Pages

mercredi 23 septembre 2020

Saintes : Didier Colus dévoile la correspondance de Pierre de Bremond d’Ars à travers les lettres de sa femme et sa sœur

Samedi dernier, l’association des Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis, que préside Pascal Even, recevait Didier Colus. Cet ancien professeur de lettres, membre de plusieurs sociétés savantes, a vécu un moment d’une intense émotion qui l’a conduit dans les pas de Pierre de Bremond d’Ars (1759-1842), dont la famille était bien connue à Saintes. A travers une correspondance qu’il a transcrite et étudiée, il a partagé le fruit de ses recherches avec le public. Si le sujet vous passionne, il sera présent à Montlieu la Garde samedi 10 octobre à l’occasion de la sortie du nouveau volume des Archives Historiques consacré précisément à ce personnage.

La correspondance de Pierre de Bremond d'Ars étudiée par Didier Colus

Dans la cité santone, qui ne connaît pas l’hôtel de Bremond d’Ars qui a fait l’objet d’une restauration ? A l’abandon durant plusieurs années, l’édifice a retrouvé une belle allure dans le quartier Martineau et que dire de son entrée gardée par deux lions ? Si la partie architecturale a été détaillée par Alain Michaud, historien, ainsi que ses différents propriétaires, Didier Colus s’est attardé sur l’un d’eux, Pierre de Bremond d’Ars. 

Présentation de l'ouvrage par Didier Colus à Saintes

Esprit en éveil et grand voyageur, il a vécu « un véritable conte de fée » avoue-t-il, expliquant comment il est entré en possession d’une partie de la correspondance de Pierre de Bremond d’Ars. En effet, le hasard l’a conduit, lui le collectionneur de marques postales, à dénicher de nombreuses lettres adressées à l’émigré. 

Vendues aux enchères à Bordeaux, elles avaient été écrites par la femme et la sœur de Pierre de Bremond d’Ars, député de la Constituante et combattant de l’armée des Princes ayant dû s’exiler en Belgique, Hollande et Allemagne. Des témoignages complétés, quelques années plus tard, par une nouvelle acquisition, à Paris cette fois-ci, où « une cave au trésor » attendait le professionnel averti ! « J’avais constaté qu’il manquait des lettres et j’ai pu réunir l’ensemble de ces archives grâce à une suite heureuse de circonstances » souligne Didier Colus. 

Ainsi, au fil des échanges, apparaît la vie bouleversée de ces aristocrates que le destin sépare. « Elisabeth, l’épouse, a un style préromantique tandis que Sophie, chanoinesse, est plus ferme dans ses positions ». Bien sûr, ces confidences n’étaient pas faites pour être publiées, mais elles apportent un vrai regard sur l’époque troublée qu’est la Révolution. D’où l’usage de quelques astuces pour échapper à la censure comme l’encre sympathique. 

« Ces lettres à l’émigré » sont à lire avec attention. Venues jusqu’à nous par ces biais inattendus que réserve parfois l’existence, elles permettent de mieux comprendre le contexte et les relations qui unissaient les membres de cette famille prise dans la tourmente. Des liens qui restent forts malgré l’éloignement. Cette première partie va du 6 décembre 1791 jusqu’au 31 décembre 1796. Un second tome devrait suivre (1796-1800).

Pierre de Brémond d'Ars, maire de la Chapelle des Pots, député suppléant de la noblesse aux Etats-Généraux de 1789 pour la sénéchaussée de Saintes, député à l'Assemblée constituante

• Assemblée générale de Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis samedi 10 octobre à Montlieu La Garde (10 h 30 salle des fêtes avenue du Général Leclerc). Ordre du jour : rapport moral et financier, renouvellement des membres du CA, présentation du volume LXX par Didier Colus, quelques mots sur le volume LXXI à publier en 2021, projets et questions diverses. En préparation, un colloque consacré à notre ami Jean Glénisson qui aurait eu 100 ans en 2021.

L’après-midi : visite de l’église de Montlieu La Garde, châsse de Saint-Ixile, ancien Petit Séminaire de Montlieu, chapelle avec vitraux et fresques, visite de l’ancien cimetière du Petit Séminaire, puis de l’église de Saint-Palais de Négrignac dont la restauration vient de s’achever et du château de Montguyon.

• Société des Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis (AHSA) 8 Rue Mauny, 17100 Saintes 05 46 93 96 72

Visite de l'hôtel de Bremond d'Ars par Alain Michaud

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire