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mardi 7 juin 2016

Saintes : armer ou ne pas armer
la police municipale ?

Voilà bien la question, largement débattue lors du dernier conseil municipal lundi dernier. Majorité et opposition ont des idées arrêtées sur le sujet, chacun apportant des éléments constructifs à sa démonstration. Sans pour autant parvenir à se convaincre...

Verra-t-on un jour la police municipale de Saintes armée, comme c'est déjà le cas dans de nombreuses villes françaises ? Le sujet est délicat et suscite des avis contrastés, que l'on soit pour un ordre établi ou humaniste « sans pétard » selon l'expression de Laurence Henry, élue de l'opposition.
C'est au terme du dernier conseil municipal que la question a été débattue, au moment où certains commençaient à plier bagage.
A l'opposition qui souhaiterait une plus large implication aux réunions, Marcel Ginoux rappela qu'elle avait été associée à deux rencontres sur le sujet. Echanges dont il salua « la qualité », les 4 décembre et 23 mai derniers.
Pourquoi la mairie veut-elle armer ses policiers municipaux ? « Tout simplement parce que nous devons leur apporter une protection nécessaire durant leurs missions »... surtout la nuit puisque certaines patrouilles ont lieu jusqu'à une heure (voire deux heures du matin l'été). Si cet armement est acté, les intéressés recevront une formation indispensable (avec suivi psychologique). Et d'ajouter : « le débat n'est pas clos ». 

Le dr François Elhinger (opposition)
Ça tombait bien parce que François Elhinger avait des choses à dire. « Armer les policiers municipaux est une décision politique. Je vous en veux de détourner leur fonction de proximité vers une fonction de sécurité ». Il s'interroge sur la nécessité des rondes nocturnes : « ces missions où ils sont exposés ne relèvent pas de leurs compétences. Personne ne l'a demandé au conseil municipal. Ces personnels ne sont pas formés à porter une arme et la nuit, ils peuvent devenir des cibles potentielles. La police municipale est une police d'amitié, de tranquillité pour les concitoyens. Avec des armes, la population les regardera différemment. Vous risquez de leur porter tort. En Angleterre, les bobbies n'ont pas d'armes ». Et le praticien de décrire la gravité des blessures par balle (et que dire des fusils, mais là est un autre sujet).

En réponse, Marcel Ginoux explique que plusieurs policiers municipaux viennent de la police nationale et ont l'habitude du port d'armes. « Pourquoi les faire sortir de nuit ? La réponse est simple. Quand les hommes du commissariat sont déjà en intervention, il n'y a plus personne sur le terrain. Que fait-on dans ce cas-là ? ». Propos confortés par le maire : « nous avons renforcé les effectifs pour pallier cette situation et assurer la sécurité des habitants ». Et d'ajouter : « ce dispositif s'inscrit dans les recommandations gouvernementales, le port d'armes étant un élément de dissuasion ».
Laurence Henry ne l'entend pas de cette oreille, après avoir mené sa propre enquête auprès des intéressés : « Ce qu'ils veulent, ce sont des ordinateurs, des voitures, pas des armes ». 
Affaire à suivre...

Qu'en pensent les habitants ? C'est l'ancien maire, Michel Baron, 
qui avait supprimé le port d'armes à la police municipale



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