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mercredi 5 décembre 2012

La fin des liens du sang ?


Depuis 1945, on ne cesse d’assister à un affaiblissement de l’institution du mariage qui tente tout doucement à disparaître. Historiquement, le mariage, en principe indissoluble, était l’acte fondateur de la famille, cellule de base de la société. La parenté, liée étroitement aux règles d’héritage, devait assurer la solidité de cet ensemble. Au XVIIIe siècle notamment, la monarchie et l’aristocratie ont donné quelques coups de canif dans l’institution en élaborant un véritable statut de la bâtardise. Le Code civil s’est prestement empressé de remettre de l’ordre dans la « morale » ! Mariage, filiation, héritage : un bloc était indissociable. 

Depuis des siècles, la transmission des biens repose sur les liens du sang
Mais la société a évolué. D’exceptionnel, le divorce est devenu une procédure courante. Au fil du temps, par les liens du sang, les enfants dits illégitimes ont obtenu des droits égaux à ceux des enfants légitimes en matière de succession. Bref, le mariage a pris des rides et de nombreux couples ont opté pour une formule d’union civile beaucoup plus simple connue sous le nom de Pacs.

Dans ce contexte, la proposition d’étendre les liens du mariage aux couples homosexuels, en créant une descendance artificielle, relance subitement le débat. Notamment pour la succession des enfants illégitimes, toutes les avancées reposaient sur les liens du sang qui l’emportaient sur le seul statut matrimonial. Et voilà que l’on demande maintenant un statut matrimonial déconnecté de ce lien essentiel sur lequel s’appuie une grande partie de notre histoire ! En clair, les enfants adoptés par un couple d’un même sexe, donc non issus de leur chair (sauf pour les femmes), auraient les mêmes droits que les enfants nés d’une union "habituelle".

Prenant toute l’évolution à revers, la revendication homosexuelle suscite des réactions. Elle relance en particulier l’idée d’un mariage classique, prônée par les représentants des trois religions du livre. En accord (une fois n’est pas coutume), Chrétiens, Juifs et Musulmans sont tous unis autour de ce sacrement qui semblait avoir du plomb dans l’aile.

Défendue au nom de la modernité, c’est donc une réforme extrêmement délicate qui s’annonce. Rien n’empêcherait l’union de la mère avec son fils, celle du père avec sa fille ou celle du frère avec sa sœur comme dans l’Egypte ancienne. Et qui sait si Caligula ne pourrait pas (enfin) épouser son cheval ? L’amour emporte toutes les digues, dit-on.

Le monde législatif en sera bouleversé. Selon leurs camps respectifs, les intervenants se chamailleront et, à la fin des fins, peut-être verra-t-on apparaître un nouveau droit de succession, un nouveau droit de la descendance. Bref, un monde encore plus éclaté qu’aujourd’hui qui tirera un trait sur ces longues lignées du sang, telles qu’on les voie dans la Bible quand il est question de l’ascendance de Moïse ou d’Abraham.

Autres temps, autres mœurs…

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