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samedi 19 mai 2012
L'écrivain Mireille Calmel
à la médiathèque de Jonzac
L'écrivain Mireille Calmel sera à la médiathèque de Haute-Saintonge mardi 22 mai à 18 h 30 où elle animera une conférence. Elle y présentera ses deux tomes sur Aliénor d'Aquitaine : "Le règne des lions" et le second paru en mars dernier, "L'alliance brisée". La séance sera animée par Jean Charrier. Entrée libre.
• Portrait :
Mireille Calmel a l'habitude de dire que l'écriture lui a sauvé la vie. Car lorsque, à l'âge de 8 ans, elle tombe gravement malade et est déclarée perdue, Mireille commence à écrire, par besoin d'extérioriser sa peur, mais aussi parce qu'elle croit profondément que tant qu'elle écrira, elle ne mourra pas. Et inexplicablement, bien que les médecins aient renoncé, la maladie régresse. Peu à peu, Mireille reprend des forces, recommence à marcher.
Elle travaille avec acharnement ses cours par correspondance, sans jamais cesser d'écrire : 250 poèmes, des chansons, un roman. Ce n'est qu'à quinze ans qu'elle retrouve une vie pleinement normale. Elle ne pense plus qu'à écrire, lire, chanter, vivre à tout prix. Elle écrit des chansons, des nouvelles, des pièces de théâtre, dont l'une destinée aux adolescents sera couronnée d'un prix, chante dans les bals populaires, organise un festival de théâtre, monte des spectacles sur différentes scènes à travers la France. En 1995, elle dépose un dossier d'insertion et obtiens le RMI pour écrire ce qui deviendra Le lit d'Aliénor.
Cinq ans après, elle envoie son manuscrit à Bernard Fixot, avec qui elle signe son premier contrat. Et c'est le succès : plus de 100 000 exemplaires vendus en librairie en France, 800 000 exemplaires vendus dans le monde. Deux ans après, les héroïnes de son Bal des Louves rencontrent le même engouement auprès du public. Mireille Calmel vit en Aquitaine, à Saint-Christoly-de-Blaye, avec son mari et ses enfants.
• Contact : Médiathèque de Haute-Saintonge 39, rue des Carmes 17500 Jonzac
Tél. : 05 46 49 49 09
Internet : http://www.mediatheque-haute-saintonge.com
Grève de la faim
pour un référendum
sur la participation de la France
à l’abolition des armes nucléaires
Bien connu à Saintes, Jean-Marie Matagne, 68 ans, père et grand-père, docteur en philosophie, président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire, a commencé une grève de la faim le 15 mai à midi.
Dans un communiqué, l'association ACDN demande au nouveau Président de la République, au nouveau gouvernement et aux candidats à la députation de s’engager à faire respecter par la France son « obligation de poursuivre de bonne foi et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international strict et efficace », conformément à l’avis de la Cour Internationale de Justice du 8 juillet 1996.
Jean-Marie Matagne vient d'envoyer une lettre à François Hollande ainsi qu'à son gouvernement :
« Vous gouvernez la France. Vous avez été élu, désignés et mandatés pour conduire le changement dans le sens de la liberté, l’égalité et la fraternité. Permettez-moi donc d’attirer votre attention sur un changement qui ne souffre plus d’attendre et qui, néanmoins, n’a fait l’objet d’aucun débat pendant la campagne présidentielle.
Depuis plus d’un demi-siècle, la France dispose d’armes nucléaires. Aujourd’hui, ce sont 300 bombes, chacune d’elles ayant de 7 à 22 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima, qui a fait plus de 200 000 morts. Ainsi, le chef de l’Etat français pourrait faire à lui seul, par sa seule décision, jusqu’à un milliard de morts, sans parler des blessés.
Cette situation intolérable bafoue :
- la vie humaine et les droits de l’Homme, car une seule bombe atomique, ce sont « des centaines de milliers de morts, des femmes, des enfants, des vieillards carbonisés en un millième de seconde, et des centaines de milliers d’autres mourant au cours des années suivantes dans des souffrances atroces : n’est-ce pas un crime contre l’humanité ? » (Alain Peyrefitte à Charles de Gaulle, le 4 mai 1962) ;
- le droit international, qui fait obligation aux Etats nucléaires ayant signé le Traité de Non Prolifération "de poursuivre de bonne foi et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international strict et efficace", comme l’a confirmé la Cour Internationale de Justice dans son avis du 8 juillet 1996 ;
- la Constitution, qui place au-dessus de tout et impose le respect des droits de l’homme, ainsi que le respect des traités ;
- le bon sens, car il est absurde de défendre les valeurs républicaines, dont la fraternité, en menaçant de commettre des crimes contre l’humanité ; absurde de lier ses "intérêts vitaux" à l’emploi d’armes fatalement suicidaires contre un pays qui en disposerait aussi ; absurde de prétendre garantir la sécurité de notre pays par ces armes, tout en les interdisant aux autres ; absurde d’encourager ainsi la prolifération, tout en prétendant la combattre ; absurde de vouloir faire des économies et de gaspiller des milliards dans des engins de mort inutilisables ;
- le peuple et la démocratie, car le peuple français n’a jamais été consulté sur la création, l’entretien et la modernisation permanente de cette force de frappe, qui lui a déjà coûté 300 milliards d’Euros. Et pourtant, on sait aujourd’hui d’après des sondages convergents qu’au moins huit Français sur dix souhaitent l’abolition des armes nucléaires, y compris françaises.
C’est pourquoi j’ai l’honneur de vous demander de poser aux Français, par référendum, la question suivante, précisément requise par l’agenda international de 2012 : Approuvez-vous que la France participe avec les autres Etats concernés à l’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ?
Veuillez agréer, Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres, l’expression de ma très haute considération ».
Phare de Cordouan :
pleins feux sur l’estuaire 2012
Le Smiddest, syndicat qui réunit les départements de la Gironde et de la Charente-Maritime, a dévoilé les grands rendez-vous de l’été 2012. Pour saluer l’événement, un havre mythique a été choisi : le phare de Cordouan, au large de Royan…
Vendredi aux alentours de midi. Sur le port de Royan, les journalistes se pressent devant le bateau qu’on nomme “Cap Cordouan“. Comme son nom l’indique, c’est dans cet endroit magique que Jacky Quesson, représentant le Smiddest que préside Dominique Bussereau, détaillera la saison 2012.
La traversée s’engage, ponctuée de rires et de soleil. « Attention, il y aura un bizutage à l’arrivée » annonce l’un des organisateurs. Les participants se regardent : quand ils descendront, ils comprendront de quoi il s’agit. Pour l’instant, ils admirent le paysage…
Parmi les hauts lieux à découvrir, l’estuaire de la Gironde, le plus grand d’Europe, est un royaume à part, un espace où l’on pêche le maigre, le poisson qui grogne, la civelle, baptisée l’or gris, l’alose et la lamproie, une drôle de bestiole qui fait des envieux quand elle est cuisinée à la bordelaise. Jadis, on y trouvait l’esturgeon et son fameux caviar dont le renouveau est annoncé à Saint-Seurin d‘Uzet.
Situé au large de Royan, le charme du phare de Cordouan réside en sa situation. Sentinelle de l’estuaire, on y aborde à des heures précises, en fonction des marées. Quand l’eau se retire, elle dévoile des bancs de sable, dont l’un s’étire en longueur. Chassant les mouettes pour un court moment, les touristes peuvent y jouer les Robinson Crusoé. Le dépaysement est d’autant plus précieux qu’il est à temps compté. Bientôt, les vagues recouvrent cette terre avec la promesse de la dévoiler une fois encore, selon une chronologie immuable. De l’éphémère, naît une étonnante sensation !
À l’abordage !
