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mercredi 30 septembre 2020

Jonzac, les 2, 3 et 4 octobre, c'est la braderie


Durant les trois jours : Vendredi, samedi et dimanche, braderie dans les magasins de Jonzac

- Dimanche : braderie - brocante (professionnels et particuliers) dans les rues du cœur de ville. Et aussi, brocante des enfants et manège place du marché.

• Renseignements : 05 46 48 49 29

Covid-19/Agglomération de La Rochelle : port du masque obligatoire dans 22 communes

La préfecture de Charente-Maritime, la Ville de La Rochelle et la communauté d’Agglomération de La Rochelle ont travaillé conjointement pour définir de nouvelles communes et de nouveaux périmètres dans lesquels le port du masque devient obligatoire afin de freiner la circulation de la COVID-19 sur le territoire.

Dès le 22 juillet, le maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine, a pris un arrêté pour rendre obligatoire le port du masque dans les rues les plus fréquentées du centre-ville. Dans le prolongement, le préfet de la Charente-Maritime, Nicolas Basselier, a pris début septembre un arrêté préfectoral sur le même périmètre, en concertation avec le maire.

Compte tenu du contexte national de circulation active du Coronavirus, il a été décidé conjointement par le préfet et le président de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle de renforcer les mesures de protection de la population dans les zones à forte densité de fréquentation.

Ainsi, à partir du 1er octobre prochain, le périmètre du port du masque sera étendu à La Rochelle et le port du masque sera rendu obligatoire dans 21 autres communes de l’agglomération de La Rochelle dans les hyper-centres, zones commerciales, marchés extérieurs (alimentaires ou non) et aux abords des établissements scolaires.

Le préfet de la Charente-Maritime, Nicolas Basselier, a ainsi pris un arrêté préfectoral élargissement à La Rochelle le périmètre dans lequel le port du masque est obligatoire à compter du 1er octobre 2020 : dans l’hyper-centre entre le chemin des Remparts le long du parc Charruyer, la rue Chasseloup-Laubat, la rue Marcel Paul, la rue Alcide d’Orbigny, le boulevard Joffre, le quai Maubec, la rue du Rempart St-Claude, les contours du bassin des Chalutiers et l’ensemble du Vieux Port jusqu’à l’esplanade St-Jean d’Acre ; dans l’ensemble des marchés extérieurs alimentaires ou non tels que Port-Neuf, La Pallice, Villeneuve, Tasdon et Mireuil, en plus du centre-ville qui était déjà concerné ; aux abords des établissements scolaires : écoles, collèges, lycées et campus universitaire, dans un périmètre de 50 m entre 7 h et 19 heures.

En concertation étroite avec les maires des communes concernées, le préfet a pris des arrêtés préfectoraux pour les villes suivantes : Angoulins, Aytré, Bourgneuf, Châtelaillon-Plage, Clavette, Croix Chapeau, Dompierre-sur-Mer, Esnandes, La Jarne, La Jarrie, Lagord, Nieul-sur-Mer, Saint-Christophe, Saint-Rogatien, Saint-Vivien, Salles-sur-Mer, Vérines, Yves, Puilboreau, Saint-Xandre, Thairé.

En particulier, le port du masque devient obligatoire dans les centres commerciaux de l’agglomération : galeries marchandes, espaces partagés des zones commerciales et parkings de Beaulieu, Angoulins-sur-Mer et du Fief rose à Lagord.

Le masque reste obligatoire dans les lieux publics clos. Le préfet et le président de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle appellent au respect des gestes barrières notamment dans les bars et les restaurants, ainsi que lors de rassemblements privés ou familiaux, en particulier vis-à-vis des personnes les plus fragiles.

Les arrêtés préfectoraux et cartes sont disponibles sur www.charente-maritime.gouv.fr

Connaissez-vous les "Crazannes" de Jean-Jacques Millet ?

L’imagination de Jean-Jacques Millet est sans cesse en éveil. Il vient de créer une série de sculptures s’inspirant des fronts de taille des carrières de Crazannes. Rencontre avec cet artiste dont le travail, varié, ne laisse pas indifférent

Il y a quelques années, Jean-Jacques Millet a été distingué par l’Académie de Saintonge pour son œuvre picturale. A cette occasion, le regretté Michel Danglade avait écrit à son sujet :  « Certains disent que si on retire l’air du ciel, les oiseaux tombent. Heureusement, ne connaissant pas Jean-Jacques Millet, ils ne viennent pas lui pomper l’air ! Car l’air de Jean-Jacques Millet, c’est le grand air marin qui court sur des ciels immenses. On y entend le cri des mouettes. La maison du peintre annonce tout de suite la couleur. Les volets sont du bleu des mers du sud. Avant d’avoir mis là son sac à terre, vieux matelot, il a débuté comme pompon rouge dans la Royale, puis marin au commerce, il a bourlingué des années entre calmasses des tropiques et froides colères atlantiques. Comme dans la chanson, il est allé à Valparaiso. Il en est revenu peintre d’aventures, avec des océans plein la tête. Son dessin, à la précision élégante, raconte ses songes. Les vagues éclaboussent leurs bleus sur les jaunes éclatants des plages, les rouges et les noirs de ses cargos illuminent la grisaille des ports de commerce. Il est de ces peintres indispensables. Le format n’existe pas. Même enfermé dans la plus petite toile, le motif s’en moque, il envahit tout l’espace, il est l’espace. L’atelier de Jean-Jacques Millet sent la mer. On y respire à pleins poumons, on en prend plein la gueule. Prenez le large, allez-y voir, c’est à Champagolles ! "L’aventure est dans l’homme, elle est illimitée" disait MacOrlan. Merci à Jean-Jacques Millet de nous le rappeler ».

Jean-Jacques Millet se fera un plaisir de vous présenter son travail

De la peinture à la céramique

« Tu attends un sujet ? Tout est sujet, le sujet, c’est toi-même. Ce sont tes impressions, tes émotions devant la nature. C’est en toi qu’il faut regarder et non autour de toi ». C'est peut-être en pensant à cette réflexion de Delacroix que Jean-Jacques Millet est passé de la peinture à la céramique, entraînant dans son sillage sa femme Jacqueline. « Il était bien temps » plaisante-t-il en évoquant les heures qu’il égrène sur le chapelet de la création. Qu’importe, le véritable objectif est de trouver du plaisir aux actes du quotidien : « j’avais envie de combiner les trois dimensions, eau, terre et feu » avoue-t-il. 

