Rappelez-vous, lors de la cérémonie des Trophées de Haute-Saintonge, un prix a été remis à l'association BioSphère Environnement, représentée par Raphaël Musseau, pour une expérience originale qui a consisté à doter une cigogne d'une balise GPS financée par la Communauté de Communes de Haute-Saintonge. Où vont les oiseaux migrateurs quand l'hiver s'installe ? Combien de kilomètres parcourent-ils et quand reviennent-ils à leurs habitats européens respectifs ?
La cigogne dont le nid est à Saint Dizant-du-Gua nous apporte des réponses. Vous souhaitez en savoir plus sur le sujet ? Conférence le 4 avril à Vitrezay (port de pêche et de plaisance situé non loin de Saint-Bonnet sur Gironde) animée par C. Barbraud et R. Musseau. BioSphère Environnement et l'équipe CNRS du CEBC vous y donnent rendez-vous pour l'inauguration d'un espace cigognes sur le site de Vitrezay Echappées Nature et une présentation de la Cigogne blanche. Évènement gratuit et ouvert à tous. Venez nombreux, le sujet est passionnant !
Cette population fait l’objet d’un ambitieux programme de recherche (étude de la biologie de la reproduction de l’espèce) piloté par l’équipe du centre d’études biologiques de Chizé (CNRS). Depuis 1978, plus de 2200 cigogneaux ont été bagués.
En complément, BioSphère Environnement étudie plus particulièrement le déplacement des oiseaux se reproduisant sur les marais de l’estuaire : habitats d’alimentation en période de reproduction, stratégies de migration, zones d’hivernage. Ces suivis sont réalisés grâce à la pose de GPS sur des oiseaux pour lesquels l’état de santé est également étudié de manière précise par des études du stress physiologique (état des chromosomes) avec, en complément, des analyses développées sur les poussins des oiseaux suivis (dosages de métaux, traces d’hormones et de polluants organiques sur des échantillons de plumes et de sang).
Au cours du printemps 2019, année test du programme de recherche, un premier oiseau a été équipé avec une balise GPS. Se reproduisant au cœur des marais de l’estuaire, l'oiseau, parti le 4 août, a rejoint le Niger début septembre 2019 (hivernage au Sahel, près du village de Tassara) après avoir transité par l’Espagne, le Maroc et l’Algérie. Début octobre, après la saison des pluies, la cigogne est descendue plus au
sud aux abords du lac Tchad.
En 2020 et 2021, les chercheurs espèrent pouvoir équiper une dizaine d’oiseaux. Les résultats collectés par la balise posée sur le premier oiseau sont exceptionnels. Au-delà de leur intérêt scientifique, ils permettent au plus grand nombre de mieux découvrir cet oiseau mythique et de suivre la migration des oiseaux jour après jour.
• Le retour à la fin février : 17400 km parcourus aller et retour
Tassara a amorcé sa migration de retour le 20 janvier pour
arriver dans les marais de Gironde le 24 février 2020.
• Bilan du périple migratoire de la cigogne Tassara parrainée par la Communauté des Communes de Haute-Saintonge : 11100 km pour arriver sur les zones les plus méridionales de la zone d'hivernage à la frontière tchado-camerounaise et 6300 km pour le trajet de retour vers les marais de l'estuaire de la Gironde. Distance totale parcourue : 17400 km.
Trajet bleu : migration post-nuptiale et hivernage, trajet rouge : migration pré-nuptiale.
• Un nouveau partenaire
Ayant trouvé son ex-copain, resté à Saint-Dizant du Gua, avec une autre cigogne (la nature a horreur du vide !), Tassara a opté pour un nouveau partenaire. Les couples de cigognes ne sont donc pas aussi fidèles qu'on le prétend généralement. « Elle semble faire son nid sur un autre site qui
se trouve être un habitat sensible : les boisements alluviaux des marais
de Gironde, toujours à Saint-Dizant du Gua. Cela reste bien entendu à confirmer » souligne R. Musseau. Des signes montrent en effet qu'elle a un amoureux...
A suivre !
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