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mercredi 23 mars 2016

Défense de la ruralité et des RPI
au Conseil départemental :
vers la fermeture d'une classe dans le RPI
de Boresse, Martron et Neuvicq ?

L'atrium du Conseil départemental, habituellement réservé aux expositions, était lundi matin occupé par des manifestants et des banderoles. Pointée du doigt, la nouvelle carte scolaire prévoit des fermetures de classes dans les RPI en particulier. Colère…

Associations et élus dans l'atrium (© Nicole Bertin)
• Rat de ville et rat des champs ?

Au XVIIe siècle, Jean de La Fontaine contait en une fable célèbre les différences subtiles qui existent entre les deux conditions. De nos jours, la situation n' a guère évolué puisque les communes rurales, frappées par les baisses de subventions, ont des difficultés à survivre sans augmenter la fiscalité locale. L'objectif recherché est de réduire leur nombre, mais elles n'ont pas l'intention de se laisser faire. Leur flambeau, c'est l'école, symbole de la vie et surtout de l'avenir. Présentée récemment, la nouvelle carte scolaire fait grincer des dents avec des fermetures de classes annoncées du côté de Saint-Jean d'Angély et dans le Sud Saintonge.
Lundi matin au Conseil départemental à La Rochelle, un haut fonctionnaire (du Val de Saintonge) a été pointé du doigt pour avoir tenu des propos « extrêmement choquants » sur les RPI, style « territoire d'anciens agriculteurs, maçons et manœuvres, voire d'arriérés » (on apprendra par la suite que cette personne, dont le nom a été cité dans la presse quotidienne, a démenti avoir tenu des paroles aussi dégradantes).

Plus généralement, Dominique Bussereau estime qu'au moment où le Gouvernement se targue d'avoir créé des postes dans les écoles, elles sont au contraire victimes d'une logique arithmétique implacable. D'où cette question récurrente : favorise-t-on le milieu urbain plutôt que la ruralité ?  Il propose la mise en place de protocoles de ruralité, comme dans d'autres départements.
Fabrice Barusseau monte au créneau pour défendre le RPI d'Aumagne Anjac Authon Ebéon, de même que Francis Savin pour le RPI de Boresse, Martron et Neuvicq. Michel Doublet, président de l'Association des Maires, est favorable aux protocoles de ruralité et regrette les « propos maladroits » prononcés par ce représentant de l'Education Nationale, irresponsabilité que les élus voudraient voir sanctionnée. « L'école est l'âme d'une commune à préserver » dit-il.



Au sujet ce haut fonctionnaire qui s'avère était une dame, cette dernière écarte les insinuations grossières qui lui ont été attribuées. « Quand on rapporte des propos qui sont censés avoir été prononcés publiquement, il faut vérifier l'information auprès de plusieurs sources » considère un observateur. Le préfet, quant à lui, a souligné de telles déclarations, si elles sont avérées, « ne reflètent en rien la position de l'Education Nationale, de la Direction Académique et de l'Etat ».

• SOS RSA : Le volet social devenant très lourd pour les départements, plusieurs d'entre eux n'ont pas assuré les versements en novembre et décembre. Le relais a été pris par les CAF, lesquelles n'ont pas encore été compensées. Dominique Bussereau, qui préside l'Association des Maires de France, espère une amélioration de la situation. Rien n'est simple : ou l'Etat redonne des marges de manœuvre, ou le nombre d'allocataires sera observé  à la loupe. Une aide est demandée pour l'exercice budgétaire 2016.

Dominique Bussereau aux côtés du préfet Eric Jalon
• A 831 : Cette autoroute verra-t-elle le jour ? La mise en place d'un protocole est prévue fin avril.

• Développement économique : Le développement économique incombe désormais à la Région, ce que regrette le Département qui souhaiterait rester associé. Une lettre sera adressée en ce sens au Gouvernement.

• Aides indirectes au cinéma ? La Charente-Maritime soutient financièrement les tournages cinématographiques. Or, voilà que ces subventions sont considérées comme des aides indirectes aux entreprises de production. Dominique Bussereau n'est pas d'accord. Quand un film est tourné dans le département, il profite à son rayonnement ! ll rencontrera prochainement Jean-Michel Baylet et Audrey Azoulay afin que la Charente-Maritime puisse continuer à jouer ce rôle auprès du CNC.

• Schéma départemental d'accessibilité des services : Sont concernés dans cette étude les service publics, trésoreries, gares, postes, hôpitaux, services de l'Etat en général, mais aussi commerces de la vie quotidienne. L'objectif est de bâtir un schéma efficace. Le dossier est suivi de près par Eric Jalon, nouveau préfet. Les préfectures se sont recentrées sur leurs missions ADN, l'accueil des citoyens étant privilégié. On peut donc espérer que les petites sous-préfectures, donc celle de Jonzac longtemps menacée de fermeture, resteront ouvertes.

