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lundi 26 décembre 2011

Jonzac : 113 361,68  euros
seront versés au Téléthon


Jonzac est une ville ambassadrice et elle l’a prouvé lors du Téléthon. Le nombre de bénévoles engagés dans cette manifestation du cœur est à saluer. Et même si le temps ne s’est pas montré très coopératif, le moral des troupes n’a jamais été altéré !


En 1998, Jonzac a vécu pour la première fois la grande aventure du Téléthon. En toile de fond, apparaissait la raison d’être de l’Association Française contre les Myopathies : vaincre les maladies neuromusculaires. Nous étions tous réunis, heureux d’apporter notre pierre à l’édifice autour de Laurent, atteint par la mucoviscidose, malheureusement disparu à l’âge de 18 ans.
En 2011, Jonzac a une nouvelle fois répondu présent. Que la capitale de la Haute Saintonge fasse partie des villes ambassadrices est révélateur : nous vivons une ère de communication et tout reportage télévisuel constitue un événement médiatique. Au volet AFM, s’ajoute une dimension géographique. Découvrir qu’il existe en Haute Saintonge un superbe castel et un complexe baptisé les Antilles peut intéresser un habitant de Lille, soucieux de mieux connaître les régions de l’Atlantique !

Bien sûr, les passages à l’écran ont été minutieusement orchestrés par l’équipe organisatrice. La noce saintongeaise, par exemple, qui devait défiler sous les yeux des spectateurs, a été écartée par Paris pour des raisons de timing. Cela n’a pas entamé le moral du couple haut en couleurs (dont la charmante mariée, délicieuse à croquer avec ses bouclettes et son bouquet de légumes), du curé en soutane et des convives qui ont dansé avant de se retrouver sous le tivoli des réjouissances.
Cette joie s’est retrouvée chez les intervenants, quels que soient les éléments atmosphériques, la pluie se faisant persistante samedi après-midi.

Le moment fort de ce rendez-vous a été le grand défilé du vendredi soir : nous ne citerons pas l’ensemble des participants de crainte d’en oublier, mais tous avaient du soleil dans le regard.
Sur la place du château où des mètres cubes de sable avaient été déversés, les animations se sont succédé, sculpture, tyrolienne, démonstrations en tous genres, exploits sportifs, super héros, défis à relever dont un lancer de sinces et des repasseurs sachant repasser. La liste est longue, d’autant que les structures alentours évoluaient en réseau.
Pendant deux jours, l’effervescence a été reine. Le nombre de vidéos et photos réalisées met en évidence la joyeuse ambiance qui régnait sur l’ensemble des sites !

Vendredi soir, 10000 personnes à Jonzac

Parmi les chevilles ouvrières du Téléthon, Christophe Cabri a déployé une belle énergie pour l’organisation du Téléthon : « nous avons appris que Jonzac était retenue en juillet. Passé les vacances, il nous restait trois mois pour élaborer un programme qui soit à la fois original et attractif. Je salue l’implication massive des associations et de tous les participants ». Opérationnel vendredi dès 7 h du matin avec les bénévoles, le premier adjoint n’a pas chômé durant le week-end. Et pour cause, il a veillé au bon déroulement des opérations. « Je n’oublierai jamais ce Téléthon. D’après le responsable du Centre de Secours, nous étions près de 10 000 sur la place du château, vendredi soir ».

Le défilé vendredi soir








Affluence que confirme Le Coq d’or, restaurant bien connu, qui a été littéralement envahi ! Côté victuailles, Jonzac a valorisé les produits du terroir, caviar (eh oui !), huîtres et autres bonnes choses, sous le regard attentif d’Alain Héraud, Anne Julie et Marion, chargés du pôle gastronomique.

« Il y a toujours eu du monde » enchaîne Christophe Cabri, « à 3 h du matin, aux Antilles, les judokas, les nageurs relevaient des défis. Nous avons eu le temps d’antenne le plus important à la télévision vendredi soir. Jonzac a vécu une manifestation exceptionnelle. Nous étions tous unis pour soutenir la même cause. Ce fut une réussite totale ».



Bientôt, une grande soirée Téléthon

Samedi soir, quand le soir est tombé sur la plage du château, certains avaient le blues. Déjà fini ce rassemblement convivial et généreux ? Au moment où le moral des Français est en berne en raison de la crise, nombreux ont envie de dire, en triple AAA, qu’ils en ont Assez Assez Assez de la morosité ! Pour que la France retrouve son énergie, elle doit avoir le moral et favoriser l’initiative, d’où découlera la croissance créatrice d’emplois. Le Téléthon, à sa manière, démontre que les Français n’ont jamais le cœur stérile quand l’objectif est louable. Les dons recueillis prouvent, s’il en est besoin, qu’il existe une véritable solidarité.
Faudrait-il créer un “Etathon“ pour sortir de l’ornière financière dans laquelle nous semblons nous trouver ? La question est posée !

Bravo à la ville de Jonzac et à ses partenaires pour la réussite de ce Téléthon qui a rapporté une somme coquette, quelque 113 361,68  euros avec la subvention du Conseil Général.

La noce saintongeaise : Admirez la mariée !





• Les sculpteurs : Le travail de ces artistes est à souligner. Ils ont déployé des trésors d’ingéniosité pour sculpter des reproductions des gargouilles du château dans le calcaire d’Heurtebise. Que ce soit Alain Tanenbaum, responsable des Lapidiales ou ses camarades, dont Luc Lafargue, tous ont été remarquables ! Ils venaient de La Rochelle, Niort, Berneuil, Bordeaux, Port d’Envaux, etc. L’objectif était de réaliser une fontaine ruisselante. L’ensemble de ces œuvres devrait être installé dans un endroit stratégique de Jonzac.

La pierre et le talent



Dans la foule, Christian Balout, maire adjoint, saluait le travail accompli : « De très nombreuses personnes ont contribué à la réussite de ce Téléthon. Nous avions en mémoire le rassemblement de 1998 qui a été très suivi, l’édition 2011 l’a été tout autant. Associations, clubs, particuliers ont déployé des efforts pour que Jonzac apparaisse comme une ville dynamique et généreuse. Tout le monde s’est mobilisé. C’est bien qu’on parle de nous ! ».

France télévision avait déprogrammé le feu d‘artifice du vendredi soir qui a été reporté au lendemain. En raison de la pluie, le public n’était pas aussi nombreux que prévu. Pour ceux qui ont assisté à l’embrasement du Site en Scène de l’été dernier, il était difficile de concurrencer un tel spectacle…

Le chemin de lumière

• Il est difficile de relater l’ensemble des animations qui ont été produites à l’occasion du Téléthon, mais certaines méritaient cependant d’être soulignées parce que peu visibles de loin.
Dans un endroit obscur de la place du Mail, les gendarmes de Jonzac ont pédalé pendant 30 heures, chaque kilomètre parcouru rapportait 1 euro offert par une grande entreprise locale de pineau et cognac.
Les habitants de Fontaines d’Ozillac, entraînés par Marie-Danielle, ont fait l’acquisition de pelotes de laine jaune et ont confectionné de jolis pompons cousus sur les casquettes du téléthon.
Aux Antilles, durant 30 heures, des jeunes valides et plusieurs nageurs du club “T’es pas Cap !“ ont participé à l’épreuve. À proximité, les judokas avec leurs professeurs étaient présents, mais nettement moins visibles sous les projecteurs braqués vers la place du Château.
Insolite ! Le Président de la MSA piquait à la machine (une vieille Singer) et contribuait lui aussi à confectionner l’écharpe de 10 km formée par 20 000 morceaux de tissu cousus bout à bout.

Une belle écharpe

Insolite aussi le Président de la Chambre des Métiers photographié “tablier autour du cou“ en train de faire la plonge au “Stand du Ravitaillement“ sous le tivoli.

