Weber ou la vie dans tous ses éclats

Invité des Feuillets d’automne, Jacques Weber a fait éclater la vie l’autre jeudi au théâtre du château. Avec tendresse et humour.

Des fées se sont-elles penchées sur le berceau de Jacques Weber ? Piqué par le théâtre et non par la quenouille, l’homme ne s’est pas endormi sur la scène. Au contraire, il l’a investie pleinement dès son plus jeune âge. Au point d‘en occuper tout l’espace sans jamais lasser le public.

Il a été le Cyrano de Bergerac de Jérôme Savary. Avec « Éclats de Vie », spectacle mis en scène par sa fille Christine, il passe en revue l’existence dont il décline les différentes facettes. Chacun peut s’y reconnaître.

Voilà 40 ans que Jacques Weber transmet sa passion du théâtre !

Au travers de textes dont « certains sont les plus beaux de notre patrimoine », il décrit les tâtonnements de la jeunesse, les hésitations, les certitudes, les expériences, les impudeurs et parfois les égarements. Fantaisie, poésie, ironie. Homme de cœur, il ouvre la fenêtre des émotions, de celles qui provoquent des questions sans trouver de réponses. Il s’incarne, se moque parfois de lui-même en faisant fi des apparences. Sa plénitude physique est un accomplissement, sa coiffure ébouriffée un pied de nez à l’ordre établi. Maître Corbeau, et si tu ne lâchais pas ton fromage pour une fois ? Il veut être libre, trouvant en l’expression du sentiment et la dérision « un refuge » partagé avec les spectateurs.

Le public, réuni au Petit Théâtre du Château, a longuement accompli cet artiste dont le talent coule comme l’eau claire d’un torrent.

Formidable interprète, metteur en scène, réalisateur, Jacques Weber n’a plus rien à prouver. Sauf à dompter le temps qui passe.