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vendredi 26 septembre 2008
Gérard Masson : sa rencontre avec Jin Jing
« Les Chinois ont rendu Pékin accessible aux handicapés »
En obtenant la douzième place aux Jeux Paralympiques de Pékin qui se sont déroulés du 6 au 17 septembre, la France n’a pas démérité. Quatre athlètes de la région se sont illustrés en ramenant des médailles. Le jonzacais Gérard Masson, président de la Fédération Handisports, a conduit la délégation française dans l’Empire du Milieu. Il raconte cette formidable aventure.
Gérard Masson a le sourire. À peine rentré à Jonzac, il part rejoindre le tour de France qu’effectue la Fédération Han-disports.
Dans la capitale, l’invitée est l’escrimeuse Jin Jing, que l’on a vue sur tous les écrans en avril dernier. En effet, lors du passage de la flamme olympique à Paris, un manifestant, hostile à l’occupation du Tibet par la Chine, l’avait bousculée, cherchant à lui arracher la torche. À l’époque, l’affaire avait fait grand bruit puisqu’il s’agissait quasiment d’un « incident diplomatique » entre la France et la Chine. Depuis, les choses se sont arrangées !
« À Pékin, j’ai vécu des moments passionnants. Ces jeux ont été éblouissants » souligne Gérard Masson qui garde un souvenir ému des cérémonies d’ouverture et de clôture. « Les organisateurs n’ont fait aucune différence entre les Jeux d’Août et les nôtres. Sur scène, il y avait des milliers de figurants et toutes les évolutions étaient impeccables. Lors des compétitions, le nid d’oiseau était rempli tous les jours, soit quelque 91.000 places ».
Eh oui, en Chine, participer n’est pas un vain mot ! Sa rencontre avec Jin Jing a eu lieu d’originale façon : « Elle est venue m’interviewer avec la télévision. Elle est vraiment très sympathique. Elle m’a demandé de présenter la Fédération, en quoi consistait ma mission, quels étaient nos objectifs ».
Au total, la France a décroché 52 médailles (son objectif était de 60). Bien sûr, elle s’incline devant la Chine qui en a remporté 211, "une vraie razzia" ! Parmi les athlètes de la région, se sont distingués Jean Philippe Robin de Baignes en tennis de table (argent en individuel, or en équipe), Florence Gravellier de Royan en tennis (bronze en simple et double), Nicolas Vimont Vicary de Poiters en voilier sonar (argent) et David Mercier de Cognac en cyclisme (argent).
« Tout s’est merveilleusement bien passé sur le stade et au sein des comités » poursuit le président. Les dirigeants ont mis les bouchées doubles pour rendre Pékin accessible en installant des équipements nécessaires aux handicapés, dont des plans inclinés devant les magasins et les restaurants. La mythique Grande Muraille (tronçon de Balading) a ouvert ses remparts grâce à des ascenseurs. Quant à la Cité Interdite, en cours de restauration, des guides en grand nombre ont apporté leur aide aux nobles visiteurs étrangers. « Les Chinois ont vraiment relevé le défi. Il y a sept ou huit ans, un vaste chantier s’ouvrait devant eux. Aujourd’hui, ils sont au top. Ils ont respecté la charte. Ce qui m’a frappé, c’est l’implication des jeunes, dont nos interprètes. Ils étaient réactifs et attentifs à nos besoins ».
« Le sport permet d’intégrer les handicapés dans la société »
En fauteuil roulant depuis qu’un cruel accident lui a enlevé l’usage de ses jambes, Gérard Masson connaît la dure réalité des handicapés : les villes présentent moult obstacles et les municipalités, malgré leurs efforts, ne peuvent pas résoudre toutes les hauteurs de trottoirs ou marches d’escalier. « Les handicapés, on aime mieux les voir de loin » avoue-t-il.
À Pékin, et parce que cette nation dispose d’une main d’œuvre importante, les responsables des Jeux Paralympiques se sont réellement mis à la portée des handicapés. « C’est mon troisième voyage en Chine et cette fois-ci, j’ai constaté des changements importants. Dans l’hôtel où j’étais logé, ils n’ont pas hésité à casser des cloisons pour réaliser des aménagements. Ainsi, 10% de l’immeuble, soit 41 chambres, peuvent désormais accueillir des clients à mobilité réduite. Ils ont tenu compte des observations que nous avions formulées. Je crois qu’ils savent tout faire ! Leur implication est à souligner ».
Il est vrai que ces Jeux ont provoqué une prise de conscience. Depuis le 8 août dernier, la Chine s’est révélée au monde entier, via les télévisions. En montrant la vie quotidienne des habitants, les reportages ont ouvert le regard de ceux qui méconnaissent ce pays et le jugent à travers les commentaires - parfois acides - des médias occidentaux. Certes, sa culture est aux antipodes de la nôtre, mais il est bon, disait Saint Exupéry, de « s’enrichir de nos différences ». Que cette ouverture soit liée au sport est une aubaine. La politique politicienne, en effet, estompe trop souvent la véritable identité des peuples...
Aux Jeux Paralympiques, 20 disciplines étaient proposées. « En France, nous en pratiquons 42. La question est de savoir si nous professionnalisons à mort ou si nous continuons à encourager les handicapés à faire du sport en présentant les meilleurs éléments aux Jeux. Personnellement, je suis favorable au sport loisir. À Jonzac, par exemple, nous avons une excellente nageuse qui participera sûrement aux prochains Jeux de Londres. Je souhaite que sa préparation ait lieu normalement, sans pression. Pour moi, le sport permet de s’intégrer et si les résultats sont bons, pourquoi ne pas envisager la haute compétition ? Par contre, je suis opposé aux entraînements rudes qui cassent le moral et mettent en danger la santé des personnes déjà fragilisées par la vie » remarque Gérard Masson. L’objectif poursuivi par la Fédération est de sensibiliser les jeunes handicapés à la pratique régulière d’une activité : « Pour y parvenir, nous devons aller les chercher car certains, dans les communes, n’osent pas nous contacter. Les Ministres des Sports et du Travail se sont engagés à appuyer nos actions dans les régions en maintenant les emplois stables pour quatre ans. La Charente-Maritime compte trois salariés ».
Et Gérard Masson de conclure : « Les Jeux paralympiques peuvent changer le regard de ceux qui ont précisément envie de le détourner quand ils voient le handicap. Les mentalités changent doucement. Pour une plus grande sensibilisation, il faudrait que l’audiovisuel, grand vecteur de l’information auprès du public, y mette du sien. Pour ces jeux, la télé a vraiment fait le service minimum, contrairement à l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou encore l’Espagne et l’Italie. Pourtant, diffuser la cérémonie d’ouverture dans son intégralité aurait été une bonne idée »...
Dis-le-moi dans l'oreille :
• Les champions paralympiques de Pékin inaugurent l’étape de La Défense à Paris
Quelques jours après leur retour des Jeux Paralympiques de Pékin, plusieurs athlètes médaillés étaient présents lors de la 12ème étape de la grande tournée organisée par la Fédération Française Handisport et ses comités. Jeudi, ils ont été accueillis sur le parvis de La Défense par Bernard Laporte, secrétaire d’État chargé des Sports et Patrick Devedjian, président du Conseil Général des Hauts-de-Seine.
Parmi les champions présents, se trouvaient Assia El Hannouni (porte drapeau, 4 médailles en athlétisme), David Smetanine (4 médailles en natation), Emeric Martin (Tennis de table, Capitaine de l’Équipe de France Paralympique), Arnaud Assoumani (Champion paralympique en saut en longueur) ou encore les deux athlètes médaillés, Nantonin Keita et Djamel Mastouri.
Jusqu’au 27 septembre, le village est donc installé au cœur du parvis de La Défense, une étape orchestrée par le Comité départemental handisport des Hauts-de-Seine et le Comité Régional Handisport Ile-de-France.
Cette grande tournée sportive et festive à travers toute la France, amorcée à Dijon en avril, se terminera à Annecy fin novembre.
Dans chaque ville, le Tour réunit public et personnes handicapées.
Une vingtaine de sports traditionnels ou spécifiques à handisport sont encadrés par des animateurs : badminton, basketfauteuil, boccia, cyclisme (tandem et handbike), danse, escalade, escrime, fléchette pendulaire, foot à 5, foot-fauteuil électrique, haltérophilie, joëlette, judo, sarbacane, slalom & parcours, tennis, tennis de table, tir sportif, torball..Cette découverte des disciplines handisports s’accompagne d’animations et de nombreux jeux. La tournée permet également de rencontrer les associations sportives locales.
• Les questions qui reviennent régulièrement :
Quand les Jeux paralympiques seront-ils intégrés aux Jeux olympiques ? Le sujet reste en suspens, de même qu’il semble difficile, pour l’instant, de faire concourir ensemble handicapés mentaux et physiques. « Nous ne sommes pas prêts, je l’avoue humblement. Cette réponse déplaît, mais je préfère rester honnête » remarque Gérard Masson.