Jean-Jacques Millet est un voyageur. Il a vogué sur les mers du monde, inspiré par les flots qui l‘ont porté et transporté. Au cœur de son atelier, il fait vivre des bateaux sur la toile, des cargos, des embarcations plus légères, des phares, des traits d’union entre la terre et la mer. Ambiance d’un ailleurs prometteur. De fortes et contrastées, les lignes sont devenues plus secrètes avec le temps, offrant au visiteur une palette d’interprétation. Voire d’abstraction. Les lisières littorales ont rejoint l’univers sincère d’un homme chérissant la mer. Ces peintures, Jean-Jacques Millet les a exposées en de nombreuses galeries. 

S’y ajoute la céramique qu’il décline sous de nombreuses formes. Une céramique à quatre mains puisque son épouse est tout aussi passionnée que lui. Confidence du couple : « Le travail de la terre, de l’argile en particulier, tient de plus en plus de place dans l'emploi du temps. Tout y est si simple et complexe à la fois. On s'y perd et on s'y retrouve avec la même facilité ! ».

L'univers de l'artiste...
Formidable Daniel de Montmollin

L’aventure commence quand Jean-Jacques et Jacqueline Millet entendent parler de Daniel de Montmollin, « le pape de la poterie connu pour sa maîtrise du tournage du grès et ses recherches d'une grande rigueur scientifique sur l'émaillage qui rend les pièces étanches ». Membre de la communauté de Taizé, il est  l'un des plus grands spécialistes des émaux à base de cendre de végétaux. Une référence.

Les Millet ont conscience du défi qu’ils veulent relever. Outre l’apprentissage des techniques, c’est le savoir-faire - et donc l’expérience - qui donnera à l’œuvre sa dimension.

Après avoir effectué plusieurs stages, le couple s’est lancé, chacun dans sa spécialité, avec sa propre sensibilité. Les sources d’inspiration sont nombreuses et les couleurs issues des cuissons (émail, cendre) peuvent apporter de belles surprises (ou des déconvenues). C’est là que réside le travail de "l’apprenti", apprendre de ses erreurs pour progresser.

Jean-Jacques et Jacqueline sont unis dans un même élan, celui de proposer des pièces dont les reflets et les formes correspondront à leurs attentes respectives. Le fruit de leur travail est présenté dans leur galerie de Champagnolles. Vases, assiettes, sculptures, boîtes, coupes et autres compositions : vous n’avez que l’embarras du choix ! 

La dernière création en date concerne une série de "Crazannes" dont les formes s’inspirent des fronts de taille, surprenants, des fameuses carrières. A découvrir !


• Adresse de l’atelier : 1 chemin des Cagoules à Champagnolles 17240

lundi 28 septembre 2020

Château de Plassac : La duchesse de Berry, une rebelle chez les Bourbons sur France 3

La série Culture de France TV “Secrets d’Histoire” est en Charente-Maritime le 28 septembre. Stéphane Bern a choisi le somptueux décor du Château de Plassac pour illustrer l’épisode : “ La duchesse de Berry : une rebelle chez les Bourbons “

Le château de Plassac à l’honneur

Propriété actuelle du XVIIIème siècle est un superbe domaine de 20 hectares où se trouvent un superbe château et une exploitation viticole dédié au cognac et au pineau.

C’est aussi au sein de ce château que se sont passés des faits historiques parmi lesquels le passage de la Duchesse de Berry.

Elle s’investit pour le retour de la royauté en France et particulièrement de la famille Bourbon dont elle avait épousé un héritier. Elle eut plusieurs enfants avec le duc de Berry dont un fils, potentiel roi de France sous le nom d’Henri V.

Secrets d’histoire, l’émission de Stéphane Bern, retrace la vie mouvementée d’une aristocrate politiquement impliquée et amatrice d’art et de bains de mer.

L’émission sera diffusée lundi 28 SEPTEMBRE 2020 à 21 h 05 sur France 3 – Rediffusion le 6 octobre à 00 h 50

Saintes : Rendez-Vous Aux Jardins et Un Mois pour découvrir Bellevue-Les Boiffiers

Les Rendez-Vous Aux Jardins déplacés, à Saintes, du mois de juin au mois d’octobre, se déroulent ce vendredi et ce samedi : visites, conférence, théâtre. Dès maintenant, pensez à réserver !

• Le Mois Pour Découvrir Bellevue-Les Boiffiers : du 5 au 31 octobre, 14 rendez-vous pour (re)découvrir ces parties de notre ville : exposition, conférence, visites, table d’hôte, concert, randonnée urbaine, avec, au cœur de tous ces projets, des rencontres déclinées de multiples façons. 

Pour des raisons sanitaires toutes les places sont limitées. Là encore, pensez à réserver.





Rouffiac : concert d'Elder's Road au château de la Seigneurie

Mercredi 30 septembre à 20 h, concert à Rouffiac chez l'habitant organisé par Bernard Silly. Il aura lieu dans le cadre magnifique du "château de la Seigneurie", tout près de Saintes et Cognac (à deux pas de la Charente).

Le concert Elder's Road arrive à grands pas ! Antoine Le Roux à l'harmonica et Aymeric Simon à la guitare. Deux musiciens de grand talent interprèteront avec virtuosité un florilège parmi les plus belles mélodies de compositeurs comme : Django Reinhardt, Georges Gershwin, Jean Sébastien Bach, Claude Bolling, Richard Galliano, Tommy Emmanuel, Maurizi, Ennio Morricone et d'autres nouveautés.

• Pour réserver, rien de plus simple, appelez Bernard Silly au 07 84 38 74 73. Entrée libre (au chapeau)

• Pour s'y rendre : adresse d'arrivée (pour le parking) en vue de rejoindre le château de la Seignererie. Il s'agira d'indiquer à votre GPS : 9, 11 Rue de la Mérine 17800 Rouffiac. 

• Sur place, respect des règles sanitaires de distanciation/masque obligatoire/gel hydro à l'entrée

dimanche 27 septembre 2020

Montendre : Les équipes réunies autour du Père Bergson

Dimanche 20 septembre, en l'église de Montendre, avait lieu la rentrée pastorale avec la présentation - avant l'office - des équipes qui travaillent aux côtés du Père Bergson. Arrivant d'Haïti, il est en poste à Montendre depuis plus d'an an. 

