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samedi 29 décembre 2007
Meilleurs voeux pour 2008 !
Bonne année à vous et aux êtres qui vous sont chers. Prochain rendez-vous pour de nouvelles chroniques : vendredi 4 janvier.
À bientôt !
vendredi 21 décembre 2007
Jeux olympiques : Rendez-vous à Pékin le 8 août 2008 à 8 heures, 8 minutes et 8 secondes...
Pour l’heure, il est difficile de traverser Pékin (ce qui demande pas mal de temps puisque sa superficie approche les 17.000 km 2) sans apercevoir les nombreux panneaux et publicités vantant ce rendez-vous haut en anneaux colorés.
Sur la place Tian’anmen, le compte à rebours affiche soigneusement le temps à parcourir avant le jour J. Chinois et étrangers s’y font immortaliser, sous l’œil attentif des gardes qui voient défiler des centaines et des centaines de curieux devant ce « monument » emblématique. En bordure du quatrième périphérique (le cinquième est en route), se trouve l’immeuble qui abrite le siège social des J.O. C’est là que se réunissent les responsables. Sur la façade, les enseignes lumineuses annoncent l’évènement !
De tous les sites, le grand stade en construction, à l’architecte originale, est le plus captivant. Ce nid d’hirondelle - un oiseau que les habitants de Beijing apprécient particulièrement – est l’objet de toutes les attentions. Sur place, les équipes s’y relaient jour et nuit. En Chine, en effet, contrairement à la France, le travail est une priorité. Pour eux, nos trente-cinq heures sont une pure fantaisie qu’ils ne critiquent pas d’ailleurs : pendant que nous sommes en RTT, ils inondent nos marchés de leurs produits. Dans la prestigieuse université de Tsinghua, par exemple, étudiants et professeurs planchent souvent le dimanche, de même que tard dans la soirée. Autres lieux, autres mœurs…
Un témoignage de l’architecture du XXIe siècle
Ce stade, conçu par deux architectes suisses, Herzog et de Meuron, accueillera les cérémonies d’ouverture et de clôture, c’est pourquoi il doit être en tous points remarquable. Les entrelacs donnent à cette structure, pourtant immense, une légèreté et une transparence (mise en valeur par des éclairages nocturnes) qui devraient ravir le public. Sans nul doute, il figurera parmi les grandes réalisations contemporaines. L’enceinte est prévue pour recevoir quelque 100.000 spectateurs. Pour Harry Gugger, partenaire du cabinet bâlois, «c’est l’architecture même des stades qui est réinventée, en conjuguant la qualité et à l’esthétique visuelle». Remporter ce concours fut semblable «à la qualification olympique d’un athlète», dit-il !
Le 8 août 2008 à 8 heures, 8 minutes, 8 secondes (le huit, symbole de prospérité et d’infini, est important pour les Chinois), on imagine facilement l’émotion du cabinet européen dont le nom entrera dans l’histoire : la coque, aux armatures métalliques minutieusement tressées, s’animera des milliers de regards.
Suivre les évolutions de ce fabuleux projet met en joie les Chinois : ils sentent bien qu’il va se passer quelque chose d’unique, dont ils se souviendront. Dans cette perspective, les chauffeurs de taxi ont été priés d’apprendre quelques phrases en anglais afin de mieux communiquer avec la clientèle étrangère (1) et quand le stade se dessine à l’horizon, ils ne manquent pas de le signaler à leurs passagers ! A ce moment-là, tout le monde fait des yeux ronds. Dans les vieux quartiers si pittoresques, les habitants ont temporairement abandonné le mahjong pour la langue de Shakespeare. Les cours ont lieu en plein air (sauf quand il faut trop froid). Ces classes improvisées ont quelque chose d’unique : tout grand défi crée forcément de l’enthousiasme !
Commencés en juillet 2005, les travaux nécessaires à l’organisation des J.O, confiés pour l’essentiel à des entreprises chinoises, devraient être terminés prochainement. La main d’œuvre ne manque pas. La préparation de cette grande manifestation a cependant des répercussions : plus de 300 000 maisons ont été démolies et leurs habitants ont été relogés aux environs de la capitale. Parallèlement, Pékin va créer de nouvelles lignes de métro (quelque 250 kilomètres) et des voies routières (5 milliards d’investissement environ).
Afin d’améliorer la qualité de l’air (la ville est polluée et certains jours, on ignore si l’horizon est obstrué par une brume opaque ou des fumées), la circulation des véhicules privés sera interdite durant les jeux. Mille nouvelles immatriculations de véhicules étant enregistrées par jour, ces directives entraîneront forcément des désagréments. En effet, si les vélos ont encore leur utilité, les voitures sont en train de les supplanter ! Toutefois, c’est tout l’environnement qui bénéficiera de telles mesures. Quand on sait avec quelle dextérité les Chinois aménagent un espace vert en deux temps trois mouvements (ils déroulent des bandes de gazon sur le sol) et le soin qu’ils apportent aux arbres malades (auxquels ils font de véritables transfusions), cette sensibilisation à leur cadre de vie aura forcément des retombées positives. Par contre, ils ne pourront rien contre la chaleur qui flirte avec les 35, 40 degrés en été.
En août 2008, tous les projecteurs internationaux seront donc braqués sur la Chine. Un rendez-vous que cet immense pays ne saurait manquer et qui mobilise toute son énergie…
1 - Les habitants de l‘Empire du Milieu, baptisé « Zhongguo», imaginaient des anneaux concentriques s'étendant du Hunan vers les régions limitrophes « barbares». Lorsque la Chine commença à avoir des contacts directs avec le monde occidental, Zhongguo désigna alors l'ensemble du pays. Un autre terme, plus littéraire, est utilisé comme synonyme «Zonghua» que l'on peut traduire par « prospérité du centre ». Mais Hua a un autre sens, la nation « Han », autrement dit la nation chinoise. Il apparaît dans le nom officiel de la République populaire de Chine : « Zonghua Renmin Gonghe Guo ».
• La Chine s’est éveillée en France !
Selon le magazine l’Expansion, plusieurs entreprises chinoises viennent d’entrer dans le capital social d’entreprises françaises. L’homme d’affaires de Hong-Kong, Li Ka-Shing a racheté l’enseigne de parfumerie Marionnaud en 2005, China Shopping a ouvert une succursale au Havre et Haier, numéro un de l’électro ménager en Chine voudrait produire des écrans LCD chez Thomson, à Angers. On parle de l’entrée de groupes chinois à la bourse de Paris.
• Les bonnes manières : ne pas cracher, etc…
Tout l'estuaire que j'ai pour toi !
Quand l’eau sommeille, silencieuse au cœur du marais, elle imagine sa sœur marine qui danse avec les bateaux. Quand elle déborde et couvre la prairie, elle pense aux vagues de l’océan qui viennent battre le flanc des paquebots. De cette joyeuse union entre les flots doux et salés, est née cette exposition.
En terre de Saintonge, il suffit de presque rien pour conjuguer l’esprit de la terre aux effluves de la mer. La première étape de cette lisière littorale est Port Maubert, endroit pittoresque et renommé. Un chemin piétonnier serpente jusqu’au feston de l’eau. De là, on aperçoit des bateaux aux larges filets déployés. Ils capturent la pibale quand elle revient de son lointain voyage.
Puis voici Mortagne et des lieux incontournables, Saint-Seurin d’Uzet et le site du Fâ qui fut, dit-on, le «portus santonum», le port de Saintes en des temps reculés. Un peu plus loin, comment ne pas succomber au bonheur simple du pôle de Vitrezay, au port de Meschers, à ses grottes peuplées d’histoire, Régulus, Matata, à la presqu’île de Talmont, aux paysages vallonnés et aux falaises crayeuses - dont certaines sont prisonnières des terres - qu’illuminent les couchers de soleil ?
Enfin il y a Saint-Georges de Didonne, Royan, le mythique phare de Cordouan et la Côte sauvage. Pendant ce temps, au cœur du marais, dansent les libellules.
Complices des nénuphars, elles dessinent des arabesques légères sur le miroir de l’eau.
Ces clichés sont avant tout une évasion dans un monde de beauté, le nôtre. Gardons-le intact !
La truffe : tout un art pour chercher la “précieuse”...
Savez-vous chercher des truffes ? Rencontre en Dordogne avec Lucien, que la truffe passionne depuis des années...
Avec ses deux chiennes, le voilà parti. L'habit est sobre : veste, pantalon ample, bottes et surtout "musette" où seront abritées les délicates trouvailles.
Les chiennes ont compris. Elles partent en randonnée truffière et sont tout excitées. Dès leur naissance, ces fox-terriers ont reçu une initiation particulière. Les mamelles de leur mère ont d'abord été badigeonnées avec de l'huile de truffe « pour les habituer », puis du jus - de truffe évidemment - a été mélangé à leur nourriture. Ainsi habituées à cette odeur caractéristique, elles dénichent sans difficulté le fameux champignon grâce à leur flair redoutable.
