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vendredi 29 juin 2018

Médis : Situation relative aux gens du voyage installés sur la commune

Communiqué de la Préfecture :

Mardi 26 juin dernier, une soixantaine de caravanes de gens du voyages, s’est installée sur un terrain privé sur la commune de Médis.
Aussitôt, la gendarmerie nationale et la police municipale se sont rendus sur le site occupé à la rencontre des représentants des gens du voyage.
Mercredi 27 juin, en fin de journée, les propriétaires, ne souhaitant pas porter plainte ont cependant déposé une main courante auprès de la police municipale de Médis afin de mentionner le caractère illicite de la présence des gens du voyage sur ces lieux.

Dès réception de ces éléments, et après analyse juridique de la situation, le préfet de la Charente-Maritime a signé jeudi 28 juin matin un arrêté de mise en demeure de quitter les lieux qui a été notifié au représentant des gens du voyage le même jour en fin de matinée. 
Celui-ci fait l'objet d'un recours devant le tribunal administratif. Les procédures législatives et réglementaires – qui s’imposent à toutes les autorités publiques – ont été respectées par les services de l’État dans les délais les plus brefs.

A ce titre, le préfet de la Charente-Maritime se félicite de la bonne coopération avec les services de la communauté d’agglomération Royan Atlantique dont l’action a permis la mise en conformité de cette intercommunalité au regard des obligations du schéma départemental des Gens du voyage. Cette mise en conformité a permis d’utiliser les outils juridiques sanctionnant l’occupation illicite de terrains par des tiers.

Jonzac /Festival Humour et Vigne : la 13ème biennale du 29 juin au 5 juillet avec pour thème "Volare"

Depuis 1994, le Festival Humour et Vigne est consacré au dessin d'humour en général (caricature, œuvre comique ou satirique, cartoon, etc.) avec une place particulière réservée au patrimoine culturel de la vigne. Cette année, 335 dessinateurs de 55 pays ont envoyé 1027 œuvres dont la moitié a été sélectionnée pour être exposée ; au salon des invités, une vingtaine d’artistes seront présents pour échanger, dédicacer et faire des caricatures en direct. Invitée d’honneur Marinela Nardi. 

Cloître des Carmes : N'hésitez pas à venir vous faire "croquer" !
Au programme, fête exposition de plus de 500 œuvres de centaines d’artistes et exposition jeune public, salon d’une vingtaine de dessinateurs invités pour échanger, dédicacer et croquer en direct, dégustations, spectacles, musique, danse, repas, édition de catalogues, programmes, affiches, étiquettes de cuvées spéciales, la célèbre Balad'humour (en car), visite désorganisée du terroir viticole local etc...
 Ce festival s'inscrit dans le cadre des animations estivales des Étapes du Cognac


•  Exposition à découvrir tous les jours de 15 h à 18 h 30 au cloître des Carmes - Entrée libre

 • Vendredi 29 juin de 15 h à 18 h ouverture de l'exposition et à 21 h 30 conférence : « Expériences artistiques » avec la dessinatrice italienne, Marilena Nardi, professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Venise, le graphiste et sculpteur allemand, Zoran Petrovic et la dessinatrice argentine, Marlène Pohle, vice-présidente générale de la FECO (Federation of Cartoonists Organisations)

•  Samedi 30 juin de 10 h à 19 h dégustation et vente de produits du terroir ; de 10 h à 12h  et de 15 h 30 à 18 h salon des invités avec séances dédicaces et caricatures ; de 15 h 30 à 16 h 30 spectacle de rue avec les Graines de Saltimbanque (Saujon – Royan), déambulation médiévale sur le thème de Merlin ; à 18 h inauguration avec animations et à 19 h "Chaud des Humoristes" avec dessins en direct par les artistes invités. 

•  Dimanche 1er juillet de 15 h à 18 h, exposition ouverte au public, salon des invités avec séances dédicaces et caricatures

•  Jeudi 5 juillet : Balade humour (en car) au départ de la base de loisirs (repas possible en fin de soirée) - 10€ - Inscription à l'Office Municipal de Tourisme Dimanche 8 Juillet à 18h, cérémonie de clôture avec remise des prix publics et remise du Prix concours de Bulle.

Une expérimentation unique en France : la création de la 1ère section d'apprentissage pour adultes et jeunes handicapés en Nouvelle-Aquitaine

Sophie Cluzel, Secrétaire d'Etat auprès du Premier Ministre en charge des personnes handicapées, Guillaume Moliérac, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine délégué à l'apprentissage, Cyril Gayssot, président de l'UNEA, et Thierry Gibert, directeur régional Enedis, signeront la convention de partenariat entre la Région Nouvelle-Aquitaine, l'Union Nationale des Entreprises Adaptées (UNEA) et Enedis, officialiseront la création de la première section d'apprentissage inclusive pour adultes et jeunes handicapés en Nouvelle-Aquitaine lundi 2 juillet à Saint-Geours-de-Maremne dans les Landes (Entreprise adaptée FMS - Atlantisud).


Ainsi, la politique volontariste menée par le Conseil régional en faveur de la formation des personnes en situation de handicap a conduit l'UNEA à choisir la Nouvelle-Aquitaine comme « Région pilote » pour cette expérimentation qui consiste à mettre en œuvre une action de formation par apprentissage ciblée sur un groupe de personnes en situation de handicap.

Il s'agira de réunir une douzaine d'apprentis, jeunes et adultes en situation de handicap, dans une section d'apprentissage (SAijAH) et de les former à des métiers dans les domaines électroniques, électriques et électrotechniques, l'enquête de besoins des recruteurs ayant identifié douze offres potentielles dans ces domaines, réparties à moitié entre des sites Enedis et des entreprises adaptées réparties sur l'ensemble du territoire régional. La moitié de ces apprentis sera accueillie au sein d'Enedis et l'autre moitié au sein d'entreprises adaptées.

Ce projet est novateur dans la mesure où il lie les signataires dans le but commun de former et professionnaliser des personnes en situation de handicap éloignées de l'emploi. Les CFA partenaires assureront la formation théorique afin de garantir aux apprentis une plus grande accessibilité aux lieux de formation. C'est la 1ère fois qu'un projet de formation en apprentissage réunit à des entreprises « classiques » et celles du milieu « adapté ».

Ce projet expérimental, tout à fait innovant et ambitieux, poursuit un triple objectif : permettre aux apprentis en situation de handicap d'élaborer progressivement un projet professionnel réaliste en tenant compte des difficultés sociales, personnelles, culturelles et cognitives auxquelles ils sont confrontés, favoriser la reconversion et le reclassement professionnel des personnes handicapées, et proposer un accompagnement spécifique pour sécuriser et soutenir le parcours de formation et du contrat travail en milieu ordinaire.

Cette expérimentation débutera à la rentrée 2018.

Au conseil municipal de Saintes : place à l'investissement, nouveau musée archéologique, poubelles sous vidéo-surveillance, partenariats avec Bordeaux

Suite du conseil municipal qui s'est tenu mercredi dernier...


• Fini le désendettement, place à l’investissement

La partie budget a été détaillée par Frédéric Neveu. « On arrête le désendettement de la ville et on investit davantage dans la voirie, les espaces publics, les bâtiments, etc ». En matière de voirie en particulier, la mairie a déjà réalisé plusieurs opérations et le Boulevard de Saintonge est l’actuel gros morceau. A ce sujet, le pont sera fermé à partir du 23 juillet.
Puisqu’il est question de chiffres, Serge Maupouet demande à combien se chiffreront les fêtes romaines en l’honneur de l’arc. « 500.000 euros sur deux ans. Cette année, 210.000 euros puisqu’une opération de 50.000 euros ne sera pas réalisée » explique l’adjoint aux finances.
« Et la base de la Palu où les aménagements sont arrêtés ? Dans vos chiffres, où figurent les jeux, la clôture  ? » demande l’élu de l’opposition. Pour le maire, « les structures qui sont déjà installées seront utilisées un jour ou l’autre. La Palu n’est pas stoppée et son budget n’est pas un aléa. Ce qui est engagé, servira ».  

Un musée archéologique au Vallon des Arènes ?