• En raison de la pluie rendant la piste glissante, les épreuves de karting ont été annulées sur la place de la République.

• Les jeunes Quentin et Lorie ont été les ambassadeurs de ce Téléthon 2011

L’animatrice Mélanie Price et Christophe Cabri : Nous sommes tous cousins-cousines ! Régis Mazabraud n’est pas loin…

• Concours de repassage : Honneur aux Saintongeais qui ont supplanté l’équipe de Sucé sur Indre.

• Félicitations à la chorale de Claude Révolte : Singing in the rain (d’où les parapluies) et beaucoup de talent ! Cette formation a recueilli le plus grand nombre de SMS de la part du public.

• Lancer de sinces : Jonzac a gagné son défi contre Lons le Saulnier.

• En ce qui concerne les employés municipaux et le personnel de la CDC, ces volontaires ont pris du temps sur leurs congés.

• A noter la participation de Sturgeon (Saint-Genis) qui avait fourni du caviar, Nord Morue, etc. Les sociétés Hennessy et Martel avaient offert les bouteilles de cognac mises aux enchères.

Ce n'est qu'un au revoir !

Claude Belot :
«  Je suis fier de ma ville  »


A l'occasion du Téléthon 2011, Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, répond à nos questions.

Comment devient-on ville ambassadrice du Téléthon ?

En 1998, nous étions déjà ville ambassadrice et en avons gardé un bon souvenir. Cette année, quand l’opportunité de déposer notre candidature s’est présentée, nous l’avons saisie. Un dossier a été constitué. Peu à peu, la liste s’est réduite pour ne comporter que huit sites retenus. Dans le grand Sud-Ouest, nous avons eu la chance d’en faire partie avec Dax.
Il faut être une ville réactive car l’organisation d’une telle manifestation est importante. Pendant 30 heures, vendredi et samedi, les animations se succèdent et certaines sont retransmises à la télévision. Des moyens techniques et humains doivent être déployés, sans oublier la mobilisation de la vie associative, riche sur la ville de Jonzac et ses environs.
Ce fut une grande réussite. Cet esprit, ces moments émotionnels intenses sont importants pour une ville. Malgré la pluie et le froid, chacun a tenu sa place et les autres points de vie, Antilles, casino, cinéma le Familia, théâtre, salle des fêtes, etc, ont connu l’affluence.

Qu’est-ce que cela implique en matière d’organisation ?

De nombreuses bonnes volontés et de l’imagination ! Notre fil rouge gravitait autour de l’eau thermale, les loisirs, le soin, la santé, la détente. Nous avons décliné ce thème en permanence. La place du château a été transformée en plage grâce au sable offert par la société Audouin qui possède des carrières en Charente-Maritime et en Charente. De nombreuses entreprises ont remis des dons, chèques ou en nature. Cette participation est à saluer. Le principe est simple : plus les dons que recueille la ville sont importants, plus le chèque qu’elle remet à l’AFM est conséquent.

L’idée d’installer une piscine dans les douves était originale !

En effet, le lieu s’y prête et l’eau chaude de l’échangeur se trouvait à proximité. Le fait que nous ayons dégagé les anciennes douves nous a donné cette idée qui a remporté un bon succès.
En ce qui concerne les sculptures, toutes ne sont pas terminées et nous ignorons encore où elles seront installées. La pierre utilisée a été extraite lors de l’agrandissement des Thermes. Ces blocs, venant des carrières d’Heurtebise, nous ont été offerts par la Chaîne Thermale du Soleil.

Quels souvenirs garderez-vous de cette édition 2011 ?

J’ai le sentiment que tous les gens étaient heureux d’être là, malgré la pluie. Je pense entre autres aux centaines de personnes qui dansaient la flashmob derrière Maud Gilet. Les exemples sont nombreux, C’était très sympa ! Je salue la spontanéité et la participation dont tous les participants ont fait preuve. Je suis très fier de ma ville et de ses habitants.

Quelles peuvent être les retombées du Téléthon sur l’image de Jonzac ?

Elles seront forcément positives. Pour Jonzac, c’est un honneur d’avoir participé au Téléthon 2011 aux côtés de grandes villes. Nous avons été à la hauteur du défi et l’équipe de France Télévision était ravie.
Le chèque nous allons remettre à l’AFM sera de 113361,68 euros. Une soirée sera organisée au casino en présence de tous les partenaires. Il devrait y avoir beaucoup de monde ce soir-là !

Electrochoc à La Rochelle : 

La Saintonge perd la carte ?


La dernière réunion de la CDCI, où le schéma intercommunal de Charente-Maritime devait être 
approuvé, s’annonçait comme une étape 
ordinaire. Les résultats semblaient connus à l’avance. Et non ! Ledit schéma a été rejeté par 25 voix contre, 
20 voix pour et une abstention. Une première 
en Poitou-Charentes, voire un événement puisque 
certains élus, jusque-là incontournables, ont été publiquement contestés…

Certains édiles se souviendront longtemps de la réunion agitée qui s’est tenue lundi dernier à La  Rochelle où devait être validée la carte intercommunale du département. « Il ne faut jurer de rien », le vieil adage n’a pas pris une ride. En effet, face au mécontentement des communes dissidentes, tant du côté de Pons que de Saintes et ailleurs, des réactions étaient à prévoir, d’autant que les amendements présentés en CDIC se sont le plus souvent soldés par des échecs. En Haute-Saintonge par exemple, les élus de Montils, Brives et Salignac sont venus prêcher par trois fois leur entrée dans la future CDA de Saintes. En vain. Les sénateurs Laurent et Belot, soucieux de construire une grande communauté de communes s’étendant des portes de Saintes à la Génétouze, ne l’entendaient pas de cette oreille. Quant à la Jard et Colombiers, leur entrée dans la CDC de Gémozac ne les enchantait guère.

Peu à peu, des rancœurs se sont accumulées. Il faut parfois lâcher du lest et laisser partir vers d’autres périmètres ceux qui ne veulent pas d’un mariage forcé. Une plus grande souplesse aurait évité cet électrochoc qui restera dans les annales puisque “l’establishment“ a été purement et simplement remis en cause…

Les raisons du rejet

En début de semaine, le schéma élaboré par l’ancien préfet Henri Masse et repris par son successeur, Béatrice Abollivier, a donc été écarté par une majorité “recomposée“ de la CDCI. Et effet, la Commission Départementale de Coopération Intercommunale comprend 46 membres. 26 appartiennent à la majorité départementale, 20 à la gauche. Or, le vote, qui a recueilli 25 voix contre le schéma, démontre que des élus de droite se sont unis à ceux de gauche pour contester la fameuse carte. Loin d’une querelle classique entre les deux grandes formations, nous nous trouvons dans un cas de figure où les susceptibilités et les frustrations ont abouti à un clash.

Jean-Paul Geay, maire de Montils, faisait partie des “dissidents“ venus à La Rochelle faire entendre leurs voix. « On nous a permis d’entrer dans la salle de réunion. Nous étions une quarantaine d’élus issus des secteurs de Pons, Saintes, Matha. J‘ai été autorisé à prendre la parole, ce que je n’avais pas pu faire auparavant. L’amendement concernant Berneuil, présenté par Jean Rouger, a été refusé. Claude Belot a parlé des débuts de l’intercommunalité avec Philippe Marchand. Ses propos sont tombés à plat car le temps a passé. Puis est venu le moment de voter pour la carte intercommunale. Cette fois, il s’agissait d’une majorité simple et non des deux tiers, c’est pourquoi le vote a été négatif. L’intercommunalité n’est pas une stratégie politique, mais la réunion d’hommes et de femmes qui ont des intérêts communs et construisent ensemble dans la proximité socio-économique. L’intercommunalité doit aider la population et non la pénaliser par une fiscalité excessive et des projets qui se concrétisent ailleurs. J’ignore ce que fera Mme Abollivier au sujet de cette carte, qu’elle peut faire passer en force, mais elle devra rendre des comptes à son ministre de tutelle ».

