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dimanche 22 janvier 2012
Vallet : Bonne année 2012 !
Depuis quatre ans, un groupe de copains organise le réveillon de la Saint-Sylvestre. Une occasion unique de se retrouver entre amis pour saluer la nouvelle année. Rémi Marquiseau, qui fait partie des organisateurs, raconte…
Cette année, ils étaient six, Rémi, Damien, Jean-Baptiste, Quentin, Fanny et Chloé à mettre sur pied le réveillon de la Saint Sylvestre. Il s‘agissait de la quatrième édition, autrement dit les organisateurs commencent à en avoir l’habitude ! Pourtant, rien n’est jamais acquis et accueillir une soixantaine de convives requiert de l’expérience. Sinon, que penseraient tous ceux qui viennent enterrer l’année passée et saluer la nouvelle ?
Rémi fait partie des « piliers » qui ont préparé les festivités : « À chaque fois, les réveillons se sont bien passés, que ce soit à Pommiers-Moulons ou à Chepniers. Cette année, nous avons choisi Vallet où la salle a été mise à notre disposition par la municipalité ».
Début octobre, le groupe s’est penché sérieusement sur la question : « nous nous sommes réunis pour discuter de ce que nous allions faire. L’idée de proposer des verres Spécial Vallet 2012 nous a paru intéressante. Le design a été confié à une amie ».
Calcul fait, la participation a été fixée à 12 euros par personne. Et pour lancer l‘appel aux troupes, un message a été publié sur Facebook, vecteur privilégié des jeunes.
Une fois le problème de la salle résolu, restait à élaborer un repas de Premier de l’An à la hauteur des espérances. « La formule du buffet a été abandonnée pour des places assises. Nous avons pensé à des toasts suivis par une assiette garnie avec foie gras, de la pizza, des verrines de saumon et pain d‘épice ».
Les parents ont participé aux desserts et la grand-mère de Damien a proposé sa spécialité, les choux à la crème auxquels se sont ajoutés des cannelés et des feuilletés au Nutella. Pour faire des économies substantielles, Rémi a profité d’une excursion dans les Pyrénées pour aller au Pas de Case où il a acheté des boissons qui ont servi à élaborer les cocktails.
Côté animation, David Maret a prêté son matériel (enceintes, ampli, jeux de lumière) et Damien a joué les DJ.
2011 s’est terminée par une coupe de champagne, des cotillons et un lancer de ballons retenus jusqu’à l’heure H dans un filet ! D’éminents photographes étaient chargés d’immortaliser l‘événement : « leurs clichés ont été projetés sur écran. C’était sympa » souligne Rémi, heureux de la réussite de cette soirée.
Le plaisir d‘être ensemble
Tout le monde s’est bien amusé et les organisateurs ont constaté que leurs efforts étaient couronnés de succès. Un coup de chapeau à ce groupe qui s’est mobilisé durant plusieurs mois pour ce réveillon.
Attelé à la tâche dès le vendredi après-midi, la salle des fêtes a été rendue impeccable dimanche soir ! « Nous sommes contents car le budget que nous nous sommes fixé a été respecté. Il n’y a pas eu de gaspillage ». Malgré les 10 heures de ménage à cinq qui ont suivi les réjouissances, Rémi et ses amis seraient prêts à repartir pour un tour !
« C’est bien d’être tous ensemble. Certains ne se voient qu’à cette occasion ».
En effet, après le bac, les voies des uns et des autres ont bifurqué selon les études choisies. Se retrouver comme au temps d’avant est un moment privilégié qu’il ne faut pas manquer…
• Un petit bonjour à Manuel Girard, caporal fraîchement promu de l’Armée. Actuellement en Côte d’Ivoire, il ne pouvait pas être à Vallet samedi 31 décembre. Nombreux ont pensé à lui car il fait incontestablement partie du groupe de copains.
Ségolène Royal :
« Le 10 000e permis
de conduire gratuit financé
par la Région »
Lundi dernier à Poitiers, le lycée Kyoto accueillait la traditionnelle cérémonie des vœux du conseil régional. Une nombreuse assistance avait répondu à cette invitation.
Ce n’est pas par hasard si Ségolène Royal a choisi le lycée Kyoto. Cet établissement emblématique est « le premier lycée de l’après-pétrole, 100 % énergies propres, qui témoigne de la persévérance dans l’excellence environnementale ». Une bonne façon, pour la présidente de la Région Poitou-Charentes, de rappeler son engagement en faveur de l’écologie.
Elle l’avait annoncé, elle l’a fait : Ségolène Royal a profité de cette rencontre pour détailler les nombreuses actions qu’elle compte mener à bien en 2012.
« Optimisme et volonté » dit-elle. Son optimisme, elle l’a montré durant son allocution, à l’aise non pas dans ses baskets, mais ses bottes noires ! Quant à la volonté, elle n‘en a jamais manqué, y compris dans les périodes les plus dures. C‘est pourquoi, alors que les sondages annoncent une avance de François Hollande sur Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles, elle ne peut que déployer une énergie communicatrice. Elle en aura d’ailleurs besoin à La Rochelle où elle se présente aux Législatives. Non pas que la candidate UMP, bien que méritante, lui fasse de l’ombre. L’agitation viendrait plutôt de son propre camp…
Les perspectives 2012
Bonne nouvelle pour le Poitou-Charentes, le nombre de créations d’entreprises augmente. La vitalité du tissu associatif représente un peu plus de 10 % de l’emploi privé. L’essor de l’économie sociale et solidaire, dans une région où la tradition des sociétés coopératives trouve un nouvel élan comme réponse aux délocalisations, sera complété par un plan.
La Région renforcera sa stratégie de filières d’excellence « car elles constituent un levier essentiel de sortie de crise et de préparation de l’avenir » : soutien aux produits d’une agriculture de qualité sans pesticides, ni OGM ; développement des circuits courts ; utilisation de la commande publique (cantines scolaires) pour assurer des débouchés ; soutien à la filière bois et, dans le domaine culturel, du Pôle Images, près d’Angoulême. S’y ajoutent la filière des éco-industries, avec le chantier de la croissance verte, l’éco-habitat (logements sociaux, amélioration de l’habitat, installation de panneaux solaires, etc) et le tourisme. Les éco-industries et éco-activités en Poitou-Charentes représentent 25 000 emplois directs et 25 000 emplois indirects, dont 3 000 créations d’emplois nouveaux. « Elles ont permis le développement de 71 brevets ». « La Région est propriétaire, avec la SEM Valagro Carbone renouvelable, de brevets, ce qui lui permet d’attirer des entreprises en Poitou Charentes » souligne Ségolène Royal.
