage de l’ourse, 2022). Il explique comment confectionner des jouets éphémères ou pérennes à partir de végétaux : branchages, feuilles, fleurs ou fruits. Un livre conçu par une mamie magicienne avec l’aide active de six de ses petits enfants pour produire boîtes à trésors, mandalas, couronnes et colliers de fleurs, éventails et sifflets. La botanique trace aussi un chemin vers l’art d’être grand-mère ».


Réponse d'Anne Richard à Emmanuel de Fontainieu

« Je remercie l’Académie de Saintonge de m’accueillir parmi ses membres, et tout particulièrement Emmanuel de Fontainieu qui avec élégance et délicatesse a su retracer mon cheminement, celui qui m’a amenée jusqu’à vous aujourd’hui. A cette évocation bienveillante, j’ajouterai quelques touches.

Je suis née en même temps que l’Académie de Saintonge, qui fête cette année ses 67 ans. Avec A fleur de marée, balades nature, l’association que j’ai créée en 2004 à Fouras, ce sont des milliers de personnes de tous horizons qui ont participé aux sorties de découverte de la flore et des paysages charentais. Transmettre, apprendre à s’émerveiller, changer son regard sur la flore spontanée « les mauvaises herbes », voilà ce qui me motive. Depuis 20 ans, j’ai aussi été sollicitée pour former des professionnels : les écogardes de l’île de Ré, les brigades vertes du Département, les services des Espaces Verts de nombreuses communes et même les animateurs nature de Terre de sel à Guérande.

En 2013, l’éditeur Les Petites Allées à Rochefort, lauréat de cette Académie, a eu la bonne idée de publier un extrait de l’ouvrage que René Primevère Lesson avait publié en 1835, la Flore rochefortine. Cet ouvrage m’a captivée et j’ai eu envie d’en savoir plus. Je me suis rendue à l’Ancienne Ecole de Médecine Navale de Rochefort où j’ai pu consulter longuement l’intégralité de ce livre. Cette recherche m’a amenée à proposer une conférence, où après avoir présenté la vie passionnante et les voyages de RP Lesson, j’ai essayé de comparer la végétation actuelle autour de Rochefort avec celle qu’il a décrite dans la Flore rochefortine, et son évolution en 200 ans.

J’espère vous entraîner un jour dans mes pérégrinations naturalistes à la découverte de senteurs et de saveurs nouvelles ou oubliées offertes par la nature saintongeaise. Je prendrais pour exemple le maceron, une plante très commune sur nos côtes, qui aurait été introduite par les Romains, consommée pendant tout le Moyen-Age, et aujourd’hui tombée dans l’oubli.

Je souhaite maintenant rendre hommage à mon illustre prédécesseur, Alain Braastad, que, grâce à la complicité de Christian Vernou, j’ai presque l’impression d’avoir connu.

Alain Braastad a vécu à Jarnac à quelques lieues de Cognac. Deux points essentiels ont marqué sa vie :

Deux académiciens qui nous ont quittés, Alain Braastad et Jacques Dassié

• Sa profession : directeur de la maison de cognacs Delamain à Jarnac, la marque préférée du président Mitterrand, lui-même né et inhumé à Jarnac (sa maison natale se visite, et des conférences s’y donnent toujours). La distillation est tout un art : il faut un assemblage savant pour obtenir la spécificité d’un cognac. C’est ce savoir-faire qui conforta la réputation et la prospérité de la maison qu’il dirigea pendant 29 ans, jusqu’en 2000.

• Ses passions : l’histoire régionale, le patrimoine, l’archéologie, la généalogie.

Alain Braastad est issu d’une famille d’érudits, les Delamain-Braastad : son ancêtre Philippe Delamain, archéologue a fouillé et publié le cimetière mérovingien d’Herpes. Son grand- père, Robert Delamain, était président de la Société archéologique et historique de la Charente, il était aussi spécialiste des faïences régionales. Un de ses grands-oncles, Jacques, était ornithologue et a rédigé plusieurs ouvrages de référence. Alain lui a rendu un vibrant hommage lors d’une conférence à l’abbaye de Châtres, pendant les dernières journées du Patrimoine.

S’il paraissait un peu froid en premier abord, Alain Braastad était en réalité un homme chaleureux très cultivé, toujours prêt à discuter, à échanger sur de nombreux sujets. Il avait aussi un humour un peu british ; d’ailleurs, le milieu du cognac est très marqué par les relations avec nos voisins d’Outre-Manche.

Il allait souvent aider Christian Vernou lors de ses prospections archéologiques. Son épouse Marie-Lise, discrète et charmante, l’accompagnait souvent sur les chantiers de fouilles mais aussi dans ses recherches patrimoniales.

Alain Braastad était membre du GREH (Groupe de Recherches et d’Etudes Historiques de la Charente saintongeaise) et donnait des conférences sur des sujets variés. Il était aussi membre de la société des archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, cherchant inlassablement à retrouver les noms des personnes, des lieux ou des professions dans les documents anciens... Il a ainsi publié deux ouvrages de plus de 400 pages concernant la correspondance des Sieurs Bouniot, père et fils, adjudicataires du marché de fourniture en eaux de vie pour le magasin aux vivres de Rochefort.

