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dimanche 30 juin 2013

Le magnifique hôtel de ville
de La Rochelle
victime d'un violent incendie


Réaction d'Arnaud Jaulin, conseiller municipal de La Rochelle

La Rochelle vit une épreuve terrible avec l’incendie du lieu qui en est le cœur.
L’intérêt historique, patrimonial et artistique du bâtiment s’inscrit dans un cadre national. Mais au-delà de la pierre meurtrie, c’est un des plus hauts lieux de vie de la Ville qui est touché : dans cette mairie, à cet endroit même et depuis la fin du XIIIe siècle, on y discute de la vie communale, on y travaille, on y échange, on s’y dispute, on y partage ou on y passe du temps, on s’y aime ou on apprend à mieux comprendre l’autre. On y défend en tous cas toujours avec ardeur et conviction ce que l’on estime être le meilleur pour La Rochelle et les Rochelais.

Cet hôtel de ville est la maison de tous dans laquelle sont reçus des milliers de personnes, délégations, partenaires, visiteurs, citoyens, familles de mariés, usagers, administratifs. Perdre des pans entiers d’un tel édifice est une blessure profonde pour les amoureux du patrimoine comme pour ceux qui s’y sont mariés, pour ceux qui y travaillent quotidiennement comme pour ceux qui y ont vécu de beaux moments. Il y a dans la disparition de ces lieux magiques une part de l’âme de la Ville et de son histoire qui s’efface. Mais il n’y a heureusement que des dégâts matériels, les œuvres d’art ayant, en très grande majorité, grâce aux pompiers et aux services, été sauvés. Si les pertes sont irrémédiables pour notre patrimoine, nous savons reconstruire.

Il nous faut apprendre, par ces coups du sort, à aimer nos lieux, à y partager encore, à y vivre pleinement notre histoire et à y construire ensemble. Les artisans et compagnons permettront assurément de retrouver la beauté du lieu à moyen terme. Et, dans l’amour de leur ville qui unit les Rochelais, La Rochelle saura trouver l’énergie de repartir avec force. Il nous faudra désormais certainement repenser l’organisation des Services de notre Ville (redéveloppés à l’Arsenal et surtout mieux mutualisés avec la Communauté d’Agglomération) pour continuer à servir l'intérêt public, les habitants de notre ville et continuer à construire l'avenir d'une Grande Rochelle.


• Sur cette photo, l'hôtel de ville de la Rochelle, superbe édifice du gothique finissant et de la Renaissance, avant le violent incendie qui l'a gravement endommagé. Il y a encore peu de temps, les guides touristiques le décrivaient ainsi : L'enceinte, élevée vers la fin du XVe siècle et le début du XVIe, fait penser à un château-fort avec chemin de ronde crénelé avec mâchicoulis, tour-beffroi. A l'intérieur, en revanche, resplendit une magnifique façade construite à la mode italienne sous Henri IV. C'est la façade du bâtiment principal défendu par l'enceinte gothique.
L'intérieur de l'édifice, ouvert à la visite, est de style pré-Renaissance (XVIe siècle). On y trouve notamment le fameux cabinet de Jean Guiton, l'âme de la résistance rochelaise face à Richelieu pendant le siège de la ville en 1628.

Souhaitons que cette construction puisse retrouver son aspect d'antan comme ce fut le cas pour le château de Dampierre-sur-Boutonne, célèbre pour ses caissons alchimiques.

Le Père Patricio
en Haute-Saintonge
Témoignage sur le Honduras


« Nous construisons des vies et moi,
j’en suis un exemple »...


C’est par ce témoignage ô combien émouvant d’un jeune habitant du Honduras que le Père Patricio, missionnaire dans ce pays d’Amérique Centrale, a montré combien il est important de tendre la main pour former une chaîne… 

Au Honduras, l'école fonctionne de février à novembre. Les vacances ont lieu en décembre et en janvier. C'est l'époque où l'on part à mer (à 3 heures de route de Tegucigalpa) mais peu s'y rendent faute de moyens. En été, il y a la Semaine sainte.
Au départ, il y a le père Patricio Larrosa, fondateur de l’ONG ACOES. Il y a vingt ans qu’il se bat pour donner une chance aux enfants déshérités du Honduras. Une chance qui passe par l’éducation, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Entouré de bonnes volontés (un réseau pour utiliser un terme actuel), il a créé des écoles à Tegucigalpa qui accueillent 3 000 élèves. Le principe ? Que les aînés qui ont un jour reçu cette main tendue aident à leur tour les plus jeunes. Dans l’un des pays les plus pauvres au monde, où la drogue et la violence sont de véritables fléaux, le Père Patricio a osé relever le défi en comblant un vide. Les écoles publiques sont satisfaites quand les élèves connaissent l’hymne national. Les écoles privées, quant à elles, sont ouvertes aux classes aisées et se donnent bonne conscience en recevant 5 % « d’indigents ».
Lui a imaginé un monde ou règnerait l’égalité. S’ils ont un uniforme, les élèves qui fréquentent Sainte-Thérèse ou Sainte-Claire n’ont pas besoin de porter des chaussures noires et une ceinture (obligatoires pour entrer à l’école publique), ils doivent être animés de bonnes intentions et avoir l’envie de s’instruire. « En responsabilisant les enfants, nous créons une chaîne de solidarité au cœur de cette jeunesse défavorisée » explique-t-il. Car il y a un fossé entre l’école et le quotidien des familles.

Le nouveau groupe scolaire en cours d'aménagement
D’ailleurs beaucoup travaillent, comme c’était le cas en France au XIXe siècle. Ils sont aux côtés de leurs parents pour vendre des galettes de maïs ; ils font des petits boulots qui leur rapportent l’équivalent de trois euros. Qu’importe, une seule chose compte : dans la semaine, ils fréquentent l’école où ils approfondissent leurs connaissances. Sinon, comme c’est souvent le cas, ils finiront en narcotrafiquants.

Comment vivent les enfants du Honduras 

 Invité par le club Inner Wheel de Jonzac que préside Françoise Beaulieu, le Père Patricio était reçu mercredi après-midi aux Brissons de Laage, domaine de la famille Bertrand qui entretient d’étroites relations avec le monde hispanique. D’ailleurs, c’est toujours avec plaisir que Thérèse a assuré les traductions.

Le matin, l'arrivée des enfants et des professeurs par le bus
À partir de vidéos, le Père Patricio a fait le point sur les actions qu’il poursuit avec son équipe. Il arrivait d’Espagne où il était allé porter la bonne parole. « Je pense que montrer comment vivent les enfants du Honduras est utile. Ici, en Europe, on ne se rend pas compte de l’existence de ces jeunes qui manquent de tout. Au Honduras, 75 % de la population est pauvre et si vous naissez pauvre, vous mourrez dans la même situation. Grâce aux dons et parrainages qui sont faits, ces enfants reçoivent une éducation. Nous leur donnons un uniforme, des chaussures, de la nourriture, des fournitures scolaires et des soins de santé. ici, tout vous semble facile. Là-bas, l’existence est un combat permanent pour garder la tête hors de l’eau. Pour moi, ce qui importe, c’est la dignité ».

L'association Inner Wheel réunie avec le Père Patricio chez Simone Bertrand
Le Père Patricio et Françoise Beaulieu, présidente du club Inner Wheel de Haute Saintonge
Dans la lignée de Saint-François d’Assise, le Père Patricio fait partie de ces êtres entrés au service des autres avec une belle générosité. Devant un public attentif, il a présenté la ville de Tegucigalpa, son quartier, les transports en commun, les distances interminables, les écoles, leur gratuité grâce au soutien des donateurs, les plantations d’arbres autour de l’établissement, la récupération de l’eau de pluie car il n’y a pas d’adduction, l’arrivée des camions-citernes quand elle vient à manquer, les économies (on ne jette jamais les cahiers d’une année sur l’autre car il reste des pages inutilisées). Les cours sont assurés par 85 professeurs qui se réunissent, le samedi, pour aborder des sujets de société. Ainsi, la violence est une préoccupation : il faut savoir que dans cet univers machiste, une femme meurt, des coups de son mari, toutes les 16 heures…

Construire la société de demain 

 « L’école publique dispense 82 jours d’enseignement dans l’année. Nous en proposons 220 » précise le Père Patricio qui annonce la construction d’un troisième bloc scolaire avec dortoir. En effet, les pensionnaires viennent de loin. Les plus assidus suivront des études supérieures, en Espagne le plus souvent. Les autres apprendront un métier selon un principe qui porte ses fruits : le matin, ils donnent de leur temps à la collectivité ; l’après-midi, ils étudient. « C’est ainsi qu’ils deviennent responsables et travailleurs ». Les projets ne manquent pas. L’un d’eux s’est concrétisé grâce à un entrepreneur espagnol, Antonio, qui possède une usine de jeux éducatifs. Travaillant avec l’association depuis 2004, il a réussi à persuader, avec le Père Patricio, une propriétaire de vendre ses terres. Convaincue par les arguments avancés par les deux hommes, elle a signé l’acte. Sur cette vaste étendue, ont été faites diverses plantations de haricots noirs, des légumes, des arbres fruitiers. On y élève des poules, des vaches. Bientôt, y sera développée une activité piscicole et on y récoltera du café. Son nom ? « Père Patricio, celui dont on ne peut plus se passer » ! Bref, la ferme, qui emploie de nombreux jeunes, démontre qu’elle peut s’auto-financer.
 

Dominique, quant à elle, a vécu une expérience forte au Honduras en assistant les personnes en phase terminale atteintes du sida. Le centre a ouvert ses portes en 1998. « Je suis d’accord avec le Père Patricio. Dans ce pays, on passe en quelques heures de l’enfer au paradis. Il a beaucoup à y faire, mais si l’on donne, on reçoit ». Sur ce chapitre, elle a adopté une petite fille qui a aujourd’hui 18 ans.