• Déception :
Pas de Nicolas Sarkozy aux Jeux paralympiques, et pourtant il préside l’Union européenne, ce qui le place aux premières loges. Assia El Hannouni, porte drapeau de l’équipe de France a déploré l’absence des dirigeants français (à l’exception des deux Secrétaires d’État en charge des sports) et failli boycotter la cérémonie organisée par le Président de la République à Paris, au retour des athlètes.
• Sur 144 pays participants, 69 ont ramené des médailles. Des pays émergents avaient répondu présent dont le Brésil et l’Ukraine.
• Interrogé sur le Tibet par la presse occidentale, Gérard Masson a déclaré qu’il n’était pas à Pékin pour la politique, mais pour le sport...
• La Chine dans les étoiles
Le Shenzhou-7, troisième vaisseau spatial habité chinois, a été lancé dans l’espace jeudi par la fusée de lancement Longue-Marche II-F. Longue de 58,3 mètres, elle pèse environ 480 tonnes. Elle est équipée de trois dispositifs imageurs. Selon les ingénieurs, un total de 36 améliorations techniques ont été réalisées par rapport à la fusée précédente, pour minimiser les gênes physiques des astronautes et augmenter sa stabilité et sa fiabilité.
La Chine développe actuellement une nouvelle génération de fusées porteuses qui utilisent un propergol non dangereux. Elles sont équipées de modules plus flexibles et améliorent la compatibilité des satellites.
Après l’installation d’une station spatiale, l’objectif des Chinois serait d’aller sur la Lune.
Photo 1 : Gérard Masson et Jin Jing. Amputée d’une partie de la jambe droite en 1989, à la suite d’une tumeur maligne, elle est membre de l’équipe d’escrime en fauteuil roulant de l’Équipe nationale chinoise. Le 6 septembre, elle a fait entrer la torche paralympique dans le stade olympique de Beijing, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux.
Photo 2 : Gérard Masson aux côtés Bernard Laporte, secrétaire d’État chargé des Sports .
Photo 3 : Épreuve de tennis de table.
Une foire aux vins
“bien en bouche“ !
Tous les ans à cette époque, le Centre Leclerc de Jonzac organise sa traditionnelle foire aux vins. Les amateurs se sont retrouvés mardi pour une soirée que l’on pourrait qualifier "d’épanouie" selon un terme de dégustation !
Jusqu’au 4 octobre prochain, le Centre Leclerc de Jonzac propose un large éventail de grands crus. Robes rouges ou dorées, moelleuses ou pétil-lantes, dont les noms résonnent gaiement aux oreilles, se succèdent le long des rayons. Il n’y a que l’embarras du choix ! Si vous cherchez à compléter votre cave ou simplement à acquérir une bonne bouteille (à consommer avec modération) pour un repas entre amis, le moment est idéal puisque des prix attractifs sont proposés à l’occasion de cette foire aux vins.
Mardi, les responsables du magasin, Étienne Joyau, PDG, et Jean Charles Hugon, directeur, avaient invité leurs plus fidèles clients à une dégustation privée. Dès 20 h 30, l’affluence régnait. Les messieurs étaient les plus nombreux, observant minutieusement les étiquettes et les affaires à saisir. Une vaste gamme de Bordeaux s’ouvrait à eux, à laquelle venaient s’ajouter d’autres régions renommées et les jeunes vignobles étrangers (Espagne, Italie, Australie, Amérique du Sud). L’ensemble était agrémenté d’un buffet copieusement garni.
« Ce soir, nous proposons 450 références. Nous avons ciblé les vins de Bordeaux que nous achetons aux Châteaux quand ils sont primeurs. Cette réservation nous permet d’offrir des tarifs avantageux à la clientèle. Actuellement, les années 2003 et 2005 sont les plus recherchées » explique Étienne Joyau.
Soucieux de faire une judicieuse acquisition, les acheteurs se pressaient, n’hésitant pas à déposer une caisse dans leur caddy, voire plusieurs en fonction de leurs besoins... et de leurs moyens. L’ambiance était sympa sur fond de fluidité, transparence et d’éclat, selon le vocabulaire des œnologues !
À l’entrée, dans une vitrine, des vins rares étaient présentés, dont un "Cheval blanc" à 1 450 euros. Les spécialistes se sont attardés devant ces bouteilles aussi précieuses qu’une création de grand couturier. À chacun ses plaisirs et comme dirait l’ami Rabelais : « le vin est ce qu’il y a de plus civilisé au monde » !
• Les vins qu’ils préfèrent
Étienne Joyau : Les Saint Julien et les Pessac Léognan.
Jean-Charles Hugon : les Saint-Estèphe.
Jean-Marie Bedin, propriétaire du Val de Seugne : Les châteaux Laroze et le Loup.
Gilbert Festal, maire de Chevanceaux : Les Bordeaux 2005 dont les Médoc.
Christophe, sommelier au Val de Seugne : Les Pessac Léognan, les Sauternes, les Saint Croix du Mont, Les Moulis, Listrac (Médoc) et certaines Côtes de Blaye.
Christian Genet, écrivain : Les Saint Emilion et les Pomerol.
Christian Balout, maire adjoint de Jonzac : les Médoc.
Dany, Jonzac : les Pessac Léognan, les Saint Estèphe et la Côte Rôtie.
Jean-Charles Chapuzet, maire adjoint Jonzac : les Pinot noir de Bourgogne et les vins de Loire.
• Galerie photos :
Photo 1 : De nombreux vins à la disposition des clients.
Photos 2, 5, 6 et 7 : Le bon choix ?
Photo 3 : Jean-Charles Chapuzet aux côtés des responsables du Centre Leclerc, Étienne Joyau, accompagné de son épouse et Jean-Charles Hugon.
Photo 4 : À la tienne, Étienne !
Photo 8 : Christian Balout et Jean-Marie Bedin.
Photo 9 : Un buffet des saveurs locales
Photo 10 : Qui veut du jambon ?
Le Coq d’Or fête ses 100 ans
Cet édifice possède la plus belle façade de la place du château. Alexis Medvedeff, propriétaire du Coq d’Or, vous invite samedi prochain à fêter les cent ans de ce lieu emblématique !
En effet, c’est à la Belle Epoque, en 1908, que ce bel édifice, doté d’une façade joliment ornée et d’un coq triomphant, a été construit par l’entreprise Vinsonneau.
À l’époque, le Café suisse, qui avait élu domicile entre ses murs, vivait des années agréables que vint interrompre la Première Guerre Mondiale. Au premier étage, les salons du Cercle littéraire accueillaient la bonne société jonzacaise qui aimait à s’y retrouver. Des réceptions y étaient organisées et l’on y voyait les officiers encadrant les grandes manœuvres de septembre, dans la plaine de la Grand Vau. On y parlait aussi politique. La ville étant partagée entre deux courants (les choses n’ont pas changé, d’ailleurs !), chaque clan avait son "point" de rendez-vous.
Le temps passant, le café n’a jamais fermé ses portes. En 2005, Alexis Medvedeff, directeur du restaurant l’Île à Issy-les-Moulineaux, et son épouse ont acheté ce bar renommé de la place du château. Soucieux de valoriser le patrimoine, ils ont réalisé des aménagements et ouvert cinq chambres d’hôtel.
Proposant des menus de qualité, le restaurant "Le Coq d’Or" attire une nombreuse clientèle. Les affaires marchent bien et l’été a été bon «malgré une fréquentation inférieure à celle de l’an dernier». C’est un endroit où il fait bon vivre et quand le soleil darde ses rayons, s’attarder sur la terrasse, face au castel et à l’exposition photographique de François Poche, est très agréable.
Samedi 27 septembre, aux alentours de 19 h, l’équipe du Coq d’Or vous invite à fêter les cent ans de l’établissement. Le verre de l’amitié sera servi en musique par le quartet d’Étienne Tanguidé.
Venez nombreux à cette rencontre placée de sous le signe de la convivialité ! Le beau temps est annoncé…
Infos en plus :
• Descendant d’émigrés russes
Les aïeux d’Alexis Medvedeff sont arrivés en France en 1917, lorsque la Révolution russe a éclaté. « Mon grand-père était dans la Marine à Saint Petersbourg. Mon père parlait russe couramment et il a été l’interprète de Pierre Mesmer, alors Premier Ministre. Quant à moi, j’ai fait mes études à Saint Paul à Angoulême, ma femme est d’ailleurs originaire de Jarnac » souligne-t-il. Voici quelques années, il est allé à Saint Petesbourg pour rechercher ses origines familiales. De par le monde, les Medvedeff sont nombreux : « j’y ai forcément des cousins puisque mon grand-père avait des frères et sœurs ». L’actuel président russe Dmitri Medvedev aurait-il un lien de parenté ?...
Une histoire intéressante dont nous reparlerons prochainement.
Photo 1 : Sur cette photo, on reconnaît Alexis Medvedeff et son équipe, dont le sympathique cuisinier Loïc Paulay.
Photo 2 : Une des plus belles façades de Jonzac.
Boresse, centre culturel du canton !
Il est une constatation que nombre d'entre nous ont pu faire : quelle que soit la manifestation organisée dans cette petite commune du Sud Saintonge, c'est un succès !
