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jeudi 27 février 2014

Dany Boon :
Bienvenue chez les Santons !


Dernièrement, Dany Boon et Kad Merad ont présenté leur nouveau film Supercondriaque à Saintes, aux côtés d'Alice Pol qui les accompagne dans cette aventure ! 



Mercredi après-midi, l’Atlantic Ciné a déployé le tapis rouge, malgré les nuages et le temps bas. Un horizon rappelant le Nord, le pays des Ch’tis.
L’invité du jour, c’est Dany Boon qui fait actuellement une tournée en France pour promouvoir son nouveau film Supercondriaque. Il arrive sous les acclamations du public et des jeunes qui l’attendent dans le hall. Smartphones, caméras, toute la technologie susceptible de faire une photo ou d’offrir un souvenir est opérationnelle !

L'arrivée de Dany Boon, Kad Merad et Alice Pol

Les ados sont tout heureux de rencontrer des VIP qu’ils ne voient généralement qu’à la télé (bonjour les autographes) et, cerise sur le gâteau, ils sont les invités du Centre Leclerc. «  Nous avons convié des associations à cette séance, soit 150 places offertes  » explique Daniel Taillandier, directeur, qui leur a réservé la salle numéro deux. Dans la une, il n’y a plus aucun fauteuil disponible !


Vive les autographes !

Dany Boon et Kad Merad ont tourné ensemble dans les Ch’tis. Leur complicité est évidente. Clin d’œil à l’affiche de Supercondriaque qui montre une radiographie dentaire, Dany Boon taquine son voisin : «  on sait que tu as du mal à prononcer les ch en raison de ta dentition, c’est pourquoi je t’ai fait des dialogues pour que tu n’aies pas de difficulté de prononciation. Il y six ans que nous avons tourné les Ch’tis. Kad, c’est quelqu’un de chaud, il n’a pas pris la grosse tête  » plaisante Dany Boon. Il l’aime bien son copain de route, même s’il se moque du V de sa calvitie. Et les deux comédiens d’entamer "un rêve bleu " roucoulant qui fait rigoler la galerie. 
Kad Merad a l’habitude de ces échanges qui amusent le public. Il faut les entendre s’envoyer des vannes ! Les gens oublient leurs soucis, les mauvaises nouvelles, les vents violents et les horloges détraquées. Kad Merad explique leur arrivée tardive : ils ont accumulé un retard substantiel dû à un timing compliqué. D’ailleurs, quelques heures après, ils doivent être à Bordeaux. 
Au milieu du duo, Alice Pol dit le plaisir qu’elle a de se trouver avec ses deux comparses. «  J’ai adoré le scénario. Dany m’a confié un rôle magnifique  ». L’intéressé répond «  qu’elle est aussi belle à l’extérieur qu’à l’intérieur, le contraire de Kad  ». Fous rires dans la salle qui attend avec impatience de découvrir Supercondriaque en avant-première.


Ce film, vous l’avez compris, met en scène un type qui croit avoir toutes les maladies de la terre. Son médecin est compatissant jusqu’à un certain point. Allez, on vous raconte le début : Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n’a ni femme ni enfant. Le métier qu’il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à une hypocondrie maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le docteur Dimitri Zvenska qui, dans un premier temps, a le tort de le prendre en affection, ce qu’il regrette amèrement par la suite. Le malade imaginaire est difficilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s’en débarrasser définitivement. Un film rafraîchissant qui met en scène les peurs, les sentiments, les exaspérations, les espoirs aussi...


• Complètement inattendue dans le casting, une spectatrice, Cécile, se lève et remet à Kad Merad et Dany Boon deux tableaux de sa composition. Ils sont touchés : « d’habitude, on nous offre des trucs plutôt moches » plaisante Dany Boon. Alice Pol, elle, a reçu un bouquet de fleurs.

• En février 2008, est sorti le film  Bienvenue chez les Ch’tis  que Dany Boon a réalisé, coécrit et où il tient l’un des deux premiers rôles. Le film bat le record d’entrées au cinéma attirant la première semaine 4 458 837 spectateurs. Le film a totalisé à ce jour 20,4  millions d’entrées en France et connaît un grand succès dans les pays étrangers. En juin  2012, Dany Boon s’est associé à Laurent Storch qui est entré dans le capital de ses différentes sociétés de productions. Dany Boon a prêté sa voix à Olaf, le bonhomme de neige du nouveau film Disney, La reine des Neiges.


Ils attendent avec impatience de découvrir le film !




mardi 25 février 2014

Municipales : Les enjeux du scrutin à Jonzac


Sous-préfecture du sud de la Charente-Maritime (région Poitou-Charentes), Jonzac compte 3491 habitants. Elle est située à la 2961ème position des villes et villages de France.
Le maire actuel, Claude Belot, a obtenu 55,43% des suffrages en 2008. La municipalité est ainsi dominée par une tendance UMP dotée de 21 élus. Gilles Clavel, chef de file de l’opposition, a obtenu 6 représentants. Il y a 6 ans, l'abstention représentait 34,88%, soit plus que la moyenne nationale.
La gestion économique constitue un enjeu incontournable de ce scrutin. La ville est moins aisée que la moyenne nationale avec un revenu fiscal de référence de 18 379 euros contre 22 246 euros. La part des foyers fiscaux imposables est de 40,90%. On n'y trouve aucun foyer redevable de l'ISF, l'impôt sur la fortune.
Le chômage y est élevé en comparaison avec la moyenne nationale à 18,2% contre 9,1% (source Insee). Lorsque l'on observe la composition par classe d'âge de Jonzac, on note que les jeunes de 30 ans et moins représentent 28,8% de la population, soit moins que le score enregistré dans le pays. Le taux de natalité y est de 10,10 pour mille habitants, inférieur à la moyenne également.
Autre problématique au cœur des préoccupations en période d'élections municipales : l'insécurité. Dans cette ville, le taux de cambriolage est de 6,27 pour mille. Cette valeur est plutôt supérieure à la moyenne nationale. Le taux des agressions est de 4,59 pour mille.
Le 23 mars prochain, Claude Belot, élu pour la première fois maire en 1977, sera opposé à Jack Ros, conseiller municipal de l'opposition, qui conduit une liste ouverte.

dimanche 23 février 2014

Raghunath Manet : Shiva,
le dieu de la danse, à Jonzac !