La voici, la fameuse épreuve ! Pour les non-initiés, l’arrivée vaut son pesant de rigolade. Pantalons retroussés, jupes relevées, les passagers sont invités à quitter le bateau en pataugeant dans l’eau. Et finalement, elle n’est pas bien chaude ! Les uns ne sont guère rassurés, les autres bravent l’adversité rafraîchissante au milieu des patelles et des bigorneaux.
En atteignant l’allée dallée, ils sont encore hésitants. Conscients de vivre une escapade peu ordinaire, ils s’immortalisent pour le meilleur et pour la frise, celle qui ornera leur bureau. Avec une légende du style « le jour où j’ai marché sur les eaux de Cordouan ! ».
À la porte d’entrée, les gardiens sont amusés. Ce genre de spectacle, ils ont vu maintes fois, même si la question la plus courante posée par les arrivants concerne l’élément liquide : « quand la mer est déchaînée, l’eau passe-t-elle au-dessus de la balustrade ? ».
« Bien sûr » répond Serge Andron, le patriarche. Mais elle s’évacue. Et puis, est-il besoin d’ajouter que gardien de phare est un métier viril et sportif puisqu’il faut gravir et descendre de nombreux escaliers ! Quant au phare, sa solidité a traversé les siècles. Vivre une grande tempête entre ses murs doit être exaltant…
Pleins feux sur l’estuaire
Depuis 2010, la gestion de Cordouan, propriété de l’État, est assurée par le syndicat mixte pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde. L’objectif du Smiddest est de rapprocher les deux rives autour d‘un projet ambitieux et partagé. L’an dernier, des cérémonies ont accompagné l’anniversaire des 400 ans du phare. Cette année, un programme copieux a été élaboré dont voici les principaux rendez-vous. « En 2012, l’estuaire s’invente et se réinvente en gardant le même objectif, permettre la découverte d’un patrimoine à travers la rencontre entre des artistes à l’œuvre et un public réunissant habitants, amoureux de la nature et visiteurs de passage » explique Jacky Quesson.
Chaque vendredi de l’été, neuf sites seront à l’honneur : 6 juillet à l’île de Pataras, 13 juillet au port de Lamarque, 20 juillet au phare de Saint-Georges de Didonne, 27 juillet au phare de Saint-Palais sur Mer, 3 août au phare de la Pointe de Grave au Verdon, 10 août au phare Richard, 17 août au pour des Callonges à Saint-Ciers sur Gironde (commune du prochain président du Smiddest, Philippe Plisson), 24 août au port de Plagne à Saint-André de Cubzac et le 31 août au phare de la Coubre à la Tremblade.
Quant au phare de Cordouan, il reste ouvert à la visite toute l’année. Le Smiddest en assure la gestion, l’animation et la promotion, en étroite collaboration avec l’Association pour la sauvegarde du phare de Cordouan. Il y a 150 ans qu’il a été classé monument historique en même temps que Notre-Dame de Paris !
Dominique Perez, Lionel Got et Christophe Montgoff prendront le relais (photo prise dans la partie du phare réservée aux gardiens)
Un grand rituel aura lieu le 29 juin avec la relève : les quatre gardiens se verront remettre officiellement la grosse clé de la porte anti-marée. Un moment émouvant puisque les deux aînés, Serge Andron et Jean-Paul Eymont, regagneront ensuite et définitivement la terre ferme après avoir vécu dans ce “vaisseau“ inoubliable.
• Artiste en résidence : Après le peintre Richard Texier, le photographe de l’agence Magnum Jean Gaumy a passé quelques jours à Cordouan. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le nouveau site internet ww.estuaire-gironde.fr
Du sommet du phare, la vue est plongeante ! Au loin, à gauche, on aperçoit l'île nouvelle de Cordouan, banc de sable malmené par les courants...
• Selon les spécialistes, Cordouan fait partie des pièces majeures du patrimoine maritime mondial. Comme tous les trésors, il est fragile et son statut de “monument historique” le protège des intentions mercantiles de certains promoteurs.
Ses gardiens veillent au grain dont Serge Andron (Bruno et Elisabeth Vaesken lui ont consacré un bel ouvrage paru aux Éditions Ouest France) et J.P. Eymont. Ils prendront leur retraite en juin prochain. Leur succéderont D. Perez, Lionel Got (en poste depuis trois ans) et le petit nouveau, Christophe Manglof, 32 ans.
Photos Nicole Bertin
Un violon sur le sable
à Royan : 25 ans d’émotions
Le programme du festival « Un violon sur le sable », édition 2012, a été présenté au casino de Pontaillac.
Un quart de siècle ! En effet, il y a vingt-cinq ans que ces concerts d’été, organisés sur la grande conche de Royan, ont été portés sur les fonts baptismaux. Heureuse naissance s’il en est ! Depuis, la manifestation qu’on appelle « Un violon sur le sable » n’a cessé de grandir en notoriété jusqu’à attirer des milliers de spectateurs. Elle est devenue une manifestation incontournable, d’autant qu’elle n’est soumise qu’à un seul impératif, le temps. Si le ciel est de la partie, à la nuit endormie, il suffit de s’asseoir sur la plage pour goûter aux délices de la musique.
Présentation du programme 2012 par le fondateur et producteur du festival, Philippe Tranchet, aux côtés de Jérôme Pillement, directeur de l’orchestre symphonique d’un violon sur le sable et de Didier Quentin, député maire de Royan
L’édition 2012 aura une saveur particulière, celle d’un retour aux sources avec des artistes venus se produire à Royan alors qu’ils débutaient leur carrière. Le fondateur et producteur du festival, Philippe Tranchet, aux côtés de Jérôme Pillement, directeur de l’orchestre symphonique d’un violon sur le sable, apprécie cette fidélité : « nous avons cette unique sensation que les artistes sont ici autant spectateurs du public que l’inverse. Finalement, après 25 ans, on finit par se dire qu’on ne sait pas trop pourquoi la musique est plus émouvante ici ». Sans doute est-ce l’endroit, le sable, les vagues, cette sorte d’éternité que procurent les moments exceptionnels…
Didier Quentin, député maire, partage ce sentiment, c’est pourquoi la municipalité soutient largement cette manifestation qui s’inscrit dans les Sites en Scène du département. Cette année, une nouveauté a été apportée avec des concerts décentralisés en ville afin de semer des graines en tous lieux !
De Nemanja Radulovic à Indra Thomas
• Samedi 21 juillet, les réjouissances débuteront avec un violoniste dont les Jonzacais ont salué le talent dimanche dernier, Nemanja Radulovic. Jabot et manches dentelées, ce musicien « habité » déploie une énergie qu’il offre au public comme une gerbe d’étoiles. Lui succéderont sur la scène la soprano Annick Massis, Fabien Ruiz, le chorégraphe et coach claquettes du film aux 5 oscars « The Artist » et Ana Alcaide à la viole.
Nemanja Radulovic à Jonzac avec la pianiste Suzanne Manoff : Virtuosité, fougue, partage, originalité, un moment précieux (photos Nicole Bertin).
En enregistrant "Les quatre saisons de Vivaldi", Nemanja Radulovic offre au public une vision personnelle de cette œuvre. Qu’elle soit « jeune, avec de nouvelles sonorités » dit-il. Il a même ajouté une cinquième saison en proposant une création mondiale : Spring in Japan 2011 enregistrée avec Les Trilles du Diable. Composée par Aleksandar Sedlar, elle rend hommage aux victimes du tsunami qui a frappé la région de Fukushima.
• Mardi 24 juillet, nous applaudirons Jean-François Zygel au piano et Manu Delago au hang, un instrument qui est le résultat d’expériences diverses et variées. La soprano Amel Brahim-Djelloul et le chœur du violon sur le sable clôtureront cette soirée.
