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jeudi 4 juin 2020

Conseil municipal/Saintes : L’opposition offusquée par le maire, le maire offusqué par l’opposition...

La période du Covid-19, en plein second tour des élections, occasionne des situations délicates. Ainsi, en est-il du dernier conseil municipal qui s’est tenu mercredi en fin de journée. A l'entrée, la présence inhabituelle de trois policiers municipaux était révélatrice du climat qui règne en ces temps incertains... 

Dix élus de l'opposition au maire réunis dans la salle du conseil : Serge Maupouet, Marie-Line Cheminade, Philippe Creachcadec, Bruno Drapron, Dominique Deren, Philippe Callaud, François Ehlinger, Laurence Henry, Josette Groleau, Renée Lauribe Benchimol

Souhaitant un conseil municipal "à l'ancienne" où ils seraient physiquement présents, les élus de l’opposition à Jean-Philippe Machon avaient annoncé leur intention de se déplacer en mairie mercredi 3 juin si ce dernier maintenait la séance en audioconférence. « Nous sommes en période de déconfinement et de nombreux conseils, élus au premier tour, ont installé leurs équipes. En respectant les gestes barrières et les distanciations, il est tout à fait possible de se réunir dans la salle habituelle et si l’espace manque, pourquoi pas le Hall Mendès France où s’est déroulée la distribution de masques ? » disaient-ils d’une même voix.
Le premier magistrat restant sur ses positions, c’est-à-dire en se conformant « aux recommandations écrites de la Préfecture en date du 27 mai pour tenir un conseil en audioconférence », l’opposition, constituée d'élus de gauche et de conseillers dissidents de la majorité, a donc réagi vivement, soulignant que « les réunions en audioconférence souffrent de problèmes techniques préjudiciables à la qualité des échanges ». Par ailleurs, voici plusieurs semaines, elle avait demandé « la création d’un comité de suivi et la possibilité d’être associée aux décisions liées à la gestion de la crise sanitaire ». « Le maire n’a répondu à aucun de nos courriers et s’est contenté de quelques réunions téléphoniques » souligne Renée Benchimol-Lauribe.

Mercredi, l’opposition s’est donc rendue à l’hôtel de ville. Disposant des clés, 10 élus se sont installés dans la salle du conseil afin de suivre, sur leurs écrans respectifs, les questions inscrites à l’ordre du jour (19 au total). Scène réellement inédite puisque le maire, entouré d'adjoints et d’une conseillère municipale Brigitte Bertrand, se trouvait à l’étage tandis que les autres conseillers de la majorité participaient, quant à eux, depuis leurs domiciles respectifs. Soit 27 édiles en ligne… priant pour que les réseaux numériques ne flanchent pas ! Sinon, gare à la déconnexion et aux bruits parasites !

Deux heures de débat pour examiner deux questions seulement


Josette Groleau, Laurence Henry
Dans la salle du conseil, Josette Groleau, une élue qui en a vécu d’autres à Saintes (mais, avouons-le, jamais cette circonstance particulière) avait pris place sur la chaise qu’occupe généralement le maire devant la cheminée ! Ne restait plus qu’à se brancher et à suivre les débats sur écran.
Les choses se sont envenimées quand a été exigé un vote secret pour le second point de l’ordre du jour : modalités de tenue des séances du conseil municipal pendant l’état d’urgence sanitaire. 11 conseillers étaient favorables à cette requête, soit plus d’un tiers des présents.
Le maire a refusé dans un premier temps, mais le juriste de la Ville a confirmé la légitimité de la proposition. Le vote secret étant impossible vu les circonstances, le conseil a finalement été clos prématurément. Une victoire pour l’opposition tandis que le premier magistrat était de mauvaise humeur...
La séance se terminant après deux heures consacrées à l’examen de deux questions seulement, les membres de l’opposition ont quitté la mairie. Jean-Philippe Machon, mécontent de la tournure des événements, a diffusé un communiqué (dont des extraits suivent) en déplorant « un sabordage »… 

Bruno Drapron, Dominique Deren, Renée Lauribe Benchimol
Philippe Callaud, Laurence Henry, Josette Groleau
Extraits du communiqué de Jean-Philippe Machon : 

« Les consignes de sécurité sanitaire ont toujours été ma priorité pour les Saintais. L'opposition municipale souhaitait tenir ce conseil en présentiel contre l’avis du Préfet et des recommandations sanitaires. Ce conseil devait statuer notamment sur les primes des agents municipaux ayant œuvré en 1er ligne pendant le confinement ; la gratuité pour les cours collectifs du conservatoire ; le prolongement de l'abonnement à la médiathèque ; la subvention au club de volley ; la réalisation de la piste cyclable sur l'avenue Paul Josse. Comment des élus qui prétendent vouloir gérer notre ville peuvent-ils se conduire de cette manière vis à vis du personnel, de la population et des associations ? Les Saintais jugeront ».

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