• La filière touristique :
Le schéma régional du tourisme 2011-2015 vise à améliorer la qualité des hébergements, renforcer la promotion des destinations touristiques et favoriser l’éco-tourisme. Le bilan de la dernière saison est de 3,7 millions de nuitées, une hausse de 5 % pour la seule clientèle française. Le guide international Lonely Planet vient de classer le Poitou-Charentes dans les dix destinations les plus appréciées au monde. La concrétisation, dans la Vienne, d’un projet de Center Parc sera un plus pour la Région.
• Soutien à l’investissement et au développement des PME :
Avec les PME, la Région a conclu un pacte qui est un véritable « contrat PME ». Il articule toutes les dimensions d’un accompagnement efficace à la création, à la reprise et au développement d’entreprises petites et moyennes. La Région Poitou-Charentes a également pris la décision de créer une banque régionale d’investissement, appelée Agence Publique pour l’Innovation des PME. Plus de 10 millions d’euros seront affectés à ces actions.
• Pacte de confiance pour l’emploi des jeunes :
Priorité sera donnée à la formation en alternance avec augmentation des places d’apprentissage et modernisation des CFA.
La Région prend en charge le coût des permis de conduire : « Nous venons d’atteindre le 10 000e permis de conduire gratuit, financé par la Région sous conditions de ressources, pour les jeunes qui ont réussi leur CAP et les élèves de bac professionnel qui ont décroché leurs diplômes » annonce Ségolène Royal. « Cette aide à la mobilité professionnelle des jeunes est apportée en contrepartie de la réussite de leur examen ».
Sera engagée la construction du Campus des métiers de Charente et celui de Charente-Maritime, en partenariat avec la Chambre des Métiers.
• Défense des emplois :
Dans différents secteurs, la Région facilitera la reprise de leur entreprise par les salariés sous forme de coopérative ouvrière de production. Aujourd’hui, la Région est aux côtés des salariés des Fonderies du Poitou qui se battent contre l’abandon de l’usine par leur actionnaire.
Et la présidente de conclure : « Un autre monde est possible, plus juste, plus humain, plus chaleureux, plus fraternel. C’est toujours par un acte de volonté collective que notre pays s’est relevé, reconstruit et à nouveau projeté en avant. C’est avec cette conviction que nous travaillons ensemble avec vous, les forces vives de la Région ».
Le lycée Kyoto (du nom de la ville japonaise où s’est tenu le sommet climatique) est le premier établissement d’Europe à fonctionner presque uniquement avec des énergies renouvelables : récupération de la chaleur solaire, notamment par la cour centrale conçue comme un atrium bioclimatique au toit entièrement vitré, avec utilisation passive du béton de la structure comme source d’inertie thermique pour les classes en période chaude ; panneaux voltaïques ; échangeurs de calories. Deux unités de cogénération, utilisant des huiles végétales (déchets du lycée) chauffent le bâtiment. 20 % de l’apport calorique est constitué par la récupération des calories du réseau de chaleur alimenté par l’incinérateur voisin. Ces calories sont récupérées en été et stockées dans une énorme cuve en acier.
Henri Guaino à Royan :
« Quand tout va mal,
c’est la faute de Sarkozy »
Sonnez hautbois, résonnez musette ! Les élections sont lancées.
Samedi matin à Saint-Georges de Didonne, Dominique Bussereau a officiellement annoncé sa candidature aux Législatives sur la circonscription de Royan-Jonzac. Son suppléant n’est plus Jean-Claude Beaulieu, mais Francis Savin, conseiller général de Montguyon. L’alliance de la côte et du Sud Saintonge.
En fin d’après-midi, un grand meeting réunissait, au palais des congrès de Royan, tous - ou enfin presque - les adhérents de l’UMP que compte la région. Il ne restait plus une place assise ! Pour qui s’étaient-ils déplacés ? Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Les deux hommes sont certes différents, mais il serait vain d’expliquer les attirances réciproques, le yin et le yang. L’un est un homme d’action au caractère volontaire, l’autre un fin analyste.
Économiste au Crédit Lyonnais de 1982 à 1986, chargé de cours à l’ESC Europe et à l’École Normale Supérieure de 1984-1987, Henri Guaino a été chargé de mission à la direction du Trésor au ministère des Finances ainsi qu’adjoint au secrétaire général du Club de Paris de 1987 à 1988. Il a aussi été maître de conférences à l’IEP de Paris de 1988 à 2003.
Il est conseiller spécial de Nicolas Sarkozy depuis son élection à la présidence en 2007.
Il est conseiller spécial de Nicolas Sarkozy depuis son élection à la présidence en 2007.
Sur le chapitre de l’analyse précisément, notre période est une aubaine. La société évolue et le modèle dominant (matérialisme, consommation, exploitation) est remis en cause par les populations qui en sont les victimes. Il est logique qu’à un moment donné, elles s’interrogent sur le monde dans lequel elles vivent. Il n’y a pas si longtemps, les philosophes étaient les références des grands courants de pensée. Mai 68 en est l’incarnation. Aujourd’hui, il y a notre sainte mère la télé qui instruit les masses et internet. Ce formidable outil a un double tranchant : il offre le meilleur et le pire.
Intoxication de l’esprit, désinformation, ces sujets intéressent Henri Guaino qui avoue : « Je préfère aller à la rencontre des Français plutôt que de rester enfermé dans mon bureau. Cela me réconcilie avec la politique ». Même si, à l’Élysée, son bureau est celui qu’occupait Valéry Giscard d’Estaing.
Plus c’est gros, mieux ça passe !
Pas de chance pour Sarkozy, la crise est au cœur de tous les discours et la perte du triple A, infligée par Standard and Poor’s, ne fait qu’accentuer le malaise. Il fut une période où les débiteurs avaient une solution radicale. Ils éradiquaient leurs créanciers. Rappelez-vous la manière dont Philippe Le Bel se débarrassa en deux temps trois brasiers du Grand Maître des Templiers, Jacques de Molay dont l’ordre, trop riche, était l’objet des convoitises royales. De nos jours, on voit mal Nicolas Sarkozy aller à New York brûler le siège de l’agence de notation !
L’Allemagne est la bonne élève : là où elle avait échoué militairement, elle démontre sa supériorité par la tenue rigoureuse de sa gestion. Nicolas Sarkozy ne peut donc que s’incliner, tout en bravant les critiques de François Hollande.
Elisabeth Chartier-Morin, député européen, Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, Didier Quentin, député maire de Royan, Henri Guaino, conseiller du Président de la République, Dominique Bussereau, président du conseil général de Charente-Maritime, Sally Chadjaa (candidate UMP à La Rochelle), Daniel Laurent, sénateur et conseiller général de Pons. Manque sur la photo Frédéric Neveu, candidat sur Saintes contre C. Quéré.