A cette occasion, des bannières avaient été réalisées pour distinguer les activités respectives 

Elles sont nombreuses : Les équipes liturgiques, l'encadrement des jeunes (catéchisme), la chorale (répétitions ouvertes à tous le vendredi à 15 h dans la salle paroissiale face à l'église), le fleurissement, les obsèques, les baptêmes, les mariages, les registres, le CCFD, le service évangélique des malades (SEM), le rosaire, le Secours Catholique, Espérance à partager, les quêtes, l’entretien des linges sacrés, l’entretien de l’église, le Thabor, le service économique, l'animation musicale, l'équipe pastorale. 

Remerciements à tous ces bénévoles qui apportent leur pierre à l'édifice.

Un verre de l'amitié, servi sur le parvis, clôturait ce chaleureux moment de fraternité.

Le Père Bergson et Serge, sacristain




Un moment de convivialité

                                                                   Photos Nicole Bertin

mercredi 23 septembre 2020

Saintes : Didier Colus dévoile la correspondance de Pierre de Bremond d’Ars à travers les lettres de sa femme et sa sœur

Samedi dernier, l’association des Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis, que préside Pascal Even, recevait Didier Colus. Cet ancien professeur de lettres, membre de plusieurs sociétés savantes, a vécu un moment d’une intense émotion qui l’a conduit dans les pas de Pierre de Bremond d’Ars (1759-1842), dont la famille était bien connue à Saintes. A travers une correspondance qu’il a transcrite et étudiée, il a partagé le fruit de ses recherches avec le public. Si le sujet vous passionne, il sera présent à Montlieu la Garde samedi 10 octobre à l’occasion de la sortie du nouveau volume des Archives Historiques consacré précisément à ce personnage.

La correspondance de Pierre de Bremond d'Ars étudiée par Didier Colus

Dans la cité santone, qui ne connaît pas l’hôtel de Bremond d’Ars qui a fait l’objet d’une restauration ? A l’abandon durant plusieurs années, l’édifice a retrouvé une belle allure dans le quartier Martineau et que dire de son entrée gardée par deux lions ? Si la partie architecturale a été détaillée par Alain Michaud, historien, ainsi que ses différents propriétaires, Didier Colus s’est attardé sur l’un d’eux, Pierre de Bremond d’Ars. 

Présentation de l'ouvrage par Didier Colus à Saintes

Esprit en éveil et grand voyageur, il a vécu « un véritable conte de fée » avoue-t-il, expliquant comment il est entré en possession d’une partie de la correspondance de Pierre de Bremond d’Ars. En effet, le hasard l’a conduit, lui le collectionneur de marques postales, à dénicher de nombreuses lettres adressées à l’émigré. 

Vendues aux enchères à Bordeaux, elles avaient été écrites par la femme et la sœur de Pierre de Bremond d’Ars, député de la Constituante et combattant de l’armée des Princes ayant dû s’exiler en Belgique, Hollande et Allemagne. Des témoignages complétés, quelques années plus tard, par une nouvelle acquisition, à Paris cette fois-ci, où « une cave au trésor » attendait le professionnel averti ! « J’avais constaté qu’il manquait des lettres et j’ai pu réunir l’ensemble de ces archives grâce à une suite heureuse de circonstances » souligne Didier Colus. 

Ainsi, au fil des échanges, apparaît la vie bouleversée de ces aristocrates que le destin sépare. « Elisabeth, l’épouse, a un style préromantique tandis que Sophie, chanoinesse, est plus ferme dans ses positions ». Bien sûr, ces confidences n’étaient pas faites pour être publiées, mais elles apportent un vrai regard sur l’époque troublée qu’est la Révolution. D’où l’usage de quelques astuces pour échapper à la censure comme l’encre sympathique. 

« Ces lettres à l’émigré » sont à lire avec attention. Venues jusqu’à nous par ces biais inattendus que réserve parfois l’existence, elles permettent de mieux comprendre le contexte et les relations qui unissaient les membres de cette famille prise dans la tourmente. Des liens qui restent forts malgré l’éloignement. Cette première partie va du 6 décembre 1791 jusqu’au 31 décembre 1796. Un second tome devrait suivre (1796-1800).

Pierre de Brémond d'Ars, maire de la Chapelle des Pots, député suppléant de la noblesse aux Etats-Généraux de 1789 pour la sénéchaussée de Saintes, député à l'Assemblée constituante

• Assemblée générale de Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis samedi 10 octobre à Montlieu La Garde (10 h 30 salle des fêtes avenue du Général Leclerc). Ordre du jour : rapport moral et financier, renouvellement des membres du CA, présentation du volume LXX par Didier Colus, quelques mots sur le volume LXXI à publier en 2021, projets et questions diverses. En préparation, un colloque consacré à notre ami Jean Glénisson qui aurait eu 100 ans en 2021.

L’après-midi : visite de l’église de Montlieu La Garde, châsse de Saint-Ixile, ancien Petit Séminaire de Montlieu, chapelle avec vitraux et fresques, visite de l’ancien cimetière du Petit Séminaire, puis de l’église de Saint-Palais de Négrignac dont la restauration vient de s’achever et du château de Montguyon.

• Société des Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis (AHSA) 8 Rue Mauny, 17100 Saintes 05 46 93 96 72

Visite de l'hôtel de Bremond d'Ars par Alain Michaud

Frégate Hermione/Rochefort : Une journée tournée vers l’avenir à l’occasion des cinq ans de son voyage en Amérique

L'Hermione en mer (© Francis Latreuille Association Hermione)

Le 18 avril 2015, dix-sept années après le début de sa construction à Rochefort, l’Hermione prenait le large pour effectuer son voyage inaugural. Devant la proue de la réplique de la frégate de La Fayette, se profilait un périple inoubliable de seize escales, deux traversées de l’Atlantique, une tempête dantesque, des rencontres et des souvenirs qui allaient faire de cette première navigation un évènement d’envergure internationale. 