Raghunath Manet entre sur scène. Les regards se tournent vers lui. ll n’est pas seulement beau. Evoluant sur des rythmes ancestraux, la force qu’il dégage est un voyage codé. Un retour dans les temples du temps, bien avant l’ère chrétienne. 


Cette danse classique de l’Inde du Sud, Raghunath Manet l’a adaptée à la morphologie masculine : « Shiva était un homme » rappelle-t-il avec humour.
 Il est né à Pondichéry, qui fut l’un des comptoirs français en Inde. Très jeune, il a voulu danser. Ses parents, ne partageant pas ses aspirations, lui firent apprendre la musique. Ce n’était pas suffisant. Bientôt, avec les plus grands maîtres, dont Dr Balamuralikrishna, il a découvert le bharata natyam qu’on pouvait difficilement extraire de son contexte originel. Il l’a réactualisé, marchand dans les pas de Ram Gopal, le grand danseur indien que l'Occident a découvert avant la seconde Guerre mondiale. Cet artiste a d’ailleurs permis à la danse indienne, exécutée seulement à l'intérieur des temples avant l'occupation anglaise, de devenir un art de scène.

 Raghunath Manet, Valli, Cavita et Balakuar Paramalingam et Sri Murugan. 
Le bharata natyam
Raghunath Manet, qui vit à Paris depuis 1985 (d’où son français parfait), est aussi chorégraphe et musicien, joueur de vinâ, une sorte de luth indien. « Vous connaissez davantage le sitar en raison de Ravi Shankar qui a influencé les Beatles et les Rolling Stones. Le vinâ est un instrument beaucoup plus ancien » explique-t-il au public. Assez volumineux, il requiert d’être apprivoisé !


Le spectacle proposé à Jonzac était consacré, en première partie, au Taj Mahal. Un hommage à l’amour, à la tendresse et à l’immortalité. Suivit un concert du Raghunath Manet Quartet qui fit découvrir aux spectateurs la subtilité des morceaux interprétés.
Le bouquet fut sans doute quand Raghunath Manet, quittant ses habits de musicien, offrit une dernière parade à la salle. Magique et magnifique. 
« Chacun de mes maîtres m’a apporté une pierre et l’ensemble a constitué une montagne » avoue avec simplicité cet ambassadeur de la culture indienne en France. L’Inde, pays émergent, conjugue de nombreuses cordes à son arc…

Raghunath Manet, Valli, Cavita avec deux percussionistes, Balakumar Paramalingam et Sri Murugan. 

Raghunath Manet a créé, en 1988, une école de danse pour les enfants indiens orphelins : Tala Sruti à Pondichery.

• « C’est un artiste de grand calibre, aux talents extraordinaires. Il maîtrise toutes les subtilités que requiert l’art indien. Incontestablement, Raghunath Manet est le chef de file de la nouvelle génération » soulignent les spécialistes. Il se produit dans le monde entier.








Raghunath Manet quartet avec Jean My Truong à la batterie, Sri Murugan aux percussions et Dominique Di Piazza à la basse. 
 Plus qu'à un spectacle, le public était convié à un voyage dans un pays, l'Inde, aux mille secrets !

Photos Nicole Bertin

Jordan, l’enfant trisomique, 

et sa chienne Hope :
c’est pour la vie !


Moment d’émotion à Saintes 

Lundi dernier, c’est à Saintes que l’association « Une patte pour un sourire » a remis officiellement le premier chien médiateur à Jordan Baudot, 18 ans, atteint de trisomie. Ce labrador à la robe chocolat, qui répond au nom de Hope, accompagnera le jeune homme dans le centre pour adultes qu’il rejoindra dans deux ans. 

Jordan avec sa mère et Isabelle Platey
On ne peut pas oublier son regard. Quand elle parle de Jordan, les yeux d’Aline Baudot s’éclairent d’une flamme vive et ô combien émouvante. Depuis que son fils est né, il y a dix-huit ans, elle n’a jamais baissé les bras. « J’ai mis au monde des jumeaux, une fille et un garçon. Au début, je n’ai pas vu que Jordan était trisomique. J’ai arrêté de travailler pour m’occuper d’eux ». L’enfant a bientôt retenu son attention. Parce qu’il n’était pas comme les autres, qu’il avait du retard sur sa sœur et que toute sortie, avec lui, demandait une organisation. « Quand j’ai compris la réalité, ce fut un choc. Les parents se sentent forcément impuissants » avoue-t-elle.
Aline n’était pas préparée à cette épreuve qui s’est transformée en une belle preuve d’amour. De ce chemin de vie, qu’elle compare à un « combat permanent », elle parle avec franchise. « Avec un enfant trisomique, le quotidien est bouleversé. Jordan ne parle pas, mais il participe à sa façon. Il comprend tout ce qu’on lui dit. Et pour cela, il a été stimulé par sa famille qui l’entoure avec affection ».

Un jour, Jordan s’est retrouvé seul à la maison. C’est alors que sa mère, recherchant de l’aide, s’est adressée au centre Aliénor basé à Mérignac. On y dresse des chiens pour aveugles, mais aussi des chiens dits « médiateurs » qui sont remis gratuitement à des enfants atteints d’une déficience telle que l’autisme, la trisomie ou présentant une inadaptation sociale. Pour Jordan, avoir un compagnon à quatre pattes serait la présence idéale puisque des liens étroits se créent au fil des mois. Le premier compagnon de Jordan a été Reychou, chien guide à la retraite, qui a ainsi trouvé une nouvelle mission. « Ce fut une merveilleuse aventure. Le chien l’a aidé dans sa vie de tous les jours en lui donnant confiance. L’animal, malheureusement, est mort et Jordan a parfaitement compris qu’il ne le reverrait plus » avoue sa mère. Le jeune homme était inquiet. C’est alors que Hope, une jolie chienne labrador de deux ans, est entrée dans sa vie grâce à l’association « Une patte pour un sourire ». Depuis, ils ne se quittent plus !