Le musée lapidaire, place Bassompierre, en cours de déménagement au printemps dernier
Depuis la fermeture du musée lapidaire place Bassompierre (pour des raisons de sécurité), la question se pose d’une nouvelle construction puisque ce lieu recevait de nombreuses visites. 
Un projet scientifique a donc été élaboré par la Conservation des Musées avec l’accompagnement de la DRAC afin de faire le bilan de l’existant, fixer les enjeux et dresser les grands principes d’un projet à venir. 
Membre de l'opposition, Serge Maupouet demande si l’association des Musées de Saintes a été concertée. Apparemment non. Il s’interroge sur le futur emplacement dudit musée. Lui-même est favorable au site Saint-Louis, de par son histoire et son emplacement. En effet, ce site accueillait le capitole à l’époque romaine et par la suite, les résidences des dignitaires. « Si vous réalisez cette construction au vallon des arènes, vous allez cloisonner la visite en privilégiant un site en dehors du centre ville » dit-il. 
Jean-Philippe Machon a déjà son idée sur le lieu : « Nous souhaitons un musée d’envergure qui puisse abriter l’ensemble des riches collections. La discussion est ouverte. Les arènes ne sont pas excentrées et la valorisation de ce quartier ne se réduit pas à des gradins dans l’amphithéâtre. Il s’agit d’un vaste projet englobant Saint-Eutrope et l'ensemble du vallon des arènes »
La question est également de savoir quels sont les axes historiques que privilégiera ce musé. Et pourquoi pas un tour d’horizon de 2000 ans d’histoire, de la partie romaine aux ateliers SNCF de Saintes ? Le projet serait alors très ambitieux, mais "tout est possible"

Partenariat avec Bordeaux :  Université Bordeaux-Montaigne en archéologie, lien entre les hôpitaux de Saintes et Bordeaux, et toujours le combat ferroviaire 

La ville conduit depuis plusieurs années une politique active de partenariat avec l’enseignement supérieur et la recherche. La nécessité d’établir une convention-cadre permettra à la ville et à l’université Bordeaux-Montaigne de mener des projets qui contribueront à une meilleure connaissance et valorisation de la ville (travaux sur le prieuré St-Eutrope, crypte et quartier des arènes conduits par Christian Gensbeitel). 
Jean-Philippe Machon rappelle que le pôle archéologique Montaigne a une belle réputation : « les travaux réalisés à Saint-Eutrope par des spécialistes sont importants pour la ville »
Il apprécie ce partenariat avec la capitale de la Nouvelle-Aquitaine pour trois raisons : D’abord la connaissance patrimoniale ; ensuite et dans un autre domaine, le CH de Saintes a obtenu de l’ARS l’accord de travailler avec le CHU de Bordeaux, en plus de celui de Poitiers ; enfin le lien entre Bordeaux et Saintes doit être favorisé via les transports ferroviaires « afin que Saintes soit à 40 minutes de Bordeaux ». L’objectif est de développer les volets économiques et touristiques. 

• Conservatoire : Faut-il faire payer les communes dont les enfants n’habitent pas Saintes ? 

Les maires ne sont pas très chauds car la dépense est importante. « C’est un projet que nous n’abandonnerons pas, les négociations sont en cours. La CDA a évolué, elle est plus ouverte à l’idée d’un conventionnement » explique Jean-Philippe Machon. 
Laurence Henry rappelle que le Conservatoire fonctionne avec tous les enfants, qu’ils soient de Saintes ou d ‘ailleurs. Si les effectifs s’étiolent ou pire si le Conservatoire vient à fermer par manque d’élèves, c’est tout un quartier qui en pâtira. « C’est bien gentil vos calculs, mais il faut être solidaires » dit-elle au maire qui campe sur ses positions « j’invite tous les gens à venir s’installer à Saintes ! ».

• Vidéo-surveillance et poubelles enterrées 

« En quoi une surveillance par vidéo autour des poubelles enterrées est-elle utile ? » s’interroge Josette Groleau. Jean-Philippe Machon rappelle qu’il est responsable de la salubrité dans la ville : « les dépôts sauvages sont à combattre, s’accompagnant d’odeurs nauséabondes. J’ignore si les caméras vont dissuader les incivilités, c’est un test ».
Pour François Elhinger, « quelle est la différence entre vidéo-surveillance et vidéo-protection ? ». Dans un cas, on se contente de faire un enregistrement et on visionne si problème ; dans l’autre, une personne est en permanence devant l’écran. Saintes a choisi la formule de l’enregistrement, les images étant exploitées en cas de nécessité. Ainsi, lorsque le restaurant La Péniche et l’Office de Tourisme ont été cambriolés, le visionnage a permis d’appréhender les responsables en 48 heures. 
D’après une récente étude, les caméras permettent de faire baisser les incivilités d’au mois 50%. 
Pour Josette Groleau, plutôt que de cibler les poubelles enterrées, on devrait s’attarder sur des secteurs sensibles, rues des Mortiers, Denfert Rochereau, la prison, etc.

Saintes : l'histoire passionnante du vieux pont et de l'arc de Germanicus dont la base a été ouverte à la poudre à canon...

• Que serait devenu l'arc sans Nicolas François Blondel... bien avant Prosper Mérimée et Victor Hugo ?


•  Au XIXe siècle, renversement de l'arc-de-triomphe romain élevé sur le pont de Saintes : « De tels faits déshonorent une nation aux yeux de tout ce qu'il y a d'hommes éclairés »…

Guide conférencière, présidente de l'association Médiactions, Cécile Trébuchet nous présente l'histoire de l'arc dit de Germanicus, en fait arc monumental. Inauguré en 19 après J.C alors que l'actuelle Saintes - appelée à l'époque Mediolanum - était capitale de la province romaine d'Aquitaine, il n'a été démonté qu'en 1843. Puis remonté sur la rive : de ce fait, il est toujours présent ! Autrement dit, cette illustre construction a traversé les siècles. Mieux, elle en a été le témoin, s'adaptant à chaque situation y compris les plus délicates, envahisseurs, guerres de cent ans, de religion, conflits du XXe siècle. Pas étonnant que la population y soit attachée comme à un ancêtre dont elle respecte le nombre des années. Un Sage de pierres - protégé par les mânes de Germanicus, qui sait ? - certes un peu bouleversé par rapport à son aspect originel puisque certains blocs ne sont pas authentiques, mais qu'importe ! Il est là, campé sur ses deux arches. Un monument attachant, mieux un ami de toujours épargné par quelque divine providence. 
« C’est jusqu’au milieu du XIXème siècle que pouvaient être admirés le vieux pont remanié et la porte antique marquant l’entrée de Medialonum. Construit en 18/19 après J.C, l’arc monumental de Saintes reste l’emblème de notre cité antique et de ses héritages urbanistiques. La cité n’a pas fini de nous livrer tous ses secrets » souligne Cécile Trébuchet. 
Entrons avec elle dans les arcanes du temps...

• Cécile Trébuchet, à l’époque où Saintes « Mediolanum » était capitale de la province romaine d’Aquitaine, quels étaient les axes routiers y conduisant et où était situé l'arc ? 

L'arc, éternelle présence de l'antiquité à nos jours (© Nicole Bertin)
L’arc signe l’entrée de la via Agrippa, soit l‘axe principal est-ouest du réseau routier antique qui faisait le lien stratégique, militaire et commercial entre Lugdumum (Lyon) et Mediolanum (Saintes).
Lugdunum est alors la capitale des trois nouvelles Gaules impériales héritées des conquêtes césariennes « la Lyonnaise, la Belgique et l’Aquitania » ajoutées à la Gaule sénatoriale déjà existante, soit la Narbonnaise.
Tandis que Mediolanum est attestée capitale de la province Aquitania, certainement jusqu’au IIème siècle après J.C, la cité-colonie romaine serait ensuite supplantée dans ce rôle prépondérant par Burdigala (Bordeaux), selon certaines hypothèses. Une autre hypothèse proposant Lemonum (Poitiers) comme capitale de la province semble, par contre, bien peu probable.

