Jonzac : T’as de beaux yeux, tu sais !

Art Galerie présente actuellement les peintures d’Hervé Maury. Aux côtés des sculptures de Christian Pradier, tout un bestiaire accueille les visiteurs. Des présences amicales, voire rassurantes entre vache et cheval sous le ballet dansant des libellules !

Samedi soir, on se presse dans l’espace d’Art Galerie où un nouvel invité est à l’honneur. Hervé Maury serait-il né dans une ferme pour immortaliser à ce point les animaux, fleurons du vernissage ? Veaux, vaches, chevaux, chiens, chouettes, girafes. Que nenni ! « je suis un citadin » dit-il. La question l’amuse, de même que la sempiternelle interrogation : Pourquoi ont-ils les yeux si ronds ? « Pour être assortis à mes lunettes » pourrait-il répondre. En fait, leur air innocent est un plaidoyer pour nos amies les bêtes que les hommes maltraitent trop souvent. En choisissant des ocres, des noirs et des rouges, il se rapproche ainsi l’époque où les premiers artistes, à Lascaux, peignaient sur les parois des grottes de fabuleux taureaux ! Pour Jonzac, il a fait « un tri sélectif » parmi ses créations : sa palette est si vaste. Pour mieux symboliser cet envol en terre saintongeaise, il a ajouté des libellules qui viennent frôler les sculptures de son ami de Saint-Vincent Lespinasse, Christian Pradier, dont il a fait la connaissance dans la capitale.

Tableaux d'Hervé Maury et sculptures de Christian Pradier

L’histoire d’Hervé Maury n’est pas banale et relève de ces petits miracles qui changent le cours d’une vie. Travaillant dans le bâtiment, il dessinait de temps à autre sur du papier kraft « ignorant qu’il était peintre ». Jusqu’à sa rencontre avec celui qui allait devenir son mentor, lequel l’encouragea et lui montra le chemin à suivre. S'enhardissant, le voici participant au « Salon de la jeune peinture » à Paris où il vend toutes ses œuvres ! La balle est lancée : il crée des décors destinés à des textiles, des céramiques et des tas d’objets dont des biberons. Tous les supports l’intéressent : papier, toile, plastique, bois, fragments de linoléum, voiles de bateaux ayant déjà navigué. Il revient dans sa région natale et s’installe à Marseille, d’où sa signature "Hervé Maury Marseille" « pour me localiser ». Les expositions s'enchaînent en France, en Corse et à l’étranger (Hong Kong, USA, New York, Glasgow, etc).
S’il en est heureux, ce succès semble le surprendre, comme s'il était porté par le temps qui passe. Ce tourbillon ne l’empêche pas d’observer les endroits où le hasard le conduit. Ainsi, Jonzac lui a fait le meilleur effet, sérénité, art de vivre, simplicité, gens pas pressés. Un bon endroit pour installer un atelier ! Et pourquoi pas ? On dit que la lumière est belle en Saintonge...

Le vernissage samedi en soirée

• Martine et François Perrogon accueillent Hervé Maury. Galerie ouverte du mardi au dimanche de 10 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, 10 place du Château Jonzac.

• Plus fabuliste que naturaliste, Hervé Maury dote les personnages animaux d’une certaine complexité, métamorphosant le bestiaire hérité à la fois de la tradition médiévale, des peintures rupestres et de l’art extrême-oriental. Au départ passionné par les insectes, il peint aujourd’hui aussi des tribus de girafes, des bancs de poissons ou des portraits de souris.

Hervé Maury et son bestiaire ! (© Nicole Bertin)

• Il commence à créer ses œuvres avec du sable et une palette de pigments sur papier kraft et sur toile de lin. Il affine à l’aide de gouache, encre de chine et parfois charbon de bois. Au fur et à mesure, il diversifie ses matériaux allant jusqu’à intégrer des cendres ou du marbre. L’artiste s’amuse de cette diversité qui lui permet d’enrichir les couleurs, les tons et les effets.

A l'étage, les toiles d'autres artistes sont à découvrir