• Exprimez vos idées au sein d'ateliers de réflexion proposés par la mairie
Mardi, la municipalité avait convié les habitants à une réunion sur la mobilité à Jonzac et les alentours, qu'on soit piéton, cycliste ou automobiliste. Mieux accéder au centre ville ? Comment organiser une cohabitation agréable dans une ville historique où le sens de circulation a parfois besoin d’un décodeur, pour les curistes en particulier. Dans le cadre de « Petites villes de demain », Ludovic Chaleroux, géographe, a été chargé d'étudier la question, de réunir les idées exprimées et de proposer une feuille de route pour les années à venir.
Judicieux choix de date puisque mardi coïncidait précisément avec le lancement du schéma directeur des mobilités |
Ce débat citoyen avait attiré un nombreux public dans la salle de fêtes. Au "pupitre", le maire Christophe Cabri, maire de Jonzac, aux côtés de Barbara Lachamp, Marie-Christine Nouguès, Annick Thibault, Michel Robert, Julien Glémet, Christine Joubert, conseillers municipaux, et de Sophie Carolus, chef de projet "Petites villes de demain".
Gilles Clavel : « Pour une fois, on fait appel aux Jonzacais »
D'emblée, Christophe Cabri joue l'échange sportif, sans langue de bois : « je suis le maire, celui qui encaisse et reçoit les doléances. Durant les deux ans qui viennent, nous allons nous occuper du quotidien des Jonzacais, de leurs attentes, que la ville soit agréable, qu'on puisse y faire ses courses, se garer tranquillement. Aucune décision n'a été prise pour l’instant, nous sommes dans une phase d'étude ».
Gilles Clavel, élu de l'opposition dans une vie antérieure, salue la possibilité d'échanger lors d'une réunion publique : « pour une fois, on fait appel aux Jonzacais et nous sommes face à des gens expérimentés. On ne consulte pas assez les géographes ! » glisse-t-il. « C'est un sujet qui nous concerne tous » remarque Barbara Lachamp.
Parmi les priorités, figurent donc les déplacements. Ludovic Chaleroux a réalisé un audit de la situation qu'il présente sous forme de diaporama. Ces dernières années, les mobilités ont beaucoup évolué et le changement climatique incite les usagers à privilégier le vélo quand ils le peuvent (malgré l'avalanche de publicités pour les automobiles à la télé). Jonzac est une ville médiévale : en conséquence, son plan de circulation s'en ressent (avec des sens interdit). D'où la nécessité de créer des itinéraires structurants. Les pistes cyclables sont encore limitées et les règles qui régissent leur création entraînent une emprise importante. « Un kilomètre de piste cyclable, c'est un million d'euros » précise Christophe Cabri.
Eternel problème : le stationnement des véhicules. Objectif : donner à lire un circuit cœur de ville avec des "portes" |
Pour les personnes âgées et celles souffrant d’un handicap, les trottoirs auraient besoin d'un sérieux rafraîchissement (normes actuelles : 1,40 m de largeur et sans obstacle). Des bancs pourraient être installés tous les 100 mètres, comme c'est généralement le cas dans les villes thermales. Le nombre de parkings en centre ville semble suffisant (quelque 1035 places dont 250 réglementées) si les zones bleues sont réellement respectées. Les voitures ventouses sont encore nombreuses. Cependant, peu de verbalisations, la mairie souhaitant conserver l'animation du centre ville. On peut comprendre sa position. Les rues piétonnes, en concurrence avec les zones extra-muros (qui, elles, ont de vastes parkings gratuits) ont perdu des commerces.
La rocade enregistre un trafic important, quelque 10.000 véhicules/jour côté ouest (on imagine ce que vit Marans qui attend son contournement). Le cœur de ville, quant à lui, affiche un trafic acceptable, de l'ordre de 2000 véhicules/jour. « Il faut établir un plan de mobilité modulable » estime Ludovic Chaleroux. Pour simplifier la vie des résidents sans garage, un macaron à apposer sur le pare-brise pourrait être fourni par la mairie, « un par famille». Restons raisonnables !