On se souvient avec émotion d'un théâtre de plein air au charme incontestable, de l'église pleine à craquer lors d'un concert programmé en semaine, en plein milieu d'après-midi... pour ne citer que ces manifestations.
Cette fois encore, la municipalité et son maire, Lucien Morand, ont relevé le défi et organisé plusieurs expositions lors des Journées Européennes du patrimoine.
Le premier thème choisi a été l'écriture. En effet, cette commune a la chance de compter, parmi ses habitants, Geneviève Césaire qui a publié son premier livre
«Les temps difficiles». Elle y raconte sa vie de jeune fille, puis de femme à la campagne, rude bien souvent.
Autre écrivain qui a ses racines ici : Bernard Bordelais, auteur du «Grand Temple de Haute Saintonge». Ces deux auteurs ont été naturellement invités à dédicacer leurs ouvrages dans la salle des fêtes où une exposition prêtée par les Archives départementales, «L'aventure des écritures», figurait en bonne place.
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, la journaliste Nicole Bertin avait accepté de présenter ses «Regards croisés sur la Chine» dans notre Sud Saintonge. Chance d'autant plus grande que cette exposition venait de quitter le site prestigieux du donjon de Pons.
Conquise par la simplicité et l'indéniable charme des lieux, Nicole Bertin n'a pas hésité une seconde à transporter ses photographies dans la petite église de Boresse. Une décision d'autant plus facile à prendre qu'elle a trouvé dans cette commune une équipe municipale réactive, concernée par la sauvegarde de son patrimoine et particulièrement ouverte à l'art.
En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, Lucien Morand et son équipe, heureux d'accueillir cette exposition qui a séduit de nombreux visiteurs à Pons, ont aplani les difficultés : autorisation de l’Évêché, emprunt et mise en place du matériel d'exposition et, cerise sur le gâteau, édition du catalogue grâce à l'intervention de Lucien Morand auprès du conseil d'administration de la caisse locale de Crédit Agricole de Montguyon, présidé par Jean-Marie Moreau.
En effet, c'est avec enthousiasme que la banque verte a adhéré à ce projet en faisant imprimer un beau fascicule illustré, carnet de voyage qui nous a permis de mieux appréhender ce pays intimement lié à son histoire.
Au travers des textes et photos, les nombreux visiteurs ont découvert une Chine millénaire avec ses monuments, ses temples, sa Cité Interdite… mais aussi la Chine d'aujourd'hui avec ses rues encombrées, ses derniers hutongs, ses commerces, sans oublier le fameux «nid d'oiseau» des Jeux Olympiques !
En point d'orgue, le visiteur fasciné s’est longuement arrêté devant la Grande Muraille. Pendant quelques secondes, il a été comme saisi de vertige face à ce long ruban de pierre sinuant dans la brume. La magie opérant, il a eu la nette impression qu'il lui suffirait d'une très légère impulsion pour entrer dans cette image si vivante. Une rencontre inoubliable !
L'exposition ayant fortement intéressé le public, Francis Savin proposa, lors du vernissage, de prolonger et parfaire la découverte de la Chine par l'organisation de conférences sur cet inépuisable thème. En effet, de nombreuses personnes ont des témoignages à apporter sur le sujet. Attentifs, les élus locaux l’ont pris au mot. Rendez-vous durant l’hiver prochain ?
Enfin, comment ne pas féliciter Sylvia Devers, artiste locale (puisqu'elle réside au hameau de Bassinet, commune de Boresse et Martron) qui avait accepté de montrer quelques-unes de ses œuvres photographiques dont les prémices de sa future exposition (actuellement en gestation) : les phares de voitures. C'est un monde étrange et coloré qu’elle nous propose au travers du prisme sublimé de ce banal objet. Le thème étant original, nous sommes impatients de voir le fruit (complet) de ses recherches...
Par Marie-Christine Ménier
Nicole Bertin remercie les commerçants montguyonnais qui ont participé à cette exposition en prêtant spontanément des objets décoratifs : La Boutique Fleurie (Fleurs, statues de Bouddha), la Petite Brocante (table d'inspiration chinoise), Le Village des Artisans (Idéogram-mes, zodiaque chinois...).
Photo 1 : Pour les journées du patrimoine, l’église de Boresse a présenté quelques-uns de ses "trésors", dont une superbe croix de procession. Dans la sacristie, la cheminée aux signes maçonniques du XVIIIème a vivement intéressé le public. Photos Christian Clochon
Photo 2 : L’église de Boresse se prête merveilleusement aux expositions. Lucien Morand, maire de cette commune, a bien conscience qu’il a, en cette église de la Nativité, un "joyau roman", c’est pourquoi le conseil municipal et le comité des fêtes y organisent des manifestations, estimant que les portes des édifices religieux, restaurés, doivent être ouvertes au public le plus souvent possible. Ce n’est pas toujours le cas dans certaines localités…
Photo 3 : Geneviève Césaire dédicace son livre "Les temps difficiles" à Michel Ollivier.
Photos 4 et 8: Dès le début de l'après-midi, les visiteurs affluent. Un face à face intéressant avec la représentation des guerriers de l'armée enterrée de l'empereur Qin Shi Huang. Beaucoup d'élus et de personnalités sont venus admirer les expositions à Boresse. Avant le vin d’honneur, une plaque a été dévoilée dans la salle des fêtes d’été, en l’honneur des travaux de restauration effectués par Solidarité Jeunesses et les bénévoles de la commune.
Photo 5 : Heureux d'être ici, Bernard Bordelais dédicace "Le Grand Temple de Haute Saintonge" à Thierry David, président du comité des fêtes de Boresse et Martron.
Photo 6 : Sylvia Devers a présenté son travail, tout en finesse. Son dernier thème : les phares de voitures. Plutôt original !
Photo 7 : Dans un élan d'enthousiasme, Francis Savin promet d'organiser un forum sur le thème de la Chine.
Photo 9 : Lors du vernissage et en présence du conseiller général Francis Savin, Nicole Bertin a remercié le maire Lucien Morand et l'ensemble de la municipalité pour la confiance qu'ils lui ont accordée ainsi que le Crédit Agricole qui a réalisé son rêve : éditer le catalogue de l’exposition.
Photos Christian Clochon.
jeudi 25 septembre 2008
Sénatoriales
en Charente-Maritime
Belot, Bussereau : Nous deux ?
L’élection sénatoriale 2008 avait attiré quelque 16 candidats, signe de vitalité démocratique. Sur la scène, il y avait les connus et les moins connus. Si tout le monde (ou presque) peut tenter sa chance, il n’en reste pas moins que ce scrutin oppose traditionnellement les blocs Gauche/Droite. Ainsi, le radical Xavier de Roux, qui n’avait pas réussi à obtenir l’investiture UMP, Philipe Most, l’ancien maire de Royan, les Verts et les Communistes ont obtenu des scores assez bas, les parts du gâteau revenant à l’UMP et au PS.
Les trois candidats de l’UMP, Michel Doublet, maire de Trizay, sénateur sortant (878 voix), Daniel Laurent, maire et conseiller général de Pons, (861 voix ) et Claude Belot, maire de Jonzac et sénateur sortant (804 voix) se sont imposés face à la liste de gauche composée de Christophe Dourthe, maire de Bussac sur Charente et conseiller général de Saintes Nord (554 voix), Marylise Fleuret Pagnoux, conseiller général de la Rochelle (545 voix) et Emmanuel Arcobelli, conseiller muncipal de Jonzac (521 voix). La Gauche grignote des points cependant…
Au sein de UMP, Claude Belot, ex patron de la Charente Maritime, a fait un score inférieur à celui de ses collègues. « Certains maires étaient mécontents, ils n’ont pas voté pour lui » expliquent les observateurs. A Marans, par exemple, le premier magistrat ne cachait pas ses sentiments ! Pourtant, l’actuel Président du Conseil général, Dominique Bussereau, par ailleurs Secrétaire d‘Etat aux Transports, avait largement soutenu son prédécesseur durant la campagne, n’hésitant à s’impliquer sur le terrain et à le soutenir publiquement, via déclarations et communiqués. Serait-ce une grande sympathie de sa part ou le souhait (dissimulé) de voir Claude Belot quitter le Département où lui-même pourrait alors évoluer librement ? Voilà bien la question ! Le fils doit s’affranchir du père, dit-on!
Et maintenant, que vont-ils faire ?
Daniel Laurent est atteint, comme Claude Belot, par le cumul des mandats. Il quittera sans doute la mairie, plutôt que le Conseil Général, où lui succédera son premier adjoint, André Gasquet. Si ce cas de figure s’avère exact, il laissera la présidence de la Communauté de Communes de la région de Pons.
A Jonzac, le contexte risque d’être plus compliqué. Claude Belot n’a aucun intérêt à s’en aller de la mairie (il s’est engagé à ne pas démissionner auprès de ses électeurs). Par ailleurs, s’il abandonne les rênes du conseil municipal, il perd de ce fait la présidence de la Communauté de Communes de Haute Saintonge. Or, il a encore des projets à concrétiser.
