Jean-Claude Classique élu président de la CDA de Saintes : « Ne tombons pas dans le catalogue des bonnes intentions » Son opposante Laurence Henry charge une "génération de dinosaures"

Mercredi, la CDA de Saintes a élu son nouveau président, Jean-Claude Classique, après la démission de Jean-Philippe Machon de ce poste, quand ses vice-présidents ont rendu leur tablier. Le maire de Fontcouverte prend donc les rênes de la CDA avec l'espoir de fédérer les différents courants qui animent cette collectivité. Pas facile, il le sait...

Jean-Claude Classique, nouveau président de la CDA

Mercredi 18 h. On se presse dans la salle municipale de Chaniers où l'ancien maire Xavier de Roux aurait certainement du vague à l'âme en voyant les difficultés qui frappent la CDA. Lui-même ne s'entendait pas avec Jean Rouger, mais les choses allaient mieux avec Jean-Philippe Machon depuis son élection à la mairie de Saintes en 2014. Devenu président de la CDA, ce dernier s'est finalement incliné devant la pression de ses vice-présidents. « Impossible de travailler avec lui » disent-ils. Ils en ont démissionné. La tête du chef de file est donc tombée, mais les problèmes sont-ils résolus pour autant ?

Dans la salle, Jean-Philippe Machon

Sur ce chapitre, Jean-Claude Classique est réaliste. Il sait que la partie ne sera pas facile et c'est son adversaire à la présidence, la pétillante Laurence Henry, qui a dit tout haut ce que les gens pensent généralement tout bas. Jean-Claude Classique l'a écoutée avec attention. Certes, cette élue de l'opposition, qui portait un joli chemisier rouge, n'avait aucune chance de l'emporter. Après tout, elle avait des choses à dire et elle a pris son temps. Le président de séance, Jacki Ragonneau, maire de Luchat, a lui aussi été attentif et s'il estime que le discours de la jeune femme aurait du être plus concis, il n'en reste pas moins que "Laurence" les a tous bluffés par son aplomb et finalement son aisance. Maraîchère bio, habituée des marchés, elle a son franc-parler et défend la cause féminine. Qu'a-t-elle dit ? Qu'un groupe confisquait le pouvoir ; qu'il y avait encore une génération de dinosaures en politique qui se croyait au dessus des lois et qu'elle aurait bien aimé que Jean-Claude Classique, interviewé sur France Bleu le matin même, ait une personne pour lui apporter la contradiction. Elle croit au vivre ensemble, à la démocratie et regrette cette situation inédite que vit la CDA. « On est ensemble depuis deux ans, on se connaît. Le collectif, c'est 70 élus » lance-t-elle à l'assemblée. Elle parle longtemps et dans la salle, des mouvements d'humeur apparaissent.
Le vote arrive et c'est Jean-Claude Classique qui est élu avec 42 voix tandis qu'elle remporte 15 suffrages (un blanc et trois nuls).

Laurence Henry, élue de l'opposition saintaise et membre de la CDA

Les opérations de vote

Jean-Claude Classique est ému. Il siège depuis longtemps et ne s'attendait pas à devenir président « parce que personne n'a voulu se présenter ». Il veut dépasser les clivages, faire la paix, retrouver cette sérénité qu'il a connue autrefois et qui lui convient. Il souhaite que la confiance revienne entre élus et administration. Les procédures engagées vont se poursuivre dont la mutualisation. Il admet que le bureau nécessitait une représentation plus large des sensibilités. « Nous avons besoin d'un débat éclairé au sein de notre assemblée sans tomber dans le catalogues des bonnes intentions. Saintes aura forcément un rôle, c'est la locomotive de notre territoire. Nous travaillerons main dans la main ». Des projets sont à mener à bien, Parc Atlantique, valorisation du gallo-romain, opportunité que peut apporter la LGV.  Il veut aussi développer l'économie et la fin de Saintronic, société à laquelle il a appartenu, le navre. Bref, « il n'a aucune ambition personnelle si ce n'est de remettre la machine en marche ». Certains estiment qu'il aura besoin de courage, les tensions qui agitent la CDA sont encore très vives. Présent dans la salle et apaisé, Jean-Philippe Machon en sait quelque chose...

Jean-Claude Classique et Jean-Philippe Machon : la paix ?

Suivirent les élections des vice-présidents : 1 Frédéric Neveu, chargé des transports (53 voix) ; 2 Eric Pannaud éducation jeunesse ; 3  Eliane Train. Tous les votes se faisant à bulletins secrets, l'intégralité des 15 vice-présidences, qui a pris beaucop de temps, sera communiquée rapidement. M. Rouet, adjoint au maire de Montils - qui était en charge des finances - a fait part de son regret de quitter le bureau (il n'a pas été sollicité). Il a rappelé qu'il avait aidé la CDA sur de nombreux dossiers dont celui du Palissy III. Une page se tourne...

Le doyen de la CDA Jacki Ragonneau

Jean-Claude Classique et deux vice-présidents Frédéric Neveu et Eric Pannaud

M. Rouet (Montils) a dit sa déception de ne plus être dans le bureau...