Porté par l’association Hermione-La Fayette et ses partenaires, mené par le commandant Yann Cariou et son équipage, le voyage aux Amériques n’aurait pas eu cette résonance, ni cette réussite, sans la participation pleine et entière des gabiers. Cinq ans plus tard, ces marins volontaires ont décidé de fêter cet anniversaire en proposant, samedi 26 septembre prochain à Rochefort, une journée mettant à l’honneur leur savoir-faire, leur passion de la mer et les valeurs de l’association. Une journée de retrouvailles et d’annonces qui mettra en avant les actions menées par La France Mutualiste, nouveau grand partenaire de l’association Hermione-La Fayette.

La reconstruction à l’identique de la frégate de La Fayette (XVIIIe siècle) a permis de relancer de nombreux métiers oubliés. Ainsi, charpentiers de marine, maîtres voiliers, gréeurs, forgerons ou sculpteurs ont redonné à leurs savoir-faire toutes leurs lettres de noblesse. En mer, sous la houlette d’un commandant chevronné et d’un noyau de marins professionnels, des centaines de bénévoles ont été formés depuis les premiers bords de la frégate et ses voyages successifs. 

Volontaires, passionnés, ces fameux gabiers ont eux aussi fait leur entrée dans le vocabulaire de nombreux français, mais surtout dans le patrimoine national, au même titre que l’Hermione elle-même. Cinq ans après le "périple" américain, c’est tout naturellement que l’association a confié à ces marins, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, les célébrations qui se tiendront samedi 26 septembre dans le strict respect des règles sanitaires. 

Juillet 2019, retour à Rochefort (© Maxime Franusiak)

Les Gabiers de l’Hermione lancent leurs premières « Hermionades » 

Baptisées « Hermionades », ces animations se dérouleront de 10 heures à 12 h 30 et de 14 h à 18 h sous les yeux du public. Au programme, plusieurs épreuves verront les gabiers s’affronter pour le plaisir. Lancement de toulines, compétition de matelotage, course de petit canot dans la forme de radoub, concours de serrage de voiles mais aussi démonstration de matelotage par les gabiers et les bénévoles de l’association Hermione-La Fayette, seront les temps forts de cette journée. 

Pour l’ambiance, trois sessions de chants de marins plongeront les visiteurs dans la chaleur du bord et des escales. Le grand public pourra également trouver sur place un espace librairie, une séance de dédicaces par Nigel Pert, photographe de mer, ou encore un stand de coiffure du XVIIIe siècle. A 18 h, le hissage du grand pavois et le salut de l’équipage viendront clore une journée haute en couleurs et en émotions. 

Manœuvre à bord de l'Hermione (© Association Hermione-La Fayette)

L’association Hermione-La Fayette poursuit son engagement pour les jeunes

Autre rendez-vous important de cette journée anniversaire, à 14 h, dans la foulée de l’Assemblée annuelle des adhérents, l’association Hermione-La Fayette, en présence de son grand partenaire la France Mutualiste qui s’engage dans un partenariat durable avec l’Hermione, fera un point d’étape sur le renouvellement des voiles.

A cette occasion, l’association présentera une nouvelle étape de son engagement pour les jeunes à travers ses activités de de formation et d’insertion. Dans un contexte économique particulièrement difficile pour les jeunes, l’association propose, avec le CFA de la Chambre des Métiers 17 et le concours de la Région Nouvelle Aquitaine, l’accueil en formation de 24 jeunes (diplômés CAP, Bac Pro, décrocheurs), qui n’auraient pas encore trouvé un emploi ou tout simplement leur voie. Ce dispositif expérimental permetta aux jeunes de venir sur le chantier de l’Hermione pour maintenir leurs compétences, découvrir différents métiers, apprendre à travailler en équipe et gagner en savoir-être, en complément des formations suivies au sein du CFA. 

Rendez-vous le samedi 26 septembre, à Rochefort, pour la première édition des « Hermionades » et l’annonce de nouveaux défis pour L’Hermione !

Formation des gabiers (© Association Hermione La Fayette)

© Association Hermione La Fayette

• Programme de la journée du 26 septembre : 

10 h : Ouverture du site de visite au public (horaire habituel)

10 h 30 : Lancer de toulines

11 h 30 :  Compétition de matelotage - Chants de marins jusqu’à 13 h avec la chorale Ecume de mer

15 h :  concours par équipe de serrage de voile

16 h 30 : Démonstration de matelotage avec des gabiers et des bénévoles

17 h 30 : Chants marins

18 h : Hissage du grand pavois et salut de l’équipage. 

19 h : fermeture du site.

• La frégate l'Hermione, célèbre pour son rôle dans la guerre d’indépendance de l’Amérique, a été construite à Rochefort de 1778 à 1779. La Fayette y embarqua en mars 1780 pour aider les insurgés et le  Général Washington à combattre les Anglais. L’Hermione est sortie victorieuse des nombreux combats auxquelles elle a participé. Ainsi, les 13 états britanniques, devenus indépendants, ont formé les États-Unis d’Amérique. En 1793, pendant la Révolution française, l’Hermione a repris du service comme navire de guerre. En septembre 1793, à la suite d’une mauvaise manœuvre de son capitaine, elle a fait naufrage et coulé au large du Croisais. 

En juillet 1997, à Rochefort, aux côtés de Jean-Louis Frot et du Conseil Général, l’association Hermione-La Fayette a entrepris la reconstruction de la frégate.

mardi 22 septembre 2020

Saintes/Conseil municipal : Bruno Drapron, c’est lui le patron !

Les personnalités évoluent. Entre l’adjoint aux sports de Jean-Philippe Machon, l’édile faisant fronde et créant un groupe d’opposition au sein du conseil municipal et le nouveau maire de Saintes, Bruno Drapron a subi une métamorphose. D’homme discret, il s’est transformé en un élu assumant pleinement ses nouvelles fonctions et ripostant aux remarques de ses adversaires. Publiquement, il rappelle qu’il a été désigné maire de Saintes et que seule cette réalité est à prendre en compte. Avec son équipe, il tient les rênes de la cité. N’en déplaise à ceux qui soulignent les circonstances particulières des élections municipales et l’importance de l’abstention… 

Bruno Drapron (à gauche) aux côtés de Philippe Callaud

Avoir trois oppositions officielles, celles de Jean-Philippe Machon (ex-maire), Pierre Dietz et Rémy Catrou, sans oublier Renée Lauribe Benchimol et Pierre Maudoux, est un cas de figure peu courant. Ayant obtenu 2408 voix (31,76%) contre 5172 voix si l’on cumule les scores des listes se présentant face à lui, Bruno Drapron a incontestablement bénéficié des divisions de la politique saintaise. 