Le Père Patricio est heureux de présenter des jeunes qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu en suivant un cursus universitaire. « On construit des vies et moi, j’en suis un exemple » déclare l’un d’eux. La rencontre s’achève sur des remises de prix aux écoles. Les meilleurs lecteurs sont récompensés dont l’un est un fervent adepte des romans de Jules Verne. Un autre, aveugle de naissance, a appris à lire et à jouer du piano. Ce bel engagement est à souligner.

Qu’ajouter de plus sinon que vous pouvez, si le souhaitez, parrainer un enfant fréquentant l’une des écoles du Père Patricio. Les membres du club Inner Wheel ont chacune un ou un(e) petit(e) filleul(e). Mercredi, elles ont reçu un courrier de leur part assorti d’un dessin. Inutile de vous décrire leur joie…


• Le projet social du club du club Inner Wheel de Jonzac est d’apporter une aide à des enfants du Honduras, d’un faubourg  de Tegucigalpa où œuvre depuis une vingtaine d’années le Père Patricio Larrosa qui est le relais sur place. Les dons collectés sont intégralement et directement utilisés pour l’éducation des enfants.

Reportage Nicole Bertin

La fin des communes
comme espace de souveraineté
populaire et de décisions ?


• Communiqué de l'Association départementale des élus communistes et républicains de Charente-Maritime après sa rencontre avec la ministre, Marylise Lebranchu. 

Nous avons souhaité  profiter de la venue à Saintes de Marylise Lebranchu pour exposer nos craintes et nos déceptions face à l’acte 3 de la décentralisation qui, pour nous, ne peut pas se mettre en place sans un véritable débat démocratique. Je rappelle que la gauche parlementaire s’était opposée en 2010 à la réforme territoriale de Sarkozy et  s’était prononcée pour l’abrogation de cette réforme si elle revenait au pouvoir.

Or, la Gauche est au pouvoir depuis mai 2012 et la réforme des collectivités territoriales, portée par  l’actuel  gouvernement, s’inscrit dans le cadre de la réforme de 2010, contribuant à l’effacement des repères républicains que sont les communes alors que communes et départements devraient être au contraire confortés et la coopération développée. La décision prise de couper en trois ce projet ne change rien car il porte une profonde régression démocratique.

Deux objectifs sont poursuivis : organiser l’encadrement par l’Etat des dépenses des collectivités et répondre aux exigences de compétitivité. Ce projet de décentralisation menace la démocratie locale et entraine la concentration de pouvoirs et l’éclatement de l’égalité entre les territoires. Il consacre la fin des communes comme espace de souveraineté populaire et de décisions, et l’affaiblissement du rôle des départements.  Le 30 mai, la loi de "modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles" a été présentée au Sénat et adoptée en première lecture. Le groupe CRC a voté contre considérant que le texte, qui vise à ancrer une entité nouvelle « la métropole », conduit à une régression démocratique en éloignant les citoyens des lieux de décisions et réduit leur souveraineté. Loin de vouloir nier l’existence d’enjeux à l’échelle de territoires de métropole et la nécessité d’appréhender cette réalité, nous souhaitons que la prise en compte de ces enjeux se fasse par une extension de la coopération et de la démocratie. C’est aussi vrai pour les CDA et CDC.
Or, ce texte organise le découpage des compétences à la carte, la tutelle de certaines collectivités sur d’autres et met en danger les services publics. Il ouvre enfin un processus de centralisation et de concentration du pouvoir entre les mains de quelques élus régnant sur d’immenses territoires et réduit le champ d’action de la majorité des élus locaux. Nous ne sommes pas favorables à l’extension des compétences des intercommunalités lorsqu’elles ne relèvent pas de l’intérêt communautaire comme  par exemple le transfert automatique des pouvoirs de police des maires ou de l’instruction des PLU.

Nous ne sommes pas favorables à ce que le développement de services communs se fasse au nom d’économies de moyens et de personnels alors que le critère devrait être une meilleure satisfaction des besoins des populations. Nous ne sommes pas favorables à ce que les réformes institutionnelles soient déconnectées des moyens financiers des collectivités. A ce titre, le programme d’économies et de réduction  des dotations d’Etat de 4,5 milliards en 3 ans n’est pas acceptable. Nous demandons  que le Gouvernement crée  les conditions d’un vrai débat démocratique, associant les élus, les  personnels territoriaux et les citoyens. En tout état de cause, nous considérons que toute modification des institutions devrait être précédée de la consultation de la population par référendum.

Michelle Carmouse, présidente de l’ADECR 17, maire adjointe de Saintes, Gilbert Bernard, maire Adjoint de Forges d’Aunis, Jacques Guiard, conseiller municipal de Royan.

Fermeture de sous-préfectures :
Llettre ouverte de l'Union départementale
des syndicats Force Ouvrière
à Marylise Lebranchu.

L’annonce de la disparition pure et simple de la sous-préfecture de Rochefort, mesure la plus spectaculaire par sa brutalité, peut faire craindre pour le devenir envisagé pour les autres sous-préfectures de Saintes, de Jonzac et de Saint-Jean d’Angély.
Avec la modernisation de l’administration publique et la disparition des sous-préfectures, les municipalités perdraient, en la personne du sous-préfet, un interlocuteur de proximité et pouvant se poser en facilitateur.
Elles perdraient des agents neutres et efficaces susceptibles de pouvoir les aider dans les toutes les procédures complexes qui jalonnent leur activité au service des citoyens. Supprimer une sous-préfecture, n’est-ce pas priver les citoyens du service de proximité auquel ils ont droit ? N’est-ce pas leur imposer un transfert de coût auquel ils n’ont pas consenti librement ? Priver les territoires de leurs services publics serait-il la version moderne de l’aménagement du territoire ?
Ainsi, il n’y a maintenant plus de DDE, direction départementale de l’équipement, pour entretenir les routes qui traversent le département. Ainsi, les citoyens cherchent avec difficulté où se faire soigner dans des délais raisonnables. La réforme de la carte judiciaire, en apparence si judicieuse, a fait payer les justiciables, obligés de faire des kilomètres pour répondre à leurs rendez-vous et assister à leur audience et a généré un accroissement considérable des délais dans le traitement des procédures. Il faut aujourd’hui compter un an et demi de retard dans les affaires transférées du TGI de Rochefort à celui de La Rochelle. Avancée remarquable !
Aujourd’hui, pour répondre à l’impératif de réduction du déficit budgétaire, le Gouvernement s’apprête à tailler dans le maillage des sous-préfectures. Cela se produit sous nos yeux et sans bruit, sans aucun débat, rendant la société toujours plus inégalitaire. Dans ce contexte, l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière se prononce pour le maintien de la sous-préfecture de Rochefort, comme de celles de Saintes, de Jonzac et de Saint-Jean d’Angély.

Marylise Lebranchu
en visite à Saintes


L'école, une priorité de la Communauté d'Agglomération 

Parmi les responsabilités qu’assume la CDA de Saintes, figurent les écoles et plus précisément l’extension de la compétence éducation-jeunessse. En début de semaine, Marylise Lebranchu, ministre, s’est rendue à l’école Pasteur afin d’y rencontrer les agents. Une bonne façon de prendre la température face à ce nouveau fonctionnement. 

Lundi après-midi. Des policiers et leur commissaire attendent devant l’école Pasteur, cours Lemercier. S’y passerait-il un événement ? L’invitée du jour n’est autre que la ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique.
Dans la cité santone, on n’a pas de pétrole, mais des transports en commun qui permettent de réduire le trafic en centre-ville. En conséquence, c’est d’un bus que descend d’un pas alerte Marylise Lebranchu, suivie de personnalités dont le maire Jean Rouger et le préfet Béatrice Abollivier. Dans la cour, entre marelle et panier de basket, le cortège se dirige vers l’espace réfectoire où attend un groupe d’employés, le cœur battant. En effet, dialoguer avec un représentant de l’État dans un établissement scolaire n’est pas coutume ! La cloche sonne, l’instant serait solennel sans cette décontraction qu’engendre l’arrivée (tardive) des premiers rayons du soleil.

L'arrivée en bus de Marylise Lebranchu



Le directeur de l'école Pasteur accueille Marylise Lebranchu en son établissement
La vie des agents (460 au total), affectés à la restauration et l’accueil périscolaire, a changé en janvier 2013. Désormais, tous dépendent de la Communauté d’agglomération. En effet, souligne Martine Tiberj, « cette compétence étendue aux 35 communes de la CDA et à ce niveau d’intégration est une exception nationale ». A l’école Pasteur, où sont accueillis 235 élèves de classes élémentaires, « existe une véritable dynamique entre les personnels de l’Éducation nationale et ceux de la CDA ». Le premier transfert vers la collectivité territoriale s’est déroulé en 1998 pour se poursuivre dix ans plus tard, en 2008, et 2012 avec la compétence éducation, enfance et jeunesse. Danièle Giraud, vice-présidente de la CDA, explique que les agents peuvent profiter d’opportunités professionnelles, formation, qualification, transformation des contrats précaires, augmentation du temps de travail par des missions sur d’autres lieux.

La rencontre avec le personnel qui dépend désormais de la CDA
Les enfants dans la cour de récré !
Les intéressés expriment leur satisfaction. Ils ont des perspectives de carrière et se sentent à l’aise avec leur nouvel employeur. « Le transfert de ces salariés vers la CDA était vécu comme une chose lourde sur le plan administratif, mais la ville de Saintes a fait de l’éducation sa priorité. Nous avons travaillé tous ensemble pour bâtir ce projet » ajoute Jean Rouger, président de la Communauté.