Aline, la mère de Jordan

« Je suis fière que nous ayons offert ce chien à Jordan »

Lundi après-midi, à la salle Saintonge, la scène faisait plaisir à voir. Elle réunissait Jordan, sa sœur et Hope (espoir en anglais), premier chien médiateur, qui posait comme une star au pied de son maître. « Jordan s’occupe d’elle. Il la brosse, elle lui donne la patte, ils s‘amusent ensemble » souligne Aline. Cette complicité est perceptible.
Quand Isabelle Platey, responsable de l’association, a pris la parole, elle n’a pas pu retenir ses larmes. « Je suis fière que nous ayons pu offrir ce chien à Jordan. De plus, son nom symbolise l’espoir ! » dit-elle. Marie, l’une des éducatrices, rappela que Hope devait être destinée aux mal-voyants : « il arrive parfois que l’animal ne corresponde pas à ce qu’on attend de lui. Au lieu de les réformer, nous avons eu l’idée de les destiner aux jeunes qui rencontrent des difficultés. Ils deviennent chiens médiateurs » dit-elle.


L’association fonctionne grâce aux dons des particuliers car elle est indépendante du Centre Aliénor. Une chienne comme Hope coûte environ 8 000  euros. Les chiots sont sélectionnés et suivent un apprentissage particulier. Hope a été élevée par la famille Lamarque, demeurant en Charente, puis éduquée par Nathalie. « Nous accueillons les chiens de 2 mois à 18 mois. Ils reçoivent leurs cours de dressage à Mérignac. L’animal revient régulièrement à la maison avant d’être placé » explique Marie-Christine Lamarque qui héberge actuellement un chiot de trois mois. Cette proximité ancienne explique pourquoi Hope était contente de revoir son ancienne « hôtesse » !


Christian Gentier, responsable du Centre Aliénor, en profita pour remercier toutes les familles d’accueil. Les personnalités présentes saluèrent cette belle initiative, que ce soit Catherine Quéré, député, ou Margarité Sola, maire adjoint : « j’ai vu naître Cannelle et Jordan. Hope est la chienne de toute la famille ». Aline, la mère de Jordan, précisa que Hope partira avec Jordan au centre pour adultes qu’il rejoindra à l’âge de 20 ans. « Je suis heureuse et flattée que cette première remise d’un chien médiateur ait lieu à Saintes, la ville où mes enfants ont grandi. L’un d’eux a appartenu au conseil municipal pour enfants. Cette fois-ci, Jordan met sa ville à l’honneur. Ma gratitude à tous car le parcours n’a pas toujours été facile. Contrairement à la chanson de Lynda Lemay, je projette mon fils dans l’avenir. Pour moi, c’est un trésor ». Et d‘ajouter « quand Jordan se promène avec sa chienne, tout se passe bien dans les transports en commun ou dans les commerces. Les Saintais sont sympas ». 
Margarita Sola poussa un soupir de soulagement : « Bien sûr qu’ils sont sympas ! C’est une ville formidable ! ». Tout le monde, en effet, peut être confronté au handicap et les réflexions que font parfois certaines personnes sur la « différence » ne les protègent pas de la subir un jour…

 Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié et des informations sur l‘association qui peut recevoir des dons et des legs pour son fonctionnement. Par le travail qu’elle accomplit, ses actions méritent d’être citées en exemple. « Ces chiens font l’objet de toutes les attentions. Nous sommes de plus en plus exigeants quant à leur sélection et celles des familles d’accueil. L’éducation de ces fabuleux auxiliaires est onéreuse, c’est pourquoi nous avons toujours un si grand besoin de vous » explique Christian Gentier.


•  Jordan parle de sa chienne Reychou, aujourd’hui disparue, que Hope a remplacée

Je m’appelle Jordan, j’ai 16 ans, je suis sympa, mais un peu « différent ». J’ai une trisomie 21 et des troubles du comportement. J’ai aussi un problème de surpoids. Alors, maman m’a envoyé deux mois dans un établissement pour maigrir. J’ai perdu 10 kg. Ok, c’est bien mais j’en faisais 112 ! Quand je veux pas, je veux pas ! Marcher, c’est pas mon truc ! Manger ça oui, tout ce que je peux chiper à la maison ! Quand je suis rentré, quelle surprise ! Un gros chien tout noir m’attendait. Dans la pièce, il me faisait la fête. Je suis parti en criant de joie et de trouille ! Alors, je me suis approchée de la chienne (c’est une dame !), je l’ai caressée. Elle est toute douce et chaude, elle s’est levée, je me suis enfui. Elle s’est recouchée, je suis revenu. Cela a duré trois jours notre petit jeu. Moi j’aime le jardin, elle m’a suivi. Maintenant, nous sommes inséparables. Je l’appelle Chouchou ! Pour mon régime, j’arrive à manger seul en cuisine à 19  heures, Chouchou aussi. Le dessert, j’y ai droit raisonnablement, chouchou aussi, alors on le prend ensemble. C’est moi qui lui donne si elle s’assoit pour le prendre ! Dans la rue, c’est moi qui tiens la laisse à gauche avec deux doigts, Chouchou au bord du trottoir et moi de l’autre côté. On ne bouge pas face aux passants, c’est eux qui se poussent ! Maintenant, quand on traverse, je ne m’assois plus au milieu de la rue. Chouchou tire fort alors, je la suis. Il y a des jours où Chouchou traîne un peu, c’est moi qui râle. « Oh la la ! » Quand maman dit : « on attend », Chouchou se couche, moi je me mets à côté. C’est génial ! J’ai une copine, on fait tout ensemble, on parle pas, mais qu’est-ce qu’on se comprend bien ! Depuis mon retour, j’ai encore perdu 11 kg. Maintenant, on se balade tous les jours. C’est maman qui suit ! Maman dit que je suis son cadeau, elle m’appelle son chou… Eh bien, pour moi, c’est Chouchou, mon cadeau. Merci. 
Jordan avec sa famille, les membres de l'association et les amis !