Ce contexte aux phrases assassines n’enchante guère Henri Guaino : « la France n’est ni de droite, ni de gauche. Elle est celle de tous les Français ». Et d’ajouter « avec la perte du triple A, la question qui se pose concerne le remboursement de la dette. La France est une grande nation qui ne fera pas défaut à ses engagements. Or, j’entends dire que cette dégradation serait celle de la France de Sarkozy. S’il remporte la victoire en mai prochain, le PS sera confronté à cette même crise qui frappe de nombreux pays en Europe et aux USA. Et pas seulement le nôtre ! Or, le PS fait actuellement de la crise un argument électoral. Quand tout va mal, c’est la faute de Sarkozy ! Les agences, que le PS a critiquées, sont devenues le bon Dieu car elles discréditent son principal rival. Et plus c’est gros, mieux ça passe dans l’opinion ».
« Nous entrons dans un nouveau cycle »
Henri Guaino souhaiterait que la classe politique élève le débat : « La France n’est pas la seule à traverser des situations difficiles. Les états subissent une crise financière qui a commencé aux États-Unis avec les subprimes ». En effet, ce type de crédit était accordé à des emprunteurs peu fiables dont on exigeait en compensation des taux très élevés de remboursement. Un beau jour, le château de cartes s’est écroulé, entraînant dans sa course des propriétaires ruinés…
« En France, le gouvernement a fait face. L’État s‘est endetté pour soutenir les banques et l’économie. Ainsi, les épargnants ont été protégés et les salaires n’ont pas été diminués, contrairement à d‘autres pays où des coupes rases ont été faites » remarque Henri Guaino qui ne mésestime pas la crise dans la zone euro. Il détaille certaines actions conduites par Nicolas Sarkozy dont le G20, réuni pour la première fois en novembre 2008 à son initiative et celle de Gordon Brown, sa volonté de taxer les produits financiers, la chasse aux fraudeurs et aux paradis fiscaux : « nous ne pouvons pas confier notre destin à la frénésie des marchés financiers, à ces traders qui achètent et qui vendent avant les autres et veulent tout, tout de suite. Notre politique, sérieuse et raisonnable, doit reposer sur l’effort ». Et pas sur l’austérité imposée par le père Fouettard. « C’est l’analyse qui doit conditionner le choix politique et les projets à concrétiser ».
Les gouvernements qui se sont succédé - quinze ans à gauche, quinze ans à droite - partagent leur lot d’erreurs dont la première a été « de prendre l’argent comme seul critère d‘avenir » estime Henri Guaino. Ajoutons-y une mondialisation sans règle et un endettement sans limites et vous obtenez une crise de civilisation.
Nous sommes entrés « dans la France du non ». Un climat négatif où l’on craint les lendemains. Chômage et précarité inquiètent. Conséquence, les gens sont déboussolés. S’y greffent des sujets généraux comme la protection de l’environnement et la position qu’y occupe l’Homme entre « l’infiniment petit et l’infiniment grand » selon Pascal.
« Nous entrons dans un monde nouveau ou plutôt dans un nouveau cycle » conclut Henri Guaino. Un cycle où « l’on donnera plus au travail et moins au capital »… et à ses actionnaires ! À nous d’imaginer ce futur où l’homme ne sera plus un objet qu’on prend et qu’on jette, mais un individu à part entière. Si nous n’en sommes pas capables, à quoi ressemblera demain notre démocratie ?
Nicole Bertin
Samedi, on ignorait qu’une autre agence de notation, Moody’s, n’enlèverait pas son triple A à la France. Elle examine toujours les fondamentaux économiques du pays et prendra sa décision à la fin du premier trimestre.
Dis-le moi dans l'oreille
• Dominique Bussereau au sujet de la perte du triple A :
« Je n’aime pas le mot dégradation. Il ne faut pas dramatiser, sans pour autant mésestimer la situation. Nous avons perdu un cran de ceinture. Personnellement, comme le suggère François Fillon, j’aimerais bien qu’on soumette le programme socialiste à l’agence Standard and Poor’s. Je me demande s’il n’obtiendrait pas un triple 0 ».
Durant les mois qui viennent, et en dehors des scoops médiatiques qui ponctuent les journaux télévisés, nous ne doutons pas que les candidats aux Présidentielles débattront des vrais sujets d’actualité, avec pour observateur privilégié, Henri Guaino, l’homme qui écrit les discours de Nicolas Sarkozy.
• Didier Quentin ne manque pas d’humour
« Hollande a recréé l’OAS, l’Organisation Anti-Sarkozy ». C'est vrai, le climat explosif !
Pétrole : Une crise avec l’Iran
ferait flamber les prix
Alors que les automobilistes voient désespérément grimper les prix des carburants à la pompe, la menace que font peser les Iraniens sur le détroit d’Ormuz, par où transitent les pétroliers, inquiète les observateurs. Nous avons demandé à Henri Guaino, de passage à Royan, son avis sur cette question, tout en sachant que la France maintient une base militaire à Abou Dabi dans les Emirats Arabes…
• Pensez-vous qu’un conflit, dans lequel la France serait impliquée, puisse éclater avec l’Iran pour assurer le transport du pétrole dans le détroit d’Ormuz ?
J’espère que nous n’aurons pas de problèmes avec l’Iran pour la circulation du pétrole dans le détroit d’Ormuz. Cela provoquerait une crise majeure. Dans cette affaire, souhaitons que chacun soit raisonnable et responsable. L’acheminement énergétique est important et ce qui se passe dans le Golfe est évidemment stratégique.
La France a toujours montré sa préoccupation par rapport à l’évolution de la situation dans cette partie du monde et en particulier en Iran. Il y a toujours le risque d’une réaction israélienne, d’un engrenage. Il y a aussi le risque que fait courir la prolifération nucléaire. L’enjeu n’est pas mineur, il est capital…
• Pourrait-on parler d’entente franco-israélienne dans un front anti-iranien ?
Il y a une position commune de la communauté internationale à l’exception de quelques états qui soutiennent l’Iran. Ceci dit, Israël a sur le sujet sa propre politique et sa propre sensibilité au problème. Ses alliés peuvent avoir une autre façon de voir les choses.
• Un conflit au Moyen Orient serait-il susceptible d’influencer les élections présidentielles ?
Chaque fois qu’il se passe quelque chose en Europe ou dans le monde, on se demande si ces événements auront une influence sur les élections présidentielles. Ils n’influencent que d’une seule façon : la France se trouve confrontée à un monde de plus en plus difficile peuplé d’épreuves, de défis, de dangers et de menaces. Les Français auront à choisir le Président de la République qui sera le mieux à même d’affronter ces dangers et ces menaces.
Propos recueillis par Nicole Bertin
Jean-Philippe Beaulieu :
« La situation de la recherche
en France est en passe
de devenir catastrophique »…
Directeur de recherche au CNRS, l’astrophysicien Jean-Philippe Beaulieu poursuit ses recherches. Cet ex-jonzacais, fils de Françoise et Jean-Claude Beaulieu, conseiller général, est le responsable français de la mission spatiale Echo (lancement en 2022) ainsi que du programme micro lentilles à bord du satellite Euclid (lancement en 2020). Ces deux satellites sont européens.