En conséquence, le contexte n’est pas simple. Ses adversaires ont un seul objectif, passer au crible la moindre de ses décisions. Il n’a donc pas droit à l’erreur ! Il est attendu en particulier sur les indemnités auxquelles lui et ses adjoints renonceront durant six mois (plus de 100.000 euros) et dont le montant sera reversé aux associations qui emploient des salariés et se trouvent dépourvues face l’épidémie. Cet argument a pesé auprès des électeurs et dans les rangs, on scrute attentivement ce qu’il en sera. 

Réunissant des sensibilités de gauche, de droite, écologistes et centristes, les chefs de file de l’opposition sont réactifs, soucieux du devenir de Saintes et ils suivent attentivement les dossiers d’actualité : dans ces conditions, il est compliqué, comme c’est le cas dans des villes plus petites, de les confiner à une portion congrue. Le plus étonnant sans doute est de voir d’anciens élus de l’opposition à Jean-Philippe Machon, issus de la liste d’Isabelle Pichard (candidate socialiste aux municipales de 2014), siéger désormais dans la majorité de l’UDI Bruno Drapron. Ainsi, le radical de gauche Philippe Callaud est-il proche de l’actuel premier magistrat quand son ancienne collègue Renée Lauribe Benchimol est de l’autre côté de la barricade ! Les alliances voguent au gré des ouvertures. Quoi qu’il en soit, il y a ceux qui dirigent et ceux qui expriment leurs avis sans pour autant peser dans la balance. 

Cette volonté d’être un premier magistrat ne cédant pas à l’intimidation et aux querelles intestines, Bruno Drapron l’a exprimée jeudi dernier lors du conseil municipal organisé au Camélia. A noter des échanges assez raides avec Jean-Pierre Roudier dont il a été pourtant été proche à l’époque de Jean-Philippe Machon (absent lors de cette séance)… 

Réunion du conseil salle du Camélia (l'espace Mendès France était occupé)
Les voix de l'opposition : Jean-Pierre Roudier (représentant J.P. Machon), Rémy Catrou, Pierre Maudoux, Renée Benchimol Lauribe, Pierre Dietz

• Le point depuis l’élection de juin dernier : 

« Nous nous sommes rapidement mobilisés » a rappelé Bruno Drapron au sujet des écoles, des structures sportives (complexe Yvon Chevalier, travaux de la piste d’athlétisme entre autres), le renforcement du nombre des agents municipaux, le contact avec la population (permanence hebdomadaire du maire sans rendez-vous), la sécurité et l’ordre public (place Bassompierre, centre ville), les efforts réalisés en matière d’animation malgré le Covid-19, la réussite du village des associations qui sera reconduit en 2021 au jardin public, le versement de bons d’achat de 50 euros aux personnes s’étant investies durant la crise, le soutien aux commerces saintais (« nous allons injecter 250.000 euros dans l’économie locale » remarque le premier magistrat), les aides diverses (exonération sur les droits de terrasse, crédits d’investissement, etc), la réduction des dépenses de communication de la mairie (revue trimestrielle). 

A droite, Dominique Deren est l'adjointe chargée de la culture et du patrimoine de la ville

• Deux nouveaux conseillers municipaux : Liliane Arnaud et Denys Piningre ayant démissionné du conseil municipal, ils sont remplacés par Barbara Roussaud et Dominique Arnaud.

• 55 questions à l’ordre du jour : « Vous faites mieux que votre ancien maître Jean-Philippe Machon » a souligné Renée Lauribe Benchimol en s’interrogeant sur l’importance de l’ordre du jour, soit 55 questions (entraînant une charge de travail pour étudier les documents en quelques jours). L’ancien premier magistrat n’a jamais dépassé les 35 ! 

• Budget de la Ville de Saintes : 

Philippe Callaud, adjoint aux finances : « les recettes sont supérieures aux dépenses et nous dégageons une épargne brute». 

Philippe Callaud présente les chiffres

Le budget de la Ville est d’environ 34 M d’euros en fonctionnement et 15 M d’euros en investissement. Plus de 30 M d’euros seront insufflés en investissement sur les six ans à venir (sites Saint-Louis où la partie logements sera conservée, aménagement, golf, voirie, caméras de vidéoprotection, patrimoine, Saint-Eutrope, amphithéâtre, pont de Lormont, etc).

Un audit sur la précédente mandature sera réalisé. 

• Quid du site Saint-Louis ? 

Pierre Maudoux s'interroge sur l'avenir du site Saint-Louis. « Etes-vous dans la continuité ou dans la sidération ? ». La majorité est défavorable à l’hôtel, au restaurant dans l’église désaffectée et à l’ascenseur. « Je souhaite pouvoir utiliser les études réalisées. Il faut travailler sur ce dossier avec "délicatesse". Nous avons face à nous un groupe puissant et procédurier. Nous ne nous interdisons pas de revenir sur l’ensemble du projet que nous voulons avant tout réussir. Il y a des années que ce site est en sommeil » répond le maire. Joël Terrien est chargé du suivi. 

• Coût d’un élève à Saintes : 218 euros en maternelle et 159 euros en élémentaire.

• D’un avis unanime, l’opposition demande une meilleure communication. Pour preuve, elle devait livrer un article pour le bulletin municipal… pour le lendemain. La prochaine fois, elle aimerait être avertie un peu plus tôt. Du côté de la majorité, on assure que des mails lui ont été adressés. Idem pour les différentes assemblées où sa représentation est assez modeste. 

Les oppositions, largement impliquées

Saintes/Nécrologie : Dominique Bussereau rend hommage à Brigitte Favreau, conseillère départementale

Brigitte Favreau aux côtés de Christophe Dourthe

« C'est avec peine que nous apprenons le décès de Brigitte Favreau. Le Département de la Charente- Maritime tient tout d'abord à saluer le courage et la détermination de celle qui fut Conseillère Départementale du canton de Saintes depuis 2015, dans son combat face à la maladie.