A Jarnac, catholiques et protestants se côtoyaient en bonne intelligence. Alain Braastad, de famille protestante, a écrit sur l’histoire de la religion réformée en Charente et sur son rôle dans le négoce mais il a aussi écrit une monographie sur l’église de Jarnac. Il s’est beaucoup intéressé à l’histoire des religions.

Enfin, pour compléter ce tableau des nombreux talents et de l’éclectisme des centres d’intérêts d’Alain Braastad, j’ajoute qu’il était aussi un homme respectueux de la nature, souvent révolté des abus des hommes. Contemplatif, il ne se lassait pas d’admirer la beauté des choses. En cela, nous nous rejoignons bien et je suis très honorée de m’asseoir au 6ème siège qu’il a occupé avant moi durant 25 années ».

Académie de Saintonge : Eric Depré, enseignant-chercheur en paléontologie, succède à Marc Fardet au 14ème siège

Réception d'Eric Dépré par Didier Néraudeau le 6 octobre à Royan

Didier Néraudeau et Eric Depré
« Eric Dépré est né en 1964 à Niort et habite Aigrefeuille d’Aunis. Intéressé très tôt par les fossiles, il ramasse ses premiers spécimens vers 9 ou 10 ans, et poursuit ses collectes depuis plus de quarante ans, toujours aussi curieux et passionné, jusqu’à réunir aujourd’hui près de 12 000 animaux et plantes fossilisés. Ses prospections, débutées en Charente-Maritime, se sont progressivement élargies aux autres départements du nord de l’Aquitaine et du Poitou, pour finalement couvrir quasiment toute la France, intégrant même des pièces paléontologiques remarquables venues de l’étranger et issues d’échanges avec des structures muséales d’autres pays.

Eric Dépré s’est toujours efforcé de faire partager ses découvertes et ses connaissances à un large public. Cette démarche a débuté avec la réalisation du musée qu’il a construit avec son père et dans lequel il organise des visites gratuites pour des scolaires, des universitaires ou des associations. Elle s’est développée avec la mise à disposition de ses fossiles pour des expositions grand publicdans divers espaces muséographiques (Musée du Grand-Pressigny – 2011 ; Muséum Angoulême - 2014/15, Centre Minier de Faymoreau - 2013, Muséum de La Rochelle - 2015, Musée Vert de Le Mans -2015/16, ...), voire en constituant la totalité du support de certaines expositions paléontologiques, comme à l’Aquarium de La Rochelle ( La vie dans les lagons du Jurassique et du Crétacé – 2007 ; Poissons fossiles – 2010 ; Ammonites chef d’œuvres du temps – 2012).

Outre les musées et leurs expositions, Eric Dépré s’est investi dans la vulgarisation scientifique grâce à trois films co-réalisés avec Léon Damour et Pierre Miramand, la diffusion de ces films ayant été généralement suivie de conférences tout public sur les thématiques mises en images. Au total, rien qu’en région Poitou-Charentes, plus de 3000 personnes ont assisté à ces documentaires paléontologiques et aux exposés associés.

Conférence donnée à Saintes début 2024

Eric Depré est passionné par les fossiles

Sur le plan de l’écriture, les activités d’Eric Dépré conjuguent des publications scientifiques et des guides de vulgarisation. Ses co-signatures d’articles académiques s’inscrivent dans l’étroite collaboration qu’il a tissée avec divers chercheurs CNRS ou enseignants-chercheurs universitaires avec qui il collabore fructueusement depuis 30 ans, au premier rang desquels on trouve les paléontologues de l’Université de Rennes. De multiples fossiles remarquables pour leur importance dans la compréhension de l’évolution du vivant ou ayant permis d’affiner la datation relative de couches géologiques ont en effet été collectés par Eric Dépré qui les a spontanément confiés à ses interlocuteurs scientifiques. Ces dons ont abouti à une trentaine de publications dans des revues nationales ou internationales, et certaines espèces fossiles ont été nommées en son hommage en remerciement de ce partenariat (par exemple la plante Eucalyptolaurus deprei). Ont ainsi été publiés tour à tour, grâce aux découvertes d’Eric Dépré, des insectes, des restes de dinosaures ou de requins, et des plantes fossiles datant du Crétacé. 

Parallèlement à ces publications, le matériel paléontologique collecté par Eric Dépré a constitué une part du matériel analysé par des étudiants en master, pour leurs stages de 2ème année, ou en doctorat de paléontologie, dans le cadre de leur thèse, ces doctorants étant ensuite devenus eux-mêmes de grands paléontologues professionnels à Rennes (Vincent Perrichot, Romain Vullo), Montpellier (Vincent Girard), ou Paris (Jean-David Moreau). Dans le domaine de la vulgarisation, l’ouvrage sur la Paléontologie de l’Aunis : « sur les traces d’Alcide d’Orbigny », qu’il a coécrit avec Pierre Miramand et Thierry Bouyer a été primé en 2021, par l’Académie de Saintonge. Leur dernier ouvrage, paru en 2024, met encore plus en lumière ces trésors paléontologiques de notre région.

