Les vœux de Fabrice Leburgue, directeur |
Dans un pays confronté aux restrictions budgétaires, la gestion des centres hospitaliers requiert toute l’attention de leurs dirigeants. En découlent parfois des incompréhensions entre le monde médical et l’administration ! Il est courant d’entendre dire que l’hôpital public manque de moyens et que les journées des personnels sont exténuantes (le récent mouvement des infirmiers en est la preuve). En contrepartie - comme l’a souligné Fabrice Leburgue dans son discours - la petite carte verte que présentent les patients à l’entrée des Urgences leur permet d’être soignés gratuitement. Un "atout" non négligeable par les temps qui courent : « Que nous développions un cancer, que nous soyons riche ou pauvre, nous serons soignés avec les techniques les plus coûteuses mobilisant des matériels de pointe et des compétences multidisciplinaires avec une approche toujours plus innovante ». La Sécu, de nombreux pays nous l’envient, mais elle est fragile et on ignore quel sort lui sera réservé. Sujet crucial à l’approche d’échéances importantes…
« L'hôpital de Saintonge n'a pas terminé sa croissance »
En ce mardi, à l'heure des vœux, le directeur sort son "stéthoscope" : Comment vont le cœur et les poumons de l’établissement ? Jeune et déterminé, il a un langage direct, qui n’est pas pour déplaire. Saintes, tous les CH, doit respecter le plan Ondam qui vise à réduire les dépenses de l’assurance maladie. En découle une logique d’adaptation comme dans n’importe quelle entreprise : « Les pouvoirs publics attendent que nous achetions moins cher, que nous promouvions les alternatives à l’hospitalisation, que nos organisations favorisent l’ambulatoire, l’hospitalisation à domicile, au bénéfice de la réduction des surfaces hospitalières et des moyens humains nécessaires à l’hospitalisation conventionnelle ».
Fabrice Leburgue n’a pas la langue de bois. Il va promouvoir « un management exigeant ; une gouvernance, via les pôles, plus flexible mais plus responsable favorisant les équipes médicales et soignantes dynamiques capables de tirer vers le haut l’établissement. Car l’hôpital de Saintonge n’a pas terminé sa croissance pour jouer le rôle du deuxième pôle de recours référence du département ». Et d’expliquer : « Ce qui est proposé aux équipes médicales de Saintes et à la communauté hospitalière tout entière, c’est une stratégie offensive, une ambition raisonnée, des orientations mêlant la rigueur et l’audace où chacun aura un rôle à jouer et sa part à prendre, pour consolider le positionnement complémentaire de Saintonge avec les établissements du groupement et singulièrement avec l’hôpital de Saint-Jean d’Angély. Nous engageons donc résolument l’établissement sur de profondes réorganisations au service de son rayonnement territorial ».
Parmi les actions à mener, figurent le passage de 4 à 8 lits de l’unité de soins intensifs neuro-vasculaires ; l’installation d’une unité territoriale de soins palliatifs ; la surspécialisation en imagerie et en pédiatrie ; le renfort des équipes médicales sur l’axe cancérologie aussi bien en oncologie, gastro-entérologie, pneumologie, radiothérapie que chirurgie ; le développement de l’hospitalisation à domicile et l’installation d’une unité de post-urgence permettant de répondre aux crises sanitaires (dernière en date, la grippe).
Fabrice Leburgue, directeur, et Jean-Philippe Machon, maire de Saintes |
Un espace plus fonctionnel permettra à la médecine d’évoluer dans de meilleures conditions : réanimation et surveillance continue, coronarographie et USINV. L’étude de la mutualisation d’un robot chirurgical est à l’étude.
« Attirer les meilleurs professionnels »
Le directeur insiste sur « l’évaluation des pratiques et la qualité de l’organisation qui doivent être une préoccupation permanente ». La renommée d’un hôpital est un tout : mille actions, mille activités de la chaîne des professionnels d’un hôpital concourent à la perception de la qualité de l’offre. S’y ajoute le management : « il est important dans chaque métier de viser, lors du recrutement, le plus haut niveau de compétences disponibles. Mais en fonction de nos qualités d’animation d’équipes, nous pouvons éteindre ou faire éclore les talents. Nous pouvons fidéliser, mobiliser ou décourager et perdre des collaborateurs autrefois investis ». D’où l’intérêt de définir une culture « d’entreprise ».
Fabrice Leburgue croit en cet « hôpital magnétique » susceptible d’attirer les meilleurs professionnels . Et d’ajouter : « Le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques lié à nos comportements où à la dégradation de notre environnement, le prix des nouveaux traitements pour l’hépatite C, pour le cancer, le maintien d’une recherche publique en France et la détermination d’un prix raisonnable pour les innovations thérapeutiques sont des défis majeurs afin de préserver la Sécurité Sociale, ce système solidariste qui nous remet à égalité face à la pire injustice et la pire inégalité : la maladie. C’est fort de cette confiance dans les ressources extraordinaires des médecins et du personnel hospitalier que je compte mener à bien les grandes orientations que je vous ai dévoilées pour les trois ou quatre prochaines années. Elles seront décisives pour notre centre hospitalier ».