« Cherche, Betty » scande Lucien à la plus jeune. La quête commence avec Victoire, aussi affairée que sa camarade.
Dans les taillis, la neige a abandonné des lambeaux ouateux et cette soudaine blancheur les intrigue. Elles batifolent un moment. Lucien ne l'entend pas de cette oreille et les rappelle à l'ordre. Pas question de chasser les poules, ni de japper ou encore de lever les lièvres : elles doivent trouver le tubercule ! Il est présent sur la colline, renommée pour abriter les tuber melanosporum, autrement dit "la fine fleur" des gastronomes.
Bientôt, Betty s'excite. Elle gratte la terre avec vigueur et ses pattes projettent de minuscules graviers. Attentif, Lucien l'arrête quand la truffe apparaît. Il montre sa découverte ou, du moins, faut-il la deviner car les plus petites ressemblent à de sombres cailloux. Rapide, l'homme l'extrait du sol avec son couteau, l'enlevant ainsi à l'appétit. des chiens qui l'auraient bien croquée.
La précieuse...
Dans la main d’un enfant, la "précieuse" a l'air d'un fragment de météorite. La question qui traverse l'esprit tient à la ferveur qu'elle suscite : pourquoi cette chose noire est-elle aussi prisée ? Il suffit tout simplement de la sentir et surtout de la goûter.
Sur le terrain, les chiennes s'activent. L'opiniâtreté avec laquelle elles parcourent le terrain, flairent, fouillent, plantent leurs griffes égale la fièvre des chercheurs d'or ! Elles n'ont pas de répit !
S'il les fâche parfois, Lucien récompense ses "filles" à chaque bonne action. Elles reçoivent un morceau de fromage ou de saucisson. On est loin du pain sec donné dans l'Italie du Nord où croît la fameuse truffe blanche, appelée tuber magnatum.
Pendant plusieurs heures, l'homme arpente les lieux et la cueillette est assez prometteuse. Les endroits les plus propices sont situés près des arbres. On dit alors que la végétation y est brûlée car l'herbe n'y pousse plus.
Si Lucien utilise nos amis à quatre pattes, on peut également confier cette tâche à une truie, comme le fait l'un de ses voisins. La bête n'a qu'un seul inconvénient : elle est un peu volumineuse à transporter et difficile à maîtriser. On peut également se fier à une mouche qui indique les truffes. Toutefois, il faut avoir l'œil averti : elle n’évacue pas la terre !
Vers 13 h, l’homme plie bagage et rappelle ses favorites. Ses truffes, il va leur faire honneur ! Les autres se vendront sur les marchés. Elles apparaîtront sur les tables des grands restaurants, pour le plus grand délice des connaisseurs...
Anecdote : on raconte qu’un certain chef d’État, qui avait reçu des truffes en cadeau, les avait confondues « avec une extraordinaire pomme de terre malheureusement gâtée durant le voyage »…
Une production nationale de vingt tonnes...
La truffe vit sous terre et ses fructifications mûrissent l'hiver à la base des chênes pubescents. Produit recherché, elle a une histoire. Au XIXème siècle, elle florissait en France avec un record de 1 600 tonnes en 1868. À cette époque, les agriculteurs possédaient leurs vignes et leurs truffières leur garantissaient un revenu confortable.
Aujourd’hui, le contexte a changé et quand on approche les 20 tonnes, la joie rayonne. Pendant ce temps-là, les Chinois sont en train d'envahir le marché européen avec leur propre production (ils possèdent leur truffe, dite tuber incidum !).
Pour la F.F.T (Fédération Française des Trufficulteurs), il faudrait doubler les surfaces plantées en arbres truffiers - actuellement de 10 000 hectares - pour améliorer la situation. Toutefois, la Commission européenne ne semble pas intéressée puisque l'octroi d'une prime spécifique à la plantation a été écartée.
Sarkozy a trouvé une souris chez Michey Mouse !
Le Président, en effet, flirte avec les hauteurs. Après le départ de Cécilia, il a ouvert une page de son carnet du cœur à Disneyland où il est apparu, l’air de rien, en compagnie de la charmante Carla. Le célibataire le plus convoité du cinéma politique français viendrait-il d’inaugurer l’ère nouvelle des courtisanes ?
Parmi ceux-ci - en dehors de la love affair du Président qu’on souhaite longue et joyeuse - pourraient figurer deux points : une plus grande compréhension envers les sans abri qui ont été délogés sans ménagement par les CRS à Paris (les images télévisées étaient insupportables) et le pouvoir d’achat qui fond comme neige au soleil (les élus n’ont pas l’air de s’en émouvoir). Le chef de l’État, quant à lui, s’est fait “augmenter“. Remarquez, il le mérite car il est actif et sa récente conquête n’est que l’évidente démonstration de sa bonne santé physique. L’idylle du Petit Poussé avec la Belle à l’Élysée dormant a fait exploser les ventes de la presse people. À la bonne heure car elle commençait à se lasser d’Albert de Monaco ! Faut bien changer de héros de temps en temps...
Après l’ogre Kadhafi, l’elfe Dati et la princesse Ferrari, la France est au paradis avec Bruni et Sarkozy : elle est pas jolie, la vie !
vendredi 14 décembre 2007
Jonzac : Jacques le Fataliste ou l'ombre de Diderot
En présentant Jacques le fataliste, les Feuillets d’automne ont éclairé le XVIIIe siècle, l’époque où une nouvelle histoire se dessine. Diderot a mis du temps à écrire ce livre qu’il a repris et laissé plusieurs fois.
Lisible, le texte désoriente parfois. Pourtant, il conserve l’esprit qui habite cette période audacieuse, où le voile se soulève. Dans cette pièce comme dans l’œuvre originale, « d’une modernité inimaginable », le valet s’impose peu à peu face à un marquis complaisant, prêt à échanger son savoir et à parler d’amours. L’autorité doit se faire « avec raison et mesure », mais c’est la liberté de l’individu qui compte ! Au fil des répliques, on sent poindre les changements et tourments qui bouleverseront le peuple de France.
Au terme de la représentation, les deux comédiens, allant à la rencontre du public, ont expliqué leur démarche et leurs jeux respectifs. Ils ont adoré le petit théâtre. « 98 % de ce qui a été dit ce soir est de Diderot ! ».
L’auteur méritait bien cet hommage, lui qui eut tant de mal à publier ce qui constitua le point d’orgue de sa vie, la fameuse Encyclopédie qu’il réalisa avec des amis érudits. Après tout, c’est lui qui décida d’élargir le projet initial en rassemblant toutes les connaissances dans un ouvrage baptisé “Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers”.
L’affaire était bien partie quand la « lettre sur les aveugles » le conduisit direct à la prison de Vincennes. Les Jésuites s’en mêlèrent et des articles furent brûlés. Heureux journalistes sommes-nous aujourd’hui de vivre hors de ces tensions religieuses et politiques...
La vente et la détention des deux premiers volumes de l’Encyclopédie furent interdites en février 1752. La Marquise de Pompadour et Malherbes sortirent les rédacteurs de ce mauvais pas. La suite fut encore jonchée d’épreuves et Diderot publia, dans l’ombre, les dix derniers volumes.
Oui, Diderot, que deux grands talents de la scène ravivent ta mémoire en présentant ce Jacques haut en couleurs était une aventure à partager ! Jean-Daniel Laval et Jean-Paul Tribout ont été longuement applaudis. Ce soir-là, les spectateurs ont compris qu’ils vivaient un moment intime et particulier...
Photo 1 : Nos deux comédiens ne manquent pas de projets. On le comprend, ils sont passionnés et ont du talent !
Photo 2 : Jean-Paul Tribout, un marquis tout à fait gentilhomme !
Photo 3 : Les spectateurs sont ravis !
Itinéraires 17 récompensé : Qui va loin offre sa monture...
Créée en octobre 2005 face à l’ancienne usine Morgan Thermic, Itinéraires 17, dont est responsable Didier Huet, conduit deux actions : elle aide ceux qui n’ont aucun moyen de locomotion à se déplacer, tout en pratiquant un accompagnement social. Ainsi, se crée un lien entre les animateurs et ces personnes qui souffrent d’isolement et sont peu renseignées sur les sujets qui les intéressent.