En tant qu’enseignant-chercheur en paléontologie depuis 30 ans, j’ai eu l’opportunité de rencontrer de nombreux prospecteurs et collectionneurs amateurs de fossiles, certains d’entre eux ayant collaboré ponctuellement à mes activités de recherche ou à celles de collègues universitaires. Mais de toutes ces rencontres humaines et scientifiques, celle d’Eric Dépré est exceptionnelle par la combinaison d’une honnêteté et d’un dévouement sans faille, par la justesse et l’ambition de son questionnement scientifique, et par la qualité et la diversité de ses travaux, tant au service du grand public qu’à destination du monde scientifique.

C’est avec bonheur et honneur que j’accueille aujourd’hui Eric Dépré à l’Académie de Saintonge ».


• Réponse d'Eric Depré à Didier Néraudeau : « 
des millions d’années d’histoire de la vie ont nagé vers ma curiosité »


« Merci à Didier Néraudeau pour ce portrait paléontologique sans faille. Didier, cela fait bientôt près de vingt ans que nous partageons la même passion, la paléontologie. Paléontologue, passionnant et passionné avec qui j’ai exploré de nombreux sites exceptionnels de notre territoire charentais. D’une rigueur paléontologique incontournable, tu m’as aussi fait découvrir les interstices de cette discipline par le biais de nombreuses publications et ouvrages scientifiques.

Aujourd hui, je suis honoré de me voir accueilli parmi vous, mesdames et messieurs les académiciens, en rejoignant cette belle institution qu’est l’Académie de Saintonge. Ma soif de découvertes ne cherche qu’à s’ouvrir à la culture, au patrimoine et plus simplement au monde qui nous entoure. Aussi j’espère être à la hauteur de vos attentes. Me voilà propulsé au 14e siège à la suite de Marc Fardet, académicien depuis 2001.

Marc Fardet est un personnage incontournable de la mémoire rochefortaise. Il fut responsable du service historique de la marine à Rochefort. On lui doit à ce titre l’inventaire des archives de la Marine. Infatigable et déterminé, il est l’auteur de nombreux articles sur Rochefort et l’arsenal de Colbert.

Marc Fardet

Les travaux de Marc Fardet ont également été consacrés au sauvetage de l’architecture remarquable, qu’est ce magnifique monument enjambant la Charente : le pont transbordeur de Rochefort, dernier de sa catégorie. Nous pouvons aujourd’hui, admirer ce bel ouvrage fraîchement restauré.

Marc Fardet, par de nombreux articles, est aussi un ardent défenseur des paysages de Charente- Maritime en condamnant la prolifération des parcs éoliens.

Du côté artistique, sous l’impulsion de son épouse Marie-Claude, il a créé un ensemble choral et instrumental dit de la Corderie Royale, spécialisé en musique baroque.

Des amarres de la Corderie Royale, c’est outre atlantique que Marc Fardet devait poser l’ancre afin de faire renaître par un ouvrage passionnant et fort bien illustré l’histoire d’un petit navire pour un grand destin « La Belle ». Ce bateau d’une quinzaine de mètres de long et d’à peine 5 mètres de large, appartenant à la flotte de Louis XIV, qui a coulé dans la baie de Matagorda en Amérique, mais demeure le symbole de la tentative malheureuse de Cavelier de la Salle de fonder un établissement français permanent dans le golfe du Mexique. Aujourd’hui, c’est au nom de cet héritage que le Capitole du Texas, à Austin, arbore aux côtés des emblèmes, espagnol, mexicain, et américain, le drapeau fleurdelysé des rois de France.

Merci Marc Fardet d’avoir apporté toutes ces connaissances pour enrichir la mémoire de notre département.

« La première plume de dinosaure de grande taille découverte en France »

Sans transition, de l’océan liquide à celui du solide pris au chalut du temps dans le ressac des rocs, ce n’est pas la « Belle » que je suis allé chercher, mais se sont bien des millions d’années d’histoire de la vie qui ont nagé vers ma curiosité. Dans cette Charente-Maritime aux multiples facettes, riche en secrets paléontologiques, c’est là que je devais aller.

Bercé non pas par les flots, c’est l’œil rivé sur les sols calcaires ou sableux de notre belle région que j’ai mis mes pas dans ceux de grands naturalistes comme Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue, Alcide Dessalines d’Orbigny, Charles Edouard Beltrémieux, sans oublier Augustin-Marie Boisselier, chef de comptabilité à l’arsenal de Rochefort et passionné de paléontologie, à qui l’on doit la découverte des premiers ossements de dinosaure dans notre département, à St-Agnant. Tous ces hommes m’ont ouvert un champ de prospection quasi illimité. Riches de ces enseignements, c’est mon âme qui, à l’âge de neuf ans, est tombée dans les entrailles de cette terre charentaise pour devenir aujourd’hui ce que je suis.

