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dimanche 9 octobre 2011

Le Premier Ministre
François Fillon en meeting à Pons


Un quinquennat

marqué au fer rouge par la crise


C’est maintenant une tradition : les grands meetings UMP se déroulent à Pons. Après Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, François Fillon, Premier Ministre, y était accueilli lundi dernier par le sénateur Daniel Laurent et le maire, Henri Méjean.


Sur le calendrier, les élections présidentielles approchent à grands pas. Le 6 mai prochain, nous saurons qui occupera l’Élysée. Nicolas Sarkozy parviendra-t-il à convaincre son électorat ou bien le candidat socialiste, fort d’une alliance avec ses satellites, va-t-il le supplanter ? La question est en suspens.
En cette période plutôt agitée, les représentants de l’État se déplacent sur le terrain, histoire de prendre la température et s’assurer des soutiens locaux. En Charente-Maritime, François Fillon est en terre « amie ». Le Président du Conseil Général, Dominique Bussereau, a appartenu lui-même au staff gouvernemental. Les trois sénateurs Michel Doublet, Daniel Laurent et Claude Belot se situent à droite ainsi que trois députés sur cinq.


Arrivé lundi matin, le Premier Ministre a participé à la signature du contrat de redynamisation des sites de Défense (CRSD) de La Rochelle et Lagord avant se rendre à l’entreprise Sogerma de Rochefort. Le rassemblement avec les militants était prévu, quant à lui, dans la salle municipale de Pons. Devant une salle comble, le discours de François Fillon était attendu.



En effet, dans le contexte morose que nous traversons, quelles peuvent être les marges de manœuvre du Gouvernement face à une éventuelle récession ? Par ailleurs, le journal “Libération“ vient de lancer un pavé dans la mare en dévoilant la situation dramatique dans laquelle se trouvent de nombreuses municipalités et intercommunalités ayant emprunté à la banque Dexia Crédit Local (organisme bien mal en point actuellement). Le fichier des 5 500 collectivités locales et établissements publics (sur 36 000) ayant souscrit des « prêts toxiques » de par l’hexagone entre 1995 et 2009 a de qui donner le tournis. Et gare à ceux qui n’honoreront pas leurs échéances, ils auront des pénalités.

En conséquence, une forte augmentation de la fiscalité locale est à prévoir auprès des contribuables. Pire, certaines communes pourront être placées sous tutelle de l’État. « Je me souviens avoir reçu un représentant de Dexia. Beau parleur, il annonçait un an de franchise, c’est-à-dire aucun remboursement pendant douze mois. Ni le capital, ni les intérêts n’apparaissaient alors dans le budget municipal. Ensuite, le prêt était indexé sur un certain nombre d‘indices dont le rapport entre l’euro et le franc suisse. Tout cela m’avait semblé très risqué » témoigne un élu.



François Fillon sait que cette période de turbulences risque de bouleverser l’UMP qui présente des craquements en son sein (inévitable puisqu’elle réunit les ex RPR et UDF) : « il est indispensable que la famille regroupe ses forces ». Il faut avouer que ce quinquennat n’a pas été un long tranquille : on s’aperçoit que la crise n’est pas derrière, mais devant nous ! « Il a été marqué au fer rouge par des crises successives que nous avons dû enrayer, gérer et surmonter. Nous avons agi avec audace et sincérité. On pourrait s’excuser de ne pas avoir tout réussi, je ne veux pas me dérober » avoue François Fillon qui ajoute : « Le XXIe siècle sera dur pour les nations insouciantes, celles qui croient que le progrès est un acquis, pour les pays qui ne veulent pas changer ».
Il rappelle les grands chantiers menés par son équipe : Universités, service minimum dans les transports, réforme des retraites, mutation du développement durable, assouplissement des 35 heures, protection de l’épargne. « Le bilan de l’action du Gouvernement que j’ai eu l’honneur de conduire peut être comparé à beaucoup d‘autres de la IVe et de la Ve Républiques ».