Les maires "dissidents" de Montils, Brives sur Charente et Salignac veulent rejoindre Saintes et non la Haute Saintonge, trop éloignée géographiquement

• Réactions



• Béatrice Abollivier, préfet : « Il n’y a plus de schéma intercommunal en Charente-Maritime »

Le préfet, Béatrice Abollivier se trouve dans une situation délicate. Alors que la carte qu’elle avait préparée en Dordogne a été votée à l’unanimité, celle dont elle a hérité en Charente-Maritime est dans l’ornière. Que faire ? « Je prends acte de ce vote. Pour moi, il n’y a plus de schéma intercommunal et nous fonctionnerons comme avant, sauf si j’ai l’assurance que les élus ont trouvé un terrain d’entente dans les périmètres où se posent des difficultés. Dans ces conditions seulement, une nouvelle CDCI sera réunie. Un consensus est nécessaire ». Et d’ajouter : « je crois que les maires n’ont pas compris la gravité actuelle. Il n’y a plus de projet de CDA sur Saintes, ni de fusion entre La Haute-Saintonge et le secteur de Pons. Pour l’heure, nous restons dans le schéma actuel ».

Et si, malgré tout, Montils voulait entrer dans la CDC de Saintes ? « Il faudrait que toutes les communes qui composent la CDC de Pons délibèrent en ce sens, de même que celles de la CDC du Pays Santon. Il y a des critères bien définis ».

Bref, on reprend tout à zéro, ce que regrette Béatrice Abollivier qui est une femme d’action et de conviction. Après la trêve des confiseurs, elle réunira par petits groupes les élus des différents territoires. Cette concertation par zones devrait permettre d’avancer et de sortir du tunnel, le vote de lundi dernier constituant un événement qui pourrait être lourd de conséquences.

• Dominique Bussereau, président du Conseil Général


« Le schéma, tel qu’il a été élaboré, était intéressant car il regroupait 13 grandes entités. Des problèmes frontaliers sont apparus qui devront être résolus. Par ailleurs, nous sommes dans une période pré-électorale où les sensibilités sont plus exacerbées qu’à l’habitude. Laissons passer les fêtes et prenons du recul. Mme Abolliver va rencontrer les élus et je suis persuadé qu’un consensus se dégagera ».

• Michel Doublet, sénateur maire de Trizay

Au centre, les sénateurs Michel Doublet et Daniel Laurent (en vacances au moment du vote de la CDCI) lors d'une session au Conseil Général

« Le point de blocage se trouve à Saintes, c’est le nœud le plus difficile. Personnellement, je souhaitais un consensus. Ma première position était que la Saintonge Romane, qui comprend un grand nombre de communes, se transforme en CDA.Mais les élus n’étaient pas mûrs pour ce genre de projet. Dans la carte actuelle, Montils, Brives et Salignac voulaient rejoindre la future CDC de Saintes. La Jard et Colombiers voulaient également y adhérer.Face à de telles situations, il faut bien réfléchir et savoir faire des concessions. On ne peut pas construire une bonne intercommunalité si certaines communes sont en désaccord. On le voit bien dans le vote de la CDCI puisque des élus de la majorité se sont ralliés à la partie hostile au schéma. On est au-delà des clivages politiques. Certains sont satisfaits du résultat. Toutefois, en ce qui concerne Saintes, c’est une victoire à la Pyrrhus, le projet de CDA est écarté pour l’instant. Il faut se remettre autour d’une table et trouver des solutions. Je souligne au passage que l’Association des maires est neutre dans cette affaire et qu’elle ne prendra pas partie. Cela ne m’empêche pas d’avoir une opinion à titre personnel ».

• Extraits de l’intervention de Pascal Ferchaud, maire et conseiller général de Saujon, Radical de gauche

« Pourquoi un tel mécontentement ? La principale raison est la précipitation. Une loi votée en novembre, promulguée et publiée au Journal Officiel en décembre. Un schéma qui a été présenté le 6 mai 2011. Pendant ce court délai, on s’interroge sur le rôle de l’association départementale des maires et de son président. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de réunions décentralisées dans les différents territoires du département avec les élus ? Sur le fond, on s’interroge sur la cohérence d’ensemble de ce schéma. D’un côté une communauté de communes de Haute-Saintonge, déjà la plus grande de France par son nombre de communes, à laquelle on ajoute le canton de Pons, pour créer ce que certains appellent déjà le « duché de Haute-Saintonge ». De l’autre côté, on s’interroge sur le mauvais traitement réservé à la Communauté d’agglomération (CDA) en création à Saintes, deuxième ville du département. Que dire des « bouroles » à l’Ouest comme celle de Luchat, curieusement rattachée à Saint-Porchaire et l’intégration forcée de Corme-Royal, contraire à toute logique socio-économique. Quand on regarde le schéma autour de Saintes, en Saintonge, on dirait “qu’ô ressemb’ à rheun“ ! C’est un mauvais schéma, qui s’impose par la force, injustement dans notre Département habitué à une coopération intercommunale réfléchie et volontaire. Pour toutes ces raisons, nous voterons contre ».


Pascal Ferchaud : « Contrairement à ce que dit Mme Abollivier, la situation n’est pas dramatique. Au contraire, les territoires vont pouvoir évoluer. Il faut régler le problème de Saintes. Au lieu de jouer les Ponce Pilate, Mme Abollivier aurait dû prendre ses responsabilités. La balle est dans son camp. Quant à Claude Belot, qu’il arrête de nous parler des années soixante-dix. Nous sommes au XXIe siècle et préparons l’intercommunalité de demain».

Archives (fin des années 80) : Le saintais Philippe Marchand (à gauche de la photo) est à l'origine des lois sur l'intercommunalité. On le reconnaît aux côtés de l'avocat Alain Bougeret et du Ministre de la Francophonie de l'époque, Alain Decaux.

Avec Roland Beix, ancien député maire de Saint-Hilaire de Villefranche

• Furieux, les maires du secteur de Saintes étaient venus en nombre

Dans un communiqué, ils ont expliqué la raison de leur venue à La  Rochelle : « Fin novembre à la préfecture de Charente-Maritime, le périmètre de la future communauté d’agglomération de Saintes a été arrêté. Il exclut les communes de La Jard et Colombiers, historiquement rattachées à Saintes, et celles de Montils, Salignac-sur-Charente et Brives-sur-Charente qui avaient pourtant délibéré pour rejoindre cette grande intercommunalité. Il ne tenait pas compte non plus de la volonté des communes de Corme-Royal et Saint-Hilaire-de-Villefranche en dépit des amendements déposés par les élus du Pays Santon. C’est cette position que les maires de la Communauté de Communes du Pays Santon et ceux de La Clisse, Ecoyeux, Pisany, Montils, Brives-sur-Charente, Salignac-sur-Charente, Tesson, Corme-Royal et St-Hilaire-de-Villefranche, soit 28 maires au total, sont allés défendre lundi dernier, à la préfecture de La Rochelle. Munis de leur écharpe tricolore, ils ont exprimé leur désaccord avec le schéma départemental. Jean Rouger a défendu un nouvel amendement qui demandait l’intégration de Berneuil dans le périmètre de la future agglomération.
Dans le même temps, plusieurs actions ont été engagées par les communes. Corme-Royal a écrit à Jacques Pellissard, président de l’Association des Maires de France, tandis que les maires de La Jard, Colombiers, Montils, Salignac-sur-Charente et Brives-sur-Charente ont demandé par courrier l’intervention de Jean-Pierre Bel, président du Sénat, et de François Fillon, Premier Ministre. Par le biais d’affiches et de courriers, les populations ont été associées à la mobilisation des élus ».