•  Les chiens médiateurs 

Chaque année, le Centre Aliénor remet une vingtaine de chiens guides à des aveugles ou des malvoyants, sur l’ensemble du territoire français. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d’élever une cinquantaine de chiots.

En effet, certains (en moyenne un sur deux) n’atteindront pas l’objectif final et seront écartés pour raisons de santé ou de comportement, non conforme à la mission du chien guide. Ces chiens élevés parfois jusqu’à l’âge adulte contribuent à alourdir considérablement le budget annuel de l’école. Avec le recul et l’expérience des éducatrices spécialisées, il est clairement apparu que certains de ces jeunes chiens possédaient des qualités exploitables dans des fonctions autres : celles du chien médiateur. Le projet, conduit par l’association « Une patte pour un sourire » consiste à confier gratuitement (et sous contrat) certains de ces chiens ayant reçu une éducation spécifique à des enfants présentant des troubles du comportement ou diverses déficiences, âgés de 14 ans au plus. Le chien peut avoir un rôle très positif à différents niveaux : comportement, sensoriel, cognitif, communication, socialisation, motricité, autonomie, tout cela par le biais d’ateliers. La médiation animale apporte un bien-être incontestable à l’enfant et à la famille qui ainsi, sera petit à petit rassurée par, vraisemblablement, les progrès de l’enfant. C’est un chien dont le rôle est d’établir le lien avec « l’autre ». L’animal doit remplir auprès de l’enfant des fonctions cumulées : source de sécurité, stimulateur, agent intermédiaire, soutien physique ou affectif, « éponge » pour les émotions voire, support de la plupart des déficiences. C’est pourquoi le chien médiateur doit être : réceptif, obéissant, propre ; il doit posséder d’excellentes capacités d’adaptation à des situations imprévues, ne manifester ni peur, ni aversion dans quelque situation où il peut se retrouver, se laisser manipuler, posséder un comportement stable, réagir de façon adéquate dans une situation inconnue ou imprévisible.

Saintes : La Villa Musso cherche toujours un acquéreur !


Avis aux amateurs qui disposent d’euros sonnants et trébuchants. La Villa Musso, propriété de la mairie, est (toujours) en vente au prix de 1 358 240  euros.
 

C ’est à la fin du dernier conseil municipal, qui s‘est tenu lundi dernier, qu’une question concernant la Villa Musso, superbe et délaissée, a été posée par Frédéric Neveu. En effet, ce patrimoine emblématique, qui a accueilli la Saintonge Romane et l’Office de Tourisme, a été mis en vente en 2011 par la mairie car il nécessitait de nombreux aménagements, le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite en particulier. Depuis, le temps court et il n’y a toujours pas d’acquéreur. Conséquence, ce bien vient d’être placé dans une nouvelle agence immobilière.
Pour mémoire, rappelons que la Villa Musso, sise 62 Cours National, est un bâtiment non classé à l’inventaire des Monuments Historiques, constitué de quatre niveaux d’une surface totale hors combles d’environ 765 mètres carrés entouré d’un jardin d’environ 1 400 m². Au début des années 90, de gros travaux y ont été effectués. « Tous les mois, nous recevons des visiteurs. Malheureusement, le marché n’est pas porteur actuellement. Dernièrement, une équipe cinématographique y est venue car elle cherche un lieu pour ses tournages » précise Frédéric Mahaud, adjoint de Jean Rouger. Le bâtiment n’étant pas chauffé, « l’immeuble, situé dans le secteur sauvegardé de Saintes, se dégrade. Il est urgent de lui trouver une destination pour le sortir de cet état d’abandon » estime Frédéric Neveu. « Nous ne sommes pas là pour faire du business. On peut effectivement lui trouver des usages plus larges. Nous sommes en stand-by » explique le maire. Les choses se décanteront quand un investisseur s’intéressera à ce bel édifice, lui évitant de s’abîmer davantage… 

Un ordre du jour 
rondement mené 

 À part quelques sujets qui provoquèrent des échanges un peu plus vif, l’ordre du jour du conseil fut rondement et rapidement mené par Jean Rouger, l’ensemble des questions portant sur le personnel, différentes conventions et des acquisitions de terrains. Le ton monta avec la rue Madère qui porte pourtant le joli nom d’une île portugaise. Malgré ce clin d’œil, la zone saintaise du même nom serait, d’après les révélations faites, située « dans une zone inondable où il faut prendre des bottes et où les habitants pleurent ». Conséquence, à certains moments, « ils doivent prendre une pelle ou une pioche pour dégager devant chez eux » souligne M. Peton, conseiller municipal.
Une situation que déplore Michèle Carmouse, élue communiste : « c’est d’autant plus curieux que le terrain a été classé à bâtir alors que logiquement, il n’était pas constructible ».
S’engagea alors une conversation où chacun se renvoya la balle, certains élus de la majorité estimant que l’équipe précédente n’a pas suffisamment investi dans la voirie entre  2001 et  2008. Ce qui démentit Évelyne Parisi, rescapée de l’époque Schmitt : « chacun fait ce qu’il peut, mais on a fait des choses durant notre mandat ». « Je vous ferai passer les documents. Vous y verrez que vous n’avez pas mis un centime sur la voirie. Vous aviez dit que ce quartier n’était pas prioritaire » surenchérit Michèle Carmouse. « Chacun rénove à sa manière » glissa J.P. Roudier.
Consciente d’une intervention nécessaire, la mairie a pris l’initiative d’échanger ces fameux terrains de la rue Madère et de la Grand Font (1 650  m2) avec la Semis (société d’économie mixte) qui souhaite devenir pleinement propriétaire de treize logements (en grande vétusté) qui appartiennent actuellement à la ville. Le principe a été voté. Cette démarche, engagée sur le périmètre de la rénovation urbaine, est faite pour régulariser les emprises foncières dans ce quartier. Un espace public dimensionné aux besoins des habitants sera réalisé (parking, jardins familiaux).
Voilà qui satisfait M. Peton : « ça fait au moins trois ans que vous auriez dû intervenir » dit-il au maire. « Le temps est nécessaire aux transactions » rétorque Michèle Carmouse.