• Vendredi 27 juillet, ne manquez pas Indra Thomas, l’une des plus grandes sopranos du répertoire verdien. Américaine à la carrière internationale, elle a remplacé Jessye Norman lors du concert de clôture du festival international de Colmar. Suivront François René Duchade, l’homme qui entretient une relation volcanique avec ses pianos et Gospelssimo, sans oublier la danse avec Kader Attou et la compagnie Accrorap (successeur de Régine Chopinot à La Rochelle). Enfin, vous aurez la joie de rencontrer Jean-Pierre Marielle qui apportera sa célèbre voix au violon sur le sable.
D’autres concerts sont prévus en ville (palais des congrès, plage de Vallières, église de Pontaillac, parc et marché de Royan, toit de l’église Notre-Dame, aire de jeu du centre social). S’y ajoutent le phare de Cordouan et les vignes de Talmont en bordure de falaises crayeuses.
Comme vous pouvez en juger, la cuvée 2012 sera d’une excellente qualité. À savourer sans modération !
• Partenaire du festival, la maison d’horlogerie Baume et Mercier sortira une montre spéciale célébrant les 25 ans d’Un violon sur le sable.
• Tous renseignements : www.violonsurlesable.com
Midi en France à Saintes :
Vive les recettes du terroir !
Lundi et mardi derniers, on se pressait devant le Palais de Justice de Saintes. Pourtant, il n’y avait pas de procès médiatique à l’horizon ! C’est en cet endroit stratégique que l’émission "Midi en France" avait installé son plateau...
Chaque semaine, du lundi au vendredi, ils sont entre 350.000 et 390.000 téléspectateurs à regarder l’émission “Midi en France“ que propose France 3. La formule est simple : Laurent Boyer et ses chroniqueurs installent leur plateau dans une ville de l’hexagone qui est alors placée sous les projecteurs. Une bonne occasion pour elle de tirer son épingle du jeu ! « Il s’agit d’un magazine de proximité, d’échanges et de convivialité qui suit l’actualité d’une région en s’appuyant sur un événement local » soulignent les organisateurs. Y sont abordés de multiples sujets allant de la cuisine à la musique en passant par la littérature et le patrimoine.
Avec Piqthiu et Françoise Barbin Lécrevisse
La recette que Françoise Barbin Lécrevisse a réalisée en direct était une mouclade faite des moules de bouchot, du vin blanc de pays charentais, du pineau et du cognac. « D’autre part, j’avais apporté à Vincent Ferniot de quoi faire un panier de légumes qui comprenait des carottes, des betteraves, des pichons, des fèves et des pommes de terre de l’Île de Ré » souligne cette spécialiste, auteur de nombreux livres culinaires.
Manifestement, Vincent Ferniot, Laurent Boyer, Évelyne Thomas n’ont pas résisté à l’attrait des carottes qu’ils ont croquées à belles dents ! Moment drôle, elles venaient de Jarnac-Champagne alors que Laurent Boyer avait compris qu’elles avaient poussé à Jarnac-Charente, la ville natale de François Mitterrand ! D’où une légère méprise géographique, pas bien grave quand on arrive de Paris !
Françoise a également fait découvrir à l’équipe les « échalions » car elle ne disposait pas d’échalotes grises pour sa recette.
À chaque fois, elle a fait appel à Piqthiu qui s’est illustré par son tour de France des soupes l’an dernier. Les deux ambassadeurs ont en commun d’aimer cuisiner avec les bons produits du terroir…
Ce fut donc une expérience intéressante pour les invités soucieux de promouvoir l’image de la région. Saintes, qui a bénéficié de cinq passages télévisés, ne peut que retenir l‘attention du public, d‘où des retombées positives. À l’époque de Bernadette Schmitt, la ville avait participé aux jeux Intervilles.
• Piqthiu, une belle aventure :
« L’accueil m’a touché. Vincent Ferniot a retenu l’une de mes recettes, une papillote de maigre et j’ai pu montrer ce qu’était l’aillet, le fameux ail vert. L’équipe m’a surnommé Pikachu. Disponible le 8 mai, j’ai relevé le défi assis à la table des chroniqueurs pour l’enregistrement des trois autres émissions. Je pouvais réagir sur des faits de ma région. Ce fut un bon moment d’authenticité, de vérité, de terroir également où j’ai pu présenter le patois sous un autre angle qu’à pleine goule ! Bref, j’ai bien aimé ce Midi en France à Saintes ».
Les Estivales :
Concert exceptionnel
à Expiremont
Samedi 9 juin, la commune d’Expiremont (canton de Montendre) sera dans ses petits souliers. En effet, la CDCHS et l’association Les Culturales, que préside Jean-François Blier, recevront dans le cadre des “Estivales“ le grand pianiste Hervé N’Koua. Il se produira aux côtés de la prometteuse soprano Christelle di Marco. Originalité de cette soirée, l’entrée sera gratuite. Le nombre de places étant limité à 180, il est conseillé de ne pas arriver en retard (rendez-vous à 20 h 30) ! Un beau moment en perspective.
• Chrystelle Di Marco a manifesté très tôt son goût pour la musique classique avec le violon, le piano et plus particulièrement le chant puisqu’elle entre à la maîtrise du conservatoire national de Toulon. Après sa brillante formation en France, elle part se perfectionner à l’Académie internationale de chant lyrique d’Osimo en Italie.
Elle débute sa carrière dans le répertoire mozartien avec “Le nozze di figaro“, “Bastiano e bastiana“, ainsi que “Cosi fan tutte“. S’ensuit une tournée dans le répertoire sacré avec le “Te Deum“ de Charpentier, accompagnée par l’orchestre international d’Italie. C’est à cette occasion qu’elle sera remarquée par le grand compositeur italien Carlo Pedini qui lui proposera la création du rôle de Lucina dans son opéra “Un giorno qualunque“.
Elle débute en parallèle une carrière de récitaliste dans de nombreux festivals italiens et français, sans négliger la scène opératique puisqu’elle aborde dès 2008 en version de concert “la Traviata“ de G. Verdi.
En 2011, elle crée avec Anne-Laure Ménard (claveciniste) et Hervé Lafon (viole de gambe) le Trio baroque “Voce amorosa“.
Elle sera, à partir de l’année 2013, Amélia dans “Un ballo in maschera“ de Verdi, ainsi que Mimi dans “La Bohème“ de Puccini, dirigé par Janos Acs.
• Hervé N’Kaoua : Premier prix de piano et de musique de chambre du Conservatoire National Supérieur de Paris, Hervé N’Kaoua se distingue dans différents concours internationaux.
Soliste et concertiste, il se produit notamment avec le trio Sartory et l’ensemble des solistes de l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine. Il enseigne depuis 1997 au Conservatoire National de Région de Bordeaux.
Récemment, il a été choisi par la Communauté Urbaine de Bordeaux pour représenter le nouveau dynamisme de la ville dans le domaine culturel. Il devient Président de la section française de l’European Piano Teachers Association.
Invité comme membre du jury dans de nombreux concours internationaux, il donne des récitals et des masters classes en Europe et aux États-Unis.
Au programme de la soirée : En duo, des œuvres de Bellini, Verdi, Gounod, Puccini et Luzzi, Capua et Curtis. Au piano en solo : Luzzi et Mozart.
Fabienne Dugas-Raveneau
« Il y a tellement
de choses
à faire sur ce territoire »
Candidate socialiste opposée à Dominique Bussereau, député sortant, sur la quatrième circonscription de la Charente-Maritime (Jonzac/Royan), Fabienne Dugas Raveneau répond à nos questions :
• François Hollande vient d’être élu Président de la République. Comment avez-vous vécu sur le terrain cette campagne présidentielle ?