• Et maintenant ?

Béatrice Abollivier, préfet, ne convoquera une nouvelle commission que si un amendement en faveur du rattachement des communes de la Jard, Colombiers, Montils, Brives, Salignac et Rouffiac à la future CDA de Saintes est voté. Sans cela, l’intercommunalité restera en l’état. Il est évident que Rouffiac, commune de la CDCHS, risque de vivre un moment délicat avec un rapprochement saintais. Pourtant, il s’agirait de continuité territoriale. Reste à savoir quelle sera la réaction des sénateurs, Daniel Laurent et Claude Belot en particulier.

• Chaniers rejoint la CDC de Burie

En date du 21 décembre 2011, la Préfecture a validé l’entrée de la commune de Chaniers dans la CdC de Burie. Elle apporte ainsi 3 500 habitants supplémentaires. La CdC Burie-Chaniers comptera donc 11 000 habitants. Elle rejoindra la CDA de Saintes si celle-ci voit le jour, bien entendu.

Archives : le Préfet de Charente-Maritime, M. Gilard, le sous-préfet de Saintes M. Faucœur, Michel Doublet et Xavier de Roux.

Photos : Nicole Bertin

Jonzac : Majorité et opposition
divisées par une histoire d’eau


Outre une somme importante à verser à l’AFM, la distribution de l’eau potable a animé les échanges lors du dernier conseil municipal réuni mardi dernier.

• Bilan financier du Téléthon

Ça y est, on connaît la somme qui a été recueillie pendant le Téléthon. Elle est énorme. Le Département a décidé d’allouer une aide financière de 30 000 € à la commune de Jonzac pour l’organisation de cette 25e manifestation. Si l’on ajoute les recettes enregistrées pendant les deux jours, le montant atteint 63 273,39 €. Au total, en incluant les dons directement effectués auprès de l’AFM, les fonds collectés s’élèveront à 113 361,68 €. Ils seront versés à l’AFM. La ville de Jonzac peut être fière d’elle, elle apporte une belle pierre à l’édifice de la solidarité.

• Service de l’eau potable

L’un des sujets qui a le plus monopolisé l’attention des élus concernait l’affermage du réseau d’eau potable. On ignore toujours qui sera le prochain prestataire. Aucun choix n’a été fait à ce jour et le maire demande une prolongation de deux mois.
Pour mieux comprendre, revenons sur la situation que connaissent actuellement les Jonzacais. La commune de Jonzac a confié l’exploitation de son service public d’eau potable à Véolia. Aux termes du dernier avenant au contrat, elle a demandé à cette société de prolonger son contrat jusqu’au 31 décembre 2011. Or, ce délai ne permettra pas à la commune de mener à son terme la procédure en cours. Pour assurer la continuité du service, il est donc nécessaire de prolonger à nouveau le contrat jusqu’au 29 février 2012. Le conseil a approuvé ce choix que ne cautionne pas l’opposition qui explique sa position dans le communiqué publié ci-dessous.

• Un poste d’ingénieur territorial sera créé pour répondre aux besoins croissants de la commune dans des domaines techniques de plus en plus variés et complexes.

• Recensement de la population de Jonzac 

Il se déroulera du 19 janvier au 18 février 2012. Des agents seront recrutés du 2 janvier au 29 février 2012 et seront formés avant de commencer leur mission. Rénumération : feuille de logement : 1,70 € - bulletin individuel : 1,20 € - forfait formation : 50 €. Forfait recensement complet : 350 €.

• Travaux Avenue Gambetta : Dans le cadre de sa politique d’aménagement de traverses d’agglomération, le Département a prévu de réaménager la route départementale n° 142 au niveau de l’avenue Gambetta. Le coût prévisionnel des travaux est estimé à 796 272 € HT. La participation communale est fixée à hauteur de 251 247,51 € HT.

• Maintenance des feux tricolores : La commune confie depuis plusieurs années la maintenance de son réseau d’éclairage public au SDEER. Lors de sa réunion du 29 avril, le comité du SDEER a décidé d’élargir ce service à la maintenance des feux tricolores. La mairie adhère à ce service.

• Effacement des réseaux de la rue Ruibet Gatineau : Le SDEER est chargé de réaliser des travaux d’enfouissement des réseaux aériens de la rue Ruibet Gatineau. Suivra le réaménagement de la rue.

• Mobilier urbain : La commission d’appel d’offres se réunira prochainement pour attribuer le marché de « mise à disposition, de maintenance et d’exploitation de mobiliers urbains publicitaires et non publicitaires ». Le Conseil Municipal sera appelé à se prononcer sur ce nouveau marché.

• Acquisition d’une parcelle située route de Champagnac : Considérant que le programme établi pour le futur Palais des Congrès prévoit que la parcelle cadastrée section AN n° 16 est nécessaire au projet pour créer une zone de stationnement de proximité et pour rendre possible l’extension future de cette structure, considérant que la commune est donc fondée à exercer son droit de préemption du fait de la nécessité de constituer une réserve foncière pour permettre la réalisation de cet équipement collectif, le maire a utilisé son droit de préemption pour acheter cette parcelle moyennant le prix de 160 000 €.

• Lotissement La Meslerie : En 1992, la commune a confié à la SEMDAS le soin de réaliser le lotissement de la Meslerie dans le cadre d’une concession d’aménagement. La SEMDAS avait alors acheté à la commune le terrain d’emprise de ce lotissement. Cette opération étant entièrement terminée, la SEMDAS va pouvoir rétrocéder gratuitement à la commune les terrains qu’elle possède encore, notamment, le terrain d’emprise des locaux de l’ANPE. La mairie approuve cette transaction.

• Prélude au Printemps 2012 :
Le programme du Prélude au Printemps 2012, concocté par Jeanine Belot, pourrait être le suivant : Concert pour piano et violon avec une habituée, Susan Manoff (piano) et le merveilleux Nemanja Radulovic au violon samedi 21 janvier en l’église Saint-Gervais de Jonzac à 20 h 30.
Concert pour orgue et voix avec Judicaëlle Giraudeau-Bureau, Christelle di Marco (soprano) et la participation de l’Ensemble vocal “Cum Jubilo“ dimanche 4 mars en l’église Saint-Gervais de Jonzac à 15 h.
Concert pour piano et textes d’hier et d’aujourd’hui avec François-René Duchable (piano), Alain Carré (comédien) samedi 10 mars en l’église Saint-Gervais de Jonzac à 20 h 30.
Concert de musique kiesmer et tsigane avec le groupe “Bratsch“ vendredi 30 mars à la salle des fêtes du château de Jonzac à 20 h 30.
Les soutiens financiers du Département et de l’État seront demandés. Le temps serait-il venu, pour l'épouse du sénateur maire de Jonzac, de créer un programme culturel annuel et donc de constituer une association qui élabore ces rencontres au fil des saisons puisque nous avons "Préludes au printemps", "Site en scène" durant l'été et les Feuillets d'automne ?

Big Fuzz 2012 : Pour ce 4e Big Fuzz, organisé le 17 mars, il est prévu une programmation avec Lofofora, Salut les Anges, Café Bertrand et un groupe local en première partie afin de mettre en valeur la production locale.
Un tremplin sera organisé pour que de jeunes groupes puissent jouer devant un public.

• Chauffage urbain : La commune de Jonzac a confié l’exploitation de son service public du chauffage urbain à Dalkia. Aux termes du dernier avenant au contrat, la commune lui a demandé de prolonger le contrat jusqu’au 31 décembre 2011.
Compte tenu des conditions climatiques clémentes du dernier trimestre qui ne permettent pas de tester le fonctionnement en pleine puissance de la chaudière bois n° 3, celle-ci ne pourra pas être réceptionnée dans son fonctionnement nominal avant la fin février 2012.