S’il n’est plus conseiller général, une nouvelle élection sera organisée sur le canton de Jonzac car sa suppléante, Danièle Giraudeau, maire de Fontaines d’Ozillac, ne peut lui succéder automatiquement. Déjà, des noms sont annoncés sur la ligne de départ, ceux de Jean Claude Beaulieu (UMP), Jean Charles Chapuzet (DVG) et Pierre Yves Bégouin (Nouveau Centre). A gauche, Gilles Clavel, socialiste, aura sans doute à cœur de remporter ce scrutin qu’il a manqué la fois dernière. Côté communiste, il faudra chercher un nouveau candidat puisque Pierre Jacques Rambeaud a rejoint la majorité de Claude Belot au conseil municipal.
Bref, la situation n’est pas simple, d’autant que les « courants » Bussereau et Belot n’étant pas les mêmes, ils risquent de se heurter quant à leurs soutiens respectifs.
Une affaire est cependant réglée : la présidence du Sénat devrait revenir à Gérard Larcher qui s‘est imposé, mercredi dernier lors d’une primaire, face Jean-Pierre Raffarin. A 59 ans, le sénateur des Yvelines rajeunit agréablement cette haute assemblée !
vendredi 19 septembre 2008
Une nouvelle guerre de l’opium ? Que fait l’armée française dans ce bourbier ?
Les habitants de la région se posent cette question depuis qu’un Saintongeais originaire de la Genétouze, Damien Buil, a trouvé la mort dans ce pays avec neuf autres soldats, victimes des Talibans.
Lundi 22 septembre, l’Assemblée nationale vivra un débat animé en abordant ce délicat sujet : la présence de la France aux côtés des Américains en Afghanistan est-elle justifiée ? Au sein de l’Otan, les pays ont des obligations. Cependant, l’opinion reste partagée quant à l’efficacité des troupes tricolores. « Pourquoi se battre si loin ? Où sont nos intérêts réels ? Nous aimerions avoir une explication sur les stratégies que nous menons. Nous ne sommes plus après la Seconde Guerre mondiale où il s’agissait d’organiser la défense et la sécurité de l’Europe face à l’Union soviétique » souligne-t-on.
En conséquence, Le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Axel Poniatowski, souhaite au Parlement un échange fourni où « chaque député désireux d’intervenir montera à la tribune et pas seulement les présidents des groupes parlementaires ».
Il est vrai qu’un conflit à des milliers de kilomètres présente des aspects virtuels qui s’effacent douloureusement quand un soldat tombe sous le feu de l’ennemi. Mais quel ennemi ?
L’Afghanistan semble lointain, perdu dans ses champs de pavots et sa guérilla. Voilà l’image qu’on s’en fait généralement, mais y regarder de plus, on s’aperçoit que ce pays montagneux et aride, vainqueur des Russes dans les années 80, est au cœur d’un important problème géopolitique.
Retour sur le passé
Initialement, les Talibans sont un groupe monté par les services secrets pakistanais et financé par les Pakistanais Pachtouns. Après le départ des Russes en 1989, ils se sont emparés de la quasi totalité de l’Afghanistan, à l’exception du Nord tenu par Ahmed Chah Massoud qui a trouvé la mort en septembre 2001.
Sous leur contrôle, l’Afghanistan est devenu un état islamique réactionnaire. Ils ont accueilli sur leur territoire tous les moudjahiddin (guerriers saints) de la mouvance de Ben Laden, y compris dans les zones tribales du Pakistan qui sont à cheval avec la frontière afghane. L’Afghanistan est alors devenu la base arrière d’un terrorisme islamique, à l’origine des attentats aux États-Unis. Ben Laden s’est d’ailleurs réfugié au Afghanistan.
La réaction américaine en Afghanistan est directement liée aux événements du 11 septembre 2001. Cette intervention a permis aux Tadjiks et aux Ouzbecks de chasser les Talibans de la capitale, Kaboul, et d’y installer un gouvernement. Il n’en reste pas moins vrai que l’Afghanistan n’a jamais été réellement un Etat. Il est composé de très nombreuses tribus dirigées par des seigneurs de la guerre qui varient au gré de leurs intérêts : un jour, ils se déclarent marxistes léninistes et le lendemain, islamistes pur sang ! En réalité, depuis l’occupation russe qui a brisé les quelques structures propices au développement, l’économie afghane repose pour l’essentiel sur la culture du pavot.
L’Afghanistan, en effet, est le premier producteur mondial d’opium. Or, l’Occident, en s’en prenant à cette mono culture, ruine les paysans et les jette ainsi dans les bras de la rébellion.
Pipelines venant de la Caspienne
L’insurrection actuelle est un mélange compliqué de réaction pachtoune portant l’habit des Talibans, de villageois révoltés par la guerre qui ralentit leur production d’opium et les bombardements de l’Otan qui tuent de nombreux civils. Le gouvernement d’Hamid Karzaï règne un peu sur Kaboul et a une maigre influence sur la plus grande partie du pays qu’il co-gère avec les chefs des régions. La réputation de certains remonte d’ailleurs à la guerre contre la Russie ! C’est donc à la fois sur un terrain géographiquement très difficile et humainement très hostile que doivent se déployer les forces de l’Otan, américaines pour la plupart.
Sur place, c’est la guerre des "Martiens" contre les populations. Pour tenir ce pays qui, dès la fin du XIXe siècle, s’est opposé non seulement à l’Angleterre impériale, mais a battu la meilleure armée du monde à la Khyber Pass, une stratégie très différente de celle qu’ont employée les Russes, et qui a totalement échoué, serait nécessaire. En fait, « il faudrait acheter, vallée par vallée, les seigneurs de la guerre » : c’est en tout cas le carnet de route que préconise le président Karzaï, sans être entendu ...
L’Afghanistan, territoire situé sur une fracture mondiale de conflits, a-t-il de tristes jours devant lui ? Il n’est pas interdit de le penser car les motivations des uns et des autres sont puissantes et contrastées. Ainsi, le Pakistan a peur que l’Inde y développe son influence et pèse sur sa frontière occidentale tandis que la Chine voit d’un très mauvais œil une présence islamique qui pourrait donner des idées aux irrédentistes Chinois musulmans. Pour leur part, les USA voudraient tenir ce territoire pour y faire passer les pipelines venant de la mer Caspienne en contournant l’espace iranien et l’Iran, enfin, aimerait en finir une fois pour toute avec l’Afghanistan, voisin turbulent qui inonde le pays de drogue et sème l’insécurité à ses frontières.
Selon des spécialistes, « il serait beaucoup plus simple de laisser aux puissances locales le soin de régler la question afghane plutôt que d’envoyer des contingents occidentaux qui sont visiblement perdus par la complexité d’une civilisation qui leur est complètement étrangère ». Ce choc, les parents de Damien Buil l’ont vécu lors du voyage qu’ils viennent d’effectuer en Afghanistan. Cette étape a été importante pour eux puisqu’ils ont vu la terre où leur fils est mort avec neuf camarades, victimes d’une embuscade des Talibans. Interrogé à la télévision mardi soir, Jean François Buil a reconnu que de nombreuses réponses avaient été apportées à ses questions. Selon une récente déclaration, le président Sarkozy souhaite maintenir la présence française en Afghanistan jusqu’en 2010. La lutte contre le terrorisme est à ce prix, dit-on en haut lieu. Mais, peut-être efficace, l’armée doit être convenablement équipée. Or, c’est là que le bât blesserait : le matériel serait inadapté, obsolète, voire en fin de vie. Le manque de munitions serait réel et le soutien logistique souvent inefficace. Fataliste, le général Jean-Louis Georgelin admet "qu’il faut tenir avec les moyens et le budget que donne la République".
Il est évident que dans un pays comme l’Afghanistan où les Talibans préfèrent le guet-apens à l’affrontement frontal, la connaissance du terrain et des méthodes employées par l’ennemi est essentielle.
L’expérience est prioritaire puisqu’il ne s’agit pas d’attaques classiques : les livres traitant de l’art de la guerre ne préparent pas forcément les officiers supérieurs à ces cas de figure...
La guerre contre les Infidèles
Dans un excellent reportage diffusé par France 24, la journaliste Claire Billet a suivi des Talibans lors d’une attaque. De ces images marquantes, on retiendra qu’ils utilisent des armes - dont des lances roquettes - datant du confilt contre les Russes.
« Les hommes sont prêts à mourir au combat et à faire des attentats suicidaires si on leur demande » avoue leur commandant. Et d’ajouter : « le gouvernement, c’est nous, les Talibans ont le pouvoir. Le gouvernement actuel perd le soutien de la population. Les Français seront des ennemis s’ils continuent à écouter les Américains, ils doivent changer de politique. Nous allons déplacer les combats dans les villes, entrer dans Kaboul pour en chasser les Américains et leurs alliés. Ce sera la victoire contre les Infidèles ». Nouvelle croisade en perspective ?
