Dernière histoire publiée par le Canard Enchaîné, les indemnités versées à Pénélope Fillon par l'Assemblée Nationale, avec la bénédiction du pieu François sorti récemment vainqueur de la Primaire de droite. « Pénélope Fillon, sans profession connue, a été rémunérée pendant huit ans comme attachée parlementaire de son mari ou du suppléant de celui-ci à hauteur d'environ 500.000 euros brut au total, ainsi que par la Revue des deux mondes », voici ce qu'on peut lire.
François Fillon s'offusque en parlant de "boules puantes" visant à ternir l'image de son couple à la veille des Présidentielles. Le seul hic, c'est que Pénélope, à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession, s'est toujours présentée comme mère de famille. Elle ne semble pas avoir mentionné officiellement ses activités pour de "proches" parlementaires.
Le député dispose d'un montant total de 9.561 euros par mois (logiquement pour trois collaborateurs). Il utilise cette somme comme il le souhaite et les contrôles sont peu fréquents. Vous pouvez gueuler, "brômer" comme on dit en patois saintongeais, recruter son conjoint, c'est possible et il est fort rare qu'on vérifie si le salarié effectue réellement son travail (si ce n'est pas le cas, on parle alors d'emploi fictif). En général, quand les intéressés se font prendre les doigts dans le pot de confiture, ils disent avoir effectué des "missions".
Dans les couloirs de l'Assemblée, les députés, interrogés sur cette nouvelle affaire, sont un peu gênés : la pratique est courante. Recruter un membre de sa famille, la loi l'y autorise. Quand on peut le faire, pourquoi écarter cette possibilité qui a des avantages, financiers en particulier ? En Charente-Maritime, Catherine Quéré, députée de Saintes/Saint-Jean qui ne se représente pas à la Législative de 2017, a employé son époux. Elle n'est pas la seule dans ce cas. A Jonzac, c'est un peu différent : le fils de l'ex-sénateur Belot travaille pour la Communauté de Communes de Haute Saintonge que préside son père.
En même temps que des remous touchent Pénélope Fillon, Emmanuel Macron est pointé du doigt : il aurait "croqué" une partie des sous de son ministère pour préparer sa campagne personnelle. Les coups partent dans tous les sens, mais on est loin des truculentes révélations sur les incartades de Dominique Strauss-Kahn. Pas de Nafissatou Diallo dans le placard, seulement des petits arrangements et des avantages sonnants et trébuchants !
Au-délà de ces infos courantes dans le paysage médiatique, se pose une vraie question : que voteront les électeurs aux Présidentielles face à des scandales à répétition ? Comment pourraient-ils avoir confiance en leurs représentants ? Les lois sur la transparence des partis n'ont modifié en rien les lignes de conduite. Les plus malins s'acharnent sur la bête ! Victime de ceux qui la corrompent, la classe politique serait-elle en train de scier la branche sur laquelle elle est assise ? Elle ne le croit pas puisque "maîtrisant les moutons de Panurge que nous sommes", mais le récent Brexit et l'élection de Trump aux Etats-Unis devraient l'inciter à la réflexion.
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