Le passage de la République romaine à la fondation de l’Empire est une période plus pacifique que la Guerre des Gaules de César. C’est lors de cette période, vers 27 avant J.C, nommée « Pax Romana », qu’Agrippa, à la fois gendre et co-régent de l’empereur Auguste, établi quatre axes routiers traversant les Gaules à partir de Lugdunum. Le premier axe relie Lyon au pays des Santons. Mais il est fort plausible que ces voies étaient préexistantes et que les Romains les aient seulement réaménagées.
La fondation de la ville romaine se définit, quant à elle, de manière précise avec les deux voies principales de la cité, le « decumanus maximus » selon l’axe ouest-est et le « cardo maximus » selon l’axe nord-sud.

Ces tracés ne sont pas spécifiques à la Gaule. Les agrimenseurs (géomètres-experts utilisant la groma, appareil de levée) sont chargés de définir les limites de la ville romaine autour de ces deux axes dans les cités de l’Empire. Ils se retrouvent dans chaque ville romaine et le croisement des deux rues au sein de la ville positionne généralement le forum (la grande place publique). Dans ce réseau routier romain, vient ensuite un tracé de rues parallèles. Celles qui sont en parallèle du « decumanus » sont appelées « decumani » et celles en parallèle du « cardo » se nomment les « cardines ».
A Mediolanum, l’arrivée de la via Agrippa définit également le « decumanus maximus » dans l’alignement du pont et le croisement de cette rue principale est-ouest avec le cardo (nord-sud) situe le forum autour du site Saint-Louis (entre la Providence et l’emplacement de la Banque de France ?). Cela explique, entre autres, notre refus de voir ce lieu chargé de notre histoire, bradé au simple profit d’un hôtel privé. Il est en effet le lieu historique et topographique idéal pour la fondation d’un nouveau musée archéologique. Le cas contraire marquerait une rupture définitive avec l’histoire de notre cité.

L'axe Mediolanum/Lugdunum
Parlez-nous plus précisément de l'ancien pont de Mediolanum, aujourd’hui disparu ?

Au-delà de l’actuelle rue piétonne Victor Hugo qui correspond à l’emplacement du « decumanus », le pont donnait alors au franchissement de la Charente toute la splendeur attendue.
Le pont, dans l’antiquité romaine, a en effet l’allure de la continuité de symbole du pouvoir. « Si le pont est un symbole de l’ingéniosité des hommes, il est également une représentation de la supériorité du pouvoir commanditaire » précise l’éminente historienne Mireille Cébeillac-Gervasoni dans l’étude « Le pont dans l’Antiquité romaine à travers les témoignages épigraphiques ». Même si le pont répond d’abord un équipement qui permet de suppléer aux gués afin de faciliter la circulation des hommes et des biens ! Vitruve, à l’époque augustéenne, a consacré plusieurs passages de son « De architectura » aux techniques employées dans la construction des ponts de bois comme de pierre.
Le pont est aussi une nouvelle occasion de manifester la légitimité du pouvoir, chargeant l’ouvrage architectural d’une force sacrée et religieuse. L’historienne nous rappelle que César, dans « La Guerre des Gaules » avait déjà combiné les deux aspects du pont, à la fois équipement et symbole, quand il décrivait la construction de ponts sur le Rhin pour mener ses légions en Germanie en 55, puis en 53 avant J.C.
Il est alors à se demander si l’Arc dit de Germanicus, en sa fonction d’arc routier, n’inaugure pas plus la construction d’un nouveau pont de pierre chargé de symboles de pouvoir, que l’arrivée de la via Agrippa. Finalement, n’aurions-nous pas tort de simplifier ses fonctions à la notion de porte votive ? Dans sa construction en 18/19 après J.C, il pourrait être aussi et surtout le signe inaugural d’un nouveau pont de pierre, imageant la symbolique de la puissance impériale.
Qu’en est-il exactement du passage du pont de bois au pont de pierre et de quand date ce dernier ? Il semble judicieux d’imaginer la construction du pont de pierre en contemporanéité avec l’érection de la cité et le tracé du « decumanus ». Le pont de pierre ferait alors partie des enjeux de la création de l’urbs (ville construite à la romaine) et de la romanisation.
Si le bornage des villes n’est pas une invention romaine mais plutôt une réinterprétation des rites de la « limitatio », déjà bien connus des Etrusques, tout comme le rite du templum (définition de l’espace sacré) et des axes des villes (le cardo et le decumanus du plan hippodamien en damier quadrillé), on peut généralement, au-delà de colonies comme Narbonne (118 avant J.C) considérer que la ville gallo-romaine et l’habitat urbain apparaissent sous la Pax Romana. Mais seuls nos archéologues sauraient vraiment évoquer le caractère évolutif de la cité et le passage du bois à la pierre.
Il est somme toute très périlleux d’imaginer que l’habitat fut de suite constitué de maçonnerie, celle-ci étant plus généralement réservée aux bâtiments publics qu’à la construction privée.
On pourrait néanmoins situer la « limitatio » du decumanus à Mediolanum au tout début du 1er siècle après J.C, soit antérieur à La porte de la cité. L’arc, en ce cas, pourrait alors se définir comme la célébration de la fin de la construction du pont de pierre construit quelques années auparavant.
Tout ceci reste, bien sûr, en l’état d’hypothèse et de simple interprétation...
Quoi qu’il en soit, l’ouvrage du pont de Mediolanum donnait bel et bien cette impression de majesté.


• L’arc est dédié à l’empereur Tibère, puis à Drusus et Germanicus ?

En effet, au-delà de son rôle de porte d’entrée et de sortie de la ville, qui justifie sa spécificité d’arc à deux baies, l’arc de Mediolanum est aussi une architecture votive dédiée à l’empereur Tibère et ses deux princes héritiers, Drusus (son fils) et Germanicus (neveu et fils adoptif).
La généalogie de l’empereur est ainsi gravée dans la pierre et l’on tient pour originalité locale, l’erreur historique de le nommer « l’arc de Germanicus » au simple fait que seul le nom de ce dernier personnage soit encore lisible dans la pierre.
Première rectification : nous devrions l’appeler « l’arc de Tibère » et non « l’arc de Germanicus ». Il serait donc bien étonnant de faire uniquement hommage à ce dernier dans le cadre des prochaines fêtes romaines ! Est-ce que la tradition est plus forte que la vérité ? Voilà un exemple qui aurait pu faire témoignage pour les candidats au baccalauréat de cette année concernant les questions philosophiques de « la vérité définitive » !
En sa construction originelle, on suppose que l’arc était aussi doté des trois statues de l’empereur et des deux princes héritiers au niveau de l’attique. C’est donc avec beaucoup de précaution et de recherches historiques que Muriel Perrin, directrice des services de la ville d’art et d’histoire, travaille à la réinterprétation des architectures de l’arc, du pont et de ses quais, pour une restitution numérique.

En haut à gauche, on lit "Germanicus"
• Que sait-on du généreux donateur, Caius Julius Rufus, qui offre sur sa fortune personnelle un arc à Médiolanum... et pas seulement !

L’autre point essentiel de l’épigraphie est la deuxième dédicace sous la corniche narrant la généalogie de celui qui a financé la construction de l’arc, soit « Caius Julius Rufus ». De préciser avant tout que le nom de Caius Julius est une marque non pas d’identité, mais de citoyenneté. L’identification d'un Romain se fait par trois noms (tria nomina) : dans l'ordre, le praenomen (prénom), le nomen (nom), et le cognomen (surnom).
Tandis que l’esclave n’a pas de nom et qu’il est le plus souvent appelé par le lieu de son origine, ce sont les personnes dotées de la citoyenneté romaine qui peuvent prendre le nomen (nom) de celui qui a favorisé sa naturalisation. Sous l'Empire, la citoyenneté romaine, accordée par l'empereur à des cités entières, répand ainsi les nomina des familles impériales.
Le troisième nom (le cognomen) est le surnom identitaire placé derrière le prénom et le nom. Il permet de distinguer les membres des différentes branches d'une même famille d'origine, marquant souvent une particularité physique ou morale du fondateur filial. Caius Julius Rufus serait donc alors « le citoyen roux » et la citoyenneté associée à César.