Parmi les sujets abordés dans l’entretien qui suit, la joie que provoquent les résultats exceptionnels obtenus est teintée d’inquiétude. En effet, faute de moyens, l’avenir paraît sombre pour la recherche fondamentale…
• Jean-Philippe Beaulieu, le ciel n’en finit pas de livrer des secrets. Deux de vos anciens étudiants ont participé à une découverte intéressante : il y aurait au moins une planète par étoile dans notre galaxie. Pour les néophytes, qu’est-ce que cela veut dire ?
C’est une longue histoire, commencée il y a neuf ans. Deux étudiants en thèse de mon équipe souhaitaient mesurer l’abondance des planètes extrasolaires.
Pendant ces années, un très gros travail a été effectué par une quarantaine de personnes, des centaines d’heures avec les télescopes au Chili, Afrique du Sud, Tasmanie, Nouvelle Zélande, etc, pour finalement obtenir ce résultat.
En moyenne, toutes les étoiles du ciel ont au moins une planète. Avoir au moins une planète pour une étoile, c’est la règle ! Lors d’une nuit sans nuages, quand on regarde le ciel et l’immense majorité des points lumineux, les étoiles ont autour d’elles des planètes en orbite…
Pour la petite histoire, les deux étudiants à l’origine de l’étude au sein de l’équipe ne sont plus étudiants aujourd’hui. Arnaud Cassan, le leader, est désormais maître de conférences à l’université Pierre et Marie Curie, Institut d’Astrophysique de Paris. Daniel Kubas vient d’obtenir un poste d’avocat au bureau des brevets de Munich.
• Nous cherchons toujours une planète qui serait aussi accueillante que la Terre. Où en sont les recherches ?
Ça avance ! Je pense que c’est le projet américain Kepler qui devrait, sous peu, annoncer les premières découvertes. Nous avons des planètes comme la Terre, gelées ou alors trop chaudes.
Celles à la bonne température vont sortir bientôt, d’ici la fin de l’année sans doute. Nous avons des petites planètes en stock, toutes petites, mais gelées. Pas encore de planètes où l’on pourrait planter un peu de vigne !
Outre ses nombreuses fonctions, Jean-Philippe Beaulieu assure la Collaboration Planet qui vient de publier, dans la célèbre revue Nature, un dossier sur la présence de planètes en orbite autour des étoiles.
• Quelles ont été les dernières grandes découvertes faites en astrophysique ?
Vaste sujet ! J’ai évidemment un avis un peu personnel. Je classerai la découverte du Boson de Higgs comme la grande découverte de ces derniers mois.
C’est le chaînon manquant du modèle standard de la physique des particules, ces lois qui gouvernent notre univers. Des chercheurs français y sont associés.
Sur le thème des exoplanètes, il y a un vraiment un boum ces derniers mois : des planètes de types très variés, en grande abondance, certaines tournant autour de deux étoiles (comme le système dans Star Wars), des Terres chaudes (Kepler). Nos mesures montrent l’abondance de ces planètes, les résultats de Kepler comptent près de 2 000 exoplanètes. La prochaine étape sera le satellite ECHO, un projet à l’horizon 2022 pour observer les atmosphères de planètes extrasolaires et y déceler les premières traces de vie. C’est un projet soumis à l’Agence spatiale européenne et j’en suis le responsable français.
• En France, les moyens dont disposent les chercheurs sont-ils suffisants ?
Malheureusement, la situation en France est en passe de devenir absolument catastrophique. La recherche fondamentale n’a jamais été autant en danger, étant incomprise par nos dirigeants. Nous avons une baisse nette de 50 % des crédits dans notre laboratoire, ce qui veut dire qu’une fois payés les impôts, les factures d’électricité, d’eau et de téléphone, il ne reste rien. Je n’ai pas pu garder les membres de mon équipe. Ils étaient sous contrats temporaires, même après des années de collaboration. L’un d’eux change d’orientation en devenant avocat, l’autre part aux USA, un troisième est retourné en Australie. Ce sont des chercheurs de talent que la situation catastrophique de la recherche fondamentale ne permet pas de garder. Nous allons bien sûr partir à la chasse aux crédits européens pour financer le projet.
Il est aussi assez paradoxal de voir que l’Agence spatiale s’engage sur des projets à hauteur de centaines de millions d’euros (des projets où nous sommes impliqués très fortement), mais qu’au final, on a des bouts de chandelle pour l’organisation du quotidien en France !
Nous avons encore nos mécènes étrangers (malheureusement touchés par la crise). Mais actuellement, la situation n’a jamais été aussi critique. Il est regrettable que nos dirigeants ne comprennent pas que ce n’est pas en améliorant la technologie de la lampe à huile que l’électricité a été découverte.
Bref, nous sommes dans une situation mitigée. Une grande joie en voyant les résultats exceptionnels obtenus, de l’espoir avec deux projets satellites sur les rails, mais aussi une très grande inquiétude devant un avenir sombre pour la recherche fondamentale et ceci dès 2012…
Propos recueillis par Nicole Bertin
De nombreuses planètes cousines de la Terre
pourraient exister
• Communiqué de l’Institut d’astrophysique
de Paris
Les dernières recherches aboutissent à cette observation : chaque étoile compte au moins une planète dans la voie lactée.
Une planète au moins par étoile : c’est le résultat auquel est parvenue une étude présentée par une collaboration internationale d’astronomes. L’analyse statistique, menée par un chercheur de l’Institut d’Astrophysique de Paris (1), a mis en œuvre une méthode d’observation basée sur l’effet de microlentille gravitationnelle pour mesurer l’abondance des planètes extrasolaires. Après plusieurs années d’observation, durant lesquelles plusieurs millions d’étoiles de la Voie Lactée ont été traquées pour détecter plus de trois mille effets de micro lentille, les chercheurs ont établi que le nombre de planètes gravitant autour d’autres étoiles que le Soleil était au moins égal au nombre d’étoiles. Les planètes de faible masse (super-Terres et Neptunes, entre 5 et 30 fois la masse de la Terre) seraient également environ sept fois plus abondantes que les planètes géantes de type Jupiter (318 fois la Terre).
Ce résultat laisse espérer que de nombreuses planètes cousines de la Terre pourraient exister en nombre et être découvertes dans les années à venir.
• En un peu plus de 16 ans de recherche, les astronomes sont parvenus à mettre au jour plus de 720 planètes extrasolaires (ou exoplanètes en orbite autour d’autres étoiles que le Soleil), et, pour certains de ces nouveaux mondes, à obtenir des informations sur leur densité ou la composition de leurs atmosphères.