Le film se poursuit par la prise d’un poste de contrôle de la police afghane. Dans la nuit, le retour des Talibans en jeep, précédés d’un soldat en mobylette, ample vêtement déployé, a quelque chose de surréaliste. Comment se battre contre des hommes qui n’ont rien à perdre et se soucient peu de la vie, contrairement aux Occidentaux ? En tout cas, ces derniers savent ce qui les attend car ces maîtres de l’embuscade avancent « avec l’aide de Dieu », c’est-à-dire d’Allah. Toutefois, Dieu a des limites car pour s’armer, ils ont besoin d’argent provenant bien souvent de la drogue.
La CIA, très impliquée sur le terrain, déploie régulièrement des hélicoptères afin de repérer les champs de pavots pour les détruire. Serions-nous au cœur d’une nouvelle guerre de l’opium ? « Ce ne sont pas des Talibans qui ont détruit les Tours jumelles ou posé des bombes en Europe, mais des groupuscules extrémistes musulmans qui ont trouvé, dans le gouvernement taliban, un appui logistique et surtout financier grâce aux bénéfices que procure la culture du pavot » déclarent les observateurs. Dès lors, la logique américaine et occidentale est simple : si on supprime ces plantations, on coupe les vivres aux groupes terroristes les plus dangereux. En même temps, on réduit les paysans afghans à une extrême pauvreté, eux qui connaissent déjà la misère puisqu’ils ne cultivent plus de céréales.
La vraie question de ces enjeux est : Qui, le dernier, tirera les ficelles en s’imposant, le tout sur fond de gaz, pétrole et religion ? Le bouquet est décidément plein d’épines...
Infos en plus
• Le retour des Talibans ?
Le gouverneur de la province afghane de Logar a été tué samedi dernier près de Kaboul lorsque sa voiture a sauté sur une mine. Abdullah Wardak, son chauffeur et deux gardes du corps, sont également morts dans l’explosion déclenchée à distance sur une route, à 500 mètres du domicile du gouverneur près de Paghman, localité située à 20 km à l’ouest de Kaboul.
L’amiral Michael Mullen, le plus haut gradé américain, a reconnu devant une commission du Congrès que la coalition a du mal à faire face à la situation. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a estimé que l’insurrection des Talibans prenait de l’ampleur en Afghanistan. Le ministre australien de la Défense, Joël Fitzgibbon, a critiqué, quant à lui, la lenteur des progrès de la coalition en Afghanistan.
• L’Afghanistan, l’Afrique aussi
Il y a quelques années, neuf soldats français ont trouvé la mort en Côte d’Ivoire bombardés « par erreur par des mercenaires biélorusses alors qu’ils protégeaient des puits de pétroles » a dit la presse. Ce drame a été moins médiatisé que celui de l’Afghanistan, malgré les violentes réactions françaises contre l’armée du président Gbagbo.
Photo 1 : Lors des funérailles de Damien Buil, soldat français tué en Afghanistan...
Photo 2 : Les forces de l’Otan en Afghanistan.
Photo 3 : Quel avenir pour nos soldats français et pour ce peuple afghan (que décrit fort bien Joseph Kessel dans son livre "Les cavaliers") qui connaît la misère dans un pays dont la principale économie est celle de la vente d’opium ?
Invitation à l'exposition : Regards sur la Chine,
de la Grande Muraille à l'Armée Enterrée
À l’occasion des journées du patrimoine, les samedi 2O et dimanche 21 septembre, présentation des photographies de Nicole Bertin : Regards sur la Chine, de la grande Muraille à l’armée enterrée, dans l’église de Boresse (entre Chevanceaux et Montguyon), à l’initiative de la municipalité de Boresse et Martron.
Entrée libre de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Le public est cordialement invité à cette manifestation qui comprendra également la dédicace des livres de Geneviève Césaire et de Bernard Bordelais, dans la salle des fêtes située à proximité. À bientôt !
Séntatoriales : 3 fauteuils pour 16 candidats
Pour la première fois, l’élection sénatoriale connaît un nombre important de candidats (16), mettant fin à ce côté « chasse gardée » qu’avait le Sénat jusqu’à présent. Cette participation importante est aussi un signe de vitalité démocratique ! Par ailleurs, de 9 ans, le mandat passe à six ans, une durée raisonnable qui permettra aux nouveaux élus de ne pas se "momifier" dans leurs fauteuils !
Trois postes sont donc à pourvoir dimanche 21 septembre. Après l’époque des sénateurs radicaux, dont Josy Moinet, la droite charentaise maritime s’est toujours imposée à ce scrutin qui constitue un excellent baromètre du moral des maires et plus généralement des Français.
Bref, dimanche prochain, on saura si Jean-Pierre Raffarin, qui vise la présidence du Sénat, peut être satisfait de ses troupes. En toile de fond, se dessinent bien sûr les prochaines Régionales où Ségolène Royal est loin d’avoir dit son dernier mot...
Les candidats en Charente-Maritime
• Candidats de droite :
- Avec investiture UMP : Claude Belot (suppléante Corinne Imbert), Michel Doublet (Philippe Guilloteau), Daniel Laurent (Stéphane Villain)
- Sans investiture UMP : Philippe Most (Bruno Albert)
• Candidat Radical : Xavier de Roux (Gérard Potennec)
• Candidats socialistes et PRG : Christophe Dourthe (Suzanne Tallard), Emmanuel Arcobelli (Corinne Grégoire), Marylise Fleuret Pagnoux (Pascal Ferchaud).
• Candidats Verts : Christian Couillaud (Evelyne Nigon), Bénédicte Beconnier (Jean Philippe Brothier), Didier Bertin (Agnès Lumineau)
• Candidats communistes : Michelle Carmouse (Annie Gaspar), Jacques Guiard (Yves Eugène Ravet), Esther Queneudec Memain (Patrick Bouffet)
• Candidat du Front National : J.M. Lacoste Lareymondie (Michel Erbé).
• Candidat indépendant : Bernard Zahra (Gérald Viau).
Florent Ménier :
« Si vous détruisez l’opium afghan, vous coupez la mauvaise herbe à la racine »
En août dernier, la Charente Maritime, et plus particulièrement le Sud Saintonge, ont rendu hommage à Damien Buil, mort en Afghanistan.
Les habitants ont réalisé avec stupeur et consternation que leurs fils, leurs maris pouvaient trouver la mort lors d’affrontements à l’étranger. Engagé dans l’escadron Touraine, unité de transport de l’Armée de l’Air stationnée sur la base aérienne d’Orléans Bricy, le sergent chef Florent Ménier, dont la famille habite Saint-Pierre du Palais, a participé à des opérations en Afghanistan au sein des forces de l’Otan, en 2005 et 2006. Revenu à la vie civile, il a accepté de répondre à nos questions, témoignant ainsi de son expérience sur le terrain.
La guerre est bien réelle à des milliers de kilomètres de chez nous. Les Français auraient-ils tendance à occulter cette (cruelle) réalité ?
Certainement ! Si vous demandez, autour de vous, quel est le dernier conflit dans lequel l’armée française a été engagée, beaucoup vous répondront la guerre d’Algérie, voire l’Indochine ou la seconde guerre mondiale. Qui se souvient de Kolwezi en 1978 (11 morts), du Liban dans les années 80 (90 soldats tués), de Sarajevo ? L’armée française a toujours été engagée dans des missions de maintien de la paix, dans des pays en guerre où le danger et la mort, pour certains, étaient bien réels. Le fait que les Français occultent cette réalité vient peut-être des médias : quand on évoque la guerre moderne, on parle de « frappe chirurgicale, d’actions ciblées ». On nous montre à la télé des satellites, des bombes guidées laser et autres matériels... Mais la vérité sur le terrain est moins technique et plus meurtrière.
En France, pensez-vous que le traitement de l’information varie selon qu’un soldat trouve la mort en Afrique ou en Afghanistan ?
Il est certain que les récents évènements en Afghanistan ont été beaucoup plus médiatisés que le bombardement du 4 novembre 2004 à Bouaké. Pourtant, ce jour-là, neuf soldats français avaient trouvé la mort. Cependant l’événement était resté plus discret, sans doute parce que les circonstances de ce bombardement étaient plutôt troubles et le contexte politique différent. Mais la mort d’un soldat dans l’exercice de ses fonctions, qu’elle ait lieu en Afrique ou ailleurs, ne fait aucune différence pour sa famille et ses compagnons.
Lors des affrontements entre le 8e RPIMA et les Talibans, on a prétendu que l’équipement des troupes françaises était insuffisant. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
Pour commencer, il faut connaître quelques chiffres. En 2007, le budget de la Défense était de 2% du PIB en France alors que celui des USA était de 4,6% (3% au Royaume-Uni). Certains spécialistes s’accordent pour dire qu’il ne faut pas descendre en dessous de 3 à 3,5% du PIB pour garder une défense efficace. Il faut savoir que la France est le seul pays, avec les USA, à avoir un porte-avions (12 Américains et 1 Français, à l’exception du Brésil qui a racheté l’ex Foch, sans son armement et sans avions !).