Une harmonisation entre les pays européens est nécessaire

« Je mesure les inquiétudes des concitoyens » enchaîne-t-il. Face aux doutes, il y a trois attitudes : « le conservatisme qui consiste à tout stopper, comme la Gauche qui critique et ne veut rien changer », le populisme qui met un grand coup de balai (Extrême Gauche et FN) et enfin les réformistes qui ne se voilent pas la face.

Après les États-Unis, l’Europe est aujourd’hui dans l’œil du cyclone. Plusieurs pays de l’UE connaissent des situations dramatiques dont la Grèce. Un mot revient sur toutes les lèvres : la dette. « Il serait vain de s’en prendre aux agences de notation, aux banques, aux traders. Les responsables politiques ont un devoir : être solidaires. il faut se reprendre nous-mêmes en main. Avec Nicolas Sarkozy, nous ne renoncerons pas aux acquis de l’Europe ».
Pour constituer une vraie zone communautaire, des harmonisations entre les états membres seront nécessaires. Que chacun continue à fonctionner selon ses méthodes budgétaires conduira à une impasse !



François Fillon est défavorable à l’exclusion de la Grèce : « son départ remettrait en cause le périmètre de la zone euro et entraînerait une déstabilisation générale ». Toutefois, elle devra faire face aux remboursements de ses prêts, « l’Europe ne pouvant assumer le laxisme d’un état ». Quant au retour au franc que prône le FN, François Fillon estime qu’il est irréaliste : « la sortie de l’euro serait une catastrophe et une débâcle sociale dont l’Europe ne se relèverait pas ». Autour du couple franco-allemand, l’Europe a besoin d’un leadership plus fort, en se dotant d’une vraie gouvernance économique (avec la même fiscalité sur les entreprises françaises et allemandes).

Au niveau national, l’heure est aux économies, qu’elles concernent les dotations aux collectivités que la réduction des postes de fonctionnaires (contrairement à la Gauche qui veut en créer de nouveaux). François Fillon lance quelques piques aux Socialistes dont il juge les propositions en décalage avec la réalité : « tout ça va coûter cher ».

De droite à gauche : les sénateurs Claude Belot, Michel Doublet, Daniel Laurent, François Fillon, Premier Ministre, Didier Quentin, député maire de Royan, Henri Méjean, maire de Pons

« L’esprit républicain, c’est se demander ce qu’on peut faire pour la France avant de s’interroger sur ce que la France peut faire pour nous »
conclut le Premier Ministre. Il ne reste plus qu’à attendre la suite des événements…

Marseillaise aux côtés des élus charentais-maritimes

• Dominique Bussereau : « Pons est l’une des plus belles villes du département » et d’ajouter avec humour « je le dis partout, mais ici, je le dis avec beaucoup plus de plaisir » !

• DSK : Il en a pris pour son grade ! Outre sa vision de l’Europe qui irrite François Fillon, Dominique Bussereau estime qu’il aurait dû présenter des excuses aux Français au lieu d’afficher une « arrogance indécente ». Pour la suite, regardez ce qu’il a écrit sur Twitter !


• Sondage : Hollande devant Sarkozy

Selon un sondage CSA pour BFMTV, RMC et 20 minutes diffusé dernièrement, à sept mois du premier tour, François Hollande et Martine Aubry seraient en tête du premier tour de l’élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy, mais celui-ci affronterait Martine Le Pen au second tour si la candidate socialiste était Ségolène Royal. En cas d’hypothèse Hollande, ce dernier aurait 28 % des voix au premier tour devant Nicolas Sarkozy, 24 %, et Marine Le Pen, 18 %. Viendraient ensuite François Bayrou (7 %), Jean-Luc Mélenchon (6 %), Dominique de Villepin et Jean-Louis Borloo (5 % chacun), Eva Joly (4 %), Nathalie Artaud (1,5 %), Philippe Poutou, Christine Boutin et Nicolas Dupont-Aignan (0,5 %).

Martine Aubry rassemblerait 27 % des suffrages contre 25 % pour Nicolas Sarkozy et 19 % pour Marine Le Pen. Ségolène Royal, avec 19 % des intentions de vote, n’arriverait qu’en troisième place, laissant Nicolas Sarkozy (26 %) affronter Marine Le Pen au second tour (20 %).

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