Francis Savin : Le troisième homme de Haute Saintonge ? « Je ne suis pas un cador qui se passe de la pommade, mais un élu de proximité »

S’il remporte les élections départementales sur le nouveau canton de Montendre/Montlieu/Montguyon, Francis Savin, candidat en binôme avec Brigitte Rockvam, deviendra-t-il le troisième homme, c’est-à-dire celui qui comptera dans la Communauté de Communes de Haute Saintonge aux côtés de l’ex-sénateur Belot (UMP) et du nouveau sénateur Lalande (PS) ? Il semble, en tout cas, vouloir apporter sa pierre à l'édifice. Il l’a dit mardi soir à Montendre lors du lancement de sa campagne.

Francis Savin aux côtés de Brigitte Rokvam, Brigitte Quantin et Bernard Seguin

Casquette, pull rouge (couleur de l'arène) Francis Savin ne s’attendait pas à vivre une élection départementale aussi difficile. Il commence à en avoir l’habitude. La dernière fois, il avait affronté le maire de Saint-Aigulin, Alain Chiron, et s’était imposé sur le canton de Montguyon alors que sa victoire n’était pas inscrite dans les astres.
Cette fois-ci, les socialistes ont compliqué la donne en redécoupant les cantons. De Montendre, Montlieu et Montguyon, ils n’ont fait qu'un vaste canton qui présente un avantage : il sera le plus représentatif en nombre de communes au sein de la CDCHS. Cette communauté a été, jusqu'alors, la chasse gardée du maire de Jonzac, Claude Belot, qui accomplit ses derniers mandats de premier magistrat et président de l'intercommunalité. Les années à venir seraient donc ouvertes, enfin normalement !

Devant un public qui aurait pu être plus nombreux - question de communication - Francis Savin a présenté ses colistiers Brigitte Rokvam (Montlieu), Brigitte Quantin (Saint-Aigulin) et Bernard Seguin (Messac). « Pourquoi commençons-nous par Montendre ? » remarque-t-il, « tout simplement parce qu'on me reproche d’avoir oublier Montendre parmi les candidats » (traduire l'absence de Marie Gruel, chef de file de l'opposition à Bernard Lalande). « Le canton de Montendre ne se résume pas à la ville centre ; il y a des communes alentours, d'où le choix du maire de Messac ».
Francis Savin apprécie la cité des pins (où il a longtemps travaillé au Crédit Agricole). « Bernard Lalande lui-même reconnaît que je suis Montendrais d'adoption ! Si je suis élu, j'y tiendrai personnellement les permanences ». Voilà qui est dit.
Il détaille les actions qu'ils a menées durant son mandat : « je ne suis pas dans une démarche politicienne et je ne veux pas déshabiller Pierre pour habiller Paul, d‘où notre slogan "Les trois monts solidaires" ». Le nouveau canton se trouve aux portes de Bordeaux, ville en plein essor, et de la future grande région Aquitaine : « si la richesse vient, elle sera dans les Trois Monts ! ». Il veut aussi s’affranchir des appartenances politiques. Certes, il appartient à la majorité départementale de Dominique Bussereau, mais il lui arrive d'abonder dans le sens de la gauche quand les dossiers sont porteurs : « je pense d’abord aux administrés ».

Il s’est largement impliqué dans le domaine social (maison de retraite de Montguyon, hôpital de Boscamnant). Prochainement, un établissement de neuf places, destiné aux enfants en difficulté, verra le jour à Montendre (en partenariat avec une structure à Meschers). A l'EHPAD des Deux Monts, le successeur d'Yves Poujade sera prochainement désigné.
« Le chapitre social occupe 60% du budget du Conseil général. Il est important, même si nous ignorons les compétences exactes que gardera le Département. Il y aura vraisemblablement les collèges, nous en avons quatre, les routes, le service d'incendie et de secours. Au Département, il n'y a pas de réserve parlementaire, mais des aides aux petites communes ». Pour dynamiser la région, il estime que le laryrinthe de Montendre aurait dû être réalisé beaucoup plus tôt.
Les sujets ne manquent pas : économie, maillage médical, commerce, agriculture, LGV, tourisme, transport en milieu rural, installation de jeunes médecins (les deux premiers sont au cabinet de Montlieu, successeurs du dr Laubie). A ce sujet, le Département, pilote dans le domaine, aide financièrement les étudiants durant leurs trois années d'internat. En contre-part, ils doivent s'installer en Charente-Maritime. Une action à souligner.

Dans son discours, Francis Savin se veut accessible et précis : il souhaite la plus grande transparence, « qu'on puisse travailler et échanger des idées, sans se faire rabrouer, dans un seul but : que les dossiers avancent ». Avec une répartition plus équilibrée des aides allouées à chaque territoire. Il défendra les projets montendrais : « c'est vrai qu'il faut monter au créneau. Mais quand les résultats sont là, ils profitent à tous ». D'ailleurs, il joue la carte locale : « je défends les commerces. Pour mes imprimés électoraux, je fais travailler les gens du coin ». Et de conclure : « je ne suis pas un cador qui se passe de la pommade, mais un élu de proximité. Je travaille avec des colistiers motivés ». Prochain rendez-vous le 19 mars à Montendre où une présentation des projets aura lieu.

• Francis Savin est revenu sur les modalités du vote (22 et 29 mars) : « il faudra expliquer aux électeurs ce qu'est le périmètre du nouveau canton, de même que le binôme homme/femme qui est une nouveauté. Les socialistes ont découpé les cantons de manière totalement arbitraire. Thénac, par exemple, est une aberration. Personne n'a tenu compte des recours que nous avons déposés ».

  Francis Savin : « les hommes forts, ce sont les élus 
qui défendent leur territoire » 

• Au sujet du Front National : « Je respecte les gens qui votent FN. S'ils font ce choix, c'est que nous n'avons pas été bons quelque part. Je ne diabolise pas ce parti, je préfère ne pas en parler ».