Le secteur concerné couvre huit cantons de Haute Saintonge dont Pons. Pour profiter de ce service, le revenu mensuel doit être égal ou inférieur au seuil de pauvreté. Une adhésion annuelle de cinq euros est demandée. Les déplacements sont assurés par deux voitures : « attention, ce n’est pas un taxi social. Nous ne faisons pas les courses. Il s’agit d’accompagner les gens chez le médecin, à la pharmacie, dans les secteurs administratifs, à l’ANPE, pour un entretien d’embauche ou bien encore au tribunal pour obtenir des conseils juridiques » précise Didier Huet. En 2006, 1681 personnes ont ainsi fait appel à Itinéraires 17. En 2007, ce chiffre sera en progression. Parmi les demandeurs, on compte des jeunes et des moins jeunes. Selon une étude menée récemment, le nombre de minima sociaux sur le territoire s’élève à 7590. Sur un total de 63.000 habitants, une personne sur 5 vivrait sous le seuil de pauvreté. Les cantons les plus touchés seraient ceux du Sud Saintonge.
Cette situation n’est pas surprenante. Outre le chômage qui résulte d’un évident manque de travail, les salaires pratiqués dans la région sont bas et de nombreux foyers ont du mal à joindre les deux bouts. C’est pour combattre cette fatalité que Didier Huet et son équipe de cinq salariés ont décidé de réagir : « nous ne faisons pas de publicité pour l’association qui est connue par le bouche à oreille. Nous voulons bien sûr qu’elle progresse car notre objectif est d’apporter une aide encore plus importante aux habitants qui nous sollicitent. Nous sommes heureux quand les gens se reprennent en main. Cela veut dire que notre travail a porté ses fruits. D’ailleurs, nous venons d’ouvrir un autre bureau à Saint Jean d’Angély. Dans d’autres départements, nous participons à la mise en place de nouveaux services calqués sur l’exemple montendrais ». Cette idée de transport est simple et généreuse : encore faut-il la mettre en place !
Grâce au soutien des collectivités, Itinéraires 17 apporte sa pierre à l’édifice de la solidarité. C’est pourquoi elle vient de recevoir le trophée de la Qualité 2007 des Services publics, distinction remise par le ministre du Budget, Éric Woerth, et Franck Mordacq, directeur de la Direction générale de la modernisation de l’État. Un bonheur n’arrivant jamais seul, s’y est ajouté le prix des associations de Consom-mateurs.
Félicitations à cette structure qui croit en la main qui se tend, exemplaire dans une période où beaucoup parlent de fraternité sans vraiment la pratiquer.
Photo 1 : Didier Huet et l’association Itinéraires 17 à l’honneur.
Clin d'oeil aux papillons de la Haute-Saintonge : La Petite Tortue a disparu...
Quand l’idée de ce livre est-elle née ?
Elle est antérieure à ma venue à la Communauté de Communes où je suis arrivé en novembre 2004. J’ai rejoint l’équipe de la CDCHS après avoir obtenu mon BTS gestion et protection de la nature, préparé dans un établissement de la Sarthe sur deux ans. Quatre ans ont été nécessaires pour réaliser cet inventaire des papillons de jour, certes fourni, mais il n’est pas exhaustif.
Pouvez-vous nous présenter cette publication originale ?
Soixante et une espèces de papillons y sont détaillées. Deux cents photos d’illustration accompagnent les commentaires. Je les ai faites avec mon propre appareil, en macro, et je vous assure qu’il faut être patient, le plus difficile étant l’approche ! Ces espèces vivent sur l’ensemble du territoire de la Haute-Saintonge, et la Sain-tonge boisée en abrite de nombreuses. Des sorties découvertes sont organisées du 15 mars à la fin octobre, soit une vingtaine de rendez-vous annuels dans le pôle nature de la Maison de la Forêt, à Montlieu. Si des personnes sont intéressées, un programme est disponible dans les Offices de tourisme et à la Maison de la Forêt.
Quelles sont les espèces aujourd’hui protégées ?
Le Fadet des Laîches bénéficie d’une protection nationale et européenne. Il est menacé pour plusieurs raisons : pesticides, destruction de son habitat situé dans les tourbières et les landes humides. S’y ajoute le Cuivré des marais qui est aussi une espèce rare. Son habitat s’est considérablement réduit.
Quelle espèce trouvez-vous la plus jolie ?
Il s’agit d’un petit papillon, l’Azuré porte-queue. En effet, il possède une pointe sur chaque aile extérieure. Il vit dans les landes de la Saintonge boisée. Je le trouve très photogénique !
Avec les papillons, vous souhaitez sensibiliser le public à la nature...
Effectivement, le papillon est une espèce emblématique. Tout le monde l’aime ! Symbole de liberté et de beauté, il a inspiré de nombreux artistes. C’est pourquoi il est un excellent ambassadeur en ce qui concerne la sauvegarde et la protection de l’environnement. Si une espèce venait à disparaître, les habitants réagiraient. C’est pourquoi, il faut prendre les devants et protéger l’habitat respectif de ces papillons. Sur les 240 espèces répertoriées en France, un tiers de ces lépidoptères environ se retrouve en Haute Saintonge : c’est le signe d’une région riche.
Comme l’écrit le président, Claude Belot : « la Haute Saintonge possède de fabuleux trésors à découvrir, à mieux connaître et surtout à préserver pour les générations à venir ».
Au sujet du changement climatique, vous avez fait une observation intéressante...
En effet, un phénomène d’importance majeure a été mis en exergue. La Petite Tortue (Aglais urticae), espèce encore très commune dans les années 90, n’a pas été appréhendée sur le territoire de la Haute Saintonge au cours de l’étude. En revanche, “sa cousine“, la Grande Tortue (Nymphalis polychloros), jusqu’alors rare, fut l’objet d’une myriade d’observations. Plusieurs échanges entre spécialistes ont confirmé cette tendance au niveau régional si bien qu’il semble que la Petite Tortue (Aglais urticae) soit en train de disparaître de Poitou-Charentes.
Après réflexion, ce constat pour le moins surprenant (et très rapide, en moins de 10 ans) apparaît être la conséquence directe du réchauffement climatique, phénomène défavorable à la Petite Tortue (Aglais urticae). Celle-ci s’observe toujours en masse à partir de 1000 m d’altitude. Inversement, la Grande Tortue (Nymphalis polychloros), espèce plus méridionale, paraît connaître une colonisation rapide Sud/Nord. Ces premières pistes méritent une étude plus approfondie afin de déterminer avec précision l’origine du phénomène observé. Quoi qu’il en soit, le réchauffement climatique demeure déjà un facteur déterminant dans le cycle biologique de certaines espèces. Il risque de se généraliser rapidement à l’ensemble de la faune et de la flore si des mesures planétaires concrètes ne sont pas prises rapidement.…
Photo 1 : Originaire de Mirambeau, Benoit Perret travaille à la Maison de la Forêt. Il répertorie la faune du territoire de la Haute Saintonge. Après les papillons, il pourrait bien nous présenter les libellules. Pour l’instant, il travaille à la réalisation d’une exposition sur la biodiversité, à découvrir à la Maison de la Forêt de mai à septembre 2008.
Photo 2 : Le papillon Grande Tortue s’est installé dans notre région, conséquence du réchauffement climatique.
Quand Claude est au charbon et Marc à l'élection : faudrait avoir une jambe de bois pour ne pas compter les voix !
Voici venir le temps des élections et la gauche voudrait bien détrôner Claude Belot de la présidence du Conseil Général. Pourtant, rien ne dit que l’UMP ne conservera pas ce siège tant prisé. Lundi, lors de la session consacrée au débat d’orientation budgétaire, de nombreux élus socialistes - à l’exception de leur chef de file, le montendrais Bernard Lalande - ont donc attaqué la politique gouvernementale et départementale. Claude Belot a fait front...
• Chômeurs longue durée, tu identifieras
Chaque session commence, en général, par un état des lieux que dresse Claude Belot. Le premier sujet concernait l’emploi : « Pour la première fois, nous comptons moins de 10.000 rmistes, soit une baisse de 14 % ». Si le taux de chômage atteint des proportions normales (8,7 % sur le département), certains secteurs - ostréiculture, artisanat, hôtellerie, mécanique - recherchent en vain de la main d’œuvre. Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas sous le soleil de France : des emplois sont potentiellement disponibles, mais ne peuvent être créés. Plusieurs raisons peuvent être évoquées : manque de qualification, ban-ques frileuses qui ne n’encouragent pas les entreprises dans leurs initiatives et surtout charges sociales trop élevées.
Le travail, pourtant, est un facteur d’équilibre et ce n’est pas par hasard que Nicolas Sarkozy a choisi ce fameux slogan : « travailler plus pour gagner plus » qui relève du bon sens biblique (la première mouture étant : tu travailleras à la sueur de ton front).