Ce fut sur le terrain une très belle campagne, à l’instar de ce que notre candidat, à présent Président, a lui-même conduit sur un plan national. Notre équipe, partie de quelques militants et élus, s’est très rapidement élargie avec des volontaires qui souhaitaient comme nous convaincre. Convaincre que l’espoir est permis à partir du rêve français tel que François Hollande l’a décrit lors de son premier meeting du Bourget. Convaincre que cet homme-là a les capacités, la détermination et le courage nécessaires pour sortir le pays de la situation catastrophique dans laquelle le Président, maintenant sorti, et ses gouvernements successifs l’ont enfoncé. Convaincre que ce n’est pas une fatalité, qu’une alternative est possible si on en a la volonté. Convaincre que la division et la culpabilisation des Français sont des facteurs paralysants et que seul le rassemblement de tous permettra de réunir les conditions de la sortie des crises que nous traversons. Nous avons ainsi fait de belles rencontres, nous avons fructueusement débattu et c’est avec le sentiment de la mission accomplie que nous avons pris connaissance de l’heureux résultat dimanche 6 mai. Je suis particulièrement fière de cette équipe et satisfaite de savoir que chacun de ses membres a décidé de poursuivre à mes côtés pour les élections législatives. Car, bien entendu, l’élection du candidat du changement resterait vaine si elle n’était pas accompagnée, le 17 juin prochain, d’une majorité forte au Parlement pour répondre à l’obligation d’action et de résultats qui est la sienne, qui sera, je le souhaite, la nôtre.
• Les Législatives sont désormais “ouvertes“. Vous êtes opposée à Dominique Bussereau, élu bien implanté dans la 4e circonscription qui a été plusieurs fois ministre. Ne craignez-vous pas la lutte du pot de terre contre le pot de fer ?
La différence avec la fable, c’est que je n’attends rien de cet adversaire. Je conduis ma campagne sur le terrain avec les convictions et les valeurs qui sont les miennes, mon ambition pour ces territoires. Je puise ma force dans la dynamique collective de campagne que nous avons instaurée depuis de longs mois. Ma détermination n’a d’égal que ma volonté de faire participer les territoires de la 4e circonscription au nouvel élan national porté par François Hollande.
Un ministre de l’ère révolue du Sarkozysme, député qui a voté inlassablement les projets de lois souhaités par son Président battu, n’est pas en situation d’inscrire la circonscription dans ce nouvel élan. Et pourtant, il y a tellement de choses à faire ici.
Fabienne Dugas Raveneau lors des cérémonies du 8 mai à Jonzac avec Gilles Clavel, chef de file de l'opposition municipale
• Comment se déroule la campagne ? Qu’attendent aujourd’hui les citoyens de leur député ? Leurs espérances, leurs désillusions ?
Nous poursuivons la campagne comme nous l’avons initiée pour les Présidentielles, sur le terrain et à l’écoute de nos concitoyens. Nous avons un véhicule avec lequel nous nous rendrons de mairie en mairie, dans chacune des 167 communes. Nous réitérons notre tour des cantons avec l’organisation d’une réunion publique. Cette proximité nous permet d’avoir de nombreux échanges, de débattre pour convaincre. Il est malheureusement vrai que beaucoup de nos concitoyens aujourd’hui n’identifient plus les fonctions d’un député. Il faut donc d’abord expliquer ce qu’est un député, son rôle au niveau national, ses responsabilités à l’échelon local. Le cumul des mandats est d’ailleurs une des causes de cette confusion. Je milite pour ma part depuis 15 ans pour le mandat unique et m’y tiendrai. Je sais, pour l’avoir exercé, ce que demande un mandat exécutif local. En particulier du temps, beaucoup de temps, pour le faire correctement, c’est-à-dire à la hauteur de la légitime attente des électeurs. Du temps pour écouter d’abord, du temps pour analyser ensuite, du temps pour mettre en œuvre enfin. Je sais, pour avoir travaillé avec bon nombre d’entre eux, ce que demande également en temps une fonction de député.
Le cumul de l’un et de l’autre ne peut se faire que de l’un au détriment de l’autre. Les personnes que je rencontre souhaitent un/e député/e qui consacre du temps aux territoires, aux problèmes de ses habitants, qui défende leurs intérêts au niveau local comme au niveau national, sans double discours. Ils en ont assez des engagements non tenus, des responsabilités nationales non assumées localement. Ils souhaitent également que les députés soient présents dans l’hémicycle et ne comprennent pas, à juste titre, que celui qui perçoit une rémunération pour siéger dans une assemblée ne le soit pas. C’est malheureusement ce type de comportement qui nuit gravement à l’action politique et conduit à la montée de l’abstentionnisme. Il faut avant toute chose gagner la confiance de nos concitoyens et mes engagements sur les règles de conduite que je m’imposerai, à l’opposé de ce qui s’est pratiqué ici depuis 26 ans, seront garants de ma volonté de rétablir la transparence et la responsabilité dans l’exercice de ces fonctions.
• Au premier tour des Présidentielles, on a constaté une forte percée du Front National. Quelles en sont les causes et comment répondre aux questions que se pose cet électorat ?
Les causes sont multiples. Il y a d’abord la situation du pays et de chacun : la montée de la précarité, les incertitudes quant à son avenir ou celui de ses enfants, les difficultés grandissantes pour se faire soigner, pour se loger. Il y a aussi le discours tenu par Sarkozy et ses soutiens depuis 5 ans, qui ont fait monter la peur, la peur de l’avenir, la peur de perdre ce qu’on a mais aussi la peur de l’autre. Et puis il y a notre propre responsabilité politique à nous, au parti socialiste. Si les thèses FN ont ainsi pu prendre racine, c’est que nous avons abandonné le terrain, la relation de proximité, bref le vrai militantisme. La campagne conduite par François Hollande a renoué le lien de proximité, mais il faudra poursuivre en ce sens y compris en dehors des périodes électorales pour enrayer la progression de l’extrême droite.
Fabienne Dugas Raveneau avec Pierre Joxe, qui fut Ministre de l'Intérieur de François Mitterrand, et Pascal Ferchaud, maire et conseiller général de Saujon.
• Quels sont les projets que vous souhaitez défendre sur ce territoire ?
Dans les échanges que nous avons sur le terrain, nous voyons que les préoccupations développées dans le cadre de la campagne présidentielle constituent également les principales sources d’inquiétude des habitants que nous rencontrons. Je vais en reprendre deux simplement, parmi tous les dossiers qu’il faudra conduire de front pour répondre aux urgences.
Je souhaite aider à la mise en œuvre des conditions de créations d’emplois. Cela passe d’une part par la protection des deux principales activités de la circonscription aujourd’hui : le tourisme et l’activité viticole. Or, pour cette dernière, la libéralisation des droits de plantation, initiée alors que le député sortant était ministre de l’Agriculture, est un véritable problème pour les petites et moyennes exploitations. Je travaillerai avec les députés européens et le nouveau Ministère de l’Agriculture et en concertation avec les exploitants pour défendre leurs intérêts.
La création d’emplois passe d’autre part par la capacité d’innovation et d’adaptation des TPE et PME sur des territoires comme le nôtre, privés d’infrastructures de transports. Je serai là encore à l’écoute des besoins, pour relayer au plus haut niveau les difficultés à la production, à l’export, ou même à l’embauche pour corriger, modifier les dispositifs défaillants ou inappropriés. Je soutiendrai en particulier les projets créateurs d’emplois qui s’inscrivent dans le respect et la protection de notre environnement, dont la fragilité est à la hauteur de la beauté sur l’ensemble de territoires de la circonscription. Et je suis convaincue que nous pouvons développer l’économie locale à partir du dynamisme des entrepreneurs locaux et des opportunités que nous offrent la nécessaire diversification de la production énergétique.