Rufus, le haut personnage de Mediolanum qui a financé la construction de l’arc, est donc membre d’une famille de notables santons. C’est sa citoyenneté romaine, associée à son origine familiale gauloise, qui prouve magistralement l’intégration des gaulois à la romanisation ainsi que l’affirmation de leur rôle politique dans l’organisation de la cité-colonie romaine. Une romanisation incontestable sur une période d’à peine 70 ans ! L’inscription montre, en effet, que trois générations ont suffi pour lui permettre de devenir un personnage politique de très haute renommée sous l’empire romain, allant jusqu’à présider l’assemblée annuelle des cités gallo-romaines au sanctuaire impérial de Lugdunum.
La filiation gauloise est attestée par le nom de son grand-père « Epotsorovidius », contemporain de Jules César. Les fonctions de Caius Julius Rufus « prêtre de Rome et d’Auguste à l’autel du Confluent et préfet des ouvriers » montrent aussi son total dévouement à l’empire. Le titre de préfet des ouvriers englobe un certain nombre de charges honorifiques et politiques dans l’administration de la ville romaine. Auguste avait créé des « préfectures » pour mettre des hommes compétents et dévoués à la tête de certains services importants de la cité comprenant le commandement des pouvoirs d'administration et de justice.

 
Quant à Lugdunum, il est à rappeler qu’en son titre de capitale des trois Gaules, Lyon est à la fois le lieu de confluence (condate) des axes fluviaux et des réseaux routiers, mais aussi confluence des actions des hommes face aux décisions prises. Lugdunum est en effet le lieu où se réunissent les représentants des trois Gaules où chaque année, ils élisent un grand prêtre, chargé du culte de Rome et de l'empereur (comme le fut C.J. Rufus). Ainsi, l’amphithéâtre de Lyon, dédié au culte de Rome et d’Auguste, fédère les provinces gauloises et se définit comme centre de rassemblement politique. En réalité, outre les spectacles, il avait pour fonction principale de rassembler les soixante nations gauloises, chaque année, le 1er août pour les élections. Sa datation, contemporaine à l’arc de Mediolanum (19 après JC) et la dédicace trouvée en son sein, rappelle l’importance du rôle politique de notre Santon Rufus. Il est ainsi écrit : « pour le salut de Tibère César Auguste, C. Julius Rufus, citoyen de la cité des Santons, prêtre de Rome et d’Auguste, [et Caius Julius ?...] son fils et son petit-fils ont construit à leurs frais cet amphithéâtre et son podium ». 

À sa ville natale, Mediolanum, Rufus offre donc un arc, payé sur sa fortune personnelle. À Lyon, il fait construire un grand amphithéâtre sur le modèle romain... et la Gaule se romanise totalement. Cette « obligation » de payer la construction de bâtiments ou de financer l’organisation de spectacles dans l’amphithéâtre (plus tardivement à Mediolanum) s’appelle l’évergétisme. Le terme «évergétisme», datant de 1923, a été inventé par l’historien André Boulanger à partir d'une expression grecque (« qui veut le bien »). Apparu dans la Grèce hellénistique, ce principe de mécénat n’est pas une loi, mais un devoir moral qui se diffuse dans le monde romain en devenant une forte tradition sociale. Les notables, liés à l’exercice de leurs fonctions municipales ou religieuses, se doivent de financer des banquets, des spectacles ou des monuments. Sorte d’ancêtre de l’impôt sur la fortune... Tout n’est finalement qu’une affaire de cycles dans les univers politiques !

Lyon, autrefois Lugdunum capitale des Gaules, possède le plus ancien amphithéâtre romain de la Gaule. Il avait pour fonction principale de rassembler les soixante nations gauloises, chaque année, le 1er août pour les élections
• Comment doit-on appeler l’arc, de triomphe ou routier ?

Gravure ancienne du pont détruit en 1843
Les habitudes sont bien ancrées. Je m’imagine mal dire à un Saintongeais que je lui donne rendez-vous devant l’arc routier. Ainsi, tradition oblige, je l’appelle moi aussi l’arc de triomphe ou de Germanicus, comme je dis les « Arènes » ou la crypte de Saint-Eutrope... qui n’a jamais été une crypte. Mais cela fait partie de notre quotidien. J’accepte volontiers, comme un attachement familier, tout ce langage coutumier et associé à notre belle cité saintaise.

• Que représente l’arc de triomphe dans la Rome antique ? Il est bien plus qu'un monument de prestige, semble-t-il ?...


Il existerait des centaines d'arcs de triomphe dans l'Empire romain et toutes ces arches ont en commun une origine religieuse. Après chaque bataille en effet, les soldats devaient passer à travers une porte sacrée, appelée « fornix », qui les délivrait des forces destructrices s'étant emparées d'eux au moment des combats. Elle leur donnait la paix. La porte purificatrice devait être située à l’entrée de la ville, comme à Orange, ou du forum. Le terme de « fornix » désignerait le passage que la voûte enjambait.
Au contraire de nombreux monuments, l’arc n’a pas d’origine hellénistique et il devient une nouveauté romaine dans l’art d’immortaliser la victoire militaire. Les premiers fornices laissèrent vite place à des constructions de pierre sur lesquelles étaient gravées les images des valeureux guerriers.
En République romaine, la cérémonie du triomphe voit un général vainqueur défiler dans Rome à la tête de ses troupes. Il ne pouvait y avoir de triomphe si « l’ager romanus », le territoire de la République, n'avait pas été agrandi. Il fallait détenir l’imperium (le pouvoir) comme consul, dictateur, ou préteur et ramener son armée à Rome, signifiant que la guerre était finie.
À partir d'Auguste, le triomphe est réservé à l'empereur et à la famille impériale. Les généraux victorieux doivent alors se contenter de « l’ovatio », moins important que le triomphe, ou des ornements triomphaux. Ornées de bas-reliefs, ces portes monumentales prennent alors une signification beaucoup plus politique qu'une signification rituelle. Il n'était pas nécessaire à un empereur d'avoir combattu pour obtenir le triomphe. L'empereur Claude obtint le triomphe pour les victoires remportées par ses généraux.
La construction de ce type de structure va se généraliser dans toutes les provinces et les arcs impériaux sont érigés pour celui qui célèbre un triomphe. L'arc monumental devient un vecteur de la propagande impériale présent dans tout l'Empire, symbole de la puissance romaine.
Au sens strict donc, un arc de triomphe est dressé pour célébrer la cérémonie du triomphe romain qui se déroule à Rome. Ainsi, les véritables « arcs de triomphe » se trouveraient uniquement à Rome tandis que les autres arcs, dont ceux des Gaules, appelés aussi « arcs de triomphe » ne seraient en réalité que des arcs monumentaux honorifiques, ne servant pas à la cérémonie du triomphe mais glorifiant un événement ou un personnage.


L’Arc romain au XIXe siècle, illustré par Alexandre Debelle (1805-1897)
En règle générale, les arcs dits de triomphe ont trois ou une baie, permettant ce passage cérémoniel sous la porte principale. C’est ce que représente l’arc à baie unique de Titus de Rome, construit par Domitien pour les victoires de son frère et dont les reliefs présentent deux scènes se déroulant durant le triomphe pour ses victoires en Judée. C’est aussi le cas de l’arc d’Orange à trois baies, en Gaule, nommé communément « arc de triomphe », même si rien ne suppose qu’il ait servi réellement de porte de cérémonie de triomphe. Il ferait alors partie de ses arcs des Gaules uniquement monumentaux et honorifiques, dont la construction glorifie les victoires de la famille impériale. Cet arc date des années 20. 25 après J.C. et célèbre les victoires de Germanicus, mort en 19 après J.C. On suppose que cet arc a ensuite été attribué à Tibère dans les années 26/27 après J.C. C’est du moins ce que laisse comprendre la dédicace ajoutée en cette deuxième période.

• L’arc de Saintes ne ferait donc pas partie des portes de triomphe honorifique ?

