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mardi 30 décembre 2014

Charente-Maritime: en 2014, plus de 3,8M€
de subventions aux petites communes

La session d’hiver du Conseil général,  qui s’est tenue en décembre sous la présidence de Dominique Bussereau, a adopté la modification budgétaire n°4 qui s’équilibre à 2,9M€, ce qui porte le montant total du budget principal du Département pour 2014 à 1,025 milliard d'euros. 
L’Assemblée départementale a signé le protocole-cadre du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) 2015-2020 et ses pièces annexes. Ce rapport fait suite à une "communication" du Président dans laquelle il est noté avec satisfaction que le volume de crédits mobilisés par l’Etat et la Région s’élève à plus de 1 milliard d’euros. 


Le Conseil général connaîtra au printemps 2015 une petite révolution avec la parité dans l'hémicycle...


■ PROTECTION DU LITTORAL – Un rapport avait pour but de présenter un bilan des opérations réalisées dans le cadre de la protection du littoral depuis la tempête Xynthia (28 février 2010), ainsi que l’avancement du Plan digues. Une motion a été adoptée (voir encadré)
. Le Département de la Charente-Maritime, qui considère que "l’impératif de sécurité des personnes et des biens" exige une protection efficace du littoral, qui constitue une priorité, demande à l’Etat d’appliquer les procédures simplifiées pour toutes les opérations labellisées et d’en raccourcir les délais d’instruction ; 
 de mener une politique de prévention des risques de submersion marine s’appuyant sur une vision partagée et réaliste des risques ; 
 de procéder à la reprise des cartes d’aléas et documents présentés dans le cadre d’une réelle concertation avec les élus. 


■ L’HERMIONE – le Département sera l’un des partenaires financiers du "Grand départ" de l’Hermione pour le Nouveau Monde, le 18 avril 2015, et de la "Traversée" de l’Atlantique. Le Département de la Charente-Maritime, la Ville de Rochefort, la Communauté d’agglomération Rochefort-Océan et la Région Poitou-Charentes ont constitué un "pool de collectivités" dont les objectifs sont d'optimiser les budgets alloués aux deux événements ;
 promouvoir les territoires concernés en France et à l’étranger. 


■ SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DU TOURISME 2015-2020 – Ce schéma retient 3 orientations stratégiques : 
 Performance et gain d’attractivité ; Performance et excellence numérique ; Performance et recherche de croissance. 
 Ces orientations sont complétées par des "thématiques transversales prioritaires" : le Vélotourisme, les activités de loisirs pour les familles, le label Tourisme et Handicap, la recherche de la satisfaction optimale des clients.
Le Département accompagne Charente-Maritime Tourisme dans l’élaboration et la mise en œuvre de ce schéma qui a été validé par le Conseil général.

■ SOUTIEN À LA FILIÈRE CONCHYLICOLE – Deux subventions sont votées pour soutenir les opérations de communication du Groupement Qualité " Huîtres Marennes-Oléron" et de l’association des producteurs de moules de filières Label Rouge des Pertuis 
(APROFIL). 


■ AIDES AUX ENTREPRISES – Différentes interventions du Département en faveur d’entreprises ont été adoptées. Sont ainsi accordées des avances remboursables de 120 000€ à la société Ocqueteau (industries nautiques) au Château d’Oléron, de 280 000€ à la société SM France (équipements d’hôtellerie et de restauration) à Rochefort 
 et une subvention de 300 000€ pour contribuer à la construction d’un bâtiment destiné à être loué à la société Métal-Chrome (traitement de surfaces en aluminium et application de peintures sur les grandes pièces d’avions) à Rochefort. 


■ TRAIN DES MOUETTES – L’année 2014 a été marquée par un trafic record ; le Département poursuit son soutien à l’association Trains et Traction qui exploite et anime le Train des Mouettes. Le Conseil général a décidé de lancer la tranche conditionnelle du marché public et de voter les autorisations d’engagement complémentaires. 


■ COLLÈGES – Une autorisation de programme de 4,5 M€ est votée au titre du programme de "grosses réparations", qui concerne l’ensemble des collèges publics de la Charente-Maritime. Les participations obligatoires du Département aux dépenses de fonctionnement des collèges privés ont également été votées. 


■ ENFANCE / JEUNESSE – Le dispositif Horizon Vacances Jeunesse, qui permet de proposer ses séjours de vacances à des jeunes Charentais-Maritimes âgés de 6 à 16 ans, est reconduit en 2015. Un crédit d’un montant de 100 000€ a été voté.


■ PETITE ENFANCE - Une "aide à l’ouverture" est votée en faveur de la Maison d’assistants maternels "Les canailloux à la campagne" de Saint-Romain-de-Benêt. 


■ PARTENARIATS SPORTIFS ET CULTURELS – En 2015, le Département sera partenaire de manifestations sportives et culturelles importantes : 
 la Semaine olympique française de voile, en octobre ; 
 l’Open de golf "Charente-Maritime, La Rochelle, Ile de Ré", en avril, à Marsilly ; 
les Francofolies de La Rochelle (du 10 au 14 juillet) ; les spectacles et animations programmées dans le cadre du festival Sites en 
Scène. 


■ RÉSERVES DE SUBSTITUTION – Le syndicat mixte initié par le Département est créé par arrêté préfectoral le 1er janvier 2015. Une aide exceptionnelle de 50 000€ est votée pour assurer son démarrage. 


■ REVITALISATION DES PETITES COMMUNES – 64 rapports concernant 38 Communes ont été adoptés, pour un montant total de 1,189 M€.
Les Communes concernées par la Commission permanente de décembre sont : Annepont, Antezant-la-Chapelle, Barzan,
Beauvais-sur-Matha, Beurlay, Le Bois-Plage-en-Ré,
Contré, La Couarde-sur-Mer, La Croix-Comtesse,
Floirac, Gémozac, Le Gicq, Le Gué d’Alleré, La Jarrie, La Jarrie-Audouin,Jonzac, Landes, Migré, Les Nouillers, Orignolles, Pommiers-Moulons, Prignac, Saint-Clément-des-Baleines, Saint-Genis-de-Saintonge, Saint-Hippolyte, Saint-Léger, Saint-Martial-de-Mirambeau, Saint- Martial-sur-Né, Saint-Porchaire, Saint-Sauveur d’Aunis, Saint-Seurin-de-Palenne, Sainte- Marie-de-Ré, Sainte-Radegonde, Salignac-de-Mirambeau, Siecq, Taugon, La Vergne et Villars-les-Bois. Pièce maîtresse du dispositif de solidarité territoriale, le Fonds départemental d’aide à la revitalisation des petites Communes permet aussi de soutenir l’investissement et l’emploi. En 2014, le montant des subventions attribuées s’élève à plus de 3,8M€.

 ■AIDE AUX ÉCOLES – Plusieurs programmes importants de construction et/ou de restructuration de locaux scolaires sont financés dans les Communes d’Arvert, Benon, Clavette, Echillais, Ferrières-d’Aunis, Saint-Martin-de-Ré, Salignac-de-Mirambeau et La Vallée. Le montant total des subventions s’élève à 882 572€. Il dépasse 2M€ pour l’ensemble de l’année 2014.

■ LOGEMENT EN MILIEU RURAL – Des subventions, pour un montant total de 28 893€, sont votées en faveur des Communes d’Aigrefeuille d’Aunis, Antezant-La Chapelle, Cressé, Meursac, Montpeller-de-Médillan, Saint-Georges-du-Bois et Saint-Savinien-sur-Charente pour des travaux de réhabilitation de logements communaux. Dans le cadre du Fonds départemental d’aide au logement en milieu rural, le montant des subventions attribuées en 2014 s’élève à plus de 286 000€.

■ ÉQUIPEMENT TOURISTIQUE DES PETITES COMMUNES – Des subventions sont octroyées aux Communes du Château d’Oléron, de Chermignac et de Trizay.
 Leur montant total s’élève à 66 266€. Pour 2014, ce montant atteint 233 666€

■ AIDE À L’IMMOBILIER D’ENTREPRISE – Dans le cadre du Fonds départemental d’aide à l’immobilier d’entreprise (FDAIDE), le Département finance la construction ou la restructuration de bâtiments à Surgères, Aytré et Salles-sur-Mer et l’aménagement d’une zone d’activités communautaire à Beurlay. Le montant total des subventions s’élève à 597 316€. En 2014, plus de 2,5M€ de subventions ont été attribuées dans le cadre de l’aide aux bâtiments industriels et aux zones d’activités.