•  Guyarderie : quand l’acte sera-t-il signé ? Pour mener à bien le projet de Centre commercial de la Guyarderie, la mairie est prête à céder le complexe sportif Yvon Chevalier à un promoteur privé. Rappelons que cette zone fera trois hectares et demi de terrain avec ses parkings pour une surface de plancher bâti de 9 900 m2. Frédéric Neveu demanda à Jean Rouger si l’acte serait enfin signé chez le notaire avant le 23 mars : « il s’agit tout de même de 4  millions d’euros » ! Le maire répondit qu’on y verrait plus clair en avril prochain...

• Secours aux Philippines : Suite au typhon Haiyan, la mairie de Saintes, « ville amie des enfants », a fait un don à l’Unicef International. Récemment, le personnel communal a versé 3 800 € (somme généralement affectée aux achats de cadeaux de fin d’année) au Corps Mondial de Secours. Les élus saluèrent de geste de solidarité.

• Antennes téléphoniques sur les châteaux d’eau : Depuis le 1er janvier, la société Agur est le nouveau délégataire.

• Restauration des collections dans les musées : Sont concernés un ensemble archéologique de plaquages et quatre tableaux de Berton, Yarz, Herviault et Gorin. Dépense prévue 30 000 euros. La DRAC sera sollicitée.

• Noctambuss Kéolis assure un service, le week-end, à la sortie des discothèques dans le cadre d’une politique de sécurité routière. Or, c’est désormais la CDA qui a la compétence « transports ». La ville souhaitant maintenir cette action en faveur des jeunes, le conseil vote afin que la mairie en conserve la responsabilité.


• Les joueurs de pétanque veulent un boulodrome couvert ! Et ils l’ont dit haut et fort en la personne de Philippe Debert. En effet, Saintes est la seule grande ville de Charente-Maritime à ne pas en posséder. « On ne veut plus de paroles en bois » dit-il. Les têtes de liste, qui étaient quasiment toutes présentes, les unes dans la salle, les autres au sein du conseil, tentèrent l’oreille. Elles ont entendu le message ! L’obstacle principal est le financement, ce type d’investissement étant onéreux. En attendant d’obtenir satisfaction, espérons que les joueurs de pétanque n’auront pas trop « les boules » 


• La Villa Musso doit son nom au docteur Musso, qui en fut le dernier occupant avec son épouse, héritière indirecte de son grand-père Louis-Anatole Huvet, propriétaire des lieux depuis 1875. Il s’agit d’un bel exemple de villa bourgeoise de négociant en cognac du XIXe  siècle. Un premier corps de logis fut bâti vers 1853 par un certain M. Mallet. Cette première construction se compose d’un corps de bâtiment de plan carré flanqué de deux ailes rectangulaires en retrait. L’asymétrie du plan est due à l’emplacement de l’escalier situé à l’angle nord-ouest qui dessert le sous-sol, le rez-de-chaussée surélevé et le premier étage. La partie droite de l’immeuble, avec son avant-corps et ses deux courtes ailes en retrait, apparaît déjà sur un plan de ville de 1852 avec les deux petits pavillons d’entrée. Le style en est encore assez austère, d’un éclectisme très retenu. En 1876, M.  Huvet racheta les parcelles attenantes pour construire la pergola à l’Est et ajouter à l’Ouest une importante aile en retour dotée de commodités modernes et d’une vaste salle de réception. Si la façade avant, avec son balcon à garde-corps galbé, évoque un rococo fantaisiste, la partie arrière qui donne sur la rue du général Sarrail, est plus austère et se réfère plutôt au maniérisme du XVIIe  siècle. La villa a été acquise par la ville de Saintes en 1986 à l’époque de Michel Baron.

La caverne d’Ali Baba est à Jonzac !


Certes, dans la " caverne " de Jean-Paul Moureu, on ne trouve ni monceaux d’or, ni vases précieux, mais elle recèle des trésors à des prix défiant toute concurrence ! 


Pour s’y rendre, il suffit d’aller sur la place du Champ-de-Foire, là où se tenait, en d’autres temps, une foire grasse où les éleveurs montraient leurs plus beaux bestiaux. Révolue cette époque rurale, les commerces ont changé.
C’est en face du Lion, symbole d’une marque automobile bien connue, que Jean-Paul Moureu propose un grand espace où l’on trouve à peu près de tout. Comme à la Samaritaine.
Le regard clair et franc, le maître des lieux a pas mal bourlingué. C’est l’Afrique qu’il connaît le mieux. Au service de l’Armée, il a accompli des missions au Congo, Gabon, Centre Afrique, Tchad, Nigéria et Djibouti. De quoi lui décerner une « licence ès baroudeur » dont il préfère sourire.
Il aurait pu rester sur le Continent noir, mais il a préféré revenir du côté de Barbezieux, son berceau familial où il garde des attaches. Région plus sécurisante, mais moins exotique !
Il y a quatre ans, il a repris cette fameuse caverne d’Ali Baba baptisée Cash 17 où s’étirent des rayonnages emplis d‘une multitude d’objets. Si vous désirez en apprécier le contenu, il faut prévoir plusieurs heures ! « J’ai été séduit par ce commerce qui a ouvert ses portes dans les années 2000. J’en ai repris le stock ». De quoi est-il constitué ? « à 70 % de marchandises neuves, c’est-à-dire de fins de séries vendues par une centrale d’achat de la région parisienne et à 30 % d’objets d’occasion. Les gens s’adressent directement à moi, je ne me déplace pas. Les choses doivent être en bon état et bon marché ».