Echanges avec les agents
Le point de vue du directeur, JF. Huriaux


Des consignes observées à la lettre !!!
La réforme des rythmes scolaires opérationnelle à la rentrée 

A la rentrée, la semaine sera de quatre journées et demie, avec enseignement le mercredi matin. Concrètement, comme l’explique Jean-François Huriaux, directeur, l’école se terminera à 15 h 30. Les parents pourront alors récupérer leurs enfants. Pour ceux qui resteront, s’offriront deux possibilités : l’accueil périscolaire ou la participation à des ateliers avec des animateurs spécialisés (sport, activités culturelles avec la Maison de quartier). En amont, de nombreuses réunions ont eu lieu avec les partenaires pour que cette mise en place soit opérationnelle à la prochaine rentrée. 55 sites de la CDA sont concernés. Martine Tiberj en profite pour rappeler que la CDA offre la gratuité des fournitures scolaires : « Les enfants pourront arriver avec leur cartable et leur trousse vides, l’ensemble leur sera fourni avec un dictionnaire ». Par ailleurs, les tarifs aux familles sont harmonisés sur la base des quotients familiaux (y compris la cantine).

Attentive aux propos, Marylise Lebranchu hoche la tête : « Ces informations sont-elles disponibles sur internet ? » demande-t-elle, « l’idée serait de mettre en ligne les expériences vécues par les uns pour encourager les autres. Saintes a une place à jouer dans ce domaine. La mutualisation, l’organisation font partie des valeurs républicaines que nous défendons ». Les familles, il est vrai, attendent beaucoup des services publics, surtout en période de crise. Une bonne communication est toujours la bienvenue !
« L’enjeu est de permettre à tous les acteurs de travailler ensemble pour amener à la réussite des élèves » ajoute Sylvie Charpentier, inspectrice.

Marylise Lebranchu constate que la CDA de Saintes a concrétisé « un système qui marche et dont on ne connaît pas encore toutes les capacités ». « C’est parce que la CDA est très jeune » conclut en riant Jean Rouger, le président de cette collectivité dont il a tant rêvé et qui est devenue réalité.

     Comme au bon vieux temps, la photo de classe dans la cour ! On reconnait entre autres Marylise Lebranchu, Jean Rouger, maire de Saintes et Béatrice Abollivier, préfet (reportage - photos Nicole Bertin)


Reflets de Haute Saintonge


Quand on aime une région, quel plus bel hommage que de publier un ouvrage la célébrant ! 


C'est le travail réalisé par deux photographes Isabelle et Amar Guillen qui vivent généralement au Texas, c'est à dire aux Etats-Unis. Isabelle ayant des racines charentaises, elle est venue en Saintonge où la lumière l'a transcendée. De là à immortaliser en duo ce beau terroir, « ce paradis terrestre » comme l'appelle le sénateur maire de Jonzac Claude Belot, il n'y avait qu'un pas. Un pas franchi par l'éditeur du Croît vif, François Julien Labruyère, qui le propose avec des commentaires poétiques en français et en anglais. Les photos, d'un grand charme, font le reste. Cet ouvrage a été présenté l'autre vendredi à la médiathèque de Jonzac. Isabelle et Amar ne comptent pas en rester là et nous réservent de nouvelles surprises…

Présentation du livre à la médiathèque
François Julien Labruyère, Claude Belot, Isabelle et Amar Guillen
Les traducteurs du livre et Françoise Barbin Lécrevisse, auteur spécialisé dans les ouvrages culinaires
• Livre (publié avec le soutien de la CDCHS) en vente dans toutes les librairies, prix 29 euros. Renseignement 05 46 97 46 52

• Expo des photographies du livre place du château de Jonzac en août prochain


Photos d'en bas, d'en haut en montgolfière, images des paysages de chez nous…

Quand le Tour de France
fait étape à Jonzac !


Lundi soir, au Cloître des Carmes de Jonzac, Xavier Louy a longuement parlé du Tour de France dont il fut le directeur… 

Xavier Louy et Jean Claude Arrivé
Pour l'ouverture de l'Université d'Eté, nous avions sur la ligne de départ Xavier Louy, ancien directeur du Tour de France. De cette manifestation, il fut largement question d’autant que la nouvelle édition s’est élancée de Corse samedi dernier.
Devant un nombreux public, Xavier Louy a évoqué la manière dont est née son attirance pour le cyclisme. Enfant, il a vécu une arrivée d’étape dans les Pyrénées. Sa rencontre avec Robic et Bobet a été déterminante. « Pourquoi je suis devenu directeur du Tour ? Parce que j’ai échoué au concours d’entrée de l’ENA » plaisante-t-il. En effet, il était juste derrière les 162 sélectionnés qui comprenaient, entre autres, Laurent Fabius. Il s’est rattrapé en entrant aux services de Jacques Chaban Delmas, puis le hasard lui a fait rencontrer deux incontournables du Tour, Levitan et Goddet. C’est ainsi qu’il les a accompagnés avant de prendre les commandes en 1987 et 1988. Il estime que « le Tour devrait appartenir au patrimoine mondial, c’est l’ambassadeur de la France ». En effet, retransmis dans 190 pays, il réunit un nombre important de spectateurs (3,5 milliards) sur trois semaines. Et que dire de la foule massée tant le long des routes que sur les Champs Élysées, avec l’autorisation exceptionnelle de survoler la capitale ce jour-là !


À la question, pourquoi n’y a-t-il pas de départ du Tour à partir de l’étranger (USA, etc) ?  Xavier Louy estime que le décalage horaire peut être un handicap pour les coureurs en entraînant des fatigues.
Xavier Louy dédicace ses ouvrages
Bien sûr, le Tour a connu des passages difficiles, mais il s’en est toujours sorti, même si le Tour féminin ne reporte pas grand succès auprès des annonceurs. Une affaire de mecs, le vélo (abstraction faite de Jannie Longo et de Catherine Queille) ? Ce n’est pas faux puisque ce sport requiert un investissement physique des plus conséquents. La longueur du fémur en particulier joue un rôle déterminant dans la détente sur le pédalier !

Dopage : « On ne peut pas éradiquer tous les tricheurs » 

Et si l’on parlait de dopage ? « Le seul sport où l’on fait des contrôles sérieux, c’est le vélo » souligne Xavier Louy. Et comme par hasard, juste avant le nouveau Tour, on ressort l’affaire Jalabert. Et d’ajouter : « on ne peut pas éradiquer tous les tricheurs ». Les hormones de croissance, par exemple, sont difficilement détectables parce que leurs traces s’effacent au bout de trente-six heures. S’y ajoute le dopage génétique qui englobe toutes les techniques, méthodes, médicaments et stratégies qui influent directement sur les gènes et leur activité. Avant, des substances comme l’EPO étaient introduites dans le corps. Autrement dit, elles étaient produites en dehors de l’organisme avant d’être injectées. Dans le cas du dopage génétique, on incite le corps à fabriquer lui-même la substance en question. Le cas de Lance Armstrong, qui a gagné sept fois le Tour de France alors qu’il souffrait d’un cancer, est révélateur (il a avoué récemment qu’il prenait des produits). Il s’agit, comme pour les traitements contre la myopathie, de générer des cellules souches saines. L’effet serait d’apporter 30 à 40 % de force supplémentaire. De telles expérimentations sont faites au CH de Troyes en France et aux USA (Houston et Austin). Très répandu, le dopage génétique pourrait poser des problèmes lors des grands rassemblements sportifs (JO). « L’espérance de vie des coureurs se dopant serait de dix ans inférieure » déclare un participant. Xavier Louy ne partage pas cette analyse : « il y a encore de nombreux coureurs qui font de vieux os ».

Le tour à Jonzac en 1999
Bref, laissons de côté les questions qui fâchent. Le Tour et sa caravane restent le grand rendez-vous de l’été et, qui sait, y aurons-nous des champions français ? Voeckler ? Tous les espoirs sont permis. La conférence s’achève par l’évocation de souvenirs. En 1999, le Tour de France est passé par Jonzac. Claude Belot y avait rencontré Armstrong. « Il y a deux événements qui ont attiré la foule à Jonzac, la visite du général de Gaulle en 1963 et cette étape. Le Tour, ça coûte cher. Nous avons eu la chance d’être aidés par le Conseil général ».
 De tels événements contribuent à faire connaître Jonzac, c’est pourquoi il est normal que cette sous-préfecture de Haute Saintonge se trouve en bonne place dans le guide des 100 plus beaux détours de France !