Au milieu de nulle part, dans ces contrées charentaises où, je me suis tant de fois assis en tailleur, non pas pour la méditation mais pour l’interrogation, pour un instant voyager dans le temps, observer et se dire « il y a-t-il ici quelque chose que je ne vois pas ?». Le temps s’arrêtait alors au moment où l’émerveillement commence : ici une dent de requin d’à peine 3 millimètres, là une vertèbre centimétrique d’un serpent ancestral, et me voilà transporté dans un voyage temporel sans limite.

Chef-d’œuvre du temps, mes découvertes devaient finalement servir la science et mon patronyme marqué pour la postérité, avec l’ancêtre des lauriers, Eucalyptolaurus depreii, mais aussi des termites ancestraux dédiés à mes deux filles Chloé et Salomé, ou bien la première plume de dinosaure de grande taille découverte en France ou bien encore une nouvelle famille de libellules, et bien d’autres par la suite.

Aidé par de nombreux passionnés, professionnels, amis dont Didier Néraudeau, Pierre Miramant, Thierry Bouyer, Léon Damour et bien d’autres ainsi que ma précieuse famille, mon épouse Sylvie, nos deux filles, mes parents. Sans oublier la rencontre avec Pascal et Roselyne Coutant qui marquera une belle collaboration donnant naissance à des expositions remarquables dans ce lieu prestigieux qu’est l’aquarium de la Rochelle.

Ce sont aujourd’hui des milliers d’heures de prospections, près de 12 000 pièces réunissant plusieurs collections, ammonites, oursins, dinosaures, plantes que les scientifiques et naturalistes peuvent venir observer.

Belle reconnaissance que de rejoindre l’Académie de Saintonge, mais aussi une belle reconnaissance et hommage à tous ceux qui m’ont soutenu depuis mes débuts jusqu’à ce jour ».

Académie de Saintonge : le Prix de la Corderie Royale remis à Denis Montebello pour Ma Rochelle et autres îles et Les Couleurs des Charentes en 1916-1920

La cérémonie de remise des prix de l'Académie de Saintonge s'est tenue dimanche 6 octobre salle Jean Gabin à Royan. Cette année, le Prix de la Corderie Royale a été décerné à Denis Montebello pour Ma Rochelle et autres îles et Les Couleurs des Charentes en 1916-1920

Denis Montebello et Alain Quella-Villéger
• Rapport d'Alain Quella-Villéger

« On connaît Denis Montebello, homme d’Épinal venu en Aunis-Saintonge pour y exercer son métier de professeur de lettres ; il a déjà reçu en 2009 le prix Madeleine La Bruyère pour Le Diable, l’assaisonnement. Ce fin poète-romancier et érudit latiniste s’est fixé dans une région où, dit-il, il y a plus de ciels que de paysages. Notre Vosgien n’en est pas moins né en littérature dans ce plat pays de ciel et de mer, même si son sentiment océanique n’a guère le pied marin, il l’avoue !

Il est donc très à l’aise pour saisir la fragrance et la puissance des autochromes de la collection Albert Kahn, ces célèbres ‘‘Archives de la planète’’ qui jadis entendirent rendre compte du vaste monde et n’oublièrent pas d’immortaliser notre littoral atlantique : outre Angoulême et Saintes, furent immortalisés dans les années 1916-1920 La Rochelle, Esnandes, l’île de Ré, Fouras, Rochefort.

Si, dans Ma Rochelle et autres îles, il salue Fromentin, Bonpland, Loti, Simenon, Jean-Jacques Salgon aussi, son exotisme n’est pourtant pas celui des lointains horizons. Denis Montebello se nourrit de la proximité, de l’interstice, des traces ; son aventure au quotidien préfère la cueillette, la lecture buissonnière, l’étymologie, les noms de chalutiers ou de venelles, les saveurs bien sûr. Il aime avant tout faire confiance au hasard, être le « touriste de sa vie » et... écrire. Une trentaine de livres, tout de même !

Surtout, Montebello sait observer sur nos plages la bernache cravant à ventre noir ou l’Océanite tempête. Et je veux croire que ce sont aujourd’hui cette bernache, espèce migratrice menacée, et le petit oiseau de mer Océanite tempête refoulé, affamé, sur nos littoraux, qui pour le remercier de sa bienveillante et littéraire attention, lui remettent ce prix de la Corderie royale »...