Ancienne aide-soignante, Brigitte Favreau était chaleureuse et accessible. Elle a marqué la vie publique de son territoire en étant à l'écoute et engagée auprès de ses concitoyennes et de ses concitoyens.

Très attachée à la ville de Saintes, elle y était conseillère municipale et siégeait comme déléguée communautaire à la Communauté d’Agglomération de Saintes.

Au Département, elle était membre de la Commission des Affaires Scolaires et de l’Enseignement Supérieur au sein de laquelle elle s’était beaucoup impliquée dans les dossiers de réhabilitation des collèges saintais et en particulier de l’établissement René Caillié.

Avec tous mes collègues de l’Assemblée Départementale, je rends hommage à une élue de terrain, sincère et généreuse et présente mes condoléances à sa famille et à ses proches.

Dominique Bussereau, Président du Département de la Charente-Maritime et de l'Assemblée des Départements de France

• Les obsèques de Brigitte Favreau seront célébrées en l’église Saint-Eutrope de Saintes jeudi 24 septembre à 15 h. Qu’elle repose en paix. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille.

lundi 21 septembre 2020

Le comédien Michael Lonsdale nous a quittés : Retour sur sa venue à Jonzac et Expiremont

L’acteur Michael Lonsdale est décédé lundi 21 septembre à l’âge de 89 ans à son domicile parisien. Nous avions eu le plaisir de le rencontrer lors de deux spectacles en Saintonge. A Jonzac en septembre 2013 où il animait une soirée champêtre avec ses amis Monique et Philippe Scheyder. En toile de fond, un bel hommage à la nature et à la rose, fleur qui a inspiré des écrivains célèbres dont Ronsard. A cette occasion, nous avions échangé avec lui et passé un très agréable moment.
En décembre, il était reçu par les Culturales d'Expiremont. Il y avait présenté un joli spectacle sur Léonard de Vinci, toujours avec ses amis Monique et Patrick Scheyder, pianiste. 


Retour sur cette interview publiée en septembre 2013 :
 
Michael Lonsdale : « Je suis l'un des rares comédiens à avoir embrassé Sean Connery sur la bouche ! »

Avoir devant soi Michaël Lonsdale n’est pas coutume. Ce grand comédien, resté simple et accessible, a reçu en février 2011 le premier César de sa carrière en tant que meilleur second rôle masculin pour «Des hommes et des dieux».

Il pose sur l’existence un regard doux et profond qu’accompagne une voix posée, volontaire ou interrogative. Sa chevelure longue et grisonnante le rend intemporel.
Michael Lonsdale est unique par sa démarche artistique, ses engagements personnels, son talent et cette volonté d’avancer en cherchant la lumière. La flamme ne doit jamais s’éteindre ! Homme de parole et d’expression, la liste des films dans lesquels il a tourné est impressionnante, sans compter les pièces de théâtre et autres activités dont l’écriture.
Nombreux se souviennent de sa prestation dans un James Bond « Moonraker » où il jouait le rôle du méchant ou dans « Le nom de la rose » de Jean-Jacques Annaud. Il y incarnait l’Abbé aux côtés d’un Sean Connery portant les habits de Guillaume de Baskerville.
Que de chemin parcouru depuis les deux rôles que lui avait offerts, à ses débuts, François Truffaut dans « La mariée était en noir » et « Baisers volés » où il s’est fait un nom au cinéma.

• Michaël Lonsdale, quand est née l’envie de devenir comédien ? 

Je suis né à Paris d’une mère française et d’un père anglais, officier dans l’Armée. Peu après ma naissance, nous sommes partis nous installer à Londres avant de rejoindre le Maroc durant l’été 1939. Avec la déclaration de la guerre, nous ne pouvions pas rentrer en Angleterre. Nous sommes restés dix ans au Maroc. Les alliés y ont débarqué en 1942. Nous avions le cœur qui battait. C’était la folie jour et nuit, les soldats arrivaient de tout l’Empire britannique. Ils nous donnaient du chocolat. Comme je parlais anglais, je pouvais communiquer avec eux. Un jour, les G.I. m’avaient fait boire de la bière et je suis rentré en zigzaguant. Ma mère était furieuse ! 
À cette époque, j’allais souvent au cinéma et c’est ainsi qui j’ai découvert les films de John Ford. C’est sans doute là qu’est née la vocation. Les enfants ont besoin qu’on leur raconte des histoires, les adultes aussi finalement !
Je suis revenu en France en 1947. Il y avait encore des cartes alimentaires. À Paris, j’étais un peu terrorisé, je m’y sentais seul. J’ai eu envie de devenir comédien.
Après un premier essai qui ne m’avait pas donné satisfaction, j’ai suivi le cours de théâtre de Tania Balachova où l’on pouvait croiser Laurent Terzieff ou Delphine Seyrig. En deux ans, j’ai tout appris avec elle et surtout, j’ai réussi à vaincre ma timidité en jouant des rôles plus corsés.
Un jour, Tania m’a demandé d’incarner un personnage violent, ce qui n’est pas du tout dans mon caractère. En sortant de mes gonds, c’est-à-dire en me faisant comprendre que je ne pouvais pas me cantonner au rôle du gentil, elle m’a rendu service ! Il y a une phrase que j’ai retenue : « Au théâtre, vous pourrez faire au public des confidences que vous ne dites à personne » !

• Quand avez-vous reçu l’appel de la foi ? 