Je défendrai les services publics, mis à mal durant ces dix dernières années. Je ne saurai me résoudre aux fermetures de classes péremptoires, voire d’écoles, répondant aux logiques comptables comme nous les avons connues jusqu’à présent. Je défendrai la présence des écoles dans les villages qui participent à la qualité de vie de nos enfants et plus généralement à l’animation des bourgs. Je défendrai une autre organisation de l’accès aux soins, à partir des engagements pris par François Hollande, en facilitant la création de maisons de la santé, mais aussi en identifiant les carences sur le territoire et en présentant les solutions à partir de la concertation des acteurs. Je pense à nos aînés qui souhaitent rester dans leur domicile, mais qui doivent pour cela avoir aisément accès aux soins. Je pense aux difficultés des accueils d’urgence qui font également défaut ou qui étaient jusqu’à présent menacés dans les établissements hospitaliers du territoire. Je pense aussi aux difficultés rencontrées par les femmes enceintes habitant en Haute Saintonge qui doivent parcourir des distances folles avant d’accéder à un service de maternité. Je défendrai les services de gendarmerie dont la baisse des effectifs sur les sept dernières années a rendu plus difficiles encore les missions de sécurité qui sont les leurs.
Et maintenant,
place aux Législatives !
Globalement, au second tour des Présidentielles, Nicolas Sarkozy arrive en tête dans la 4e circonscription. Toutefois, l’écart avec François Hollande reste faible dans le Sud si l’on enlève les voix apportées par le canton de Royan Est. Il est évident que les Législatives seront âprement disputées entre Dominique Bussereau, député sortant, et Fabienne Dugas Raveneau, candidate socialiste.
• Saintes : Les trois cantons de Saintes sont traditionnellement favorables à la gauche (environ 56 %). Originalité à Chaniers : Hollande et Sarkozy sont ex aequo à 1 172 voix !
• Archiac : Ouf, on est rassurés, Germignac, qui avait placé le Front National en tête au premier tour, a donné la majorité à François Hollande (170 contre 162 à Sarkozy). Globalement, le canton est favorable à Nicolas Sarkozy (53,86 %) contre François Hollande (46,14 %). Le PS est majoritaire à Celles, Germignac, Jarnac-Champagne, Neuillac. À Saint-Maigrin, une voix sépare les deux candidats.
• Saint-Genis de Saintonge : Canton favorable globalement à Nicolas Sarkozy, sauf sur les communes de Clam, Mosnac, Saint-Georges Antignac et St-Grégoire d‘Ardennes. Grosse avance de Nicolas Sarkozy à Saint-Fort sur Gironde et Saint-Dizant du Gua. À Saint-Genis, l’UMP Jacky Quesson a su tenir ses troupes !
• Montendre : Belle avance de François Hollande dans le canton de Bernard Lalande. Montendre fait la différence avec 1 027 voix contre 766. Nicolas Sarkozy arrive en tête à Expiremont, Jussas (commune pourtant tenue par un maire de gauche), Pommiers-Moulons et Tugéras Saint Maurice.
• Cozes : Pas de changement depuis la semaine dernière. Dans le Sud, le canton de Cozes est le plus favorable à Nicolas Sarkozy (57,83 %). Seul Brie sous Mortagne donne une légère avance à François Hollande.
• Gémozac : Deux communes à égalité entre François Hollande et Nicolas Sarkozy à Saint-Quantin de Rançannes et Tesson. Canton globalement favorable à Nicolas Sarkozy (54,10 %) dont Gémozac, la ville de Loïc Girard (UMP). Avance de François Hollande à Berneuil, Rétaud et Rioux.
• Jonzac : Le canton de Jonzac serait-il en train de changer ? Gilles Clavel, leader de gauche de longue date reprend espoir à Jonzac où François Hollande obtient 1 035 voix contre 881 à Nicolas Sarkozy. De quoi lui donner le sourire pour les municipales de 2014 ! Fontaines d’Ozillac, qui avait compté de nombreuses voix FN lors du premier tour, a voté Hollande. Globalement, le candidat PS obtient 51,95 % des voix contre 48,05 % à son adversaire.
• Montguyon : Si Montguyon et son maire François Bastère ont tenu le choc avec Clotte et La Génetouze, la quasi-totalité des communes est favorable à François Hollande… y compris Saint-Pierre du Palais, la commune de Francis Savin.
• Montlieu : Il n’y a bien qu’Orignolles et son maire Jean-Michel Rapiteau pour résister à la déferlante Hollande dans toutes les communes du canton de Montlieu !
• Pons : Une égalité à Bougneau, une voix d’écart à Pérignac, le canton de Pons est partagé entre François Hollande arrivé en tête à Pons et Nicolas Sarkozy. (50,55 % contre 49,45 %). Daniel Laurent s’en tire plutôt bien dans un contexte intercommunal assez compliqué.
• Mirambeau : Ce canton, qui inquiétait par la montée du Front National, a finalement tranché en faveur de Nicolas Sarkozy (51,56 % contre 48,44 %). Mirambeau, Boisredon, Nieul le Virouil ont voté Hollande tandis que les communes bordant l’estuaire ont préféré Sarkozy.
samedi 12 mai 2012
Hollande et Sarkozy
aux cérémonies du 8 mai :
Un moment historique
Dimanche soir, l’élection de François Hollande était prévisible. Avec une palme aux sondages qui ne s’étaient pas trompés sur l’ordre d’arrivée !
Durant la semaine, il restait des interrogations : rien n’était joué, disait-on. L’UMP, qui voulait y croire, a occupé le terrain jusqu’au bout. Que pouvait-elle faire dans un contexte aussi tendu ? Nicolas Sarkozy l’a appris à ses dépens et certains électeurs l’ont clamé haut et fort : il y a eu un vote sanction contre lui. Sont venus s’y ajouter les blancs du Front National qui compte bien s’inviter au bal des Législatives.
La guerre serait-elle ouverte entre l’UMP et le FN ? En rompant avec l’image un peu vieillotte de son père, Marine Le Pen veut incarner un mouvement neuf, même s’il comporte des chimères appartenant au passé. Elle arrive à convaincre et les jeunes ne sont pas les derniers à l’écouter. La crise l’aide à propager ses idées, comme ce fut le cas en d‘autres époques de l’histoire. Les extrêmes se nourrissent du chaos et se renforcent quand les partis traditionnels sont incapables de faire face aux situations.
Nicolas Sarkozy a également souffert de la position de François Bayrou qui s’est finalement prononcé, à titre personnel, en faveur du PS. Les centristes de droite n’ont pas compris et Jean-François Copé encore moins. En effet, l’UMP vient de désigner une candidate contre le président du Modem sur sa circonscription. La réponse du berger à la bergère. Le PS maintiendrait son propre candidat…
François Hollande est donc le vainqueur de cette élection qui émeut les nostalgiques. En effet, un François peut en cacher un autre, élu en 1981. Ce soir-là, la liesse était aussi grande qu’à la Bastille ou à Tulle dimanche dernier.
Chaque président incarne un nouveau souffle. François Hollande n’échappe pas à cette espérance quasi “messianique“. Il sait qu’il ne doit pas décevoir et c’est avec soin qu’il prépare son prochain gouvernement. L’écart est moins grand qu’on ne le pensait avec Nicolas Sarkozy et surtout, la consigne de Marine Le Pen de voter blanc a rendu le nouveau président minoritaire parmi les électeurs inscrits, ce qui n’est pas une position confortable. La participation, cependant, est à souligner.
Le voici tenant les rênes, suivi du cortège de difficultés qui accompagne cette fonction. L’état de grâce ne dure pas longtemps ! Bientôt, viendront les sommets internationaux (avec B. Obama au sujet du retrait des troupes françaises d’Afghanistan) et les rencontres concernant l’Europe aux côtés d’Angela Merkel (les yeux sont rivés sur la Grèce).
Les curseurs peuvent-ils bouger ? L’avenir nous le dira. Les Français demandent clairement à leur nouveau président d’améliorer leur quotidien et de gommer les inégalités. C’est ce qu’il fait en prenant d’ores et déjà des mesures simples : augmentation de l’allocation de rentrée scolaire, blocage du prix de l’essence pendant trois mois (si cela se justifie, les cours étant actuellement stables).