■ SOUTIEN À L’OSTRÉICULTURE – Au titre du dispositif de compensation d’exonération des redevances d’occupation du domaine portuaire départemental, plusieurs subventions sont votées en faveur des Communes d’Hiers-Brouage, Dolus d’Oléron (ports d’Arceau et de La Baudissière) et du Château d’Oléron (ports du Château et d’Ors).

■ ASSAINISSEMENT – Le Département finance la construction d’une station d’épuration à Saint-Hilaire-de-Villefranche et les travaux d’aménagement de la station d’épuration de Meursac. Des subventions sont ainsi accordées au Syndicat des eaux de la Charente- Maritime d’un montant de 474000€ (Saint-Hilaire-de Villefranche) et de 232 000€ (Meursac).

■ EQUIPEMENT RURAL – Plusieurs programmes de travaux sur des ouvrages hydrauliques et d’entretien de réseaux sont subventionnés. Le montant total de ces subventions s’élève à 844 099€

■ POLITIQUE DE L’ÉNERGIE – Des subventions sont accordées aux Communes de Gémozac, Le Fouilloux et Soubran. La Commission permanente a également approuvé la Charte de partenariat entre le Département de la Charente-Maritime et l’Observatoire régional de l’énergie et des gaz à effet de serre pour la période 2014-2020.

■ COLLÈGES – Le programme des nouvelles études menées au titre de l’amélioration énergétique a été approuvé. Le concours financier du Fonds régional d’excellence environnementale sera sollicité.

■ PETITE ENFANCE – Deux subventions d’un montant de 10 000€ chacune sont attribuées aux Communes de Vaux-sur-Mer et de Saint-Genis de Saintonge pour l’acquisition de matériel d’équipement des structures multi-accueil "Petit à petit" et "Bou’ Tchou". 

■ FONDS SOCIAL EUROPÉEN – Dans le cadre de la gestion de la subvention globale du Fonds social européen (FSE) pour la période 2014-2020, il a été décidé d’en individualiser l’attribution, pour un montant total de 840 000€, pour différentes actions d’insertion professionnelle menées en 2014.

lundi 29 décembre 2014

Elections territoriales sur le canton
de Chaniers : Jean-Michel Méchain (UDI)
dénonce les méthodes de l’UMP
que préside Dominique Bussereau

Cet homme de terrain, ancien colonel de gendarmerie, présent sur différents théâtres d’opérations dont ceux des Pays de l’Est, pensait ne pas être ignare en art de la guerre. Il reconnaît s’être trompé. Il est d’autres champs d’action où les stratégies qu’on apprend dans les écoles militaires sont opérationnelles. La politique par exemple. Il vient d’en faire les frais alors qu’il envisageait de se présenter, avec l’investiture de l’UDI, aux prochaines élections territoriales de Chaniers (mars 2015). « Le président Bussereau a-t-il peur de voir arriver dans son assemblée un ancien gendarme qui a eu à opérer dans la lutte contre la mafia au Kosovo ?» déclare-t-il. Explications...



En s’installant à Saintes, Jean-Michel Méchain n’a fait que retrouver le département où il a grandi. La Saintonge, son histoire, son patrimoine et aussi la ville de Saint-Savinien et les seigneurs d’Agonnay à qui il a consacré un ouvrage.
Le colonel a une belle écriture, un caractère entier et un goût marqué pour le monde artistique. Libre puisque retraité, il se sentait prêt à rejoindre le monde politique auquel il attache de l’importance. En effet, explique-t-il, « nous sommes à une époque charnière où les élus doivent être attentifs à leurs territoires, proches des habitants et agir dans la transparence ».
Il entendait se présenter aux élections territoriales sur le canton de Chaniers avec l'envie d’incarner une autre façon d’imaginer l'avenir. Consciente que la nouvelle classe politique est utile au renouvellement non seulement des hommes et des femmes mais des idées, l’UDI lui avait accordé son investiture.
Il s’était donc mis en quête d’une femme pour compléter le fameux binôme et de deux suppléants, dont l’un l’avait assuré de son soutien alors qu’il avait déjà été choisi par l’UMP pour conduire la liste de droite. Il s’agit du maire d’Aumagne qui fut, en la circonstance, victime d’une merveilleuse amnésie ! Bref, Jean-Michel Méchain avait aligné ses troupes et établi un pré-programme face à M. Barusseau, chef de file de la liste de gauche. Il était à la tâche jusqu’à ce que l’UMP départementale lui fasse comprendre qu’il n’était pas « son » heureux élu. Le vrai, celui qu’elle avait validé était le maire d’Aumagne, petite commune administrée par René Escloupier, ainsi présentée dans les guides :  « Aumagne est un petit village français, situé en Charente-Maritime. La commune s'étend sur 20,5 km² et compte 722 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2005. Avec une densité de 35,2 habitant par km², Aumagne a connu une nette hausse de 18,4% de sa population par rapport à 1999 ». Ce doit être ce formidable accroissement qui a convaincu l’UMP d’en recruter le premier magistrat !

Lors d’une entrevue avec les représentants de l’UMP, Jean-Michel Méchain a entendu leurs arguments et pourquoi ils ne voulaient pas de lui. Il aurait pu, comme la majorité des candidats en pareille circonstance, se taire pour ne pas faire d’histoire et sans doute par crainte d’éventuelles représailles… Mais il est un ancien militaire soucieux de vérité. C’est pourquoi il a décidé de porter son affaire au grand jour, tout simplement pour aider ceux qui subissent les pressions des grands partis qui les forcent à retirer leurs candidatures. Parce qu’ils ne correspondent pas au moule, qu’ils ont leurs propres personnalités et peuvent être en désaccord avec leur futur président.

Voici donc son histoire qu’il raconte avec une certaine tristesse face des méthodes qui l’ont surpris…

• Ses motivations : « L’enjeu de territoire est important. Deux raisons principales s’imposent d’emblée. Le nouveau canton de Chaniers s’articule autour de deux entités émergentes, la Communauté de Communes des Vals de Saintonge et la communauté d’Agglomération de Saintes. Les Pays, outils de contractualisation avec la Région, viennent, notamment pour la Saintonge romane, renforcer la complexité des enjeux. La seconde raison est que tout observateur attentif du territoire de la Charente Maritime voit que la Saintonge doit être soutenue dans sa dynamique de développement. Le déséquilibre Est-Ouest observé dans le département ne peut pas être ignoré. Au plus près du futur canton, le spectacle pathétique de la magnifique ville de Saint-Jean d’Angély dont le patrimoine exceptionnel est habité par le silence, Burie la capitale des Borderies réduite malgré les efforts renouvelés et opiniâtres des élus à un beau village, la « spirit vallée » où des gens entreprenants et créatifs se battent avec courage et doivent pouvoir trouver des partenaires volontaristes, la misère numérique de Brizambourg et sa région, voilà quelques petits exemples d’un territoire vivant et entreprenant qui ne veut pas être le laissé-pour-compte du développement départemental. La Saintonge est au cœur de la Charente-Maritime et doit vivre dignement forte de son histoire, de ses richesses et potentialités. Le raisonnement peut être étendu jusqu’à Matha et Aulnay bien entendu. Qu'y a-t-il de plus pitoyable et attristant que de voir Saint-Jean d’Angély et Saintes se déchirer le sandwich IKEA. N’a-t-on à offrir comme développement à la Saintonge que le spectacle de deux cités dont l’une pour survivre et l’autre pour étayer son émergence doivent, à contre cœur, s’entredéchirer ? N’y a-t-il pas place pour une réflexion harmonieuse et intelligente d’un espace commun dans lequel nous sommes tous interdépendants. Le canton nouveau, fort de sa vitalité, notamment chagnolaise, et de ses potentialités, doit participer de ce trait d’union où interagissent et innervent, les initiatives au bénéfice de tous. Face à cette réalité, une nécessité s’impose, il faut une voix forte et efficiente pour la Saintonge. L’élection prochaine dans le canton de Chaniers participe à mes yeux déjà de cette exigence ». 