Un jeune cycliste, David Galais de Saint Germain de Lusignan, aux côtés de son grand-père et d'un ami de la famille. Il souhaite se consacrer au cyclotourisme.
• Les présidents Jean Glénisson et Pierre Nivet 

Que grâce soit rendue au temps ! Lundi soir, le public de l’Université d’Été n’a pas connu les « vapeurs », comme ce fut le cas durant des années quand le système de « rafraîchissement » n’avait pas encore été installé au cloître.
À l’époque des présidents Jean Glénisson et Pierre Nivet, entourés par Philippe Gautret et Marc Seguin, il faisait parfois bien chaud dans cette vaste pièce et les participants finissaient par être aussi rouges que les grimpeurs du Tourmalet ! Pierre Nivet avait une astuce : il faisait distribuer des éventails et des bouteilles d’eau minérale. Elles ne venaient pas encore de Jonzac puisque l’idée de valoriser la source de Beauregard appartenait au futur. Dommage !
Ce passé "pionnier", Jean-Claude Arrivé, conseiller municipal, l’a évoqué en inaugurant la première conférence de l’Université d’Été. Tous les ans, les responsables de la session étaient mobilisés en juillet et août pour accueillir les conférenciers. Pas question de partir en vacances ou de s’absenter même si des hôtesses, des étudiantes en l’occurrence, assuraient l’intendance.
Ce fut, pour ceux qui eurent la chance de rencontrer ces hommes et ces femmes de talent, chercheurs, universitaires, historiens, journalistes renommés, l’une des époques les plus fastes de Jonzac dans la transmission de la connaissance. Le carnet d’adresses des responsables était prestigieux.
La tenue d’un colloque sur Fortin de Hoguette, seigneur de Chamouillac qui entretenait une correspondance avec les frères Dupuy, bibliothécaires de Louis XIV, en présence d’éminentes personnalités, dont l’académicien Marc Fumaroli, les professeurs Jean Mesnard, Tullio Gregory et Guiliano Ferretti, restera gravée dans les mémoires.
Malgré des modifications dans son organisation, l’Université d’été a vécu : elle est désormais chapeauté par le Conseil Général et les Archives départementales, l’association qui s’en occupait ayant été mise en sommeil.

 Jean-Claude Arrivé a présenté l'Université d'été dont les tout premiers jalons ont été posés par Rémi Tessonneau, directeur des Hautes Etudes Cinématographiques, et Claude Belot, maire de Jonzac, par un échange - via le satellite - entre Jonzac et Baie Saint-Paul au Québec à la fin des années 1970.
• Prochaine conférence mardi 4 juillet à 21 h au Cloître des Carmes de Jonzac « De la paroisse de Neulles aux rivages de Saint-Domingue, le destin d’un Saintongeais d’adoption à la fin du XVIIIe siècle » par Benoît Jullien, directeur des Archives de la Vienne.

Ozilllac :
Henriette Nivet n'est plus


C’est avec tristesse que nous avons appris le décès d’Henriette, l’épouse de Pierre Nivet, emportée à l’âge de 84 ans par une brutale maladie. Cette femme aimable, généreuse et de bonne rencontre est partie rejoindre au paradis son mari mort en décembre 2011.

 Au nom de tous les siens, l’un de ses fils, Alain, lui a rendu hommage lors de ses obsèques célébrées à Jonzac la semaine dernière : « A l’heure où tous les jardins sont fleuris de roses multicolores, à l’heure ou éclosent les premières roses trémières, une rose non moins éclatante s’éteint : notre mère. De la rose, elle avait le teint, la fraîcheur, la délicatesse. Quand elle était petite fille, on l’appelait Yeyette, ce doux surnom avait un parfum de légèreté et de malice. Elle était née à Champmillon, petit village sur le bord de la Charente, chez ses grands-parents maternels. Elle y fera de nombreux séjours et gardera beaucoup de nostalgie de la vie paisible de cet endroit. Elle passe son enfance à Chantillac, choyée par ses parents et son frère Jean avec lequel elle gardera toujours une grande complicité, ainsi qu’avec ses cousins de Chevanceaux. Déjà sa vie, c’est sa famille. Ce devait être une petite fille très attentive qui observait tout ce qu’il se passait autour d’elle. Sa mémoire était vive et jusqu’à ses derniers jours, elle nous relatait les souvenirs de cette époque bénie pour elle. Yeyette savait tout de la vie de la campagne, de la terre, de ceux qui la travaillaient, les cultures, la vigne, l’élevage, les oiseaux, les fleurs des jardins et les fleurs des champs. Par son mariage, elle devient femme d’un médecin de campagne. Elle s’implique complètement dans cette vie haletante, vouée aux autres qu’elle accepte tout en élevant ses enfants. Elle devient une incomparable mère de famille, tendre et affectueuse. Il faut dire qu’elle a un véritable talent de maternité. Tenant un enfant dans ses bras, notre mère aurait pu servir de modèle à un peintre de la Renaissance. Elle n’avait pas son pareil pour bercer un enfant, le choyer, lui raconter une histoire. Elle s’est beaucoup donné à chacun de nous, ses enfants, pour nous éduquer et nous accompagner dans nos parcours jusqu’à nos vies d’hommes et de femmes. Elle deviendra une grand-mère pleine de charme, désireuse de transmettre son savoir de toutes les petites choses de la vie, mais la perte de son fils Jean-Louis, son Loulou, la rendra inconsolable. Malgré tout, elle affrontera avec beaucoup de courage et de clairvoyance la vieillesse, choyant notre père et se donnant beaucoup aux autres et notamment à la vie de la communauté religieuse. Elle a aimé son prochain. Elle nous restera toujours avec son beau sourire. Elle était gaie, elle aimait la musique, elle aimait aller au concert, elle aimait chanter. D’ailleurs, si elle part à la saison des roses, c’est aussi celles des cerises ; le « temps des cerises » est une chanson qu’elle aimait particulièrement entonner et qu’elle chantait à merveille. Chère Maman, de la même façon dont tu nous as bercés contre ton cœur, nous te gardons bien serrée, bien au chaud contre le cœur de chacun d’entre nous ».

Qu’Henriette repose en paix dans les jardins de l’éternité. Nous n’oublierons pas son doux regard, son sourire et sa bienveillance.


Pierre Nivet, médecin (associé à ses débuts avec le docteur Joseph Laporte), maire d’Ozillac durant de longues années, avait épousé Henriette Martinaud, originaire de Chantillac, en juillet 1955. Sur cette photo prise lors d’une remise de distinction à l’Université d’Eté dont Pierre fut le président, on reconnaît Henriette et Anne-Marie, l’un des enfants du couple, médecin comme son père, dont le cabinet a été transféré à Jonzac en 2007.

jeudi 27 juin 2013

Les Etrusques au musée Maillol


Ce sera une des grandes expos de la rentrée. Le musée Maillol (Paris) présentera une grande exposition consacrée à l’une des plus grandes civilisations méditerranéennes antiques. Son titre : Etrusques, un hymne à la vie, du 18 septembre au 9 février 2014. 


Considéré le plus souvent comme un peuple originaire d’Orient, enveloppé dans le mystère d‘une langue hermétique, le peuple étrusque eut, avant Rome, un rôle de tout premier plan parmi les grandes civilisations méditerranéennes. Peuple de marins et de marchands, les Étrusques ont évolué dans un contexte riche de son commerce international et de ses échanges, notamment avec les Grecs, dont ils furent à la fois les émules et les rivaux.

L’exposition organisée par le musée Maillol explore de manière inédite le quotidien des Étrusques. Elle raconte l’extraordinaire aventure de ce peuple qui s’est développé entre le IXe et le IIe siècle avant J.-C. sur un territoire qui correspondrait aujourd’hui à la péninsule italienne. L’image des Étrusques est trop souvent exclusivement évoquée à travers des témoignages liés au monde funéraire. Cette composante fondamentale a été fortement accentuée par la découverte de nombreuses tombes, particulièrement au cours du XIXe siècle, qui ont constitué la première source des archéologues.
 Ainsi a-t-on eu tendance, à tort, à les détacher du monde des vivants.

Ce sont justement les différents aspects de la vie quotidienne de cette civilisation gaie et cosmopolite qui seront évoqués dans l’exposition, à travers l’exploration des grandes cités de cette confédération : Veio, Cerveteri, Tarquinia et Orvieto. La religion, l’écriture, l’armement, le sport, la peinture et la sculpture, l’artisanat avec l’orfèvrerie, les bronzes et les céramiques seront représentés. L’évolution de la connaissance de leur habitat, témoignage fondamental, sera également développée. On verra une architecture très caractéristique, éloignée des canons classiques, agrémentée d’importantes décorations en terre cuite rehaussées de couleurs extrêmement vives.

250 œuvres provenant des plus prestigieuses institutions italiennes et européennes seront présentées. L’exposition est placée sous le haut patronage du Ministero per i Beni e le Attività Culturali. Avec notamment la participation du Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia, Rome ; des Musei Vaticani, Rome ; des Musei Capitolini, Rome ; du Museo Archeologico, Florence ; du British Museum, Londres ; de la Bibliothèque nationale de France, Paris ; du Martin von Wagner Museum, Würzburg ; du Staatliche Antikensammlungen et Glyptothek, Munich ; de la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague.

mardi 25 juin 2013

La justice incarnée
par les Tribunaux de Commerce :
Economie et droit

Le Tribunal de Commerce de Saintes, présidé par Roland Tevels, organise au Vegas de Saintes le congrès régional de la 12ème région vendredi 28 juin à partir de 9 h 30.
Seront rassemblés les Tribunaux de Commerce de La Rochelle, Niort, Poitiers, La Roche sur Yon, Périgueux, Bordeaux, Bergerac, Angoulême et Libourne. M. Jean-Bertrand Drummen, président de la Conférence Générale des Tribunaux de Commerce évoquera la réforme en cours des Tribunaux de Commerce.
Le thème du congrès est : « La justice économique incarnée par les Tribunaux de Commerce : économie et droit » qui sera abordé par Xavier de Roux et M. Tevels, président du Tribunal de Commerce de Saintes.
En fin de matinée, la Caisse des Dépôts présentera les différents dispositifs d’intervention en fonds propres dont elle dispose pour soutenir les entreprises et le tissu économique.
L’après-midi, Jean-Luc Douillard et Marc Binnié exposeront le protocole mis en place par le Tribunal de Commerce de Saintes, destiné à favoriser la prévention du suicide du chef d’entreprise en difficulté.

dimanche 23 juin 2013

Conseil général :
Plus pour l'économie,
les routes et la culture


La session d’été du Conseil général a notamment été l’occasion d’examiner le compte administratif 2012 et le budget supplémentaire 2013. L’un et l’autre ont été adoptés.