• Environ un sixième des étoiles ont pour compagne une planète géante de type Jupiter, environ la moitié est accompagnée d’une planète similaire à Neptune et environ deux tiers des étoiles abritent des super-Terres, cousines de la Terre, mais 5 à 10 fois plus massives. Ces résultats suggèrent que le nombre de planètes par étoile est supérieur à un. Il devrait ainsi exister dans notre galaxie au moins autant de planètes que d’étoiles, pour la plupart terrestres ou ressemblant à Neptune plutôt qu’à des géantes gazeuses.
Les vœux de la communauté
de communes
de Haute-Saintonge
à son personnel
Vendredi soir, dans l’auditorium des Antilles, la CDCHS présentait ses vœux au personnel.
En effet, les responsables de la Communauté de Communes avaient convié les salariés du « parlement de Haute-Saintonge » à la cérémonie des vœux. L’institution regroupant 123 communes réparties sur neuf cantons, l’assistance était nombreuse ! Il faisait chaud et certains participants, à quelques encablures des bassins, auraient bien échangé leurs costumes contre un maillot de bain !
En ses divers services (dont la médiathèque, Vitrezay et les Antilles), la CDCHS compte 180 personnes, ce qui fait d’elle une PME. Toutes avaient répondu présent et les enfants, rois de cette soirée, n’avaient pas été oubliés. Divers ateliers (maquillage, pêche à la ligne et autres distractions) étaient proposés, avec remise de présents, ce qui ne gâtait rien !
Développer le territoire
Dans son allocution, Claude Belot rappela la genèse de la CDCHS créée en 1992, dont le record est de détenir le plus grand nombre de communes de France. Elle devrait bientôt s’agrandir avec le canton de Pons, de nouvelles discussions étant en cours. On peut espérer que 2012 verra l’approbation du schéma intercommunal de Charente-Maritime dont la première mouture a été rejetée en décembre dernier. En l’attente, Claude Belot poursuit sur sa lancée.
Claude Belot, Daniel Laurent, Jean-Michel Rapiteau, Francis Savin, Chantal Guimberteau et Jacky Quesson. Claude Belot préside la CDCHS depuis sa création en 1992. Grâce à cette structure, de grands projets ont pu voir le jour.
Au fil des années, la CDCHS a prouvé qu’elle était un outil de développement. Le complexe des Antilles est la concrétisation de cette volonté de mailler le territoire.Parmi les grands projets, la zone d’activités du Jarculet, proche de la future base logistique de Clérac (en relation avec les travaux de la LGV) devrait générer des emplois en attirant des entreprises. Francis Savin, suppléant de Dominique Bussereau aux élections législatives, ne manquera pas d’évoquer les perspectives visant à dynamiser le Sud Saintonge (cette idée d’aménagement au Jarculet vient en fait de Gilbert Festal, l’ancien conseiller général de Chevanceaux). D’autres dossiers sont également dans les cartons dont la salle de congrès de Jonzac et le développement des énergies nouvelles.
Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié dans une ambiance chaleureuse qui gommait l’arrivée (brutale) de l’hiver…
Pons : Le film Cheval de Guerre
en avant-première au Vauban
• Aide à la recherche sur le cerveau
Le Rotary-Club de Pons vous invite à découvrir en avant-première le film de Steven Spleiberg “Cheval de Guerre“. Il sera projeté au cinéma pontois “Le Vauban“ jeudi 26 janvier à 20 h 30. Le prix du billet est fixé à 15 €, dont 6 € pour la location de la salle et 9 € directement versés à la recherche sur le cerveau.
Le Rotary Club de Pons sera très heureux de vous accueillir à cette soirée.
• Cheval de Guerre (War Horse) (War Horse) est l’adaptation de la pièce de théâtre de Michael Morpurgo, basée sur son propre livre pour enfants, Cheval de Guerre, publié en 1982 en Grande Bretagne. Ce film rend notamment hommage aux huit millions de chevaux sacrifiés durant la Première Guerre Mondiale.
• Synopsis : Une histoire d’amitié entre Albert, un jeune garçon, et son cheval Joey. Vendu à la cavalerie britannique dans les premières heures de la Première Guerre mondiale, Joey est directement envoyé au front. Mais il est capturé par les Allemands qui n’hésitent pas à s’en servir dans les combats. Albert, qui est encore trop jeune pour s’engager, décide de se lancer dans une mission de secours pour libérer son cheval…
Saintes : En juillet, le centre aquatique ouvrira ses portes !
La communauté de communes du pays santon va de l’avant et devrait passer en CDA dans un proche avenir. Sauf situation de blocage sur certains secteurs.
C’est à Fontcouverte qu’avait lieu la cérémonie des vœux de la CDC mardi dernier. En l’absence de Jean Rouger, retenu à Strasbourg, elle était « orchestrée » par le premier vice-président, Christophe Dourthe, maire de Bussac-sur-Charente et conseiller général.
Ceux qui s’attendaient, comme l’an dernier, à des commentaires musclés sur les difficultés que rencontre la CDC à se transformer en CDA ont été déçus. Les choses avancent lentement, mais sûrement. « Nous portons avec détermination et solidarité ce grand projet de recomposition territoriale. Loin d’en faire un débat de frontières, nous offrons la création d’un territoire communautaire de projets au centre du département » souligna l’élu.
Il est évident qu’entre Rochefort, Royan et Cognac, Saintes est un nœud stratégique : « pour agir efficacement, nous devons initier des politiques à l’échelle d‘un périmètre cohérent, lisible pour les habitants ».
Réaliste, Christophe Dourthe n’ignore pas la situation compliquée que vivent les communes du canton de Pons (Montils, Brives, Salignac), désireuses de se rapprocher de Saintes.
En ce qui concerne Chaniers, les choses sont réglées puisque cette "grosse" commune appartient désormais à la CDC de Burie. Cette dernière serait tout à fait favorable à son entrée dans la future CDA de Saintes !
Reste à savoir quelle sera la position de Béatrice Abollivier, préfet. En effet, après le rejet de la carte intercommunale élaborée par son prédécesseur, elle ne réunira la commission qu’à une condition : que tous les élus s’accordent sur les périmètres. Une date butoir a été fixée : le 15 février. Apparemment, de nombreuses réunions ont lieu à ce sujet. Toutefois, un problème demeure sur Pons. On voit mal le sénateur Laurent accepter que son canton soit amputé, pour des raisons de cohérence géographique, de quatre communes dont Rouffiac, membre de la CDC de Haute-Saintonge depuis des lustres…
Abandonnons les sujets qui fâchent pour une bonne nouvelle : l’ouverture en juillet prochain du centre aquatique de Saintes. Il portera un joli nom « Aquarelle ». Vouée à l’apprentissage de la natation, aux loisirs et au bien-être, cette réalisation s’insère dans le quartier de la Guyarderie « avec un enrichissant des accès et des aménagements urbains ». Bref, les Saintais pourront se baigner cet été comme au temps d’avant !
Un calendrier chargé
Pour Christophe Dourthe, 2011 restera une année marquée par des évolutions importantes avec le transfert (depuis janvier 2012) de deux grandes compétences des communes vers la CDC du pays santon.