 • L’analyse du contexte politique : « Le Conseil général de la Charente-Maritime est présidé par Dominique Bussereau, UMP. La majorité départementale est constituée d’élus « apparentés droite », souvent non-inscrits à un quelconque parti politique, d’élus encartés au principal UMP ou UDI, pour faire simple, en espérant ne vexer personne. Ce faisant « l’étiquette majorité départementale » reflète cet agrégat. Il en résulte à mes yeux deux exigences. La polarité de droite, si ce terme a encore un sens, est partagée. La seconde est que les élus «  apolitiques de droite » donc élus sans référence idéologique partisane et parfois même sur leur seule personnalité, doivent par honnêteté vis-à-vis de leurs électeurs se montrer libres et indépendants dans l’agrégat majorité départementale. Ne pas le faire, c’est prendre le risque d’être totalement instrumentalisé, voire manipulé ». 

• Où se situe Jean-Michel Méchain ? « Non élu et Saintais, investi par le bureau national de l’UDI, je suis un tout nouveau membre du parti Radical Valoisien. Fort de mon expérience et de ma volonté de servir la Saintonge, en duo avec une colistière élue et apolitique du canton de Burie, nous nous engagions en liaison avec le Maire de Chaniers dans une réflexion sur ce nouveau canton et prenions quelques contacts exploratoires avec des élus dont le conseiller général du canton de Saint-Hilaire de Villefranche ». 

•  Pourquoi l’UMP ne veut-elle pas de Jean-Michel Méchain ? « Le président UMP du Conseil général veut soit Eric Pannaud, maire de Chaniers, lequel refuse avec beaucoup de lucidité, de calme et d’humilité montrant une attitude qui devra être saluée ; soit un homme à sa main. Son choix s’est porté sur le maire d’Aumagne. Immédiatement, la riposte picrocholine s’engage. On verra un premier round avec en première ligne le sénateur de Pons, puis une apothéose avec une assemblée réunissant notamment deux sénateurs en exercice, M. Laurent et Mme Imbert, et l’ancien sénateur Doublet. Le but de ce trio est de dire à votre serviteur qu’il aille se rhabiller car le professionnel de la politique, maître de la Rochelle, en a décidé autrement. Les arguments les plus objectifs sont alors développés. Ils vont de la nécessité du brevet de Saintongeais ce qui est dans mon cas une évidence généalogique et pour lequel je dénie, en toute hypothèse, le droit de me le voir évaluer par un florentin tourangeau. De la nécessité d’être déjà élu, ce qui pour des gens qui sont des cumulards chroniques, est évidemment au cœur de leur survie. Le parcours de Monsieur Doublet cité alors en exemple me renvoie intérieurement, non à la notion pertinente d’insubmersibilité, mais au besoin d’évaluer le montant des financements obtenus sur une telle durée et leur efficacité. La nécessité d’une allégeance au président encore élu, mais candidat, déjà réélu dans les têtes de cette équipe de choc, est nécessaire pour espérer des subsides. A l’évidence, mes interlocuteurs ont perdu toute capacité d’objectiver par rapport à eux-mêmes dans le débat posé. La rencontre inutile se termine sur un statu quo ». 

• C’est alors qu’entre en jeu la deuxième vague d’assaut : « Des actions morales sur ma colistière et des méchancetés à mon égard. Me voilà donc affublé, me dit-on, des titres de « fouille merde », autoritaire, facho… On va jusqu’à suivre mes contacts, afin de composer une nouvelle liste, afin de tenter de déminer après mes entrevues. Les citoyens du nouveau canton apprécieront. Ils ont de la mémoire ». 

• Les questions : « Pourquoi tant de haine ? Le président Bussereau a-t-il peur de voir arriver dans son assemblée un ancien gendarme qui a eu à opérer dans la lutte contre la mafia au Kosovo ? Une opération main propre serait-elle devenue urgente ? Je ne veux pas le croire. Mais c’est clair, ne comptez pas sur moi pour tourner la tête. La fin du système Belot, qui ne se rappelle pas du rachat psychotique de tous les Canards Enchaînés de Jonzac lors dernières élections municipales, et l’ébrouement inévitable des populations toujours terrible pour la mémoire, angoissent-t-elles ? Il est temps de renouveler le personnel politique et de mettre l’éthique des comportements au cœur de l’action. Quel que soit le futur, une certitude s’impose. La Saintonge a besoin désormais d’une voix forte pour se faire entendre. C’est aux citoyens de choisir et non aux officines ».

A l’UMP, on accuse Jean-Michel Méchain d’en rajouter : « L’UMP choisit ses propres candidats sur leurs qualités. M. Méchain est tout à fait libre de constituer sa propre liste UDI. Nous ne l’avons jamais empêché de le faire » souligne un élu de la majorité départementale. Reste qu’il faut les trouver, ces candidats qui seront partants à ses côtés. A titre d’exemple, Jean-Michel Méchain a vu partir son binôme féminin qui a rejoint le maire d’Aumagne.

Aujourd’hui, il n’a pas dit son dernier mot, mais il est déçu. « C’est ça la politique, un monde qui protège ses intérêts et écarte tous ceux qui peuvent lui faire de l’ombre. A croire qu’il faut être coopté ! ». Il est vrai qu’à force de couper les jeunes pousses, les « vieux » politiques sont arrivés à protéger leurs trônes et leurs gloires respectives et surtout à conserver leur cour faite de personnes soucieuses de privilégier leurs avantages. Toutefois, ils ont « zappé » de leur entourage de vrais talents et des évolutions qui auraient permis à leurs territoires d’évoluer. En effet, pour être réactives, les générations doivent être symbioses avec leurs époques respectives. Dynamiques, allégées, novatrices au lieu de crouler sous le poids des strates dépensières et sclérosées.

Il est évident qu’en brisant l’omerta, Jean-Michel Méchain va provoquer des vagues et s’attirer de solides ennemis. Notons au passage de l’UMP n’est pas seule à agir de la sorte : à gauche, ce n’est pas mal non plus avec les PRG ! « Je crois qu’il faut réoxygéner le monde politique que de nombreux Français remettent en cause aujourd’hui » conclut Jean-Michel Méchain. Affaire à suivre…

Après les élections territoriales de mars 2015, le Conseil général comptera autant d'hommes que de femmes. A l'heure actuelle, le président sortant Dominique Bussereau a de fortes chances de conserver la majorité UMP.
• Jean Michel Méchain : « Mon expérience territoriale m’a conduit du département de l’Isère aux Yvelines, de Bordeaux à Paris et de la Haute-Savoie aux Alpes de Haute Provence. J’étais officier de gendarmerie et j’ai quitté le service, avec le grade de colonel, en 2011, me retirant à Saintes ». Il a reçu plusieurs distinctions dont la Légion d’Honneur.

•  Jean-Michel Méchain s’interroge sur l’attitude de l’UMP à son égard. Il a la "malchance" d’être le neveu de M. Bouffard, le nouveau maire de Saint-Georges de Didonne (commune de D. Bussereau) et, membre de l’UDI, il est proche de Xavier de Roux, l’ancien maire de Chaniers : « Cela suffit-il à faire de moi une personne à ne pas fréquenter ? Ou bien l’UMP a-t-elle déjà "acté" que la gauche devait conserver le canton de Chaniers, c’est pourquoi elle a choisi pour tête de liste le maire d’une petite commune ? »…

dimanche 28 décembre 2014

Concert de l'Ecole des Arts :
la magie de Noël !


Beau concert de Noël donné samedi par l'harmonie de l'Ecole des Arts en l'église Saint-Gervais de Jonzac. La joie et le talent des musiciens, un répertoire varié et original, la magie des lumières au pied de l'orchestre : tous les ingrédients étaient réunis pour faire cette soirée un moment agréable et inoubliable. 
Belle année 2015 à tous !