• Casino : Comme par le passé, le Casino a déposé une demande d’abattement supplémentaire pour manifestations artistiques de qualité. Le Conseil Municipal est appelé à constater cet effort et à donner son avis sur sa demande. Une note, établie par le Casino, présente le bilan des spectacles proposés pendant la saison 2010-2011. La Loi prévoit que le déficit financier des manifestations peut être pris en charge par l’État et par la commune, ce qui constituerait, pour la commune, une charge d’environ 23 000 €.
Monsieur Loriot, nouveau directeur du Casino Barrière, remplace M. Darago (il lui succède au comité de direction de l’Office de Tourisme).

• Séjour de découverte : Un séjour de découverte de Paris est envisagé pour des jeunes de l’institut médico-éducatif de Jonzac. Le coût est de 4 067 €. Une aide financière de la commune est accordée à hauteur de 1 117 €.

• Classes de découverte : L’équipe éducative de l’école la Ruche envisage d’organiser des classes de découverte pour les élèves de grande section et de moyenne section. Le coût prévisionnel des deux sorties est de 6 380 €.

• Mobilier urbain : Lors de sa réunion du 19 décembre, la commission d’appel d’offres a décidé d’attribuer le marché de « mise à disposition, maintenance et exploitation de mobiliers urbains publicitaires et non publicitaires » à la société SPACEO. II est rappelé que ce marché, d’une durée de 10 ans, porte sur l’installation de 45 planimètres, 5 abris bus et 3 panneaux d’affichage libre. Pendant la durée du marché, la société SPACEO versera annuellement à la commune une redevance de 40 001 €.

• Lotissement Plein Sud : Christophe Cabri signera, au nom de la commune, tous les actes relatifs à la vente des lots du lotissement Plein Sud.

• Libre expression :


Exploitation de l’eau potable : un véritable serpent de mer

Lors du conseil municipal du 20 décembre, les élus de “Vivre à Jonzac“ ont refusé de voter une quatrième prolongation du contrat d’affermage du service d’eau potable, confié à Véolia. Les raisons de ce refus sont identiques à celles qui nous avaient conduits à nous opposer à une troisième prolongation en avril  2011.

Pour rappel :
Le contrat d’affermage en cours était arrivé à échéance le 15 mai 2010. Trois entreprises ont répondu au nouvel appel d’offres lancé en juin 2009, en présentant des propositions avantageuses allant de - 34 % à - 53 % du prix actuel du mètre cube d’eau.
Or, au moment du choix définitif, le maire a greffé sur la procédure en cours une initiative nouvelle concernant la commercialisation de l’eau minérale de Jonzac en bouteilles.

Afin de surmonter les difficultés juridiques introduites par cette nouvelle donne, le conseil municipal unanime a prolongé de six mois par deux fois (de mai 2010 à mai 2011) le contrat d’affermage en place, et donc au tarif ancien du m3 pour les usagers. Il avait été donné acte, lors de la deuxième prolongation (dernière possibilité selon les textes réglementaires) qu’en cas d’échec des négociations en cours, la reprise du service de l’eau potable serait assurée en régie.
Durant les six mois de la deuxième prolongation, l’opposition n’a pas été tenue informée de l’évolution du dossier.
Nous avons donc refusé de valider une troisième prolongation de six mois contestable sur des aspects juridiques certes, mais également face à un déficit évident de concertation et, de plus, pénalisant financièrement les usagers qui auraient dû bénéficier depuis mai  2010 d’un tarif de mètre cube d’eau très avantageux.

Dans ce contexte et avec l’aplomb qui le caractérise, le maire a demandé, pour finaliser les négociations qu’il mène en solo, une quatrième prolongation de deux mois cette fois.

À noter que durant les six mois de la troisième prolongation, aucune information n’a circulé. Nous lui avons opposé nos arguments fondés. Nous lui avons rappelé notre souci constant de participation authentique et attendons avec impatience que M. le Maire dévoile dans deux mois les résultats auxquels il sera parvenu, à moins qu’il sollicite à nouveau une cinquième prolongation aux frais de l’usager !!!

Jack Ros de l’association Vivre à Jonzac

La Maladrerie est sauvée :
Les preux Jonzacais que voilà !


Même si la ville n’en est pas officiellement propriétaire, la chapelle de la Maladrerie, située à la sortie de Jonzac sur la route de Montendre, fera partie du patrimoine local dès 2012. Appartenant jusque-là à un privé, Raoul Dagnaud, elle est située entre une maison d‘habitation et un hangar qui l’enserrent au point de la rendre invisible. Seuls la porte d’entrée et ses témoignages éveillent la curiosité des historiens.


Lundi dernier, Jean-Claude Arrivé, responsable de la commission patrimoine à la mairie, a fait procéder aux premières expertises des lieux (termites en particulier). De l’édifice religieux, il ne reste que les murs et les ouvertures (dont deux ont été comblées). Restauré, l’ensemble devrait avoir de l’allure, mais il y a du travail. L’ancien bénitier, taillé dans la masse, retient l’attention, de même que la margelle du puits, caché derrière le bâtiment, et le four à pain.
Nous ignorons l’importance de la valorisation que souhaite donner la ville à cet édifice. Il devrait retrouver sa forme originelle en le débarrassant des structures annexes. Ainsi libéré, il ressemblerait à la gravure qui figure sur le livre de l’Abbé Rainguet. L’histoire de ce renouveau ne fait que commencer !

Le bénitier

• Parlons d’histoire

Depuis quelques années, notre connaissance du passé jonzacais a progressé : préhistoire, villa gallo-romaine, cimetière mérovingien. Grâce aux efforts de la municipalité, la chapelle de l’ancienne Maladrerie vient de s’ajouter au patrimoine collectif. Il s’agit d’un témoin peu spectaculaire, mais d’un témoin exceptionnel puisqu’on chercherait vainement l’équivalent ailleurs. Sa modestie fait que des milliers d’automobilistes passent régulièrement devant lui sans même le remarquer. Et pourtant !

Des archives parties en fumée

Que savons-nous de la maladrerie jonzacaise ? Rien ou presque. En 1789, le château de Jonzac, comme tous les autres, conservait une énorme masse d’archives entreposées dans une salle qu’on appelait “le trésor”. En novembre 1793, au moment de la Terreur, l’ordre est venu de détruire tous ces vestiges de la “féodalité”. En Charente Inférieure, et particulièrement à Jonzac, on a aussitôt obéi ; parchemins et papiers ont été brûlés lors d’une fête publique. Notre passé local est parti en fumée, ce qui simplifie grandement le travail des historiens…

Trois brèves mentions subsistent dans un inventaire du “trésor”, heureusement établi par le notaire saintais Senné en 1750 : “le titre de la fondation de la chapelle de la maladrerie par Messire Renault de Sainte-Maure en l’an 1497”, avec « une baillette en parchemin etictée baillette par laquelle les ladres doivent 36 sols de ranthes au chasteau à cause de 6 journeaux de terres qu’on leur a baillé, dattée du 8 janvier 1490 » (c’est-à-dire 1491, selon notre calendrier) et une transaction passée entre le seigneur de Jonzac et les ladres par laquelle « ceux-ci quitte audit seigneur de Jonzac le cheval qu’ils devoient à la mort de chaque ladre, pour 6 livres d’entrée, dattée du 10 septembre 1522 ». C’est tout.