Bien sûr, un tel niveau de défense est très onéreux. De plus, de nombreux matériels ont besoin d’être renouvelés, tel le C160 Transall. Le budget étant insuffisant, le matériel vieillissant, il est évidemment difficile pour l’Armée française d’obtenir un soutien logistique suffisant en Afghanistan. Sans l’appui important de l’armée américaine, il serait même impossible aux Français de rester dans ce pays depuis fin 2001. J’ai personnellement connu des pénuries de leurres anti-missiles alors que la menace était bien réelle.
Dans la chaîne de commandement, il y aurait eu des lourdeurs et une absence de réactivité. Comment avez-vous vécu le commandement en Afghanistan ?
Pour l’instant, il est impossible de dire qui est responsable. Les gens du 8ème RPIMA sont très bien entraînés et préparés à ce genre d’attaque. Le commandement en Afghanistan n’est pas très éloigné du commandement en métropole, la principale difficulté étant de faire fonctionner ensemble différentes armes de différents pays.
Les soldats français présents en Afghanistan sont-ils conscients de l’objet de leur mission et surtout pensent-ils qu’elle est fondée ? Les forces de l’Otan seront-elles capables de protéger longtemps le gouvernement de Kaboul ?
Chaque soldat est bien conscient de son rôle dans le dispositif et de la mission à réaliser. De même, il connaît les risques liés à celle-ci et les accepte. Dans l’ensemble, tous les soldats sont enthousiastes à l’idée de partir sur le terrain et de mettre en pratique des mois, voire des années, d’entraînement. Quant à leurs intimes convictions sur le bien fondé de leur présence en Afghanistan, ils la gardent pour eux et effectuent leur mission le mieux possible. Le devoir de réserve est une chose sacrée pour un soldat.
Pour ce qui est du Gouver-nement afghan, je ne pense pas que sa sécurité soit réellement mise en cause. Pour le renverser, il faudrait prendre de force la capitale et tous les points stratégiques du pays. Les forces rebelles sont nombreuses et bien équipées, mais pas assez pour ce genre de coup d’état.
Cette guerre est aussi celle de l’opium. Pensez-vous que la culture du pavot, ainsi que le commerce de l’opium et de l’héroïne, jouent un rôle important dans ce conflit ?
La culture de l’opium en Afghanistan représente 53% du PIB du pays. Vous imaginez bien qu’une infime partie de cette culture suffit à fournir suffisamment d’armes et d’argent pour entretenir les groupes terroristes et rebelles... Mais surtout, 92% de la production mondiale de l’opium provient de ces vallées, avec tout ce que cela entraîne de réseaux, mafias, voire d’autres groupes terroristes indépendants en Europe et dans le monde. Si vous détruisez l’opium afghan, vous coupez la mauvaise herbe à la racine. Toutefois, il est très difficile d’inciter les paysans à cultiver du blé à la place du pavot : il suffit de comparer les prix de ventes pour comprendre !
Photo : Florent Ménier est le fils de Marie-Christine, notre sympathique et talentueuse correspondante de Montguyon.
Mystère autour des dolmens de Haute-Saintonge
Samedi après midi, à la médiathèque de Jonzac, Bernard Bordelais, est venu présenter son livre « Le mystérieux nombre d’or des dolmens et du donjon de Montguyon ». Ce n’est la première fois qu’il donne cette conférence, mais elle attire toujours un public curieux de comprendre l’héritage du passé et le degré de connaissance des civilisations antiques.
Bernard Bordelais a commencé à s’intéresser aux dolmens dans les années 1980 et plus généralement au château de Montguyon qu’il a tiré de sa léthargie. Le son et lumière qu’il organise chaque été illumine de mille feux le vieux castel.
Le fruit de ses recherches a abouti à une évidence : les monuments mégalithiques du Sud Saintonge, dont la fameuse Pierre Folle, ne sont pas disposés par hasard et, à plus de 4000 ans d’écart, ils trouvent leur correspondance dans le donjon médiéval de Montguyon. Bernard Bordelais fit à l’assistance une longue et savante démonstration géométrique où il apparut que « la construction de ces monuments peut se déduire grâce à une série d’axes occultes calculés en observant le soleil au moment des solstices, lorsque le mouvement s’inverse vers l’été ou vers l’hiver ». De plus, ces tracés font ressurgir le nombre d’or et la quadrature du cercle. Ainsi, un axe de 43 kilomètres se dessine jusqu’à la Gironde.
Dans cette affaire, Bernard Bordelais se veut rigoureux. Bien que ses calculs n’aient pas été confirmés par un géomètre, il est à peu près sûr de leur exactitude. Toutefois, il bannit les interprétations fantaisistes.
Il donne les mesures, annonce les noms de lieux et les dolmens qui s’y trouvent en formant des triangles, sans pour autant se livrer à des commentaires hasardeux. Dans la salle, de nombreuses personnes auraient aimé en savoir davantage car l’homme ne se complaît guère dans sa condition de simple mortel.
Autrefois recouvert de terre, le dolmen de Montguyon, par exemple, a été fouillé au XIXe siècle et un crâne y a été trouvé. Mais les objets mis à jour ont aujourd’hui disparu... Quant à la question : que représentaient dolmens et menhirs pour nos ancêtres ? La réponse est évasive. On sait que Stonehenge, en Angleterre, est un observatoire astronomique ainsi que d’au-tres sites de par le monde.
Cette constatation n’a rien d’étonnant puisque les habitants avaient besoin de se situer dans le temps et que la nuit, la carte la plus visible est encore celle de la voie lactée.
Bernard Bordelais ne donna pas suite à une question de Daniel Moulinet qui mentionnait la présence de pyramides en France. Effectivement, en dehors des édifices liés à la franc-maçonnerie construits à partir du XVIIIe siècle, il en existe deux dont l’une, à Autun, remonte à l’époque romaine. Quant à une ligne droite invisible qui irait de Stonehenge à la Mecque, en passant par la cathédrale de Paris et la plateau de Gizeh, il reste à prouver son existence, de même que l’apport d’une civilisation avancée qui nous aurait transmis un important savoir. L’orateur préféra resta discret sur de tels sujets car nul ne détient la vérité. Aux dernières nouvelles, des archéologues auraient localisé une salle souterraine sous les pattes du Sphinx, en Egypte, qui pourrait apporter un éclairage...
Bref, les dolmens, qu’ils soient de Saintonge ou d’Irlande, gardent leurs secrets et continuent à monter la garde (du moins pour ceux qui ont résisté) sur des générations qui regardent moins le ciel et davantage leur ordinateur !
Infos en plus :
• Cordes à treize nœuds et nombre d’or
Longtemps, avec l’équerre, le compas et la règle pour les tracés d’architecture, la corde à treize noeuds fut très utilisée. Elle est constituée de douze sections (système duodécimal) d’une coudée de longueur matérialisée par des noeuds. Au Moyen-âge, le bâtisseur préférait utiliser ce procédé au système décimal, pour des raisons symboliques liées au nombre 12 et pour des raisons pratiques de calcul (il est aisé de diviser 12 par 2, 3, 4 et 6 alors que 10 ne se divise que par 2 et 5). Avec la corde à douze coudées, peuvent être tracés le triangle, le carré, le rectangle, l’hexagone. En fait, les bâtisseurs ont utilisé des mesures empruntées au corps humain. La paume équivaut à une largeur de main (7,64 cm), la palme à une largeur de main, plus le pouce (12,36 cm), l’empan à la longueur entre le pouce et l’auriculaire écartés (20 cm), le pied à la longueur moyenne d’un pied d’homme (32,36 cm), la coudée à la longueur du coude au bout des doigts (53,36 cm). Ces 5 mesures additionnées forment la quinte (124,72 cm) qui, gravée sur la canne du maître, sert de référence sur le chantier. Elles s’inscrivent dans le nombre d’or 1,618 et PI 3.1416. A une époque où peu de gens savaient compter et encore moins écrire, ce système de calcul a procuré aux bâtisseurs, un moyen simple et rapide pour donner aux éléments qui composent une construction des proportions harmonieuses.
• Daniel Moulinet lance un défi à Bernard Bordelais
On observant le dolmen de Montguyon, l’architecte se demande comment on a pu poser un plateau de 30 tonnes qui repose sur sept points d’appui. « Je pense savoir comment faisaient les anciens » explique Daniel Moulinet qui veut bien partager ses techniques avec le conférencier : "il faut seulement des bras ou du matériel hydraulique et la fameuse corde à treize nœuds". A Colombiers, près de Pons, Daniel Moulinet a déjà construit une chapelle et érigé un dolmen. Apparemment, il sait de quoi il parle ! Pour ceux qui en douteraient, il suffit de se rendre sur le terrain...
Photo 1 : Les mêmes mesures régissent la distance des mégalithes, qu’ils soient érigés en Saintonge ou en Irlande.
Photo 2 : Bernard Bordelais dédicace son ouvrage. Au début de la conférence, il a adressé un message d’amitié au Dr Louis Chalié, actuellement hospitalisé à la suite d’un malaise.
Photo 3 : Un public intéressé, mais qui est resté sur sa faim !
Photo 4 : La curieuse pyramide d’Autun qui remonte à l’époque romaine.