Un répertoire varié pour fêter Noël




La magie des lumières
Ils portent la flamme de l'amitié
L'harmonie de l'école des arts
Quand un clarinettiste rencontre un trompettiste !

mercredi 24 décembre 2014

Joël Reignier, maire de Berneuil :
« Si Sébastien Sarron avait été soigné,
il n'aurait pas commis un tel acte »

Depuis mardi matin, le maire de Berneuil, Joël Reignier, n'en finit pas de recevoir des journalistes et pas n'importe lesquels, la presse nationale, la télé et même Metronews. « Vous parlez d’une publicité, je m’en serais bien passé » avoue-t-il.

Joël Reignier, maire de Berneuil près de Saintes
En effet, l’auteur du drame de Nantes habite Berneuil et tout le monde se précipite sur l’élu pour avoir des informations. Le maire connaît à peine Sébastien Sarron. Il l’a vu une ou deux fois : « Il est arrivé il y a cinq ou six ans. Il habite une ferme qui se trouve dans la traversée de La Jard. Il est discret et n'a jamais sollicité les services sociaux. Il se disait paysagiste mais qu'ajouter de plus ? Il est brun, de taille et corpulences moyennes. Il est né le 16 octobre 1977 à La Rochelle ». Avant son installation aux portes de Saintes, il a été mêlé, en 2006, à une affaire de vol et recel à Béziers dans l'Hérault.
A Berneuil, le premier magistrat a tout de même remarqué quelque chose de bizarre à son sujet : par deux fois, il s'est mis à faire des feux extérieurs très importants, de pneus, de végétaux. « Les proches, incommodés et inquiets, m’ont appelé. La première fois, je lui ai envoyé le policier intercommunal, mais il a refusé de lui ouvrir. Vers le 14 ou le 15 décembre, il a remis ça, brûlant cette fois tout l’aménagement paysager qu'il venait de réaliser chez lui. Je voyais les flammes depuis le cimetière allemand, c’est dire l’ampleur du brasier. J'ai averti les gendarmes. Il a éteint le feu. J'en ai conclu qu'il devait être perturbé ».


L’était-il au sujet de son travail qu'il n'exerçait plus, semble-t-il ; de sa situation (il était sous curatelle) ; de son addiction à l'alcool ? Ou est-ce tout simplement le drame de la solitude, de la marginalisation, d’une vive déception envers sa famille à qui il semblait en vouloir ? Sont-ce tous ces ingrédients qui l'ont conduit à se rendre à Nantes (pourquoi Nantes d’ailleurs ?) pour se jeter sur des passants au cœur du marché de Noël, provoquant la mort d'un jeune homme de 27 ans ?
Selon sa sœur, il aurait "pété les plombs" en raison du cannabis (dont les effets peuvent entraîner la schizophrénie) et aurait dû être soigné en psychiatrie.
Sur un carnet retrouvé dans le Partner, il écrit son dégoût de la société et surtout la peur « qu'il éprouve d'être tué par les services secrets »...

Mardi, la police scientifique s'est rendue à son domicile du 10 de la route Napoléon pour essayer de trouver des explications à son geste insensé. Les voisins sont sous le choc. « C'est un homme correct qui ne fait pas de bruit » déclare un riverain tandis qu'une proche souligne « l'état impeccable de son jardin et sa courtoisie quand il la croisait ».
Le maire, quant à lui, a été averti par les gendarmes lundi soir : « Je ne crois pas qu'il soit lié à un réseau terroriste ; rien ne le laisse supposer. Cette affaire m'attriste beaucoup. D'abord parce qu'il y a des victimes innocentes, ensuite parce qu'il n'a pas reçu les soins qui s'imposaient dans son cas. C'est malheureux. Cette année, Berneuil a fait la une de l'actualité avec la disparition de la Boule et cette tragique histoire. J'aurais préféré des événements plus agréables ». La population abonde dans son sens : « ça fait bizarre de découvrir qu'un habitant de votre commune est l'origine du drame de Nantes ». 


Une commune sous le choc
Dès que sa santé le lui permettra, Sébastien Sarron (qui s'est porté plusieurs coups de couteau à la poitrine) sera interrogé par la justice sur les motivations qui l'ont poussé à se jeter avec son véhicule sur des passants. Un homme en est mort et d'autres blessés sont encore à l'hôpital. Un bien triste Noël  en véri
Nicole Bertin



• Sébatien Sarron s'est installé à Berneuil à la fin des années 2000. Il habite une ancienne ferme dont la porte d'entrée donne sur la traversée de la Jard, au 10 de la route Napoléon. Des voisins s'étaient inquiétés de son absence depuis plusieurs jours. Ils ne pensaient pas le retrouver au cœur du drame de Nantes...


C'est dans ce jardin que Sébastien Sarron avait allumé deux feux importants

mardi 23 décembre 2014

Drôle de Noël à Nantes et à Dijon...

Il y a décidément beaucoup de cinglés dans nos rues si l'on en croit le Ministre de l'Intérieur, avec des idées fixes et une tendance messianique dans la rubrique "faits divers".
Sébastien Sarron, paysagiste à Berneuil, paisible village de Charente-Maritime, semblait pourtant bien calme et sans histoire. Le Ministre de l'Intérieur nous l'affirme : ces événements n'ont aucun lien entre eux. Ce serait le pur fruit du hasard si l'on retrouve le même genre d'agression sur des lieux symboliques. Il ne faut donc pas s'inquiéter outre mesure et continuer ses affaires comme d'habitude "as usual" comme on dit si bien outre Atlantique.
Pourtant, le Premier Ministre s'inquiète des risques terroristes et un écrivain allemand, de retour de Syrie où il a rencontré des responsables de Daech, Jürgen Todenhöfer, n'est guére plus rassurant. Il parle d'un Califat qui se construit d'Irak à la Libye. A l'entendre raconter, on dirait Nostradamus et sa grande revanche musulmane des années 2000 !
Effectivement et sans prédire l'avenir, nous étions un certain nombre à dire - il y a déjà longtemps -que si une solution n'était pas trouvée à l'occupation de la Palestine, une confrontation avec l'Occident serait inéluctable. Malheureusement nous y sommes. La Turquie, ou son Président, rêve d'Empire Ottoman, Daech de Califat et la guerre se fait tous les jours sur les fronts syriens et irakiens, mais aussi au Yemen, en Libye et au Sahara au point qu'on va demander aux Perses de contenir les Arabes ! On retrouve cette guerre au rabais, à l'étouffé de Sidney à Bruxelles en passant par Toulouse et Joué les Tours, avec ses bombes et ses couteaux.
Certes, on peut répéter que ce ne sont que des cinglés qui méritent l'asile, la douche froide et la camisole ; des fous furieux qui ont créé une organisation criminelle se réclamant de l'Islam, mais qui pousse tous ces jeunes à faire leur djihad ? Pourquoi sont-ils à ce point désespérés et où vont-ils chercher l'espoir ? Notre société rationnelle et fragile, qui interroge les tribunaux pour savoir si une crèche est un signe religieux enfreignant la laïcité, est tellement éloignée de tout cela qu'elle semble désarmée, frileuse, ou excessive comme le montrent les publications de Zemmour, respirant l'air du temps pour prédire la guerre civile ou la déportation des Musulmans. Reviendrait-on aux Croisades ? Le sort des Chrétiens d'Orient que l'on expulse ou que l'on massacre n'est guère enviable.
L'histoire se répéte. Il vaut mieux l'écrire que la subir.

Xavier de Roux

La France victime de déséquilibrés
ou de terroristes ? L’étrange langue de bois
du Gouvernement quant aux motivations
des auteurs de ces actes abominables

Ce sont peut-être des actes de déséquilibrés… Toujours est-il que la période qu’ils ont choisie, Noël, qui symbolise la fraternité et la naissance de Jésus chez les Chrétiens, est entachée d’événements tragiques qui sembleraient avoir des fondements religieux. Quoi qu’en dise le Gouvernement qui se veut « rassurant » afin de ne pas affoler les populations. 
Et si la France était déjà en guerre ? comme l’écrit Jean d’Ormesson dans une fine analyse publiée dans Le Figaro. On peut effectivement se poser la question. Pour l’écrivain et homme politique allemand, Jürgen Todenhöfer, l'organisation terroriste Daech serait plus menaçante que jamais pour l’Europe. 