Pont de l'Ile d'Oléron : payant ou gratuit ?

La mise en place d'une écotaxe, sous forme de péage à l'entrée du pont, est dans l'air du temps. Le produit financier recueilli - comme sur Ré ou Aix - servira à protéger l'environnement et les milieux sensibles. La population de l'Ile sera consultée pour savoir si elle est ou non favorable à cette possibilité. Un groupe de sages (Bernard Grasset, Christian Leyrit, Philippe Marchand et M. Faucher) est chargé d'élaborer le document soumis aux électeurs en faisant ressortir objectivement les avantages et les inconvénients. Le scrutin devrait avoir lieu le 26 juin. « Quel que soit le résultat, nous en débattrons à l'automne » explique Dominique Bussereau (notons qu'une consultation semblable auprès des citoyens aura lieu pour l'aéroport de Notre Dame des Landes en Loire Atlantique).
Le sujet a provoqué de nombreuses réactions dont celle de Pierre Malbosc au nom des Radicaux de gauche : « Oléron n'a plus de péage depuis 25 ans. On ne peut pas tout ramener à l'argent. Il faut se soucier des retombées économiques d'une telle décision. De plus, faut-il limiter la consultation aux seuls Oléronnais ? »

Michel Parent, élu de l'Ile d'Oléron, favorable à l'écotaxe
Les insulaires, par contre, sont favorables à l'ecotaxe. Michel Parent et Lionel Quillet privilégient la protection des espaces naturels fragiles. Le touriste peut parfaitement laisser sa voiture à l'entrée du pont et prendre une navette. Les personnes qui vivent sur l'île ont bien sûr un autre point de vue ; elles doivent pouvoir se déplacer sur le continent. L'ostréiculture, par exemple, y est prospère. Le devenir d'Oléron est en jeu : ayant un rôle à jouer car elle dispose de nombreux attraits, doit-elle tout laisser à l'Ile de Ré, prisée de la jet set parisienne ? La campagne électorale ne devrait pas manquer d'animation !
Lionel Quillet rappela que l'écotaxe appliquée aux véhicules n'est pas « une dîme ». Et les Rochelais, qui critiquent parfois la somme à acquitter à l'entrée du pont de Ré, sont les premiers à passer le week-end dans l'île, heureux d'y trouver une nature intacte et des infrastructures de qualité.
Porte parole du PS, Mickaël Vallet pense qu'il faut réfléchir à long terme en pensant à l'économie oléronnaise. Il sort des cartons une "vieille" réflexion de Dominique Bussereau au sujet du pont du Martrou qui fut payant à une époque.
Reste l'écotaxe sur les poids lourds qui a vécu ce qui vivent les roses, mais là est un autre sujet.

Les représentants du Conseil départemental "Jeunes" étaient présents dans la rotonde
• Les aéroports : Rochefort et la Rochelle pourraient être gérés par un syndicat mixte, ce qui permettrait de sauver ces deux structures qui voient transiter un nombre conséquent de passagers et contribuent au développement touristique du département. Alain Rousset, président de la Région, a été sollicité. Il devrait donner sa réponse avant la fin de l'année.  Que la Charente-Maritime possède deux aéroports voisins soulève des questions, ne serait-ce qu'en matière de gestion.
« Un syndicat mixte dès le 1er juillet n'est-il pas prématuré quand Alain Rousset ne donnera sa réponse que fin 2016 » s'interroge Marylise Fleuret Pagnoux. Bonne question en effet.

• Représentation du Département à Bordeaux : Dominique Bussereau souhaite que la Charente-Maritime soit en liaison étroite avec la région ALPC (idem à Bruxelles avec le Parlement Européen). D'autres départements sont intéressés par cette démarche. Pour cela, il faut louer un local et recruter du personnel (hors partis politiques). Cette idée est contestée par certains élus : « vous ne pouvez pas dire à la fois que nous sommes en période de restriction et créer de nouvelles dépenses ». « Il ne s'agit pas d'un ambassade. Nous avons tous envie de travailler sérieusement avec la nouvelle Région » rétorque Dominique Bussereau. Lequel en profite pour égratigner Ségolène Royal quant à sa façon de gérer le Poitou-Charentes…

• Trop de morts sur les routes : 61 personnes ont trouvé la mort sur les routes de Charente-Maritime en 2015. Des réponses rigoureuses et collectives sont à apporter à cette situation qui concerne également l'apprentissage de la conduite, donc les auto-écoles.

• L'au revoir à Michelle Cazanove : Sous-préfète de Saintes, les élus ont unanimement salué son travail à quelques jours de son départ à la retraite dans l'Aude. En l'attente de son successeur, Frédéric Poisot, sous-préfet de Jonzac, assurera l'intérim.

Au troisième rang à gauche, Michelle Cazanove

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