Académie de Saintonge : le Prix de La Rochelle Université décerné à Marine Le Breton pour "Cartes Marines, Poésie du littoral français en 130 cartes"

La cérémonie de remise des prix de l'Académie de Saintonge s'est tenue dimanche 6 octobre salle Jean Gabin à Royan. Cette année, le Prix de La Rochelle Université a été décerné à Marine Le Breton pour "Cartes Marines, Poésie du littoral français"

• Rapport d'Emmanuel de Fontainieu

Marine Le Breton
« Difficile de classer ce très bel ouvrage qui propose en 130 cartes un portrait complet du littoral français métropolitain, assorti d’une cinquantaine de textes de connaisseurs, d’innombrables citations et d’une préface de l’artiste Miossec. Il s’agit d’une œuvre à part, « poésie du littoral » annonce la couverture. L’auteure n’est aucunement cartographe à l’origine mais artiste graphique, formée aux Beaux-Arts de Lyon et installée à La Rochelle depuis 2013.

Un atlas ? Pas exactement. Tout est juste pourtant, dicté par la rigueur. Côté Terre, les proportions, toponymes, bâtiments, routes, sont calqués sur des documents IGN et vérifiés sur Géoportail. Côté Mer, les informations du SHOM donnent l’exacte bathymétrie de l’océan, mais extrapolées et interprétées. Les contributions écrites tirent le propos vers le « sensible », l’émotion, le souvenir. Car la carte est un prolongement de soi.

Livre d’art alors ? Pourquoi pas. Le cœur du projet est dans la confection d’une « broderie graphique », un code très original figurant les profondeurs de la mer. Un entrelacement infini de hachures, points, courbes et cheveux d’encre que l’auteure trace à la pointe fine – il lui faut une semaine pour dessiner une carte – et qui figure l’échappée, le contour invisible et méandreux du « profond ». C’est dans ces mouvements du large, saturant la page, que se déploie l’imaginaire cartographique. Quelque part entre science et égarement ».

Académie de Saintonge : Le Prix de la Ville de Royan décerné à Florence Thinard pour son ouvrage "Insectes"

Lors de la remise des prix de l'Académie de Saintonge à Royan, le 6 octobre dernier, le Prix de la Ville de Royan a été décerné à Florence Thinard pour son ouvrage "Insectes"

• Rapport de Jean-François Girard

« Aujourd’hui, Florence Thinard est chez elle : elle est née à Royan et y a grandi en profitant avec passion des plages, des dunes et de l’océan. Elle passe quand même son baccalauréat et monte à Paris où elle obtient avec enthousiasme des diplômes d’histoire, de sciences politiques et de relations internationales. Elle revient dans le Sud-Ouest, à Toulouse précisément. Elle devient journaliste de presse écrite. Elle décrypte les sujets d’actualité pour la jeunesse, puis se consacre à la fiction pour enfants. Elle propose ensuite des romans pour les jeunes en difficulté ou qui n'ont pas accès à la lecture. Sa voie est tracée : Florence Thinard sera autrice pour la jeunesse.

On connait la curiosité des enfants pour les insectes. Est-ce la raison pour avoir produit avec l’aide d’une entomologiste, Camila Leandro et la plume de Benjamin Flouw, un très remarquable ouvrage sur les insectes ?

"Insectes minuscules mais essentiels" : Florence Thinard, dès la première page, invite son lecteur en le tutoyant, c’est un enfant, à découvrir leur vie cachée. En une cinquantaine de pages remarquablement illustrées, du gerris pirate d’eau douce à la cigale grise musicienne de l’été, les enfants et les jeunes vont comprendre comment les insectes se nourrissent, se reproduisent et se protègent.

Mais ce livre peut aussi être laissé dans les mains des adultes : la précision et la rigueur de son texte aideront à comprendre le rôle immense des insectes au sein du monde du vivant à une époque où la biodiversité, exposée à des menaces de toutes natures, doit être activement protégée »

Florence Thinard et François Girard

Académie de Saintonge : Le prix Jacques et Marie-Jeanne Badois remis à l'association du chantier naval Robert Léglise

Les bateaux en bois traditionnels de l’île y commencent une seconde vie !

Lors de la remise des prix de l'Académie de Saintonge à Royan, le 6 octobre dernier, le Prix Jacques et Marie-Jeanne Badois a été décerné à l'Association du chantier naval Robert Léglise au Château d'Oléron


• Rapport de Christine de Ponchalon

« Parfois, vous les repérez encore échoués dans un recoin de vasière ou à moitié engloutis au milieu d’un marais : une carcasse de bateau en bois, quelques membrures, images d’un passé paraissant lointain, attirent votre regard. Ce sont les modestes vestiges, oubliés, des anciens bateaux de travail qui ont sillonné, pendant des siècles, les eaux des pertuis charentais.

Avant l’invention de la fibre de verre et des résines de synthèse, les coureauleurs et ostreiculteurs sortaient chaque jour de leur dure vie de marin à bord de ces bateaux traditionnels. Lasses marennaises, côtres, revenaient à quai après chaque marée. Leur pêche faisait vivre les familles et le petit monde tournant autour des ressources arrachées à l’océan. Avec eux, ont bien failli disparaître les métiers de l’entretien et de la réparation de ces outils de travail délaissés pour la modernité, et aussi, il faut bien le reconnaître, pour les facilités offertes aux pêcheurs par les bateaux contemporains. Un bateau en bois, ah, que c’est beau... lorsqu’on vient à Marennes ou au Château d‘Oléron, mais seulement pour les vacances d’été !