Les prix défient toute concurrence et le choix est large, des disques 45 et 33 tours aux vêtements et chaussures en passant par la vaisselle, des bibelots, des casques de moto, du bricolage, des cadres et même des boutons, de la mercerie et quelques montres. Dans la catégorie collector, on craque devant les masques africains, les figures des grands chefs sioux (ou iroquois) et des décorations moins voyantes qui feront joli dans le salon ! Les amateurs de jeux vidéo y trouveront leur bonheur (il y a des consoles qui devraient raviver les souvenirs des nostalgiques) tandis que les musiciens pourront trouver la guitare ou le saxophone alto de leurs rêves ! À l’extérieur, des tables et sièges de jardin attendant des jours meilleurs quand le printemps aura fait son apparition. Soudain, en tête de gondole (terme de supermarché signifiant comptoir à étages), apparaît une maquette de bateau, superbe, toutes voiles dehors ! Le best of est sans doute la médaille de Jacques Chirac qui attend patiemment un acquéreur.
Devant cette abondance qui n’est pas sans rappeler le « bazar à cent francs » c’est-à-dire à un franc, camion-stand qui s’installait autrefois sur les marchés, on se demande comment Jean-Paul Moureu parvient à s’y retrouver : « Ça va, il faut avoir une bonne mémoire » avoue-t-il.


« l’hiver c’est calme ; l’été c’est mieux » 

Attirés par la présence d’environ 15 000 objets pas cher, les gens se succèdent dans la caverne de Jean-Paul Moureu. Davantage l’été car l’hiver, le local n’est pas chauffé ! « Je reçois beaucoup d’Anglais et d’Américains. Ils aiment farfouiller. Les Français, ce n’est pas pareil, ils sont habitués à ce que tout soit bien rangé ». Ceci dit, certains affrontent cette « avalanche » et prennent leur temps. Il vaut mieux d’ailleurs car l’objet rare, celui que vous désirez, peut être caché à la vue, à l’angle d’un étalage ! « Actuellement, je recherche de l’électroménager, des machines à laver, réfrigérateurs, lave-vaisselle » souligne le propriétaire. Il propose quelques ordinateurs, « mais ce n’est pas mon truc ».
À la question « Vous n’avez pas peur qu’on vous pique des bricoles » ? L’œil de Jean-Paul Moureu s’éclaire : « vous avez devant vous 115 kg prêts à faire le service d’ordre » plaisante-il face à un client qui s’incline avec ses 100  kg seulement ! Et d’ajouter « Ici, c’est mon univers, j’en vis. Bien sûr, il ne faut pas être trop gourmand ». Une sage philosophie de vie…

D'accord, ils ne sont pas d'époque !

Jonzac : à 87 ans, Yvette Garraud 
est la doyenne des commerçants !


À Jonzac, qui ne connaît pas la boutique Chantal spécialisée dans le prêt-à-porter ? Yvette Garraud, qui l’a créée dans les années cinquante, raconte ce qui fut pour elle « une belle aventure ». 

Avec son fils Jean-Luc, Yvette Garraud est à l’origine des nombreux défilés de mode organisés à la salle municipale, qui rencontraient un grand succès.
«Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même » est l’adage préféré d’Yvette Garraud. Sa boutique de la rue Sadi Carnot, elle ne la quitte guère et malgré les aléas de la vie, elle a toujours été fidèle au poste. Bien sûr, il est devenu plus difficile pour elle de se déplacer, c’est pourquoi son fils, Jean-Luc, l’accompagne l’après-midi.
Ainsi, elle retrouve des clientes avec qui elle peut bavarder. Depuis plus d’un demi-siècle, elle en a tissé des liens ! Yvette Garraud a gardé ce regard clair et volontaire qui la caractérise et toujours marché droit, comme sa mère le lui avait appris. « À mon époque, il fallait avoir du maintien » plaisante-t-elle.

Née en 1926, Yvette a grandi dans le quartier de la gare où son père avait une entreprise de charpente menuiserie. « Il était l’héritier d’Eugène Landreau qui avait acheté le corps de bâtiments que nous occupons encore aujourd’hui ». Elle a un frère prénommé Jacques. « J’ai passé mon enfance à Jonzac. Dans les années 30, la ville n’était pas comme aujourd’hui. Tout le monde se connaissait. La vie était beaucoup plus simple ! Je me souviens que nous allions jouer au croquet au jardin public avec des camarades ».
La jeune fille fait des études de sténodactylographie. Diplôme en poche, elle entre au Crédit Lyonnais de La  Rochelle où elle fait ses premières armes. « Le matin, en me rendant à la banque, je passais devant une boutique qui s’appelait Le Gant Rouge. Elle était magnifique. Je me disais que j’aimerais en avoir une comme celle-ci. Peu à peu, l’idée a fait son chemin. Je me sentais capable de faire autre chose que de travailler dans un bureau ».

C’est à la mort de son père qu’Yvette prend sa décision : « je ne voulais pas laisser maman toute seule, c’est pourquoi j’ai choisi de revenir à Jonzac et d’y ouvrir un commerce ». Entre les deux, elle a trouvé l’amour de sa vie, André Garraud avec qui elle convole en justes noces. Il travaille chez Dunlop à La  Rochelle. « Je crois que j’ai fait des envieux, il ressemblait à Gary Grant. Je me souviens que Mme Radoux, l’épouse du tonnelier, me disait : comment avez-vous fait pour trouver un si beau garçon ? J’ai rencontré André dans la pension de famille où je m’étais installée. Pour un anniversaire, il était chargé de couper le gâteau et au moment de servir les parts, il avait oublié de se compter. J’y ai vu de sa part beaucoup de gentillesse et de bonté de cœur ». Le couple a deux garçons Philippe et Jean-Luc.