Le reste devrait suivre, mais quelles peuvent être les marges de manœuvre dans un monde dont les paramètres sont en constante évolution ?
Quant à Nicolas Sarkozy, il a prononcé en guise d’au revoir un beau discours de tolérance. Entre les deux tours, plutôt que de charmer les sirènes du Front National, ce choix de style aurait été meilleur. Mais il rebondira et en sortira grandi, lui qui est apparu, calme et serein, aux cérémonies du 8 mai avec François Hollande.
À les voir tous les deux côte à côte, de même taille, frères dans la nation et dans la célébration de cet anniversaire marquant la fin du second conflit mondial, on se met à rêver. Il suffirait de presque rien pour que les choses changent et que cesse le pugilat permanent entre PS et UMP.
En tout cas, nos deux présidents “apaisés“ ont montré l’exemple et c’est pourquoi ce moment a été “historique“…
Nicole Bertin
mercredi 9 mai 2012
Le sous-préfet de Saintes
démis de ses fonctions
Thierry Tesson, également ancien directeur de cabinet de Fadela Amara, évoque une sanction de la part de Nicolas Sarkozy.
Le sous-préfet de Saintes (Charente-Maritime) et ex-directeur de cabinet de la secrétaire d’Etat à la Ville, Fadela Amara, a été démis lundi de ses fonctions par un décret de Nicolas Sarkozy, «à sa demande», ce que l’intéressé conteste, en évoquant une «sanction».
Le décret, paru au Journal officiel au lendemain de la présidentielle, précise qu'«il est mis fin, sur sa demande, aux fonctions de sous-préfet de Saintes exercées par Thierry Tesson», inspecteur d’académie détaché, qui sera «réintégré dans son corps d’origine».
Le sous-préfet, à ce poste depuis juillet 2011, évoque dans un communiqué une mesure «injuste et brutale», précisant n’avoir «pas demandé à être relevé de mes fonctions».
«Je ne remets pas en cause cette décision mais je m’interroge», a-t-il ajouté. «Cette décision s’apparente à une sanction, puisque non seulement on me relève de mes fonctions de sous-préfet de Saintes, mais on me sort de la préfectorale.»
«Gestion interne du personnel»
Thierry Tesson avait été appelé au cabinet de Xavier Darcos en janvier 2008. Il a dirigé, à partir de septembre 2009, le cabinet de la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la Ville, Fadela Amara, fondatrice de l’association Ni Putes ni Soumises, et l’une des figures de l’ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy.
L’ex-secrétaire d’Etat avait annoncé, mi-avril 2012, que son choix électoral se porterait sur son challenger le socialiste François Hollande.
Interrogé sur un éventuel lien entre ce soutien et la décision de le sortir de la préfectorale, l’ex sous-préfet a estimé que «l’on peut se poser la question», sans aller plus loin.
La préfecture de Charente-Maritime a indiqué n’avoir «pas de commentaire à faire car il s’agit d’une question de gestion interne du personnel».
(communiqué AFP)
dimanche 6 mai 2012
Communiqué de la fédération
du Parti socialiste
de Charente-Maritime
Ce soir, une majorité nette de Françaises et de Français a élu François Hollande à la Présidence de la République. Ils ont ainsi opté clairement pour le changement.
Au-delà de leurs inquiétudes légitimes face à l’avenir, ils ont eu le courage de faire le choix de l’espérance contre toutes les peurs agitées sans vergogne par la droite dans l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle.
Elu par une majorité d’électrices et d’électeurs, François Hollande est désormais le Président de tous les Français, dans le respect des engagements qu’il a pris devant eux et dans un esprit de rassemblement qui a si souvent fait défaut depuis cinq ans.
Il conviendra également, dès demain, de convaincre nos concitoyens que le changement qu’ils appellent de leurs vœux ne pourra se concrétiser que si une majorité de gauche est élue à l’Assemblée nationale les 10 et 17 juin 2012.
Emmanuel Arcobelli, Premier Secrétaire fédéral par intérim
samedi 5 mai 2012
Saintes : Un jardin en clin d’œil
à la Charente
Lundi dernier, était inauguré le “jardin“ qui accompagnera Saintes durant les vacances place Bassompierre. Cette structure, baptisé Arc et O’, a été imaginée par Laurent Couturon, chargé du fleurissement et des décors de la cité.
Depuis que la place Bassompierre est enfin réservée aux piétons (fini l’affreux parking, pourtant bien utile au stationnement), cet espace paraît immense. Conséquence, l’arc romain de Germanicus, qui en a vu d’autres au fil des siècles, finissait par se sentir seul !
L’an dernier, la municipalité a fait appel à un artiste qui a réalisé une fontaine éphémère. Benoît Hapiot avait déployé son talent, mais l’art est une discipline compliquée qui ravit les uns et contrarie les autres.
En 2012, les élus ont décidé d’innover, conscients que cette esplanade doit vivre et retenir l’attention du public. En effet, les passants se contentent de la traverser sans vraiment s’y intéresser.
Laurent Couturon, spécialiste du fleurissement, a été chargé d’imaginer un ensemble qui rappellerait la nature et le fleuve tout proche, en apportant une bouffée d’oxygène. Ne disposant pas d’un budget lui permettant de reconstituer la Fontaine de Trévise, il a bien étudié son dossier et réalisé des plans. Le projet a séduit le conseil municipal qui a donné son feu vert. Les travaux ont commencé fin mars.
Autour de Laurent Couturon, de nombreux membres des services techniques ont apporté leur aide (environnement, gestion urbaine de proximité, chantiers verts, électriciens, menuisiers), sans oublier l’association Aquario club 17.
Des plantes de berges
Le résultat a été présenté en début de semaine sous le regard attentif des passants. Qu’avons-nous découvert ? Une structure de 36,20 m de longueur et 7 mètres de largeur qui comporte des ondulations de couleur orange et brune en clin d’œil aux toits couverts de tuiles et d’ardoise. Ici, pas question de bleu turquoise pour symboliser l’élément liquide ! De chaque côté, dans des caissons conjuguant grillage et bois, ont été installées des plantes de berges qui devraient bien se comporter, même en cas de canicule ! Enfin, pour couronner l’ensemble, des jets d‘eau (au nombre de 32 de chaque côté) égaient cette composition. L’eau y circulera en circuit fermé. Bientôt, des éclairages seront installés ainsi que des bancs.
L‘objectif de la ville est de donner à la place Bassompierre un petit air de rambla, avenue à large terre-plein central, servant de promenade et de lieu de rencontres en Espagne en particulier.
L’enveloppe nécessaire à cette réalisation - qui sera démontée fin septembre - est de 15 000 euros. Sans doute la ville devrait-elle trouver des éléments de décor permanents, comme de grandes sculptures. Pourquoi ne pas lancer un concours à idées ?
Pierre Lacasta :
de Paris à Persepolis
Rien n’arrête une 2 CV...
même pas ses freins !
Pierre Lacasta a le sourire. Aux salons du livre, il attire les lecteurs épris de voyages et de dépaysement. Il a matière à raconter ! En effet, en 1971, à peine âgé de 21 ans, il est sur la ligne de départ du grand raid Paris-Persepolis-Paris organisé par Citroën avec un copain, Jean-Paul Martin. À peine revenu d’une virée de 10 000 kilomètres jusqu’au cercle polaire, il ne laisse pas refroidir le moteur de sa célèbre 2 CV !
Le 31 juillet, les deux amateurs de sensations fortes s’élancent pour un périple de 13 788 km à travers la France, l’Italie, la Yougoslavie, le Grèce, la Turquie et l’Iran où se préparent les festivités du 2500e anniversaire de l’Empire perse. Leur deudeuche ne passe pas inaperçue. Joseph, le père Lacasta, mécanicien de son état, l’a peinte en jaune, la couleur de la R 8 Gordini qu’on ne peut guère confondre avec les fraises des bois ! Sur les 5 000 candidats, 1 500 sont sélectionnés. Le tandem Lacasta-Martin termine septième, sans connaître une panne ! Cette place les comble de joie.