De 1890 à 1995, le chantier naval Robert Léglise a construit et entretenu ces bateaux en bois. Et quand le dernier de la lignée, aimé de tous, arrête son activité et lorsque les bruits et les voix des hommes au travail ont cessé, les Oléronnais se sont dit qu’il ne fallait pas que ce passé et ce savoir disparaissent à jamais. L’association du Chantier naval Robert Léglise a ainsi vu le jour en 1995. La passion et la compétence de ses membres ont conduit l’Académie de Saintonge à lui décerner le Prix du Patrimoine, Jacques et Marie-Jeanne Badois ».

Académie de Saintonge : Le prix de l'Ile d'Oléron remis à Thérèse Rautureau pour le livre "Les vasières des pertuis charentais"

Lors de la remise des prix de l'Académie de Saintonge à Royan, le 6 octobre dernier, le Prix de l'Ile d'Oléron a été décerné Thérèse Rautureau, dessinatrice, pour son livre co-réalisé avec Pierre Miramand et Thierry Guyot "Les vasières des pertuis charentais"

• Rapport d'Eric Dépré

« Thérèse Rautureau, après avoir enseigné les Arts appliqués dans un lycée d’Orléans, a profité de sa retraite pour regagner sa maison de l’ile d’Aix où elle a ainsi eu le loisir de contempler la formidable diversité végétale du littoral.

Thérèse s’est imprégnée de ce monde végétal et se l’est approprié d’une manière peu connue en allant aussi bien dans le détail aérien que souterrain. La pointe de son pinceau et la précision de ces gestes nous amènent à une poésie visuelle sans précédent, où l’art et la science perdent leurs repères. Elle nous plonge ainsi dans ce voyage visuel où ces magnifiques dessins de plantes sont comme des portraits où la dureté de la vie emprunte les cicatrices de nos existences sur terre. Ces œuvres sont les clés de voûte de nombreux ouvrages et expositions en France.

Attachée aux plantes du littoral, Thérèse s’est intéressée aux vasières de Charente-Maritime. Ces vases aux abords rebutants, où l’on perd les chaussures à la moindre aventure. Sa complexité, biologique et géologique, en perpétuelle décomposition et recomposition, l’odeur d’œuf pourri. La vie grouillante où l’invisible est prêt à vous mordre, couper ou bien vous piquer.

Avec toutes ces cartes en main, Thérèse Rautureau a publié un nouvel ouvrage fin 2023, "Vasières des Pertuis Charentais", co-réalisé avec Pierre Miramand et Thierry Guyot, avec cette fois une approche littéraire sur cette vase à l’image négative pour nous humains, et pourtant d’une richesse insoupçonnable. Avec photos, dessins et illustrations remarquables, elle a su, avec ces deux collègues, mettre en valeur ces zones méconnues de notre région ». 

Thérèse Rautureau et Eric Depré

Académie de Saintonge : Pascale Moisdon distinguée pour son ouvrage "La Charente, patrimoine fluvial, militaire et commercial"

Lors de la remise des prix de l'Académie de Saintonge à Royan, le 6 octobre dernier, le Prix de Jehan de Latour de Geay a été attribué à Pascale Moisdon pour son ouvrage "La Charente, patrimoine fluvial, militaire et commercial"

Pascale Moisdon et Pascal Even 
Rapport de Pascal Even

« Pascale Moidon, connue pour ses travaux sur le patrimoine industriel, a été nommée chargée de mission pour l’étude du patrimoine industrialisé de la région Poitou-Charentes en 2005, et s’est entourée d’une équipe de photographes composée de Gilles Beauverlet, Marc Deneyer, Raphaël Jean et Christian Rome, pour publier ce travail sur la Charente.

Cette descente du fleuve depuis Salignac-sur-Charente jusqu’à l’embouchure et l’île d’Aix, est l’occasion de l’évocation des sites qui bordent la Charente dans des domaines divers, les sites naturels, l’activité économique avec notamment les ports établis sur les deux rives et le transport des vins, les barrages, canaux, ponts et écluse qui parsèment son cours, les fortifications édifiées pour protéger l’embouchure et le port arsenal de Rochefort.

Cet ouvrage tient compte des recherches effectuées dans le cadre des travaux de l’Inventaire général effectués entre 2016 et 2021. Il est superbement illustré et mérite certainement l’attention des académiciens de Saintonge. Si on ne peut le comparer aux sommes anciennes publiées de façon exhaustive par les équipes de l’Inventaire général, l’ouvrage repose sur des bases scientifiques et souligne l’importance du fleuve pour les populations qui vivaient sur ses rives ainsi que pour l’ensemble de la province.