Le boulot, parlons-en. Depuis des années, le Département axe ses efforts vers les plus démunis. Des contrats de réinsertion sont ainsi proposés. Toutefois, certains traînent du pied et c’est pourquoi Claude Belot s’est penché récemment sur le cas des chômeurs longue durée en Haute Saintonge, 78 au total. « J’ai cherché à en savoir plus et l’ANPE ne m’a pas fourni d’explications satisfaisantes ». Il les a donc convoqués et en a rencontré 53. « Dix sont réellement inaptes au travail. Ceux qui restent font des petits boulots, en agriculture en particulier. Un autre, âgé de 35 ans, vit encore chez ses parents du côté de Mirambeau. Bien que diplômé, il n’a jamais connu la vie active ».
Cette enquête a surtout mis en évidence le travail intérimaire. Claude Belot se tourna alors vers le Préfet et lui demanda d’éclaircir la situation de ces chômeurs dits de longue durée : « nous avons besoin de chiffres exacts. Leur trouver du boulot, on sait le faire : encore faut-il savoir à qui on s’adresse réellement ! ». Dans cette situation de clair-obscur, le problème des jeunes reste crucial, quant à lui : « ils ont des difficultés à trouver un emploi, notre devoir est de les aider ».
Nouveauté, Le Revenu de Solidarité Active va se mettre en place sur les Vals de Saintonge (Saint Jean d’Angély) et la région de Rochefort à partir du 1er janvier. De quoi s’agit-il ? « Le RSA est un complément aux ressources d’une personne bénéficiaire de minima sociaux qui prend ou reprend un travail. Il garantit un revenu décent qui tient compte des revenus de l’activité professionnelle et des charges de la famille ».
• Impôts, tu n’augmenteras pas
Le budget 2008 s’élève à 666 millions d’euros, soit 6,55% d’augmentation par rapport à 2007. Les transferts de compétences se poursuivent et « se sont bien passés » (personnels des collèges et de la DDE).
L’investissement progresse de 30 %. Par contre, les recettes en investissement sont “maigrelettes“ : la collectivité apporte plus qu’elle ne reçoit. Le recours à l’emprunt sera de 46 millions d’euros. Le produit fiscal est estimé à 168/170 millions d’euros. En 2008, année électorale, les impôts locaux n’augmenteront pas (mis à part les bases fixées par l’État). En dépenses, les dossiers de l’APA (allocation pour personnes âgées) continuent leur progression, c’est pourquoi un groupe de réflexion gouvernemental a été constitué.
Les personnes totalement dépendantes devraient être prises en charge directement par l’État. « De toutes les façons, nous n’aurions pas pu faire face » souligne le président. À moins de fabriquer de la fausse monnaie, l’argent ne se ramasse pas à la pelle ! Cela ne l’empêche pas de garder le moral : « La maison Charente Maritime continuera à avoir de l’ambition ».
• Budget ric-rac, tu commenteras…
Marc Parnaudeau, conseiller général de la Rochelle, prit la parole au nom du groupe socialiste. Pour lui, la politique conduite par le gouvernement n’est pas adaptée aux réalités. Et de rappeler la situation, peu réjouissante selon lui : appauvrissement des ménages, franchise médicale, bouclier fiscal « que vous avez voté au Sénat, M. Belot », retour de la taxe audiovisuelle pour les personnes âgées et autres vicissitudes : « nous sommes dans une régression sociale accélérée. Je suis pauvre, donc je paie de plus en plus d’impôts. On ponctionne ceux qui n’ont rien. Pendant ce temps-là, le président de la République apparaît sur des yatchs ou dans des hôtels particuliers. Dans ce contexte, on s’est dit : le président Belot a du cœur, il va faire quelque chose contre la baisse du pouvoir d’achat. Or, votre budget ne corrige pas les injustices, nous ne voyons rien qui le laisse supposer. Pire, vous avez eu des difficultés à l’établir, ce budget. Vous augmentez le recours à l’emprunt alors que le niveau des investissements stagne. Les raisons sont liées aux transferts de compétences, les compensations par l’État ne sont pas correctement réalisées. Pour le personnel par exemple, il vous manque 3 millions d’euros. Par ailleurs, on assiste à un fléchissement de la recette fiscale, preuve que l’économie ne va pas aussi bien que vous le prétendez. C’est un budget ric-rac. Vous n’avez rien prévu pour les jeunes et leur formation. Quels sont vos objectifs ?» demanda l’élu avant de critiquer le chapitre économique : « vous n’avez misé que sur les grands projets touristiques qui entraînent une multiplicité de déficits. Nous avons besoin d’un nouvel essor dans ce département, d’une véritable rupture ».
À travers ces propos, on sentait l’air frais des élections 2008 qui fouettait la fine moustache de l’élu rochelais !
• Conséquences des traités européens, tu supporteras…
La réponse de Claude Belot, qui avait écouté “religieusement“ Marc Parnaudeau, ne se fit pas attendre : « je savais par avance ce que vous alliez dire » (don de voyance ?). « Pourtant, j’ai in-nové » rétorqua l’intéressé.
Et le président d’enchaîner : « Ce département a pris son destin en main. Votre histoire sur les jeunes ne tient pas debout ! Vous dites que je n’ai rien fait pour eux, mais vous avez oublié la création de l’Université de la Rochelle et de l’école d’ingénieurs, un bel incubateur où des étudiants montent leurs propres entreprises. S’y ajoutent la rénovation des collèges, l’arrivée des nouvelles technologies, l’aide qu’apporte le Département aux écoles primaires, aux foyers de l’enfance, etc. Notre démocratie fonctionne s’il y a des forces qui intègrent la totalité de la réflexion. Vous déplorez la situation actuelle. Or, le parti socialiste auquel vous appartenez a signé les grands traités européens. Vous devez donc en accepter les conséquences. Vous parlez du bouclier fiscal ? Il a été voté parce que les gens, trop imposés, partaient s’installer à l’étranger. À Lausanne, la colline des Français est bien connue ! Il faut intégrer le fait que de nombreuses entreprises s’installent hors de l’hexagone en raison des charges. Aujourd’hui, le problème de la France est d’y produire. Loin de s’imposer, le modèle social Aubry fait que nous ne sommes plus compétitifs dans un monde en pleine évolution. Quand on voyage, on le constate. En Malaisie, j’ai retrouvé une entreprise qui, autrefois, produisait des gants en caoutchouc à Rochefort ! la France a besoin d’une normalisation fiscale, l’UMP et le PS le savent bien ».
Au sujet de la formation des jeunes, il rappela que ce domaine était du ressort de la Région : « si vous envoyez un courrier à Ségolène Royal, je le signerai ».
Quant à la redevance télé, il partage le sentiment d’une majorité de citoyens : « cette proposition est une erreur, il n’est pas du tout sûr qu’elle soit votée. Vous voyez, je peux être en accord avec vous sur certains points, M. Parnaudeau. Je suis un homme libre et non doctrinaire ! ». En face, l’opposition resta sur ses positions...
• Pôle mécanique de la Genétouze : le virage de l’écologie, tu prendras !
Au cas où certains en douteraient, Claude Belot s’est mis au vert. Le Grenelle de l’Environ-nement ne l’a pas surpris puisque « l’esprit de la Rochelle soufflait bien avant ce rendez-vous médiatique » qui eut l’heur de rassembler, à Paris, Hulot et Voynet, Al Gore et Sarko.
Et de rappeler qu’outre la création de quinze pôles nature dans le département (Vitrezay, Maison de la Forêt, Maison des Oiseaux, réserve de Moëze, marais, d’Yves, etc), Michel Crépeau, l’ex député maire de la Rochelle, avait doté Villeneuve les Salines d’un réseau de chaleur au bois tandis que lui-même, à Jonzac, avait opté pour la géothermie dans les années 80. Une réussite face au choc pétrolier et « sans émission de CO2 » : une réalité si on occulte les cheminées de feu l’usine d’incinération qui rejetèrent, durant de nombreuses années, leurs fumées sur la capitale de la Haute Saintonge. Depuis, le chauffage jonzacais est alimenté par deux chaudières à bois.
Bref, tous ces réseaux sont « diffusables », c’est-à-dire que les maires peuvent en doter les principales structures des communes (écoles, salle des fêtes, mairie). La proposition remporte un tel succès que le commando Dornier (directeur de l’énergie au Conseil Général) est dépassé par les événements ! L’après pétrole est en route et ce n’est pas dommage : aujourd’hui, un plein de d’essence atteint allégrement 50 euros, voire plus (l’essentiel du prix étant lié aux taxes fixées par l’État). Une ruine pour un petit budget ! À ce rythme, pour être entendus, devrions-nous imiter les transporteurs italiens qui bloquent les centres d’approvisionnement ?...