Georges André Morin : Ce qu’il pense
de la Chine et du Tibet…
Originaire de Thézac en Charente-Maritime, Georges André Morin est ingénieur général des Eaux et Forêts et grand voyageur. Amateur d’histoire (il est l’auteur de « La fin de l’Empire Romain d’Occident 375-476 » paru aux éditions du Rocher), il s’intéresse à la géopolitique, à l’Asie et la Chine en particulier. Sans langue de bois, il répond à nos questions.
Sa position sur le Tibet peut surprendre...
Dans quelles circonstances avez-vous été en
Chine ?
De 1993 à 2004, je m’y suis rendu sept fois, à titre privé, en touriste. Sur une décennie, les mutations sont à l’évidence perceptibles, ce qui est passionnant.
Selon vous, quels sont les ouvrages qu’il faut lire pour comprendre l’histoire de la Chine ?
Vaste et difficile question. Les bibliothèques sont encombrées d’ouvrages ayant vieilli très vite. Depuis le XVIIIe siècle, l’Occident a beaucoup projeté sur la Chine, dans une perception biaisée, cela a été particulièrement le cas quand Mao faisait rêver ma génération. «Les entretiens» de Confucius, sont à lire en premier. En ouvrages contemporains, je conseillerai les ouvrages de Madame Bergère. Sur l’histoire plus ancienne et les mutations du XXe siècle, le journaliste américain Stirling Seagrave a écrit deux livres intéressants : «The Dragon Lady» et «The Soong dynasty». Notre Lucien Bodard national fut également un bon observateur, agréable à lire. À la fin des années 1950, Roland Dumas, Edgar et Lucie Faure, et François Mitterrand, ont rapporté de voyages pourtant officiels des livres intéressants. Et bien entendu, Albert Londres «La Chine en folie», description désopilante des années 1920 qui vient d’être réédité. Mais il y a des dizaines de livres passionnants parmi les rescapés de l’écriture à chaud.
Sur la période immédiatement contemporaine, je m’abstiendrai de recommandation.
Quel regard portez-vous sur la Révolution culturelle et sur l’époque Mao ?
La « Grande Révolution culturelle prolétarienne » est un épisode de la période Mao. Ce que Mao a d’abord apporté à la Chine, c’est la restauration de sa dignité, la fin du système semi-colonial instauré au milieu du XIXème faible par les Occidentaux profitant de la faiblesse de la dynastie Mandchoue. Ce fut dans un premier temps, l’ordre, l’éducation, l’alphabétisation, la disparition des famines, ce que les spécialistes du développement appellent le minimum commun nécessaire. Ces acquis expliquent clairement les succès économiques postérieurs. À Shanghaï, il faut visiter le musée créé dans la maison (dans la concession française) où fut fondé le 23 juillet 1921 le Parti communiste chinois. Vous y verrez plus de référence à l’agression commencée en 1841 par la première guerre de l’opium qu’à l’idéologie marxiste-léniniste. On présente, de 1841 à 1949, la Chine confrontée à une guerre de libération dans laquelle échouent successivement les Mandchous, puis la première République dirigée par Guo Min Tang, avant la victoire finale de Mao en 1949.
Comme souvent, la fin fut moins glorieuse. L’échec du « Grand bond en avant » au début des années 1960 marque le début de luttes intestines au sein du PCC, camouflées sous le verbiage néo-révolutionnaire de la Révolution culturelle.
Les Chinois ne gardent pas un très bon souvenir de cette période et sont reconnaissants à Zhou En Laï d’avoir continué à gérer le pays au milieu des turbulences.
Quelle est votre vision du bouddhisme tibétain et du rôle du Dalaï Lama ?
Marginal au sein du monde bouddhiste, le lamaïsme tibétain est historiquement récent. Les Dalaï Lamas sont une sorte de commodité politique «fabriquée» par les Mandchous au XVIIIe siècle quand ils ont occupé la Chine. En fait, pour la plupart, ils ont été des "marionnettes" des castes dirigeantes féodales de la région, avec l’accord du gouvernement central chinois. Pour la petite histoire, le premier «vrai» Dalaï Lama (mort en 1685) a le numéro 5 pour donner de l’antériorité au système, les numéros 8, 9, 10, 11 et 12 sont morts empoisonnés ! L’actuel porte le numéro 14. Son prédécesseur a inauguré les velléités indépendantistes encouragées par les Anglais, puis les Allemands du IIIe Reich et enfin les Américains après la chute de Jiang Je Shi en 1949.
Pensez-vous que l’autodétermination doit s’appliquer au Tibet et dans quelles conditions ?
Jamais un Chinois ne m’a interrogé sur l’autodétermination de l’Auvergne, de la Corse, de la Bretagne ou d’une quelconque province française...
Pensez-vous que les sociétés occidentales aient à craindre l’évolution de la Chine ?
On peut toujours et rêver, et fantasmer. Je ne vois pas ce que l’Occident a à craindre. Les Chinois sont fiers d’être devenus un peuple debout, à la prospérité croissante. La Chine est consciente d’une partie des atteintes portées à son intégrité territoriale. Depuis les élections présidentielles du 22 mars dernier, le rapprochement avec Taïwan est très net. On n’a d’ailleurs pas assez relevé que les troubles survenus à Lhassa en mars dernier précédaient de quelques jours ces élections. « Is fecit cui prodest ? », qui pouvait avoir intérêt à porter atteinte à l’image du gouvernement de Pékin ? voire à essayer de peser sur le vote des Taïwanais que tous les sondages annonçaient favorables au candidat du rapprochement avec Pékin ?
L’histoire montre que les Chinois sont un peuple très pacifique, souvent soumis à des dynasties étrangères, les Mandchous étant les derniers en date. La proclamation de la République, en 1912, fit suite à une subtile négociation aux termes de laquelle, la « puissante dynastie Mandchoue renonçait spontanément à ses droits de conquête sur la Chine » (du printemps 1644), moyennant de substantielles compensations économiques ! L’ordonnancement des statues, qui bordent l’allée d’accès aux tombeaux des empereurs Ming, rappelle que les mandarins civils ont toujours eu le pas sur les mandarins militaires... Évidemment, l’émergence d’une grande puissance économique dont la population est le double de celle des États-Unis et de l’Union Européenne rassemblée n’est pas un épisode anodin de l’histoire économique. Il faudra apprendre à travailler avec ce colossal partenaire.
Infos en plus
• Cixi : Rencontre avec une Impératrice de l’intrigue
Portrait d’une femme de fer qui "élimina" pour conserver le pouvoir et détourna l’argent de l’Occident qui devait contribuer à construire une marine chinoise capable de rivaliser avec son homologue japonaise... pour restaurer le fameux bateau de marbre, immobile au Palais d’Été.
En le désignant à la gouvernance, elle fit le malheur de Puyi, le dernier empereur immortalisé
au cinéma par le cinéaste Bernardo Bertolucci.
C’est en 1852 que l’empereur Xianfeng prend Cixi pour concubine. Fille d’un gonfalonnier, elle a été recueillie par son oncle, à la mort de ses parents. Trois ans plus tard, elle met au monde un garçon, prénommé Zaichun, qui devient l’héritier du trône. Sa vie prend alors une tournure décisive.
À la mort de l’empereur en 1861, elle est impératrice douairière. À l’âge sept ans, son fils est intronisé empereur sous le nom de Tongzhi. Malheureusement pour lui, les temps sont rudes et il meurt peu de temps après, en 1875.
Zaitian, le deuxième fils du prince Chun, beau-frère de Cixi, lui succède à seulement quatre ans sous le nom de Guangxu. À sa majorité, en 1898, il a mûri et se charge personnellement des affaires du gouvernement. Sous l’influence de son conseiller, Kang Youwei, il se laisse convaincre d’entreprendre une réforme du système de l’État, de l’administration. La transformation en monarchie constitutionnelle est dans l’air du temps.
Cixi, qui n’aime pas cette idée, y met un terme l’année même avec le concours du commandeur Yuan Shikai. L’empereur est alors reconnu incapable de gouverner ! Habile manipulatrice, elle prend en charge la régence de l’empire.
Aux commandes, elle apporte son soutien à la révolte des Boxers - entre 1898 et 1901 - qui luttent contre la présence et l’influence des puissances occidentales en Chine, Etats-Unis, Angleterre, Allemagne et France en tête. L’alliance de ces nations, qui font le célèbre siège des Légations, l’emporte et Cixi est forcée de fuir à Xi’an. En 1902, on lui permet de retourner à la Cité interdite de Pékin.
L’empereur Guangxu meurt en 1908. Le lendemain du décès, Cixi désigne Puyi, autre fils du prince Chun, pour être le nouvel empereur (et le dernier, mais cela, elle l’ignore). Peu de temps après, elle décède à son tour.
On ignore si cette maîtresse de l’intrigue repose en paix. Une évidence s’impose : elle a régné comme un homme, n’hésitant pas à utiliser les cartes qu’elle avait en main pour asseoir son autorité et sacrifiant ses proches sans aucun remords. « Ce fut une vraie femme d’État » soulignent des historiens. Toutefois, certains de ses caprices ont nui à son pays.
