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dimanche 31 août 2014
Parti socialiste :
Fluctuat nec mergitur ?
C’est l’histoire d’un président normal qui pensait vivre un quinquennat normal dans son palais élyséen. Une sorte de Corrèze version citadine. Il n’en fut rien et François Hollande, au demeurant sincère, a vu déferler sur lui le mécontentement grandissant des Français. Sa cote de popularité s’est effondrée avec des sondages donnant du vague à l’âme. Pourtant, il leur avait promis de préserver l’emploi, d’être un père protecteur. De les aimer en quelque sorte. La réalité lui a joué un bien mauvais tour. La rue a poussé des hurlements comme à son habitude et comme il est coutume, le gouvernement a fait deux pas en avant et trois en arrière.
Le nouveau président n’a pas de baguette magique. La croissance n’est pas au rendez-vous et le chômage ne cesse de croître, voire de proliférer comment une colonie de bactéries. Et que dire de la fiscalité qui a fait fuir certains contribuables à l’étranger. Le programme de la gauche s’est avéré décalé, voire inadapté à l’ère de la mondialisation. Fin d’un vieux monde, avènement d’un nouveau !
Lors d’un récent conseil des ministres, Laurent Fabius, qui n’est pas né de la dernière pluie, a rappelé à ses collègues que l’image de la France à l’étranger avait du plomb dans l’aile. Mais qu’est devenue sa grandeur passée ? Fondue comme les neiges d’antan ? aurait écrit François Villon. Les uns ont acquiescé ; les autrement ont réagi en soulignant que les valeurs de la Gauche étaient sacrées.
Lors de la fête de la Rose, le sémillant Arnaud Montebourg a dit tout haut ce qu’il avait sur le cœur, émettant des doutes sur la politique actuelle, suivi de Benoît Hamon et de quelques autres en sourdine.
Face à ce clan des malcontents, Manuel Valls a tranché en renvoyant dans leurs foyers les deux rebelles ainsi qu’Aurore Filippetti. Un gouvernement "nouvelle vague" a été constitué. Emmanuel Macron, le nouvel occupant du ministère de l’Economie, a osé parler des 35 heures tandis que le Premier ministre, devant le Medef, a opté pour une nouvelle ligne de conduite en rassurant le patronat. Surprise des socialistes bon teint qui n’y comprennent rien et demandent un décodeur.
A La Rochelle, l’ambiance entourant l’université du PS a subi ce remue-ménage, même si elle n’a pas pris l’allure d’un congrès de Rennes. La Rochelle est d’ailleurs un symbole : n’oublions pas qu’Olivier Falorni, ex socialiste devenu radical de gauche, y a battu Ségolène Royal aux Législatives et que la liste de Jean-François Fontaine s’est imposée aux récentes élections municipales face à celle qui avait reçu l’investiture de Solférino.
Les courants opposés qui animent le PS sont-ils de nature à le déstabiliser ? La Gauche conservera-t-elle une majorité à l’Assemblée nationale ou risque-t-elle une dissolution ? Dans les couloirs, on prétend que les stratèges ne seraient pas hostiles à une cohabitation avec l’UMP. Pourquoi ? Parce que ce parti, pas plus que le PS, ne pourra redresser la barre. Dans ce cas-là, la droite classique sortirait affaiblie pour affronter le scrutin présidentiel de 2017. Le PS pourrait alors se refaire une virginité.
Le contexte actuel n’est pas pour déplaire à Marine le Pen. Pour l’instant, il lui suffit de compter les points dans l’arène. le FN grimpe dans l’opinion et étend sa toile. L’UMP et le PS ne pourront pas dire qu’il n’était pas au courant ! Il est toujours surprenant de voir ces grands partis s’intéresser davantage à leur propre devenir (pensez au prochain come back de Nicolas Sarkozy) qu’à des prises de position efficaces qui permettraient à la France d’être une nation forte et réactive.
Aujourd’hui, il ne pleut pas seulement sur Hollande, que les Anglais appellent « rain man », mais sur le pays tout entier, trempé jusqu’aux os par un statisme que défendent les castes, terriblement attachées à leurs prérogatives. Le bateau France ne devrait jamais oublier la devise de Paris : Fluctuat nec mergitur. Reste à savoir jusqu’à quand flottera l’embarcation et surtout qui la dotera de voiles puissantes, capables de la pousser vers un monde meilleur…
• Samedi, Manuel Valls est arrivé à la Rochelle avec les tambours et les trompettes de la CGT qui a demandé sa démission. De Lille, Martine Aubry en a rajouté une couche en critiquant l’abandon de l’encadrement des loyers.
Dimanche, lors de la séance de clôture de l’université du PS, le Premier ministre a prêché l’unité et le rassemblement de son parti qui traverse une crise majeure...
Fluctuat nec mergitur (citation latine) : il flotte mais ne sombre pas.
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