Le budget supplémentaire s’équilibre à 86,214 M€ dont 77,954 M€ pour la section
d’investissement. Les principaux crédits complémentaires concernent la voirie, les aides aux entreprises, aux collectivités (revitalisation des petites communes, locaux scolaires), et le revenu de
solidarité active. Les comptes du Département en 2012 s’élèvent à 906 M€ en 2012 (contre 871 M€ en 2011).

Les autres rapports adoptés concernaient notamment :

L'aide aux entreprises : L’enveloppe budgétaire 2013 allouée au fonds départemental d’aide à l’immobilier d’entreprise (FDAIDE) est portée de 2 M€ à 3 M€, compte tenu de l’importance des subventions déjà accordées et des dossiers à examiner prochainement.
Site des Quatre Chevaliers à Périgny : Une autorisation de programme d’un montant de 1 M€ est votée, destinée aux travaux de rénovation du bâtiment tertiaire occupé par EDF et d’extension des locaux occupés par SITEL. Depuis le début de la réhabilitation de ce site industriel de l’agglomération rochelaise en 1997, le Département aura donc investi 44 M€.
Schéma départemental du tourisme : Le Conseil général a décidé de lancer l’élaboration d’un nouveau Schéma d’aménagement touristique départemental, en liaison avec les services du Département. Ce nouvel outil de cadrage et d’orientations stratégiques de l’action touristique
départementale pour tous les acteurs du tourisme sera élaboré par Charente-Maritime
Tourisme.
La voirie départementale :
Le montant de l’autorisation de programme complémentaire s’élève à 6,135 M€, dont 1, 850 M€ pour des aménagements de sécurité en traverse d’agglomération à Salles-sur-
Mer, Semussac, Saint-Ouen d’Aunis, Pons et Saint-Martin-de-Coux ; 3, 685 M€ au titre du programme de grosses réparations sur les RD 137, 142 et 730 ; 300 000€ pour l’aménagement d’un carrefour giratoire à Saint-Georges-des-Coteaux et 300 000€ pour la reconstruction d’un pont à Chamouillac.
• Plusieurs autorisations de programme sont votées au titre de : la conservation du patrimoine protégé (779 812€) ; la conservation des édifices cultuels non protégés des communes de moins de 1000 habitants (173 200€) ; la construction de salles de spectacles et socio-éducatives (510 962€) dont le futur palais des congrès de Jonzac, l'un des projets de Claude Belot dans le secteur de Antilles.
Par ailleurs, le Département participera à hauteur de 150 000€ au financement de la
création de jardins autour de l’église d’Aulnay.
Une subvention de 411 000€, répartie sur 3 ans, est allouée à l’association "Hermione La
Fayette" pour la dernière tranche de travaux de reconstruction. Répartie sur 3 ans, sous
réserve d’une participation équivalente de la Région et de la Ville de Rochefort.
Collège au cinéma : Un crédit complémentaire de 12 000€ est voté.
Lecture publique en milieu rural : Un crédit supplémentaire d’un montant de 25 000€ est
inscrit pour soutenir les manifestations "livre et lecture" organisées en Charente-Maritime.
Politique sportive :
Une autorisation de programme complémentaire d’un montant de 764 127€ est votée dans le cadre des aides aux travaux entrepris dans les gymnases de collèges.
Une autre enveloppe supplémentaire de 100 000€ est votée au titre de l’aide aux manifestations sportives, dont la Semaine olympique de la voile.
Chèque-sport : Un crédit de 60 000€ est voté pour financer cette opération. Le chèque-
sport a été créé à l’initiative du Conseil général des jeunes pour faciliter l’accès au sport des collégiens de Charente-Maritime en diminuant le coût d’acquisition d’une licence
sportive.
Autres aides aux collectivités et aux associations : Des subventions sont attribuées à la Communauté de Communes Sud Charente pour contribuer au financement de l’acquisition d’un bateau passeur destiné à la traversée de la Charente par les cyclistes et les piétons à hauteur de Soubise ; à la Communauté d’agglomération de Royan-Atlantique pour la construction d’une gendarmerie à La Tremblade. Elle regroupera les unités de La Tremblade, de Royan et la
brigade nautique ; à la Communauté de Communes du canton de Saint-Jean-d’Angély pour la
construction du Pôle animation, enfance et jeunesse. Cet espace dédié aux jeunes et
aux familles est l’une des deux structures que doit héberger le futur ensemble immobilier
"Espace Porte de Niort" ; à deux Maisons d’assistants maternels (MAM), "Le jardin des abeilles" à Saint-Georges-des-Coteaux et "Les p’tites crapouilles" à Pons.

Lors de la séance publique de clôture du jeudi 20 juin, un point a été fait par Bernard Rochet, vice-président du Conseil général, sur les dégâts causés aux particuliers et aux activités économiques par les orages et la grêle de la nuit du 16 au 17 juin. Le Conseil général va étudier, en collaboration avec les services de l’Etat et de la Région, les modalités de mise en œuvre de la solidarité
départementale en faveur des sinistrés.

Conseil général :
Entre désengagement de l'Etat,
orages et foudres de l'opposition


La vie d'un président de Conseil général n'est pas un long fleuve tranquille. Après avoir connu des périodes fastes, Dominique Bussereau est confronté à des tailles budgétaires. Dans l'hémicycle, l'humeur s'en ressent.


C'est lundi matin que s'est ouverte la nouvelle session du Conseil général. Dominique Bussereau a l'air préoccupé. Dans la nuit, un terrible orage, qui s'est abattu sur la région de Rochefort et de Tonnay Boutonne, a fait d'énormes dégâts avec « des grêlons gros comme ça ». La Sogerma, qui n'a pas supporté cet assaut céleste, a cessé temporairement ses activités et en divers lieux, comme à Trizay, des récoltes sont détruites. « Et si en plus, la météo s'en mêle ! » semble dire cet élu, pourtant habitué à d'autres turbulences, celles de l'Assemblée nationale par exemple.

A l'ordre du jour, figure l'examen de 35 rapports dont le budget supplémentaire et le compte administratif. Vendredi, le colloque organisé sur les relations instaurées entre deux régions de Chine et la Charente-Maritme a été un succès. Les contacts ont été prometteurs et une nouvelle rencontre sera organisée l'an prochain. Quant au salon du Bourget, vingt entreprises du département y participent : « c'est un lieu stratégique puisque le Bourget est la caisse de résonance pour annoncer les ventes d'avions ». La fréquentation y est donc importante.

Abordant les sujets qui le préoccupent, le président s'attarde sur le futur découpage des cantons qui verra l'avènement des conseillers départementaux. De 53 cantons, la Charente-Maritime n'en comptera plus que 27 avec, pour les représenter, un homme et une femme. Duo qui ne satisfait pas tous ces messieurs !
Les élections cantonales auront lieu en mars 2015 et, entre temps, il y aura les municipales en 2014. Il est évident que cette nouvelle donne suscitera des commentaires et des chamboulements. Ainsi, le futur canton de Jonzac agrandi pourrait comprendre, qui sait, une partie de Saint-Genis, de Montendre et d'Archiac. Voilà qui déstabiliserait l'ordre établi et pourrait avoir des conséquences sur l'organisation de la Communauté de Communes de Haute-Saintonge.

Plusieurs grands projets sont également en cale sèche. Prochainement, une manifestation sera organisée à Fontenay le Comte quant au devenir de l'autoroute A 831. La future prison de Fontenet ne va guère mieux puisque Christiane Taubira, ministre de la Justice, n'a donné « aucune nouvelle » sur sa construction « tandis que la population pénitentiaire ne cesse d'augmenter ». Idem pour les structures ferroviaires (dont l'étoile de Saintes) alors que la grande réunion de Cognac, en novembre dernier, avait suscité des espérances.

Mickaël Vallet : « A vous écouter, 

c'est toujours la faute des autres »

Mickaël Vallet, porte-parole de l'opposition
Attentif aux propos de Dominique Bussereau, Mickaël Vallet, porte parole de l'opposition, lance sa première salve : « Vous vous situez entre Napoléon qui disait que "la meilleure défense, c'est l'attaque" et Bourvil qui chantait : "Tout n'est pas tellement beau derrière mon p'tit pinceau, mais avec un peu d'enduit et du mastic aussi, je refais la façade, toujours la façade" ».
L'élu socialiste estime en effet que Dominique Bussereau et la majorité UMP qu'il conduit n'assument pas leurs responsabilités. « C'est toujours la faute des autres. Vous parlez de l'A 831, mais avez-vous les moyens financiers de vos ambitions ? La réforme territoriale vous inquiète, mais elle a été adoptée avec l'aval du Conseil constitutionnel. Vous faites payer les transports scolaires dans les RPI alors que vous ne jurez que par la ruralité. Nous pourrions agir ensemble dans le même sens au lieu de détricoter ».
Et de s'interroger sur Jonzac, « ville d'eau bien arrosée ainsi que Pons alors que dans certains autres territoires, c'est la sécheresse ». En matière de subventions, s'entend ! Quant au désengagement de l'Etat, il ne date pas d'hier et la Gauche n'est pas la seule à compenser tardivement : « le redressement prend du temps car la lourdeur de l'héritage est importante ». Il conclut par un clin d'œil à Tintin, l'un des personnages préférés de Dominique Bussereau : « Finalement, vous me faites penser au professeur Cyclone qui rame alors que son canot n'est pas à l'eau ». En situation de crise, le moment serait-il venu que les courants politiques puissent gommer leurs clivages ?
« Ce n'est pas le meilleur album d'Hergé, mais tout est question de goût. L'Etat nous met dans la panade par la baisse de ses concours » remarque calmement le président.