Elles concernent l’éducation jeunesse (fournitures scolaires, restauration, activités pédagogiques, culturelles et sportives) ainsi que les transports et les déplacements. Pierre Jaulin, président du SITU, son équipe et les édiles ont construit « les bases solides d’un transport efficace ».
D’autres actions sont envisagées. Parmi elles, citons le schéma de développement économique, une réflexion sur le plan de développement commercial ; l’amélioration de l’accès aux équipements commerciaux de la ZAC des Coteaux ; le schéma de la petite enfance ; la validation du PEL intercommunal ; l’installation d’un travailleur social auprès des personnels de gendarmerie et de police ; le schéma des transports et des déplacements ; la mise en œuvre d‘un nouveau PLH et le projet touristique communautaire en lien avec Cognac. Il y a du pain sur la planche !
« Notre territoire fonctionne et reste attractif » conclut Christophe Dourthe en remerciant les membres de la CDC et son personnel. Un verre de l’amitié salua cette nouvelle année 2012 !
• Ordures ménagères :
Lancement de la redevance incitative
Pionnière en la matière, Saintes va lancer la fameuse redevance incitative qui s’accompagne de l’installation de conteneurs enterrés en centre-ville. Chaque jour, la collecte sur la ville de Saintes atteint 8 tonnes de déchets en vrac.
Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, les habitants sont donc invités à faire preuve de civisme. Le système sera simple et incitatif : l’usager qui triera correctement verra sa redevance diminuer ; celui qui fera preuve de laxisme subira une augmentation. Les bacs seront équipés d’une puce qui permettra à la société effectuant le ramassage de connaître la production réelle de déchets par familles. En ville, les habitants auront un badge pour ouvrir le conteneur et y déposer leurs sacs. Là encore, une puce permettra de comptabiliser le volume de déchets. Le principe est novateur et fait beaucoup parler. Il compte même de sérieux opposants !
Une initiative à suivre…
dimanche 15 janvier 2012
Tribunal de Grande Instance
de Saintes :
Une avalanche de réformes
La rentrée du Tribunal de grande instance, qui avait lieu mercredi dernier dans la foulée du Tribunal de commerce, a été l’occasion de dresser le bilan de l’année écoulée.
En citant Pierre Dac en introduction, « si la justice est parfois si lente à être rendue, c’est parce que bien souvent les magistrats ne sachant quoi en faire, hésitent entre la rendre ou la garder pour eux », Stéphane Brossard a voulu donner une touche d’humour à un domaine austère. En effet, pour le citoyen, franchir les portes du Palais se fait rarement de gaîté de cœur. Pour qui l’ignore, ce monde codifié peut paraître intimidant et lointain. Le président a voulu montrer qu’au contraire, il était accessible et au service de tous. Pour preuve, la mise en réseau informatique fait désormais partie des outils utilisés par les professionnels.
Le Tribunal de grande instance est présidé par Stéphane Brossard. Il a remercié le maire de Saintes, Jean Rouger, pour les travaux réalisés devant le palais de justice, dont l’électrification des candélabres. « Le prestige de ces murs ne doit pas nous faire oublier la somme de douleurs, d’inquiétudes, de frustrations, de difficultés que vivent les justiciables » dit-il.
Justice et citoyens
En 2011, le TGI a été saisi de 3 026 affaires civiles nouvelles contre 3 197 en 2010. Le taux de couverture a dépassé les 98 %. En contentieux général, 506 jugements civils ont été rendus (522 en 2010). En correctionnelle, les jugements sont en progression (1 154 contre 1 122 en 2010).
« Il y a quinze ans, le monde était simple et le procureur de la République pouvait classer sans suite ou poursuivre » souligna le président. Désormais, le parquet dispose de sept procédures alternatives aux poursuites : « les rapports entre ces procédures s’enchevêtrent parfois. Des passerelles ont cependant été ouvertes entre elles ». Pour désencombrer, « ne sont jugés en audience que les dossiers les plus complexes et les plus graves ». À Saintes, le choix a été fait de spécialiser les audiences.
Depuis août dernier, la loi autorise la participation de citoyens à la justice pénale afin de renforcer « les liens entre l’institution judiciaire et le peuple français ». Stéphane Brossard s‘étonne du nombre de candidatures reçues : « de nombreuses personnes veulent participer aux commissions de discipline des maisons d‘arrêt. Il y a un véritable intérêt pour tout ce qui touche à la justice ». Des expérimentations ont lieu dans les Cours d’appel de Dijon et Toulouse.
Aux dernières nouvelles, la cohabitation serait favorable malgré des craintes : « la présence de deux assesseurs citoyens pour juger les délits ne risque-t-elle pas d’allonger le temps d‘audience ? ». D’où la nécessité d’une formation car tous n’ont pas fait d’études de droit. Toutefois, contrairement à l’esprit des initiateurs qui comptaient sur une justice populaire sévère, l’expérience prouve que les assesseurs privés auraient tendance à faire preuve de réflexion et de mansuétude.
En ce qui concerne le Tribunal pour enfants, transféré de Rochefort à Saintes, il est opérationnel depuis l’an dernier avec l’arrivée de Mme Lux-Barel. 915 décisions en assistance éducative concernant 1 356 mineurs ont été rendues. Compte tenu de la charge de travail, un second poste de juge semblerait justifié.
Le président enchaîna sur l’activité des tribunaux d’instance de Saintes et Jonzac. Il souligna les bonnes relations qui existent avec le barreau et ses bâtonniers, Mes Huberdeau et Lamouroux.
Enfin, il se réjouit des travaux de réhabilitation du Palais, maintenant terminés. Des aménagements intérieurs vont avoir lieu pour une meilleure cohérence des lieux : « mon vœu le plus cher est d’allier la beauté du site à un service public moderne, accueillant et efficace ».
Et de conclure : « La situation de crise que nous traversons nous obligera à faire des choix, à développer des mesures de prévention ou de traitement non contentieux des litiges, bref à imaginer la justice de demain ».
Trop de réformes ?
Pour Philippe Coindeau, le rythme des réformes a été particulièrement soutenu en 2011. Pas étonnant que le récent communiqué de la Conférence Nationale des Présidents de TGI fasse état « d’une année éprouvante ». Parmi ces réformes : médecine légale, loi d‘orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, garde-à-vue, audition libre, étrangers en situation irrégulière, modalités de l’aménagement des peines, amélioration et simplification du droit, douanes, hospitalisation sous contrainte. « Au total, la Direction des Affaires Criminelles a publié 35 circulaires qui valent instruction pour les parquets et 63 dépêches » fit remarquer le procureur. Et d’ajouter : « pour qu’une loi soit forte, les praticiens du droit doivent avoir le temps de l’appréhender, de la comprendre et de l’expliquer »…
La réforme de la garde-à-vue semble être un succès grâce à la réactivité du monde judiciaire, mais aussi de la gendarmerie, la police et les avocats.
