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samedi 29 août 2015

Université d'été du PS
Réchauffement climatique :
« En décembre à Paris, le monde
a rendez-vous avec son destin »

Vendredi après-midi à La Rochelle, la conférence de Paris sur les changements climatiques, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre prochains, a été au centre des premiers débats de l'Université d'été du PS. Aux côtés de Jean-Christophe Cambadélis, les partis de gauche ont exprimé leurs points de vue. 


L'arrivée de Jean Christophe Cambadélis en présence du maire 
de la Rochelle, Jean François Fountaine 
Ouragans, cataclysmes, pluies diluviennes, sécheresse, fonte des glaciers, les temps changent et les scientifiques s'accordent sur un point : il ne s'agit pas là des fluctuations habituelles de températures que la Terre a connues au cours de sa longue histoire. Les activités humaines sont à l'origine du réchauffement climatique dont nous sommes les témoins. COP21, grand sommet qui se tiendra dans la capitale en décembre, doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C.
Jusqu'à présent, les décisions prises par les gouvernements étaient auréolées de bonnes intentions, mais qu'en était-il vraiment dans les actions entreprises ? Ce vaste sujet a été abordé vendredi lors d'une table ronde regroupant les représentants des partis de gauche autour du PS. Une alliance réunissant « tous les forgerons » comme les appelle Jean Christophe Cambadélis.

• A la tribune, le Premier Secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, Emmanuelle Cosse, Jean-Michel Baylet, Alain Pagano, Jean-Luc Laurent, Jean-Luc Bennahmias, Jean-Noël Carpentier, Corinne Lepage et Yves Pietrasanta représentant Europe Écologie Les Verts, le Parti radical de gauche, le Parti communiste, le Mouvement Républicain et Citoyen, le Front démocrate, le Mouvement des Progressistes, CAP 21 et Génération Ecologie.
La Gauche réunie autour d'un sujet crucial pour le devenir de l'humanité : le climat. 
Il dresse un constat réaliste et inquiétant : « notre planète est le théâtre de changements radicaux. Nous payons aujourd'hui la facture écologique de la révolution industrielle. Si nous n'y prenons pas garde, la température moyenne pourrait augmenter de 1,4 à 5,8 degrés d’ici la fin du XXIe siècle et la mer monter de 80 centimètres, situation qui mettrait en péril les populations côtières ». Par ailleurs, d'après le constant alarmant fait par le WWF, la Terre a perdu la moitié de ses espèces sauvages en 40 ans. « Ce n'est plus un compte à rebours, c'est un contre-la-montre » souligne le Premier secrétaire du PS. Pour lui, l'heure n'est plus « aux chichis » ! Parmi les pistes envisagées, « se désintoxiquer des combustibles fossiles », les pays riches s'étant engagés à verser 100 milliards de dollars aux pays pauvres à partir de 2020.
La COP21 doit être « un succès mondial », les USA et la Chine ayant adressé des signes encourageants en ce sens. « Le monde y a rendez-vous avec son destin. Paris est le sommet de la dernière chance pour la survie de la planète. L'échec des négociations n'est pas une option car il constituerait un suicide. Ce sommet n'est pas le point de départ, mais d'arrivée. Si nous parvenons à un accord, ce sera un grand pas pour l'humanité ». Des mots volontairement percutants dans une atmosphère surchauffée. Oui, le réchauffement climatique est bien là, y compris à La Rochelle où l'on dépasse allègrement les 30 degrés !

Pour Corinne Lepage, les citoyens n'ont pas attendu les partis politiques 

Ancien ministre de l'environnement, Corinne Lepage, du Rassemblement citoyen-Cap21, admet que les choses n'avancent pas aussi rapidement qu'elles le devraient : « j'ai vécu cinq sommets climatiques en tant que députée européenne et c'est difficile. Le succès du prochain sommet n'est pas une affaire de nations, il est de la responsabilité de chacun d'entre nous pour l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants ». Sur le terrain, de nombreuses actions résultent des associations qui travaillent en partenariat avec les collectivités : « les partis politiques ne font que suivre ce que fait la société civile ». Applaudissements d'une partie de la salle.
Corinne Lepage a été chargée par Ségolène Royal de proposer 100 mesures concrètes pour « dessiner l’économie du nouveau monde ». Après celles de 1789 et de 1948, pourquoi pas "une déclaration des droits de l'humanité" ? Il reste à « retrousser ses manches » quand les Verts, malgré leur bonne volonté, ne parviennent pas à conduire une action commune.

Yves Pietrasanta, président de Génération Ecologie, a également participé à de nombreux sommets climatiques dont celui de Rio en 1992. Il propose, quant à lui, "une déclaration de l'homme et de la nature". « L'Occident a atteint son seuil de développement de croissance. Nous sommes au pied du mur »…

Jean-Luc Bennahmias, président du Front Démocrate, salue le travail engagé par Ségolène Royal, Laurent Fabius et Laurence Tubiana. « En une quinzaine d'années, les changements climatiques sont bouleversants, bouleversifiants pour employer des termes comme Ségolène Royal. L'Europe doit prendre ses responsabilités» remarque-t-il.
Même ton au Mouvement des Progressistes (créé par Robert Hue) : « la loi sur la transition énergétique française reste l'une des plus offensives ». Et de pointer du doigt les lobbys qui veulent tout "financiariser" « y compris l'air qu'on respire s'ils le pouvaient ».
Pour Alain Pagano du Parti communiste, il faudrait aller plus loin en favorisant le train et en proposant la gratuité des transports en commun.
Le Mouvement Républicain et Citoyen affiche, quant à lui, sa préférence pour le nucléaire « l'un des rares fleurons de notre industrie », position qui suscite des réactions. Les centrales émettent « peu de gaz à effet de serre et le coût de l'énergie est abordable ». Certes, mais la réalité de Tchernobyl et de Fukushima laisse tout de même méditatif. Imaginez un problème grave à la Centrale du Blayais ; les grands vins de Bordeaux seraient concernés, sans oublier la pêche, l'ostréiculture, le tourisme, carte maîtresse de la Charente-Maritime, et bien sûr les habitants des périmètres contaminés.


