L'honorable Macron, dans un inventaire à la Prévert, s'est mis en tête d'apporter un certain nombre de réformes ponctuelles pour tenter, après bien d'autres, de débloquer un quotidien parfois ubuesque fait de suréglementations glanées au gré des humeurs des élus et des fonctionnaires.
Bien entendu, il aura fallu deux cent heures de discussion à l'Assemblée pour répondre aux amendements de tous les lobbys à la manœuvre pour sauvegarder telle ou telle situation et des milliers d'amendements pour conserver une complexité suffisante à l'application des nouvelles dispositions. C'est ce qui arrive généralement lorsqu'un gouvernement veut simplifier quelque chose, même s'il décide de le faire par ordonnance.
Mais plutôt que de saluer cette bonne volonté réformiste, une poignée de députés socialistes se sont mis à faire du dogme et dans le dogme, ils sont excellents ! Ils sont tombés sur l'affaire de l'ouverture des commerces le dimanche qui défraye la chronique depuis des années. Pour eux, le repos dominical de notre sainte Mère l'Eglise doit être aussi intangible que le sabbat. Un jour où rien ne bouge.
Le repos dominical, c'est un peu comme le Carême, ça se pratique moins à cause des promeneurs, des touristes et de l'humeur du siècle. Alors, à l'Assemblée, on s'est écharpé sur cette affaire au point que le Gouvernement risquant de perdre sa majorité a utilisé l'article 49.3 de la Constitution tandis que l'opposition déposait une motion de censure ! C'est-à-dire le grand jeu parlementaire, l'appel de la Veuve que l'on dégaine les grands jours.
Tout ça est évidemment ridiculement exagéré. Le mode de vie des Français et les avancées sociales n'étaient pas menacées. La Droite aurait pu voter la plupart des dispositions qu'elle avait d'ailleurs dans ses cartons, mais il fallait montrer au monde que la France ne supportait pas la moindre réforme et qu'elle était bien la gardienne des tables de la loi du Socialisme universel dont Martine Aubry est l'une des vestales. Hollande a été incapable de faire la fameuse synthèse et Vals a caricaturé son célèbre mouvement de menton.
Imaginons ce que va donner la grande réforme de la gestion du territoire de la République ! Le Sénat a accouché d'une souris en maintenant les départements au sein de grandes régions qui n'ont aucune légitimité historique ou géographique. On a même augmenté le nombre des conseillers départementaux que l'on va élire sans connaître les compétences et le rôle qu'ils auront. Personne ne sait ce que l'Assemblée fera de ce texte supposé alléger les dépenses publiques, et malheureusement tout est à l'avenant.
Notre Président passe sa vie dans les cimetières et s'est découvert un esprit guerrier. La France reste un formidable pays, mais il faudrait que les citoyens prennent le pouvoir...
Xavier de Roux
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