Certes, dans la " caverne " de Jean-Paul Moureu, on ne trouve ni monceaux d’or, ni vases précieux, mais elle recèle des trésors à des prix défiant toute concurrence !
Pour s’y rendre, il suffit d’aller sur la place du Champ-de-Foire, là où se tenait, en d’autres temps, une foire grasse où les éleveurs montraient leurs plus beaux bestiaux. Révolue cette époque rurale, les commerces ont changé.
C’est en face du Lion, symbole d’une marque automobile bien connue, que Jean-Paul Moureu propose un grand espace où l’on trouve à peu près de tout. Comme à la Samaritaine.
Le regard clair et franc, le maître des lieux a pas mal bourlingué. C’est l’Afrique qu’il connaît le mieux. Au service de l’Armée, il a accompli des missions au Congo, Gabon, Centre Afrique, Tchad, Nigéria et Djibouti. De quoi lui décerner une « licence ès baroudeur » dont il préfère sourire.
Il aurait pu rester sur le Continent noir, mais il a préféré revenir du côté de Barbezieux, son berceau familial où il garde des attaches. Région plus sécurisante, mais moins exotique !
Il y a quatre ans, il a repris cette fameuse caverne d’Ali Baba baptisée Cash 17 où s’étirent des rayonnages emplis d‘une multitude d’objets. Si vous désirez en apprécier le contenu, il faut prévoir plusieurs heures ! « J’ai été séduit par ce commerce qui a ouvert ses portes dans les années 2000. J’en ai repris le stock ». De quoi est-il constitué ? « à 70 % de marchandises neuves, c’est-à-dire de fins de séries vendues par une centrale d’achat de la région parisienne et à 30 % d’objets d’occasion. Les gens s’adressent directement à moi, je ne me déplace pas. Les choses doivent être en bon état et bon marché ».
Les prix défient toute concurrence et le choix est large, des disques 45 et 33 tours aux vêtements et chaussures en passant par la vaisselle, des bibelots, des casques de moto, du bricolage, des cadres et même des boutons, de la mercerie et quelques montres. Dans la catégorie collector, on craque devant les masques africains, les figures des grands chefs sioux (ou iroquois) et des décorations moins voyantes qui feront joli dans le salon ! Les amateurs de jeux vidéo y trouveront leur bonheur (il y a des consoles qui devraient raviver les souvenirs des nostalgiques) tandis que les musiciens pourront trouver la guitare ou le saxophone alto de leurs rêves ! À l’extérieur, des tables et sièges de jardin attendant des jours meilleurs quand le printemps aura fait son apparition. Soudain, en tête de gondole (terme de supermarché signifiant comptoir à étages), apparaît une maquette de bateau, superbe, toutes voiles dehors ! Le best of est sans doute la médaille de Jacques Chirac qui attend patiemment un acquéreur.
Devant cette abondance qui n’est pas sans rappeler le « bazar à cent francs » c’est-à-dire à un franc, camion-stand qui s’installait autrefois sur les marchés, on se demande comment Jean-Paul Moureu parvient à s’y retrouver : « Ça va, il faut avoir une bonne mémoire » avoue-t-il.
« l’hiver c’est calme ; l’été c’est mieux »
Attirés par la présence d’environ 15 000 objets pas cher, les gens se succèdent dans la caverne de Jean-Paul Moureu. Davantage l’été car l’hiver, le local n’est pas chauffé ! « Je reçois beaucoup d’Anglais et d’Américains. Ils aiment farfouiller. Les Français, ce n’est pas pareil, ils sont habitués à ce que tout soit bien rangé ». Ceci dit, certains affrontent cette « avalanche » et prennent leur temps. Il vaut mieux d’ailleurs car l’objet rare, celui que vous désirez, peut être caché à la vue, à l’angle d’un étalage ! « Actuellement, je recherche de l’électroménager, des machines à laver, réfrigérateurs, lave-vaisselle » souligne le propriétaire. Il propose quelques ordinateurs, « mais ce n’est pas mon truc ».
À la question « Vous n’avez pas peur qu’on vous pique des bricoles » ? L’œil de Jean-Paul Moureu s’éclaire : « vous avez devant vous 115 kg prêts à faire le service d’ordre » plaisante-il face à un client qui s’incline avec ses 100 kg seulement ! Et d’ajouter « Ici, c’est mon univers, j’en vis. Bien sûr, il ne faut pas être trop gourmand ». Une sage philosophie de vie…
D'accord, ils ne sont pas d'époque ! |
RépondreSupprimervous n'indiquez pas le n° de téléphone de cette caverne d'Ali-Baba pourtant bien utile, à distance pour atteindre le marchand!