De nombreuses questions figuraient à l'ordre du jour
Faire payer les Communautés d'agglomération

Gilles Gautronneau, élu radical de La Rochelle, se demande pourquoi le Conseil général a changé la façon dont il aidait les entreprises à s'installer (création et extension via le FDAI) en demandant une participation pour moitié aux CDA. Cette nouvelle donne peut-elle décourager les entrepreneurs à choisir la Charente-Maritime ? « Ces modifications sont contre-productives à une époque où le chômage est préoccupant. Il est en progression de 2,4% contre 1,2% à l'échelon national ».
« Cette nouvelle règlementation est-elle compatible avec le code des collectivités ? Autrement dit, une collectivité peut-elle imposer de nouvelles règles à une autre ? » s'interroge Marc Parnaudeau.
« Le décret arrivera à l'automne. Nous ne sommes pas dans la première vague, ce qui ne veut pas dire que nous serons mieux lotis. Personnellement, je suis contre ce redécoupage car il va entraîner la mort des cantons ruraux. Si nécessaire, nous saisirons le Conseil d'Etat. Les départements sont sur la sellette avec l'action sociale, la solidarité entre les territoires, le numérique et le tourisme ».
« Qui a l'argent et qui ne l'a pas ? Actuellement, les CDA sont plus riches que les départements » répond Dominique Bussereau, lassé d'être pris pour une vache à lait.
Jean-Louis Frot, conseiller de Rochefort, prêche l'apaisement : « Nous sommes tous impliqués dans la vie économique et attentifs à l'emploi. Quand le Département est l'objet d'attaques sur le sujet, c'est injuste. Depuis trois semaines, nous sommes penchés sur un dossier qui concerne la CDA de La Rochelle avec 110 emplois en jeu. Département et CDA doivent avoir la volonté de travailler ensemble ».
Le paysage actuel surprend Dominique Bussereau : « D'un côté, les départements sont en difficulté ; de l'autre, les CDA se portent bien. Si je prends un autre exemple, celui du port de la Rochelle, qui refuse de participer ? C'est la Région. Le département doit-il payer à sa place ? Il y a quelque chose qui ne va pas. Nous ne serons pas le cochon de payant ».
« J'ai demandé la liste des entreprises en attente sur la CDA de La Rochelle » enchaîne Jacky Quesson, conseiller général de Saint-Genis, « l'apport du Département est important, celui de la CDA zéro ! La communauté de communes de Haute Saintonge, elle, n'a pas hésité à soutenir la société Metalit de Mirambeau pour sauver 25 emplois ».
Un autre problème se pose avec la zone des quatre Chevaliers à Périgny que le Département ne gardera pas éternellement.

L'ouverture de la session, lundi matin
Qui veut la peau 
du Comité Régional du Tourisme ?

Quel sera le sort réservé au Comité Régional du Tourisme que Ségolène Royal souhaite prendre sous sa coupe à Poitiers ? « La présidente de la Région veut l'insérer dans son service communication. Elle qui porte beaucoup d'attention à la démocratie participative, elle aurait pu ouvrir le dialogue avec nous » déplore Stéphane Villain, conseiller général de Châtelaillon… et actuel vice-président du CRT Poitou-Charentes. Il est d'autant plus inquiet que CDT et CRT travaillent ensemble à l'élaboration de nombreux projets. « Ce n'est pas le moment de sacrifier ce merveilleux outil. Je crains le pire pour l'avenir. Le tourisme doit servir l'ensemble des partenaires et non l'ego de certaines personnes » sentiment qu'il partage avec le président du CRT, Michel Gourinchas, maire de Cognac. Voudrait-on la peau du Comité Régional du Tourisme ? « Il faut se méfier des dissolutions. Elles ne sont pas bonnes pour ceux qui les mettent en œuvre. Rappelez-vous Chirac en 1997 » glisse Dominique Bussereau, mine de rien.
Pour sa part, Mickaël Vallet estime que ce débat n'est pas de la compétence du Conseil général !

La séance s'achève sur les réponses de Béatrice Abollivier, préfet, aux différents sujets concernant l'Etat. Elle tient à rassurer Lionel Quillet sur les digues (il pourra déposer ses dossiers en 2014) et ceux qui craignent que l'Etat ne soutienne financièrement le départ du Crédit Agricole à Lagord : « nous ne donnerons pas un centime». Le Département non plus d'ailleurs. Dominique Bussereau, qui ne veut toutefois pas se fâcher avec Jacky Quesson, administrateur du CA, voit d'un mauvais œil le transfert de cette banque en Aunis. « Une décision stupide et funeste » dit-il... 

• Les fonctionnaires dans le collimateur ? 

Ce n'est pas une nouveauté. Les élus en veulent souvent aux fonctionnaires, ceux de l'Environnement en particulier, qui accomplissent leur travail en se souciant peu des changements politiques puisque eux échappent au grain ! Ils appliquent la loi et si ces lois existent, c'est bien parce que des parlementaires les ont votées, voire empilées. Bref, et les doléances du maire de Loix sont tout à fait compréhensibles, les travaux entraînés par la tempête Xynthia (dont les digues) sont en partie bloqués par les "services" : « A ce jour, nous n'avons concrétisé que trois projets » déclare Lionel Quillet. Les autres sont entre les mains de la mission Pitié (représentée par Christian Pitié et Annick Hélias, émissaires du ministre de l'Ecologie Delphine Batho). Elle réalise un audit sur les plans d’action et de prévention des inondations (baptisés Papis) afin de réduire la durée des procédures. « Si ça continue comme ça, il ne se fera rien en 2014 ». Et pourtant, le temps presse à Charron, premier de la liste !

• Jonzac et Montendre, cités numériques

Certains élus se demandent pourquoi Jonzac et Montendre, dans le Sud Saintonge, servent de banc d'essai dans ce domaine alors que certains secteurs sont encore mal desservis : « d'un côté, on a des instances gavées de subventions et de l'autre, celles qui sont à la diète » regrette un élu. Or, tout le monde a besoin du wifi, à commencer par les touristes étrangers qui veulent être connectés dans le moindre camping et partent s'ils sont insatisfaits. Jean-Marie Roustit, chargé du numérique au Département, est un peu vexé par ces remarques : « Je suis à la disposition de tous mes collègues pour parler du dossier. Les opérateurs ne viennent sur un territoire que s'ils peuvent vendre des abonnements. A Jonzac et Montendre, Claude Belot a déjà fait poser des fourreaux et la CDCHS est prête à mettre la main au porte-monnaie. Sur ce plan, la communauté de Haute Saintonge est en avance. Le Val de Saintonge aurait eu pareille opportunité s'il avait été doté des mêmes équipements. N'oublions pas que le Conseil général débloque 2 millions par an sur cinq ans pour développer ces technologies ».
« Depuis un an, Jonzac et Montendre vivent l'expérience intéressante d'être deux cités numériques » explique Bernard Lalande. Ces deux bourgades, dont les populations se situent entre 3200 et 3600, habitants sont donc pilotes. « Effectivement, Jonzac et Montendre ont deux grands maires, mais ce sont de petites villes » plaisante Dominique Bussereau.
Le schéma directeur d'aménagement numérique, dont a la charge Jean-Marie Roustit, a pour objectif de planifier et de coordonner l’ensemble des actions et des financements qui vont être nécessaires pour que les Charentais- Maritimes puissent avoir accès à terme au très haut débit. Cette adoption permet de lancer sa mise en œuvre et de mobiliser les financements publics nécessaires.

• Isabelle Pichard, conseiller général de Saintes, est inquiète

L'emploi se porte mal à Saintes, seconde ville du département et les habitants ont le sentiment d'être abandonnés. Que deviendront les 30 emplois du Technicentre (anciens ateliers SCNF) ? Sintronic a annoncé 47 licenciements ; le Crédit Agricole va partir à Lagord avec ses 270 salariés ; la prison pourrait être délocalisée sur Saint-Jean d'Angely : « en tout, 386 emplois sont concernés ».
David Baudon, conseiller général de la Jarrie, abonde dans son sens : « nous devons tout faire pour défendre l'emploi».

• La fin de la gratuité des transports scolaires :

Les élèves des RPI (maternelles et primaires) ou plutôt leurs parents ont désormais une somme à acquitter. La Gauche estime que la fin de la gratuité des transports scolaires est injuste car elle pénaise le monde rural. Or, ce sont les maires ruraux qui sont précisément à l'origine de ces regroupements pour sauver les petites écoles de campagne. « Si on fait payer le transport, les ménages seront plus enclins à s'installer en ville » souligne un élu. « Nous faisons ce que nous pouvons » rétorque Dominique Bussereau qui est bien conscient du problème. « A une époque où de nombreux élèves ont des téléphones portables, les familles dans leur grande majorité, à l'exception des militants politiques, admettent qu'une participation est nécessaire pour assurer le ramassage. Ils ne la contestent pas. D'ailleurs, dans certains départements de Gauche, elle est plus élevée que celle que nous demandons. Offrir la gratuité totale serait sans doute la plus grave des bêtises car, à ce moment-là, il n'y aura plus aucun respect pour le service rendu. De toutes les façons, je n'ai pas agi de gaieté de cœur. 5% du coût du service, c'est presque la gratuité ». Les avis restent partagés sur la question.

• Avenue de Royan à Montendre : Bernard Lalande attend depuis dix ans...