Sans doute devrions-nous oublier le terme de triomphe à Mediolanum, d’une part parce que l’arc, dans la définition de « triomphe » au sens strict, n’a pas fait l’objet d’une cérémonie rituélique impériale et, d’autre part, parce que notre région n’a connu aucune conquête militaire.
Mais la dédicace à Tibère et Germanicus, au même titre que l’arc d’Orange, peut tout de même nous obliger à une certaine prudence. On peut se demander, en effet, comment les notables constructeurs de Mediolanum, contemporains au décès de Germanicus, ont vécu et célébré la mort du Commandant de l’armée romaine de Germanie ? Ont-ils, de quelque façon que ce soit, immortalisé sur l’arc cette disparition ? Cette mort aurait-elle pu être figurée dans une sculpture de l’arc ignorée aujourd’hui ? On atteste que lors de sa déconstruction en 1843, il demeurait encore des sculptures qui seront définitivement endommagées pendant le déplacement des pierres (selon les annales archéologiques dirigées par Didron aîné de la Bibliothèque royale – 1844). On sait aussi que le triomphe de Germanicus avait été célébré à Rome en 17 après J.C. et que sa mort, en 19, fut amplement honorée du fait de la grande popularité du défunt. Et bien qu’il soit attesté que l’arc actuel est une reproduction fidèle de l’original, on peut s’interroger sur l’existence d’une expression honorifique. Le seul nom lisible dans l’épigraphie justifie-t-il la permanence du nom de « Germanicus » par tous les érudits au fil des siècles ?
Les choix de deux baies pour notre arc et l’absence de tout relief commémoratif nous font dire, sans le moindre doute, que l’arc de Mediolanum ne fait pas partie des portes de triomphe honorifique. Mais on ne peut avoir la prétention de tout connaître de l’état d’esprit des commanditaires de la construction, au moment même de la mort de Germanicus.

Peinture de Nicolas Poussin  : La mort de Germanicus - 1628. Minneapolis Institute of Art
• Puisque nous parlons conquête, il est difficile de ne pas évoquer la malheureuse histoire des Helvètes qui convoitaient notre région ?

La Gaule romaine
Concernant l’absence de conquête militaire, c’est donc au contraire une alliance avec les Romains que nous devrions célébrer. Le peuple santon a-t-il dénoncé un pacte préalablement contracté avec les Helvètes ? Serait-ce une piètre promesse d’hospitalité à l’époque césarienne ?
Après avoir abandonné leur plateau, brûlé leurs douze cités et plus de 400 villages refusant de les laisser au profit des envahisseurs germains, les Helvètes tentèrent vainement d’obtenir des droits de passage destinés à rejoindre le pays des Santons. Les malheureux orphelins de leur chef Orgetorix furent finalement massacrés pour la plupart d’entre eux et les survivants renvoyés sur leur triste plateau en l’année 58 avant JC.
Entre alliances et trahisons, le héros de l’histoire n’est autre que le proconsul de la Narbonnaise et imperator Cesar, qui profita tant de la désunion des tribus celtes que du prétexte de protéger les Gaulois des Helvètes, mais aussi de la nécessité de défendre la riche Toulouse pour organiser ce qui deviendra la guerre... et la conquête des Gaules.
Les Fêtes Romaines de Saintes seront-elles aussi la redécouverte des différentes hypothèses des origines des Santons et des liens entre Santons et Helvètes ? Parlerons-nous de la Guerre des Gaules? Voilà un sujet que nous aimerions entendre développer, en écoutant nos érudits et spécialistes locaux.
Si une alliance au regard tourné une nouvelle fois vers le Rhône est heureuse dans notre actualité, il serait malgré tout bien navrant de laisser seulement la parole à la culture arlésienne, telle une mise sous tutelle intellectuelle...

• A quoi ressemblaient l’arc et la ville de Saintes au Moyen-Age ?

Crénelé à l’allure d’une porte défensive, inscrit dans un parcours remparé vers la fin du 3ème siècle après J.C. et faisant corps avec un pont à l’architecture devenant très hétérogène, l’arc de Mediolanum n’ouvre plus son histoire que sur une cité repliée dans sa muraille, passant d’environ 100 hectares de ville occupée à un intramuros réduit à 16 hectares. Les pierres des monuments des 1er et 2ème siècles sont démontées pour construire cette première enceinte encore visible dans ses soubassements, place des Récollets.
La ville construite, « Mediolanum » devient Santonum retrouvant ainsi la toponymie de son peuple celte dont elle était la civitas, comme cela est fréquent en Gaule. Evangélisée, elle gardera, comme de nombreuses cités évêchés, un héritage de droit romain. L’archéologue Jean-Louis Hillairet précise qu’elle continuera à utiliser l’aqueduc de Mediolanum.
L’arc fait désormais partie des trois portes de la cité avec la porte Aiguière au niveau de l’entrée de l’actuelle rue Alsace Lorraine et la porte Evêque, qui comme son nom l’indique, se situe vers l’actuelle Place Blair, en axe de la cathédrale.
Au contraire de la ville enserrée dans ses murs côté rive gauche, le lit de la Charente prend ses aises sur la rive droite, s’étalant bien au-delà du pont et de sa porte au fil du temps. L’agrandissement du pont romain est attesté au Moyen âge pour pouvoir relier, bon an mal an, le pont et de nouvelles berges.
C’est au gré de ces agrandissements du pont que l’arc se retrouve, non plus comme son positionnement originel à l’extrémité du pont, mais au milieu d’un pont affaibli par de nouvelles constructions médiévales dont la tour Montribe, une chapelle et un pont-levis. Ces éléments sont parfaitement visibles sur le plan Braun qui a l’avantage de montrer la ville avant les guerres de religion, en 1560.

Le plan de Braun en 1560
• Oublié, le premier « sauveur de l’arc » est en réalité Nicolas François Blondel !

En effet, c’est Nicolas François Blondel qui, dans l’histoire de notre arc, peut être considéré comme son premier sauveur lorsqu’il préserve le pont et le prolonge de quatre travées supplémentaires.
En l'absence de sol ferme, il conçoit une solution de fondation générale superficielle constituée d'une grille de madriers surmontée d'un radier en maçonnerie. C’est ce qu’atteste Jean Mesqui dans son ouvrage, « Le pont en France avant le temps des ingénieurs » (1986). Cet architecte de l’époque classique a été rendu célèbre par la construction de la porte Saint-Denis à Paris. Cette porte est, en fait, un arc de triomphe inspiré par l'arc de Titus de Rome en remplacement d’une porte médiévale. Il est aussi connu pour son Cours d’architecture sous la signature de l’Académie royale d’architecture dont il est directeur et professeur en 1671. Et il reste le grand défenseur des ordres d’architecture et des ordres des colonnes réfutant bien souvent les propos de l’architecte Claude Perrault. Menant une carrière militaire et des missions diplomatiques à l’étranger, c’est en 1664 qu’il devient ingénieur du Roi pour la Marine.


De Rochefort, où il suit la construction de la Corderie royale, il est chargé de la reconstruction du pont de Saintes et cette mission sera finalement son tout premier contact avec l’architecture.
Les principales réalisations de Blondel sont le plan de la ville de Rochefort, de son arsenal et sa Corderie royale, la porte Saint-Bernard, la Porte Saint-Antoine, la Porte Saint-Denis et le rhabillage de la Porte Saint-Martin de Paris.
C’est lors des constructions des portes de Paris, qui ressemblent plus à des arcs honorifiques et de triomphe qu’à de véritables lieux de passage, qu’il reprend les symboles et les héritages des vestiges romains. L’arc de Mediolanum, avec son carré presque parfait, serait alors devenu le modèle de la construction de portes parisiennes (hauteur de l’arc de Mediolanum : 14,71 m et longueur 15,80 m)

• Le second, Prosper Mérimée, viendra bien plus tard…

Prosper Mérimée
 L'édifice faillit être détruit en même temps que l'ancien pont, mais il sera sauvé in extremis en 1843, grâce à l'intervention de Prosper Mérimée, alors deuxième inspecteur des Monuments historiques après la nomination de Ludovic Vitet, (premier inspecteur en titre), comme secrétaire général du ministère du Commerce.
Ludovic Vitet préside néanmoins la commission des Monuments historiques jusqu'en 1848 et la correspondance des deux hommes montre leur relation constante de 1843 à 1851.
Ainsi et avec de nombreuses péripéties, c’est en 1843 que l’arc fut démonté, puis il sera rebâti à une quinzaine de mètres de son emplacement d'origine. Il fera l'objet d'une rénovation en 1851 grâce à l’intervention de l’architecte Victor Fontorbe, grand nom et personnage illustre de notre cité, autre sauveur de l’arc de Mediolanum.
Concernant Victor Fontorbe, remarquons que cet architecte a profondément marqué l’architecture néoclassique de notre ville telle que nous la connaissons, avec la construction du haras, de la sous-préfecture et du palais de justice.
Notons aussi qu’en 1843, la jeune Société d’archéologie et d’histoire de Charente-Maritime, fondée en 1839, avait déjà alerté les instances nationales des urgences de l’arc, mais aussi du bien triste état de l’amphithéâtre. Le ministre de l’Intérieur avait répondu six mois plus tard que pour cette dernière demande, il était encore à démontrer « que leurs restes avaient un véritable degré d’importance ». C’est en relisant les annales archéologiques de la Bibliothèque Royale que l’on peut clairement concevoir la démolition du pont de Saintes et le déplacement de l’arc comme un véritable acte de vandalisme.