C’est un beau roman, c’est une belle histoire ! 

 En 1954, le rêve d’Yvette se réalise. Rue Sadi Carnot, rive gauche, elle reprend une boutique qui porte le nom de Chantal : « la personne qui la tenait vendait de la laine, de la mercerie. J’ai conservé le carnet des stocks ! ». Évidemment, le local a besoin d’être « rafraîchi ».
M.  Barbin vient y donner un coup de peinture tandis que sa famille s‘occupe des sols. « J’ai commencé au bas de l’échelle ». La jeune femme sait ce qu’elle veut : son magasin sera élégant et proposera du prêt-à-porter de qualité. « En ville, il y avait de nombreuses enseignes de vêtements, Grelety, Hillarion, Chevalier. Je devais donc créer mon propre style pour séduire la clientèle ». 
Yvette rencontre rapidement le succès : « j’ai appris à faire des beaux paquets avec du papier de soie, à personnaliser la boutique. Je voulais que la vitrine soit jolie, qu’elle fasse envie, qu’on y trouve des harmonies de couleurs. Quelquefois, j’empruntais les chapeaux de maman qui était coquette pour les mettre en valeur. J’avais trouvé un slogan " Chantal tente, séduit, ravit ". Autour de moi, il y avait des gens qui me critiquaient. Ils ne comprenaient pas pourquoi j’avais quitté un emploi sûr pour me lancer dans le commerce. Certains se demandaient où j’avais appris mon métier. En fait, je crois que c’est inné ».

Le premier magasin, rue Sadi Carnot à Jonzac, ouvert en 1954
Peu à peu, la notoriété de Chantal se répand loin à la ronde et l’on vient des villes voisines (dont Jarnac et Cognac) pour s’habiller chez Chantal dont la propriétaire prodigue des conseils et accessoirise les tenues. De grandes marques viennent enrichir les collections comme Christian Dior, Nina Ricci ou Sous le signe de Paris. « J’ai eu la chance, grâce à mes relations, de rencontrer des femmes étonnantes comme l’épouse d’un ambassadeur mexicain. Que ces personnes, qui avaient le choix, viennent s’habiller à Jonzac était un vrai plaisir ».
Yvette ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin et très vite, elle organisa des défilés de mode dans la salle municipale. « J’étais dynamique, j’allais de l’avant. Voir ces mannequins défiler à l’occasion d’un grand dîner était agréable et convivial. La salle était pleine ».

 A Jonzac, il fut une époque où les défilés de mode se succédaient dans une salle des fêtes archi-comble. Certains étaient même sponsorisés par la marque de cigarettes Seita. Impossible de nos jours ! 

Souvenirs, souvenirs !
Défilé dans la salle des fêtes de Jonzac
Dans les années 70, la boutique, devenue trop exiguë, change de côté et s’installe rive droite de la rue Sadi Carnot, dans un espace plus vaste. Le fils d’Yvette, Jean-Luc, qui ne manque pas d’imagination, s’associe à la Semaine nationale de la mode. Un rendez-vous annuel s’instaure auquel les boutiques de Jonzac sont associées. Toutes rivalisent pour faire de cette manifestation un immense succès. Yvette se souvient avec nostalgie de ces moments grouillant d’animation. Les essayages, le stress de l’avant-défilé, quel chapeau porter, quelle ceinture mettre… Certes, la préparation était prenante, mais toujours pleine de gaieté ! Le temps a passé et les goûts ont changé. « Les personnes qui ouvrent des boutiques doivent davantage se battre, ne pas s’endormir sur leurs lauriers, être réactives. Le monde, avec ses mauvaises nouvelles quotidiennes, essaie de briser les rêves. À nous de les réinventer ». 

Dès qu’elle le peut, Yvette est présente dans son magasin aux côtés d’Annick, vendeuse et de Michèle, couturière. Elle est comme un bastion, heureuse d’avoir concrétisé ses projets et tissé des liens solides avec ses clientes, dont certaines sont devenues des amies : « Je crois que ma force, je l’ai tirée en écoutant les autres » dit-elle.
Malgré cette réussite professionnelle, la vie a été dure pour Yvette qui a perdu successivement son mari, son fils aîné Philippe et l’un de ses petits-fils, Christophe. La maladie ne l’a pas épargnée non plus. « C’est la foi qui m’a sauvée. Un jour, je sais que je reverrai mes chers disparus ». À 87 ans, elle est incontestablement la doyenne des commerçants jonzacais. Respect !

Défilé Chantal Boutique dans le cadre de la Semaine de la Mode (années 80)

Une formation destinée aux chasseurs de grand gibier


Le 21  février, s’est ouverte à Pons une formation destinée aux chasseurs de grand gibier. Georges Villain, de l’association départementale, la présente plus en détail. 

A gauche de cette photo, Georges Villain 
L’association des Chasseurs de grand gibier a vu le jour dans les années 50. Depuis 2000, c’est Alain François qui la préside. Il existe des antennes dans chaque département, soit 21 000 licenciés en France réunis en 81 associations. Basée à Pons, celle de Charente-Maritime est présidée par Dominique Audouin. Georges Villain, qui en fait partie (tout en portant la casquette de président de l’ACCA de Champagnac) est passionné par le sujet.
Pour lui, la chasse a des codes bien précis. Le grand gibier comprend cerfs, biches, chevreuils et sangliers. « Notre rôle est de contribuer à l’amélioration de la gestion du patrimoine cynégétique. Les grands domaines de Cognac, par exemple, font appel à nous pour réguler les hardes. Tout prélèvement est fait avec parcimonie » explique-t-il. Les principaux objectifs de la charte sont le respect de l’animal et de son environnement, le maintien des équilibres naturels et le développement des connaissances techniques nécessaires aux chasseurs. En effet, malgré leur régression depuis trois ou quatre ans, on enregistre encore trop d’accidents de chasse dus à des négligences : « certaines personnes oublient qu’elles ont une arme entre les mains. Elles sont excitées par la traque du grand gibier et deviennent imprudentes. Un fusil, ce n’est pas un joujou. Lors des battues, il faut instaurer des positions de tir, choisir des angles. Par ailleurs, les munitions, les balles en particulier, ont une portée bien plus importante que les cartouches. Il ne faut jamais tirer si on ne se sent pas capable d’atteindre la cible » estime Georges Villain. Et d’ajouter « il faut toujours respecter les règles pour soi et pour les autres ». Il est vrai que les critiques opposant les promeneurs aux chasseurs sont courantes : « la courtoisie entre les deux camps est à établir. Pour y parvenir, une bonne communication est nécessaire ».

