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samedi 4 juillet 2020

CDC de Haute-Saintonge : Claude Belot, Emmanuel Festal et l’effet miroir

Qu’Emmanuel Festal, le nouveau maire de Chevanceaux, brigue la présidence de la communauté de communes de Haute-Saintonge suscite des réactions. En effet, c’est la première fois, depuis la création de cette structure en 1993, que Claude Belot aura face à lui un autre candidat. Les réactions sont diverses et variées que l’on soit pour le « patron du château de Jonzac » ou pas…

Emmanuel Festal, maire de Chevanceaux
Est-ce un crime de lèse-majesté que de se présenter contre une personnalité qui "tient" la région depuis un demi-siècle ? Assurément non car c'est le jeu démocratique et puis il faut admettre que les hommes qui osent s'aventurer sur ce terrain sont assez peu nombreux (donc courageux !). Un contexte que semble bien connaître Jean-Michel Rapiteau, vice-président de la CDCHS (Orignolles), qui déclare dans le journal La Haute-Saintonge au sujet d’Emmanuel Festal : « c’est dommage qu’il se brûle les ailes tout de suite ! ».

Emmanuel Festal a un atout majeur, il est jeune et éclairé sur les questions d’actualité. Agé de 43 ans, ce docteur en pharmacie, premier magistrat de Chevanceaux, marche dans les pas de son père Gilbert qui tint les rênes de cette commune durant de nombreuses années. Chez les Festal, on aime les voyages et la randonnée en montagne. En conséquence, un chemin jonché d’épreuves ne fait pas peur !

Pour Claude Belot qui pensait sans doute être réélu à la présidence de la CDCHS selon la tradition, c’est à dire à l'unanimité sinon avec une large majorité, la présence de ce challenger au regard déterminé est une nouveauté. Pourquoi ? Parce que ceux qui ont eu des divergences d’opinion avec lui ont finalement accepté le principe d’une intercommunalité politiquement unie, « le fameux parti haut-saintongeais ». Cette situation permet de faire avancer la « boutique » sans que des remous ne viennent la perturber.

Ce mode de fonctionnement est toutefois soumis au temps qui passe. En effet, les jeunes générations pensent différemment. De nouveaux maires ont été élus et certains, déjà en exercice, estiment qu’une autre gouvernance apporterait « un certain renouveau ». Une réflexion qui ne devrait pas choquer Claude Belot. Lui-même, en 1970 à Jonzac, ne s’est-il pas présenté contre son aîné, Henri Chat-Locussol, qu’il avait battu au Conseil général ? S’opposer à Henri Chat-Locussol, c’était se confronter à la bourgeoisie locale de l’époque. Il l’a fait avec succès et sans état d’âme !
Qu’Emmanuel Festal veuille lui aussi apporter sa pierre à l’édifice n'est pas une démarche surprenante. Il a des choses à dire, c’est pourquoi il organise dans les prochains jours des réunions destinées aux délégués communautaires et au public… en attendant le 15 juillet prochain, jour de l’élection.

Au centre, Claude Belot, président de la CDCHS, lors d'une réunion fin 2018
Quelles sont les motivations qui l’ont poussé à entrer dans l’arène ? En premier lieu, le SCOT de Haute-Saintonge (2020-2040) : « tel qu’il a été élaboré, il va entre autres handicaper le développement de l’urbanisme résidentiel dans les communes. C’est un carcan et l’on ne pourra pas accueillir un potentiel de nouveaux arrivants. Il faut vraiment réviser ce document ». Il prône l’installation de nouvelles entreprises sur le territoire, en bordure des grands axes en particulier, et la valorisation de la filière bois à côté du photovoltaïque. S’y ajoute le tourisme : « chaque année, la CDCHS débourse près d'un million d’euros pour combler le déficit de certains pôles communautaires. Il y a d’autres pistes à étudier, moins coûteuses, pour attirer des vacanciers chez nous ». Il s’interroge également sur l’avenir de la Haute-Saintonge qui gravite essentiellement autour de la ville centre de Jonzac : « le thermalisme, présenté comme axe de développement majeur, peut-il être un jour menacé de déremboursement comme l’homéopathie ? Souhaitons que non ! En Occitanie, la Cour des Comptes a invité les élus à faire preuve de prudence dans ce domaine ». Le Covid-19 a effectivement montré que la fermeture de la station thermale de Jonzac avait un impact déterminant sur le commerce et les locations de logements aux curistes.

Par ailleurs, Emmanuel Festal a une idée aussi intéressante qu'originale (qui pourrait être étudiée même s’il ne devient pas président) : il envisage de proposer, via la CDCHS, une mutuelle santé à tous les habitants de la Haute-Saintonge (quelque 70.000) permettant ainsi d’avoir un prix attractif.

« Je suis un battant, mais je sais que ça va être compliqué » avoue-t-il en souriant. A suivre !

• Réunions ouvertes à tous organisées par Emmanuel Festal (20 h, salle municipale) : lundi 6 juillet à Saint-Martin d’Ary, mardi 7 juillet à Rouffignac, mercredi 8 juillet à Belluire et jeudi 9 juillet à Réaux sur Trèfle.

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