De cette épopée, Pierre Lacasta, qui réside aujourd’hui à Saintes, a fait un livre qu’il a édité à compte d’auteur : « Encore une nouvelle grande aventure et pas seulement financière ! Mon livre est entièrement made in France et même made in Poitou-Charentes » plaisante-t-il. La préface a été écrite de Jean-Pierre Beltoise.
• Bien avant le 4 L Trophy, les raids en 2 CV ont connu leurs heures de gloire. Dans quelles circonstances vous êtes-vous engagé dans le Paris-Persopolis-Paris en 1971 ?
Fin août 1970, je me trouvais dans le sud de Paris quand j’ai vu arriver plusieurs 2 CV bariolées et bardées de protections diverses. J’ai appris qu’elles arrivaient de Kaboul dans le cadre d’un raid organisé par Citroën. Plus tard, j’ai pris contact avec la marque aux chevrons et j’ai pu être informé à temps de la préparation du raid 1971. J’ai posé ma candidature avec mon coéquipier et nous avons été dans les équipages retenus parmi 5 000 candidatures.
• Quels souvenirs marquants gardez-vous de la découverte des pays traversés, dont l’Iran ?
Mes souvenirs ? Des paysages et des sites superbes de la côte Adriatique, Dubrovnik, puis Istanbul, mosquées, palais et rives du Bosphore, ensuite la surprenante Cappadoce avec ses cheminées de fées et églises troglodytes. Enfin, en Iran, merveilles d’Ispahan et Chiraz dans des jardins de fraîcheur au sortir de déserts et Persépolis au bout de la route. Des ruines, mais un site impressionnant. D’autre part, dans ces pays, nous avons été frappés par l’ambiance étonnante d’Istanbul, bruyante et bouillonnante mais ô combien fascinante et sa circulation démente. En Iran, un accueil triomphal dès la frontière, puis la grande réception dans les jardins de Chiraz, sans oublier les applaudissements ou les menus cadeaux de la population dans les moindres villages, le long du parcours.
• On prétend que la moitié des participants ignorait tout de la mécanique, ce qui n’était pas votre cas puisque fils de garagiste. Est-ce vrai ?
Parmi les 1 500 jeunes sélectionnés, il y avait de tout, des fanas de la mécanique aux doux rêveurs qui ne savaient pas trop ce qui se cachait sous le capot, ceux qui emportaient des stocks de pièces détachées, ceux qui n’avaient rien…
Nous possédions quelques rudiments de mécanique et une petite formation accélérée. Juste de quoi changer les cardans et faire un diagnostic, mais nous n’aurions pas osé tomber le moteur et ouvrir la boîte de vitesses sur la piste !
• À l’époque, qu’est-ce qui faisait rêver la jeune génération ?
Trop de réponses possibles ! Pour nous, c’était les voyages qui nous faisaient rêver.
• La 2 CV reste-t-elle pour vous une voiture mythique ?
À l’époque, la 2 CV n’était qu’un moyen de locomotion économique pour voyager. Quand nous rêvions de voitures, nous pensions aux décapotables anglaises. La 2 CV était juste mieux que le Solex !
Elle avait plus d’autonomie pour les voyages. Ce n’est que dans les années 90, après l’arrêt de sa fabrication, qu’elle a commencé à devenir mythique pour le grand public. Les Anciens la regardaient avec nostalgie et les jeunes les redécouvraient pour les restaurer et sauvegarder un patrimoine.
Comme elle m’avait permis de vivre cette aventure et que j’avais été classé 7e, elle a gardé en mon cœur une place de choix. Il faut ajouter que j’ai eu la chance de pouvoir la conserver !
Avant gagné une voiture neuve offerte par Citroën aux dix premiers lauréats, je n’ai pas été obligé de la revendre quelques mois plus tard, comme la plupart des autres jeunes…
• Aujourd’hui, referiez-vous ce périple si vous en aviez la possibilité ?
Aujourd’hui, il est moins facile d’aller en Iran en voiture et sûrement impossible avec 500 véhicules ! Néanmoins, ayant rencontré récemment une Iranienne lors d’une séance de signatures, j’ai eu la confirmation que la population était toujours très accueillante !
Après ce raid, lors de soirées projections consacrées à cette aventure, j’ai connu ma femme. À bord d’une Méhari, nous sommes allés jusqu’au Cap Nord, puis nous avons traversé le Sahara jusqu’à Tamanrasset et effectué d’autres périples en Europe. Ne pouvant aller plus au Nord, ni plus au Sud avec ce type de véhicule pendant nos vacances, nous avons changé de moyen de locomotion et commencé à randonner entre la France et l’Espagne par les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Ainsi, nous allions avoir le plaisir du voyage à celui de la découverte du pays voisin dont j’enseignais la langue.
• Vous venez de publier un livre sur ce fameux Paris-Persopolis-Paris que vous présentez lors de salons du livre comme celui de Thénac. La curiosité des lecteurs pour les voyages exceptionnels est-elle restée intacte ?
Absolument ! C’est un plaisir de rencontrer ces futurs lecteurs lors des salons du livre, de Brive à Thénac en passant par Marly la Ville ou lors des grands salons de voitures anciennes, de Rétromobile à Paris au salon de Lyon en passant par celui de Reims. À chaque fois, je rencontre des gens passionnés par des aventures humaines, friands de ce type de récit ou de carnets de voyage. Ils viennent à ma rencontre et discutent. Nombreux ont aussi vécu de passionnantes aventures : ces échanges nous enrichissent mutuellement.
Débat Sarkozy/Hollande :
Devine qui vient dîner
dimanche soir ?
Mercredi soir, Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient présents dans de nombreux foyers. Un record d’audimat ! Dans l’arène télévisée, ils ont expliqué aux Français leurs programmes et points de vue respectifs. Via leurs représentants, les grandes familles du PS et de l’UMP se sont opposées sans jamais mordre la poussière. Qui est sorti gagnant de ce duel ? Question d’appréciation !
Ce face à face, de nombreux Français l’attendaient. Pour diverses raisons. Les uns voulaient entendre les propositions des candidats, leurs "fameux modèles de société" ; les autres attendaient une confrontation qui aurait pu tourner au pugilat. Et la “castagne“ en direct, ça les amuse, les téléspectateurs dont certains n’hésitaient pas à dire « c’est comme au football, on verra bien qui marque le plus grand nombre de buts » !
On pensait Nicolas Sarkozy plus pugnace que François Hollande. Il n’en fut rien. François Hollande, formaté au rude climat corrézien (comme Jacques Chirac) a riposté à chaque attaque de son adversaire. Conséquence, ce long débat, qui s’est achevé aux alentours de minuit, ne semble pas avoir déplacé les curseurs des intentions de vote. Valeureux et déterminés, les deux candidats ont démontré à leurs électeurs qu’ils avaient capacité à gouverner. Pour le reste, tout est une question de sensibilité… et de report de voix.
• Retour sur les principaux moments
de cette soirée
« Le vote de dimanche sera historique » : François Hollande et Nicolas Sarkozy en sont persuadés, même s’ils n’ont pas la même approche de la gouvernance ! Si les deux candidats prônent le rassemblement, François Hollande conteste l’attitude de son adversaire : « les Français ont eu le sentiment d’être soumis à des clivages ». Ce que dénonce Nicolas Sarkozy qui fut l’homme critiqué de l’ouverture : « Je n’ai pas eu de violence durant les cinq ans de mon quinquennat, y compris pendant la réforme des retraites, et je suis le seul président à ne pas avoir retiré un texte de loi. La France a avancé, c’est une fierté pour moi ».