Afin d’aider les chasseurs à se former à la chasse du grand gibier, l’association organise à Pons, une session qui aboutira à l’obtention d’un brevet officiel. Le 21 février, elle a commencé par un grand quizz posé aux participants. Suivront cinq séances en stand de tir et douze séances de théorie (coût environ 100 euros). L’épreuve finale comprendra cent questions dont trente seront éliminatoires. Le jury sera composé de spécialistes. Avis aux amateurs !

L’association intervient également au centre de recherches de Chizé sur une ancienne base américaine. Le CNRS y mène des études sur les peuplements de chevreuils et de sangliers. « Tous les ans, nous capturons certains animaux avec des filets afin que les scientifiques puissent les étudier, pratiquer des échographies. Certains sont dotés de puces électroniques. On s’aperçoit, et c’est propre au chevreuil, que les femelles sont capables de bloquer le développement de leurs fœtus plusieurs mois pour ne pas mettre bas avant avril-mai. C’est étonnant ». La nature n’a pas fini de nous étonner !

Pour tout contact avec l’association : adcgg17@hotmail.com

 • La charte des chasseurs de grand gibier. Maintenir une vie animale aussi abondante et variée que possible en organisant une véritable gestion des cheptels sauvages, sans porter atteinte à la pérennité de la forêt, ni aux intérêts des agriculteurs et des sylviculteurs.


• Loup, es-tu là ? Eh oui, cet animal, qui habite les contes de notre enfance, revient en France où il est présent dans plusieurs départements. « J’en ai vu un dernièrement alors que je chassais dans le Midi. Imaginez ma surprise. J’ai appris que huit loups étaient à prélever dans la région Paca » souligne Georges Villain. Plusieurs témoignages attestent de loups dans les forêts saintongeaises (Landes de Montendre, de Saint-Genis) au début du XXe  siècle. Revoir cet animal dans la région de Chizé, par exemple, n’aurait rien d’étonnant.

Antilles de Jonzac :
Véronique Geraud,
déléguée du personnel,
menacée de licenciement


C’est à l’occasion d’une réunion organisée par la CGT et son chef de file Alain Girard, que le cas douloureux d’une employée du complexe aquatique des Antilles a été soulevé. 


Depuis son arrêt de travail, Véronique Geraud est remplacée par sa suppléante, Annie Sophie Baraton.
Pas facile de s’exprimer en public. Et pourtant, Véronique Geraud franchit le pas. Elle a décidé de briser l’omerta afin de se libérer du poids énorme qui pèse sur ses épaules : « quand on vit une telle pression et qu’on vous menace de licenciement, la situation devient rapidement dramatique. Les personnes qui vous parlaient auparavant vous évitent car elles ont peur » explique-t-elle.

Pourquoi cette jeune femme a-t-elle autant d’ennuis ? Voici son histoire. Elle a été recrutée par le premier gestionnaire des Antilles, M. Server : « à l’époque de Gesclub, j’étais chargé de développer la clientèle, de démarcher les associations ». Jusque là, tout allait bien.
Quand la Communauté de Communes a choisi de gérer directement le complexe aquatique, elle a repris une partie du personnel : « Certains ont préféré partir. J’ai conservé mon poste. Un avenant a été fait à mon contrat de travail et mon salaire s’en est ressenti. En 9 ans, j’ai perdu 21% de mon pouvoir d’achat ».

Le temps a passé. Elue déléguée du personnel, Véronique Geraud est entrée à la CGT en mai 2013. C’est un événement qui a mis le feu aux poudres : « En septembre dernier, une entreprise a été chargée du nettoyage du lagon. Quand on ponce le gel coat au fond du bassin (qui permet l’étanchéité), il faut impérativement protéger par des bâches les éléments se trouvant à proximité, dont le restaurant. Je me suis aperçue que les personnes qui faisaient cette opération avaient les yeux rouges, qu’elles toussaient tandis que les salariés du service entretien, coach sportif et maître nageur avaient des difficultés à respirer dans la partie remise en forme, restée ouverte. Le deuxième jour, craignant que ces poussières ne soient néfastes pour la santé, j’ai contacté les responsables de la Médecine du travail et l’Inspection du travail. Sur place, ils ont constaté que les protections étaient insuffisantes, que les poussières étaient fortement allergènes et qu’en conséquence, le port d’un masque de type 2 ou 3 était vivement conseillé. J’ai agi pour le bien-être de mes collègues ».

Inutile de vous dire que cette intervention a vivement déplu aux responsables de la CDCHS. Véronique Geraud aurait-elle été victime de représailles ? On veut alors la changer de bureau et l’ambiance devient rapidement délétère. Les nerfs à vif, la salariée est victime d’un malaise. Elle est actuellement en arrêt de maladie, la Médecine du travail l’ayant reconnue «  inapte à tout poste » pour l’instant. Récemment, elle a appris que son employeur, autrement dit le président de la CDCHS, voulait la licencier.
Les procédures sont en cours, chacune des parties apportant ses arguments. Alain Girard s’interroge : « est-ce une discrimination syndicale ?». L’avenir nous le dira…