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dimanche 23 février 2014

Raghunath Manet : Shiva,
le dieu de la danse, à Jonzac !


Raghunath Manet entre sur scène. Les regards se tournent vers lui. ll n’est pas seulement beau. Evoluant sur des rythmes ancestraux, la force qu’il dégage est un voyage codé. Un retour dans les temples du temps, bien avant l’ère chrétienne. 


Cette danse classique de l’Inde du Sud, Raghunath Manet l’a adaptée à la morphologie masculine : « Shiva était un homme » rappelle-t-il avec humour.
 Il est né à Pondichéry, qui fut l’un des comptoirs français en Inde. Très jeune, il a voulu danser. Ses parents, ne partageant pas ses aspirations, lui firent apprendre la musique. Ce n’était pas suffisant. Bientôt, avec les plus grands maîtres, dont Dr Balamuralikrishna, il a découvert le bharata natyam qu’on pouvait difficilement extraire de son contexte originel. Il l’a réactualisé, marchand dans les pas de Ram Gopal, le grand danseur indien que l'Occident a découvert avant la seconde Guerre mondiale. Cet artiste a d’ailleurs permis à la danse indienne, exécutée seulement à l'intérieur des temples avant l'occupation anglaise, de devenir un art de scène.

 Raghunath Manet, Valli, Cavita et Balakuar Paramalingam et Sri Murugan. 
Le bharata natyam
Raghunath Manet, qui vit à Paris depuis 1985 (d’où son français parfait), est aussi chorégraphe et musicien, joueur de vinâ, une sorte de luth indien. « Vous connaissez davantage le sitar en raison de Ravi Shankar qui a influencé les Beatles et les Rolling Stones. Le vinâ est un instrument beaucoup plus ancien » explique-t-il au public. Assez volumineux, il requiert d’être apprivoisé !


Le spectacle proposé à Jonzac était consacré, en première partie, au Taj Mahal. Un hommage à l’amour, à la tendresse et à l’immortalité. Suivit un concert du Raghunath Manet Quartet qui fit découvrir aux spectateurs la subtilité des morceaux interprétés.
Le bouquet fut sans doute quand Raghunath Manet, quittant ses habits de musicien, offrit une dernière parade à la salle. Magique et magnifique. 
« Chacun de mes maîtres m’a apporté une pierre et l’ensemble a constitué une montagne » avoue avec simplicité cet ambassadeur de la culture indienne en France. L’Inde, pays émergent, conjugue de nombreuses cordes à son arc…

Raghunath Manet, Valli, Cavita avec deux percussionistes, Balakumar Paramalingam et Sri Murugan. 

Raghunath Manet a créé, en 1988, une école de danse pour les enfants indiens orphelins : Tala Sruti à Pondichery.

• « C’est un artiste de grand calibre, aux talents extraordinaires. Il maîtrise toutes les subtilités que requiert l’art indien. Incontestablement, Raghunath Manet est le chef de file de la nouvelle génération » soulignent les spécialistes. Il se produit dans le monde entier.








Raghunath Manet quartet avec Jean My Truong à la batterie, Sri Murugan aux percussions et Dominique Di Piazza à la basse. 
 Plus qu'à un spectacle, le public était convié à un voyage dans un pays, l'Inde, aux mille secrets !

Photos Nicole Bertin

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