Resterait à savoir si Me Senné, médiocre spécialiste de l’orthographe, était bon paléographe et disposé à déchiffrer correctement des actes et des dates qui n’avaient plus d’intérêt pratique en 1750. On comprend que Renaud de Sainte-Maure, le seigneur de Jonzac, est intervenu pour une “fondation” en 1497 (si la date est exacte), que la maladrerie disposait d’un minuscule domaine de 6 journaux (2 hectares) au moins, que la communauté des malades devait payer la valeur d’un cheval au seigneur chaque fois qu’un de ses membres mourait. Si le notaire a bien lu, il a repéré une contrainte, qui est peut-être le témoignage d’une malédiction plus ancienne et que les malheureux ladres n’étaient pas en mesure d’assumer. Un cheval pour des gens si pauvres !
À cela, s’ajoute l’inscription qu’on sera sans doute en mesure de déchiffrer quand la façade aura été nettoyée et que Rainguet a publiée en 1864 : “Par Bertrand Vilot, Jehanne Bellonne, Jehan Jasmain fut faicte icelle malet (maison pour les lépreux), l’an de grace mil IIIIc quatre vings ung”. Il s’agirait donc d’une création privée de 1481 (en admettant que la date ait été lue correctement). 1481 et 1497 : il n’y a aucune contradiction comme nous allons le voir.

Quelle place attribuer à la Maladrerie jonzacaise ?


Le contexte d’abord. Nous sommes en 1481 et 1497. Fin du Moyen Âge ou début des Temps modernes ? Si les mentalités de la fin du XVe siècle sont, bien entendu, tout à fait médiévales, je préfère de beaucoup la seconde expression : le début des Temps modernes. En effet, pendant l’interminable conflit franco-anglais, la zone qui s’étend entre le pays bordelais et le fleuve Charente a été absolument dévastée et dépeuplée.
En 1453, date de la dernière bataille, le château de Jonzac n’est qu’un amas de pierres et le bourg est à peu près vide, comme les campagnes environnantes envahies par les bois et les broussailles. Commence alors chez nous une étonnante “reconstruction” qui bat son plein à partir de 1460 avec des “immigrés” qui affluent d’Anjou et du Poitou. Période de dynamisme exceptionnel ! L’espace est vide et l’homme rare, donc précieux. Chacun, semble-t-il, mange à peu près à sa faim.

Et la maladrerie dans ce contexte plutôt favorable ? En premier lieu, précisons que l’Église n’a rien à y voir, même si, comme chacun sait, elle est alors présente partout et conditionne mentalités et comportements.
Une maladrerie est un établissement “administratif” (si ce concept n’est pas trop anachronique), pas un établissement religieux. On assure volontiers que, sous l’Ancien Régime, la cellule de base était la paroisse à laquelle la commune a généralement succédé. C’est vrai à partir de Richelieu quand la fiscalité devient la première préoccupation. Ce n’est pas tout à fait exact à l’époque que nous considérons. Au temps de Louis XI (en 1481) ou de Louis XII (en 1497), la circonscription élémentaire est plutôt la châtellenie. Il s’agit du territoire qui dépend d’un château-fort, du seigneur qui en est le propriétaire et des populations qui l’entretiennent et s’y réfugient. La taille en est variable, mais englobe plusieurs paroisses. Elle correspond à peu près, dans notre Saintonge méridionale, aux cantons actuels : Archiac, Barbezieux, Jonzac, Mirambeau, Montendre, Plassac, etc...

C’est dans ce cadre qu’on trouve “les équipements collectifs”. Toutes les enquêtes de la fin du XVe siècle l’affirment. Une châtellenie comporte toujours les mêmes éléments : le château-fort, la haute justice (avec ses fourches patibulaires, c’est-à-dire le gibet où l’on exécute les délinquants), des foires et marchés (avec une halle), le droit de percevoir les péages (donc, en principe, le devoir d’entretenir les ponts), l’hôpital (pour recueillir les indigents, non pour les soigner) et l’inévitable maladrerie.
En 1551, l’écuyer Jean de Cruc, seigneur de Morzac à Rouffignac, voit à Montendre une “maison pour les lépreux. On bourg duquel lieu de Montandre, y a, sur une mothe, une grosse tour gardée par un capitaine”, à proximité d’un château ruiné. Un autre écuyer, Pierre Langlois, seigneur des Taillants (à Saint-Martin-d’Ary) y note lui aussi “une grande et grosse tour sur une mothe, lad. mothe envyronnée de grandz fossez pour defence d’icelle”, avec, bien sûr, une “malladrye pour rethirer les lepreux”.

Ces établissements ont disparu, mais la toponymie en garde le souvenir : Montendre, Pons (Chansac), Baignes, Chalais, Tonnay-Charente, Tonnay-Boutonne, etc. Il s’agissait d’une petite exploitation agricole avec sa chapelle et son cimetière, à l’écart du bourg, pour éviter toute contamination, et au bord de la principale route, là où les passants déposaient leur offrande. Celle de Jonzac n’échappe pas à la règle. Elle était isolée, mais à proximité du chemin qui conduisait vers la “ville capitale”, c’est-à-dire Bordeaux. Construite - ou plutôt reconstruite - à la fin du XVe siècle, elle remplaçait peut-être une structure plus ancienne et ruinée, mais dont la trace était encore visible.

Pourquoi parle-t-on de “fondation” ? Nous retrouvons-là le poids de la religion. A la fin du XVe siècle, la croyance au purgatoire est l’axe de la foi populaire. La plupart des trépassés n’ont été ni tout à fait bons, ni tout à fait mauvais. Leur âme rejoint un lui provisoire qu’on appelle le purgatoire où elle souffre pendant des temps très longs jusqu’à purification complète. Les vivants prient pour les morts et raccourcissent ainsi ce séjour si désagréable ; les messes sont d’un grand secours. Comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, il est bon de prévoir, de son vivant, les messes qu’on souhaite plus tard.

Prenons un individu qui rédige son testament vers 1490 et veut qu’on célèbre, chaque semaine, une messe pour le repos de son âme. Une messe est payée 2 sols (le salaire quotidien d’un ouvrier correctement payé) ; cela représentera environ 100 sols par an, soit 5 livres. On prête généralement à 5 % (un sol pour une livre) ; il suffit donc de léguer une terre ou une maison de 100 livres pour assurer un revenu de 5 livres et une messe hebdomadaire. C’est une “fondation” (au grand désespoir des héritiers…). L’Église enseigne que les prières des pauvres sont bien plus efficaces que celles des nantis ; c’est pourquoi des mendiants (habillés de neuf pour la circonstance) portent parfois le cercueil des puissants. Les lépreux sont peut-être les plus malheureux des déshérités, d’où la valeur de leurs prières. Il est probable que Bertrand Vilot et les autres ont érigé la chapelle moyennant un certain nombre de services religieux. En 1497, Renaud de Sainte-Maure a dû léguer quelques terres dans le même but, mais nous sommes dans l’impossibilité de préciser.

À cet égard, la maladrerie de Jonzac n’avait rien de particulier. Elle a dû fonctionner “normalement” jusqu’au milieu du XVIe siècle. Cela veut dire que quelques familles de “ladres” - sans doute très peu - vivaient là, cultivaient leurs champs avec leurs enfants qui étaient peut-être en bonne santé, mais n’avaient pas le droit de s’éloigner. Un prêtre (avec beaucoup de répugnance, probablement) venait dans la chapelle célébrer les messes prévues par les fondations. Les passants déposaient leur aumône ou un peu de nourriture, sans s’approcher des malades qui étaient tenus de porter une crécelle dont le bruit éloignait les visiteurs.