Dr Marie-Pascale Bienvenu : « Cet hôpital sera ce que nous en ferons. L’implication de tous est nécessaire »
A droite de la photo, le dr Marie-Pascale Bienvenu, présidente de la CME du CH de Saintonge et du Collège médical du GHT de Saintonge |
Malgré ce contexte, un certain nombre de projets se sont concrétisés dont la réouverture de l’USINV, l'installation du téléAVC et la poursuite de l’informatisation des services.
2016 a surtout consisté en la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire. Jusqu’alors, la Charente-Maritime comprenait deux Communautés Hospitalières de Territoire (CHT Nord et CHT Sud et Est). Il y a désormais deux GHT. Celui de Saintonge se compose de Saintes, Saint-Jean d’Angély, Royan, Jonzac, Boscamnant, le centre médico-social des Deux Monts et le Groupement de Coopération Sanitaire « urgences du pays Royannais ».
Le dr Bienvenu estime que le CH de Saintonge doit jouer pleinement son rôle d’hôpital de recours par « des spécialités pour lesquelles nous disposons d’un plateau technique plus développé avec la possibilité d’assurer des consultations avancées. Cela implique le recrutement de nouveaux médecins et l’augmentation de notre activité. Cette croissance est absolument nécessaire si nous voulons redresser les finances de notre hôpital et pouvoir investir à nouveau pour renouveler nos équipements et répondre ainsi à notre mission d’hôpital de recours ».
Il est ainsi prévu l’ouverture de lits de post urgences ; le renforcement de l’équipe de neurologie, l’amplitude d’ouverture des blocs opératoires afin de réduire les délais de prise en charge et l’ouverture de douze lits en unité de soins palliatifs. La maternité, quant à elle, se réorganise avec la fermeture de celle de Saint-Jean d’Angély. L’activité de réadaptation sur Saintes, grâce au dr Devedeix, doublera son activité de jour et développera, avec l’accord de l’ARS, une activité ambulatoire pour le post AVC.
En 2016, de nouveaux médecins ont été recrutés. Un pneumologue remplacera les départs en retraite dans cette spécialité. La perspective de recruter un neurologue supplémentaire, un chirurgien viscéral et deux assistants partagés avec le CHU de Poitiers est envisagée. « Cet hôpital sera ce que nous en ferons. L’implication de tous est nécessaire » conclut-elle.
Jean-Philippe Machon, Fabrice Leburgue, Edwige Delheure |
Cette rencontre se termina par la remise des médailles du travail or et vermeil à Jean-Luc Gensac, cadre supérieur de santé, qui totalise 33 années et 9 mois dans la fonction publique. Compliments !
Jean-Luc Gensac à l'honneur |
• Médecins recrutés en 2016
Pôle Médecine et spécialités :
• Cardiologie - USIC : Unité de Soins Intensifs de Cardiologie - UCI :
• Unité de Cardiologie interventionnelle : Docteur Alexandre LEGER
• Médecine gériatrique : Docteur Dominique NORBERT ; Docteur Cécile LONGUET
• Neurologie : Docteur Tan N'GUYEN NANG ; Docteur Thierry TCHOUMI • Oncologie : Docteur Martin ROY
Pôle UCAR (Urgences / SMUR - Chirurgies - Anesthésie - Réanimation médico-chirurgicale) :
• Anesthésie : Docteur Amali CHAHAT ; Docteur Mirela-Daniela IONESCU
• Chirurgie urologique : Docteur Emmanuel RUDELLE
• Hépato-gastro-entérologie : Docteur Charline BARTHE
• Urgences : Docteur Alexandre FERNANDEZ ; Docteur Juliette BRAVIN ; Docteur Thibault CORVAISIER
Pôle Parents - Enfants :
• Gynécologie - Obstétrique : Docteur Amélie MADEUF
• Pédiatrie - Néonatalogie : Docteur Marie-Agnès GAUD ; Docteur Josianne TCHOUMI ; Docteur Nathan LAGOUTTE
Pôle médico-technique :
• GCS Laboratoire interhospitalier de Saintonge : Docteur Julien LABROUSSE
• Radiologie - Scanner : Docteur Daniel TUDORICA ; Docteur Jean-Christophe LECOMTE Hors pôle :
• CeGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) : Docteur Carine BELZUNCE
• Deux départs : ceux du dr Giraudeau, pédopsychiatre et Sébastien Lherbier-Levy, directeur des achats et de la logistique
• La natalité est en perte de vitesse ?
La France compte 66,9 millions d'habitants au 1er janvier 2017. Le nombre de naissances a diminué de 14.000 en 2016, après une baisse de 20.000 l'année précédente. Soit 1,93 enfant par femme contre 1,96 en 2015 et 2 en 2014, après huit années de relative stabilité.
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