Nantes, Joué, Dijon : la liste s’allonge… Les Français, effrayés par les nouvelles que leur présentent les journaux télévisés, ont du mal à croire que de tels événements puissent se dérouler dans des villes de province ordinairement calmes. Loin des grandes cités ou de la capitale qui attire généralement les attentats.
A Nantes, le marché fourmillait d’une joyeuse ambiance ; les gens se promenaient en toute quiétude quand un automobiliste, au volant d’une fourgonnette, a fait irruption. Il a fauché onze personnes dont l’une se trouve dans un état critique (âgée de 25 ans, elle a trouvé la mort mardi après-midi). Le conducteur s’est ensuite poignardé la poitrine à plusieurs reprises. Une horreur à laquelle s’ajoutent la consternation et l’incompréhension. S’agit-il d’un kamikaze ou d’un détraqué ? Autrement dit, était-il lucide, cherchant à détruire de manière méthodique, ou avait-il perdu la raison ?
Plus tard, on apprend que le véhicule utilitaire est immatriculé en Charente-Maritime. Il est la propriété de Sébastien Sarron, installé récemment à Berneuil près de Saintes. Etait-ce lui qui conduisait ? Si oui, quelle folie meurtrière l’a poussé à vouloir détruire des innocents ? « Endoctrinement religieux » répondent les uns, tandis que les autres refusent d'y croire. Les guerres de religion entre Catholiques et Protestants, qui ont accablé la France, sont lointaines et les croisades jusqu'à Jérusalem (Chrétiens contre Musulmans) le sont encore davantage.
L’enquête en cours répondra aux questions que nombreux se posent aujourd’hui. Dans la commune de Berneuil, la stupéfaction est grande car les habitants ne sont guère habitués à faire la une de l’actualité nationale. Toutefois, depuis de nombreux mois, il n’est pas rare d’apprendre que des Français sont partis en Syrie rejoindre des groupes islamistes.

Alors, que penser ? Il faut bien sûr se méfier des manipulations. Cependant, des sonnettes d’alarme sont tirées. Les récentes révélations de l’allemand Jürgen Todenhöfer, qui a côtoyé pendant une dizaine de jours les membres du groupe Etat Islamique en Irak et en Syrie, sont préoccupantes.
En effet, il déclare que « l’Etat Islamique est bien plus puissant et bien plus dangereux » que nous ne le pensons. Il est également surpris par la détermination des combattants et leur désir de mourir pour la cause. « Ne croyez pas qu’ils sont ignares. Au contraire, ils sont instruits. L'un d'eux venait de terminer sa licence de droit. J'ai même rencontré des Européens et des Américains ainsi que des adolescents qui avaient déjà pris les armes. Cinquante combattants se présentent tous les jours pour grossir les rangs ». Le pire pour les Européens serait la menace qui les vise directement. Daech serait prêt à déstabiliser l’Occident : « Nous allons conquérir l'Europe un jour. La question n'est pas de savoir si nous allons le faire, mais quand. Les Européens doivent savoir que quand nous viendrons, ce ne sera pas joli »
Provocation, intimidation ? Faut-il prendre au sérieux ce témoignage ? Rue89 s’interroge « sur les relations qui ont permis à Todenhöfer de décrocher une telle invitation de Daech. Il est vrai qu’il a interviewé par le passé Bachar al-Assad et qu’il a consacré un livre aux anciens partisans de Saddam Hussein ralliés à l’insurrection irakienne » . Et de rappeler à juste titre « que pendant ce temps-là, des reporters-citoyens risquent leur vie au cœur de Raqqa, la capitale syrienne de Daech, pour témoigner de la terreur au quotidien. D’autres journalistes continuent inlassablement à préférer donner la parole aux victimes plutôt qu’à leurs tortionnaires »… 

Extraits de la tribune de Jean d’Ormesson parue dans Le Figaro 

• « Nous sommes en guerre. Une guerre qui n'ose pas dire son nom, nouvelle, étrange et obscure. Sans déclaration, sans armées en mouvement, sans champ de bataille, sans offensive de masse, sans raids d'aviation sur les grandes métropoles. Avec un nombre restreint de morts qui tombent un peu partout et presque au hasard dans des conditions dramatiques. Une guerre très loin de la guerre des étoiles et des visions d'avenir chères aux auteurs de science-fiction. Une sorte de guerre au rabais, une guerre d'otages et de guets-apens ».

• « Daech est une organisation terroriste et criminelle qui se réclame de l'islam. C'est là qu'il ne faut pas se tromper. J'ai toujours pensé et écrit - on me l'a assez reproché - que l'islam était une grande religion qui a marqué l'histoire des hommes. La civilisation musulmane est à l'origine de quelques-unes des plus belles réalisations du génie humain. Daech déshonore cette grandeur de l'islam ».

• « Il faut lutter chez nous contre les conditions qui expédient au djihad tant de jeunes gens et même des femmes et des enfants. C'est une autre et lourde affaire. Tout ce qu'il est possible de dire ici, c'est que le monde et son histoire ont beaucoup changé et qu'il va falloir nous occuper de bien d'autres questions que celles qui nous occupent encore et qui semblent soudain futiles…»

samedi 20 décembre 2014

Sapin de Noël : d'où viens-tu ?


L’arbre de Noël est un petit arbuste vert, le plus ordinairement un sapin, aux branches duquel on attache les cadeaux que l’on veut distribuer aux enfants, à l’occasion de la fête. Il apparaît tout éclatant de lumières, tout chargé de jouets et de friandises. Ce sapin, qui reste vert au milieu du deuil de la nature et qui produit des fruits absolument inusités, fournit l’occasion de parler aux petits enfants de Jésus qui, dans sa crèche, leur prêche la piété, l’obéissance, la pauvreté. Ils écoutent comme on écoute quand on est enfant : plus tard, ils se souviendront. Qui donc peut assister sans être profondément ému à cette scène ravissante d’un arbre de Noël dans nos écoles maternelles ? Dans le Journal de Rouen du 25 décembre 1897, Georges Dubosc écrivait : « Devant les yeux émerveillés des tout petits, le verdoyant sapin, illuminé de mille petites lumières tremblotantes, se dresse tout chargé de jouets et de cadeaux qui, pendant des heures, mettent du bonheur dans les âmes de tout ce monde enfantin ». 

L’arbre de Noël (extrait du Monde illustré du 25 décembre 1897) 


A ces joujoux d’un jour, on joint quelquefois une large distribution de bons vêtements chauds et de hardes neuves : tricots qui recouvrent les petits membres grelottants, mitaines qui préservent des engelures, foulards où s’enfouissent les petits nez rougis par la bise, bonnes galoches qui sonnent sur le pavé au moment des glissades. Et comme il n’est point de belles fêtes sans chanson, on chante quelques-uns de ces jolis noëls naïfs, sur des airs qui ont traversé les siècles et qui n’en sont pas moins une bonne et égayante musique. Le romancier anglais Charles Dickens décrit ainsi l’arbre de Noël : « Cet arbre, planté au milieu d’une large table ronde et s’élevant au-dessus de la tête des enfants, est magnifiquement illuminé par une multitude de petites bougies et tout garni d’objets étincelants. Il y a des poupées aux joues roses qui se cachent derrière les feuilles vertes, il y a des montres, de vraies montres, ou du moins avec des aiguilles mobiles, de ces montres qu’on peut monter continuellement ; il y a de petites tables vernies, de petites armoires et autres meubles en miniature qui semblent préparés pour le nouveau ménage d’une fée ; il y a de petits hommes à face réjouie, beaucoup plus agréables à voir que bien des hommes réels - car si vous leur ôtiez la tête, vous les trouveriez pleins de dragées. - Il y a des violons et des tambours, des livres, des boîtes à ouvrage, des boîtes de bonbons... toutes sortes de boîtes ; il y a des toutous, des sabots, des toupies, des étuis à aiguilles, des essuie-plumes et des imitations de pommes, de poires et de noix, contenant des surprises. Bref, comme le disait tout bas devant moi un charmant enfant à un autre charmant enfant, son meilleur ami : Il y avait de tout et plus encore ! »

Choisir le sapin : Il faut choisir, dans la forêt, un beau sapin aux branches épaisses et bien vertes : on le plante dans une caisse profonde remplie de terre : les parois sont ornementées de papier multicolore ou d’andrinople. C’est, à Paris, au marché du quai aux Fleurs qu’on trouve à meilleur compte les sapins de Noël ; chaque année, les forêts de France et même de l’étranger en envoient un stock considérable.