Jean-Claude Arrivé devant le four à pain

Un autre regard sur les lépreux

À partir de 1562, tout a changé. D’une part, la maladie a sans doute eu tendance à régresser ; d’autre part, ces réprouvés qu’étaient encore les lépreux ont dû mourir en grand nombre à cause des conflits religieux. La montée du calvinisme fait aussi que la charité médiévale disparaît. Le pauvre, qui était une figure très positive dans l’idéologie catholique, tend à devenir le paresseux responsable de son sort. La justice - le Parlement de Bordeaux en l’occurrence - ne s’intéressait pas à ces établissements. Elle les regarde maintenant d’un œil de plus en plus soupçonneux, comme s’il s’agissait de repaires de délinquants. Vers 1600, pour s’y réfugier, il faut prouver qu’on est bien lépreux et passer une véritable visite médicale.

Les maladreries ont ensuite été progressivement abandonnées. Pendant la Révolution, celle de Jonzac, vide, et isolée à la limite d’un bois qui avait poussé, était un lieu près duquel les voyageurs ne s’aventuraient pas sans appréhension. On était bien loin du point de départ !
Tel est donc ce modeste monument. Il ne faut pas espérer le voir figurer parmi les œuvres d’art qu’on vient visiter de loin. Mais il a un immense mérite : il existe encore et il sera préservé. Seule dans le Sud-Ouest - sauf erreur de ma part - Jonzac est la ville, la seule, qui a conservé la chapelle de sa maladrerie.

Marc Seguin, historien

La Maladrerie aujourd'hui, entre une maison du XIXe siècle et un hangar qui devraient être détruits

• Médecine

La lèpre, maladie d’hier et d’aujourd’hui


La première mention écrite de la lèpre remonte à 600 avant Jésus-Christ. Tout au long de l’histoire, les lépreux ont souvent été rejetés par leur communauté et leur famille. La lèpre est une maladie infectieuse transmissible, due au bacille de Hansen ou Mycobacterium leprae touchant la peau, les muqueuses, le système nerveux périphérique et les yeux, réalisant en fonction du statut immunitaire du sujet infecté différentes formes cliniques : la lèpre indéterminée ou forme de début de la maladie purement cutanée, la lèpre tuberculoïde touchant la peau et les nerfs, paucibacillaire et peu contagieuse, et la lèpre lépromateuse touchant la peau, les muqueuses, les nerfs et les viscères, multibacillaire et très contagieuse avec de 20 à 100 nodules appelés lépromes sur la peau.
En l’absence de traitement précoce, l’atteirite des nerfs fait toute la gravité de la maladie : nerfs épaissis, troubles sensitifs entraînant des brûlures accidentelles et des plaies chroniques, troubles moteurs, type de paralysies responsables de déformations des pieds et des mains.
- l’incubation de la maladie est très longue (de 2 ans à 20 ans).
- Elle est transmise par les gouttelettes d’origine nasale ou buccale lors de contacts avec un sujet infecté et non traité.
- Malgré les efforts importants de ces dernières années, la lèpre sévit encore de façon endémique dans de nombreux pays du monde. Le nombre de nouveaux cas dépistés est en recul, mais on dénombre encore 228 000 nouveaux cas en 2010. Les pays les plus touchés par la maladie sont le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, le Népal, le Nigeria, la Tanzanie.
En France, la lèpre a disparu, mais elle est encore présente dans les départements d’outre-mer.
Aujourd’hui, la lèpre est une maladie guérissable et un traitement précoce permet d’éviter les infirmités. lI repose depuis 1981 sur une trithérapie : Dapsone, rifampicine et clofazimine durant six à douze mois selon la forme. Depuis 1995, il est mis gratuitement à la disposition
des lépreux par l’OMS. Les patients ne sont plus contagieux dès la première dose de traitement.
Depuis 1954, Raoul Follereau a créé la journée mondiale des lépreux, célébrée chaque année le dernier week-end de janvier, c’est aussi la journée de la pauvreté et de l’exclusion.

Dr Josée Bousseau-Couprie

samedi 24 décembre 2011

Amis blogueurs,
Je vous souhaite un très joyeux Noël dans la joie et la paix.

dimanche 18 décembre 2011

Intercommunalité :
Saintes se mobilise
et manifeste à La Rochelle


Vingt huit maires de l’agglomération de Saintes se mobilisent contre le schéma départemental de coopération intercommunale et s’invitent à la prochaine réunion de la CDCI lundi 19 décembre.

Lors de la dernière Commission Départementale de Coopération Intercommunale organisée fin novembre à la préfecture de Charente-Maritime, le périmètre de la future communauté d’agglomération de Saintes a été arrêté. Il exclut les communes de La Jard et Colombiers, historiquement rattachées à Saintes, et celles de Montils, Salignac-sur-Charente et Brives-sur-Charente qui avaient pourtant délibéré pour rejoindre cette grande intercommunalité. Il ne tient pas compte non plus de la volonté des communes de Corme-Royal et Saint-Hilaire-de-Villefranche en dépit des amendements déposés par les élus du Pays Santon.

Jean Rouger, président de la Communauté de Communes, a clairement fait connaître son « immense déception » et dénoncé une « logique qui obéit à des manœuvres politiques, qui ne respecte pas la volonté des élus et qui va à l’encontre du souci de cohérence des territoires voulu par la loi ».

C’est cette position que les maires de la Communauté de Communes du Pays Santon et ceux de La Clisse, Ecoyeux, Pisany, Montils, Brives-sur-Charente, Salignac-sur-Charente, Tesson, Corme-Royal et St-Hilaire-de-Villefranche, soit 28 maires au total, iront défendre en s’invitant à la prochaine réunion de la CDCI le lundi 19 décembre à 14 h 30 à la préfecture de La Rochelle. Munis de leur écharpe tricolore, ils exprimeront devant les grilles de la préfecture leur désaccord avec le schéma départemental. Jean Rouger se fera l’écho de ce mécontentement en intervenant de manière solennelle en réunion et en défendant un nouvel amendement déposé le 8 décembre. Cet amendement demande l’intégration de Berneuil dans le périmètre de la future agglomération.

Dans le même temps, plusieurs actions sont engagées par les communes : Corme Royal a écrit à Jacques Pellissard, président de l’Association des Maires de France, tandis que les maires de La Jard, Colombiers, Montils, Salignac-sur-Charente et Brives-sur-Charente demandent par courrier l’intervention de Jean-Pierre Bel, président du Sénat, et de François Fillon, Premier Ministre. Par le biais d’affiches et de courriers, les populations sont associées à la mobilisation des élus.

Le départ pour la réunion de la CDCI en préfecture le 19 décembre est programmé à 13 h devant les bureaux de la Communauté de Communes, 4 avenue de Tombouctou à Saintes. Le trajet s’effectue en car.

Ozillac : Pierre Nivet n’est plus


Un humaniste nous a quittés

Mercredi dernier, une foule nombreuse a conduit à sa dernière demeure Pierre Nivet, décédé à l’âge de 86 ans. Un humaniste nous quitte. Nous ne l’oublierons pas.



L’annonce de la mort brutale de Pierre Nivet, samedi dernier, a jeté la consternation. Médecin à Ozillac, maire de cette même commune durant de nombreuses années, il faisait partie des personnalités incontournables de la région.
Grand, distingué, Pierre Nivet était un homme de bonne rencontre. Toujours un mot aimable, une attention.
En choisissant d’exercer la médecine, il avait dédié sa vie aux autres. Et sa salle d’attente, toujours archipleine, est restée dans les mémoires ! L’évocation de ses débuts professionnels, dans les années 50, nous replongeait dans une époque où le praticien, intime des familles, ne comptait pas son temps. De jour, de nuit, on appelait “le docteur“ et il se déplaçait ! Sa plus grande joie était de mettre des enfants au monde (de nombreuses femmes accouchaient encore à la maison). Il en gardait un souvenir particulier car cette vie qu’il tenait entre ses mains était toujours émouvante.
Il a exercé durant 44 ans - un fameux bail - avant de transmettre le flambeau à sa fille Anne-Marie.