Cixi marque la fin de l’aventure impériale de Chine sous les coups de boutoir du colonialisme occidental, à la recherche de matières premières et de débouchés pour son industrie.
• Puyi : L'Empereur jardinier
De tous les empereurs, sa vie a été incontestablement la plus tragique, mais, contrairement à son cousin Gangxiu, il est mort... de sa belle mort.
Devenu empereur dès son plus jeune âge (3 ans) selon le vœu de sa tante Cixi, il abdique en 1912, la République étant proclamée. Six ans plus tard, il revient sur le trône grâce au général Zhang Xun pour un bref moment. Chassé de la Cité interdite en 1924, il s’installe dans la concession japonaise de Tianjin.
À l’initiative des Japonais qui occupent la Chine, il est couronné empereur d’un état «fantoche», le Mandchoukouo, un ancien territoire Mandchou. À la fin du second conflit mondial, les Russes le font prisonniers et il est contraint de témoigner contre les Japonais lors du procès de Tokyo.
Peu reconnaissant à son égard, Staline le renvoie en Chine où il bénéficie d’une relative clémence de la part de Mao. Il passe tout de même dix ans dans un camp de rééducation. Après avoir été victime de nombreuses injustices liées à ce qu’il est censé représenter (un régime impérial révolu), il finit sa vie comme jardinier de la ville de Pékin. Il s’éteint en 1967.
Photo 1 : Georges André Morin
Photo 2 : Au fond de cette allée de la Cité Interdite, apparaît le portrait de Cixi qui n’hésita pas à «liquider» une partie de ses proches, dont son propre fils, pour asseoir son pouvoir.
Photo 3 : Pékin : Le Palais d’été cher à Cixi
Conseil municipal : Trente minutes chrono !
Nouvelle zone commerciale et produits de beauté à l’eau thermale
Par ces temps de visite présidentielle et d’élections sénatoriales, il n’y avait pas une minute à perdre. En une demi-heure à peine, le dernier conseil municipal a été bouclé. L’ordre du jour, il est vrai, n’était pas chargé.
Dès 18 h, tous les conseillers ou presque ont répondu présent. Aux côtés du benjamin de l’assemblée Jean-Charles Chapuzet, Claude Belot ouvre le ban par l’approbation du procès-verbal de la dernière réunion. Cravaté de près, le maire arrive de la région rochelaise où Nicolas Sarkozy a fait étape. L’intéressement des salariés aux bénéfices des entreprises, dont le Président de la République a largement parlé, ne fait malheureusement pas partie des préoccupations municipales. Dommage ! Pour l’heure, le débat gravite autour de questions pratiques.
Stade
Il a fallu remblayer la carrière souterraine se trouvant sous le stade à la suite d’un effondrement. Le danger pour les utilisateurs (dont les élèves) étant réel, des travaux ont été réalisés. Ils ont coûté 113.524 euros et bénéficié de l’aide du Département et du Ministère de l’Intérieur.
Aménagement du parking Lucien Brard
La commune a acheté un terrain vers le salon Coiffinette. 38 places de parking seront ainsi créés. Montant de l’opération 66.138 euros.
Ancienne piscine
Un parvis ouvert au public sera aménagé à la place du bassin où de nombreux Jonzacais sont appris les rudiments de la brasse ou du crawl. L’ensemble sera couvert par une halle qui englobera les gradins. Des animations pourront y être organisées. Coût des réjouissances 634.921 euros, somme qui n’est pas une paille et fait réagir Gilles Clavel. Le chef de file de l’opposition, en effet, a toujours souhaité que cette piscine rouvre ses portes, l’entrée au complexe aquatique des Antilles étant élevée pour les familles modestes (la distance, également, est à prendre à compte). Le vote fait donc apparaître cinq abstentions.
Restauration de l’église et de la sacristie
De nouveaux travaux vont embellir l’édifice dédiés à Saint Gervais et Saint Protais ainsi que le cadre habituel du sympathique père Delage. C’est une bonne idée en ce sens où nous devons transmettre en bon état le patrimoine aux générations futures et que l’église de Jonzac ne possède pas le charme de ses voisines, Chadenac ou Saint Vivien. Le programme concerne les façades, situées au dessus de la sacristie, et la sacristie elle-même, inscrite à l’inventaire supplémentaire des Bâtiments de France. Sont prévues : maçonneries, charpente, couverture en zinc et révision du réseau électrique. Une enveloppe de 20.4075 euros est annoncée, avec le soutien du Département et le Ministère de l’Intérieur.
Détail pratique
Des sanitaires publics être installés dans ce périmètre ainsi qu’un local technique pour le marché (dépense estimée à 125.110 euros).
Feuillets d’automne
Manifestation chère à Jeanine Belot qui la dirige avec l’aide de Christelle Brière, adjointe à la culture, les Feuillets d’Automne 2008 conjugueront théâtre et concerts. Jonzac recevra les Tréteaux de France qui présenteront « Les caprices de Marianne » les 17 et 18 novembre, ainsi que deux autres représentations « Le ventre des Philosophes » de Michel Onfray le 13 novembre et « Le petit monde de Guignol » le 25 novembre, spectacle plus particulièrement destiné aux enfants. Le budget prévisionnel est estimé à 42 807 euros. Une partie de la subvention allouée par le Ministère de la Culture, qui n’a pas été entièrement consommée, sera affectée à ces rencontres. Le programme n’est pas définitif. « On en saura plus fin septembre » précise Claude Belot. Après les Sénatoriales !
Produits de beauté made in Jonzac
Serait-ce enfin l’accouchement d’une vieille idée ? En effet, depuis des années, il est question de créer une ligne de produits de beauté à partir de l’eau thermale de Jonzac. La fabrication, faite par une société de cosmétiques bio, devrait commencer en 2010. « On ne va pas faire une fortune puisqu’on vendra au l’eau au m3 » précisa Claude Belot...
Tout va bien au casino !
Grâce aux nouvelles machines arrivées en août, le Casino de Jonzac enregistre une bonne fréquentation et ne subit donc aucune baisse de ses activités commerciales, contrairement à d’autres établissements. Tant mieux pour la ville puisqu’elle touche des royalties!
Antilles
Deux nouveaux permis de construire viennent d’être délivrés pour des résidences de tourisme. Attention toutefois à leur aspect extérieur, le lotissement inesthétique situé sous la Dixmerie faisant "jurisprudence"...
Créer une concurrence entre grande surfaces
Le feu vert pour la création d’un nouveau centre commercial, route de Mirambeau, où s’installera Intermarché a été donné par la commission départementale. Cette zone devrait être opérationnelle en 2010. Claude Belot estime qu’il est bon de générer une concurrence entre les hypermarchés afin de favoriser le pouvoir d’achat.
Chauffage urbain
Il devient nécessaire d’installer une deuxième chaufferie à l’autre bout du réseau de chauffage urbain afin que de nouvelles structures puissent se raccorder. Actuellement, le branchement commence à dater et surtout, il n’a pas été prévu pour un nombre aussi important d’utilisateurs. « Le tuyau de départ est calculé pour 30 gigawatts » explique le maire et on note actuellement une différence de température de 40 degrés entre l’entrée et la sortie. Cette chaufferie permettra d’améliorer la prestation et de libérer une puissance plus importante en centre ville. La nouvelle Epad et le Centre des impôts souhaiteraient en bénéficier.
Avez-vous breveté ce système ? demande Gilles Clavel à Claude Belot. Apparemment non, mais l’idée a séduit Patrice Drevet. Récemment, il a visité la Maison des Energies de Jonzac avec ses amis de Pézenas dans l’Hérault.
Bac Pro
La filière Energies renouvelables marche bien au lycée et les deuxième année ont commencé les cours. Un BTS pourrait-il être créé à Jonzac ? Par ailleurs, la mairie de Jonzac envisage de rénover un bâtiment du Lycée agricole pour y héberger des élèves, Chailleret étant insuffisant (et pas fait pour ça !).
Cette réunion se termine par un carnet rose. Jonzac compte une nouvelle citoyenne en la personne de Victoria Jollet Lachamp, née au foyer de Barbara, conseillère municipale, et Sylvain. Toutes nos félicitations.
Infos en plus
• Idée "révolutionnaire" de mise en valeur du château
Dans quelques années, puisque la Sous-préfecture de Jonzac devrait avoir un conseiller administratif comme responsable et que la mairie peut parfaitement déménager, pourquoi ne pas construire un vaste ensemble aux Antilles (au lieu d’une salle des fêtes) où seraient installés les bureaux de la sous-préfecture et de la municipalité ainsi que différents services, l’intérêt pour l’usager étant un regroupement dans un même périmètre, doté d’un vaste parking. Le château pourrait alors devenir un haut lieu du patrimoine régional abritant théâtre, musée, salle des fêtes climatisée et autres salles dédiées à la culture. Idée à creuser, pourquoi pas, d’autant qu’un grand festival pourrait alors être créé autour de l’imposant castel ?