Cécile Trébuchet, vous présidez l’association Médiactions qui est opposée aux gradins dans l’amphithéâtre ? Où en est votre combat ?

 En 2017, la municipalité saintaise veut transformer l’amphithéâtre de notre cité en salle de spectacles. En 2018, celle-ci ne saurait s’inscrire désormais comme « sauveuse » du monument. La mairie avait, en effet, demandé une réception de chantier des gradins pour 5 000 places dès août 2019 dans son appel d’offres que nous avons conservé. Elle avait écrit un argumentaire erroné qui ne tenait jamais compte de nos alertes quant à la grande fragilité du monument. La municipalité voulait recevoir la soirée de clôture du festival de Cognac « Blues passion » en été 2019 ou même dès 2018, sans le moindre respect, ni signe de connaissance des patrimoines et des risques de détérioration. C’est l’association MédiaCtions que je préside qui a alerté des mois durant les instances territoriales et le ministère de la Culture, « implorant » de soumettre notre amphithéâtre à une restauration, puis à la rénovation de ses accueils.
Aujourd’hui, nous sommes satisfaits de savoir que la restauration prime enfin sur une transformation irresponsable du site en salle de spectacles. La ville de Saintes est, en effet, contrainte d’appliquer les obligations de restauration.
On parle encore de gradins bien entendu... On dit aussi que le monument n’est authentique qu’à raison de 10 % de ses pierres, manipulant les chiffres avec le seul souci de faire croire que si plus rien n’est « romain », tout projet est possible. On oublie juste de dire que la majorité des pierres concernées restent authentiques car simplement restaurées. Et la nuance est tellement importante.
Si l’amphithéâtre est, selon la municipalité, non authentique, l’arc de la ville le serait encore moins puisque reconstitué avec « les moyens du bord », c’est-à-dire avec certaines pierres qui ne faisaient pas partie du monument initial. Et pour cause, la base de l'édifice, qui opposait trop de résistance, a été ouverte à l'aide de la poudre à canon…
Je persiste et je signe, l’amphithéâtre doit bien sûr être restauré, puis demeurer sans gradins modernes et inutiles, au respect de « l’authenticité » de sa construction, sa forme, son environnement et de sa valeur patrimoniale. Et comme si « l’affaire » de l’amphithéâtre ne lui suffisait pas, la municipalité saintaise est maintenant tout autant responsable du bien douteux transfert d’usage annoncé sur le site Saint- Louis. Saintes n’est pas à vendre. Si la mairie désire une économie prometteuse au sein de notre ville, qu’elle bouge pour soutenir la création d’entreprises, la survivance des commerçants de proximité et la rénovation des accueils touristiques. Et qu’elle ne fasse pas de notre histoire une vulgaire catin !

Propriété de la commune, l’arc a été classé Monument Historique en 1905
Archives et sources diverses

• 1844 / Les annales archéologiques dirigées par Didron Aîné de la Bibliothèque royale – secrétaire du Comité historique des arts et monuments - Paris  

… Nous nous sommes donc empressés de porter à la connaissance de M. le ministre de l'intérieur l'article suivant de l’Écho rochelois, qui signalait l'inconcevable destruction de l'arc de Saintes. Nous ne doutons pas que le gouvernement n'ait donné satisfaction à nos trop justes plaintes. Saintes est une des plus anciennes villes de France, et les monuments qu'elle renferme attestent la puissance du peuple qui l'avait soumise. Un arc-de- triomphe, placé au confluent de la Seugne et de la Charente, laissait encore lire sur ses frises qu'il avait été élevé en l'honneur de Germanicus. Lorsque, sous les coups du temps et du premier dévastateur, tout croulait autour de cet édifice romain, seul il resta debout dans un état de conservation presque complet.

Les Huns, les Vandales, les Goths et les autres barbares, qui tour à tour se ruèrent sur la Saintonge, le respectèrent. Aux ingénieurs du XIXème siècle, était réservé l'honneur de le faire démolir. Depuis un mois, on procède à cet acte inqualifiable. Un architecte envoyé de Paris, et qui n'avait pas le temps de rester à Saintes, confia la surveillance des travaux à un salarié du Gouvernement; celui-ci, qui avait des occupations personnelles, recommanda à l'entrepreneur d'y faire attention. Cet entrepreneur, qui a plusieurs chantiers, en laissa le soin à son contremaître, qui, ayant lui-même des travaux à surveiller sur différents points de la ville, s'en rapporta à un Limousin. Les pierres ont donc été mises sans soin, sans précaution sur un charriot et transportées dans un pré voisin. Là, on les faisait basculer, et, en roulant, elles allaient se heurter, se briser les unes contre les autres. Pas une n'est restée intacte, et le peu de sculptures qui subsistaient sont mutilées, méconnaissables. La base de l'édifice, qui oppose trop de résistance, est ouverte à l'aide de la poudre à canon : qu'on juge maintenant de l'état dans lequel se trouvent ces blocs après l'explosion ?

Ce n'est pas tout : le conseil municipal a décidé que cet arc-de-triomphe serait réédifié sur la route de Rochefort, à plus de 500 mètres du lieu où il demeura planté pendant dix- sept siècles ! Une députation a été, dit-on, envoyée pour cet objet à Mirambeau, près de M. le ministre de l'intérieur, pour le prier d'appuyer ce projet. En attendant, les blocs de granit sont là gisants dans un pré et dans les rues voisines. i M. l'architecte de Paris, de retour à Saintes, a paru peu satisfait de la manière dont ces pierres ont été transportées. Il a l’intention de les faire empiler et recouvrir d'un hangar pour les protéger contre les injures de l'air et surtout des passants. Qu'il se hâte donc, car dans un mois probablement deux mètres d'eau les couvriront. Si des pierres étaient susceptibles de pourrir promptement, nous pourrions les voir tomber en décomposition avant qu'on eût songé à les remettre à leur ancienne place. Le bruit court encore qu'on vient d'acheter, à raison de 5 fr. pièce , des tronçons de colonnes romaines provenant de la reconstruction d'un mur de l'hôpital, pour remplacer les morceaux cassés ou détruits dans la démolition.

• Plaintes dont l’Écho Rochelois s'était fait l’organe, au mois de décembre :
 L'arc romain, qui donnait une si grande illustration à notre ville, et qu'un architecte de Paris vient de faire sauter par la poudre à canon, avait été consolidé en 1666 aux frais de M. de Bassompierre, évêque de Saintes. On voyait, sculptées sur les nouvelles arches du pont, les armoiries de ce prélat, qui avait fait rempiéter et maintenir par un vigoureux contrefort la porte triomphale dédiée à Germanicus.
En ce moment, où l'on attaque avec aigreur le clergé français, il est bon de signaler ce zèle d'un évêque pour un des plus nobles monuments de la civilisation romaine. Nous regrettons que M. Dufaure, député de Saintes et ancien ministre des travaux publics, et que M. Duchâtel, ministre actuel de l'intérieur, tous deux membres du conseil-général de la Charente-Inférieure, n'aient pu conserver, ni à notre ville ni à notre département, une antiquité dont nous étions si fiers. »
Ce qu'il y a d'étrange ici, c'est que l'arc de Saintes n'ait pas trouvé un seul défenseur parmi ses amis naturels, ceux qui s'occupent infatigablement d'archéologie romaine. Ni les membres de l'Académie des Inscriptions, ni les conservateurs de la Bibliothèque Royale, ni les membres de la Société royale des Antiquaires de France n'ont dit une phrase, n'ont écrit une ligne afin de sauver ce monument précieux.
Pour tout le monde et surtout pour ces messieurs, il a fallu que des gens qui se contentent de défendre les monuments chrétiens, et ils ont déjà beaucoup à faire pour remplir cette lourde tâche, se fissent les avocats officieux de l'arc de Saintes.
Un fait plus étrange encore, c'est qu'on fasse venir d’Afrique, et à grands frais, un arc romain qu'on veut dresser sur une place de Paris, pendant qu'on démolit un autre arc romain, debout sur le sol national. Si nous avions l'honneur d'être député, nous demanderions compte de cette anomalie, lors de la prochaine discussion du budget. Ce ne doit pas être pour détruire des monuments qu'on accorde un crédit affecté à leur conservation.