Où prit racine la coutume de l’arbre de Noël ? 

Les savants ne sont pas d’accord sur l’origine de l’arbre de Noël : les uns le font remonter au temps du paganisme ; les autres lui donnent une origine gauloise ; d’autres, enfin, le font venir des plus pures traditions germaniques. Origine païenne. L’arbre de Noël, suivant une légende, remonterait aux peuples païens, qui célébraient, par des réjouissances, les derniers jours de l’année. Le sapin, « roi des forêts », comme disent encore certains chants populaires, recevait alors un culte idolâtrique : des sacrifices humains auraient même arrosé ses racines. Cependant, il faut observer que, parmi les nombreuses espèces d’arbres pour lesquels les anciens Germains avaient un culte, on ne vit jamais figurer le sapin.
Il faut aller jusqu’à l’extrême Scandinavie où, dans les temps païens, lors des fêtes de Youl, célébrées à la fin de décembre, en l’honneur du retour de la terre vers le soleil, on plantait, devant la maison, un sapin auquel on attachait des torches et des rubans de couleur.
Le christianisme aurait transformé cette coutume et l’aurait appropriée au Mystère de Noël, qui se célèbre à cette époque de l’année ; cette ancienne cérémonie serait tombée en désuétude avec le cours des siècles.

Origine gauloise

Vers 573, saint Colomban, poussé par un ordre mystérieux de Dieu, quitta l’Irlande, son pays natal, et le monastère de Bangor, où les fortes études n’empêchaient pas l’enthousiasme de se développer. Il partit pour la Gaule dont, malgré la conversion de Clovis (la cérémonie avait eu lieu le 25nbsp ;décembre 496), les habitants avaient grand besoin d’être évangélisés. L’ardent missionnaire fut bien accueilli par Gontran, second fils du roi Clotaire et roi des Bourguignons. Bientôt l’étroite enceinte du vieux château romain d’Annegray, que lui avait concédé ce prince, fut insuffisante pour ses nombreux disciples. Une portion de la nouvelle communauté dut se transporter à Luxeuil, au pied des Vosges. Un soir de Noël, saint Colomban prit avec lui quelques-uns de ses religieux et parvint avec eux, en chantant des hymnes, jusqu’au sommet de la montagne où se trouvait un antique sapin encore vénéré par quelques habitants. Les religieux accrochent à l’arbre leurs lanternes et leurs torches ; un d’eux parvient jusqu’à son faîte et y dessine une croix lumineuse. Les paysans accourent et saint Colomban leur raconte les merveilles de la nuit qui donna au monde un Sauveur. Malgré cela, nous ne trouvons aucune trace dans nos vieux noëls normands, gascons, bourguignons ou provençaux. Dans toutes les Pastorales, dans l’Officium pastorum, même silence au sujet du vert sapin étoilé de lumières. Ce n’était point le sapin, mais bien le chêne celtique qui était l’arbre symbolique par excellence dans les vieilles forêts druidiques de l’ancienne Gaule.

Origine allemande


C’est en Norvège et en Suède que le sapin fut d’abord adopté aux fêtes chrétiennes de Noël, avant de devenir populaire dans les contrées du nord de l’Allemagne lors de ces mêmes réjouissances vers le début du XIXe siècle. L’arbre y avait été propagé par les Suédois dès la guerre de Trente ans (1618-1648). Mais c’est peut-être en Alsace qu’il faut chercher l’origine de l’arbre de Noël. Dans ce pays, les charmes de la poésie ont enveloppé tous les actes de la vie publique et privée. Si la tradition rapporte que dès 1521 on décorait avec des branches coupées trois jours avant Noël, on n’avait pas encore recours au sapin entier.
En 1546, la ville de Sélestat en Alsace autorise à couper des arbres verts pour Noël, au cours de la nuit de la Saint Thomas. Cependant nous trouvons la plus ancienne mention de l’arbre de Noël comme sapin entier dans une description des usages de la ville de Strasbourg, en 1605 seulement. On y lit le passage suivant : « Pour Noël, il est d’usage, à Strasbourg, d’élever des sapins dans les maisons ; on y attache des roses en papier de diverses couleurs, des pommes, des hosties coloriées, du sucre, etc. ».
La Réforme avait contribué à répandre la coutume de l’arbre de Noël, les protestants préférant le sapin aux représentations des personnages bibliques de la Nativité. L’un des plus anciens vestiges de la coutume de l’arbre de Noël se trouve encore dans l’Essence du Catéchisme que publia en 1642-1646 le pasteur protestant Dannhauer, de Strasbourg. Il constate que depuis quelque temps, en Alsace, on suspend, à la Noël, pour la récréation des enfants, des bonbons et des jouets aux branches d’un sapin. Il déclare qu’il ignore d’où cet usage, qu’il blâme fortement, a pu tirer son origine. C’est en 1738 que Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, aurait installé un sapin de Noël dans le château de Versailles.
En 1765 encore, Goethe se trouvant à Leipsig, chez un ami, en face d’un arbre de Noël, exprime la surprise que lui cause ce spectacle qu’il voyait pour la première fois. L’arbre de Noël fut introduit à Paris, en 1840, par la princesse Hélène de Mecklembourg, duchesse d’Orléans, et favorisé plus tard par l’impératrice Eugénie. Cette même année, le prince Albert, époux de la reine Victoria, l’introduisit au palais royal de Buckingham, à Londres, et le mit en honneur dans l’aristocratie et la bourgeoisie anglaise.

Cette touchante et délicieuse tradition de l’arbre de Noël, perpétuée à travers les âges, semble aujourd’hui encore plus vivace que jamais.

Joyeux Noël à tous et à toutes !

Saintes :
Les chocolats de Marjorie sont en or !

Quel beau cadeau de Noël pour Marjorie Réaud, artisan chocolatier qui vient de remporter une prestigieuse récompense au dernier Concours des saveurs régionales Poitou-Charentes 2014.
Ses cagouilles saintongeaises en chocolat blanc, noir et lait ont été proclamées Saveur d’Or 2014 !

Marjorie, souriante et créatrice ! (photo D.C.) 
Marjorie a 27 ans et s’est établie depuis un peu plus d’un an au 23 avenue Jules Dufaure à Saintes. Née à Saintes, elle passe son CAP Pâtissier à Loudun puis un CAP Chocolatier à Bayonne et enfin un Brevet Technique des métiers toujours à Bayonne. Un an à Nancy chez un chocolatier pour parfaire ses connaissances puis trois ans sur les marchés...
On ne peut pas dire que notre chocolatière n’a pas de la suite dans les idées. Et la voilà donc établie chez elle, dans ce quartier des ateliers SNCF, non loin du collège Agrippa d’Aubigné. Pour y aller adolescente, sans le savoir, elle passait devant son magasin qui à l’époque était un café-restaurant populaire dont beaucoup de cheminots se souviennent encore. Et elle ne fait pas que s’exercer à trouver les bons mélanges, la bonne cuisson, les mariages audacieux de goûts et de saveurs, elle se passionne pour l’histoire du chocolat. « Ce sont avant tout les cabosses qui contiennent les amandes ou fèves. Elles sont torréfiées, broyées, on rajoute du sucre, du beurre de cacao, des graisses végétales (l’Europe a accepté il y a quelques temps la fameuse huile de palme !). Pour ma part, je n’utilise que du beurre AOP Poitou-Charentes et du sel de l’île de Ré. On est charentais ou on ne l’est pas ! ». 
Ce qui fait bien sûr l’originalité des chocolats « travaillés » par Marjorie Réaud ce sont les diverses provenances des fèves de cacao, entre Tropiques du Cancer, du Capricorne et Equateur : Madagascar, Grenade, République Dominicaine, Papouasie, Sao- Tomé. Les climats sont différents, les saveurs sont différentes. Marjorie choisit également des produits nobles pour composer ses gourmandises comme le sucre de canne ou la vanille Bourbon.