Autre grande nouvelle annoncée par le président (après la CDCHS jeudi dernier) : le pôle mécanique de la Genétouze, qui s’était heurté à la loi sur l’eau (à la suite d’une procédure lancée par l’association Saintonge Boisée), a trouvé une nouvelle destination. En effet, plutôt que d’être occupé par des véhicules pétaradants et polluants, ce vaste espace deviendra un lieu d’expérimentation où des chercheurs testeront les véhicules du futur. Les voitures de demain sont dans l’air du temps écologique ! « Je le sens bien, ce projet. La Charente-Maritime a une position d’avant-garde. Nous pouvons être utiles dans ce domaine et ce n’est pas une utopie » déclara le président que les virages en épingle à cheveux n’effraient pas. Il fit preuve d’un certain courage quand il lança : « je ne crois pas aux transports collectifs en milieu rural. Les gens sont indépendants, ils garderont leurs bagnoles ». Il ne reste plus qu’à convaincre les constructeurs d’opter pour le Sud de la Charente-Maritime, cher aux tortues cistudes.
• Camions, sur les flots et les rails, tu transporteras
Ce chapitre fut traité par Dominique Bussereau, secrétaire d’état aux Transports. Il annonça la tenue, en septembre 2008 à la Rochelle, du conseil des Ministres européens des Transports. À l’ordre du jour de cette réunion, le climat et la sécurité routière. Auparavant, le 1er juillet prochain, la France aura succédé à la Slovénie à la présidence de la CEE.
- Autoroutes : une nouvelle donne résulte du Grenelle de l’environnement.
Les programmes autoroutiers se poursuivront sous trois conditions : congestion du trafic, problèmes de sécurité et intérêt local. L’autoroute A 831 entre dans ces critères.
- Ferroviaire : Quand le TGV Bordeaux-Tours sera opérationnel, la voie ferrée classique sera transformée en autoroute ferroviaire entre Dunkerque et l’Espagne. Les camions seront placés sur des plateformes adaptées au rail (fabriquées par un constructeur alsacien). Le système existe déjà entre Cognac et le Havre pour le transport des containers de cognac (ligne inaugurée récemment par Dominique Bussereau).
Un problème se pose cependant : Trois tunnels, trop étroits, devront être mis au gabarit. Les travaux seront réalisés par RFF et la SCNF. La ligne Niort-Saintes sera utilisée au moment des travaux.
- Autre opportunité, le transport de camions par bateaux. Une autoroute de la mer est à l’étude avec les Espagnols. Un appel d’offres a été lancé au niveau de la communauté européenne. Le port autonome de la Rochelle est sur les rangs.
- Poids lourds taxés : Une écotaxe pourrait être appliquée sur les grandes R.N. aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes. Cet “octroi“, visant à protéger l’environnement, concerne aussi les camions étrangers, nombreux sur nos axes. Les Conseils Généraux qui ont investi financièrement sur ces voies de communication pourraient avoir un « retour financier ». Le texte de loi sera examiné durant le premier trimestre 2008.
- Routes : la mise à deux fois deux voies entre Pisany-Saujon et Pisany-Saintes sera réalisée durant le premier semestre 2008.
• Radars, tu diminueras
Cette phrase résume le sentiment de Roland Beix. Le conseiller général de Saint-Hilaire de Villefranche se demande bien pourquoi l’État est en pleine “radarphobie“, plaçant ces appareils à chaque détour de chemin. Bilan, les conducteurs sont quasiment toujours en infraction et doivent bourse plate délier. Certes, le but premier de cette machinerie, qui était de réduire le nombre de morts sur la route, a été atteint. Toutefois, depuis quelque temps, il semblerait que cette stratégie sécuritaire soit en pleine mutation afin de remplir les caisses gouvernementales.
Pour preuve, les recettes, de 106 millions d’euros en 2004, seraient de 416 millions en 2007 et devraient attendre 550 millions en 2008. Autre conséquence, des automobilistes, ayant perdu tous leurs points, conduisent à leurs risques et périls : « que fait-on en cas d’accident avec une personne sans permis qui n’est pas solvable ? ». Bref, l’élu socialiste estime qu’il y a des limites à la vache à lait routière. Attentif, Claude Belot prêcha la sagesse au volant, aussi bien qu’un écologiste : « Dieu sait si j’ai eu le pied lourd mais, désormais, je fais attention. En limitant ma vitesse, je consomme moins de carburant et je produis moins de gaz carbonique ». Ceci dit, les remarques de Roland Beix sont fondées.
• Samba brésilienne : La course nautique à destination Bahia s’est bien passée, même si un incident s’est déroulé avant l’arrivée des bateaux. En effet, de jeunes Français un peu turbulents ont été coffrés par les autorités. L’émotion sans doute !
• Pont de l’île de Ré : gratuit jamais ne sera ?
Léon Gendre, conseiller général de la Flotte en Ré (dont le nom est intimement lié au superbe hôtel restaurant le Richelieu) reste opposé au pont de l’île de Ré inauguré en mai 1988 par Francis Bouygues et François Blaizot, alors président du Conseil général. Pour quelles raisons n’aime-t-il pas ce viaduc ? Parce l’île, devenue le Saint-Tropez de l’Atlantique, est accaparée par les Parisiens fortunés qui se soucient bien peu des autochtones. Conséquences de la flambée de l’immobilier : le prix des terres a été multiplié entre trois et cinq fois, le nombre d’enfants scolarisés a chuté de 6 % en deux ans et de nombreuses familles partent s’installer dans la périphérie rochelaise faute de moyens (certains habitants ont eu la désagréable surprise de payer l’ISF résultant de la valorisation de leurs maisons).
Or, la gratuité du pont doit intervenir en janvier 2012. En 2006, 3 millions d’entrées ont été enregistrés. On craint le pire sans péage !
Lors d’une réunion qui s’est tenue récemment en présence de 400 Réthais, de Maxime Bono, député-maire de la Rochelle, de Michel Parent, conseiller général de l’Île d‘Oléron - venu sans prévenir Léon Gendre - l’assemblée a déclaré être favorable à une écotaxe en 2012. Ainsi, l’île serait encore protégée des envahisseurs ! En face, il y a aura sûrement des pétitions demandant une gratuité totale.
Interrogé sur la question, Claude Belot se dit effectivement favorable à cette mesure. Toutefois, si Ré doit conserver son authenticité, il est évident que le tourisme y apporte une véritable manne financière... à commencer par les restaurants !
• Port méthanier, tu craindras
Dernièrement, le député Quen-tin a participé à la réunion de clôture du Débat public qui s’est tenue à Bordeaux. « Les trois quarts des intervenants étaient contre ce projet. Je regrette qu’on ait totalement ignoré les Charentais Maritimes, il est important que Jacques Reiller soit entendu, au même titre que son homologue girondin » dit-il. Afin de valoriser l’estuaire, l’idée de créer une aire marine protégée au Nord, vers les Pertuis, suit son chemin. On en saura plus aux alentours de Noël.
Quoi qu’il en soit, la perspective d’un port méthanier n’est pas écartée, c’est pourquoi Didier Quentin estime qu’il faut, avec les Girondins, se montrer fermes « avant d’appliquer la diplomatie du pied dans le plat ». Claude Belot préfère l’habileté : « être exemplaires sans être paralytiques ». Prochaine réunion du SMIDDEST la semaine prochaine, à Blaye. Quelle sera l’ambiance ? Dans le domaine touristique, la saison estivale 2007 a été équilibrée. La cité de l’huître de Marennes vient de faire l’objet d’un grand reportage dans le Parisien.
• Logements sociaux, tu créeras
Le logement est un domaine sur lequel la gauche et la droite se retrouvent. Aux inquiétudes de M. Guillon, conseiller général de Tonnay-Charente, Bernard Rocher, président d’Habitat 17 apporta une réponse détaillée : de nombreux logements collectifs ont besoin d’être remis à niveau, le parc ayant terriblement vieilli. Une vaste entreprise de rénovation et de reconstruction va être réalisée. En ce qui concerne le neuf, les attentes sont souvent liées à des problèmes de foncier.
Le Conseil Général apporte une contribution financière non négligeable. Il serait bon que les nouveaux bâtiments utilisent des énergies renouvelables (surcoût de 20 %). À Saintes, se poursuit l’important programme de l’Anru.
• Le "patron", tu n’offenseras pas…
Pour être élu à la présidence du Conseil Général manquée d’une voix en 2004, Bernard Lalande sait qu’il lui faut la bénédiction (discrète) de Claude Belot. C’est pourquoi il ne cherche pas à l’offenser publiquement. Ainsi, lundi matin, alors qu’on s’attendait à des déclarations virulentes contre la politique du Conseil Général, Bernard Lalande, chef de file PS “des Forces de Progrès“, n’a pas dit un mot, laissant ce travail aux Rochelais, offensifs en public.