Le pont Valentré à Cahors. Si Saintes avait conservé son pont historique, 
il aurait aussi fière allure !
 • Fin de décembre, le 28, parut dans divers journaux, et notamment dans L’Univers, la note suivante qui est fort dure, mais qui, par malheur, semble trop bien justifiée : 

Le système de destruction des monuments se poursuit dans notre pays avec un zèle digne d'une meilleure cause. L'administration vient de commettre un acte inqualifiable, qui excite l'indignation des savants de l'Europe entière. Ce qui nous fait regarder comme un peuple d'ignorants et de barbares: nous voulons parler du renversement de l'arc-de-triomphe romain élevé sur le pont de Saintes. De tels faits déshonorent une nation aux yeux de tout ce qu'il y a d'hommes éclairés. Aujourd'hui Chambord, la merveille du seizième siècle, est menacé à son tour ; la bande noire plane sur ce chef-d'œuvre comme une nuée de corbeaux sur un cimetière. A Valenciennes, on renverse les dernières ogives du beffroi, qu'il était facile de conserver ; les journaux nous annoncent que, pour donner aux habitants leurs étrennes, l’administration municipale fait paver l'emplacement de ce vieil édifice et veut que tout soit prêt dans les premiers jours de janvier. Enfin, on vient de démolir à Auch, dans l'ancien couvent des Cordeliers, transformé en caserne de gendarmerie, un cloître magnifique du quatorzième siècle, dont les ogives polylobées reposaient sur des chapiteaux à feuillages et sur des colonnettes de marbre. Le monastère se trouvait entre les mains du gouvernement, et c'est le gouvernement qui a toléré la destruction d'un aussi précieux monument »…

Au sujet de l’arc de Saintes : 

Victor Hugo
Victor Hugo, qui passait à Saintes au moment où s'opérait cette démolition, vient de nous confirmer de vive voix la réalité des détails qui précèdent. L'illustre défenseur de nos antiquités nationales a senti la rougeur lui venir au front à la vue de cette barbare et inutile destruction. Comme membre du Comité historique des ans et monuments, M. Victor Hugo avait demandé, dans le sein même du Comité, et avait cru obtenir la conservation de l'arc de Saintes. Il semble qu'il ait été amené tout exprès dans cette ville pour voir l'estime qu'on porte aux plus raisonnables réclamations.

Abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes à double-sens sans séparateur central au 1er juillet


À partir du dimanche 1er juillet, la vitesse limite autorisée sur les routes à double-sens sans séparateur central est réduite de 10 km/h et passe de 90 à 80 km/h, conformément au décret n°2018-487 relatif aux vitesses maximales autorisées des véhicules paru au Journal officiel.
Selon les plus grands experts en accidentologie, cette mesure pourrait permettre de sauver chaque année plus de 300 vies, alors que les voies concernées concentrent 55% de la mortalité routière.
En Charente-Maritime, entre 2012 et 2016, elles représentent 67 % de la mortalité routière. 4600 km de routes départementales toutes catégories confondues sont concernées par la mesure en Charente-Maritime. Un bilan des effets de cette mesure sera dressé dans deux ans. Certaines routes du réseau routier du département ne sont pas concernées par cette nouvelle disposition, car leur configuration permet de procéder à des dépassements sécurisés.
 Il s’agit de celles dotées d’un séparateur central ; des tronçons de route comportant au moins deux voies affectées à un même sens de circulation (deux fois deux voies et trois voies), et uniquement dans ce sens de circulation. Attention, si la voie opposée à cette double voie est unique, celle-ci aura, selon la nouvelle règle commune, une vitesse limitée à 80 km/h.
Comme sur l’ensemble du territoire national, cette nouvelle mesure sera effective en Charente-Maritime dès le dimanche 1er juillet à minuit. Dès cette date, tous les radars situés sur les routes concernées par le changement de vitesse seront paramétrés à la nouvelle vitesse limite autorisée. Leur mise à jour est effectuée à distance. L’éventuel surplus des amendes perçues par l’État lié à l’abaissement de la vitesse à 80 km/h sera affecté à un fonds d’investissement pour la modernisation des structures sanitaires et médico-sociales spécialisées dans la prise en charge des accidentés de la route.
 Dès le 1er juillet, des contrôles routiers renforcés, avec une dimension pédagogique, seront organisés par les forces de l’ordre afin de mieux sensibiliser les automobilistes.

jeudi 28 juin 2018

Conseil municipal de Saintes : « un demi-million d’euros pour célébrer l’arc de Germanicus », incompréhension entre la majorité et l’opposition au sujet des fêtes romaines

• Un hôtel Mercure sur le site Saint-Louis via Linkcity ?

A l’approche des fêtes romaines qui auront lieu dans quelques semaines, le conseil municipal, réuni mercredi, a présenté des avis partagés. L’opposition est montée au créneau, soulignant la nécessité de faire appel aux associations saintaises à l’occasion de ces manifestations alors que la mairie a sollicité une société d’Arles, Arelate. L’occasion, pour la majorité, d’apporter des explications. Parmi les autres sujets, la rénovation et la dynamisation du cœur de ville ainsi que l’aménagement du site Saint-Louis…

Jean-Philippe Machon, maire, aux côtés des adjoints
• Lancement du programme Action cœur de ville

Avec Rochefort, Angoulême et Cognac, Saintes fait partie d’un programme national lancé par le Gouvernement « Action cœur de ville ». A une époque où les grandes surfaces, situées extra muros, drainent une large clientèle, l’objectif est de dynamiser les centres ville. « Nous faisons partie des 222 communes sélectionnées » se réjouit le maire qui souhaite conforter l’attractivité de la cité. La convention établie est basée sur cinq axes : offre d‘habitat attractive, développement économique et commercial équilibré, mobilité et accessibilité, valorisation de l’espace public et du patrimoine, équipements et services publics. « Notre objectif est la rénovation et l’innovation, l’un n’allant pas sans l’autre » estime le premier magistrat qui entend lancer le projet dès fin 2018. Parmi les perspectives, la valorisation des deux rives, de la gare au vallon des arènes en passant par l’Abbaye-aux-Dames et le site Saint-Louis.
Membre de l’opposition, Serge Maupouet émet des remarques, se basant sur un article de presse. D’après le journal La Dépêche, ce programme pourrait-il être un simple effet d’annonce ? « Avez-vous des certitudes ? » demande-t-il au maire. « Le comité de pilotage s’est réuni avec les représentants de la Caisse des Dépôts et Consignations. Le préfet a confirmé la réservation des fonds que nous partagerons par moitié avec Rochefort. Les projets se transformeront en actions concrètes » répond le maire.

Allant de pair avec cette opération, la mise en œuvre d’une opération programmée visera à l’amélioration de l’habitat en centre ville. Sont concernés les façades, les logements conventionnés avec travaux et surtout la reconquête des logements vacants au dessus des commerces en centre ville. Soit une enveloppe de 1,8 million d’euros (participation ANAH, Etat, CDA, Ville). « Nous en avons bien besoin pour lutter contre l’habitat indigne en particulier » précise le maire. Sur Saintes, le nombre de ces logements était estimé à 800 à l’époque de Bernadette Schmitt. Et d’ajouter : « nous avons également une architecture remarquable à mettre en valeur. L’important est de convaincre les propriétaires d’investir. Et de trouver des solutions pour que les locaux situés au dessus des commerces puissent accueillir de nouveaux habitants ». 