Je n’ai pas été assommé par la foi, comme certaines personnes ont pu l’être. Elle est venue par touches délicates, discrètement. Enfant, je me souviens que ma mère m’avait acheté le livre « The life of Jesus ». Dans les musées de Londres, après la guerre, j’ai découvert des chefs d’œuvre de Léonard de Vinci, Bellini. L’émotion était grande.
Quand j’étais enfant, j’accompagnais ma mère à la messe et j’y manifestais une curiosité réelle. Ainsi, quand j’entendais Alleluia, je m’interrogeais de savoir qui était Luia. Le prêtre était consterné ! Plus tard, à Paris, j’ai visité les ateliers d’art sacré place Furstemberg où se trouvait l’école du peintre Maurice Denis. Un soir, un Dominicain a parlé de l’art et de la foi tels que je les ressentais. Il s’agissait du Père Regamey, grand spécialiste de l’art religieux. Nous avons longuement échangé bien que j’ai eu du mal à exprimer mes sentiments par de simples mots. « Si ta quête est la vérité, la pureté et la beauté, c’est sans doute Dieu que tu cherches » me dit-il.
Par la suite, j’ai eu un cadeau du ciel : Un dimanche, l’une de mes tantes m’avait emmené à l’office de l’église Saint-Séverin. En sortant, il pleuvait tant que les fidèles étaient massés sur le parvis. Parmi eux, Il y avait une femme aveugle, épouse d’un officier de marine, que ma tante m’a présentée. Il fut convenu que je lui rendrais visite. Ce jour-là, ce fut l’enchantement. Elle était joyeuse, souriante.  Comme elle adorait marcher dans Paris, je lui ai servi de « cavalier » à travers les rues. Elle me racontait ce qui était à ma portée. Parfois, elle employait des mots que je ne connaissais pas. J’étais sous le charme.
À 22 ans, j’ai demandé à être baptisé dans la foi catholique. À une époque, j’ai pensé entrer dans les ordres, puis j’ai abandonné cette idée. J’ai trop besoin de l’expression artistique !


• Votre carrière est vaste. Il est difficile de ne pas évoquer le tournage du ‘‘Nom de la rose’’ avec Sean Connery ! 

De très beaux moments ! Tous les extérieurs ont été tournés à Rome. Le monastère où se déroule l’intrigue se trouve en Allemagne. Depuis, cet édifice est devenu un centre viticole. Les décors inté-rieurs, dont le dédale des escaliers, ont été entièrement créés sur un terrain vague à côté des studios de Cinecitta. Durant l’incendie, trois camions de pompiers étaient présents pour veiller au grain avec leurs lances. Sur le plateau, c’était la grande émotion avec trois caméras, l’une au milieu, les deux autres à droite et à gauche. C’est ainsi que nous avons sur la pellicule vingt minutes d’un brasier inoubliable. Dans ce film, j’incarnais l’Abbé. Dans ce rôle précisément, vous êtes face à l’Inquisition qu’incarne Bernardo Gui… 
Je suis contre l’Inquisition. C’est une erreur de l’église, elle n’avait pas à torturer les gens, soit disant parce qu’il y avait le démon. Je le regrette d’autant plus que ce sont les Dominicains qui l’ont surtout pratiquée.

• Que pensez-vous du célèbre Sean Connery ? 

Sean est merveilleusement simple. Il connaissait le nom de tout le monde et n’hésitait pas à se joindre à nous le soir pour boire un verre à l’hôtel après le tournage. C’était la première fois que je tournais avec lui et je dois être l’un des rares comédiens - en général, ce sont surtout de belles actrices - à l’avoir embrassé sur la bouche comme c’était la coutume à l’époque chez les moines ! Trois prises ont eu lieu. Lui est Ecossais et moi à moitié Anglais. « It’s a game » comme disent les Anglo-saxons. Les hommes politiques russes font d’ailleurs la même chose ! 
Ce film a été un grand moment pour moi. J’étais un peu ennuyé parce que Jean-Jacques Annaud voulait que tous les moines soient des monstres. Certains ont des allures inquiétantes, en effet.

• Dans le film « Des hommes et des dieux », vous évoluez dans le même registre, celui de l’intolérance religieuse… 

L’un des grands films de ma carrière est précisément celui-ci avec India Song, réalisé par Marguerite Duras. Dans « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois vu par trois millions de spectateurs, j’incarne le frère Luc qui n’a jamais osé être prêtre. Médecin, il est dans son officine tous les jours du matin au soir et n’assiste pas aux offices. Le souvenir le plus terrible que je garde du tournage est bien sûr l’assassinat des membres de la communauté. J’ai pu improviser deux fois, dont la petite scène avec l’Algérienne qui vient me demander « qu’est-ce que c’est l’amour ? ». 

• Vous rendez hommage à des femmes exceptionnelles. Quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ? 

Sœur Emmanuelle a découvert les bidonvilles du  Caire à 62 ans. Les chiffonniers y croupissaient dans les ordures et se nourrissaient de vieilles tomates pourries. En véritable pèlerin, elle est partie en Europe chercher des fonds pour aider les pauvres.
Un jour, Robert Hossein l’a emmenée au restaurant, chez Lasserre à Paris. Elle a accepté car elle avait un plan : « Tous ces gens ont beaucoup d’argent » dit-elle à Robert. Elle est allée de table en table demander une aide pour son œuvre. Les gens l’ont écoutée avec attention, ce n’était pas quelqu’un d’ordinaire. Savez-vous qu’elle écrivait de merveilleux poèmes ? Je l’ai rencontrée plusieurs fois. Pour mener à bien ses projets, elle disait qu’on devait la reconnaître, c’est pourquoi elle n’hésitait pas à apparaître sur la scène médiatique. Sa vocation était sublime. Elle a sauvé des milliers de vies, des enfants en particulier.

Sainte Thérèse de Lisieux était envahie par l’esprit. Elle voulait entrer au Carmel dès l’âge de 14 ans. Or, l’âge légal était de 15 ans. Elle s’est rendue à Rome avec son père pour y rencontrer le Pape. Elle a finalement concrétisé son vœu. Elle est morte à l’âge de 24 ans, submergée par la grâce. Il y a aussi des hommes, bien sûr.
Comment de ne pas citer l’abbé Pierre qui lança le fameux appel en faveur des sans logis en février  1954 et créa le mouvement d’Emmaüs ? J’ai travaillé avec lui pendant six mois dans « Le bal des Exclus » où je jouais Momo dont plus personne ne voulait avant qu’un abbé ne lui ouvre sa porte. S’y ajoute le grand Saint-François d’Assise qu’il n’est pas besoin de présenter.

• L’écriture fait également partie de votre vie ? 

J’ai publié quatre livres qui sont des interviews - Oraisons chez Actes Sud, visites aux éditions Pauvert, Confiance et La prière, entre-tiens avec Jacques Bonnadier - ainsi que des ouvrages illustrés sur les œuvres qui m’ont le plus touché en peinture et sur l’amour du monde aux éditions Philippe Rey.

                                                                                                                 Reportage/photos Nicole Bertin

• A Jonzac
• A Expiremont
Quel plaisir d'échanger avec Michael Lonsdale !

Varzay : Pas d'éoliennes !