Philippe Coindeau, procureur, a souligné le raccourcissement du délai de traitement des ordonnances pénales « grâce notamment à la vigilance de Mme Pragout, vice-présidente du TGI ».
L’année 2011 s’est traduite par une augmentation du nombre des procès-verbaux (19 088 contre 18 059 en 2010), une stabilisation des jugements correctionnels, une augmentation des ordonnances pénales (558 contre 467). 1 730 procédures ont été classées sans suite. Désormais chaque audience avec juge unique est “bexée“ (traduire : l’exécution de la peine est immédiate). La cour d’assises, quant à elle, a examiné 20 dossiers.« Ces résultats m’apparaissent plus qu’honorables. Ils ont été obtenus grâce au dévouement de tous. Je forme le souhait que ce travail en commun se poursuive » remarqua Philippe Coindeau.
Cette cérémonie se termina par le traditionnel verre de l’amitié offert dans la salle des pas perdus.
• Tribunal d’instance de Saintes
664 affaires civiles nouvelles, 636 jugements rendus, 319 affaires civiles nouvelles en juridiction de proximité. Baux ruraux : 21 affaires nouvelles. Tutelles majeures : 2 686 dossiers.
• Tribunal d’instance de Jonzac
232 affaires civiles nouvelles, 83 affaires en juridiction de proximité, baux ruraux 8 affaires, Tutelles majeurs 1 455 dossiers.
• Deux nouveaux juges
Michel Mauvillain (déjà en poste) et Philippe Prunier sont installés dans leurs fonctions de vice-présidents du TGI. Jacqueline Descout est chargée de fonctions de juge d’application des peines.
Philippe Prunier a été juge des enfants au TGI de Rochefort de 1998 à 2009 avant d’être nommé à Basse Terre aux Antilles. Il succède à M. Brousou nommé au TGI de La Rochelle.
Jacqueline Descout succède à M. Mauvillain. Elle a exercé à Montluçon de 2004 à 2007 et au TGI de Périgueux.
La Saintonge
ne connaît pas la crise !
Deux nouveaux juges consulaires, Didier Bardot et Janik Martin rejoignent le Tribunal de commerce de Saintes tandis que le président Saliba envisage de se retirer fin 2012…
Mercredi matin, se tenait au Tribunal de commerce de Saintes, la traditionnelle audience solennelle de rentrée sous la présidence de Gérard Saliba. Il ne change pas, solide comme un chêne, le regard ensoleillé, parfois rieur et toujours franc.
Cette année encore, Gérard Saliba a accepté de veiller aux destinées de ce tribunal atypique qui rend la justice consulaire depuis 1792. Il est composé d’hommes (beaucoup) et de femmes (un peu) qui appartiennent au commerce, à l’artisanat et l’industrie, c’est pourquoi ils connaissent bien les aléas du monde économique. Comme le rappela Soraya Arhas, substitut, cette justice est souvent décriée car elle ne sort pas du creuset officiel. Mais elle a pour elle la valeur du jugement que donne la proximité ! Gérard Saliba sait combien il est important d’être un juge digne et loyal, remplissant fidèlement ses fonctions, gardant religieusement le secret des délibérations tout en cultivant les valeurs de désintéressement et d’assistance aux autres.
Après 24 ans au Tribunal de Commerce, Gérard Saliba envisage de quitter la présidence fin 2012. M. Renaud devrait lui succéder. Créée dans les années 50 à Pons, l’entreprise familiale dont il était responsable a été reprise par les Transports Gautier (Bretagne).
En 2012, le Tribunal s’enrichit de deux nouveaux membres, un sudiste, Didier Barbot, et un banquier, Janik Martin, bien connu au Crédit Agricole.
La famille s’agrandit. Didier Barbot a déjà un beau parcours derrière lui puisqu’il a été président du conseil des prud’hommes et président de la Chambre de Commerce à Dignes-les-Bains. « Vous êtes un self-made-man (on sent toute l’influence d’internet sur Gérard Saliba !) et vous gérez actuellement, à Montguyon et Saint-Martin-d’Ary, deux établissements qui emploient 80 salariés et réalisent un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros ».
Titulaire d’une licence en droit, Janik Martin a fait toute sa carrière au Crédit Agricole. Jeune retraité, il a choisi de consacrer du temps au Tribunal de commerce. Son dernier poste était le service de recouvrement à l’amiable et le contentieux. Autrement dit, il sait ce qu’est un bilan comptable.
« Tous deux, vous ne représenterez ici ni la grande distribution, ni la banque. Vous êtes au service de tous » précisa Gérard Saliba. Pour approfondir leurs connaissances, les nouvelles recrues sont invitées à se former à l’École de la Magistrature de Bordeaux.
À ces entrées, il convient d’opposer un départ immédiat, celui de Philippe Ravon (expert en objets d’art, il croule sous le travail) et plus lointain, celui de Gérard Saliba dont l’intention est de se retirer fin 2012. Nombreux les regretteront.
Cette année, les places des personnalités étaient réservées avec étiquette à son nom. Certains n’avaient pas pensé à ce nouveau protocole qu’a également mis en place le Tribunal de grande instance.
Il n’y a pas péril en la demeure !
« Je n’ai pas de mauvaises nouvelles à vous annoncer » souligna Gérard Saliba qui taquina les journalistes. 2011 ne correspond pas à une catastrophe économique, malgré ce que disent régulièrement les médias.
Les redressements judiciaires sont en baisse de 12 % et les liquidations judiciaires de 17 %. Les procédures de sauvegarde sont également en recul, mais leur nombre est encore élevé (32). Il témoigne du volontarisme bien connu du Tribunal de Commerce dans ce domaine. Le nombre total de procédures collectives a baissé de 17 %. Bien compris et utilisé à temps, ce système peut apporter une solution pérenne. La cellule de prévention, quant à elle, a reçu 176 entreprises en 2011.
En ce qui concerne les créations d’entreprises, leur nombre est en baisse, mais il est compensé par une diminution du nombre de radiations. Les immatriculations des EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée), par contre, n’enthousiasment pas les décideurs. Seules quatre ont vu le jour l’an dernier.
À cet état de santé, Gérard Saliba ajouta le volet informatique avec la création du « portail des juges ». En France, cinq sont totalement opérationnels dont celui de Saintes. Il est accessible non seulement aux juges, mais aux représentants du parquet.
Via son ordinateur, Marc Binnié en fit une démonstration sur écran. Désormais, les pièces des dossiers seront disponibles sur la toile. Voilà qui simplifiera la vie ! « Les technologies progressent et se modernisent. Cependant, la fierté que nous ressentons ne m’incite ni à un orgueil cocardier, ni à une exagération de son caractère avant-gardiste ! » déclara le Président. Il n’ignore pas que d’autres pays ont montré l’exemple.
