On l'appelait la mutualisation, engagée pour réduire les dépenses budgétaires découlant de doubles services à la mairie et la Communauté d'agglomération. Les strates qui appesantissent la fiscalité locale sont pointées du doigt et c'est pourquoi Jean-Philippe Machon, issu du monde de l'entreprise, cherchait à faire des économies en favorisant les synergies … et « en dégraissant le mammouth » selon la fameuse déclaration de Claude Allègre au sujet de l'enseignement. Or, il est advenu à ce ministre ce qui est arrivé à l'élu, il a été remercié. Jean-Philippe Machon a donc quitté la présidence de la CDA pour "des tas de raisons" assurent ceux qui l'ont débarqué.
Qu'importe la cause, aujourd'hui la page est tournée. La ville et la CDA sont arrivées à un constat : les conditions de réussite du fonctionnement d'une direction générale des services commune ne sont plus réunies suite à la modification de gouvernance de la Communauté d'agglomération. Conséquence : il convient de résilier la convention relative à ce programme commun dans les meilleurs délais. Le directeur général des services actuel et son assistante appartenant aux effectifs de la CDA, la mairie va recruter son propre DGS.
Jean-Philippe Machon, maire de Saintes et Jean-Pierre Roudier, adjoint |
des services, l'un à la ville, l'autre à la CDA, c'est du gâchis !
Cette perspective entraîne les réflexions de l'opposition, Philippe Callaud en particulier : « Comme Georges Marchais, je vais dire que c'est un scandale ! Lors des élections municipales, vous avez fait remarquer que la masse salariale de la mairie représentait 54% des dépenses de fonctionnement, cette réalité diminuant les marges de manœuvre. D'où votre idée de mutualisation que votre "généreuse" opposition a soutenue. Nous pensions que cette solution, pour conserver un service efficace, était intelligente. Depuis, vous avez perdu la présidence de la CDA. Et alors ? Pourquoi arrêter ce processus alors que les dotations de l'Etat aux communes baissent. Cette création de poste générera de nouvelles dépenses. Deux DGS, l'un à la ville, l'autre à la CDA, c'est du gâchis ! Vous détricotez ce qui a été fait. Mobilisez-vous plutôt sur l'emploi et les entreprises, Crédit Agricole, Saintronic. Saintes ne va pas bien »…
Jean-Philippe Machon encaisse : « Je suis resté pragmatique et j'ai démontré depuis deux ans que nous pouvions maîtriser les dépenses et réduire l'endettement sans augmenter les impôts. Référez-vous aux faits. Je ne suis pas seul dans cette affaire de convention, il y a aussi la CDA. Je reste favorable aux actions communes qui peuvent être engagées par les deux collectivités pour réduire les frais ». Et de rappeler que dans le passé, la CDA et la mairie comptaient chacune un directeur général des services. On revient finalement au système ancien. « La mutualisation a été mal comprise par les petites communes de la CDA. En matière de gestion, il y a des solutions et pas une seule solution. Il est faux de faire croire à la population que la nomination d'un DGS va entraîner des surcoûts ».
Laurence Henry et Philippe Callaud |
- « Ce serait vrai si on redoublait tous les postes, ce qui n'est pas le cas. Jean-Claude Classique et moi-même avons la volonté de réduire les frais de fonctionnement. Vous jugerez de la situation quand les comptes seront présentés » explique le premier magistrat.
- « Vos propos sont contradictoires, enchaîne Philippe Callaud. Si vous n'augmentez pas les recettes, donc les impôts, vous devrez alors diminuer les dépenses. Et vous ciblerez les associations dont certaines sont déjà en souffrance »...
- « J'ai trouvé une ville fortement endettée et même si François Hollande verse davantage de dotations à l'avenir, les mairies ne vivent pas des époques faciles pour boucler leurs budgets respectifs. Nous respecterons les engagements pris auprès des Saintais » répond Jean Philippe Machon. Frédéric Neveu, adjoint aux finances, monte à son tour au créneau : « Nous tiendrons le budget sans augmenter les impôts. Chercher à insinuer le contraire est un raisonnement qui n'est pas honnête » lance-t-il à l'opposition.
Les deux camps restent sur leurs positions et c'est sans surprise que l'opposition vote contre la résiliation de la convention. La majorité, par contre, y est favorable et va créer un emploi.
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