Claude de Rocher : « le cycliste doit être un peu kamikaze pour circuler dans un flot constant de voitures »
La parole est donnée à la salle. Un habitant fait part de son expérience : « quand je suis arrivé à Jonzac, j'ai choisi de ne pas avoir de voiture, d'opter pour le covoiturage, de prendre le bus, le train. Il n'y a rien de vraiment organisé. De ce fait, j'ai fini par acheter… une voiture ». Gilles Clavel, dont le cabinet médical se trouve rue des Carmes, évoque les difficultés de stationnement pour ses patients. Le contexte est d'autant plus gênant que dans ce secteur, les travaux concernant les canalisations d'eau et d'assainissement ont pris un retard de deux mois pour « une histoire de joints ayant entraîné des fuites ». Bosselée, chahutée, la chaussée actuelle donne un aperçu de ce que vivent les pays en voie de développement ! Patience, les choses vont forcément s'arranger.
Jean-Claude Nouguès préconise l'installation d'une boîte à idées placée à un endroit stratégique. Une habitante de Saint-Germain de Lusignan témoigne quant aux déplacements jusqu'au collège : « difficile pour mes enfants de s'y rendre en vélo car dangereux ; à pied, c'est possible, mais c'est loin et l'arrêt de bus n'est pas sécurisant. J'ai écrit à la maire de le déplacer de l'autre côté de la route. On m'a répondu qu'il faudrait au moins trois demandes allant dans mon sens ».
Il est bien sûr question des pistes cyclables dont quelques-unes sont à l’état de tronçons : « il faut éviter qu'elles aillent nulle part ». En centre ville, certains cyclistes prennent les rues à contre sens, provoquant une émotion chez l'automobiliste quand il se trouve nez à nez avec eux. Claude de Rocher se fait le porte-parole des deux roues : « le tourisme à vélo est en plein développement. Il faut être kamikaze pou oser circuler dans des artères étroites en présence d'un flux constant de voitures. On nous conseille d'aller sur la voie verte ou à Vitrezay. C’est dommage pour Jonzac ! ». Ceci dit, Jonzac peut créer sa « culture vélo comme l'a fait l'Ile de Ré qui est moins bien équipée en pistes cyclables que Royan » !
La voiture est le moyen de transport le plus souvent utilisé |
Viennent dans la conversation les fameux coussins berlinois qui ralentissent la circulation, « mais abîment les voitures et sont dangereux pour les vélos. En France, 80% d'entre eux seraient hors la loi. Le pire, c'est qu'ils créent de l'insécurité » souligne un participant qui préconise le système du "plateau". Certains se plaignent des voitures qui stationnent sur les trottoirs et empêchent les piétons de circuler.
Bref, une étude est la bienvenue pour que chacun puisse trouver sa place, offrant une meilleure "respiration" de la cité. La rue Sadi Carnot, portion remontant vers les Archives, est l’exemple même de la voie livrée à son triste sort. « Il faut avoir conscience que les chantiers sont longs. Si on rénove les rues de Verdun et Sclafer, nous en aurons pour un an » explique le maire. Ces deux axes étant déterminants, la circulation dans Jonzac deviendrait très délicate. Une solution : rénover le pavage actuel.
En conclusion, les habitants sont invités à poursuivre leurs réflexions en s'inscrivant dans les ateliers proposés par la municipalité. « Rien n'est arrêté. Nous ne sommes pas à six mois près » conclut le premier magistrat qui s'inscrit dans les 3 P : Participer, Partager, Proposer.
N'hésitez pas à vous faire inscrire dans les ateliers de réflexion (contacter la mairie) |
• Vitesses : Les vitesses relevées confirment un bon niveau de respect de la zone 30 dans le cœur de ville, mais la nécessité de "muscler" la zone 30 sur le tour de ville et les itinéraires d'accès au centre.
Mieux accéder au centre ville : Ludovic Chaleroux préconise les trois P : portes, parkings, piétons. Avec l’objectif de réduire le nombre de véhicules en centre ville.
• Il s'agit d'intégrer la gare et son quartier dans le périmètre de proximité et d'animation du cœur de ville. Pour l'instant, le cœur se concentre autour du château, de l'église et des Carmes.
Situation actuelle : Absence d'une liaison cyclable sûre et confortable entre la gare, les thermes et le cœur de ville ; une zone 30 centre-ville à muscler pour réduire les vitesses et faciliter la cohabitation vélos/voitures ; absence de double sens cyclable dans la zone 30 cœur de ville ; une offre de stationnement vélo à développer au contact des commerces, services et équipements publics.
Bravo Nicole très bel article, espérons qu'il sera lu par l'essentiel de nos concitoyens..
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