La photo de famille ! Aux côtés de Soraya Arhas, substitut, et des greffiers, les juges consulaires et leurs deux “nouveaux“ collègues, Yanik Martin et Didier Bardot.
Après l’allocution de Soraya Arhas, le nouveau bâtonnier, Me Lamouroux, souligna les bonnes relations qu’entretient le barreau avec le Tribunal de commerce et le greffe « dont l’efficacité est démontrée ». Les avocats assurent 22 permanences à Jonzac, Royan, Saintes et Saint-Jean d’Angély où sont donnés de nombreux conseils juridiques. Une façon, pour eux, de participer au travail en amont qui est fait auprès des patrons. En effet, comme suggère le vieil adage, « mieux vaut prévenir que guérir »…
Vive Steve Jobs ! « Bientôt, nous devrions pouvoir utiliser en audience le logiciel du Tribunal sur tablette numérique tactile » a annoncé Gérard Saliba.
• Mireille Saint-Martin, syndic, vient de prendre sa retraite. Son successeur est Thomas Humeau.
Marcillac :
En mémoire d‘un lièvre
qui n’a pas dépassé la borne !
L’histoire est peuplée d’aventures truculentes qu’on raconte à la veillée. Une bonne façon d’abandonner la télé, internet et les jeux vidéo ! Celle de la borne du lièvre, à cheval sur les communes de Donnezac et de Marcillac en Gironde, mérite le détour.
De tout temps, les landes ont inspiré des légendes. Perdu en des immensités boisées, rappelez-vous le Petit Poucet qui sema des cailloux pour retrouver son chemin ! À Marcillac, l’histoire est un peu différente. La stèle qui rapporte un fait particulier porte une citation en latin « ad memoriam leporis bacha muche mortos ». À traduire par « à la mémoire d’un lièvre tué par un chasseur ayant bu beaucoup de vin ». De quoi intriguer les passants…
Que s’est-il donc passé en 1912 pour qu’un monument soit ainsi érigé en bordure de route ? Heureuse aubaine, les descendants n’ont pas perdu une once de l’événement qui pourrait commencer par « il était une fois ».
Revenons dans la première partie du XXe siècle, juste avant la Première Guerre Mondiale. À la campagne, les hommes ont l’habitude de chasser, une distraction doublée d’une tradition renforcée par les acquis de la Révolution. Ce jour-là, M. Lapouche, charcutier en la bonne ville de Montendre, part avec ses amis traquer le gibier. De son groupe, il n’est pas le plus habile à manier la gâchette. Qu’importe s’il rate ce qui passe à sa portée, l’important n’est-il pas de participer ? Jusqu’au moment où… Pris d’une envie pressante alors qu’il est en pleine virée, il abandonne temporairement ses camarades et le miracle se produit.
Poursuivi par la meute de chiens, un “capucin“ surgit. L’homme épaule et tire, tuant ainsi son premier beau lièvre. Adieu thym et serpolet ! On rapporte que « le recul de la décharge précipita le chasseur à la renverse qui tomba les deux fers en l’air ».
Ses copains le retrouvent dans cette fâcheuse posture, mais si heureux d’obtenir son premier trophée qu’une décision importante est prise. Une stèle serait érigée en l’endroit afin d’immortaliser ce moment particulier. Heureuse période où les événements simples de la vie pouvaient encore émouvoir la galerie !
Les personnalités honorent la mémoire de M. Lapouche sans qui cette borne du lièvre n’aurait jamais vu le jour !
Dans la famille, la tradition se perpétua de père en fils. Quand le grand-père mourut, il fit promettre à son petit-fils, James Maissiat, de garder en état la borne et de commémorer le centenaire de cette anecdote.
Ce dernier a tenu parole et samedi dernier, la borne du lièvre a fait l’objet d’une manifestation dont on se souviendra…
Cérémonie et chasse au lièvre
James Maissiat a choisi le jour de la Saint-Hubert pour célébrer son ancêtre. Et pour cause, il est le patron des chasseurs ! Samedi dernier, un programme élaboré était donc proposé aux invités dont l’Acca de Donnezac-Marcillac, les rallyes du Pas de la Lande, de Ticoulet et les trompes de chasse de Saint-Antoine.
Le premier rendez-vous se situait dans la chapelle du Gablezac, dans les « fins fonds » de Montendre. Cet édifice, dont les portes ne s’ouvrent guère aux paroissiens, mériterait d’être mieux connu.
Le curé y célébra un office avant que les invités ne se réunissent devant la stèle implantée à faible distance.
Les personnalités y rendirent un hommage touchant à M. Lapouche sans qui cet anniversaire n’aurait pas eu lieu. À commencer par le député Philippe Plisson, un chasseur sachant chasser sur son terrain, M. Prince, maire de Donnezac, Philippe Labrieux, maire de Marcillac, Paul Hérit, adjoint, Alain Grelier et Guy Faure, présidents de l’Acca de Marcillac et de Donnezac.
Chacun y alla d’un discours aux accents vibrants. Philippe Plisson, en particulier, rappela qu’en cette période où les sensibilités sont exacerbées - en ce qui concerne les dates d’ouverture de certaines espèces en particulier - bonnes volontés et solidarités doivent se retrouver.
Enseignant à l’Université de Poitiers, James Maissiat, aujourd’hui retraité, n’a pas oublié ses racines et sa famille originaire du Nord Gironde.
James Maissiat, quant à lui, apporta la fibre familiale à cette rencontre : « Ça fait quarante ans que je dorlote la borne au lièvre, promesse faite à mon aïeul bien aimé » dit-il. Chaque année, avec soin, il a peint le fronton du monument où figure une citation en latin. Cette langue qu’on dit “morte“ a pénétré son cœur. Et de faire sienne la devise de Cognac « Civium fides fortitudi mea » (ma force est dans la fidélité de mes concitoyens). Elle pourrait devenir celle des chasseurs du secteur, tous étant sensibles au rendez-vous du lièvre !
Avec humour, il rappela que la chasse est une forme d’esclavage pour les femmes qui les privent de leurs chers et tendres compagnons : « Depuis plus de deux mille ans, entre chasse et amour, il faut savoir choisir ou tout simplement marier les deux activités avec bonheur ». Après s’être réjoui que « la borne du lièvre soit passée à la postérité sur les cartes d’état-major », il demanda aux trompes de Saint-Antoine, près de Saint-Genis, de sonner dignement la fête ! Elles s’exécutèrent avec brio.
La journée se poursuivit par une chasse à courre au lièvre que précédèrent les recommandations d’usage. En soirée, un verre de l’amitié fut servi à l’aéro-club, présidé par Bertrand Chassagne, suivi d’un repas dans la salle des fêtes de Marcillac.
Si M. Lapouche était encore vivant, il apprécierait les efforts déployés par la nouvelle génération pour perpétuer un fait d’hiver qui garde le soleil en son cœur !