L’ouvrage proposé constitue dans ces conditions une invitation à découvrir le patrimoine fluvial sans doute insuffisamment connu ».

Académie de Saintonge : Sébastien Périsse distingué pour son ouvrage "La Saintonge Maritime au sortir de la guerre de Cent Ans"

Quand la production du sel, un des produits phares du grand commerce, faisait la richesse de la région...

Lors de la remise des prix de l'Académie de Saintonge à Royan, le 6 octobre dernier, le Prix Royan-Atlantique a été remis à Sébastien Périsse pour son livre "La Saintonge maritime au sortir de la guerre de Cent Ans"

Pascal Ferchaud et Sébastien Périsse

Rapport de Pascal Ferchaud :

« Sébastien Périsse est docteur en histoire médiévale et il enseigne aujourd'hui dans le secondaire. Il est chercheur associé au CRIHAM de l'université de Poitiers depuis 2022. Il a récemment écrit avec Michel Bochara et Jacques Péret le livre Royan vu de la mer.

La thèse Les campagnes littorales saintongeaises à la fin du Moyen Âge (XVe - mi XVIe siècles) qu'il a soutenue en 2011 sous la direction de Michel Bouchara, a reçu le prix Vaux de Foletier des Archives départementales de la Charente-Maritime. C'est à partir de ce travail qu'il a produit aux Indes Savantes La Saintonge maritime au sortir de la guerre de Cent Ans.

La période traitée est mal connue en Saintonge. En étudiant le chartrier de Thouars, déposé aux Archives nationales, il nous permet d'accéder à des archives inédites notamment sur les seigneuries de Didonne, Mornac, Royan, Saujon, Cozes ou Mortagne. La Saintonge maritime et en particulier le territoire étudié situé entre la Gironde et la Seudre, était, à la fin du Moyen Âge, une frontière. À l’écart des grands centres urbains, cet espace rural, durement éprouvé par la guerre de Cent Ans, va entamer sa reconstruction en s’appuyant sur son ouverture maritime, et lui permettre de s’insérer dans le commerce atlantique en plein essor. La production en grande quantité du sel, un des produits phares du grand commerce, offre à cette ruralité maritime une ouverture internationale qui fut une véritable aubaine en matière d’investissements et d’apports de devises.

Le territoire traité correspond pratiquement à celui de l'actuelle Communauté d'Agglomération Royan Atlantique et c'est donc tout naturellement le prix de la CARA qui est décerné à Sébastien Périsse ».

Académie de Saintonge : Marie-Dominique Montel, directrice, ravive la mémoire du Vengeur et de son naufrage héroïque en 1794

La cérémonie de remise des prix de l'Académie de Saintonge s'est tenue dimanche 6 octobre salle Jean Gabin à Royan. Marie-Dominique Montel, directrice de l’Académie de Saintonge, a ouvert la séance par le discours qui suit où il est fait mention d'un épisode de la Révolution devenu légendaire, le naufrage héroïque en 1794 du navire le Vengeur. Son équipage venait en grande partie de la région, Aunis et Saintonge. A Cozes, ville natale de l'officier en second, le lieutenant de vaisseau Louis-Auguste Pillet, on a élevé un monument en mémoire des marins du « Vengeur-du-Peuple » coulé par les Anglais en rade d'Ouessant à la fin du XVIIIe siècle. Toute une histoire...

Monument à découvrir à Cozes

Marie-Dominique Montel : « L’année a été cruelle pour notre académie qui a perdu cinq de ses grands anciens, Alain Braastad, Jacqueline Fortin, Pierre Dumousseau, Madeleine Chapsal et Jacques Dassié. Ayons une pensée pour eux qui ont porté bien haut les couleurs de notre Saintonge.

Nous allons aujourd’hui couronner les lauréats 2024 et recevoir deux nouveaux académiciens. Vous allez donc entendre des discours et vous vous demandez peut-être à quoi ça sert. Eh bien, permettez-moi de vous dire que certains discours ont un pouvoir extraordinaire et qu’ici, en Charente Maritime, nous en savons quelque chose.

Nous célébrons en effet le 230e anniversaire d'un épisode de la Révolution devenu légendaire, le naufrage héroïque en 1794 du navire le Vengeur. Après un vaillant combat contre les anglais, le capitaine et l’équipage refusèrent de se rendre et de baisser pavillon, préférant s’abîmer dans les flots en chantant la Marseillaise. Le nom du capitaine Renaudin est gravé sur l'arc de triomphe de l’Etoile et, au Panthéon, une sculpture monumentale immortalise les glorieux marins du Vengeur.

Il appartient d’autant plus à l'académie de Saintonge de saluer leur mémoire que l'équipage venait en grande partie d'ici, du Gua, de Cozes, Rochefort, Marennes, La Tremblade, Mornac, l’Eguille, La Rochelle, l’île d'Aix, Oléron. De surcroît, notre assemblée compte dans ses rangs deux experts, Emmanuel de Fontainieu qui m’a fait découvrir à Cozes le monument à la gloire du Vengeur et Pascal Ferchaud, auteur d’un ouvrage sur le capitaine Renaudin, originaire du Gua comme lui.