Les fameuses cagouilles (photo R.B)

La semaine est bien remplie entre la présence sur les marchés, dans le magasin et bien sûr dans son laboratoire. Il est à remarquer que la « Chocolat’ hier » est le seul magasin à Saintes qui fabrique et vend ses chocolats sur place.
Une quinzaine de gammes différentes permet d’explorer la planète chocolat avec gourmandise : chocolat pour diabétique (le sucre est remplacé par du maltitol issu du blé et du maïs, non calorique mais avec un goût sucré, c’est une nouveauté appréciée), tablettes astrologiques, bonhommes de neige et pères Noël, assiettes de table de Noël, truffes ... et les fameuses cagouilles saintongeaises qui ont été portées au plus haut avec cette Saveur d’Or attribuée au niveau régional. Cette spécialité déclinée en trois chocolats différents plaisait déjà à la clientèle, bien avant cette distinction.
« Ma meilleure récompense, ce sont les clients qui reviennent et me redemandent des produits pour eux, pour la famille, pour des amis. Et puis, tout au long de l’année j’organise des ateliers de cours de chocolat et ça marche plutôt bien. Quand j’étais enfant, je voulais être boulangère mais j’avoue qu’être chocolatière à aussi d’autres avantages : le produit se conserve mieux et on peut se lever plus tard ! ». Une petite visite s’impose en cette fin d’année où la tradition la plus forte est de consommer et d’offrir des chocolats à ceux qu’on aime. Et quand ces chocolats sont en or, pourquoi bouder son plaisir ? Aux « Nouvelles de Saintonge », nous avons déjà goûté et nous recommencerons !

Didier Catineau

Laissez vous tenter par de délicieux chocolats... 

• La Chocolat’hier – Marjorie Réaud – 23 avenue Jules Dufaure à Saintes – 05 46 95 65 86 / 06 62 68 50 70. www.lachocolathier.com
Pour les fêtes de Noël, les horaires d’ouverture sont élargis : à partir du 15 décembre et jusqu’au 24 décembre – y compris lundi et dimanche – sans interruption de 9 heures à 19 heures.

Que pensez-vous que les femmes
apportent à la politique ? Corinne Imbert,
Isabelle Pichard Chauché, Melissa Trouvé
et Fabienne Dugas Raveneau
à cœur ouvert

En mars 2015, les conseils territoriaux (qui vont remplacer les conseils généraux) compteront pour la première fois autant d'hommes que de femmes dans leurs hémicycles : le paysage politique français est en pleine mutation. 
Appliquée en mars 2001, la parité a changé une situation très "masculine", mais certains hommes ne cachent pas qu'ils éprouvent peu d'enthousiasme face à cette loi. Désormais, il faudra donc compter sur une large représentation féminine et des élues qui ont déjà montré, dans le passé, de convaincants engagements au service de leurs citoyens. 
« Que pensez-vous que les femmes apportent à la politique ? » Nous avons posé cette question unique à Corinne Imbert, première femme sénatrice de Charente-Maritime, Isabelle Pichard Chauché, conseillère générale de Saintes, Melissa Trouvé, conseillère municipale de Saintes et Fabienne Dugas Raveneau, conseillère municipale de Pons. Nous leur avons demandé également de joindre deux photos ou documents qui leur tiennent à cœur. Voici leurs réponses. 

 • Corinne Imbert, sénatrice, 
conseillère générale de Matha (majorité départementale) 

 « Titulaires du droit de vote en France depuis seulement 1944, les femmes sont actuellement encore trop peu engagées et impliquées en politique. Certaines figures de droite comme de gauche incarnent la frange féminine de la classe politique mais les critères objectifs sont là : il y a toujours trois fois plus d’hommes que de femmes chez les parlementaires notamment.
Le gouvernement est cependant paritaire, mais cela relève t’il du symbole ou d’un quelconque réel intérêt ? La question de la parité est bien sous-jacente à ce phénomène. Faut-il qu’une femme soit engagée en politique parce qu’elle est femme ou parce qu’elle est compétente ? La parité était elle tout simplement nécessaire à notre organisation politique ?
Lucide sur cette question, bien que je remercie mes pairs de m’avoir soutenue, je sais pertinemment que je n’aurais sans doute pas été élue Sénatrice en septembre dernier si la loi sur la parité n’avait pas été votée. Et l’on voit bien les manœuvres de certains croyant pouvoir s’affranchir de ces règles pour en décider autrement, ou encore les amendes phénoménales payées par les partis politiques pour ne pas respecter ce nouveau principe.
 Les femmes apportent à la politique un autre regard, parfois une autre manière. Il n’y a pas davantage de douceur, ni de rondeur, ni de tranquillité. Une politique est un politique. L’idée même que la femme politique soit réduite à un homme en moins sévère, ou en plus sérieux serait une caricature grotesque.
On le voit bien, les femmes politiques de premier plan aujourd’hui ne sont ni tendres, ni potiches, ni moins carriéristes. Elles s’imposent par un charisme et une force démultipliée, car il est probablement vrai, même si cela n’est pas très scientifique, qu’une femme doit donner plus d’énergie, plus de convictions afin d’être entendue.
Mais ce qui est rassurant, c’est que souvent la femme politique marque les esprits : pragmatisme et efficacité caractérisent leurs actions. En effet, on peut être d’accord ou non avec leurs opinions, leur façon de faire, mais Ségolène Royal, Nathalie Kosciusko-Morizet, Najat Vallaud-Balkacem, Nadine Morano, Roselyne Bachelot et bien d’autres encore cristallisent l’attention, polarisent le débat, attirent les uns et sont rejetées par les autres.
Simone Veil reste incontestablement LA figure de la femme politique française. Un modèle, un exemple, une force, un caractère. Son histoire, ses combats, son parcours montrent l’épopée d’une femme politique, avec finalement une trajectoire presque universelle, mais au rayonnement en dehors de toute norme. Il y a peu d’hommes politiques dont on retient l’histoire et dont on admire dans le même temps le parcours.
Finalement, l’idée même de s’interroger sur la place des femmes en politique et sur ce qu’elles apportent à ce milieu et au débat ne devrait plus être un sujet d’actualité. Cela devrait être commun et non singulier. La vraie victoire sera le jour où ce débat ne sera plus tranché en terme de genre, mais en terme de compétence et de travail. Car s’il y a des femmes et des hommes de qualité, il y a aussi des femmes et des hommes qui peuvent être tentés par la facilité, la passivité. Cela n’est pas réservé aux unes ou aux autres. En résumé, c’est Jacques Chirac qui exprime le mieux, selon moi, ce à quoi nous devons aspirer quand il dit à propos de Bernadette : « Ma femme est un homme politique ».

• Coups de cœur


Les carrelets de Saint-Palais
Les vignes (Beauvais sur Matha)
• Isabelle Pichard-Chauché, 
conseillère générale socialiste de Saintes 