Le maire de Montendre opterait-il pour le silence quand il est face à des orateurs capables de lui répondre ouvertement ? Voilà bien la question. En effet, Il est plus facile de critiquer les grands projets de Claude Belot lors d’une réunion du parti socialiste (comme ce qui fut le cas vendredi dernier) que devant une assemblée mixte. Un autre risque est à prendre en compte : celui d’être interrogé publiquement sur le grand projet de Montendre (qui gravitait autour de la Nouvelle France et de Champlain) qu’il n’a jamais réussi à concrétiser depuis plus de dix ans dans sa ville, malgré le financement d’études par la Communauté de Communes de Haute-Saintonge. Devant la complexe attitude de Claude Belot (UMP) et Bernard Lalande (PS), certains élus de droite commencent à jaser, se demandant ce qui se trame dans leur dos. La première à s’en émouvoir a d’ailleurs été une rochelaise, Marie-Dominique Morvant. Quand on vous dit que la femme est l’avenir de l’homme !!!
Photo 1 et 2 : Claude Belot et Marc Parnaudeau.
Photo 3 : Claude Belot : je suis favorable à la loi Pécresse et à la concurrence entre les universités à l’échelon international.
Photo 4 : Récemment, Dominique Bussereau était à Cognac pour inaugurer le premier convoi transportant des containers de cognac.
Photo 5 : La SNCF, le secrétaire d’État aux Transports la connaît bien !
Photo 6 et 7 : L’inauguration du pont de l’île de Ré en 1988 : on reconnaît entre autres : Francis Bouygues, Jean Harel, Philippe Marchand, Michel Crépeau (toujours photogénique), Jean-Guy Branger (le Clark Gable de Surgères), Roland Beix, Alain Bougeret, Xavier de Roux, Bernard Ranson, etc…
Renaissance d'un atelier d'art : Pierre et Ariane Campo : ils ont des “formes” !
En pénétrant dans l’atelier, il est difficile de ne pas la remarquer. Marie-Antoinette trône sur la table, superbe et terriblement émouvante. À son cou, pend un médaillon où se dessine le célèbre profil de Louis XVI. La gracile jeune femme sourit, figée dans l’éternité par Félix Lecomte (1). Bientôt, Pierre Campo s’attardera sur son visage pour en préciser la finesse et dessinera la précieuse dentelle de son corsage. « C’est une commande » souligne-t-il. Un jour prochain, la reine déchue rejoindra un collectionneur qui l’entourera de mille attentions...
Il y a cinq ans que Pierre Campo et Ariane, son épouse, ont créé cet atelier de sculpture à Puydrouard, non loin de Rochefort. L’endroit est accueil-lant et joyeusement peuplé. Dans une sorte de jubilation, l’art se promène sur les étagères, réunissant époques de charme et lignes élégantes. Au royaume de la terre cuite, une myriade de personnages saluent le visiteur : angelots, créatures mythologiques, bustes de femmes raffinées, hommes connus, animaux. 700 modèles sont disponibles et la renaissance de la plupart d’entre eux n’était pas inscrite dans les astres.
Un véritable défi
L’histoire de cet atelier est originale. À la fin du XIXe siècle, Georges Caronesi, arrière grand-père d’Ariane, est sculpteur modeleur aux Lilas, à Paris. Il a autour de lui plusieurs ouvriers et son fonds comprend des modèles hérités du temps d’avant, ceux d’Omer en particulier. Le catalogue de l’époque est touffu et pour cause, cette activité est florissante dans la capitale. Depuis la Révolution, la société a évolué. Finie l’époque où les mécènes passaient commande aux artistes qui réalisaient des pièces importantes et uniques. S’étant enrichie, la bourgeoisie n’a pas les mêmes aspirations. Elle aime à orner salles à manger et salons avec des objets - souvent fabriqués en série - d’un bel effet. Plus tard, elle sera rejointe par la classe ouvrière. L’ère de la décoration précède la future société de consommation !
Après la seconde guerre mondiale, Jean Varoqueaux, gendre et successeur de Georges Caronesi, installe son unité de fabrication à Bergerac, en Dordogne. La mode a changé. La terre cuite, dont la technique est difficile, ne captive plus le public et la main d’œuvre spécialisée manque. Il opte alors pour la poterie et travaille pour Joséphine Baker, la voisine des Milandes.
Bien qu’ayant pris une autre direction, il a gardé une grande partie des formes qu’utilisait son beau-père. Chez les artisans, le respect des outils du passé est une règle absolue.
Quand il disparaît, la production s’arrête définitivement. Les parents d’Ariane, qui habitent l’île d’Aix, sont alors placés devant un « héritage culturel» dont ils ne savent que faire. Personne n’en veut. Va-t-il finir à la décharge ?
Pierre, informaticien, et Ariane (titulaire d'un DESS de mathématiques) sont sensibles au problème : sous leurs yeux, se trouve un patrimoine qui finira en cendres si personne ne réagit. Leur choix est rapidement fait : les 30 tonnes de matériel destinées aux gravats, dont les fameuses formes en plâtre datant des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, sont récupérées in extremis : « Nous étions vendredi et elles devaient être jetées le lundi suivant ! Ensemble complet, elles représentent plusieurs styles. C’est là que réside leur richesse » souligne Pierre.
Dans un premier temps, ils réalisent une base de données, autrement dit un inventaire. Ils contactent des potiers qui rétorquent justement : « C’est de la sculpture, pas de la poterie ! » ! En effet, le modelage de la terre cuite demande un véritable façonnage, donc un talent de sculpteur. « Finalement, nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure, soucieux de sauver ce bien familial qu’il était hors de question d’abandonner ».
Conséquence immédiate, ils deviennent artistes et goûtent aux joies de la recherche et de la création. Les débuts sont un peu épiques, mais la motivation est réelle : « Nous avons commencé par des bustes que nous avons proposés sur le marché ». C’était en 2002. Les premiers acheteurs arrivent...
À la Manufacture de Sèvres
Aujourd’hui, Pierre et Ariane savent qu’ils font un métier exceptionnel : « Nous sommes deux en France avec la Manu-facture de Sèvres. Cette unité travaille pour les commandes d’État ». Leur rencontre avec les compagnons de ce lieu illustre mérite d’être contée : « il y a quelques années, le magazine Mode et Travaux nous a consacré un dossier. Par la suite, nous avons reçu une première commande de la Manufacture de Sèvres. Nous avons décidé de nous y rendre et ce fut un mo-ment magique. Nous avons été remarquablement accueillis et l’atelier n’a pas hésité à se mettre à notre portée, à nous prodiguer des conseils. Le responsable des formes m’a même appris à faire le plâtre dans la tradition ». Depuis, nos deux artistes continuent sur leur lancée et se permettent de jolies innovations. Ainsi, ce corset à galon que ne renierait pas Jean-Paul Gaultier !
À Puydrouard, les formes, tels des cocons alignés, attendent que leur maître les choisisse pour incarner une œuvre nouvelle. Non loin, la pièce d’exposition réserve des surprises : certains visages sont évocateurs et attirent le regard !
N’hésitez pas à rencontrer Ariane et Pierre Campo qui vous parleront de leur expérience peu banale. Cet atelier n’est pas un musée : c’est, au contraire, un endroit habité...
1 - Sculpteur renommé, Félix Lecomte a sculpté le buste de Marie Antoinette pour le château de Versailles . L’original est en marbre.
• Attention aux faux...
Au départ, Pierre et Ariane ont reçu la visite de spécialistes qui, alléchés par leurs sculptures, s’apprêtaient à alimenter le marché du faux. Ils ont alors réalisé la nécessité de signer leur propre travail pour qu’il ne puisse pas être attribué à une époque plus ancienne. Actuellement, les antiquaires ont de moins en moins de belles pièces. Elles partent à l’étranger et ne reviennent plus en France. « Il n’y a pratiquement plus de terre cuite ancienne sur le marché » précise Pierre. Cette information peut être utile aux éventuels acheteurs.
• Petits secrets
Toutes les formes se séparent en deux. Chaque partie accueille la terre cuite qui adopte les reliefs du modèle. Les deux côtés sont ensuite assemblés. Une fois démoulée, la sculpture, qui est creuse, apparaît. Il reste à la travailler, puis à la faire cuire et à la patiner. Les formes restent mystérieuses. Elles ressemblent à des puzzles, chaque morceau s’emboîtant pour offrir davantage de souplesse.
Atelier Campo, Puydrouard (près d’Aigrefeuille) : 05 46 09 93 79
Photo 1,3,4 : De nombreux bustes sont à admirer dans l'atelier Campo.
Photo 2 : « Les sculptures que nous réalisons s’approchent ou s’écartent des modèles connus ». Il faut savoir qu’il n’y a pas d’original en terre cuite puisque chaque pièce est sculptée selon la sensibilité du modeleur. Grâce à son expérience, Pierre a réalisé de nouvelles formes (qui s’assemblent en plusieurs morceaux). « Quand on la fabrique, il faut voir la forme en 3 dimensions. J’en ai créé une quarantaine ».