Le public, attentif !
Les fêtes romaines : « un demi-million d'euros » pour fêter l’arc de Germanicus

De juillet 2018 à août 2019, Saintes organise des fêtes romaines autour des 2000 ans de l’arc de Germanicus. Afin de développer le volet animations, ateliers et reconstitution historique (manifestations qui se dérouleront les 27, 28 et 29 juillet), la mairie a sollicité le concours de l’association Arelate, organisatrice du festival d’Arles depuis plus de dix ans. Elle sera chargée des aspects artistiques et artisanaux ainsi que des ateliers participatifs. Le montant de la prestation est de 42000 euros (5000 euros prestation de l’association, 37.000 différentes interventions).

Cette participation a soulevé les questions de l’opposition, à commencer par François Elhinger : « nous ne sommes pas contre ces animations, intéressantes pour le développement touristique et patrimonial, mais nous sommes étonnés par l’ampleur de la somme engagée. L’ensemble se chiffre à 500.000 euros sur deux ans, soit un demi-million d’euros. Par ailleurs, vous faites appel à des associations extérieures à Saintes alors que vous avez laminé et étranglé les associations locales dont certaines sont en faillite ou ont été privées de subventions. C’est choquant. L’argent des Saintais s’en va à l’extérieur. Dans ces conditions, comment voulez-vous faire vivre la ville ? C’est dommage et regrettable. Ce demi-million ne profitera pas à la commune ». 

La réaction de Jean-Philippe Machon ne se fait pas attendre : « il est de bon ton de polémiquer politiquement. N’allez pas faire croire à la population que les associations sont maltraitées par nous ! Et si certaines sont en faillite, je vous demande de m’indiquer lesquelles… Je n’en connais pas. La municipalité soutient les associations. Quarante d’entre elles participent aux fêtes romaines et sont impliquées dans les activités. Nous n’organisons pas des fêtes pour rien. Nous espérons un public nombreux, d’où des retombées pour les commerçants et l’économie en général, soit un million d’euros de retour pour la ville. Nous ne jetons pas l’argent par les fenêtres, c’est un investissement ». Il conseille à François Elhinger de contacter « Dominique Deren qui vous apportera les explications nécessaires sur les objectifs que nous poursuivons ». L’intéressé reste sur ses positions : « je prends note et nous ferons les comptes ». Très engagée dans la préparation des festivités, Dominique Deren invite son collègue à se rapprocher du groupe qui travaille sur le sujet.

Josette Groleau revient sur les associations : « je viens de feuilleter l’agenda. Leurs manifestations, c’est peau de chagrin ». « Vous savez bien qu’en juillet et août, elles sont moins nombreuses » remarque M. Roudier. Jean-Philippe Machon acquiesce : « Jusqu’à présent, en août, il y avait peu d'animations à Saintes. Cette année, nous avons les fêtes de l’arc, les rendez-vous au jardin, etc. Quant au choix d’Arelate, il sera porteur. Les fêtes d’Arles remportent un grand succès grâce à leur implication ».
Laurence Henry hoche la tête : « cet échange démontre que le public n’est pas assez informé sur ces fêtes et que tous les rapprochements n’ont pas été faits. Vous avez choisi la facilité en payant une prestation. Ils doivent se frotter les mains ! Est-ce que vous avez contacté le creuset local, les lycées agricoles qui savent ce qu’on mangeait il y a 2000 ans ; un recensement des artisans, forgerons, travail du cuir, a-t-il été fait ?  Pour toutes ces raisons, nous voterons contre la somme demandée par Arelate ». Dont acte.

François Elhinger (au centre de la photo) s'est interrogé quant au coût des fêtes romaines
  
Un futur hôtel Mercure sur le site Saint-Louis ?

A l’époque où Jean Rouger était maire, un premier projet avait été mis en place. Le site libéré par l'ancien hôpital Saint-Louis, sur la colline du Capitole, devait permettre la création d'un nouveau quartier en plein centre-ville, sur une superficie de 4 hectares. Le projet, baptisé Saint-Louis-Saintes 2030, avait été présenté au concours d'architecture Europan permettant à de jeunes architectes européens d'imaginer des immeubles, des commerces ainsi que des services publics.
En avril 2011, le projet Conexcité, présenté par l’équipe MWAB, avait été retenu. Il proposait la création d'un éco-quartier constitué de logements et de commerces, regroupés autour de grandes esplanades-belvédères piétonnes donnant sur le centre historique, et offrant des vues panoramiques sur les principaux monuments saintais : cathédrale Saint-Pierre, abbaye aux Dames et basilique Saint-Eutrope.
Le logis du gouverneur (XVIIe siècle) et l'église Saint-Louis (XIXe siècle) auraient été intégrés au nouveau quartier, un grand mail piétonnier permettant de faire la jonction entre le nouveau quartier et le cours Reverseaux.

Election de Philippe Machon en 2014 et changement de décor. Désormais, l’aménagement sera confié à des investisseurs privés. La ville, qui a lancé un appel à projets concernant l’ensemble du quartier, a défini son objectif. Le programme doit comporter des logements de haute qualité résidentielle, un hôtel de standing, une résidence pour personnes âgées (Ehpad) et quelques commerces de proximité et de restauration. Le dossier a été confié à Christian Schmitt.
La première étape, dite de candidatures, consistait à recueillir les offres et sélectionner trois équipes. Il s’agit de Linkcity, Foncière Duval et Nexity. Leurs propositions ont été acceptées en novembre 2017. L’audition des parties s’est déroulée les 18 et 19 avril derniers pour une remise des offres le 15 mai. Le lauréat sera officiellement désigné lors du conseil municipal, en septembre prochain, décision qui débouchera sur une signature entre la ville et l’investisseur retenu. Pour l’instant, Linkcity est arrivé premier après l’analyse des dossiers par les comités technique et de pilotage, devant Foncière Duval et Nexity. « Nous sommes tenus à la confidentialité » explique Christian Schmitt.
Cette réflexion a l’heur d’irriter Josette Groleau : « ce n’est pas un projet, c‘est une vente à la découpe. Les Saintais vont être dépossédés du quartier Saint-Louis. Les habitants en seront-ils réduits à admirer les seules pelouses et à prendre l’ascenseur qui offrira un accès plus aisé au belvédère ? ». Christian Schmitt rétorque que 61 logements sociaux seront réalisés. « Parce que vous y êtes obligés. Cela fait partie des accords signés avec l’ancienne Région que présidait Ségolène Royal. Si vous ne les faites pas, vous serez obligés de rembourser la somme qui a été versée » répond Josette Groleau. Promesse de Christian Schmitt :  « nous tiendrons les engagements pris par une précédente municipalité ». 

Laurence Henry déplore la situation des futurs logements sociaux qui donneront sur l’extérieur. « Comment pouvez-vous dire cela puisque les plans n’ont pas été présentés ? » s’étonne Christian Schmitt.  « Je les ai vus » assure sa collègue. Un blanc suit… car les personnes chargées du dossier sont tenues à la discrétion. Bref, y aurait-eu des fuites ?

Dans les rangs, il se murmure que Linkcity, proche du groupe Accor, pourrait remporter le marché. Dans ces conditions, un hôtel Mercure verrait-il le jour à Saintes ? Pour l'instant, on l'ignore. D’où les interrogations d’un hôtelier du secteur : « on devrait tenir la population au courant ». Affaire à suivre.


mardi 26 juin 2018

Une Cantine à Mortagne !


Désormais, l'Atelier brocante de la Minoterie possède une partie restauration, la Cantine, grâce à Vanessa et Benjamin, un jeune couple qui a pas mal bourlingué et possède de l'expérience. Pourquoi ont-ils choisi Mortagne ? Parce que la commune est sympa et que la maison de famille de Benjamin y est située.
Ils proposent des tartines salées, sucrées, sandwiches (poulet, jambon, végétarien), terrine et soupe de poisson, boissons fraîches (licence de petite restauration). La cuisine est préparée dans le food truck, le van'wich. Prix très abordables. La première semaine est prometteuse.

• Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 19 h selon les horaires de l'Atelier Brocante. « Ici, c'est une super ambiance » disent-ils. Le soleil brille sur le port et les visiteurs y sont nombreux !

• A noter : Le van'wich peut se déplacer pour des événements privés, concert, mariage, anniversaire, festival. Contact 06 47 63 91 70

• Dimanche, musique pour l'inauguration de la Cantine avec la Fille de l'Estuaire