Président des Radicaux de Gauche, Jean-Michel Baylet prêche l'unité indispensable « pour aller au combat et faire barrage au Front National ». En ce qui concerne la COP21, le PRG s'inscrit dans les grandes lignes du PS : « ensemble, nous sommes la Gauche » dit-il en rappelant que la lutte contre le réchauffement climatique passe avant les intérêts et querelles intestines des partis.

Le mot de fin est laissée à Emmanuelle Cosse d'Europe Ecologie les Verts : « Nous vivons à crédit une bonne partie de l’année, consommant plus que notre planète ne peut produire. La première partie de l’année en France aura été celle du mois le plus chaud jamais enregistré et celle du record de dividendes distribués aux actionnaires. Coïncidence ? Je ne crois pas. La clé d’un accord décisif à Paris, c’est le financement par les pays du G20, principaux responsables du dérèglement climatique, de la solidarité avec les pays, essentiellement du Sud, qui en sont les premières victimes. Or, sans taxe sur les transactions financières, sur laquelle la France freine sous le poids du lobby bancaire, et sans harmonisation européenne permettant de remettre au service du bien commun les sommes gigantesques qui échappent aux fiscalités nationales, le Fonds vert pour le climat ne sera pas suffisamment alimenté. L’Etat doit mettre sa puissance d’investisseur au service d’une reconversion écologique en tenant la promesse présidentielle de supprimer tout soutien financier à la construction de centrales à charbon à l’étranger et en assumant son rôle d’Etat stratège, actionnaire clé des grands groupes énergétiques et automobiles pour mettre la France et l’Europe sur la voie de la nouvelle révolution industrielle ». Vaste programme.

Parmi les invités, Anne Hidalgo, maire de Paris, au premier rang

• « 4000 participants, 70 débats dont 10 assemblées plénières, 50 ateliers, 10 conférences et 100 intervenants extérieurs » : c’est ainsi que David Assouline a ouvert l'édition 2015 de l’Université d’été du PS 



• Ne pas retenir que les petits mots assassins : c'est le souhait de David Assouline quant à cette université d'été où la veille, l'insinuation d'Emmanuel Macron sur les effets des 35 heures de Martine Aubry a mis le feu aux poudres lors du congrès du MEDEF. Cette stratégie peut s'expliquer : d'un côté, Manuel Valls critique cette intervention et maintient un dialogue de gauche qui rassure les militants ; de l'autre, Emmanuel Macron séduit une frange plus centriste. C'est assez bien joué puisque le lendemain, tout le monde est sur la ligne de l'unité !

• Jean-Luc Bennahmias a tenu à rassurer le public au sujet des Verts : « ces partis font de l'écologie et nous nous aimons tous » ! Enfin presque ! François de Rugy et Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, viennent de quitter EELV, parti qualifié "d'astre mort". Jean Vincent Placé souhaite fédérer différents courants écologistes, notamment Génération Ecologie et le Front Démocrate et créer, avec Yves Pietrasanta et Jean-Luc Bennahmias, un grand mouvement de l'écologie réformatrice « et pas une écologie sectaire tournée vers l'extrême gauche, comme c'est le cas actuellement ». Objectif : entrer au gouvernement par la petite porte en faisant allégeance au PS, ce qui éviterait d'en sortir par la grande en obtenant un score trop faible aux Présidentielles de 2017.

•  A quelques mois des élections Régionales, les partis de gauche veulent se serrer les coudes quand deux grandes régions, au Nord et dans le Midi, pourraient tomber dans l'escarcelle du Front National.

•  Le maire de La Rochelle, Jean François Fountaine, soutient Alain Rousset : dans son discours d'ouverture, Jean François Fountaine n'a pas caché qu'il soutiendrait la liste d'Alain Rousset aux Régionales de décembre 2015. A ce jour, les négociations avec les composantes de la gauche au sein de cette liste sont toujours en cours.


•  Alain Rousset, chef de file des Socialistes de la nouvelle Région Aquitaine (dont on attend le nom de baptême !) aux côtés des PRG Benoît Biteau, conseiller régional sortant, Soraya Ammouche, élue rochelaise.


•  La Rochelle, ville verte dans les pas de Michel Crépeau : le centre ville est désormais piétonnier, une expérience intéressante qui permet de se balader tranquillement ! Moins marrant pour le stationnement des automobilistes...


•  Vivre avec son temps : Les jeunes Radicaux de gauche ont traité de sujets "ambitieux", légalisation cannabis et logement des jeunes en présence de leur présidente Géraldine Guilpain.

Jean-Michel Baylet, président des PRG, est à nouveau candidat à ce poste (élection du congrès de Montpellier)

Ouverture de l'Université d'été du PS La Rochelle © Nicole Bertin

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