Bonne nouvelle pour les opposants au projet de parc éolien à Varzay, l'association Donquichotte17460 et la Fédération Stop éoloien : L'arrêté préfectoral du 10 septembre 2020 porte refus d’autorisation d’exploiter une installation de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent sur la commune de Varzay...

Extraits de l'arrêté :




Saint-Vaize/Parrainage de la famille Avetisyan-Sakanyan : « Notre geste est plus qu’un geste politique, c’est un geste citoyen, républicain et humaniste en harmonie avec nos idéaux » déclare Michel Roux

Samedi après-midi, en présence d'une nombreuse assistance, Michel Roux, maire de Saint-Vaize, a officialisé le parrainage républicain de la famille Avetisyan-Sakanyan, d'origine arménienne. Demeurant en Saintonge depuis plusieurs années, elle est menacée d’expulsion. « Peu importe l’origine de Haykuhi, d’Artur, de Sarah ou d’Éva. Ils sont avant tout citoyens du monde et ils ont démontré des facultés d’intégration exemplaires » a souligné le premier magistrat....

Parrainage républicain pour la famille Avetisyan-Sakanyan (© Denys Piningre)

• Discours prononcé par Michel Roux, maire de Saint-Vaize :

« Nous voici réunis pour montrer à ceux qui disent que nos amis Arméniens n’ont pas d’attache en France, et à Saintes en particulier, qu’ils se trompent. Un comité de soutien a été créé et de nombreuses personnalités apportent leur soutien. Une pétition sur internet regroupe plus de 2000 signatures, sans compter celles qui circulent sur papier et les témoignages de sympathie sur les réseaux sociaux. Je tiens à remercier les élus qui ont apporté leur soutien à Haykuhi, Artur, Sarah et Éva soit par écrit, soit par leur présence : Françoise Libourel, maire de Vénérand ; Benoît Biteau, député européen et conseiller régional ; Bruno Drapron, maire de Saintes et président de la CDA ; Jacky Emon, conseiller régional ; Stéphane Trifiletti, conseiller régional ; Christophe Dourthe, conseiller départemental ; Fabrice Barusseau, maire de Villars les Bois ;  Jean-Luc Marchais, maire de Bussac sur Charente ; Éric Pannaud, maire de Chaniers ; Pierre-Henri Jallais, maire de La Chapelle des Pots ; Jean-Marc Audouin, maire de Saint-Sauvant ;  Bernard Chateaugiron, maire de Varzay. Je remercie également tous les autres élus présents dans cette salle ainsi que les adjoints, conseillers municipaux et habitants de Saint-Vaize.

La mobilisation de ces élus, qui va au-delà des opinions et des clivages politiques, nous aide à penser que la cause que nous défendons est juste et que vous avez fait un beau travail.

Je voudrais souligner le caractère exceptionnel de cette cérémonie, à l’image de l’urgence et de la gravité de la situation qui nous amène à l’organiser.

Le 12 août dernier, le Tribunal administratif rejetait les arrêtés de la préfecture qui avait ordonné une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) à nos amis Arméniens résidant en France depuis plus de sept ans. Après la décision du TA, un vent d’espoir soufflait sur cette affaire et chacun espérait secrètement que les autorités ne feraient pas appel de cette décision. Jeudi soir, la nouvelle tombait : appel de ce jugement était fait.

Notre geste aujourd’hui est plus qu’un geste politique, c’est un geste citoyen républicain et humaniste en harmonie avec nos idéaux. Quand je regarde Sarah et Éva, je pense aux enfants suivants, tous nés hors de France : Yvo Livi plus connu sous le nom d’Yves Montant ; Achod Malakian plus connu sous le nom d’Henry Verneuil ; Serge Reggiani ; Georges Charpak, prix Nobel de physique en 1992 ; Maria Sklodowska plus connue sous le nom de Marie Curie, prix Nobel de physique et prix Nobel de chimie... pour ne citer qu’eux.

Quand on parle d’accueil, d’immigration, de sans-papiers, on nous rappelle la fameuse phrase "la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde". Dans cette affirmation, on confond les causes et les effets. La vraie question est : Pourquoi ce monde crée-t-il tant de misère ? Les facteurs d’émigration sont toujours les mêmes. Ils sont connus depuis la nuit des temps, la guerre, la misère, la mafia, l’esclavage avec, comme dénominateur commun, "le fric" et l’exploitation.

Alors, quand on n’a plus que sa vie à risquer, on fuit, quitte à mettre son existence en jeu. C’est un reflexe humain que nos parents et grands-parents ont connu au moment des deux guerres mondiales !

Peu importe l’origine de Haykuhi, d’Artur, de Sarah ou d’Éva. Ils sont avant tout citoyens du monde et ils ont démontré des facultés d’intégration exemplaires. Ils doivent pouvoir vivre dans notre pays dans les meilleures conditions possibles.

En s’engageant dans ce parrainage, les élus, les parrain et marraine qui sont nos représentants, savent qu’au-delà de l’acte symbolique qu’ils accomplissent, c’est un acte de solidarité qu’ils expriment envers cette famille et leurs enfants. Par cet acte symbolique, engageons-nous à soutenir cette famille dans ses démarches jusqu’à l’obtention du droit de vivre sereinement et légalement en France.

Nous voulons croire et montrer que la France est non seulement une Terre d’accueil, de liberté, d’égalité, de fraternité, mais aussi de solidarité dans sa composante essentielle qu’est la laïcité ».

Mireille Riffaud (comité de soutien à Artur et Haykuhi) et Jean-Yves Boiffier (comité de soutien, comité anti-expulsion de Saintes) ont été désignés comme marraine et parrain républicains d’Haykuhi Sakanyan et Artur Avetisyan et de leurs filles Sarah et Eva, nées en France, âgées de 7 ans et un an (© Denys Piningre).

Sous le regard de Marianne (© Denys Piningre)

• Michel Roux a rappelé l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Enfant adoptée à l’unanimité des 78 États membres de l’Organisation des Nations Unies le 20 novembre 1959

Jean-Nicolas Richard (© Denys Piningre)

• Jean-Nicolas Richard, directeur du Conservatoire de Saintes, a proposé de petits intermèdes entre chaque prise de parole. Par la musique (J.S. Bach), il a manifesté son soutien à cet acte de fraternité.