Mais revenons en 1794, la situation n'est pas brillante pour la jeune République, la Patrie est en danger, les soldats de l'An deux font de leur mieux mais sans succès, et c'est la Terreur. Au comité de Salut public, Robespierre et Saint-Just vont rester célèbres. Il en est un que l'on a injustement oublié, c'est Bertrand Barère, l’un des meilleurs orateurs de la Révolution, celui qui prononce le plus grand nombre de discours. Et pour cause, il est brillant. Quand il y a un auditoire à enflammer où une mauvaise nouvelle à faire passer, ses collègues devaient lui dire "Vas-y toi".

Pour la bataille navale en question, c'est ce qui s'est passé, il a annoncé les pertes avec sobriété (7 vaisseaux tout de même) et puis il est remonté à la tribune tout feu tout flamme faire un discours incroyable : Imaginez le Vengeur percé de coups de canon, s’entrouvrant de toutes parts, cerné de tigres et de léopards anglais, un équipage de blessés et de mourants, luttant contre les flots et les canons. Tout à coup, tous montent ou sont portés sur le pont, tous les pavillons toutes les flammes sont arborés, les cris Vive la république, vive la liberté se font entendre...

 En quelques phrases, Barère fait du Vengeur le symbole des vertus républicaines et suscite un enthousiasme phénoménal. On donne un opéra intitulé Naufrage héroïque du vaisseau le Vengeur, on commande des tableaux aux peintres, des poèmes aux poètes, et une maquette du bateau pour le Panthéon. On dirait aujourd’hui que le Vengeur devient une icône de la République.

Barrère n'en était pas à son coup d'essai. Quelques mois plus tôt, quand l’armée républicaine essuyait des revers face aux Vendéens, Barrère avait fait passer la pilule en exaltant la mort glorieuse du petit Joseph Bara, un gamin qui gardait les chevaux de son Général, à l’écart du combat. Au retour du Général, il n'y avait plus de chevaux et le garçon était mort, on n'a jamais su comment. Vous connaissez la suite, le peintre David l’a immortalisé tout nu (alors qu'on lui avait volé ses chevaux, pas ses vêtements !) et des rues portent son nom dans toute la France.

Marie Dominique Montel, François Girard, Christophe Lucet

L'avantage avec Joseph Bara, c'est qu'il était bien mort. Le hic avec les glorieux marins du Vengeur, c’est qu'ils n'étaient pas morts en chantant la Marseillaise, enroulés dans les plis du drapeau. Ils n’étaient pas morts du tout. Leur bateau avait bien coulé, mais les Anglais avaient envoyé des chaloupes et sauvé la moitié de l’équipage dont Renaudin que le capitaine ennemi a invité à prendre une collation pour se remettre de ses émotions. Cela n'a rien de choquant, c'est la règle dans la marine. Et Renaudin, rentré en France, va poursuivre une belle carrière jusqu'au grade de vice-amiral. Puis, à la retraite, devenir maire du Gua.

Ce qui est inattendu, c’est que la vérité ne détrône pas la légende. Bien au contraire. Sous Louis-Philippe (35 ans après), une campagne de presse dénonce « l’ingratitude d’une Patrie qui laisse mourir dans la misère » les sublimes héros du Vengeur. On leur vote donc une pension, pour être morts en chantant la Marseillaise ! Décision paradoxale, mais pas trop chère car ils n'étaient plus que six.

Les écrivains romantiques, Alexandre Dumas, Lamartine, s’emparent du sujet et écrivent des envolées magnifiques. On multiplie les tableaux, les chansons. Dans Vingt mille lieues sous les mers, le capitaine Nemo à bord du Nautilus va se recueillir sur l'épave du Vengeur qui, après un combat héroïque, démâté de ses trois mâts, le tiers de son équipage hors de combat, aima mieux s’engloutir que de se rendre, et disparut sous les flots au cri de : Vive la République ! Jules Verne écrit ces lignes sous Napoléon III. Vous pouvez imaginer l’apothéose sous la IIIe République. A Cozes, ville natale de Pillet, le second du navire, on élève un monument. Le naufrage du Vengeur est immortalisé sur le socle de la statue de la République à Paris, sur des tableaux, des gravures, des panoramas, jusque sur les protège-cahiers des écoliers et sous la coupole du Panthéon.

Et Barère me direz-vous ? Barère qui parlait si bien ? Contrairement à Robespierre ou Saint-Just, il n'a pas été guillotiné. Nos ancêtres en sont témoins puisqu’il a été incarcéré à la prison de Saintes, avant de s’en évader et de vivre jusqu’à 85 ans. On l'a oublié, lui et sa férocité car il était féroce, mais on a gardé le petit Joseph Bara et les héros du Vengeur. Vous voyez, on en parle encore aujourd’hui. C’est bien la preuve du pouvoir des discours ».