C'est le cri du cœur de Bernard Lalande, agacé semble-t-il par les propos qui ne gravitaient qu'autour de La Rochelle : « Et le reste ? Il est plus simple de s'occuper des villes de proximité que de celles qui sont à deux heures et demie de la Préfecture. Si nous n'aidons pas le monde rural, les gens remonteront vers les zones urbaines. Personnellement, ça fait dix ans que j'attends les travaux de l'avenue de Royan à Montendre. Les populations qui s'installent dans les zones rurales sont souvent en difficulté. Nous faudra-t-il constituer un syndicat des zones rurales défavorisées ? ».
« Le Conseil général est attentif au Nord comme au Sud. Nous avons créé un service de cars qui vise justement à aider le déplacement des personnes vivant en zones rurales » répond Dominique Bussereau.
Quant à Daniel Laurent, le "Monsieur routes du département", il annonce que 350.000 euros ont été débloqués pour la réfection de la fameuse avenue de Royan. « Arrêtez de me prendre pour un naïf ou pour un imbécile ! Ça fait dix ans que dure cette histoire » lance le maire de Montendre.
Un peu plus tard, l'assemblée adoptera plusieurs dossiers. Ils concernent entre autres des travaux d’aménagement (terrassements, assainissement, trottoirs, chaussées) de la fameuse avenue de Royan à Montendre pour un montant de 779992€. Des travaux d’aménagement des RD 158,258 et 261, dans la traverse de Clérac, sont également prévus pour un montant de 2,212 M€.

Que Bernard Lalande (PS) attaque Daniel Laurent (UMP) n'a rien d'étonnant : le maire de Montendre souhaite se présenter au Sénat et il vise, comme Daniel Laurent, la présidence de la Communuaté de Communes de Haute Saintnge que préside depuis des lustres Claude Belot.
• Dominique Bussereau s'attarda sur le désengagement de l'Etat en matière de compensation : « Actuellement, nous sommes dans l'attente de 15 millions d'euros et en fin d'année, cette somme atteindra 26 millions ».

• Le fonds d'aide aux calamités agricoles
Après les gros orages qui ont touché le nord du département dans la nuit de dimanche à lundi, Daniel Laurent rappelle que les services techniques du département sont à la disposition des communes sinistrées.

• Des emprunts pour financer les grandes infrastructures :

Cette idée remporte l'unanimité. Les prêts à long tempe seront débloqués par la Caisse des dépôts et consignations. L'argent pourrait être affecté à l'électrification de l'étoile de Saintes, aux digues, aux liaisons routières, etc.

• Dominique Bussereau a rendu hommage à Michel Lacouture, président de l'Unima qui va quitter ses fonctions. « Nous aurions aimé le garder plus longtemps » déclara le président.

Le président Bussereau a félicité pour son travail M. Lacouture
En ce qui concerne le compte administratif, l'excédent disponible s'élève à 12 millions d'euros. Des rallonges seront attribuées au budget supplémentaire pour la voirie (4,6%), les aides aux communes (4,1%) et le RSA (2,7%).

Intempéries (problème soulevé par Jean-Yves Quéré, conseiller général de Saintes) : Le fonds de calamités agricoles est destiné aux récoltes non assurables (il serait peu doté, apparemment). Pour le reste, les assurances prendront en charge les dommages.

• Faire passer le message
A ce jour, ce sont plutôt les associations aux 2/3 qui font appel aux emplois d'avenir, les collectivités étant peu partantes, semble-t-il (1/3 seulement). D'où la déception de Béatrice Abollivier : « les collectivités ne jouent pas le jeu, quelle que soit leur couleur politique. Faites un effort » dit-elle aux élus, d'autant que le dispositif des contrats Aidés a été maintenu. Le message sera-t-il entendu ?

• Une rue de Jonzac à Pons ? Certains se demandent le pourquoi de cette artère. « Il s'agit d'une simple autorisation de programme, ce ne sont pas les travaux » explique Daniel Laurent. A moins que le sénateur de Pons ne veuille rendre hommage au sénateur de Jonzac !

Daniel Laurent, sénateur UMP de Charente-Maritime avec Michel Doublet et Claude Belot. Les prochaines Sénatoriales risquent d'être agitées car la Gauche souhaite être représentée dans cet hémicycle...
• Aides aux écoles : Des subventions pour constructions de locaux scolaires ou grosses réparations sont votées en faveur des communes d’Archiac, Brie sous Archiac, Charron, Clion-sur-Seugne, Colombiers, Courpignac, Cozes, Fléac sur Seugne, Gémozac, Marans, Mirambeau, Montguyon, Montroy, Neuvicq, Orignolles, Pont l’Abbé d’Arnoult, Rétaud, Sablonceaux, Saint-Agnant, Saint Georges Antignac, Saint-Georges d’Oléron, Saint- Georges-du-Bois, Saint-Hippolyte, Saint Nazaire sur Charente, Saint Ouen d’Aunis, Surgères, Vibrac, le SIVOM de Saint-Bris/Saint-Césaire et le SIVOS Henri Matisse (Annezay, Chantemerle-sur-la-Soie, Puy-du-Lac, Tonnay-Boutonne et Torxé). Leur montant s’élève à 416 679€.

• Equipements touristiques :
Des subventions, pour un montant total de 81016€, sont accordées aux communes de Jonzac, Mirambeau, Saint-Genis-de-Saintonge, Saleignes, Salignac-de-Mirambeau et Trizay.

• Aides au logement en milieu rural : Des créations de logements et des travaux de réfection, de réhabilitation et remise aux normes sont financés dans les communes d’Archiac, Bussac-Forêt, Corme-Royal, Gémozac, Jonzac, Loulay, Massac, Neuvicq, Saint-Genis de Saintonge, Saint-Georges Antignac, Saint-Georges du Bois, Saint-Léger, Saint-Maigrin, Saint-Martial-de-Vitaterne, Soubran, Soulignonnes et Taillant.

• Politique de l'énergie : Subventions aux communes de Jonzac, Matha et Les Mathes, pour l’acquisition de véhicules électriques, et de Soubise, pour l’installation d’une chaufferie bois.

Danièle Mazet-Delpeuch :
L'ancienne cuisinière
de François Mitterrand à Cognac


C'est au château de Bagnolet, propriété de la maison Hennessy que Danièle Mazet Delpeuch a fait étape vendredi dernier aux côtés de Nicole Cornibert, présidente d'Eurociné Cognac, de l'auteur Françoise Barbin Lécrevisse et de Jean-Pierre Rafenaud, de l'association Gourmets-Gourmands. En soirée, elle a présenté le film "Les saveurs du palais" qui lui a été consacré via son "double" à l'écran, la pétillante Catherine Frot.

A Bagnolet, l'ancienne cuisinière de François Mitterrand à l'Elysée a rencontré David Fransoret, un jeune chef « doué et modeste » pour qui elle a eu un coup de cœur, à n'en pas douter. Tous deux aiment à combiner les saveurs et valoriser cette cuisine dite bourgeoise ou gourmande qui fait de la France un pays à la riche gastronomie.

Danièle Mazet Delpeuch est à la ville ce qu'elle est au milieu de ses fourneaux, exigeante, précise, sérieuse et charmante malgré ce côté pète-sec qu'elle reconnaît volontiers. Bref, cette femme de terroir privilégie l'authenticité à la fausse lumière des apparences. Pas étonnant que François Mitterrand, qui n'avait pas oublié ses racines charentaises, l'ait choisie. Il savait qu'il pouvait compter sur elle et lui demander, à n'importe quelle heure, de préparer l'un de ces plats qui régalent les papilles. Elle s'exécutait et pas seulement parce qu'il était son "patron" !
A la campagne, ces maîtresses femmes qui règnent sur l'organisation des repas, de la table en l'occurrence, ne savent pas tricher. Cette qualité, le président la connaissait pour l'avoir vécue dans son enfance à Jarnac. En effet, si les souvenirs ont tendance à s'estomper avec les ans, les odeurs agréables restent gravées dans les mémoires. Il suffit alors d'un rien pour les raviver, d'un effluve qui flotte dans l'air du temps, fumets, tarte aux pommes, pain grillé, confitures. Dans la solitude du pouvoir, cette quiétude retrouvée était pour le chef de l'Etat un instant précieux.

Durant quelques années, sans tambour, ni trompette, François Mitterrand et Danièle Mazet Delpeuch ont tissé ce lien de confiance indispensable à la solidité de leur "aventure" commune.

David Fransoret, cuisinier de la Maison Hennessy, Danièle Mazet Delpeuch et Benoît Gindraud, responsable vieillissement et tonnellerie à la maison Hennessy
• Danièle Mazet Delpeuch, comment est née l'idée du film "Les saveurs du palais" ?

Au départ, j'ai eu un portrait d'une page dans Le Monde qui est paru le 24 décembre 2008. Il était écrit par Raphaëlle Bacqué. Il se trouve qu'un producteur l'a lu. Il m'a appelée et m'a dit "ça fait très longtemps que je veux faire un film sur la cuisine, je voudrais vous en parler". J'ignorais qui il était à l'époque et je pensais qu'il n'y aurait pas de suite. En effet, quand vous avez ce type d'article dans un journal, vous avez généralement des tas de contacts sans lendemain. Je me souviens en particulier d'un éditeur qui voulait faire un livre avec moi et qui se demandait si je connaissais assez de recettes… Sans commentaires !
Ce producteur, quant à lui, m'a téléphoné régulièrement. Au bout d'un an, il avait trouvé un metteur en scène et voulait que nous signions le contrat. J'ai rétorqué qu'il pouvait concrétiser son projet, mais que je n'avais rien à dire sur la vie du Président. Plus tard, il m'a recontactée. L'actrice avait été désignée, il s'agissait de Catherine Frot. Vous connaissez la suite. S'il n'a pas changé le cours de ma vie, ce film m'a permis de nouer ou de renouer des liens. Ainsi, j'ai retrouvé Françoise Barbin Lécrevisse, rencontrée sur un salon en 1997. Son livre sur le gingembre m'avait beaucoup intéressée.