« Pas de violence, heureusement ! Le mérite en revient à toute la société, partenaires sociaux, interlocuteurs » rétorque François Hollande.
Comment relancer l’économie ? Pour François Hollande, le taux du chômage est alarmant (+ 700.000) alors que Nicolas Sarkozy avait promis de le stabiliser aux alentours de 5 % (sinon « ce serait un échec »). Aujourd’hui, il atteint 10 % quand l’Allemagne est à 6,5 %.
La recette du candidat PS pour relancer l’emploi : « créer une banque publique d‘investissement, mobiliser l’argent des ménages, mettre en place un contrat de génération où l’entreprise qui gardera un senior et embauchera un jeune en CDI sera exonérée de charges sociales sur les deux salariés ».
Nicolas Sarkozy estime que les chiffres avancés par François Hollande sont faux (durant la soirée, il le traitera plusieurs fois de « menteur »). « Nous avons 42 000 chômeurs en plus entre 2007 et 2011 et notre taux de chômage est bien inférieur à l’Espagne ou aux États-Unis, voire à la zone euro ». Quant à l’idée d’un contrat de génération, il ferait perdre les cotisations déjà perçues sur le senior. « Je veux m’attaquer au gigantesque problème du coup du travail et aux délocalisations » lance-t-il en soulignant l’importance de la formation et de l’innovation.
« Vous êtes au pouvoir depuis dix ans et le déficit commercial est de 70 milliards d’euros. La TVA sociale va dégrader la croissance en ponctionnant 300 euros sur un ménage touchant le SMIC. Par ailleurs, seuls 10 % des demandeurs d‘emploi se voient proposer des formations » renchérit François Hollande. Nicolas Sarkozy n’est pas d’accord, ce qui lui vaut cette réplique de son adversaire « quelle que soit la situation, ce n’est jamais votre faute ! ».
S’ensuit une prise de bec au sujet de la réussite allemande. De quoi ravir Angela Merkel qui n’en demande pas tant ! « L’Allemagne fait le contraire de ce que vous proposez dans votre programme. Aucun pays n’opère de tels choix actuellement » ironise Nicolas Sarkozy. Et d’ajouter : « En France, il n’y a pas eu un trimestre de récession depuis 2009 ». François Hollande est agacé : « quoiqu’il arrive, vous êtes content » !
Comment réduire la dette
de 1758 milliards d’euros ?
François Hollande détaille certaines propositions telles que le blocage du prix de l’essence pendant trois mois, des forfaits de base “énergie“ pour les ménages modestes et une augmentation de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire.
Deux visions s’affrontent même si le but poursuivi est la réduction de la dette (28 573 € par habitant, soit 85,8 % du PIB). Pour rétablir les équilibres, François Hollande est favorable à une augmentation de la fiscalité sur les hauts revenus et aux économies tous azimuts.
« Comment ferez-vous pour financer 61 000 fonctionnaires supplémentaires dans l’Éducation Nationale ? » s’étonne Nicolas Sarkozy. Pour mémoire, les fiscalités française et suédoise sont parmi les plus importantes.
Nicolas Sarkozy : Il avait proposé trois débats. Ils auraient été nécessaires car les principales questions sur l'avenir de la France dans le changement mondial n'ont, finalement, pas été abordées.
Chacun campe sur ses positions. Et c’est encore plus vrai quand il s‘agit d’Europe. Nicolas Sarkozy est opposé aux “eurobonds“ : « Qui les garantira ? Ce sera encore la France et l’Allemagne ? ». Ne nous voilons pas la face, au lendemain de la Présidentielle, les turbulences que traverse la zone euro reviendront sur le devant de la scène. Pour François Hollande : « La France n’est pas sortie de la crise. Il faut changer les orientations de l’Europe ». Voulons-nous vivre ce qu’endurent les Grecs ? D'où l'importance de la croissance période de rigueur.
Le débat s‘achève sur la façon dont les deux candidats conduiront leur mandat de président. François Hollande veut prendre de la hauteur en apportant de la transparence dans la vie politique, sans esprit partisan. Il explique « qu’il ne veut pas être président de tout, chef de tout et en définitive responsable de rien ». Nicolas Sarkozy répond que « rien n’est normal dans la vie d‘un président et que la normalité dont veut faire preuve François Hollande ne sera pas à la hauteur des enjeux ».
Bref, qui l’emportera entre François Hollande qui veut changer de politique en rassurant les Français et Nicolas Sarkozy qui souhaite conduire la nation « sans pince à linge sur le nez » ? Réponse dimanche soir !
L'info en plus
• Le congrès UMP comparé à un rassemblement nazi ?
Dans un tweet, le généticien Axel Kahn, candidat pour le PS dans la 2e circonscription de Paris face à François Fillon, a comparé le meeting de Nicolas Sarkozy au Trocadéro « aux rassemblements nazis de Nuremberg », avant de s’excuser. La liste ne s’est pas arrêtée là puisque le président sortant a été traité de « Franco, Laval, Pétain » et Martine Aubry a été jusqu’à Madoff (qui a écopé de 150 ans de prison). « Et pourquoi pas Hitler ? » lance Nicolas Sarkozy. Choqué, il aurait souhaité que François Hollande condamnât publiquement de tels propos.
Ce dernier réagit vivement « M. Sarkozy, vous aurez du mal à vous faire passer pour une victime. Moi-même, j’ai eu droit à tous les noms d’oiseaux et à des expressions peu flatteuses. Je condamne tous les excès ». Il est vrai qu’au moment des primaires socialistes, François Hollande a été largement égratigné et ces attaques ne venaient pas de l’UMP…
• Sarkozy favorable à un Islam de France et non à un Islam en France
L’immigration, voilà bien un sujet qui divise. François Hollande envisage de donner le droit de vote aux étrangers (hors CEE) aux municipales, choix que conteste le candidat UMP. Nicolas Sarkozy fait la différence entre les immigrés qui veulent s’intégrer et ceux qui sont attirés par les prestations sociales (appel du pied aux électeurs du FN ?) : « ces prestations ne seront versées qu’après dix ans en France et 5 ans de cotisations ». Sur la question purement religieuse (l’Islam est la deuxième religion de France), les deux candidats prônent les valeurs de la République. « Si je suis élu président, il n’y aura aucune dérogation aux règles de la laïcité » assure François Hollande.
• Sur le nucléaire
Nicolas Sarkozy rappelle que la France possède une indépendance énergétique grâce aux centrales. François Hollande veut fermer celle de Fessenheim en raison de son ancienneté et de sa construction sur une zone sismique. « Il faudra 8 000 éoliennes pour la remplacer » rétorque Nicolas Sarkozy. Le sujet est complexe et Fukushima est dans tous les esprits.
• Toujours en scène !
Mercredi soir, François Hollande et Nicolas Sarkozy ont déployé de formidables qualités d’acteurs. Ce fut particulièrement vrai quand ils ont dit quel président de la République ils voulaient être. Dans leur façon de poser la voix, d’y mettre les accents de la conviction en y mêlant une émotion certaine, François Hollande n’avait rien à envier à Pierre Arditi et Nicolas Sarkozy à Gérard Depardieu. Comme l’un d’eux ne sera pas élu dimanche prochain, une possibilité de reconversion ?
• le point de vue de Ségolène Royal
La présidente de la Région Poitou-Charentes a, elle aussi, affronté Nicolas Sarkozy en 2007. Au sujet des enfants handicapés, elle avait monté d’un ton. Pour elle, le nouveau face à face, via son ex-compagnon, était-il une forme de revanche ? En tout cas, le moment était venu, pour Nicolas Sarkozy, « de rendre des comptes aux Français » et, pour François Hollande, « de rappeler les promesses non tenues durant ce quinquennat » a-t-elle déclaré…