Pierre Nivet était un humanisme qui s’intéressait au passé de sa région. En 1998, il avait succédé à Jean Glénisson à l’Université d’Été. Chaque année en juillet et en août, cette association proposait des conférences au cloître des Carmes. Les sujets étaient variés et s’échelonnaient le plus souvent de l’antiquité au XXe siècle. Une seule obligation, qu’ils aient un rapport avec la Charente-Maritime, avec une ouverture sur les liens tissés avec le Québec. « C’est une excellente idée de lui avoir donné une dimension francophone. Les relations qui unissent la Saintonge au Québec sont importantes. Ne dit-on pas que le Canada est le fils de la Saintonge ?» disait à ce sujet Étienne Taillemite, inspecteur général honoraire des Archives de France et père d’Hélène, responsable des Archives de Jonzac.

Avec Jean Glénisson et Philippe Gautret

Tous les étés, Pierre Nivet, entouré de Philippe Gautret, Jean Glénisson et Marc Seguin, préparait donc un programme fourni. Le public répondait toujours présent. Il y avait parfois des problèmes techniques, des micros qui refusaient de marcher, une salle caniculaire. Qu’importe, l’essentiel était de transmettre la connaissance !

En juillet 2005, président depuis huit ans, Pierre Nivet a reçu les insignes d’officier dans l’Ordre National du Mérite. Outre ses qualités de médecin généraliste accoucheur dévoué à sa clientèle et ses administrés, son engagement dans la vie intellectuelle saintongeaise fut salué.
Revenons un instant sur cette cérémonie. « Vous avez accepté avec gentillesse et spontanéité le rôle que je vous ai demandé de remplir. Ce rôle n’était pas si facile car il demande un engagement véritable et, surtout, il implique d’être présent durant les vacances, dans un complet bénévolat » avait rappelé Jean Glénisson.

Il s’était fait un plaisir de distinguer Pierre Nivet en mentionnant un détail amusant : la couleur du ruban de l’Ordre du Mérite rappelle celle du Saint-Esprit. Et de l’esprit, Pierre Nivet n’en a jamais manqué !

Henriette Nivet, Pierre Nivet et leur fille Anne-Marie

L’intéressé, qui s’apprêtait à quitter la présidence de l’U.E, avait prononcé un discours émouvant : « Quand on est octogénaire, il faut savoir se retirer. J’ai pris beaucoup de plaisir à préparer les sessions, à accueillir, à écouter et à applaudir les orateurs. J’ai suivi l’exemple de Jean Glénisson. J’exprime ma gratitude à tous ceux qui m’ont aidé, les membres du bureau, le Conseil Général, la mairie de Jonzac, le public, les étudiants à mes côtés. Quand, en sport, on reçoit une médaille, on se dit qu’on fera encore mieux la prochaine fois. Pour ma part, je sais qu’il n’y aura plus de prochaine fois ».
Ses paroles, teintées de nostalgie, avaient touché l’assistance qui avait ovationné le récipiendaire avec affection.

Le temps qui passe

Maire d’Ozillac pendant 35 ans, jusqu’en 2001, Pierre Nivet s’est largement impliqué dans la vie publique. Un jour, il s’est retiré après mûre réflexion. Dans un courrier, il a expliqué à ses concitoyens les raisons de sa départ : « le passage au troisième millénaire implique, à mon sens, l’arrivée d’un nouveau maire plus jeune en remplacement d’un maire âgé, identifiable au siècle finissant. C’est pour moi une façon de bien marquer cet important changement calendaire. De plus, le temps qui reste à courir permettra au nouvel élu de se faire apprécier de la population avant le prochain scrutin municipal. Il ne s’agit pas d’une crise de mal de “maire“ ou d’un accès de spleen, mais d’une volonté dictée en particulier par le souci d’assurer le renouveau. À vrai dire, je ne suis pas las, on ne se lasse jamais d’essayer de continuer d’être utile et de servir les autres, comme dans ma profession où il faut avoir une vocation d’altruiste. En me retirant de cette fonction, je voudrais exprimer deux sentiments : de la gratitude envers les habitants dont la confiance et la fidélité ne m’ont pas manqué durant de longues années et un sentiment de confiance dans l’avenir de la commune à l’aube du troisième millénaire. Je souhaite aux nouvelles équipes municipales d’aborder les problèmes avec franchise et loyauté, de privilégier l’efficacité, d’observer une gestion rigoureuse, de donner l’exemple de la convivialité et de solidarité en faisant preuve de beaucoup de discrétion et de modestie ».

Pierre Nivet était ainsi, franc, réaliste sur lui-même et profondément humain. Durant ses mandats, il a donné un essor véritable à Ozillac. Il appartient désormais à l’histoire, une discipline qu’il aimait tant avec le grec, le latin et l’informatique. « Connaître ses racines, c’est savoir où l’on met les pieds » disait-il.

Adieu, Pierre Nivet, vous resterez dans nos mémoires avec Jean Glénisson et tous ceux qui sont partis sans nous laisser d’adresse.

Nous adressons nos sincères condoléances à Henriette Nivet, son épouse, ses enfants, petits-enfants ainsi qu’à la parenté du défunt.


• Attaché à la Saintonge, Pierre Nivet est né en 1925 à Châtenet, dans une famille d’agriculteurs. Après avoir étudié à Barbezieux où il était pensionnaire, lui qui voulait être professeur d‘histoire a suivi des études de médecine à Bordeaux. Dans les années 50, il s’est installé à Ozillac avec le docteur Laporte. En 55, il a épousé Henriette qui lui a donné huit enfants. Le docteur Laporte partant sur Jonzac, il s’est retrouvé seul médecin sur Ozillac et sa clientèle était grande. Il avait de nombreuses passions dont l’histoire et le sport. « Mais, papi, ta plus belle aventure a été ta famille avec mamie, tes enfants et tes petits enfants » ont souligné Élise et Jean-Baptiste lors des obsèques qui avaient réuni une foule immense à l’église d’Ozillac.

Jonzac : Retiens la nuit !


Jeudi dernier, au théâtre du château de Jonzac (17), les Feuillets d’automne se sont terminés en beauté avec Marie-Christine Barrault.


Il faut avoir tout le talent et la maîtrise professionnelle de Marie-Christine Barrault pour incarner Fanny Ellis. Cette actrice, aux heures de gloire passées, remonte sur les planches. Indécision et questions sur le passé se mélangent au présent.

Marie-Christine Barrault sait à merveille rendre à ce personnage ses tourments, ses fantasmes, ses interrogations, ses folies parfois. Face à son miroir et ses fards, de vieux démons la hantent. Son compagnon, joué par Michel Carnoy, supporte tout de cette diva qu’il aime finalement.



Il y a une humanité dans cette pièce dont le jeu demande un investissement réel tant les temps morts en sont bannis. Et pourtant, l’espace n’est pas bien grand - une loge - et le décor est simplissime. L’action est donnée par la comédienne qui vogue sur son passé comme un bateau ivre sur les flots.

En écrivant “Opening night“ en 1968, John Cromwell s’est inspiré de la vie de Laurette Taylor, actrice du cinéma muet. Revisitée par Jean Paul Bazziconi et Michel Carnoy, l’histoire n’a pas pris une ride ! Pour Marie-Christine Barrault, le défi était à relever.
Quand le rideau tombe, elle entre à nouveau sur scène et dialogue avec le public. Naturelle, charmante, elle est éternellement curieuse du monde. Nièce de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault, elle répond avec franchise, dit toute son admiration pour Claudel et beaucoup d’autres.
Elle parle de ses envies, ses joies, ce qui la fait vivre et vibrer. Une femme comme on les aime, en vérité.

Echange avec le public, en toute simplicité