Photo 5 : La terre est achetée à la Roche-Chalais, elle n’est pas chamottée comme au XVIIIe siècle. Derrière cette statue, on découvre les formes entreposées sur les étagères.
vendredi 7 décembre 2007
Haute-Saintonge : l'encyclopédie de la plus grande communauté de communes de France !
Quand vous découvrirez cette encyclopédie, vous comprendrez qu’elle n’est pas “burote“ comme disent les patoisants ! L’ouvrage est épais et pour cause, il comprend de nombreux chapitres ainsi que la présentation des cantons de Haute Saintonge. Une trentaine d’auteurs ont développé les différents sujets confiés par l’initiateur du projet, l’éditeur François Julien Labruyère, aux côtés de Claude Belot, président de la CDCHS.
Ce livre trouve pleinement son utilité pour deux raisons : d’une part, de nombreuses informations y sont regroupées (les parties historiques sont enrichies de données intéressantes et le volet contemporain est traité), d’autre part, il était bon de “sceller“ l’identité de la région. En effet, le terme Haute-Saintonge date des années 1980 avec la création du Contrat de Pays : le moment était donc venu de porter officiellement cette dénomination sur les fonts baptismaux.
La présentation, organisée vendredi à la médiathèque, avait réuni un nombreux public, heureux de découvrir le « nouveau né » (qui a dépassé la majorité, ceci dit en passant) ! François Julien Labruyère déclara qu’à ses yeux, ce territoire, avec celui de Confolens, avait des racines fortes. Il connaît bien Jonzac ou il a vécu durant sa jeunesse. « Pour faire ce type de livre, il faut qu’il y ait des connaissances réunies dans tous les domaines. Ici, nous avons une pépinière d’érudits et d’historiens qui s’est constituée autour d’un grand bonhomme, Jean Glénisson ».
Dans le domaine politique, Claude Belot a incontestablement donné un visage entreprenant à ce “pays“ et tant mieux si Jonzac, dont la médiathèque ouvrira le 15 décembre, devient une métropole intellectuelle : « La Haute Saintonge est une terre de tranquillité, de bons sens, de savoir où les hommes et les femmes sont capables à la fois de sagesse, mais aussi d’un art de vivre, d’une capacité de réflexion faite de recul et d’anticipation qui leur ont permis de traverser l’histoire et ses vicissitudes. Dans un contexte de mondialisation, cet ouvrage arrive au bon moment, celui où nous prenons conscience de nos caractères originaux, où l’on assiste à un grand mouvement de rénovation de notre superbe patrimoine public et privé » rappela-t-il. La Haute Saintonge, un cadeau pour les fêtes : voilà une excellente idée (vous pouvez aussi vous abonner au journal du même nom, ce n’est pas interdit) !
Les auteurs :
Paul Fouquet, Gilles Guéral, Isabelle Chaumeton (patrimoine naturel), Jacques Gaillard, Bernard Sarago-Szekeres, Jean Airvaux, Karine Robin (temps antiques), François Julien Labruyère, Jean Glénisson, Pierre Senillou (Moyen Âge), Marc Seguin (Moyen Âge, Temps modernes, Révolution), James Pitaud (du Consulat à la CDC), François Baffou, Catherine Ménier (économie, ruralité), Françoise Doutreuwe, Christian Gensbeitel, Jean-Marc Paillé, Judith Rapet, Luc Laffargue (architectures et villages), Erick Nowak, Roger Pelaud (parler saintongeais), Jean-Louis Neveu, Francette Joanne, Odette Faye, André Claireau (gens et traditions), Jeanine Belot (littérature), Jean Bouché, Pierre Nivet, Jean-Claude Humbert, Christophe Métreau, Pierre Senillou, Jacques Rapp (cantons). Illustration de couverture : Christiane Massonnet. Préface de Claude Belot.
Photo 1 : Les auteurs réunis pour la photo de groupe. Présentation de l’ouvrage le 15 décembre à la Maison de la Presse de Jonzac à 14 h 30.
Photo 2 : François Julien Labruyère, directeur des éditions du Croît Vif, évoqua des souvenirs d’enfance à Jonzac et sa région : l’école, la piscine de Réaux d’où il sautait du « plongeon moyen », ses randonnées en vélo avec sa cousine de Montendre « plus vieille de cinq ans », une conférence dans le Sud Saintonge avec le célèbre Lanza del Vasto qu’il a vu traire une chèvre, le loup empaillé de la maison de Saint Julien, à Bois, qui lui faisait peur...
Photos 3, 4 et 5 : Un nombreux public réuni dans la salle de conférence.
Photo 6 : Cette présentation a permis de découvrir la Médiathèque qui ouvrira le 15 décembre prochain. Originaux, les fameux graffiti de l’église de Moings apparaissent sur la porte d’entrée...
Parce que nous le valons bien !
François Julien Labruyère, responsable des éditions du Croît Vif, nous parle de cette encyclopédie de la Haute-Saintonge :
Quand l’idée de ce livre est-elle née ?
C’est le fruit d’un cheminement. La région de Haute Saintonge est intéressante car elle a deux particularités : d’une part, administrativement, elle possède la plus grande communauté de communes de France par son nombre de communes et d’autre part, on y trouve ce que j’appelle « l’école historique de Jonzac » réunie autour de Jean Glénisson. C’est grâce à cette pépinière d’érudits que ce livre a pu voir le jour.
Personnellement, il me tenait à cœur car j’ai passé une partie de ma jeunesse à Jonzac et j’ai gardé un lien affectif avec cette ville. Claude Belot, président du Conseil général, a soutenu ce projet et je l’en remercie.
Le terme “Haute Saintonge“ n’est apparu qu’au XIXe siècle...
Effectivement, la notion géographique de Haute Saintonge n’existe pas avant la fin du XIXème siècle et elle ne concerne que les trois Monts, Montendre, Montlieu et Montguyon. Cette dénomination, qui apparaît dans un livre de l’abbé Mongis, n’a rien d’officiel. Disons qu’il a pris des libertés ! La Basse Saintonge, pour sa part, concerne les territoires situés au nord de la Charente dont Saint-Jean d’Angély. Quant à Saintes, elle reste au cœur de la Saintonge. Cette idée d’appeler le sud de la Charente-Maritime “Haute Saintonge“, que vous avez d’ailleurs relayée par le titre de votre journal, s’est faite dans les années 70 autour du Contrat de pays qui a précédé la constitution de la CDCHS.
Parlez-nous de ce livre...
Ce livre, de 824 pages, a été écrit par une trentaine d’auteurs. Il a été publié par la maison d’édition que je dirige, le Croît Vif. La coordination n’a pas été une tâche facile, mais le résultat est là : il s’agit d’une sorte d’encyclopédie sur la Haute Saintonge. À l’avenir, cet ouvrage sera un outil de travail pour tous ceux qui recherchent des informations sur le secteur. Moi-même, j’y ai appris beaucoup de choses !
Sera-t-il le premier d’une véritable collection sur les territoires ?
Pour être franc, je l’ignore pour l’instant. Comme je vous le disais, ce livre repose sur une équipe d’historiens et d’érudits. Ce foisonnement intellectuel est à souligner. Jean Glénisson a fait beaucoup pour l’histoire régionale. Il s’est entouré de chercheurs qui apportent leur pierre à l’édifice - je pense entre autres à Marc Seguin et à Francette Joanne - qui poursuivent des travaux intéressants. Cette « école de Jonzac » a quelque chose de particulier qu’on ne retrouve pas ailleurs...
Élections municipales de Jonzac : Gilles Clavel à la télé et Céline Alléaume candidate ?
• Céline Alléaume vient d’être nommée par François Bayrou et le Congrès Fondateur du Mouvement Démocrate au rang de Déléguée Nationale du Mouvement Démocrate. Intégrant le Bureau Exécutif National du Mouvement Démocrate, elle prendra officiellement ses nouvelles fonctions à compter de la semaine prochaine. On ignore encore si elle sera candidate aux élections cantonales de Jonzac puisque désormais, elle y possède une maison sur la place du Château.
Néanmoins, nous avons appris que le Modem alignerait des candidats sur tous les cantons renouvelables de Charente-Maritime. Si Céline Alléaume choisit de se présenter sur le secteur de Jonzac, elle s’impliquera forcément dans les municipales. Nous aurions alors cette fameuse troisième liste alternative dont il est question depuis un certain temps…
Téléthon : Tous à Jonzac, ville ambassadrice
Lundi, Jean-Claude Texier, maire de Jonzac, Gérard Masson, président de la Fédéra-tion Handisport et Christiane Proux, maire adjoint, recevaient trois responsables de l’AFM, Christian Cottet, directeur général, Patrick Charpentier, directeur du service régional, Georges Coquillon, coordinateur adjoint dans le département ainsi que Christian Cognard, directeur de recher-ches au CNRS en relation avec le CHU de Poitiers.
