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jeudi 4 mai 2023

Réforme du lycée professionnel annoncée à Saintes : Alain Rousset et Jean-Louis Nembrini rappellent le volontarisme de la Région Nouvelle-Aquitaine et émettent des réserves

Après les annonces relatives à la réforme du lycée professionnel faites par Emmanuel Macron, aujourd’hui au lycée Bernard Palissy de Saintes, Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et Jean-Louis Nembrini, vice-président en charge de l’Éducation et de l’Orientation, ont souhaité réagir et faire part de quelques rappels, précisions et réserves associées


« La réforme se fonde sur une volonté que la Région partage de longue date : celle de développer la formation professionnelle initiale au plus près des territoires et du monde des entreprises, en offrant aux jeunes qui choisissent la voie professionnelle l’accès à des formations qui leur permettront une insertion professionnelle réussie. Cheffe de file du développement économique et compétente sur la carte des formations professionnelles, la Région souhaite faire des lycées professionnels une voie d’excellence choisie plutôt que subie. Nous appelons toutefois l’attention sur un certain nombre de précisions et de réserves associées.

Tout d’abord, le fait que le président de la République ait régulièrement rappelé sa volonté de « calquer cette réforme sur le modèle de l’apprentissage » appelle notre vigilance : le développement des stages et leur gratification peuvent être positifs pour les jeunes. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des enseignements fondamentaux.

Le président de la République parle aussi de mieux associer le monde de l’entreprise à la gouvernance des lycées professionnels et aux décisions sur la carte des formations. Or, c’est déjà le cas en Nouvelle-Aquitaine à travers le modèle des campus des métiers, placés sous le label régional TTNA - « Talents et territoires de Nouvelle Aquitaine », preuve que les territoires sont capables d’innover et de proposer des modèles qui répondent aux besoins d’insertion et de compétence. La particularité de ces campus - au nombre de 11 et labellisés sur des filières à forts enjeux régionaux (Aérocampus, Ferrocampus, École régionale du patrimoine bâti) – est justement de proposer un modèle de gouvernance associatif associant les acteurs de l’éducation et les acteurs économiques.

C’est avec cette même idée que nous avons souhaité confier, par un déploiement progressif, la présidence des conseils d’administration de ces lycées aux professionnels et à des acteurs économiques.

Nous rappelons enfin que le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine pilote avec le Rectorat le travail sur la carte des formations professionnelles, vecteur essentiel d'aménagement du territoire. Cette collaboration permet une vision globale, en cohérence avec les besoins des territoires et évite les logiques de concurrence entre les établissements. Privatiser le système reviendrait, comme pour l’apprentissage, à libéraliser les cartes de formations et à attiser les concurrences entre établissements et territoires. Or, comme nous le disons régulièrement, notre position en Nouvelle-Aquitaine est non seulement de ne fermer aucun lycée, mais aussi d’en faire des universités de proximité ». 

 

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