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mardi 22 septembre 2020

Saintes/Conseil municipal : Bruno Drapron, c’est lui le patron !

Les personnalités évoluent. Entre l’adjoint aux sports de Jean-Philippe Machon, l’édile faisant fronde et créant un groupe d’opposition au sein du conseil municipal et le nouveau maire de Saintes, Bruno Drapron a subi une métamorphose. D’homme discret, il s’est transformé en un élu assumant pleinement ses nouvelles fonctions et ripostant aux remarques de ses adversaires. Publiquement, il rappelle qu’il a été désigné maire de Saintes et que seule cette réalité est à prendre en compte. Avec son équipe, il tient les rênes de la cité. N’en déplaise à ceux qui soulignent les circonstances particulières des élections municipales et l’importance de l’abstention… 

Bruno Drapron (à gauche) aux côtés de Philippe Callaud

Avoir trois oppositions officielles, celles de Jean-Philippe Machon (ex-maire), Pierre Dietz et Rémy Catrou, sans oublier Renée Lauribe Benchimol et Pierre Maudoux, est un cas de figure peu courant. Ayant obtenu 2408 voix (31,76%) contre 5172 voix si l’on cumule les scores des listes se présentant face à lui, Bruno Drapron a incontestablement bénéficié des divisions de la politique saintaise. 

En conséquence, le contexte n’est pas simple. Ses adversaires ont un seul objectif, passer au crible la moindre de ses décisions. Il n’a donc pas droit à l’erreur ! Il est attendu en particulier sur les indemnités auxquelles lui et ses adjoints renonceront durant six mois (plus de 100.000 euros) et dont le montant sera reversé aux associations qui emploient des salariés et se trouvent dépourvues face l’épidémie. Cet argument a pesé auprès des électeurs et dans les rangs, on scrute attentivement ce qu’il en sera. 

Réunissant des sensibilités de gauche, de droite, écologistes et centristes, les chefs de file de l’opposition sont réactifs, soucieux du devenir de Saintes et ils suivent attentivement les dossiers d’actualité : dans ces conditions, il est compliqué, comme c’est le cas dans des villes plus petites, de les confiner à une portion congrue. Le plus étonnant sans doute est de voir d’anciens élus de l’opposition à Jean-Philippe Machon, issus de la liste d’Isabelle Pichard (candidate socialiste aux municipales de 2014), siéger désormais dans la majorité de l’UDI Bruno Drapron. Ainsi, le radical de gauche Philippe Callaud est-il proche de l’actuel premier magistrat quand son ancienne collègue Renée Lauribe Benchimol est de l’autre côté de la barricade ! Les alliances voguent au gré des ouvertures. Quoi qu’il en soit, il y a ceux qui dirigent et ceux qui expriment leurs avis sans pour autant peser dans la balance. 

Cette volonté d’être un premier magistrat ne cédant pas à l’intimidation et aux querelles intestines, Bruno Drapron l’a exprimée jeudi dernier lors du conseil municipal organisé au Camélia. A noter des échanges assez raides avec Jean-Pierre Roudier dont il a été pourtant été proche à l’époque de Jean-Philippe Machon (absent lors de cette séance)… 

Réunion du conseil salle du Camélia (l'espace Mendès France était occupé)
Les voix de l'opposition : Jean-Pierre Roudier (représentant J.P. Machon), Rémy Catrou, Pierre Maudoux, Renée Benchimol Lauribe, Pierre Dietz

• Le point depuis l’élection de juin dernier : 

« Nous nous sommes rapidement mobilisés » a rappelé Bruno Drapron au sujet des écoles, des structures sportives (complexe Yvon Chevalier, travaux de la piste d’athlétisme entre autres), le renforcement du nombre des agents municipaux, le contact avec la population (permanence hebdomadaire du maire sans rendez-vous), la sécurité et l’ordre public (place Bassompierre, centre ville), les efforts réalisés en matière d’animation malgré le Covid-19, la réussite du village des associations qui sera reconduit en 2021 au jardin public, le versement de bons d’achat de 50 euros aux personnes s’étant investies durant la crise, le soutien aux commerces saintais (« nous allons injecter 250.000 euros dans l’économie locale » remarque le premier magistrat), les aides diverses (exonération sur les droits de terrasse, crédits d’investissement, etc), la réduction des dépenses de communication de la mairie (revue trimestrielle). 

A droite, Dominique Deren est l'adjointe chargée de la culture et du patrimoine de la ville

• Deux nouveaux conseillers municipaux : Liliane Arnaud et Denys Piningre ayant démissionné du conseil municipal, ils sont remplacés par Barbara Roussaud et Dominique Arnaud.

• 55 questions à l’ordre du jour : « Vous faites mieux que votre ancien maître Jean-Philippe Machon » a souligné Renée Lauribe Benchimol en s’interrogeant sur l’importance de l’ordre du jour, soit 55 questions (entraînant une charge de travail pour étudier les documents en quelques jours). L’ancien premier magistrat n’a jamais dépassé les 35 ! 

• Budget de la Ville de Saintes : 

Philippe Callaud, adjoint aux finances : « les recettes sont supérieures aux dépenses et nous dégageons une épargne brute». 

Philippe Callaud présente les chiffres

Le budget de la Ville est d’environ 34 M d’euros en fonctionnement et 15 M d’euros en investissement. Plus de 30 M d’euros seront insufflés en investissement sur les six ans à venir (sites Saint-Louis où la partie logements sera conservée, aménagement, golf, voirie, caméras de vidéoprotection, patrimoine, Saint-Eutrope, amphithéâtre, pont de Lormont, etc).

Un audit sur la précédente mandature sera réalisé. 

• Quid du site Saint-Louis ? 

Pierre Maudoux s'interroge sur l'avenir du site Saint-Louis. « Etes-vous dans la continuité ou dans la sidération ? ». La majorité est défavorable à l’hôtel, au restaurant dans l’église désaffectée et à l’ascenseur. « Je souhaite pouvoir utiliser les études réalisées. Il faut travailler sur ce dossier avec "délicatesse". Nous avons face à nous un groupe puissant et procédurier. Nous ne nous interdisons pas de revenir sur l’ensemble du projet que nous voulons avant tout réussir. Il y a des années que ce site est en sommeil » répond le maire. Joël Terrien est chargé du suivi. 

• Coût d’un élève à Saintes : 218 euros en maternelle et 159 euros en élémentaire.

• D’un avis unanime, l’opposition demande une meilleure communication. Pour preuve, elle devait livrer un article pour le bulletin municipal… pour le lendemain. La prochaine fois, elle aimerait être avertie un peu plus tôt. Du côté de la majorité, on assure que des mails lui ont été adressés. Idem pour les différentes assemblées où sa représentation est assez modeste. 

Les oppositions, largement impliquées

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