Cette rencontre a permis de faire le point sur la recherche médicale qui avance lentement mais sûrement. En effet, de nombreux observateurs se demandent “où va l’argent ?“ et s’il faut encore faire preuve de générosité lors ce rassemblement annuel assorti d’un vaste déploiement télévisuel...
Bref, la question est : La transparence règne-t-elle dans l’affectation des sommes et n’est-ce pas là une grosse affaire de publicité, les malades revenant à leur terrible quotidien, le Téléthon achevé ?
Christian Cottet a répondu clairement à ces interrogations. « Le grand virage des traitements, c’est maintenant, c’est pourquoi il faut continuer à se mobiliser » souligne-t-il. Lui-même est “venu“ à l’AFM car sa fille est atteinte d’une myopathie. Après vingt ans de bénévolat, il a abandonné ses activités professionnelles pour se consacrer entièrement à cette “œuvre“ qui mobilise, en décembre, cinq millions de personnes dans la rue.
Le but poursuivi est connu : il est de réunir des fonds importants qui contribueront à des avancées dans des domaines spécifiques où elles n’auraient pas eu lieu.
Grâce aux travaux réalisés, on s’est aperçu qu’il pouvait exister jusqu’à 200 formes de myopathie. Le grand responsable de l’affaiblissement est le gêne défaillant qui entraîne un dysfonctionnement cellulaire. Né des collectes, le Genethon, fameux laboratoire situé à Evry, a vu le jour en 1990. Les premières cartes du génome humain ont ainsi pu être réalisées : « quelque 2200 gènes responsables de maladies ont été identifiés ».
Gagner des années de vie...
Les thérapies nouvelles, explorées par l’AFM depuis ces dernières années, ont prouvé leur intérêt pour guérir des maladies génétiques rares, jusque là orphelines de traitement : « Ces thérapies s’appellent thérapie génique, chirurgie du gêne, thérapie cellulaire, cellules souches, pharmacologie ». Christian Cottet cite en exemple le cas de ces bébés dont le système immunitaire est déficient. Hors de leur bulle, ils ne peuvent survivre. Des progrès importants ont été accomplis pour aider ces enfants. Le principe, mis au point par le professeur Alain Fischer de l’Hôpital Necker, consiste à mettre des cellules en culture, génétiquement modifiées, afin de corriger le gène défectueux.
Une autre expérience s’est déroulée quant à l’épidermose bulleuse où la peau devient une plaie vivante (on imagine le calvaire que vivent les patients atteints de cette maladie). Des cellules sont prélevées sur la main, puis regreffées sur les zones lésées. Une cinquantaine de malades, en France et en Italie, ont été traités avec succès.
À Nantes, l’équipe de Fabienne Rolling, du laboratoire de thérapie génique de l’Inserm, travaille sur la rétinite pigmentaire. Sa particularité ? Elle entraîne peu à peu la cécité. Des expériences menées sur des chiens ont abouti à des résultats encourageants.
« Grâce à l’argent du Téléthon, ces maladies peuvent être soignées, elles ne sont plus incurables » rappelle Christian Cottet. Et d’ajouter : « tous ces progrès font gagner des années de vie. Il ne faut pas perdre de vue l’objectif du Téléthon qui est de redonner l’espoir. Il est de permettre à des personnes, exclues en raison de leurs handicaps, de retrouver goût à l’existence et d’évoluer dans des conditions optimales. Peu à peu, le regard porté sur elles change. La société est consciente de leurs problèmes, de leurs souffrances et elle se mobilise ». Opinion que partage pleinement Gérard Masson. Il sait combien les joueurs handicapés peuvent se surpasser dans le domaine du sport : « il faut voir la dextérité dont ils font preuve sur leurs fauteuils électriques. Certains sont allés au Japon récemment, après avoir passé douze heures dans l’avion. Ils sont prêts à tout pour être comme les autres. Et ils le prouvent ! »...
Actuellement, l’AFM contribue au financement d’une quarantaine d’essais thérapeutiques sur l’homme. Ils concernent des maladies neuromusculaires ou neurologiques de la vision, de la peau et du sang. Elle soutient également les consultations pluridisciplinaires afin que médecins et kinésithérapeutes établissent un même protocole de soins. « Allons de l’avant. Chaque essai clinique coûte plusieurs millions d’euros... la partie n’est pas facile. Face à la position des laboratoires privés, le Téléthon peut servir de levier ».
Après le Téléthon, restent les malades...
Christian Cognard (CNRS) apporte, à son tour, un témoignage intéressant. Son équipe perçoit des fonds du Téléthon : « L’AFM soutient une action sur le long terme. Elle possède son propre comité scientifique qui suit les travaux de chaque groupe. Cette transparence est appréciable, ainsi chacun sait qui fait quoi » déclare-t-il. La somme versée, quelque 30.000 euros par an en fonctionnement, représente les 2/3 des fonds dont disposent ces chercheurs. Ils étudient le muscle squelettique où ils ont remarqué l’absence de dystrophine dans la cellule : « Le traitement consistera à corriger les défauts entraînés par l’absence de cette protéine ».
Des bourses sont également attribuées à des doctorants par l’AFM (une centaine par an en France).
Ces renseignements éclairent l’action de l’AFM qui poursuit un but louable. Toutefois, la patience est de mise et les malades sont parfois découragés. Ainsi cette réflexion recueillie sur internet au sujet de “l’effet“ Téléthon : « voilà, plein de choses ont été dites, beaucoup de témoignages, mais la maladie court plus vite que les recherches. Les malades ont les yeux qui brillent par tous ces projecteurs braqués sur eux et sur leur maladie. Mais trente heures, ça passe vite et on se retrouve dans le quotidien, dans les gestes qui se perdent, la douleur qui vous engourdit : alors que reste-t-il de votre souffrance et de celle de vos proches qui font du bénévolat 365 jours par an sans caméras, ni paillettes ? Alors, on se dit : c’est bien, le Téléthon, mais ce n’est pas encore pour nous ». A la lecture de ce cri du cœur plein de bon sens, on se met à rêver en se disant que si tous les labos du monde voulaient bien se donnent la main, des progrès gigantesques pourraient être obtenus. Ou mieux, si les marchands d’armes versaient 5 % de leurs bénéfices à la recherche, les malades seraient encore mieux soignés.
Bref, ne tombons pas dans le pessimisme, l’esprit du Téléthon étant précisément le contraire ! En alliant générosité et fraternité, il démontre que l’exemple vient souvent de la base, c’est-à-dire de ceux et celles qui apportent leur pierre à l’édifice, souvent dans le plus simple anonymat...
Dis le moi dans l'oreille...
• Gérard Masson remercie toutes les personnes qui se sont associées à l’organisation du Téléthon, office de Tourisme, commerçants, associations, particuliers et bien sûr la mairie et son maire, Jean-Claude Texier, qui ont apporté « la trésorerie nécessaire ». Parmi les rendez-vous originaux, J.F. Lachamp mettra un fauteuil aux enchères, une dictée sera proposée aux amateurs, des lycéens reconstitueront des séquences d’ADN, etc. Samedi, les euros seront convertis en coupures spéciales remises exceptionnellement par le Trésor Public : « ainsi, la transparence sera complète ».
Le programme est sympa, ne le manquez pas : on compte sur vous !.
• Les recherches financées dans la Région :
- Essai de riluzole dans l’amyotrophie spinale (démarrage de la phase II) au service de pédiatrie du CHU de Limoges avec le dr Laroche)
- Dystrophie musculaire de Duchenne, glutamine à l’essai pour améliorer la marche (professeur Hankard, service pédiatrie de l’hôpital de Poitiers).
• Qui veut acheter un bateau ?
En Charente-Maritime, l’an dernier, le Téléthon a rapporté 930.000 euros dont 57.000 euros de dons et 360.000 euros recueillis sur le terrain. Notons qu’un carrelet avait été mis en vente à Saint-Palais. Il avait rapporté quelque 10.000 euros. En 2007, il s’agira d’une petite embarcation qui partira de la Tremblade pour rejoindre la côte royannaise. Avis aux amateurs !
• Le premier Téléthon a été organisé en 87. Jonzac l’a accueilli en 98 et cette année encore, le 8 décembre.
• Isabelle Duhamel Costes ou la pantoufle de vert ( !)
Elle a incontestablement contribué à vendre de nombreuses paires de Charentaises « spécial Téléthon », de couleur vert pomme. Gérard Masson est impressionné par l’implication de Mme le Sous-Préfet qu’il remercie d’être une ambassadrice de charme et d’efficacité !
Photo 1 : Christian Cognard, Christian Cottet, Jean-Claude Texier et Gérard Masson.
Photo 2 : Patrick Charpentier.
Photo 3 : Monsieur le maire signe le livre d'or.