« Depuis 20 ans que je pratique en interne et que j'observe le monde politique toutes tendances confondues, j'ai pu noter ou remarquer certaines constantes, mais je ne saurais en tirer des conclusions hâtives, encore moins étiqueter quiconque. En outre, il y a toujours des exceptions à la règle ! Les femmes ont une approche et une conception du pouvoir différentes de celles des hommes, elles considèrent davantage le pouvoir et l'exercice du pouvoir comme un moyen et non comme une fin en soi.
L'affirmation ne se fait pas au travers de mandats ou fonctions occupées, mais bien davantage dans les actions qu'elles mènent et qu'en général elles mènent jusqu'au bout et sans fléchir. Sans doute sont-elles plus courageuses parce qu'elles gardent en ligne de mire l'objectif à atteindre, sa réalisation concrète sans faire de calculs. Elles prennent plus de risques pour exister et se faire une place dans cet univers qui demeure encore très masculin.
Le pragmatisme est davantage présent chez les femmes que chez leurs collègues hommes, souvent plus attachés à l'aspect stratégique et conceptuel d'un projet qu'à sa réalisation. Une élue qui défend un projet ou dossier ne le lâchera jamais et le mènera à son terme même si elle doit remuer ciel et terre !
Globalement elles sont (moi y compris) sans doute porteuses de cet inconscient collectif qui les conditionne à faire elles-mêmes les choses pour prouver qu'elles sont aussi capables et compétentes que les hommes. L'homme n'a pas besoin de cela et peut donc davantage se construire en stratège.
La vie politique nous oblige à faire de la stratégie pour avancer, mais cela n'est pas une donnée naturelle et c'est un apprentissage que nous devons faire une fois que nous avons fait nos preuves.
Les femmes ont une vision du monde différente et du coup, elles n'ont pas les mêmes priorités que les hommes et ne sont pas sensibles aux mêmes sujets.
 Ainsi ce n'est pas un hasard si c'est Simone Veil qui a défendu et fait voter la loi légalisant l'avortement : qui mieux qu'une femme pouvait savoir ce qu'est une grossesse non désirée ? Les femmes politiques sont davantage ouvertes au dialogue et plus à l'écoute.
Je ne sombrerai pas dans les clichés consistants à dire qu'une femme est plus apte à s'occuper des questions sociales et de petite enfance parce qu'elle est (potentiellement) une mère, c'est la même chose pour les pères ! Cette image est très prégnante car souvent on confie aux femmes la petite enfance, le scolaire et le social, moins l'urbanisme et l'économie !
Cette vision de douceur maternante n'a plus sa place en politique. Un homme peut être tout aussi doux et « paternant », sauf qu'en politique jamais l'argument ne sera avancé pour justifier d'une délégation ou une responsabilité confiée à un élu.
Il me semble cependant que le temps passant, les différences se gomment parce que le monde politique a des codes masculins et de plus en plus de femmes se l'approprient pour occuper toute leur place et se faire respecter.
 Pour résumer je dirai que les femmes sont davantage dans l'action que dans la représentation ou la communication, elles dialoguent davantage et apportent une autre vision et conception de la société et de son développement. Toutefois le système dans son ensemble les contraint à gommer leur spécificité et c'est bien dommage ! »

• Coups de cœur

La Côte basque
Un écureuil bien audacieux dans un parc de Montréal !
• Melissa Trouvé, conseillère municipale de Saintes 
dans l'équipe de Jean-Philippe Machon 

« Simone Veil disait « ma revendication en tant que femme c'est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m'adapter au modèle masculin ». Quel intérêt en effet aurait la politique à voir s'imposer des femmes dont les idées et la vision des choses seraient semblables à celles des hommes ? Aucun !
Citer Simone Veil, c'est reconnaître que son action publique a transcendé le modèle de l'époque. Quarante années se sont écoulées depuis la Loi Veil, mais la personne reste incontestablement un modèle de courage et de force pour bon nombre de femmes qui ont osé se lancer en politique.
Sans parler de féminisme, la femme a toute sa place dans l'action politique. Certains comprennent et d'autres non, que la femme n'est plus un objet, qu'elle dispose des mêmes droits que les hommes, qu'elle peut s'imposer, faire face et gagner.
Difficile pour moi d'avoir un regard objectif sur ce que peuvent apporter les femmes à la politique mais si elles s'engagent c'est qu'elles voient très certainement les choses différemment. Elles sentent, anticipent et vivent mieux les évolutions de la société car elles mêmes ont fait l'objet d'une évolution certaine au sein de la société. Elles sont donc plus aptes à faire avancer les choses plus rapidement, de par leur vision différente sur toutes les questions qui les touchent et les concernent tout particulièrement comme l'enfance ou encore l'éducation.
Sans critiquer la politique masculine, loin de là, les femmes apportent une culture différente du dialogue, de l'écoute, de la tolérance de la diplomatie. Certaines personnes continuent à se questionner sur l'intérêt de la parité mais finalement c'est ce concept qui fait émerger de plus en plus de femmes en politique.
On peut dire que la parité est une opportunité de donner la parole aux femmes. Cependant, je trouve bien triste que la France ait du imposer un concept alors que, dans de nombreux pays, cette émergence de la femme s'est faite naturellement. Il y a eu beaucoup de progrès et les générations à venir sont prometteuses. Nous voyons apparaître clairement des femmes en phase avec leur temps et leur société qui, de par leur expérience, leurs activités, leurs principes et leurs convictions, savent être le maillon incontournable de l'équilibre politique local et national. Les femmes savent où elles vont et ce qu’elles veulent ».

• Coups de cœur

La Une du journal La Française en 1936 informant de l'entrée historique de trois femmes au Gouvernement. Alors qu'elles n'avaient pas encore le droit de voter, ces femmes pouvaient prendre des décisions politiques.


Couverture du Nouvel Observateur en 1971 reprenant les visages des femmes ayant signé le Manifeste sur l'avortement. Acte décisif vers le droit à l'avortement en 1975.


• Fabienne Dugas-Raveneau, 
conseillère municipale socialiste à Pons

« L'exercice de la démocratie, qui suppose la représentativité du peuple dans les institutions républicaines, progresse avec la place croissante des femmes en politique, même si cela ne saurait suffire, tant d'autres "composantes" de notre société sont absentes des postes à responsabilités.
En dehors du constat de ce progrès démocratique, la question de l’apport des femmes à la politique ne devrait pas se poser, comme elle ne se pose pas pour les hommes. Hommes et femmes sont capables du meilleur, comme du pire, dans ce qui nous conditionne tous, la nature humaine. Et pourtant, il est un élément qui différencie le parcours de la femme politique de celui de son homologue masculin.
Sur la ligne de départ, l'homme a avec lui un bagage crédibilité accordé d'office, hérité de ses prédécesseurs. La femme doit, elle, toujours le gagner avec ses résultats, obtenus sur le parcours, malgré le courage, l’intelligence, les capacités démontrées par d’autres femmes politiques avant elle. Et pourtant, que de chemin parcouru depuis Louise Michel, que de combats portés par des femmes politiques pour le progrès de notre société, sous les projecteurs médiatiques pour certaines, pour le développement de nos territoires, discrètement, pour d’autres.
Quotidiennement, nous devons faire nos preuves, faire la démonstration de nos compétences, de nos capacités à gérer. Ce niveau d’exigence continu n’est pas demandé aux hommes, nous pouvons le regretter à double titre. En politique, comme dans d’autres milieux où le rôle de l’homme a toujours été prépondérant, c’est notre crédibilité que nous devons gagner tous les jours.
Loin de nous effrayer, il s’agit là d’une motivation complémentaire aux convictions que nous portons. « Ne laissez jamais vos peurs vous empêcher de faire ce que vous savez juste » Aun San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix ».

• Coups de cœur

Aun San Suu Kyi, prix Nobel de la paix
Marianne, symbole de la liberté, de l'égalité et de la fraternité
•  Et pour terminer, le point de vue de Renée Lauribe, 
Radicale de gauche : 

« Au premier abord, comme peu, j'aurais tendance à dire " rien ! " parce que sur le fonds, je défends bec et ongles l'égalité absolue des droits et des devoirs des hommes et des femmes. Donc pour moi, il n'y a pas de différence de genre et il ne doit pas y en avoir. Au deuxième abord, comme beaucoup, avec les séquelles culturelles patriarcales de notre société, je pourrais être amenée à croire que sur la forme, il pourrait y avoir une différence de style. En fait, je vois plus de différences entre un frontiste et un humaniste qu'entre un et une Radicale, sur le plan des idées bien sûr, mais aussi sur les moyens et les méthodes quant aux apports des uns et des autres. Tout dépend à mon sens de l'engagement, de la valeur et de l'intégrité de chacun ou chacune plutôt que de leurs sexes respectifs.
Au troisième abord, je rêve d'un temps où l'on ne serait plus jaugée, jugée et cataloguée, voire condamnée sur notre sexe.  Je rêve d'un lieu, d'une société où nos apports, fussent-ils petits, ne seraient pas négligeables ; fussent-ils grands ne seraient pas prétentieux, fussent-ils idéaux ne seraient pas utopiques »...

Propos recueillis par Nicole Bertin