Françoise Barbin Lécrevisse et Danièle Mazet Delpeuch
• Quel regard portez-vous sur ce film qui met en scène une expérience de votre vie ?

Chacun a le droit d'avoir son propre avis mais personnellement, j'aime beaucoup ce film. En le voyant pour la première fois, j'ai éprouvé un contentement devant la simplicité. J'apprécie Catherine Frot. Elle est époustouflante, joueuse, riante et extrêmement adroite avec les gestes de cuisine alors que c'est une personne qui ne cuisine pas ! Cette actrice accomplie est une femme généreuse qui m'a beaucoup aidée à vivre l'aventure de ce film.

• Que pensez-vous de la façon dont Jean d'Ormesson a incarné le rôle du président de la République ?

Apprendre qu'il allait incarner un président de la République à l'écran, c'était un peu comme un enfant qui ouvre une pochette surprise. Je trouve qu'à son âge, avoir cette attitude simple devant les cadeaux de la vie, c'est quelque chose d'étonnant. Ensuite, il s'est appliqué à faire le président. Bien sûr, on lui a dit de ne pas singer Mitterrand, ce n'était pas ce que voulait le producteur.
Jean d'Ormesson, je l'ai vu durant la scène où la cuisinière rencontre la président pour la première fois. Il y a eu neuf prises. Il répétait son texte en écoutant les conseils prodigués comme un élève appliqué. J'étais en admiration. Il a confié qu'il s'était inspiré de son père qui était ambassadeur. Catherine, femme délicate, estime que sa présence a donné une note poétique à ce rôle.
Ma première rencontre avec lui s'est faite pendant le tournage. Au fond d'un couloir, il était en train de parler avec le réalisateur quand tout à coup, nos regards se sont croisés. Il est alors venu vers moi et m'a dit « chère Madame, je vous aurais reconnue. Je dois vous remercier, vous m'avez donné le plus grand plaisir de ma vie, celui de faire l'acteur ». C'était touchant.

Catherine Frot et Jean d'Ormesson
• Quels ont été vos rapports avec Catherine Frot durant le tournage du film ?

Très cordiaux. Elle m'a dit : « Danièle, on va discuter toutes les deux parce dans ce film, il y aura des moments où ça va être difficile ». Je ne le pensais pas vraiment. Je trouvais le scénario sympa. Bien sûr, j'aurais aimé que quelques petites choses n'y figurent pas, mais on m'a répondu qu'au contraire, elles devaient y être. Quand elle envoie promener toute les batteries de cuisine, chacun sait qu'un cuisinier raisonnable ne ferait pas un tel geste ! Moi, en tout cas, je n'enverrai jamais par terre des cuivres de 300 ans !
Par la suite, j'ai réalisé que Catherine avait raison car j'ai un peu souffert. Je voulais faire la cuisine pour les prises du film par exemple. On m'a dit que que ça n'irait pas parce que j'étais trop impliquée : ça été une vraie bataille !
En ce qui me concerne, elle préférait que je ne sois pas sur le plateau quand elle jouait mon rôle. C'était compliqué pour elle. Je comprends son attitude et elle m'a aidée à passer ce cap en parlant avec moi. Le réalisateur et l'ensemble de l'équipe de tournage ont été honnêtes avec mon éthique, à savoir qu'on ne raconte pas de choses intimes sur François Mitterrand. Tout ce que j'avais à dire, je l'ai écrit dans mon livre.
Avec ce film, on ne peut plus ignorer que la bonne cuisine de salle à manger française peut aller autant à l'Elysée qu'en Antarctique, en Amérique ou dans le monde. Partout, elle intrigue, elle intéresse. C'est un atout majeur, non seulement pour les producteurs et les cuisiniers, mais pour le tourisme tout entier.

• Finalement, vous avez quitté l'Elysée où vous êtes restée deux ans. Quels sont vos projets actuels ?


Toutes les aventures ont une fin ! Actuellement je fais peu la cuisine car j'assure la promotion du film. La semaine prochaine, je me rends au Japon. Je suis cuisinière depuis cinquante ans et je partage les idées de David Fransoret. Elles tournent autour de la cuisine bourgeoise. Elle incarne la fidélité, il y a là l'essence de la région. J'habite la campagne, j'ai une vie rurale et je connais mes fournisseurs. Quand leurs produits sont bons, je n'hésite pas à le dire autour de moi !

• Avez-vous une spécialité culinaire ?

Non, je n'ai pas de spécialités. Si vous posez la question à David Fransoret, il vous répondra la même chose. Quand on est aux commandes d'une maison, il faut savoir s'adapter même si votre employeur ne présente pas d'exigence particulière. Il vous propose un projet, de créer telle ou telle ambiance. François Mitterrand aimait la cuisine charentaise.

Propos recueillis par Nicole Bertin

• Danièle Mazet Delpeuch : « Mais qu'est-ce qui avait piqué François Mitterrand pour qu'il dise : j'en ai marre de la cuisine de chef, je veux une femme de la campagne ! Il n'y a que lui pour répondre à cette question. Une fois par jour au moins, tout le monde a besoin de se restaurer. A ce moment-là, vous voulez fuir les complications, surtout quand vous êtes président de la République ! On retrouvait chez Mitterrand la douceur de la Charente, ce calme environnant ».
Danièle Delpeuch a raconté son aventure élyséenne dans « Carnets de cuisine, du Périgord à l'Élysée » paru en 1997 aux Éditions n° 1
C'est Joël Robuchon, dont elle a connu la cousine à New York, qui a parlé d'elle à Mitterrand. Danièle est restée deux ans à l'Elysée, de 1988 à 1990. « Je n'ai pas donné ma démission, contrairement à ce qui est raconté dans le film. J'ai demandé au président de m'autoriser à rentrer chez moi. Il a accepté ».

• Le film "Les saveurs du palais" est sorti en septembre 2012
Catherine Frot, alias Hortense Laborie, y incarne une cuisinière du Périgord au service du président de la République. Le film s’inspire de l'expérience vécue par Danièle Mazet Delpeuch. Ce n’est pas le cinéaste Christian Vincent qui a eu l’idée de faire ce film autour de cette histoire, mais le producteur Etienne Comar. 



• Les vies de Danièle Mazet Delpeuch
Cette agricultrice du Périgord, qui vit à Chavagnac, a été l’une des premières à proposer des stages "week-ends foie gras et truffes" dans les années 70. Passionnée de cuisine, elle a ensuite quitté la France pour vivre aux Etats Unis, là où tout est possible quel que soit son âge. Elle y a donné des cours de cuisine et tissé des liens. Par la suite, elle a même connu une expérience au sein d'une mission en Antarctique.
En 1988, François Mitterrand, qui s'était lassée de la cuisine officielle, la recrute. A cette époque, il dispose pourtant d'un chef renommé Joël Normand et d'une grande équipe. Masculine bien sûr. A son arrivée, Danièle Mazet Delpeuch doit s'imposer dans ce milieu assez fermé. Elle y parvient ! Aujourd'hui, elle assure la promotion du film "Les saveurs du palais". D'où sa venue à Cognac la semaine dernière.

David Fransoret et Danièle Mazet Delpeuch


 
Lors du déjeuner à Bagnolet, superbe propriété de la maison Hennessy, il a été question de produits régionaux, caviar de la Gironde, chapon de Barbezieux, cerise charentaise, etc

Jean-Pierre Rafenaud, de l'association Gourmets Gourmands
• Au sujet de la maison de Jarnac de François Mitterrand où Danièle Mazet Delpeuch n'est jamais allée (question soulevée par le journaliste Patrick Guilloton) :
« Effectivement, je ne suis pas allée dans la maison de François Mitterrand à Jarnac. Je m'en explique, ce n'est pas un caprice. Connaissant François, Danièle et Marguerite Mitterrand, je ne serais pas entrée chez eux sans invitation de leur part. De mon côté, on ne vient pas chez moi comme un âne dans un moulin ! Je n'ai jamais eu l'idée de visiter la maison de François Mitterrand, à plus forte raison quand je suis en représentation pour la promotion de ce film ! J'imagine la surprise des trois enfants Mitterrand si on leur disait que l'ancienne cuisinière de leur père a parlé de sa visite dans la maison familiale de Jarnac ! Dans le monde où j'ai été élevée, ça ne se fait pas. Peut être que je me trompe après tout !

Patrick Guilloton et Danièle Mazet Delpeuch
• David Fransoret, quelle est la définition de la cuisine bourgeoise ? 

Il s'agit de servir des produits frais, des grosses pièces, des viandes, des poissons entiers. IL s'agit d'une cuisine généreuse. Le terme de cuisine bourgeoise existe depuis longtemps et elle concerne aussi le service. Autrefois, dans les familles bourgeoises, on posait les plats sur la table et les convives se servaient. C'était toute une ambiance autour de la cuisine. Cependant, je ne suis pas contre la cuisine moléculaire, mais il faut savoir l'adapter. Professionnellement, j'ai fait mes première armes chez Moët et Chandon.


• La bible de la cuisine bourgeoise est le livre de Madame de Saint-Ange écrit sous le pseudonyme de Marie Ébrard. Larousse l'a publié en 1927. Il décrit en détail la cuisine bourgeoise du début du XXe siècle ainsi que la batterie de cuisine, les appareils et ustensiles qui sont nécessaires. D'autres éditions ont été éditées. Cet ouvrage a servi d'inspiration à des cuisiniers américains (Julia Child, Paul Aratow, co-fondateur du célèbre restaurant californien Chez Panisse).